Archibald Debald

“Une histoire ? Ahah, j’espère que t’es pas pressée petit ! Ça fait longtemps que j'arpente ce monde alors des histoires ! J’en connais toute une tripotée. Quoi mon histoire ? Aaaaah ! Ok. Alors assois tes fesses et prends une tasse de thé, y en a pour la journée.

Je suis née dans un tout petit village très au nord de la grande forêt. Tellement au nord que je pouvais voir les frontières du royaume depuis ma fenêtre.
J’étais un sacré garnement, je passais mon temps en forêt à chasser et grimper aux arbres. Impossible de nouer des relations avec les autres dans ces conditions. De toute façon, je n'avais pas le temps pour ses bêtises moi ! Je voulais aller de l’autre côté de la frontière, et explorer les terres hostiles.

Jusqu’au jour où je l’ai croisée. J’avais 15 ans. Je n’avais encore jamais croisé de fille ou du moins pas d’aussi belle. Gladice. Un sourire d’ange de longs cheveux noirs, la taille fine et un galbe qui pousse à la rêverie. J’étais loin de me douter que c'était le début des emmerdes. Capricieuse, têtue et j’en passe elle m’en a fait voir de toutes les couleurs. C’est son joli petit minois qui m’a conduit à la capitale. Elle voulait rejoindre la guilde. Elle n'en avait pas l’air comme ça, mais cette gonzesse était super balèze, bon ça reste entre nous, mais… Elle m’a mis de sacrées raclées.... Donc, la voilà à se frayer son chemin jusque dans les hauts rangs de la guilde et moi qui la suis partout comme un petit toutou. Je n’avais de cesse de la courtiser et elle me menait pas le bout du nez. J’en oubliais mes grands projets.

Bref, on a enchaînés les aventures, mais j’étais très loin d’égaler Gladice, surtout que j’étais le seul dans la guilde qui n'avait pas encore connaissance de son pouvoir. Un jour, on nous a envoyé sur une mission énorme, un monstre de grande taille terrorisait les villages aux alentours de la capitale. La guilde manquait de bras pour envoyer des aventurier aguerris sur le terrain, alors elle nous a envoyé au casse-pipe. Franchement, je ne suis pas un pétochard, je n'ai pas peur de la bagarre, pas peur de me prendre des coups, mais pour la première fois, ce jour-là, je ne me suis pas senti à la hauteur.
Gladice se défendait comme une lionne tandis que moi, je faisais de mon mieux pour lui prêter main forte. Le combat a duré longtemps et finalement au bord de l’épuisement, j’ai fini par m’écrouler. À peine conscient j'assistais au combat les yeux entrouverts. “

Soudain, je me tais assaillit par des souvenirs douloureux. Je me replonge dans mon passé.

Le bras de ma belle gît à mes pieds. Elle hurle et dans un élan de désespoir assène un coup au flanc de la bête. Même aux portes de la mort, elle continue à se battre vaillamment. Et moi, je suis là, étalé par terre, aussi utile que le bras que je regarde fixement. Je parviens à trouver la force de me remettre sur mes pieds alimentés par la détresse de Gladice qui me déchire le cœur, ses cris de douleur me sont insupportables. Mais il est déjà trop tard, la bête la tient entre ses griffes, et d’un coup de mâchoire, il lui arrache la tête. J'assiste à la scène médusé.
La rage me submerge une rage comme je n’en ai jamais éprouvé. Un feu bouillonne dans mes entrailles et la folie m’emporte. La colère me fait oublier la fatigue et les blessures, des larme ruisselle sur mes joues, des larmes de rage. Pour la première fois, la bête qui sommeille en moi se manifeste. Mes muscles se gonflent, je suis plus grand, plus lourd plus fort et je n’ai plus aucune limite. Ma rage explose sous la forme de coup violent, la bête se contorsionne à chaque impact. De nous deux, je ne sais plus très bien qui est le plus monstrueux…

Je secoue la tête et reprends mes esprits.

“Qu’est-ce que je disais déjà ? Ah oui, et c’est là que mon pouvoir s’est réveillé et que j’ai sauvé la femme la plus belle du royaume. La fois d'après on est partie en mission ...

Quoi tu dois déjà partir, mais attends, je ne t'ai pas raconté la fois où j’ai tué un dragon avec mes poings ! Et celle ou j’ai accosté un navire tout seul ! Comment ça je parle trop ? Tu vas voir avorton ! Papy va te mettre une fessée mémorable ! Reviens là !”