Début de la saison fraîche
Après notre petite discussion avec le Roi, il y a quelques lunes de cela, j’ai reçu il y a peu une lettre de la part de Grimvor m’indiquant que j’avais une nouvelle employé sous mes ordres, nous étions le premier jour de cette nouvelle lune mais aussi saison, rien de mieux pour fêter l’équinoxe de la saison fraîche…
Je me demande encore pourquoi j’avais fais ça, j’avais mille chose à demander, j’aurai pu en profiter de mille façons mais non comme toujours, je joue la sentimentale et demande une faveur à ma pire “ ennemie “ qui était dans une mauvaise passe d’après le Roi. Je n’avais pas demandé pourquoi mais il a été très clair, j’allais être sa tutrice pour les prochaines années, une alliance qui va nous permettre de mieux nous connaître, garder le dafresk en cage, même si le Régent que j’étais attachée à la petite et même bien plus encore… si il savait comment on ne se supporte pas, j’avais déjà ma mère comme personne qui pourrissait ma vie quotidiennement voilà que je demande d’avoir une autre Milan dans mes pattes à longueur de journée.
Pour cette journée ô combien exceptionnelle, j’avais demandé à Miranda de quitter les lieux, je ne voulais pas qu’elle subisse sa mauvaise humeur dès le premier jour surtout qu’on va se fixe nos règles à toutes les deux, comment on va répartir son emploi du temps, ses tâches et j’en passe, rien de bien amusant, on fera les présentations plus tard surtout que Miranda ne se laissera pas faire devant une teigne pareille. J’avais aménagé un bureau pour elle, j’ai demandé aux bâtisseurs du Palais de rajouter une cloison et de clore la pièce, un bureau, du matériel, une commode pour parfaire tout ça, à elle de faire sa décoration si elle en a envie, je ne vais pas lui imposer mes goûts qu’elle dira qu’ils sont certainement médiocre.
Je souffle d’avance, j’avais tellement une vie tranquille et je sens déjà la furie qui va débarquer dans mon bureau, ne mettant aucune volonté, pensant que ça serait une punition alors que je suis l’investigatrice de cette idée qui plus tard l’aidera certainement à gravir les échelons, elle a du potentiel, juste son caractère qui est imbuvable ce qui la rendrait la meilleure Ministre de l’Economie, elle ne laisserait aucun passe-droit ou les budgets devront être détaillés, c’était même sûr vu le nombre de fois qu’elle m’a renvoyé mes documents pour une simple erreur dans mon dossier.
J’entends du bruit à la porte mais je n’ai pas le temps de traverser le cabinet que la voilà déjà dans l’entrée et continue sa marche jusqu’à ma rencontre… Allez, fait ton meilleur sourire Haru, reste concentrée, reste zen, ça va bien se passer…
- Bonjour Mademoiselle Milan, ravie de vous revoir !
Ravie était un grand mot mais je continue à garder une attitude neutre et lui montre la direction de mon bureau.
- Nous avons eu longue matinée de prévu, nous devons parler de notre nouveau partenariat ensemble, si vous voulez bien me suivre jusqu’à mon bureau, je vous ferai le tour du propriétaire après notre discussion.
Allez c’est parti pour le premier round...
Il ne lui fallut que quelques heures pour mettre à jour les derniers dossier, quelques minutes pour écrire une petite -grande- liste de choses à faire pour ses assistant et enfin quelques secondes pour emballer les affaires qu’elle voulait prendre -et elles étaient nombreuses. Quand enfin tout ceci fut fait, elle s’accorda un instant de répit et prit place à son bureau tout en se servant une tasse de café bien serré. La jeune Milan ne s’était jamais plaint de ses conditions de travail qui étaient pour le moins compliquées, c’était certain. Elle travaillait pendant des heures d’affilées et n’hésitait pas à ramener du travail à la maison. Ce n’était pas comme si elle avait mieux à faire de toute façon. Il n’était pas rare qu’en période de rush elle soit également obligée de passer des nuits dans son bureau ou en cas d’erreur des assistants. Diantre qu’ils allaient lui manquer ceux là ! Pourrait-elle demander à Haru un assistant ? L’assistant de l’assistante, que cela serait cocasse ! Elle ne put s’empêcher de ricaner en y pensant. L’avantage, c’est qu’elle n’était pas qu’une simple assistante. Du moins, elle n’était pas l’assistante de n’importe qui. Être le second d’un prolétaire n’avait aucun intérêt mais être celui de la première ministre, aussi inutile soit-elle était une toute autre affaire. Peu à peu, elle se rendit compte qu’elle venait de s’élever dans des sphères bien plus hautes qu’elle n’aurait pu l’imaginer. Elle était à ce jour la plus jeune assistante de premier ministre jamais nommé et il était certain qu’elle le ferait savoir à qui voudrait bien l’entendre.
Revigorée par ses pensées des plus positives, elle avala son café d’une traite avant de lâcher un rire triomphant. Aryon n’avait jamais été prêt à accueillir une personne comme elle, si elle continuait sur cette voie elle finirait sans aucun doute à la tête de la politique du pays pile pour ses trente ans. Tout en continuant de rêvasser à un futur encore lointain, elle attrapa le carton où elle avait fourré une montagne d’affaire. Effectuant, une joyeuse pirouette elle quitta la pièce fermant la porte dans son dos. Puis d’un pas chassé délicat elle sortie du bâtiment avant de verrouiller la porte.
