Le royaumed'AryonForum RPG light-fantasyPas de minimum de ligne
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • Dernières imagesDernières images  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • AryonpédiaCarte interactiveDiscord

    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

    En savoir plus

    Accueil Aryonpédia Carte interactive
    Haut de page Bas de page
    Nobles
    Citoyens
    Gardes
    Aventuriers
    RP de la semaineEn lire plus
    Trappe-Trappe Gardé

    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

    Administrateurs
    Modérateurs
    Maîtres du jeu
    Luz WeissTeam Mono-compte
    Admin amoureuse du rangement et de l'administratif, venez me voir !
    Message privé
    Nikolaos LehnsherrIvara Streÿk
    Administrateur-MJ, préposé au lore et toutes ses histoires
    Message privé
    Ivara StreÿkNikolaos Lehnsherr
    Administratrice générale, hante ceux qui n'ont pas leur JDB à jour.
    Message privé
    Aord SvennAurélius | Vivianne | Sarah | Silène
    Modérateur RP, prêt à lâcher Sainte Pampersa sur vos bêtises alors attention…
    Message privé
    Kasha ShlinmaRalia
    La modo-caméléon, qui vous guette dans chacun de vos RPs
    Message privé
    Hryfin DanvilWarren | Nephali
    Petit padawan du staff, modérateur général
    Message privé
    Whiskeyjack CallahanNicholodéon
    Chef suprême des glooby
    Message privé
    Olenna BelmontKlarion | Lunar | Iris | Circé
    MJ aussi malicieux qu'un chat pour vous plonger dans de belles féeries !
    Message privé
    Zahria AhlyshTeam mono-compte
    Toujours là pour vous faire rêver et vous shiper
    Message privé
    Les nouveautés deOctobre
    Poster une petite annonce Le Blizzard, Régiment de Forteressse est fait pour vous si voulez répondre à vos propres défis et servir le Royaume !L'Ordre des Célantia recherche encore deux joueurs pour incarner les archontes manquants : Sandro Deketzione et Oscar Gauss.L'Académie des Sciences recherche des érudits ou des individus assoiffés de connaissances.
    Evènement InRPLes rumeurs qui circulent et évènements...
    Devenir partenaire ?
    hall of fame
    ChronologieLes groupes de joueursLes dernières rumeurs
    Nos jours an 1002 saison fraiche
    Empyrée an 1002 saison douce
    Le désert volant an 1001 saison douce
    La cité enfouie an 999 saison fraîche
    La tour en ruines an 999 saison douce
    L'académie des sciencesL’Académie des Sciences est le fleuron de la recherche scientifique au sein du royaume. Entre ses murs, on trouve bon nombre d’érudits soucieux du progrès d’Aryon ainsi que de percer les secrets des arcanes du monde qui les entoure.
    L'Astre de l'AubeL’Astre de l’Aube est une organisation médicale qui prône la valeur de la vie et des sciences : ses membres d’élite ont affiné leurs compétences de soin jusqu’au perfectionnement.
    Le trone d'amphitriteLe trône d'Amphitrite regroupe des chasseurs de monstres afin d'éliminer les créatures qui peuplent le royaume et en récupérer certains composants pour les revendre à ses partenaires.
    L'Ordre des CélantiaDissimulés derrière la compagnie Althair, l'Ordre des Célantia regroupe tous les citoyens, aventuriers, gardes ou nobles à la recherche d'artefacts ou de reliques en lien avec le passé d'Aryon.
    Les belluairesLes Belluaires assurent la sécurité de la forêt du royaume. Réputés pour accueillir les « cas désespérés » de la Garde, mais aussi pour leur polyvalence et leur sympathie !
    Le blizzardLes gardes du Blizzard sont de valeureux guerriers. Postés au nord du pays. Pour eux, plutôt mourir que faillir. Voici leur force, voici leur courage
    Régiment Al RakijaGarde Sud. Multiples unités aux profils colorées, assure avec autonomie et indépendance la sécurité de cette région du Royaume. Atypiques, anti-conformistes, professionnels, à contre-pied de la classique image de la Garde.
