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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Mort sur la Rivière Luisante
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Mort sur la Rivière Luisante
    Lun 2 Déc 2019 - 11:37 #
    Dans un murmure, Calixte se glissa dans la salle de douches désaffectée. Le carrelage ancien était froid sous ses pieds nus, et l’humidité persistante avait quelque chose de malsain. Se déplaçant avec prudence, il avisa la fenêtre endommagée sous laquelle avaient été entreposés quelques cartons. Aux yeux du plus grand nombre, cette fenêtre était condamnée, inutilisable. Mais pour les doigts experts de l’espion, avec un peu de dextérité, c’était une ouverture propice. Entre le bruit de la Rivière Luisante passant à quelques mètres seulement, et l’activité souterraine du groupe suspect, il ne craignait pas l’éventuel petit craquement qui accompagnerait l’actionnement de la fenêtre. Il s’avança avec détermination vers celle-ci ; la nuit d’horreur allait pouvoir commencer.

    ~

    Après un détour chez le Maître-Espion – qui avait dû bien se marrer à la narration un chouilla hystérique de son petit pion – et le gobage des éléments clefs du dossier que le nouveau Commandant lui avait remis, Calixte était repassé chez ce dernier pour redéposer les informations confidentielles en lieu sûr, et finaliser leur approche. Puis il s’était éclipsé d’un pas rapide, car s’il voulait être prêt pour la nuit difficile qui s’annonçait, il n’avait pas intérêt à traîner.

    C’était ainsi qu’il s’était retrouvé habillé en haillons, les membres à nu couverts de substances peu ragoutantes, à trimballer les eaux usées du dispensaire de celui-ci à la Rivière Luisante quelques pas en contrebas. La bouche d’évacuation du bâtiment de soins avait été occluse – et Calixte était bien placé pour le savoir car c’était un peu beaucoup de son fait – et le personnel débordé avait mis à contribution les petites mains mendiantes contre quelques piécettes. Malgré son allure collant parfaitement aux autres jeunes de la rue, l’espion avait dû marchander sa contribution intéressée. Même si les bouilles crasseuses se ressemblaient toutes pour les passants ayant un toit digne de ce nom, une organisation bien rodée régnait pour les laissés pour compte, et on n’entrait pas sur le territoire d’un gang juste en les saluant d’une main poisseuse. Calixte avait donc négocié de participer à l’élimination des eaux usées en reversant une partie de ses piécettes à la bande locale. C’était monnaie courante.

    Les aller-retours répétés du dispensaire à la rivière lui avaient permis d’appréhender en toute discrétion le bâtiment où le groupe suspect exerçait son activité. C’était une vieille masure qui, et Calixte l’apprit en papotant avec ses camarades aux pieds nus, ne devait son existence persistante qu’à la crédulité négligente des pouvoirs publics. D’aucun estimait qu’il s’agissait encore d’un abri sommaire pour les mendiants du coin. Mais même ces derniers l’avaient désertée pour refuge plus sûr. La proximité de la Rivière Luisante avait été plusieurs fois fatale lors de crues, et la maladie en avait décimé plus d’un entre ces murs humides et froids. Et puis, on racontait qu’il ne fallait pas aller là-bas. Les raisons étaient toujours multiples et évasives, mais la même rengaine se répétait de bouche en bouche : il ne fallait pas aller là-bas. Et comme Calixte avait toujours été plus curieux que prudent – et qu’accessoirement c’était son taf – il alla tout de même inspecter la chose de plus près. Après avoir soudoyé un des petits va-nu-pieds afin qu’il lui monte la garde, il s’était glissé à l’intérieur de la miséreuse bâtisse.

    Elle n’était pas très grande de prime abord. De plain-pied, elle comptait l’équivalent d’une salle à manger avec cuisine, une chambre et une salle de bains. En dehors de cartons usés traînant ici et là, les pièces étaient vides. Et sales. L’espion espérait qu’il n’allait pas blesser ses pieds nus et mourir bêtement à cause de maladie choppée au sol. La plupart des accès, en dehors de la porte principale et d’un porche à l’opposé donnant directement sur une avancée sur la Rivière Luisante, étaient condamnés. Son exploration minutieuse l’avait rapidement amené à trouver dans l’ancienne pièce à coucher, sous un carton tâché – de sang frais à l’odeur –, une trappe.

    Calixte ne s’y était pas précipité. Lucy savait de quels pièges le groupe suspect avait éventuellement doté l’accès au sous-sol. A force de patience, de discrétion, et de l’emploi avisé de son pouvoir pour se fondre dans les objets, l’espion avait finalement accédé aux secrets enfouis de la secte. Et ils n’étaient pas beaux à voir ; Arban Höls avait eu raison de s’en préoccuper.

    Au terme de plusieurs heures d’observation prudente, Calixte avait estimé qu’il en avait vu – et entendu, et par Lucy senti ! – suffisamment et avait regagné la rue. L’évacuation des eaux usées du dispensaire avait été débouchée un peu plus tôt, et il profita d’un temps supplémentaire pour taper la causette aux gamins des rues amadoués par son aide et la part de ses piécettes rétrocédées. Ceux que l’on peinait à voir, en voyait toujours plus que les autres. Finalement, l’attention du petit groupe de miséreux fut distraite par l’arrivée de membres plus âgés les bras pris par des baluchons usés jusqu’à la corde… et remplis de fleurs. La rumeur voulut qu’elles fussent tombées d’une caravane à destination du palais, mais Calixte se doutait qu’il n’aurait jamais la version exacte des faits. Echangeant ses dernières pièces contre un bouquet, il fanfaronna auprès des plus impressionnables qu’il allait les revendre bien plus cher aux familles rendant visite à leurs proches gardés temporairement au dispensaire. Les soignants n’avaient jamais le cœur à repousser les jeunes pouilleux cherchant à gagner quelques cristaux salutaires.

    Sur le chemin il vendit déjà adroitement trois des fleurs du bouquet puis, avisant les autres petits vendeurs improvisés qui vaquaient à leurs propres affaires et avaient complètement oublié son existence – bien plus intéressés par le potentiel en cristaux qu’ils avaient entre les mains – il s’assit sur un muret à côté d’un homme qui, au premier coup d’œil, ne payait pas de mine. En même temps, c’était de bonne guerre. Calixte lui-même ne ressemblait en pas grand-chose à sa silhouette usuelle. Seuls ses yeux ambrés étaient éventuellement reconnaissables. Une légère touche de maquillage avait rajeuni son visage, ainsi que la perruque brune – et sale – ramenée en une tresse mal coiffée. Sa silhouette androgyne, à la fois exposée et dissimulée par des haillons savamment ajustés, avait la posture méfiante et bestiale des jeunes vivant dans la rue. De longues traînées de boue – et autres immondices – courraient sur son corps, et l’espion savait qu’il ne sentait pas la rose. Même s’il était loin des relents âcres de ceux dormant quotidiennement dehors. L’objectif n’était pas, après tout, de maîtriser le groupe – ni le Commandant – avec son parfum révoltant.

    Levant légèrement le bouquet de fleurs devant lui, dissimulant encore davantage son visage de la rue, il dit à voix basse :

    - Cher monsieur, en vous attendant c’est avec regrets que brûlent d’anonymes noms.

    Après un silence où il reçut la réponse attendue d’Arban Höls en retour, confirmant son identité, il continua toujours à mots discrets :

    - L’acte aura lieu cette nuit, au plus profond de celle-ci. La nouvelle lune de ce jour devrait leur faciliter la tâche. Les cinq protagonistes usuels seront présents, mais aussi un apprenti. Jeune et noble. Ils sont déjà tous sur place pour préparer l’évènement.

    Ses yeux quittèrent brièvement l’observation attentive de la rue pour évaluer les émotions pouvant passer sur le visage de son Commandant.

    - Pour l’occasion deux âmes ont été séquestrées : un frère et une sœur d’une dizaine d’années. Ils sont gardés dans une pièce attenant celle servant aux rituels. Seule une trappe cadenassée donne accès à l’escalier menant au sous-sol où ces pièces se trouvent. Elle est facilement crochetable, mais quelques pièges limitent ensuite la descente. Je m’en occuperai.

    Il se tut le temps de regarder un couple sortir et s’éloigner du dispensaire. La nuit tombait rapidement en cette saison sur la Capitale, et l’obscurité gagnait promptement du terrain.

    - Ils gardent les yeux de leurs sacrifices dans des bocaux en verre contenant un liquide de conservation. Ces bocaux sont étiquetés avec des dates, et une série de chiffres autres.

    Il hésita une seconde avant d’ajouter :

    - Au besoin, le sous-sol est aisément inondable.

    Il laissa un moment passer pour qu’Arban Höls s’exprime s’il le souhaitait, puis il se leva d’un bond. Se penchant vers son Commandant en lui fourrant le reste du bouquet de fleurs dans les mains, il continua à voix basse :

    - Rendez-vous dans trente minutes au niveau de la face sud du bâtiment, je vous ouvrirai la fenêtre la plus proche de la Rivière Luisante. Et v’là m’sieur p’vous, l’gente dame a d’jà payé, c’pou’vous, ajouta-t-il d’un ton brusque en offrant les fleurs à son supérieur.

    D’un pas farouche d’âme sauvage, il s’éloigna avec méfiance d’Arban Höls, traversa la rue qui n’était plus éclairée que par les lanternes du dispensaire, et disparut dans le méandre des habitations insalubres. Il allait retourner au bâtiment de la secte pour s’y infiltrer à nouveau avec prudence. Et ouvrir un passage plus rapide et discret pour son imposant Commandant de la Garde.

    ~

    Ses doigts déplacèrent sans bruit les deux petites planches maintenant la fenêtre en place, et soulevant légèrement le cadre pour la déboiter, il l’ouvrit d’une main habile. Un petit grincement accompagna le geste, mais il se perdit dans le fracas des eaux de la Rivière Luisante passant à proximité. L’accès ouvert, il attendit.