Le soleil était enfin de pointer à l’horizon et un sourire vint étirer ses traits. Elle était parfaitement dans les temps. Sans perdre un instant de plus, elle pénétra dans les couloirs encore vide. Il était tôt. C’était une des autres manies de Queen, elle était ponctuelle, sans doute trop ponctuelle d’ailleurs puisqu’elle ne croisait jamais personne le matin. C’était d’ailleurs sans aucun doute pour cette raison qu’elle commençait à travailler aux aurores, le plaisir de ne croiser aucun indésirable. Malheureusement, aujourd’hui elle devrait en croiser et plus d’un.
Quand la déferlante de peuplade commença enfin à s’éveiller, emplissant les couloirs de brouhaha, elle arriva devant la porte. Rapidement, elle jeta un dernier regard à ses affaires. Si elle avait oubliée quoi que ce soit, c’était maintenant qu’il faudrait qu’elle s’en rende compte. Sans surprise tout était bien à sa place. Alors sans plus attendre, elle donna trois grands coups sur la porte et enclencha la poignée avant de pénétrer dans le bureau. Comme à son habitude, Haru tenta de se montre joviale. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Queen l’accueillit également avec un grand sourire tout aussi chaleureux.
- Ma chère Demoiselle Du Lys, ne vous sentez pas obligée de faire semblant. Je sais que ma présence ici vous révulse autant que moi. Mais que voulez vous, on ne peut discuter les ordres de la couronne ! Puis toute guillerette, elle pencha la tête en direction de l’endroit que lui désignait la brune. Sa réaction ne se fit pas attendre et elle arqua un sourcil. - C’est… Charmant. Je vais donc voir ce que cela fait de travailler dans un placard à balais. Voulez vous que je me mette dans la peau dans pauvre ? Enfin, que voulez vous, il faut savoir élargir ses connaissances. Puis lui adressant un regard suspicieux elle l’invita à passer devant afin de la suivre jusqu’à son bureau, posant lourdement son carton sur le sol une fois qu’elles eurent toutes deux pénétrées dans la pièce.
Comme toujours, Queen avait le don de m’énerver en a un rien de temps, jouant clairement des mécaniques et prétextant que c’est un ordre direct de la couronne, qu’elle est ici par dépit et que moi aussi je devrais subir ce ordre royal…
- Oui ne pouvons pas discuter...
Dis-je tout doucement, oui je l’avais voulu aussi et je me demande encore pourquoi j’ai dis au Roi alors que je pouvais demander tout ce que je voulais mais non… je dois aider cette ingrate qui ne comprends pas sa chance, elle pourra briguer directement le ministère de l’économie en un rien de temps, ministère clé du Royaume.
- Je n’ai pas un cabinet extensible et j’ai tenu que votre bureau soit clos ce qui rends l’espace plus petit mais si vous voulez un bureau en plein milieu du grand salon, je ferai abattre les nouvelles cloisons si vous y tenez...
Connaissant la bête, elle préfèra largement le bureau clos, je la vois mal travailler dans cette grande pièce ou justement certains “ pauvres “ viennent pour me demander audience donc respirer le même air qu’eux, une chose totalement inconcevable dirons certains. Une fois son carton jeté au sol proche de son bureau, je prends la peine de l’inviter dans le mien pour discuter de certains détails, peut-être les règles de vie seraient de mise surtout si elle compte expédier ma secrétaire et mon garde, j’étais sa responsable et elle n’avait aucun droit sur mes autres employés mais bon je pense qu’elle trouvera toujours un malin plaisir de détourner les règles et surtout les miennes.
- Allez-y rentrer Mademoiselle Milan.
On entre dans ma pièce, un énorme bureau en bois avec un gros siège pour moi avec une dossier haut et deux autres fauteuils en face, très confortable mais peu adapter à travailler toute la journée mais mes convives ont toujours ravi de leur confort. Deux pans de murs avaient des fenêtres hautes, on pouvait trouver des meubles bahut enfilade sous celles-ci, on trouvait dossiers mais aussi affaires personnelles et surtout mon service à thé que je sors régulièrement mais pour Queen, je crois que je vais attendre un peu comment se déroule notre entretien. Il y avait aussi des grandes bibliothèques dont une possédant une porte dérobée pour mener à mon appartement privé mais ça aussi, ça resterait privé, j’ai encore le temps de tout lui expliquer et surtout d’avoir confiance.
- Asseyez-vous, je vous en prie.
Prenant place dans mon fauteuil, je l’invite d’un geste de la main de faire de même en face de moi, en tant normal, j’essaye d’être sur le même fauteuil qu’elle, côte à côte mais aujourd’hui, je devais montrer que c’était moi la chef, pas elle, qu’elle ne pourra pas faire non plus ce qu’elle veut surtout que l’ordre caché du Roi, c’est de la surveiller, autant être clair dans les limites.
- Donc bienvenue à vous dans mon cabinet et nous allons parlons des conditions de votre poste de conseillère.
Cette partie de la discussion va être la plus facile, expliquer son travail, ça ira.
- Comme décrit dans votre lettre, vous serez sur les deux postes en même temps, vous vous occuperez encore des gros dossiers de la Trésorerie et il y a aucun soucis d’y accorder beaucoup de temps, je ne voudrais pénaliser mon collègue, tout le monde le sait, vos dossiers sont impeccables. En second temps, vous vous occuperez des dossiers financiers de mon cabinet, vous en voyez passer certains déjà puis je vous laisserai vous occupez au début de dossiers mineurs dans différents domaines tels que la Guilde, évènements, décrets de justice, que vous balayez les différents sujets, vous animerez certaines réunions à ma place si le coeur vous en dit puis pourquoi pas des représentations, à vous de voir mais pour l’instant, on va surtout s’occuper de la transition, est-ce que pour l’instant ça vous va ?