    Les espionsRégiment de la garde dont les membres experts en infiltration et à l'identité secrète sont chargés de recueillir des informations sur tout le territoire afin d'assurer la sécurité de tous.
    On raconte qu’au terme du tournoi organisé par la maison Tanner, les leçons d’escrime connurent un soudain regain de popularité auprès de la gente féminine. La rumeur, récente et grandiose, voudrait que l’épée soit un excellent moyen de donner la chasse aux meilleurs partis du royaume. … Les filles de la cour feront longtemps des gorges chaudes en se rappelant de la souillon (anonyme) qui avait enlacé un conseiller royal (qu’on ne nommera pas).En savoir plus...
    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
    La Couronne a annoncé la démission officielle d'Arban Höls au poste de Commandant du Royaume ! Si la fête et le discours donnés en l'honneur de son départ ont été dignes de ses nombreux services rendus à la Garde, la liste des invités s'est révélée étonnement courte et fermée. Il se raconte dans certains couloirs que la date de ce départ a été plusieurs fois avancée sous couvert du secret, et que cette démission ne serait pas aussi volontaire qu'elle le semblerait... On lui prête notamment des atomes crochus avec un écoterroriste tristement célèbre dans nos contrées. La Couronne a du moins assuré qu'Arban Höls pourrait désormais profiter pleinement de sa demeure fermière située au nord du Grand-Port, tel qu'il l'a toujours souhaité. Quelques Gardes seront également dépêchés sur place afin d'assurer sa sécurité. ... Ou serait-ce pour le surveiller ? Le poste de Commandant sera du moins provisoirement occupé par notre souverain, Grimvor Renmyrth, qui a réaffirmé sa volonté de protéger le peuple en ces temps incertains ! Il se murmure qu'une potentielle refonte de la Garde serait à prévoir, et qu'un successeur serait trouvé dans les prochains mois. A bon entendeur !En savoir plus...
    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
    Une flamboyante annonce est venue chambouler les bureaux de la Guilde des Aventuriers : un nouveau Saphir est né parmi l'élite de l'élite. Le désormais célèbre Jin Hidoru s'est ainsi fait connaitre au fil de plusieurs aventures. De la récolte d'herbe blanche, une enquête menée sur l'Île sombre au sujet de disparitions, la chasse d'une immense créature bloquant l'entrée du Grand Port ou même la révélation d'une affaire criminelle derrière un mystérieux pinplume dorée, Jin s'était également démarqué en revenant vivant des Ruines des corbeaux sur le Désert volant. Une étoile montante récompensée par l'insigne des Saphirs à suivre de près !En savoir plus...
    Une œuvre d'art s'arrache à prix d'or au profit d'un orphelinat ! La semaine dernière, la célèbre créatrice C. Cordoula, de la maison éponyme, a une fois de plus créé l'évènement en mettant aux enchères sa toute dernière pièce de collection : une paire de tongs de plage à l'effigie de la mascotte Wougy le woggo. De nombreuses personnalités s'étaient rassemblées en ce jour pour participer à la vente et l'engouement généré a dépassé toutes les attentes, surprenant même leurs organisateurs ! De nombreux noms ont tenté de faire inscrire leur patronyme dans l'histoire de cette transaction, dont une partie des bénéfices a été reversée à l’œuvre caritative l'Arche de l'Espoir et aurait été remportée par une des éminences de la Guilde après un incident impliquant une attaque de dinde.En savoir plus...
    Informations personnages
    Sujets des rumeurs généralesla capitalela gardele palais
    Les péripéties des défis de la saison chaudean 1000an 1001
    Connexion

    Récupérer mon mot de passe



    Le deal à ne pas rater :
    Coffret dresseur d’élite ETB Pokémon EV06 Mascarade Crépusculaire
    56.90 €
    Voir le deal