    Défi RP:
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Lun 2 Déc 2019 - 23:54 #
    Après avoir échanger une dernière avec Calixte dans mon bureau quand celui-ci me rendit le dossier, je fini ma journée de travail, puis je fais comme si je rentrais dans mes quartiers, mais à la place, je prends un des nombreux passages secrets que peu de soldats à la caserne connaissent et qui me mène directement à l’extérieur.

    J’ai pris avec moi ma fidèle épée, que je dissimule dans un vieux manteau sale roulé en boule, un couteau extrêmement aiguisé, dans un fourreau tout moche, pour égorger rapidement un garde ou tout autre individu, mon vêtement magique que j’ai transformé en vieux vêtements de boucher et enfin ma bougie elle aussi magique et dont la cire ne coule jamais. Pour compléter mon déguisement, j’ai mis un colorant dans mes cheveux et ma barbe, les faisant paraitre complètement gris et me vieillissant considérablement, c’est bien simple, on penserait que j’ai soixante-dix ans.

    Je croise de nombreux gardes pour rejoindre l’hospice, mais aucun de ne me reconnait. J’arrive donc sans encombre à mon objectif et commence à attendre. Assez vite je commence à avoir faim et avisant un marchand, je me prends deux pommes, dont je commence à enlever la peau qui n’a pas bonne mine avec mon couteau, bien que j’aie lu un jour dans un livre, que c’est là ou se trouve toutes les vitamines.

    Ma pauvre pitance attire un très jeune mendiant, d’à peine dix ans. Il est repoussant de saleté et pourtant, je n’ai pas le cœur de le chasser, mais il fixe mon fruit et si je ne veux pas être repéré, j’ai intérêt à m’en débarrasser le plus rapidement possible. Je lui fais donc signe de s’approcher et je tends une pomme, ce dernier me souris, et prenant un tout petit couteau dans une des poches de son haillon il essaye de m’imiter en enlevant la peau, le problème, c’est que je vois qu’il enlève plus de chair que de peau, et il met un temps infini. Au bout de quelques minutes, mon côté meneur d’ordre prend le dessus et je lui explique point par point comment faire les choses correctement.

    Heureusement j’ai devant moi un élève appliqué et qui comprend vite, qualité sans doute développée au contact de la rue et il fini très vite son épluchage, avant de l’engloutir d’un coup ! Une fois ceci, fais il part en courant rejoindre ces camarades qui vendent des fleurs. Je vois d’ailleurs un de ces marchands ambulant improvisé s’approcher de moi, lui aussi couvert de crasse, mais avant que je ne lui dise de dégager, il me donne la phrase comportant notre code !

    J’ai donc devant moi le jeune espion qui s’est surpassé pour son camouflage. Malgré mon étonneemnt, je n’oublie pas de lui répondre :

    Ton odeur doit faire pleurer tes clients aux larmes.

    Bon, ce n’est pas terrible, mais de toute façon, personne ici ne fais attention à nous et je peux ainsi entendre le résumé de la mission d’infiltration et mes pires craintes se trouvent confirmés, le jeune noble sera bien présent à un sacrifice humain, je n’ai donc plus le choix et dois éliminer toute la bande. Je hoche donc la tête quand le garde grimé me donne les fleurs et je les prends d’un air absent, mon cerveau tournant à plein régime.

    Finalement je laisse passer une dizaine de minutes pour éviter que nous pensions que nous sommes partit ensemble et je quitte l’endroit avec les fleurs, comme si j’avais changé d’avis. Je rejoins ensuite le lieu de toute nos attentions et j’entre par l’accès qu’il a ouvert pour moi, lui indiquant d’un signe que je suis prêt à le suivre, droit dans les entrailles de l’enfer.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Mar 3 Déc 2019 - 15:06 #
    Arban Höls pénètra dans l’antre de la secte, et Calixte referma doucement la fenêtre derrière lui. Suffisamment pour que cela ne paraisse pas suspect, mais pas totalement histoire d’avoir une sortie discrète rapidement utilisable au besoin. Un mélange contradictoire de trépidation anticipatrice et de calme professionnel saisit l’espion. La nouveauté de la situation commençait à se sentir. Habituellement, sa mission se serait arrêtée à l’étape précédente. Il serait rentré avec les informations glanées et les aurait déposées au Maître-Espion. La suite ne l’aurait pas regardé. Mais là, il faisait subitement partie intégrante de cette fameuse suite. Et, à en croire ses supérieurs, ça ne serait pas la dernière fois. C’était à la fois intriguant, et intimidant.

    La présence du nouveau Commandant de la Garde à ses côtés était néanmoins rassurante. Réconfortante, non pas dans le contenu du reste de la soirée car malheureusement cette partie était aussi aux mains sanguinaires des membres de la secte, mais dans son soutien. Malgré son déguisement le vieillissant d’un bon couple de décennies, se dégageait de l’homme une aura de puissance inébranlable, de pouvoir averti. Et Calixte, qui n’était pas trop dramatiquement mauvais dans son rôle d’espion, trouvait tout de même un certain soulagement à savoir cette force présente pour palier sa maladresse usuelle et ainsi que le guider dans le travail macabre qui les attendait.

    Après avoir laissé quelques secondes aux yeux du Commandant pour se faire à la pénombre plus marquée dans la bâtisse qu’à l’extérieur, Calixte fit demi-tour sans bruit et lui indiqua de le suivre d’une pression sur le bras. Ses pas les menèrent à ce qui avait autrefois tenu lieu de chambre à coucher, où il prit à nouveau soin de fermer doucement la porte derrière eux afin de limiter les courants d’air. Pas la peine d’informer le groupe illégal de leur présence par un appel d’air froid dans la pièce. Il déplaça ensuite lentement le carton tâché de sang qui dissimulait la trappe ouvrant vers le sous-sol. Son système de cadenas permettait de l’ouvrir et de la fermer à clef des deux côtés. Il ne fallut pas longtemps aux doigts habiles de l’espion – et de son petit matériel sorti de sa ceinture dissimulée contre son corps – pour défaire le système et entrouvrir la trappe. Suivant les gestes qu’il avait observés des membres de la secte, il passa aussitôt sa main par l’ouverture pour défaire adroitement le fil sensé déclencher le premier piège. Ce danger écarté, il ouvrit le passage en grand.

    Un escalier en pierre descendait dans les profondeurs de la cave, et de faibles lueurs tremblotantes caressant les murs laissaient deviner que des lampes, des bougies ou des torches, avaient été allumées dans la salle servant aux rituels. A droite des marches se dressait un solide mur, et à leur gauche pendait un rideau de velours dissimulant l’escalier de la pièce, mais aussi de facto la pièce de l’escalier. Calixte, qui avait assisté plusieurs fois aux allées-venues des différents membres de la secte, savait qu’il fallait se méfier du pan de tissu comme du pan de mur. Un son grave, comme une litanie, parvenait à leurs oreilles. Et, par-dessus les psalmodies, une voix au timbre profond expliquait – probablement au nouvel apprenti – avec précisions le déroulement des sacrifices à venir. Ainsi que les tenants pseudos scientifiques du pourquoi de l’affaire.

    - … car c’est ainsi que le mal s’insinue peu à peu chez nous, dans nos familles et dans notre société. Lorsque la nuisance est purgée à ses racines, alors seulement peut reprendre la croissance saine de la vie. C’est ce que cet arc de symboles, jouxtant celui désignant le lien entre les individus tracé en rouge, représente.

    La voix était sereine, mélodieuse, est terriblement charismatique. Alors que son esprit professionnel relevait machinalement les propos, ainsi que ce que le reste de ses sens lui rapportait comme informations, Calixte ne pu s’empêcher de songer qu’il aurait pu rester quelques minutes – quelques heures – à écouter cette voix charmante. Anormalement ensorcelante. Il fronça les sourcils et s’obligea à se concentrer sur sa tâche. Le pouvoir magique de l’homme risquait de se révéler peut-être plus problématique que prévu.

    Reproduisant du bout du doigt la rune qu’il avait vu les membres de la secte tracer sur le rideau de velours, Calixte désamorça le piège placé dans le tissu. L’apparition d’une fugace flammèche sous sa phalange lui indiqua la réussite de son action, et il focalisa alors son attention sur le mur. Descendant prudemment quelques marches, il décrocha une paire de fils tendus, puis déplaça une des pierres mobiles de la paroi. Une nouvelle flammèche scintilla brièvement sous sa main, et il jeta un coup d’œil silencieux à Arban Höls. Du signe universel « ok », il lui indiqua que tous les pièges avaient été désamorcés. Quand des cris étouffés leur parvinrent de la salle de rituel.

    - Malheureusement leurs porteurs du vice n’en sont que rarement pleinement conscients, et nos actions leurs paraissent en conséquence inadaptées. Mais nous ne devons pas nous arrêter à ces préoccupations, car le Devoir est plus grand. Et trop rares les fidèles à sa cause… Donnez-leur donc ce breuvage qui apaisera leurs nerfs et nous permettra de les préparer avec le soin nécessaire à la cérémonie.

    Calixte adressa un regard inquisiteur à son Commandant : et maintenant ? Qu’il choisisse de foncer dans le tas ou d’approcher plus doucement, il se calerait sur le plan de son supérieur. Se serrant davantage contre le mur, il lui laissa l’espace nécessaire pour passer devant lui s’il le souhaitait.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Mar 3 Déc 2019 - 18:31 #
    Première constatation il fait noir, deuxième constatation, ça sent très mauvais, troisième et dernière constatation le jeune espion a bien choisis son lieu d’entrée, car personne ne nous y attend. Je peux donc laisser mes yeux s’habituer à l’obscurité et je suis le garde à travers les méandres des lieux, me laissant guider, jusqu’à une pièce envahis de fruit en décomposition où il commence à exercer ses talents de crocheteur sur une trappe à terre.

    Ne voulant pas le déranger lors de cette tâche délicate, je m’appuie contre une étagère, mais j’avais sur estimé sa stabilité et celle-ci tombe, projetant quatre pommes en l’air. Je rattrape de justesse la planche avec mon pied, pendant que je ramasse au vol deux pommes, mais il en reste deux autres qui risquent de tomber au sol et je les rejette en l’air pour récupérer les deux dernières, je jongle ainsi durant quelques longues secondes, jusqu’à ce que j’arrive à les poser une à une sur le sol, sans faire de bruit.