- Parlons, parlons, ma chère. L’encouragea Queen tout en croisant les jambes, plantant son regard bleu dans celui de son vis-à-vis. Elle l’écouta ensuite sans l’interrompre, un petit sourire se dessinant aux coins de ses lèvres par moment, disparaissant lorsque les termes du contrat la faisait tiquer. Quand Haru se tue enfin, elle resta silencieuse de longues secondes, scrutant son visage calmement. Pourquoi diantre cette plaie semblait vouloir lui confier aussi rapidement autant de chose. En soit elle n’allait clairement pas s’en plaindre, elle serait sans doute submergée par le travail mais les dossiers simples afin de se mettre dans le bain était sans aucun doute le meilleur pour elle. De plus, elle savait que ses compétences actuelles lui permettrait sans doute de prendre ses marques rapidement. Ce qui lui faisait un peu plus peur était l’organisation millimétrée qu’elle allait devoir mettre en place afin de gérer tout cela. Maintenant qu’elle se retrouvait face aux faits accomplits, elle se demanda si elle serait capable de tenir la cadence. Pour toute réaction elle passa une main sur son menton avec calme. Bien-sûre qu’elle tiendrait le rythme, elle ne savait pas encore comment, mais elle le tiendrait. Il en faudrait plus pour faire abandonner un Milan et avec un peu de chance elle réussirait enfin à former au mieux ses assistants qui pourraient ensuite prendre à charge un peu plus de dossiers. Si cette bande d’incapable s’en donnait un temps soit peu la peine.
- Hm… Je pense que pour l’instant cela me conviendra. Je prendrais sans doute rapidement mes marques mais l’organisation des deux plannings risque de prendre du temps. Sans compter les deux incapables qui travaillent à ma solde à la trésorerie. Ils ont encore besoin d’encadrement. Changeant le sens de son croisement de jambe elle déposa son coude sur l’accoudoir tout en fixant le vide, parlant à voix haute plus pour elle que pour sa nouvelle supérieur. - Les dossiers financiers ne changeront pas des mes habitudes et seront gérés en quelques instant. Enfin elle releva les yeux vers Haru. - Pour le reste il faudra me former. Mon intelligence et mes capacités dépassent sans doute la moyenne, ça ne devrait être qu’une formalité. Aussi surprenant que cela puisse paraître la jeune femme n’ajouta aucune remarque épineuse, elle n’était pas dans une position où elle pouvait se le permettre. Elle ne maîtrisait pas suffisamment son sujet et même si ce poste était avant tout une corruption, elle avait à cœur de bien faire. Ne serais-ce que pour avoir le plaisir d’écraser son vis-à-vis dans un futur proche. Cependant avant de pouvoir se le permettre, il fallait qu’elle accepte que cette dernière lui fasse partager son savoir. Ensuite l’élève pourrait dépasser le maître.
Affichant maintenant un léger sourire, Queen hocha la tête. - Cela me convient. Voyez vous autre chose à ajouter ? Où nous pouvons commencer ? Pointant un doigt dans son dos, en direction de son bureau de fortune elle ajouta : - Et ne touchez pas à ces cloisons sans mon accord.
Cette femme va me rendre dingue, je crois qu’elle teste tout bonnement ma patience à ne pas lui hurler dessus ou de la jeter dehors par sa “ nonchalance “, les premières semaines vont être difficile, je le sens… Je récite les termes de mon contrat avec elle, elle garde son statut de trésorière et elle sera aussi ma conseillère, pour l’instant elle aura plus un poste d'assistante mais avec la montée de compétence, elle pourra faire entièrement son boulot de conseillère pour ainsi représenter le cabinet si nécessaire mais pour ça, il faudrait qu’elle apprenne à sourire et devenir conciliante, je ne la vois pas envoyer bouler la guilde marchande car Madame ne veut pas traiter avec cette “ caste “.
- Oui une formalité…
Dis-je d’un ton las, certes elle a des facultés mais la diplomatie ne s'apprenait pas comme ça, je remettrais jamais en doute son intelligence, loin de là mais le savoir-être avait une place primordiale dans la politique, elle ne sera plus une simple exécutante, elle pourrait représenter la Couronne par ses actions, gestes et autres paroles devant les tiers, c’était ma plus grande crainte, que sa langue dérape et que ses propos soient mal interprétés sachant qu’elle maîtrise bien ses paroles, au bout d’un certain temps, on peut parler le Queen couramment enfin je m’y ferai comme ce petit sourire, oui ce n’était pas le plus beau bureau que je lui avais fait mais la nouvelle a été vite et je n’ai pas des murs extensibles non plus.
- On dira que ce bureau vous appartient entièrement, faites ce que vous en voulez mais par pitié, évitez le rose...
Disant cela, elle va revenir demain avec toute la panoplie et ça me rappelle une histoire que je lisais enfant sur un autre univers, où seuls quelques privilégiés avaient des pouvoirs, ainsi ils avaient fait une école pour ses jeunes mages mais évidemment la Directrice était odieuse ! Elle avait ine armée de Gloot rose, une tenue rose, des chapeaux roses, des chaussettes roses et une tapisserie rose, enfin vous avez compris c’était rose et elle était insupportable tout comme Queen d’ailleurs, cette Miss Ombrage, une odieuse vieille femme !
