L’air était frais dans les rues de la capitale et les habitants avaient revêtu leurs tenues chaudes pour affronter la saison froide. Gants, écharpes, bonnets, manteaux et bottes étaient de vigueur si on ne voulait pas attraper d’engelures ! Ou alors, il fallait rester auprès du feu mais très peu on le luxe de pouvoir paresser toute la sainte journée ! Au milieu des quelques courageux qui étaient sortis pour braver l’air glacé, se trouvait Wendy dont la respiration créait une petite brume à chacune de ses expirations. Elle aussi avait enfilé de quoi se tenir au chaud. Elle portait un pantalon noir, un pull beige en laine, celui caché sous un grand manteau blanc qui lui descendait jusqu’aux genoux et qui aurait pu faire penser à une blouse. Elle avait alors ajouté des gants et une écharpe beiges. À cette heure de la journée, la jeune femme se trouvait habituellement à la caserne, recevant divers patients pour des blessures plus ou moins graves mais aujourd’hui serait un peu différente. Oui, on avait confié un dossier un peu plus particulier à la demoiselle. Une grossesse ! La création d’une toute nouvelle vie, unique et précieuse. C’était à la fois magnifique et terrifiant comme processus. Le fait qu’un être se développe lentement mais surement au coeur d’une femme mais en même temps, la constante peur de la mère de perdre l’enfant ou des complications qui peuvent arriver. Et c’est là que Wendy intervient. Son but, c’est de s’assurer que cela n’arrivera pas et que le bébé ainsi que la mère soient en bonne santé ! Et de répondre aux quelques questions qui pourraient se poser dans l’esprit de sa patiente.

Mais parlons un peu de la patiente si vous le voulez bien. Aube Grassim, une jeune femme de 20 ans. Pas de conjoint connu. Membre de la garde royale. Une personne assez importante en somme. Il ne valait mieux pas faire de boulette ! Enfin, de toute manière, ce n’est pas le genre de la rousse. C’est un très bon médecin. Ses compétences ne sont pas à remettre en cause. Il n’y a donc pas à se faire de soucis. Tout en avançant, la praticienne se demanda alors quel genre de personne était la fameuse Aube. Il faut dire que Wendy avait tellement de travail en ce moment qu’elle n’avait même pas le temps d’écouter les bruits de couloir. Entre son collègue parti à la retraite et le second malade, elle était seule à tenir la barre. Cela se voyait aux cernes qui décoraient le dessous de ses yeux.

Après avoir longuement marché, Wendy arriva enfin à l’adresse indiquée sur le petit papier. Elle leva les yeux pour découvrir une petite maisonnette de pierre. Celle-ci était assez classique, semblant être composée d’un rez-de-chaussée et d’un étage. Connaissant sa maladresse habituelle, la jeune femme préféra vérifier le nom sur la boîte aux lettres avant de toquer. Juste au cas où … Il serait gênant de toquer à la mauvaise porte et de se retrouver face à un inconnu qui n’a sans doute pas que ça à faire d’aiguiller les idiotes perdues. Un soupire de soulagement passa bien rapidement les lèvres de ladite idiote qui se redressa. C’est bon, c’est la bonne maison ! C’est donc rassurée que notre petite rouquine toqua à l’épaisse porte de bois.

- Bonjour ! Je suis Wendy Waltz, le médecin qui s’occupera de vous ! C’est la caserne qui m’envoie ! Est-ce que je peux entrer ?

Bien sûr, pour prouver son identité, elle sortit le badge avec son titre qu’elle présenta face à elle lorsque la garde viendrait lui ouvrir. C’était la moindre des choses à faire Qui laisserait une inconnue rentrer chez elle sans savoir si ce qu’elle dit est vrai ? Wendy attendit donc patiemment, se tenant droite et souriante, dans une main le badge, dans l’autre sa trousse de médecin. Son regard observait la rue et les gens qui y passaient avec attention.

Espérons juste qu’Aube vienne lui ouvrir rapidement ou l’autorise à rentrer par elle-même … C’est qu’il fait froid dehors !