    Mon compagnon d’aventure ne c’est rendu compte de rien et a commencé à désamorcer tous les pièges, de sorte que je n’ai plus qu’a attendre son signal pour descendre en toute sécurité les marches en pierre de cet escalier. J’entends alors la voix de celui que je pense être leur chef le fameux Rodert Davoix qui possède la capacité de subjuguer les esprits faibles pendant quelques minutes, mais qui ne marche absolument pas sur moi, étant d’une part prévenue et d’autre part, je suis très loin d’être impressionnable par ce type de magie.

    En plus, ce qu’il dit n’a guère de sens et pour moi, ce sont juste des raisonnements creux pour assouvir ses envies de sadisme. Je suis satisfais de voir que le jeune homme ne soit pas non plus affecté, car il me laisse le passage sans hésitation et je ne peux donc passer devant. Je pousse très légèrement une teinture qui doit limiter l’entrée de l’air frais et je vois une petite pièce avec trois accès en tout.

    Le premier est celui par lequel nous sommes arrivé, l’autre est ouvert et la voix que nous entendons en provient, et la dernière est une porte fermée avec un lourd cadenas, et je suppose que dans cette dernière que se trouve les deux prisonniers. Ayant compris les dernières paroles du gourou, je relâche la teinture pour me dissimuler derrière et bien m’en prends car la lueur d’une bougie fait son apparition et arrive jusque devant la pièce cadenassée.

    Je dégaine sans faire de bruit mon couteau et j’attends jusqu’à ce que j’entends le bruit caractéristique d’une clé dans une serrure. Je sors alors sans un bruit de ma cachette, retenant ma respiration et marchant à pas de velours. Me future victime ne se doute de rien, toute affairé à sa tâche et j’arrive ainsi juste derrière lui, puis dans le même mouvement rendu fluide par des années d’entrainement, je plaque ma main sur sa bouche pendant que je lui ouvre la gorge avec mon arme.

    Le sang gicle sur la porte mais l’homme meurt très vite et j’accompagne le macchabée jusqu’au sol, afin d’éviter tout bruit. Puis une fois ceci fait, j’ouvre sans aucune précaution la porte, comme l’aurais réalisé le cultiste, pour y trouver les deux enfants, totalement effrayé. Je ne prends pas la peine de les rassurer car ce n’est pas mon but, et à la place je montre à mon acolyte le corps, lui faisant comprendre par signe qu’il va falloir qu’il porte sa soutane équipée de capuche et emmener cette fratrie dans la pièce du sacrifice.

    Il reste en effet de nombreuses personnes à tuer ce soir.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Mer 4 Déc 2019 - 22:45 #
    Relâchant brièvement son rôle d’acteur pour devenir spectateur, Calixte observa avec attention les mouvements du Commandant. Ce dernier s’était rapidement glissé dans l’action et avait pris les rênes de l’opération d’une main experte. Mimant le geste d’Arban Höls qui dégainait un couteau, l’espion détacha sans bruits l’une des fines lames dissimulées contre sa cuisse. Il n’eut cependant pas l’occasion de s’en servir, car il ne fallut pas plus d’un souffle à son supérieur pour prendre celui du membre de la secte qui venait de passer.

    Calixte nota machinalement que si la partie discrétion ne lui poserait pas de soucis – plus ou moins sa maladresse usuelle – cette capacité de pouvoir porter le coup fatal en une économie de mouvements lui serait plus difficile à acquérir. L’Académie Militaire lui avait appris à tuer. Mais, comme il en avait fait la remarque à Arban Höls plus tôt dans la journée : salement. Par les temps qui courraient, plutôt globalement pacifiés, il était bien plus utile à la Garde de disposer d’une armée d’à-peu-près que d’un groupuscule d’élites. Seuls quelques âmes arrivaient naturellement à cette dextérité, mais comme la pratique de l’assassinat n’était pas au premier plan des études militaires, la plupart des soldats n’était pas aussi efficace, ni compétente, dans l’art et la manière de tuer autrui.

    D’un œil intéressé, Calixte nota que le sang issu de la victime du Commandant avec rejoint la porte, et une infime partie des murs, déjà peints à l’hémoglobine. Et y avait de quoi faire du boudin. Quelques signes et phrases clefs avaient été tracés avec une substance plus sombre sur les parois. Regardant Arban Höls poser doucement l’homme mort à terre puis ouvrir sans ménagement la porte menant aux enfants kidnappés, l’espion eut un moment de brève panique avant de réaliser que c’était ainsi que ce seraient passées les choses si le fanatique n’était pas décédé. Se rapprochant de ce dernier, après un dernier coup d’œil à son supérieur, Calixte ne résista pas à la curiosité de fouiller le cadavre. Ses doigts trouvèrent une potion probablement aux propriétés calmantes – et peut-être d’endormissement – ainsi qu’un couteau sale – tâché de sang – et une petite bourse… remplie de bijoux. Haussant les sourcils de surprise, il reposa son regard sur son Commandant… qui lui indiquait de revêtir les vêtements du fanatique.

    Lançant à Arban Höls le petit sachet qu’il venait de trouver, il déshabilla d’un geste méthodique et rapide l’homme au sol. Ça n’était pas quelque chose qui lui arrivait fréquemment, mais l’art de l’espionnage l’avait amené à se vêtir et dévêtir de – très – nombreuses fois dans une même journée, et il n’y avait pas trente-six milles manières d’attacher des affaires. Le poids de l’homme était tout de même un peu embarrassant, mais Calixte réussit tant bien que mal à récupérer ses habits principaux. Pas besoin de lui chourrer, en plus, ses sous-vêtements. Passant la soutane sur son corps et rabattant la capuche sur sa tête, l’espion grimaça légèrement à l’odeur moite et ferreuse qui s’en dégageait.
    Enjambant le cadavre, il se baissa à hauteur des deux enfants recroquevillés. Le petit garçon avait une dizaine d’années, la petite fille une huitaine. Leurs yeux avaient un éclat apeuré, affolé, et ils tremblaient de tout leur corps. Des liens étaient passés autour de leurs mains, et un bâillon sur leur visage. Des chiffres avaient été notés sur leur front. D’une main douce mais ferme, Calixte amena leurs oreilles près de ses lèvres :

    - Votre mission, pour qu’on puisse tous sortir d’ici vite, c’est que vous fassiez ce que ce grand homme vous dit.

    Laissant un temps à Arban Höls de s’exprimer s’il le souhaitait, il défit légèrement les cordes nouées autours des petits poignets. Suffisamment pour qu’ils le sentent et qu’ils puissent se libérer avec un peu d’effort, mais pas assez pour que ce fût évident ni rapidement retirable. Ils auraient probablement besoin que les enfants aient par la suite leurs mains libres, et gagner quelques points sympathie ne pouvait pas leur nuire. Peut-être.

    Après un dernier regard à son chef pour récupérer les dernières consignes s’il en avait, Calixte guida les enfants hors de la pièce, vers celle qui servait aux rituels. Il rencontra momentanément un peu de résistance sous ses doigts, mais après une petite poussée, le frère et la sœur se remirent en marche. Ils pénétrèrent dans la pièce où se trouvait le reste des membres de la secte.
    Balayant rapidement la salle des yeux, l’espion nota que les membres féminins du groupe étaient agenouillés par terre dans des cercles tracés à la craie et psalmodiaient des paroles incompréhensibles. Elles étaient aussi très très nues. Chose qui n’avait pas été le cas lorsqu’il avait passé son après-midi dans la bâtisse pour observer les fanatiques.

    - Ah cher ami, s’adressa à lui la voie charismatique notant visiblement son temps de surprise. Nos consœurs nous ont devancées sur la préparation de l’autel, mais n’ayez crainte, après avoir… accommodé nos jeunes invités, nous les rejoindrons enfin.

    Les lueurs vacillantes des bougies ondulaient le long des murs peints de fresques grotesques, donnant à celles-ci l’étrange impression de se mouvoir. Ou, peut-être, était-ce la voluptueuse brume aux pieds des incantatrices qui avait quelques vertus hallucinogènes… Sous la capuche dissimulant son visage, Calixte fronça les sourcils. Il n’avait pas prévu cette fumée traîtresse. Elle n’avait pas été mentionnée dans le dossier d’informations, ni par les membres pendant leurs préparatifs. Et il n’avait pas vu traîner d’éléments en ce sens.

    - Approchez, frère, l’invita la voix tentatrice à quelques pas en écartant les bras comme pour l’accueillir. Contemplez le cadeau de notre disciple pour cette session. Car il faut parfois savoir stimuler l’esprit pour investir totalement son art.

    Le regard de l’apprenti était calculateur, et il scrutait d’un sourire torve la frêle silhouette des enfants. Dans un silence, Calixte s’avança.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Ven 6 Déc 2019 - 15:23 #
    Calixte me tend une petite bourse remplie de bijoux et je comprends alors que j’ai dû tuer Jordan More, un noble dont le pouvoir était de déplacer des objets sur une courte distance, il ne reste donc plus que quatre membres, le gourou, qui contrairement aux apparences est ben de sexe féminin car sa voix se transforme quand elle utilise son pouvoir, deux autres femmes et enfin Alpha, notre cible principale, dont je donnerai le choix de se suicider ou d’être exécuté de mes propres mains.

    Pendant que je réfléchissais, le jeune espion a compris mes ordres et commence à se déguiser en cultiste, avec cette capuche et la semi-obscurité de cette cave, l’illusion est presque parfaite. Il dit quelques paroles aux enfants, que je ne comprends pas, j’espère juste qu’ils ne les rassurent pas trop, car leur peur doit être maintenu, si je veux que notre entrée reste discrète.

    Finalement il les accompagne dans la pièce principale, et je jette un rapide coup d’œil après son passage. Le spectacle qui s’offre à mes yeux est assez dérangeant, avec la présence de deux femmes nues, une vieille d’au moins cinquante années, mais également une beaucoup plus jeune et jolie, dont le corps ferme fait plaisir à voir. Après ça, la présence de leur chef qui invite les enfants à se déplacer et un homme de soixante-deux ans, que je connais bien, tapie dans l’ombre mais ne perdant pas une miette de la scène est sommes toute banale.