- Des choses à rajouter, hum… Je ne pense pas mais vu que vous souhaitez être formé, nous allons commencer dès maintenant, vous allez devenir ma conseillère dont j’attends de vous une confiance mutuelle mais aussi, je veux entendre vos avis, n’importe lesquels d’ailleurs donc je vais commencer, que pensez-vous de cette nomination, êtes-vous tout de même heureuse ? Vous avez certainement tapé dans l’oeil du Roi car la Reine Allys ne m’a rien dit sur cette nomination…
Enfin si Grimvor m’avait dit les tenants et les aboutissants de cette expérimentation, il a dû en parler à sa femme mais la Reine n’est pas revenue sur le sujet peut-être que les histoires de “ traîtrise “ n’est pas son fort face à un soldat comme Grim.
- J’espère que vous l’êtes un peu tout de même sinon nous allons vivre toutes les deux un cauchemar...
Et ce n’était pas rien de le dire...
Queen replanta ensuite son regard dans le sien lorsqu’elle parla de chose à ajouter. Son air absent avait disparu et elle était cette fois bien à l’écoute. Une confiance mutuelle ? La blonde faillit éclater de rire. De la confiance ? Entre elles ? C’était bien la pire blague qu’elle ait entendu cette saison. Alors même que toutes deux essayaient depuis plusieurs mois maintenant de se tirer dans les pattes, de s’écharper à la moindre occasion ? A ce moment précis elle comprit l’ampleur de la tâche qui l’attendait. Bien plus dur que de gérer deux emplois du temps, bien plus coriace que les milliers de devis qui pleuvaient chaque jour sur la trésorerie, bien plus vil que tout ces clients qui tentaient de s’attirer ses faveurs afin de faire baisser leurs factures ; elle devrait coopérer pleinement avec cette maudite ministre et ça… C’était une tâche considérable. Bien sûr, elle finirait par y arriver, pour la simple et bonne raison qu’elle était Queen et qu’elle n’échouait jamais. Mais tout de même. La question suivante la laissa pensive un moment. A vrai dire, elle n’y avait jamais vraiment réfléchit. Pour ce qui était de taper dans l’oeil du roi. Elle préféra ne pas dire ce qui passait actuellement dans son esprit mais la raison pour laquelle elle se tournait d’avantage vers lui était sommes toutes évidente. Le tromper était bien plus simple que de tromper la reine. Mais cette idiote d’Haru n’était sans doute pas assez maligne pour le comprendre.
Queen se recula dans son fauteuil de manière à être bien adossée et droite. D’un geste lent elle épousseta sa robe, décroisa et recroisa les jambes. Puis enfin elle prit la parole tout en laissant ses doigts pianoter sur l’accoudoir.
- Le rose n’est plus au goût du jour ma chère. Tout comme votre décoration actuelle mais nous verrons cela plus tard. Je suis conseillère et trésorière pas décoratrice d’intérieur. Ou du moins pas sur mes heures de travail. Elle eut un petit sourire mesquin et poursuivit. - Pour ce qui est d’être heureuse… Etes vous vous même heureuse de cette nomination ? Je ne pense pas. Cependant… Qui serait mécontent de voir son travail reconnu et de mériter une promotion ? Elle se garda bien de lui expliquer les raisons de cette promotion d’ailleurs, elle préférait avant tout se dire que même sans la véritable raison de tout ceci, elle avait été promu grâce à son talent. - Le roi et moi, avons simplement eut l’occasion de nous entretenir à ce sujet. Cette promotion à été prise sur le tard comme vous vous en doutez, c’est sans doute la raison pour laquelle notre chère reine ne vous en à pas parlé. Du moins… Je suppose. Dit-elle d’un ton plein de sous entendu. Enfin, elle se pencha en avant et posa ses mains sur le bureau de sa nouvelle supérieure. - Ne nous mentons pas ma chère. Bienvenue dans notre enfer personnel. Puis elle éclata de rire tout en se réinstallant dans son fauteuil.
J’ai l’impression d’avoir la plus grosse absurdité de ma vie, la voir se préparer ainsi avant de répondre à une question comme être heureuse semblait quelque chose de risible enfin pour sa part, je ne comprends pas pourquoi ça le serait, elle a bien dû faire quelque chose pour que le roi amène la discussion à être à mon service même j’ai certainement grandement encouragé Grimvor à le faire, il doit avoir un élément déclencheur et même la Reine Allys ne semble pas au courant ou n’a pas souhaité m’en parler mais dans tous les cas, c’est fait et on va devoir composer avec.
Une fois calée, la voilà qui comme toujours fait son intéressante, oui je ne l’ai pas prise pour ses goûts si raffinés et ma décoration reste comme telle, elle peut faire ce qu’elle veut de son espace, je ferai du même avec le mien en priant qu’elle ne reste pas plus plus d’un an, il faudrait qu’elle devienne la conseillère d’un autre ministre pour faire ses armes mais non je serai son mentor pour ses débuts, quelle ironie…Enfin j’ai bien compris qu’il avait quelque chose avec le Roi mais il m’avait dit que c’était pour la surveiller, comment je peux surveiller un monstre pareil qui pense avoir raison pour tout, je n’ose imaginer sa réaction si elle apprendrait que sa nomination vient surtout de moi, je pourrai lui clouer le bec et elle arrêterait de rire de la sorte mais ce n’était au programme du jour oh non…
- Vous me connaissez très mal Mademoiselle Milan, je suis ravie de pouvoir contribuer à votre carrière politique, si vous percez plus tard, je serai fière de votre réussite, j’aurai un peu contribuer en quelque sorte.
Même si avant ça, elle aura déjà mille moyens de se planter toute seule comme une grande, elle peut gérer des affaires mais gérer des gens ? C’est une autre histoire, c’était même sûr !
- Donc si nous pouvons éviter de faire de votre nomination, un enfer et que nous travaillons en bonne intelligence. Je pense que je vous pourrez m’apprendre des choses, vous êtes tellement redoutable en affaire et inversement, je peux vous apprendre la diplomatie, donnant-donnant.