    Maintenant que j’ai identifié toutes mes cibles, dont Alpha, il ne me reste plus qu’à agir, et comme je l’ai appris à l’académie, il faut toujours abattre le chef pour démoraliser les troupes, je vise soigneusement avec mon couteau, la gorge du commandant de cette petite bande et je réalise ainsi un superbe lancer, droit dans sa gorge. Le temps semble suspendre son vol, pendant que ma victime part en arrière. Et comme personne ne bouge dans la pièce, je profite de ce temps pour entrer dans la pièce, dégainer mon épée, et décapiter d’un coup bien ajustée la plus âgée des deux femmes au sol, son pouvoir de créer des serpents aurais pu être particulièrement gênant.

    La dernière survivante hurle, étant de toute évidence plus habitué à voir le sang des innocents amené ici que de ses compagnons. L’homme caché, lui sort une dague et me regarde d’un air mauvais, mais me reconnaissant, il change de comportement et me dit en souriant :

    Arban, ça fait bien longtemps ! Tu es là pour moi ?

    Je ne m’occupe guère de la jeune femme encore vivante, car son pouvoir est de créer des bulles de savon, très utile quand il faut nettoyer une pièce ou des vêtements, mais pas d’une grande efficacité au combat. Je me tourne donc vers mon interlocuteur pour lui dire, d’un ton froid :

    En effet, mon couvreur m'a parlé de toi.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Dim 8 Déc 2019 - 15:18 #
    Sous ses mains, Calixte pouvait sentir le tremblement des corps des deux enfants, et leur réticence croissante à s’avancer vers leur bourreau. Aurait-il eu l‘occasion de prendre un peu plus de distance par rapport à la situation, l’espion aurait-il aussi sans doute été davantage tendu. Mais, plongé dans l’action, les sens à l’affût du moindre élément, et les méninges carburant tout autant, il n’avait pas le temps de s’inquiéter de quoi que ce soit. La présence de son Commandant n’était pas non plus étrangère à l’étonnante sérénité qui l’accompagnait.

    Il l’entendit avant de réaliser ce qu’il se passait : le sifflement de la lame affutée passant près de lui pour se ficher adroitement, mortellement, dans la gorge du membre à la voix charismatique. Le temps de constater que le coup avait bien été fatal, de sortir lui-même le fin couteau qu’il avait gardé à portée de main, de positionner rapidement les enfants derrière lui avant de se retourner vivement pour évaluer ce qu’il se passait… Arban Höls avait déjà davantage fait le ménage. L’aînée des deux femmes nues fut promptement décapitée, et sa comparse poussa un hurlement qui n’allait pas ajouter du charme à l’endroit déjà réputé maudit.

    Le Commandant de la Garde ignora cette dernière, et concentra son attention sur l’apprenti qui sortait de l’ombre. Dans un coin de sa mémoire, Calixte se souvint que le pouvoir de la jeune femme n’était pas à craindre. Par contre, inutile de lui laisser à portée de main des objets contondants. D’un mouvement du pied, il éloigna de celle-ci les deux couteaux posés par terre qui auraient probablement servi pour la cérémonie. S’écartant – avec les enfants – encore un peu des deux hommes se faisant face – et se connaissant visiblement – il s’approcha davantage de la femme nue. Peu à peu, l’affolement ostensiblement marqué sur son visage se muait en haine farouche, et il sembla à Calixte que si elle n’était pas maîtrisée, elle se ferait tôt ou tard une joie de leur mettre des bâtons dans les roues. Et des bâtons bien sentis.

    Et il eut probablement raison de s’en préoccuper, car surprenant le regard de l’adepte allant des bougies aux tissus – des vêtements posés au sol et des teintures accrochées aux murs – il sauta sur la jeune femme avant qu’elle n’ait eu le temps d’avancer davantage les mains vers les sources de potentiel incendie. L’assommant d’un coup franc contre la tempe, prenant soin de ne pas tourner le dos à la scène se déroulant entre l’apprenti et Arban Höls, il lia les mains et les pieds de la femme gisante avec des bouts d’habits traînant un peu plus loin. Il ne savait pas trop quel était le plan du Commandant concernant cette adepte, et ne souhaitait pas la tuer si ça n’était pas nécessaire. Ou alors la tuerait-il selon les consignes de son supérieur.

    D’un signe de la main, il ordonna aux enfants de s’éloigner encore plus du cœur de la scène, et de le rejoindre un peu plus loin. Après un coup d’œil apeuré aux deux hommes se faisant face, ils ne se firent pas plus prier et revinrent à sa hauteur. Il y avait une tension glaciale entre les deux protagonistes, et Calixte se demanda quelle était l’histoire entre eux. Il ne manqua pas le regard – bref – calculateur que l’apprenti jeta à nouveau sur les deux enfants, et serra sa prise sur son couteau.

    - Tu n’aurais pas dû te donner cette peine pour moi, Arban, continua l’homme toujours sourire. Même si nos retrouvailles me touchent. Te souviens-tu…

    La main qui ne tenait pas la dague plongea sous son ample tunique d’adepte et présenta quelque chose au Commandant que Calixte ne parvenait à voir de là où il était. Nouvelle arme, objet de négociation, ou simple souvenir ?
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Dim 8 Déc 2019 - 19:28 #
    De ceci ?

    Il me montre sa main gauche, et je peux voir les horribles cicatrices, ainsi que les trois doigts manquants. Pourtant, ce spectacle, ne me touche plus et je lui dis en souriant :

    Je m’en souviens très bien, le coup de l’arme que tu as arrêté, sacrifiant ta main par la même occasion, m’aurais fendu le crâne en deux, il y a de cela trente ans.

    A l’époque nous étions tous les deux, simples gardes et nous avions été pris dans une embuscade de bandit. Mon adversaire m'est littéralement tombé dessus, un colosse maniant un marteau de guerre. Son premier coup à la tête m’avait enlevé mon casque et complètement étourdis. Alors qu’il apprêtais à m’achever, mon ami avait détourné le coup mais le marteau s’était écrasé sur sa main, ne lui laissant qu’un bout de moignon sanguinolent.

    La magie avait aidé au mieux, mais elle-même ne peut pas faire de miracle, et il avait dû arrêter sa carrière chez les Gardes qui aurait pu être brillante pour devenir gardien de cimetière. J’allais le voir de temps en temps, mais je sentais que cet homme était brisé à l’intérieur. Lorsque je suis revenu à la capitale, après mon exil volontaire de plus dix ans, on m’a informé qu’il avait démissionné et que plus personne ne savait où il était. Ce n’est que grâce à des connaissances communes que j’ai appris qu’il avait rejoint cette secte.

    Nous voici, à nouveau face à face, mais l’ennemi est devenu l’autre, et je prends donc la parole pour lui dire :

    C’est parce que je suis ton ami, qu’aujourd’hui je te donne le choix, te suicider ou mourir de ma propre main. S’il te reste un peu d’honneur, tu prendras la première solution et personne ne saura ce qu’il t’est arrivé, tu as dix secondes pour choisir.

    A la fin de ma phrase, je sers plus fort mon épée, car sa réaction peut être violente, son pouvoir lui permet en effet, quand il est en colère d’augmenter sa force, mais son problème, c’est qu’il ne se maitrise plus et qu’il devient une véritable bête sauvage, c’est pourquoi je préfèrerais qu’il se suicide, ce sera la fin de l’histoire et je pourrais enfin sortir de cette cave, qui sent beaucoup trop le sang.

    En parlant de sang, je vois que Calixte c’est mis à côté de moi après avoir neutralisé de manière efficace la dernière cultiste. Son vêtement pue toujours autant, mais je suis rassuré de ne pas affronter mon ancien ami seul, même si je parais impassible, ce n’est pas facile pour moi, de tuer la personne à qui je dois la vie.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Lun 9 Déc 2019 - 20:54 #
    Un ancien camarade de la Garde, donc. A la mention de leur combat commun remontant à une trentaine d’années, Calixte fronça les sourcils. Cet homme, ce nouvel adepte, cet apprenti de la secte, ne faisait pas si âgé que ça. Le dossier que lui avait remis plus tôt dans la journée son supérieur n’avait pas attribué à l’homme de pouvoir particulier en ce sens, avait-il donc des pratiques plus louches lui permettant d’arborer un visage plus jeune ? Un frisson parcouru l’espion au souvenir de la chemise contenant les informations sur la secte, et des hypothétiques objectifs notés concernant les cérémonies sanguinaires. Petit à petit, Calixte s’était rapproché – accompagné du frère et de la sœur – d’Arban Höls, et il se tenait à présent à quelques pas de ce dernier, dos à la seule issue de la salle.

    Il nota que l’assurance de son Commandant semblait avoir diminué d’un petit cran. Rien d’ostentatoire, probablement rien de dommageable non plus. Mais il n’empêchait que, face à son ancienne connaissance – son ami – Arban Höls paraissait avoir le poignet légèrement moins implacable. Et l’espion savait qu’il ne pouvait totalement appréhender ce que son supérieur ressentait. Lui-même n’avait jusqu’à présent jamais tué d’être humain, l’occasion ne s’était jamais présentée même si l’Académie Militaire lui avait bien montré comment faire. De manière barbare. Et s’il se sentait prêt à prendre la vie de quelqu’un sur l’ordre de son Commandant, il savait aussi que cet acte lui laisserait un souvenir particulier. Profond. D’une certaine douleur. Alors devoir passer sa lame à travers le corps d’un ami ? D’un ami auquel vous deviez en plus la vie ? Calixte ne pouvait entrevoir qu’une infime possibilité des sentiments qui devaient traverser Arban Höls à ce moment.

    Le choix du Commandant ne sembla pas satisfaire son – ancien – ami, qui lui adressa un sourire crispé plein de dents. En même temps, les propositions n’étaient peut-être pas très alléchantes, et Arban Höls n’était visiblement pas terrible commercial.

    - Un peu d’honneur, Arban !? gronda-t-il. C’est toi qui me parle d’honneur !?

    Ses yeux brillaient de fureur sous le capuchon obstruant partiellemeny son visage. Visage qui s’empourprait doucement. Les doigts de Calixte raffermirent leur prise sur son couteau, et il fit doucement basculer les deux enfants vers l’issue de la salle. Ça sentait un peu le sapin – ou le sang – cette histoire, et s’ils pouvaient éviter aux jeunes âmes de finir leur vie lamentablement dans ce sous-sol macabre, ce serait déjà une petite victoire.

    - Toi qui ose me parler d’achever ma vie, alors que la tienne m’a coûté tout ce que j’avais !

    Il cracha sur le côté – et le postillon atterrit par hasard sur le cadavre de la femme à la voix enchanteresse – et Calixte eut l’impression qu’à chaque respiration de plus en plus saccadée, son corps dissimulé par la soutane enflait davantage. Rêvait-il les muscles bandés qui apparaissaient de manière de plus en plus imposante sous le tissu ? Il savait que le pouvoir de l’homme lui permettait de décupler sa force, et quelque fût la manière dont il y parvenait, l’espion n’était pas certain de vouloir rester dans la pièce suffisamment longtemps pour assister à une démonstration. Peut-être qu’Arban Höls arriverait à le contenir, voire à l’achever, mais très clairement Calixte n’était pas de taille à s’opposer.

    - Si tu avais eu un peu d’honneur, tu ne m’aurais pas laissé pourrir comme un déchet misérable, laissé à lui-même après avoir loyalement servi. TOUS, vous m’avez lâché comme si j’étais soudainement la vicissitude incarnée, comme si la peste vous gagnerait en m’approchant. J’ai perdu mon intégrité physique, j’ai perdu mon amour et le futur dessiné avec elle, j’ai perdu mes camarades que j’appelais frères, tonna l’homme d’une voix toujours plus puissante. Tu m’as tout pris, Arban. Tout sauf la vie. Et tu aurais pu avoir la décence de m’achever à ce moment-là.

    Soudainement, la flamme qui l’animait sembla s’essouffler. Et l’attention totale de l’homme en colère, de l’homme aigri, de l’homme plein de rancœur, se focalisa sur celui qu’il avait autrefois dû appeler « ami ». Saisissant l’opportunité du calme étouffant, imprévisible, avant la tempête, Calixte poussa d’un geste ferme les enfants derrière lui, vers la sortie.

    - Remontez par l’escalier, partez, leur ordonna-t-il à voix basse.

    Le bruit des petites chaussures claquant contre le carrelage lui indiqua qu’ils s’étaient rapidement exécutés. Brièvement, l’espion évalua que si le pire devait arriver, l’un des pièges de l’escalier permettait d’inonder le sous-sol. Il suffisait de tirer le fil initialement tendu sur les marches qu’il avait précédemment désamorcé. Il avait aussi dans la ceinture qu’il portait près du corps quelques doses de produits capables d’assommer un grognours, et éventuellement de quoi aveugler l’homme pour peu qu’il visât bien.

    - Tu as manqué l’occasion de me prendre la vie, cher ami, fit la voix lourde de colère de l’homme. Il est peut-être temps pour moi de réclamer la tienne !

    Et il envoya d’un geste rageur le corps inanimé de l’adepte à ses pieds voler droit sur Arban Höls et Calixte.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Jeu 12 Déc 2019 - 19:33 #
    Comme je le craignais, mon ancien ami refuse ma proposition de sortir par le haut de cette affaire et préfère utiliser son pouvoir. De toute évidence il a réécrit l’histoire de sa vie, et je ne sais pas ce qu’il s’est passé ces quinze dernières années pour qu’il ai tout perdu comme cela.

    J’entends que Calixte, toujours aussi prévoyant, ordonne aux deux enfants de s’en aller de cet endroit, qui va ressembler à un champ de bataille. Il a bien fait car quelques secondes plus tard, le forcené nous envoi le cadavre directement sur nous ! Je l’évite mais de justesse, tandis que je jette ma dague à ses pieds.

    Il est maintenant complètement transformé et je ne peux m’empêcher de frémir en constatant la montagne de muscle qu’il est devenu. Il rigole d’ailleurs en voyant la dague tombée à ses pieds et ne peux m’empêcher de me dire :

    C’est tout ce que tu sais faire ? Tu es tellement vieux que tu n’arrives plus à viser ?


    Je me mets juste dans un angle de la pièce, et je dégaine mon épée avant de lui annoncer :

    C’est toi le vieil homme ici, ton visage a peut-être rajeuni, mais je suis sûr qu’aujourd’hui, comme avant, tu es incapable de me battre, j’arrive à te blesser d’un claquement de doigt !

    J’ajoute les gestes à ma parole et j’active ma lame retour, qui blesse mon adversaire à la jambe avant de revenir dans ma main. Je l’entends d’ailleurs hurler de douleur, et sans réfléchir d’avantage, il fonce vers moi, essayant de m’écraser contre le mur. J’attends la dernière seconde, et au moment même où je vois sur son visage, un sourire triomphant, j’utilise mon pouvoir et je me téléporte juste derrière le jeune espion.

    Mon plan pour le rendre complètement furieux et qu’il s’assomme de lui lui-même contre le mur réussit, au prix d’une sacrée migraine suite à l’activation de ma magie. Je laisse tomber mon épée, tellement la douleur est forte et j’avance en titubant vers mon ancien compagnon d’arme. Je suis étrangement soulagé de voir qu’il vit encore, malgré tout ce qu’il vient de se passer. Machinalement, je le recoiffe, comme lorsque nous étions tous les deux gardes et que nous voulions plaire aux jeunes femmes.

    Je mets ses cheveux derrière ses oreilles, et remet sa frange en place, tout en lissant son mulet.
    Malgré l’énorme bosse sur son front, il semble maintenant en paix. Je regarde avoir dans la direction de Calixte et je lui dis :

    Le sang a assez coulé pour cette nuit, pouvez-lui mettre les menottes et m’aider à les sortir d’ici ? Je serais de nouveau opérationnel dans une heure.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Jeu 12 Déc 2019 - 21:31 #
    Et Calixte était vraiment, vraiment, bien content de ne pas être seul face à l’homme enragé, car la situation devenait vraiment, vraiment, bien craignos. Par ailleurs, il était aussi soulagé que ce fut le Commandant qui l’accompagnât ce soir, et pas une personne dont il aurait pu douter des capacités, parce que cela lui donna l’occasion de se préoccuper de sa propre survie sans trop d’inquiétude pour son partenaire de mission. Certes, il ne connaissait personnellement son nouveau chef que depuis le matin même, mais avec tout ce qu’il avait vu, et entendu, depuis, il n’aurait pas hésité à laisser Arban Höls gérer seul toute la situation.

    D’ailleurs, ce fut finalement ce qu’il se passa. Après un écart pour éviter le cadavre venant leur dire bonjour d’un peu trop près, Calixte reposa son regard sur la confrontation entre l’homme de la secte et son supérieur. Parce que bon, honnêtement ça faisait longtemps que lui-même ne faisait plus partie des rôles principaux de la pièce, c’était tout juste s’il pouvait clamer celui de pot de fleur en périphérie. Le temps d’un instant, le temps d’une hésitation, il regarda interdit la dague inerte d’Arban Höls. Avait-il réellement mal visé ? Ou n’était-ce qu’une partie d’un plan pour le moment dissimulé à l’espion ?

    Rassuré par l’épée dégainée par le Commandant, l’espion eut un sursaut d’espoir aux propos assurés de ce dernier. A tous les coups… Et confortant ses pensées, le militaire blessa l’adepte en récupérant sa lame retour. Aurait-il été une simple groupie, Calixte aurait laissé s’échapper une petite exclamation de victoire. Mais il était garde avant tout, et s’il pouvait entrevoir une partie du plan d’Arban Höls – car après tout c’était le genre de plan que l’espion utilisait à défaut d’avoir des capacités physiques appréciables – il ne comprenait pas tout à fait le changement de tonalité. Attaquer de front aurait été suicidaire, mais il était certain qu’il y avait des moyens moins détournés pour achever cet ennemi enragé lorsqu’on était Commandant de la Garde. Alors quoi ? L’adepte, le novice, la connaissance, l’ancien ami… n’était-il finalement pas un ennemi ? Pas dans le cœur d’Arban Höls ?

    Voyant l’homme disparaitre alors que son adversaire se ruait sur lui de colère, Calixte retint un souffle qu’il ne reprit que lorsque son supérieur se rematérialisa à ses côtés. Certes l’adepte avait alors brutalement foncé vers le mur avant de s’y écraser violemment, mais il ne tenait pas à examiner seul ce dernier pour vérifier son état de vigilance. Suivant prudemment Arban Höls vers la silhouette immobile de son adversaire, il nota avec une pointe d’inquiétude que son supérieur semblait affecté par l’utilisation de son pouvoir. Son visage était crispé, douloureux, et sa posture tendue, maladroite. L’espion hésita à lui proposer son bras, puis il se ravisa. Parfois, certaines situations étaient mieux tolérées lorsqu’on les affrontait soi-même, voire avec un peu de souffrance.

    Le pied léger, les oreilles – si elles avaient pu se mouvoir davantage elles l’auraient fait ! – et l’ouïe à l’affût, prêt à déguerpir comme un pinplume pour aller se cacher hors-scène si jamais le protagoniste ennemi reprenait un peu trop du poil de la bête, Calixte s’approcha avec méfiance du corps paraissant inerte de l’adepte. Sa respiration était lente et ample, incontrôlée, ses paupières clauses sans mouvement oculaire suspect, ses muscles relâchés. L’espion laissa s’échapper un soupir de soulagement.

    Il retint par contre un hoquet de surprise en observant son Commandant effleurer les cheveux de l’homme, comme un ami. Comme un frère. Était-ce cela, finalement, la réponse derrière le changement d’intention du poignet meurtrier ? L’amour amical, filial. Celui qui laissait une empreinte, un souvenir, peut-être suffisamment fort pour faire douter la lame. Pour l’arrêter. Était-ce, dans un monde de devoirs, d’abnégations, et de violences, la limite à l’infernale spirale descendante assassine ? Calixte fronça légèrement les sourcils. S’il voulait pouvoir remplir le nouveau rôle qu’on lui confiait, pleinement et correctement, il allait falloir qu’il se trouve un code moral solide et bien ficelé. Intangible et défendable.