Je finis par me lever, allant à mon buffet pour sortir deux tasses et demande gentiment à mon interlocutrice.
- Vu que nous allons être amener à faire des réunions que toutes les deux, c’est quoi le genre de thé que vous buvez, je ferai en sorte de trouver des mélanges qui pourraient vous plaire à moins que vous préférez le café noir, je n’ai pas le nécessaire mais je pourrai le commander enfin c’est comme vous le voulez, nous avons encore tout notre temps de prendre nos marques enfin si vous voulez faire l’effort, la balle est dans votre camp cette fois-ci ma chère cousine...
Oui les liens familiaux n’avaient rien à voir mais je me rappelle encore de sa tête quand elle a su que nous avions un lien de parenté, la généalogie était certainement pas dans ses priorités contrairement à moi mais je suis curieuse de savoir comment elle apprendrait pour son frère, un homme très charmant, il a décidé de retourner dans les affaires familiales depuis quelques semaines, c’était un bon ministre en tout cas peut-être que sa soeur avait la même fibre qui sait.
Mais ce que la brune ne savait pas c’est que la blonde qui lui faisait face était, malgré son caractère exécrable, un bourreau de travail et qu’elle prenait tout cela au sérieux. Elle ne tenait pas sa supérieur en haute estime c’était un fait mais cela ne l’empêcherais pas d’effectuer un travail aussi qualitatif que celui qu’elle avait toujours produit à la trésorerie. Mais cela elle le garderait pour elle, voir sa détestable cousine se débattre avec ses craintes et ses espoirs était un spectacle beaucoup trop drôle pour qu’elle l’eut stoppé avant l’heure. Pour ce qui était de la diplomatie, elle marquait tout de même un point. Queen savait se tenir en société, face à des gens comme elle mais dès lors qu’elle mettait un pied dans les sphères inférieures c’était un véritable torrent de haine et de dégoût qui s’abattait sur les petites gens. Il y avait largement matière à travailler.
Le sujet qui vint ensuite laissa Queen déconcertée. Qu’on lui parle de son poste était normal, que l’on aborde la décoration de son bureau pouvait passer mais qu’on lui demande le goût de son thé favoris était une première. Elle cligna plusieurs fois des paupières sans emmètre un seul son. Ses iris passèrent d’abord de la ministre jusqu’au service à thé. Puis du service à thé à la ministre. En revanche ça ne l’empêcha pas de grincer des dents lorsqu’elle l’entendit la nommer « cousine » elle détestait ça. Si quiconque venait à savoir qu’elles partageaient le même sang, elle piquerait sans aucun doute une crise de nerf. Enfin, au moins l’un des membres de sa famille n’avait pas engendré une branche de prolétaire, c’était déjà un bon début.
Elle décida de faire comme si elle n’avait pas entendu sa petite tirade concernant sa nouvelle nomination et prit la parole.
- Je maîtrise parfaitement la diplomatie en présence de mes semblables et vous le savez très bien. Une pointe de mauvaise foi et une goutte d’omission, le tour était joué. L’héritière n’aimait pas admettre ses lacunes, encore moins devant un adversaire mais elle savait pertinemment que c’était une chose qui lui faisait cruellement défaut. Même lorsqu’elle devait s’écraser face à une personne supérieur, il n’était pas difficile -pour une personne avisée – de se rendre compte des véritables émotions qui bouillonnait sous sa peau. Ce n’était pas pour autant qu’elle était prête à l’assumer. Ne laissant pas le temps à Haru de la couper elle poursuivit. - Je bois du café. Mais je pourrais me contenter de thé en attendant. Elle pointa du doigt une petite boite qui lui inspirait confiance. - Celui-ci tant qu’à faire. Il a l’air d’être à mon goût. Elle marqua un petit temps d’arrêt et ajouta : - Ma chère, ne parlez pas d’efforts que je refuse de faire alors même que je n’ai pas commencé à travailler. Vous pourriez être surprise… Puis elle se redressa et avança légèrement son buste vers le bureau afin d’être plus confortablement installée.
Donc elle préfère le café, cette chose amère sans aucun goût qui ne sert que comme excitant mais allez discuter des heures sur ses graines de cafés qui ont toutes le même goût alors que les diverses plantes qui peuplent Aryon fait la richesse de nos breuvages enfin ceci est un autre débat dont je n’ai pas du tout envie de m’attarder avec elle, je demanderai à Miranda de faire le nécessaire pour satisfaire ma nouvelle conseillère.
Masquant à peine un léger sourire sur mon visage sur sa maîtrise diplomatique, je lui laisse le loisir de continuer, jamais elle n’admettra ses défauts et encore moins devant moi, ça sera un long travail sur sa personne, peut-être j’arriverai à la changer mais bon c’est comme si je demandais à un gloot de devenir intelligent, je peux attendre un siècle ou deux.
La blonde me parle maintenant de faire des efforts, je reste interdite quelques secondes, elle a bien dit faire des efforts ? Est-ce que j’ai bien entendu ça de sa bouche, j’aurai pu m’étouffer avec pareille phrase mais je continuais à regarder la jeune femme qui s’installe pour boire son thé, n'allons pas en ajouter sur le feu et préfère changer de sujet.
- Un excellent choix, vous me direz ce que vous pensez de ce thé.
Je lui offre alors le thé qu’elle a demandé avec sa gentillesse qu’il lui était propre mais quand on connaît le personnage, plus rien ne m’étonne mais profitons de ce moment de calme pour glisser quelques messages ou deux.