    Récupérant des liens pour entraver les bras et les jambes de l’homme assommé, Calixte se mit à l’œuvre et aida son supérieur à remonter avec celui-ci. L’escalier fut un passage un peu délicat, mais ils finirent par atteindre le rez-de-chaussée sans trop d’encombres. L’espion fut surpris d’y retrouver les deux enfants tapis dans l’obscurité. Il pensait qu’ils auraient saisi l’occasion pour fuir et rentrer chez eux, puis il réalisa qu’ils avaient probablement jeté un œil dehors, et ne reconnaissant pas les lieux – qui n’étaient pas non plus hyper attractifs à cette heure-ci de la nuit – avaient préféré attendre le dénouement des affaires au sous-sol.

    - Restez-là, fit-il fermement à Arban Höls avant de redescendre chercher la jeune femme assommée plus tôt.

    L’état du Commandant le préoccupait un peu, et il ne tenait pas à ce qu’il lui fasse un malaise sur le trajet. L’Académie Militaire lui avait appris à soulever et trimballer plus que son poids, mais il ne se voyait pas exactement traverser toute la ville avec deux enfants et trois corps inertes.

    Trouvant la jeune femme toujours inconsciente, Calixte retira la soutane qu’il avait empruntée et l’en revêtit. Lui-même avait encore sur lui ses vêtements miséreux, et même s’ils ne sentaient pas la rose, suffisaient bien pour le moment. Après avoir vérifié les liens entravant l’adepte, retirant de sa ceinture le petit sac sans fond roulé en boule, il s’avança du matériel de rituel et des reliques entassées. Profitant des capacités du sac, il y glissa quelques petits bocaux contenant des yeux, ainsi que la plupart des artéfacts dont la taille passait par l’ouverture. Après un dernier regard rapide au reste de la salle, estimant n’avoir rien laissé semblant avoir de la valeur, l’espion hissa le corps de la jeune femme sur son dos et remonta l’escalier. Il grimaça lorsque la tête de celle-ci heurta l’ouverture de la trappe, mais globalement il trouva qu’après l’effervescence de la soirée macabre, le reste se déroulait plutôt pas trop mal.

    Déposant en douceur le corps inanimé à côté d’Arban Höls et des enfants ayant rejoint ce dernier, il fouilla à nouveau sa ceinture et tendit deux petits tubes métalliques à son supérieur. Des inscriptions codées indiquaient ce qu’ils contenaient.

    - Café ou codéine ? Pour la douleur. Ou nous pouvons attendre d’être de retour… chez nous, ajouta-t-il après un coup d’œil aux deux enfants. J’ai récupéré une partie des objets incriminants de la salle où nous étions. Souhaitez-vous que j’inonde le sous-sol ? demanda-t-il à voix basse pour éviter que les jeunes oreilles ne perçoivent clairement cette partie de la discussion.

    Le lieu n’était pas vraiment la destination touristique numéro un, mais en fonction de comment son supérieur voyait la suite des choses, peut-être valait-il mieux ne pas trop laisser de traces évidentes de ce qu’il s’était passé cette nuit.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Ven 13 Déc 2019 - 11:41 #
    La remontée à l’air libre est un véritable calvaire pour moi, la migraine est atroce, alors que je sais très bien que je ne devrais pas bouger, qu’elle va partir d’elle-même au bout d’un certain temps. Pourtant cet exercice physique me permet de me rétablir plus vite que d'habitude. Je vois que les deux enfants nous attendent là-haut, comme s’ils ne doutaient pas de notre victoire finale, ou bien étaient complètement inconscient.

    Si j’avais été à leur place, j’aurais tenté ma chance en quittant cet endroit au plus vite. Calixte redescend pour aller chercher la jeune femme et j’en profite pour continuer mes exercices, en sautillant sur une dizaine de mètres, avant de faire demi-tour de la même façon. Je me sens devenir à nouveau alerte, même si ce n’est pas la grande forme. Lorsque le jeune espion revient, je vois qu’il a été pudique et qu’il a revêtu la jeune femme avec une robe d’adepte.

    Il me tend ensuite des produits pour être de nouveau en forme, mais je lui réponds d’une voix ferme :

    C’est inutile, je vais déjà mieux et je porterai Alpha, je vous laisse la jeune femme, quand aux deux enfants, ils nous accompagneront et nous ferons en sorte de retrouver leurs tuteurs, du moins si ceux-ci ne les ont pas vendus.

    En effet, je pense qu’il s’agit d’orphelins de l’hospice et même s’ils ont été enlevés, il faut vérifier qu’il n’y a pas eu vente de ces pauvres gamins. Je reprends ensuite d’une voix plus basse :

    Concernant l’inondation du sous-sol, c’est pour le moment une option à garder, à partir du moment où j’ai décidé de les laisser en vie, je sais qu’il va y avoir un procès. Ce sera à la Justice de décider si nous condamnons ce lieu maudit.

    Je prends donc mon ami toujours inconscient sur mon épaule, grimaçant un peu car il est très lourd et je n’ai pas complètement récupéré, malgré ce que je viens d’annoncer à mon compagnon d’aventure, pourtant je prends sur moi et je ne peux m’empêcher d’annoncer :

    En route, mauvaise troupe.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Dim 15 Déc 2019 - 14:32 #
    A la réponse un peu plus assurée d’Arban Höls, Calixte rangea les tubes de médicaments dans sa ceinture. Tant mieux si le Commandant pouvait s’en passer, car les effets secondaires des préparations n’étaient pas non plus quelque chose que l’espion avait hâte d’affronter. Il était aussi bien content de laisser le poids de l’homme inerte à son supérieur, et n’avoir que celui, bien moindre, de la jeune femme à porter sur son dos. Ne restait qu’à s’assurer de la coopération des deux enfants.

    Reportant son regard sur les frêles silhouettes, Calixte hésita un instant. Jusque-là, le frère et la sœur avaient assez facilement obtempéré à leurs demandes. Était-ce vraiment parce qu’ils avaient compris que les deux hommes étaient là pour leur bien, ou pour toute autre obscure raison ? Quel était de fil de pensées à cet âge-là ? Attendaient-ils un moment plus propice pour se faire la malle ? Et en soit cela n’aurait pas été terrible, mais s’ils pouvaient s’assurer de leur devenir, ainsi que remonter le pourquoi du comment ils en étaient venus à finir kidnappés par la secte, ça aurait été tout de même un peu mieux. Ou alors étaient-ils suffisamment sonnés pour n’avoir plus que le choix d’obéir ?
    Décidant de vérifier un minimum l’état des deux enfants, l’espion s’accroupit à nouveau à leur hauteur.

    - On dirait que vous avez rempli votre mission comme des champions, fit-il sérieusement en faisant référence à ses termes d’un peu plus tôt.

    Le regard apeuré de ses petits interlocuteurs se fit un peu incertain.

    - On va retourner chez les gardes pour déposer ces deux personnes, et on vous donnera des vêtements un peu plus chauds. Peut-être même du lait ou du chocolat chaud comme vous avez réussi la mission, qu’est-ce que vous préférez entre les deux ? continua-t-il toujours solennellement.

    - Chocolat ! s’exclama aussitôt la petite fille.

    Il y avait de nouveau de l’espoir brillant dans ses prunelles, mais si une lueur de fierté passait dans les yeux de son frère, il gardait un air renfrogné.

    - Ils ont dit qu’on aurait des bonbons, marmonna-t-il avec suspicion en jetant un rapide coup d’œil aux silhouettes inertes.

    Ah. Les fameux bonbons. Sérieusement, est-ce que toutes les personnes louches utilisaient le même stratagème ? Bon, en même temps, sa propre proposition n’en était pas si éloignée.

    - On n’a pas de bonbons chez les gardes, répondit Calixte très sérieusement, en faisant exprès de se tromper sur l’allusion. Mais si vous êtes vraiment bons, et que vous arrivez à nous suivre jusque chez eux, peut-être que le Commandant en personne – le chef de tous les gardes de tout le Royaume – viendra vous félicitez. Et ça, c’est très rare, ajouta-t-il après une petite pause songeuse. Mais bon, je pense que si vous aurez le chocolat chaud, vous ne serez pas assez bons pour voir le Commandant en personne.

    Le regard courroucé et fier que lui adressa le petit garçon le convint qu’ils avaient peu de risque de perdre les enfants en route, et qu’ils se tiendraient à peu près à carreau. Hissant le corps inerte de la jeune femme sur ses épaules, il acquiesça aux propos de son supérieur évoquant la Justice. Personnellement Calixte pensait que la fameuse Justice hausserait un peu les sourcils à leur procédé mi-figue mi-raisin, mais il était loin d’avoir les compétences pour former un avis soutenu sur la question. Observant d’un œil critique Arban Höls s’élançant avec le poids de l’homme dans les rues sombres de la Capitale, il se dit que son Commandant n’avait pas l’air aussi en forme que ce qu’il prétendait.

    La nuit était fraîche, et les ténèbres s’étaient infiltrées dans chaque recoin. En empruntant des chemins détournés ils ne risquaient pas de croiser grand monde, mais il y avait tout de même une petite trotte jusqu’à la Caserne. Suivant le pas assuré d’Arban Höls à travers les ruelles moins fréquentées de la ville, Calixte se retourna en sentant quelque chose tirer doucement sur ses haillons.

    - T’as pas l’air d’un garde, lui fit à voix basse le petit garçon d’un ton effronté les sourcils froncés.

    Après un coup d’œil à son supérieur et au chemin tortueux, l’espion fit volte-face pour pouvoir bien regarder, et parler à, l’enfant qui s’adressait à lui.

    - T’as déjà vu des gardes ? demanda-t-il innocemment, toujours en murmurant, en marchant précautionneusement en arrière.

    - Bien sûr, lui répondit son petit interlocuteur comme s’il était stupide. Ils sont partout pour protéger tout le monde. Ils viennent même à l’orph’linat vérifier qu’on est sage.

    - Ca m’étonnerait que vous soyez sage, commenta Calixte en grimaçant alors que la jambe de la jeune femme qu’il portait heurtait une poutre qu’il avait mal anticipée.

    - Suis sage ! fit la voix fluette, moins discrète, de la petite fille.

    - Shhh Alice, lui fit sévèrement son frère qui tenait visiblement à rencontrer le Commandant. Les pas sages sont punis par les Grands. Quand on est sage, les gardes nous montrent comment utiliser une épée, des fois. Moi ils m’ont montré plein de fois, ajouta-t-il fièrement.

    Manœuvrant le corps inerte sur ses épaules pour passer sous un porche un peu bas construit, l’espion releva :

    - Les Grands ?

    - Madame Luce et les Lucettes, cuisinier Cam’cramé, surveillant Big’chausses, commença à énumérer la petite fille avant d’être coupée par le regard agacé de son frère.

    - Ceux qui travaillent au Pan C, précisa-t-il plus doucement qu’Alice. T’es sûr que t’es un vrai garde ? redemanda-t-il d’un ton suspect à l’espion. Tout le monde connait les Grands de l’orph’linat.

    Calixte cligna des yeux et la tête de sa charge s’emmêla dans du linge suspendu. Se hâtant de dépêtrer les choses, il indiqua aux enfants de passer devant lui, juste derrière Arban Höls, et se tourna à nouveau pour marcher dans le bon sens. Il devait avoir seulement fait une centaine de mètres en marche arrière, mais cela ne semblait pas tellement lui réussir. Ou, en tout cas, à la jeune femme qu’il portait. Alors s’il voulait arriver avec celle-ci entière à la Caserne…

    - Aux Pensées de Lucy ? traduisit-il en fouillant dans sa mémoire les différents orphelinats existants dans la Capitale. Les gardes sont partout pour protéger tout le monde, reprit-il une fois que les enfants lui eurent acquiescé qu’il s’agissait bien de leur pensionnat. Tu crois que j’ai des vêtements pour garder les rues normales ? taquina-t-il leur dignité intellectuelle et souriant légèrement à leurs hochements de tête négatifs, hâtifs. Je garde les égouts, continua-t-il sérieusement.

    Et il dut se retenir de rire au regard incrédule que le petit garçon lui adressa. Sa sœur, elle, semblait gober ses propos comme s’ils étaient parole d’évangile. Distraitement, Calixte se demanda à quoi pensait son Commandant, marchant à quelques mètres devant eux. Était-il en train de sérieusement revoir ses plans à la baisse pour l’espion assurant que son job était de parcourir les caniveaux de la ville ? Mettant toujours à profit son apprentissage de l’art de la communication – de la manipulation –, il enchaîna :

    - Mais vous devez pas savoir pourquoi il est hyper important de garder les égouts. C’est normal à votre âge. A moins que vous n’ayez quand même une idée ?

    Le visage sceptique du petit garçon se fit réfléchi et défiant :

    - Les méchants passent par les égouts !

    Calixte fit semblant d’afficher un air surpris et impressionné, et il laissa les enfants savourer leur victoire et arborer un air satisfait. Au bout du chemin détourné, la muraille intérieure se dressait. Une fois qu’ils l’auraient passée, ils ne seraient plus très loin de la Caserne.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Lun 16 Déc 2019 - 23:00 #
    Après avoir parlé avec les enfants, de chocolat et de bonbons, nous nous mettons en route. J’arrive à faire dix mètres avant de m’écrouler et je dis donc à Calixte les paroles suivantes :

    Bon, je ne vais pas mieux, mais comme rien ne presse, je pense qu’il vaut mieux attendre une demi-heure, pour que je sois complètement remis.

    Une fois ce laps de temps passé, je me sens en effet beaucoup plus en forme et reprenant sur mon dos, mon vieil ami, toujours inconscient, nous reprenons la route. J’avoue que même si je ne le montre pas, j’ai carrément du mal et je demande des pauses fréquentes à mon compagnon de voyage. Ce dernier semble bien aimé les enfants car ils n’arrêtent pas de parler de différents sujets.

    Je reste quant à moi concentré sur la marche, avançant un pied puis l’autre jusqu’à arrivé enfin au pieds de la muraille intérieur, où ne pouvant pas faire un pas de plus, je dépose mon paquet. Je dis alors au jeune homme qui m’accompagne :

    Je vais retourner à la caserne par un chemin détourné, puis me changer pour revenir ici avec des renforts, en tant qu’Arban Höls.


    Je m’arrête une seconde, réfléchissant sur les choses à faire, puis je continu :

    Vous devrez fuir à notre arrivé, pour éviter d’être reconnu et ramener les deux enfants dans leur orphelinat, sans oublier bien sûr de leur acheter leurs chocolats chauds, ils l’ont bien mérité.

    Pour la première fois de la soirée je souris, puis indique à l’attention des deux enfants :

    Vous avez été courageux tout les deux, maintenant je vais vous demander de taire ce que vous avez vu cette nuit, c’est bien compris ? Je passerai demain dans votre orphelinat, pour m’assurer que vous avez été sage.

    Enfin, je pars d’un pas las, en direction d’un passage souterrain, me permettant de rejoindre directement le bâtiment des gardes en toute discrétion. J’y arrive en me cachant des patrouilles puis une fois arrivé à destination, j’enlève mon déguisement et remet ma tenue habituelle.

    Je sors ensuite de mon bureau, comme si j’y avais été présent toute la soirée et je dis au cinq Gardes Royaux qui étais en pause dans le réfectoire:

    Suivez-moi, j’ai besoin de vous pour ramener deux prisonniers, prenez des brancards.

    Je n’indique rien de plus et repars, accompagné des soldats, en suivant la route normale vers le point de rendez-vous.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Sam 21 Déc 2019 - 14:01 #
    L’attention accaparée par les enfants, Calixte ne nota que distraitement que le chemin était vraiment laborieux pour son supérieur qui croulait sous le poids de l’adepte inerte. Ils gagnèrent finalement la muraille intérieure, et le Commandant déposa son paquet à terre. Après un moment d’hésitation, l’espion fit de même. Bien que le gabarit de la jeune femme qu’il transportait fut bien moins important que celui de son comparse, il avait tout de même un peu ankylosé les épaules peu musculeuses de Calixte.

    Arban Höls reprit la parole, et l’espion l’écouta attentivement. Effectivement, ça paraissait mieux que de se pointer comme des touristes à la Caserne, même si à cette heure-ci il n’y avait plus grand monde dans ses allées. Comme la plupart des lieux de pouvoir, et regroupant autant d’âmes, il y avait toujours une certaine activité qui y régnait à toute heure de la journée… et de la nuit. Acquiesçant aux directives de son chef, il se demanda tout de même qui accepterait à cette heure-ci de lui préparer des chocolats chauds, même s’il lui restait des piécettes de ses efforts de plus tôt dans la journée.

    Les enfants qui ne semblaient n’avoir retenu que « chocolat chaud » et « courageux » du discours du Commandant, adressaient de grands sourires à l’homme et trépignaient un peu sur place, pressés de rentrer à l’orphelinat pour profiter de toutes ces choses qu’on leur promettait. Ils ne paraissaient pas avoir fait le lien entre cet homme grisonnant leur indiquant qu’il passerait les voir le lendemain et le fameux Commandant de la Garde, mais cela leur convenait tout comme. Imitant Arban Höls, Calixte sourit légèrement.

    Observant son supérieur se fondre dans les ténèbres pour regagner la Caserne, l’espion se pencha vers le frère et la sœur :

    - Donc nous avons Alice qui a mérité son chocolat chaud… et le frère d’Alice ?

    La petite fille eut une exclamation enjouée que son frère ne pensa même pas à réprimander, trop occupé à bomber fièrement le torse.

    - Lewis ! Lewis Carroll.

    - Ok. Alors les courageux Alice et Lewis Carroll, qu’est-ce qu’on fait maintenant ?

    Les petites mains se levèrent comme à l’école mais Alice fut la plus rapide à dire de sa voix fluette :

    - On doit retourner à l’orphelinat, et avoir du chocolat !

    - Et fuir, ajouta sérieusement son frère.

    - Exactement, vous avez tout compris, acquiesça Calixte. Quand je vous dirai de courir, il faudra que vous courriez le plus vite possible jusque derrière la maison là-bas, celle avec plein de plantes devant. Dans cet ordre, et cet ordre uniquement : Alice, puis Lewis, puis moi. Car Alice nous guidera vers la maison, Lewis surveillera ses arrières, et moi je vérifierai que personne ne nous suit.

    Satisfait des mouvements de têtes approbateurs de son plan, l’espion leur adressa un nouveau sourire.

    - Parfait. Vous savez jouer à « je vois... » ?

    ~

    Pris dans le jeu permettant à l’espion de continuer à observer son entourage sereinement tout en occupant ses jeunes associés, il aperçut le groupe avant qu’Alice ne les montre du doigt. Plaquant instinctivement sa main sur la bouche de la petite fille, Calixte jura intérieurement. Il ne s’agissait pas des silhouettes de la Garde. Trois ombres au corps dissimulé se faufilaient vers eux, leurs silhouettes bien trop frêles pour que l’une d’elle fut le Commandant. Le temps passé à attendre son supérieur avait au moins donné à l’espion l’avantage de bien avoir analysé l’endroit, et il poussa les enfants dans l’un des recoins de la muraille intérieure. Plus vif que sa sœur, Lewis s’était tu et observait les évènements avec un froncement de sourcils inquiet. Incitant les enfants à faire preuve de discrétion, tenant dans l’une de ses mains celle d’Alice, ils gravirent les quelques marches menant à une petite ouverture donnant sur l’intérieur de la ville et, heureusement, sur les deux corps abandonnés.

    Echangeant sa place avec Lewis afin qu’il fût davantage dans la pénombre, et pour surtout avoir rapidement accès aux marches menant à l’extérieur, Calixte attendit silencieusement. L’épaisseur du mur ne lui permettrait pas d’utiliser son pouvoir de fusion au besoin, et il valait mieux qu’il se tint prêt à intervenir au cas où. Il y eut un moment de battement où il ne se passa rien, et où l’espion estima que les nouveaux venus appréhendaient la scène étrange des deux corps ligotés, gisant sous leurs yeux. Puis, les trois silhouettes apparurent.