- Je vous sais acharnée au travail et je serai plus que ravie que vous me montrez tous vos nombreux talents, mais j’aimerai connaître la Queen qui se cache derrière ce masque, non pas la femme impitoyable en affaire mais aussi un peu vous, ce que vous aimez et inversement, qu’est-ce qu’il vous plairait, pourquoi avoir choisir la politique, est-ce vous aussi c'est pour faire plaisir à votre mère car si c’est ça, je suis dans le même cas que vous, l’influence de nos familles ont un grand impact dans notre vie, surtout des grandes familles comme les nôtres, ne pas vouloir décevoir, on veut nous marier à tel ou tel parti, enfin vous connaissez tout ça non ?
Je m’installe au fond de mon siège et je vois apparaître mon petit floki de sa case qui était cachée au fond de la bibliothèque, joueur, je l’invite par télépathie d’aller dire bonjour à notre invitée de marque et surtout nouvelle pensionnaire de notre cabinet. Mignon comme il est, il se présente près d’elle et pose ses deux pattes sur sa cuisse, sa longue et touffue queue remuant tout doucement, on pourrait croire qu’il souriait avec sa petite frimousse, il attendait qu’une chose, la réaction de Queen.
- Oh, je vous présente Tsubaki, mon floki, un parfait moyen de décompression, il est très gentil et surtout doux, vous devriez essayer !
Bon en espérant qu’elle ne soit pas allergique ou me le balance à travers la porte.
Brusquement deux choses s’appuyèrent sur sa cuisse tant et si bien qu’elle manqua de faire échapper la porcelaine qu’elle avait entre les mains. Son regard auparavant hagard se posa sur l’intrus qui l’observait avec un air aussi mièvre que sa propriétaire. Les yeux clairs de Queen passèrent alors de la créature à Haru puis revinrent se poser sur la créature. Sans geste brusque elle reposa la tasse. Puis avec un air de dégoût elle posa un doigt au milieu du front duveteux et le repoussa avec lenteur, comme si à n’importe quel moment il pouvait soit se transformer en kerberus et lui manger un bout de bras soit décider de tâcher ses vêtements. Le tenant à distance elle prit la parole.
- Bien. Ce bureau est donc une arche de Noé. Elle eut un sourire forcé pour la propriétaire et tout en tenant à distance le petit microbe qui, elle devait l’avouer, était très doux, puis reprit la parole. - J’aime mon travail et c’est déjà une bonne chose de le savoir ma chère. J’ai choisis la politique pour la simple et bonne raison que mon éducation m’a permit d’accéder à différent poste sans difficultés. Comme vous pouvez le constater. Elle désigna la pièce d’un geste. - Ma mère… Elle marqua un petit temps d’arrêt, cherchant ses mots. Sa mère était clairement un requin et pas seulement dans le monde des affaires. - Est une femme qui sait ce qu’elle veut. Et ce qu’elle voulait c’était le pouvoir. Envie qu’elle avait transmise à sa fille. Tenant toujours à distance le petit animal elle se recula et s’enfonça dans son siège avec un petit sourire narquois. - Fort heureusement, ma mère n’a pas encore dans l’idée de me faire épouser qui que ce soit. Personne pour être honnête. Jamais. Vraiment personne en vérité. Même ses petites amourettes passées n’avaient jamais survécus à la matriarche des Milan. De toutes façons la plupart du temps, elles ne survivaient pas au caractère capricieux de la jeune femme. - Et cela n’arrivera jamais. Ma mère sait que je ne suis pas une femme que l’on offre au premier venu, vous vous en doutez. Elle lui lança un regard qui ne laissait pas place à la discussion. - Dois-je donc supposer ma chère que le sang Milan qui s’est… Mêlé « Accidentellement » faillit-elle ajouter. - A votre lignée à eut un certain impact ? Queen étouffa un petit rire et de sa main libre reprit sa tasse.
Une arche de Noé, on aura tout entendu avec elle, pourquoi pas une ménagerie et j’en passe, ça change toujours de me faire nommer Ministre des Mouches de sa part même si je sens qu’elle a une envie folle de me dire tout ce qu’elle pense à travers la tête.
- Si la politique vous passionne, vous trouverez donc tout ce qu’il faut ici dans mon cabinet.
Mais je ne me fais pas d’illusion, elle aussi doit faire ça pour les beaux yeux de sa mère et elle a beau faire croire que tout ceci est dicté par sa volonté propre comme pour trouver un partenaire de vie, je suis sûre que sa mère a toujours un mot à dire dans cette sombre histoire, un Milan est connu pour sa ténacité, quand il vous attrape, il ne vous lâchera jamais, c’est pourquoi notre “ relation “ est si chaotique, ni l’une ni l’autre ne faisons en sorte d’améliorer les choses, enfin j’essaye moi mais autant parler à un mur vu que Madame se croit meilleure que tous enfin ce n’est pas une raison de ne pas donner une autre chance à la jeune femme mais quand elle finit par parler de notre lignée entre les Milan et les Du Lys, je me retiens presque de rire quand elle évoque le mélange de nos deux “ espèces “.
Plaçant ma main devant la bouche, je cache un sourire espiègle derrière celle-ci, je n’ai qu’une envie, de lui raconter la vérité, ces moments tendres que j’ai pu passé avec son frère tant adoré, il m’a tellement parlé d’elle, il a des yeux que pour elle d’ailleurs, je ne sais pas pourquoi elle qui est si désagréable et lui rends pas forcément bien mais c’était sa “ Queeny “ et je me rappelle encore comment j’ai pu rigoler à ce petit surnom affectif.