    Approchant doucement les adeptes inertes, l’un des inconnus se baissa pour les examiner de plus prêt. Rapidement mais sans bruit, les doigts de l’espion trouvèrent la ceinture aux multiples poches – et aux multiples trésors – qu’il portait près du corps, et il commença ses préparations de fortune. Choisissant par habitude le tube de somnifères, il remplit aléatoirement les fines aiguilles à réservoir qui allaient avec sa sarbacane de fortune, priant Lucy que cela fut suffisant pour les petits gabarits des nouveaux venus. Pendant ce temps, quelques murmures du groupe chatouillèrent ses oreilles, mais il ne réussit pas à comprendre leur sens. Visiblement ces personnes avaient un objectif précis pour se balader voilées à cette heure-ci de la nuit dans des ruelles peu fréquentées usuellement, mais Calixte n’arrivait pas à deviner lequel. Elles ne semblaient finalement pas si intéressées que ça par les deux corps inanimés, et l’espion ne souhaitait pas tenter le diable si elles décidaient de passer leur chemin sans interagir davantage avec ceux-ci. Les sens en alerte, les yeux à l’affût du moindre mouvement suspect, les projectiles pour endormir prêts à l’emploi, il attendit la suite.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Lun 23 Déc 2019 - 17:39 #
    J’arrive sur place et je constate qu’une bande de voleurs s’en prennent à nos prisonniers ! Complètement remis maintenant de mon pouvoir de téléportation, je fonce en avant avec les cinq gardes royaux qui m’accompagnent et nous les faisons fuir sans aucun problème, notre arrivé étant loin d’être discrète. Je me pose la question de les poursuivre ou pas, mais c’est plus un travail pour la Garde et la nuit a été suffisamment longue.

    Je ne vois pas trace de l’espion, ni des enfants et je pense qu’ils se sont déjà éloignés, comme l’avait prévu le plan initial. J’ordonne donc à mes hommes de mettre l’homme et la femme, toujours inconscient, de les porter jusqu’à la Caserne à l’aide des deux brancards que nous avons apportés. Le premier arrêt est à l’hôpital de la base, le médecin de garde cette nuit est un homme d’un certain âge au regard intelligent et je lui indique :

    Je vous amène deux prisonniers, mettez-leur dès maintenant des bracelets magiques et ne les enlever sous aucun prétexte. Prévenez-moi quand ils seront réveillés, je tiens à leur parler personnellement.

    Je vois le docteur hocher la tête en signe d’acquiescement et je retourne à mes appartements privés où je suis accueilli par mes deux chattes Mistigri et Marquisette, je joue un peu avec elles, avant de me coucher et dormir d’une traite jusqu’au matin. Je me lève à l’aube, prends un bon bain pour me remettre de cette nuit éprouvante et je reviens à mon bureau.

    J’attends la visite de Calixte qui pourra m’indiquer si tout s’est bien passé pour lui, mais avant cela, je reçois un message du docteur me demandant de venir le voir, mes deux invités se sont réveillés ! Je descends donc, faisant le chemin inverse de la veille, je suis même obligé de sauter dans une flaque d'eau, manquant de peu de me faire écraser par un conducteur de chariot trop pressé. Quand j’entre dans la chambre où est mon ancien ami, je vois qu’il est menotté suivant mes instructions, mais quelque chose ne va pas, au lieu de m’insulter dès que je passe le pas de sa porte, il me regarde d’un air curieux et me demande :

    Qui êtes-vous, monsieur ?

    Je me tourne vers le praticien qui est resté à mes côté et celui-ci hoche la tête avant de me dire :

    Il s’agit bien d’un cas d’amnésie complète, le traumatisme qu’il a reçu au crâne, lui as tout fais oublier, il ne se souvient même de son propre nom.

    Je hoche la tête, et je passe à la pièce suivante où la jeune et jolie femme également allongé et attaché, refuse de répondre à mes questions. Elle ne semble pas m’avoir reconnu, maintenant que j’ai enlevé mon maquillage. Je pars donc de cette endroit, me demandant quoi faire de ces deux individus.
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
    Ven 27 Déc 2019 - 22:52 #
    Dans un soupir soulagé, Calixte regarda le trio s’éclipser à l’approche de membres de la Garde. Arban Höls avait un excellent timing. Il y eut un moment de flottement où il sembla que les militaires allaient peut-être poursuivre le groupe inconnu, mais finalement il n’en fut rien. Un chouilla déçu, l’espion observa ses camarades récupérer les deux corps inertes pour les déposer sur des brancards – se facilitant effectivement le transport – et repartir par le chemin par lequel ils étaient arrivés. Le Commandant avait meilleure mine, et Calixte se demanda si c’était grâce à un quelconque médicament ou simplement les effets réparateurs du temps. Alors que la petite Alice commençait à s’impatienter, il passa distraitement une main douce mais ferme dans ses cheveux, pour l’inciter à attendre encore un peu.

    Rendu prudent par son entraînement d’espion, il ne fit pas immédiatement quitter la cachette aux enfants après le départ des militaires. Et il fit probablement bien. Comme revenant sur le lieu de leur crime – alors que ça n’était pas du tout le cas, il était bien placé pour le savoir – les trois silhouettes dissimulées réapparurent à l’endroit où les corps des adeptes avaient été retirés. Comme elles se rapprochaient davantage de la muraille pour vérifier que rien n’avait été oublié sur place par les gardes, Calixte perçu quelques bribes de leur conversation murmurée.

    - … ressemblait pas aux descriptions… homme parmi les deux…

    - … louche quand même… Garde impliquée ?...

    - … corruption ?... prends que ces parents inquiets préf… nous payer nous plutôt que de confier leurs soucis à la Garde…

    - … moi qui me plaindrait, ça nous fait une bonne paie…

    Après un moment d’hésitation, Calixte repassa ses doigts à sa ceinture et en sortit un petit poinçon, adapté à sa sarbacane. Attendant quelques secondes encore le moment propice, il ajusta son angle de tir, et lorsque le dernier des trois personnages se tourna pour repartir à travers les ruelles obscures, il souffla dans l’instrument. Le petit poinçon se logea dans la semelle de l’inconnu, et l’espion espéra que cela serait suffisant pour marquer la terre sous le pas de sa cible. Attendant encore quelques secondes pour s’assurer la voie libre, il finit par indiquer aux enfants de le suivre hors de la muraille.

    - Chocolat ? fit la voix incertaine d’Alice dans son dos alors qu’il vérifiait l’empreinte du poinçon au sol.

    - Chocolat, acquiesça-t-il finalement.

    ~

    L’eau ruisselait sur sa peau en cascades fumantes, purifiantes, et Calixte bénit les cachettes officieusement officielles des espions. Il en existait dans toutes les villes d’Aryon, permettant aux membres de cette branche particulière de la Garde de se préparer, de se retrouver, et d’assurer leurs arrières. Lui-même avait quelques autres caches contenant uniquement des affaires de rechanges, mais celles-ci, celles organisées par le Maître-Espion, plus savamment aménagées, étaient d’un réconfort certain au retour de mission. Le poêle permettait de réchauffer les doigts engourdis par le froid et le travail, d’obtenir de l’eau chaude pour se débarrasser des divers maquillages et artifices, et une panoplie de vêtements et instruments propices à l’espionnage était mis à disposition des initiés.

    Ayant reprit un aspect convenable et surtout habituel, Calixte enfila ses affaires de garde et quitta avec prudence le lieu. Avec toutes ces péripéties, la nuit avait été courte – il n’avait d’ailleurs pas dormi –. Ramener les enfants à l’orphelinat n’avait pas été compliqué en soi, mais les y introduire décemment, leur récupérer une tasse de chocolat chaud et soutirer quelques informations dignes de ce nom à leurs gardiens avait une toute autre paire de manches. Puis il avait regagné la muraille et avait cherché la piste tracée par son poinçon. Les ténèbres de la nuit avaient rendu la tâche difficile, mais pas impossible pour le regard expert de l’espion. Le marquage plus ou moins régulier de la terre l’avait mené selon un parcours bien défini, minutieux, à travers la Capitale. L’aventure lui avait pris le reste de la nuit, et jusqu’au matin. L’affaire n’avait pas été exceptionnellement concluante, mais si Calixte avait dû uniquement choisir des missions d’exploitation certaine, il aurait régulièrement été au chômage. Et puis, il avait rapidement intégré que la moindre petite pierre valait la peine d’être ajoutée à l’édifice du Maître-Espion, et qu’il n’était pas de son rôle de spéculer sur la valeur de celle-ci.

    Ses pas le faisant enfin franchir l’enceinte de la Caserne, Calixte se mit en quête de son supérieur. Ils avaient fort à débriefer, et sa curiosité le pousserait peut-être à demander ce qu’il allait advenir des adeptes, et de la secte. Malgré l’heure matinale, l’agitation avait à nouveau envahi le lieu et il croisa quelques groupes de novices en plein entraînement ainsi que quelques patrouilles se faisant relever. Demandant sur son passage si l’on avait vu le Commandant dans le coin, il fût invité à tenter sa chance à l’infirmerie. A force de cajoleries auprès des infirmiers du pôles médical, il apprit que les deux adeptes récupérés de la mission avec Arban Höls y séjournaient effectivement, mais que ce dernier avait déjà quitté les lieux un peu plus tôt. Rebroussant chemin, l’espion choisit de se rendre cette fois-ci aux bureaux de son Commandant, où dame Krowle, fidèle à son poste, l’accueillit sans sourcilier. Apparemment son supérieur ne s’y trouvait pas non plus – Calixte avait dû le manquer entre l’infirmerie et ici, et il commençait à désespérer de ses vaines recherches – mais ne devrait certainement pas tarder. Sur les conseils de la jeune femme, l’espion s’installa dans un bâillement fatigué sur l’un des canapés de la salle d’attente. Et il attendit.
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    Re: Mort sur la Rivière Luisante
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