- Je ne sais pas si on peut parler d’impact pour ma mère, c’était un mariage d’aisance comme d’autres à l’époque de nos parents, des accords commerciaux et politiques entre grandes familles donc oui ils se trouvent que nos deux noms se sont mélangés au fil du temps mais bon il existe toute sorte d’alliance qui n’ont pas besoin de se conclure par un mariage vous savez.
Déposant ma main de nouveau sur l’accoudoir, je m’amuse alors à activer mon pouvoir, rien de penser à ce que je veux dire, je veux ressentir ce qu’elle va penser à cette révélation, je me retiens encore de rire mais j’essaye de garder mon sérieux.
-Par exemple votre frère, un charmant jeune homme, nous avons presque le même âge d’ailleurs, c’était très bon ministre, ils nous arrivaient de continuer nos réunions tardives autour d’un bon repas et plus encore, enfin je n’ai pas besoin de vous expliquer davantage, il a préféré suivre une autre voie mais j’étais heureuse de connaître une facette des Milan.
Et votre petit surnom mais c’était certainement de trop, n’abusons pas des bonnes choses, il était encore temps de rajouter une couche à son désarroi.
- En tout cas, c’est toujours un plaisir de faire des échanges de la sorte mais bon il fallait jeunesse se passe, comme vous dites, votre Mère n’offre pas un Milan a un premier venu, n’est-ce pas ?
- Primus a toujours eux des mauvais goût en matière de conquête et vous ne faites que le confirmer. Lâcha-t-elle d’un ton glacial. - De plus notez bien que mon frère n’a accepté de vous montrer qu’une ridicule facette des masques qu’il réserve au commun des mortels. Personne ne connaît véritablement l’homme derrière le masque. Sauf moi, bien entendu. Immédiatement, elle reprit son air le plus hautain. - Ne pensez pas que saisir un Milan est aussi simple, l’épouser encore moins si c’est là, la question que vous vous posiez. Pour ce qui est de nos relations « normales » si je puis dire, nous en sommes seuls maîtres. C’est pourquoi Primus… Fais autant d’erreurs en la matière. C’est un homme beaucoup trop généreux. Elle lui offrit un sourire carnassier avant de reprendre. - Je me demande si maintenant je ne saisis pas mieux la raison qui l’aurait poussé a quitter son poste au gouvernement. Un petit rire moqueur lui échappa et elle soupira longuement. - Bien. Maintenant que ce plan écœurant est éclaircit. Comptez vous encore me parlez de vos prouesses ou comptez vous poursuivre sur mon nouveau poste ? Un sourire hypocrite étira ses traits.
Si Haru voulait vraiment commencer à jouer sur ce genre de tableau, elle n’allait pas être déçu.
Cette femme voulait toujours avoir le dernier mot, elle avait la parole bien aiguisée, maîtrisant à la perfection son doux parler, peut-être devrait-elle me donner des leçons dans sa manière de faire, devenir moins gentille serait quelque chose qui serait plus que bénéfique dans ma carrière mais devenir comme elle m'effraie, comment la Reine pourrait continuer d’avoir pleine confiance de moi si je passe mon temps à formuler des phrases à mon avantage, notre collaboration a toujours été fondée sur l'honnêteté et non autre chose mais en tout cas je pense que pour les prochains projets, je vais envoyer Queen le Fenrir.
- Vous avez raison, arrêtons de parler de choses si futiles, passons à notre travail et notre nouvelle collaboration.
Car oui je veux que ce soit dans ce sens-là, on subira toutes les deux les premières semaines mais on doit ressortir quelque chose de bénéfique dans tout ça.
- Comme vous le savez, dans trois lunes nous avons le changement de millénaire, la Reine souhaite une énorme fête mais comme toujours elle voit les choses en grand et tout le reste. Vous avez l’habitude de gérer des chiffres Mademoiselle Milan mais aujourd’hui je vais vous demander autre chose comme votre première mission, c’est de prévoir évidemment un budget de tout ça mais aussi être force de proposition pour des activités, gestion de la sécurité et j’en passe.
Le j’en passe veut tout et rien dire, je suis bien heureuse qu’elle soit là car nous avons beaucoup de travail qui nous attend avec cet évènement.
- Je propose que nous fassions un conseil des ministres dans trois jours pour affiner quelques points, certains sont déjà au courant pour les préparatifs mais nous devons rentrer dans le vif sujet.
Le ministre des Armes a déjà demandé de prévoir le rapatriement des troupes du Myrmidon vers la capitale, nous devons contrôler les entrées dans les dernières semaines. Le ministre de la culture travaille pour les festivités, le Ministre de la Guilde pour l’acheminement des denrées et celui de la Magie pour la création d’un dôme temporaire, non c’était beaucoup de travail.
- Pour nous, ça sera essentiellement un travail de coordination, on discutera chaque matin pendant une heure de l’avancement de nos dossiers respectifs, je verrais avec le Couple Royal leur souhait mais nous ne devons surtout pas négliger la sécurité, nous avons une princesse une liberté, essayons de ne pas perdre encore le prince...
Je finis par me lever, regardant la cour à l’extérieur, le soleil était magnifique encore aujourd’hui, j’avais une folle envie de sortir, profiter de ce bol d’air mais les prochaines semaines risquent d’être compliqué pour nous et je pense que nous deux concentrées dans nos recherches va nous empêcher de nous battre à tout va.
- Bien entendu, je vous laisse la journée pour vous installer mais je vous attends demain à la première heure pour faire notre première réunion sur ce sujet, c’est le sujet prioritaire même, nous allons consacrer presque tout notre temps là-dessus et je suis sûre que vous allez avoir des idées grandioses, vous êtes Milan.
Je me tourne dans sa direction, lui faisant un sourire sincère, elle était douée avec les chiffres mais je suis sûre pour plein d’autres choses.
- D’ailleurs, connaissez des familles qui veulent sponsoriser le festival ? Avez-vous des connaissances que ça pourrait intéresser, bien entendu ça sera donnant-donnant.
Je connais quelques investisseurs qui feraient tout pour ouvrir une taverne temporaire pour écouler son stock d’alcool mais aussi les sociétés de transports qui vont acheminer tout ce petit monde, cette fête sera grandiose mais aussi rentable.
- Est-ce que pour l’instant ça vous convient ou voulez-vous rajouter des choses ?
Mon petit Floki se frotte alors à mes jambes et je prends la peine de l’attraper pour lui donner quelques caresses affectueuses, ce n’est pas parce qu’elle est là que je dois changer mon comportement...
- Bien. Ce projet de fête m’intéresse fortement. De plus je suis certaine que sa Majesté souhaite une fête mémorable, confier ce dossier à n’importe qui pourrait vite virer au fiasco. Elle gesticula dans son siège. - Je vous soumettrais mes premières idées ce soir. Les Milan sont des habitués des grandes fêtes en tout genre, je ne devrais pas avoir de mal à proposer quelques choses. En ce qui concerne la sécurité, vous m’en voyez désolé mais en dehors des chiffres je ne pourrais rien faire de plus. Ce n’est pas moi qui gère les armées. Elle laissa ensuite ses doigts pianoter sur les accoudoirs de son fauteuil quand elle eut une illumination. Son visage devint rapidement plus joyeux. - J’ai une idée de famille qui serait intéressé pour sponsorisé ce genre de fête. Les Veriano. Une famille de noble dirigée par le fils aîné. Keith. Ils ne sont pas encore très puissant mais sont en phase de le devenir. De plus leurs activités sont, semble-t-il, polyvalentes, je pense donc que nous pourrions négocier avec eux sans problème. Sans aucun problème même. Elle ne connaissait que très peu le jeune héritier mais elle avait put voir qu’il était ambitieux et intelligent, une proposition telle qu’Haru allait lui proposer ne se refusait pas. Même pour un Milan, alors pour un Veriano… Bref, maintenant qu’elle avait lâché cette information ce n’était plus à elle de s’en occuper.
Ensuite, elle garda le silence un moment, réfléchissant à ce qu’elle pouvait bien ajouter de plus. - Ah oui, n’oubliez pas que je conserve mon poste de trésorière tant qu’aucun remplaçant à ma hauteur ne se présente, je vous serais donc gré de ne pas m’imposer d’emploi du temps avec des horaires saugrenues, ou de m’empêcher d’honorer mes obligations sur mon second poste. Sinon… Je pense qu’il n’y a plus rien à ajouter de mon côté. Elle posa ensuite son menton dans sa main et attendit, se demandant si Haru avait quelque chose d’autres à ajouter, ce qui était en soit, toujours le cas.
- La famille Veriano ? Je sais que l'hippodrome fonctionne bien mais je n’ai jamais eu vraiment le temps de parler avec eux et encore moins ce fils aîné.
Une famille d’investisseurs si j’ai bien compris, leurs affaires fonctionnent même plutôt bien, je ne pouvais rien dire, ils ont créée beaucoup d’animations et ce n’est pas forcément un concurrent de l’Hippodrome Royale qui propose d’autres festivités, c’était essentiellement un théâtre à ciel ouvert dirons nous que celui des Veriano était source d’argent et de paris.
- J'essaierai de voir avec si on peut faire une proposition ou si il veut sponsoriser l’évènement mais comme vous le dites, votre famille est une spécialiste de ce genre, j’attendrais donc vos propositions avec joe.
Je n’aimais pas mon poste pour ça, ces rendez-vous d’affaires en tout genre et essayer de quémander de l’argent à l’autre mais si nous pouvons économiser les cristaux de la Couronne, je peux bien sacrifier quelques heures de mon temps pour ça. Je finis par m’asseoir las, mon Floki prends son aise sur mes genoux et je constate que notre première conversation avec Queen se passe plutôt bien enfin d’après d’habitude, ça se passe plutôt bien.
- J’ai bien pris note pour votre poste, nous avons convenu d’un arrangement avec votre autre supérieure ne vous inquiétez pas, faites ce qui est nécessaire, ça sera votre seul projet en attendant, nous continuerons votre formation plus tard, nous avons tout notre temps de toute façon…
Bon c’était de toute évidence raté pour les réunions quotidiennes, on s’arrangera pour l’instant, nous verrons plus tard, ne l’énervons pas tout de suite.
- Bon je vais vous laisser vous installer et ne pas prendre plus de votre précieux temps. Je reste ici toute la journée et j’ai juste un rendez-vous avec la Reine en fin de journée, n’hésitez si nécessaire.
Non pas que je l’expédie mais presque mais j’aimerai bien m’affaler dans mon canapé, non j’ai mieux, je vais voir Nyx.
- Ah si la Ministre de la Justice souhaitait me parler d’une affaire, je vous laisse pas longtemps, Miranda pourra répondre à toutes vos demandes demain, je vous la présenterai.
Quittant ma chaise en poussant Tsubaki de mes genoux, j’invite Queen à sortir, la laissant à son bureau ou vaquer à d’autres occupations.
- A toute à l’heure Mademoiselle Milan.
Je quitte mon cabinet et file vers celui de mon amante qui a intérêt à être là pour me réconforter car je ne sais toujours pas pourquoi j’ai proposé une chose pareille au Roi…
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