    [Assignation] Poker Menteur
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    [Assignation] Poker Menteur
    Ven 13 Déc 2019 - 3:16 #
    Zahria lance un dernier sourire félin à Calixte et pénètre dans le tripot. Ça fait longtemps qu'elle n'a pas travaillé en duo avec lui, et c'est toujours un plaisir, surtout quand la mission est intéressante. Le maître-espion leur a fait la surprise de les mettre en binôme, alors qu'elle avait franchement l'impression qu'il essayait de les séparer ces derniers temps - il paraîtrait qu'ils font un peu des vagues quand ils sont tous les deux, mais ça c'est plutôt inhérent aux façons de faire de la brune. Peut-être est-ce aussi parce que c'est la première fois qu'il les envoie dans les Montagnes depuis leur retour de la Cité Enfouie, et il préférait qu'ils affrontent leurs démons en bonne compagnie. Ou peut-être, tout simplement, comme le pense Zahria, qu'ils sont les deux meilleurs agents et que leur talent est enfin reconnu. Ça doit certainement être ça, d'ailleurs.

    Bon certes, la mission n'implique pas de danger majeur - Calixte ne serait peut-être pas là sinon - mais elle requiert une finesse que n'a pas le premier boutonneux sorti de l'Académie et croyant pouvoir tout faire. Comme elle l'a été, mais elle préfère surtout se souvenir de l'arrivée du blond parmi le cercle fermé des espions. A l'époque, Zahria venait de reprendre sa place dans l'ombre de la Garde après deux ans de vadrouille - de mise à pied, pour être exacts, mais nous reviendrons sur cette partie de son histoire une prochaine fois - et on lui confiait toutes les basses besognes pour s'assurer de sa loyauté envers la couronne et finir de la punir. Elle avait bien failli quitter définitivement l'ordre des espions quand on lui avait confié l'enseignement des bases aux jeunes recrues, jusqu'à ce qu'elle rencontre Calixte. Il se tenait toujours à part, et n'avait l'air de rien. Ses camarades le raillaient à cause de son pouvoir qu'ils trouvaient ridicule, mais dans lequel Zahria - et certainement le maître-espion de l'époque - vit la meilleure technique d'espionnage de sa vie. Sa curiosité et son intelligence la ramenait à ces vertus qu'elle possédait mais cachait sous son je-m'en-foutisme apparent, et elle fut attendrie par ce petit bonhomme qui voulait manger le monde. Se plaçant en grande soeur tantôt protectrice, tantôt enquiquineuse, elle ne le lâcha pas pendant les premiers mois, retrouvant avec cette jeune recrue l'envie de faire quelque chose de bien dans sa vie.

    A l'heure où toutes les femmes de son âge sont déjà mariés et avec une ribambelle de marmots autour de la taille, Calixte est peut-être l'une des choses qui se rapproche le plus d'une famille et d'un instinct maternel pour Zahria. Si l'on considère que l'instinct maternel peut pousser à piéger le lit du jeune homme à la caserne pour qu'il s'effondre en pleine nuit, à cacher sa plaque de garde en plein milieu du réfectoire, manquant de révéler son identité à tout le monde, ou encore à verser de la lotion urticaire dans l'eau - déjà désagréablement glaciale - des bains des Gardes quand il prend sa douche. Qui aime bien châtie bien, dit-on. Aussi quand ils rentrent tous les deux dans ce tripot animé et se font fouiller par les agents de sécurité pour confirmer qu'ils n'ont aucune arme sur eux, Zahria ne peut s'empêcher de s'inquiéter pour lui. S'ils sont effectivement rentrés sans arme, il ne faudrait pas que Calixte se fasse trop tripoter, au risque de perdre des éléments de son costume. Zahria quant à elle enlève son luxueux manteau de fourure et apprécie la chaleur du feu de cheminée sur sa robe de soie après les températures glaciales qui règnent à l'extérieur.

    L'inspection finie, les deux espions se séparent, faisant mine de ne pas se connaître plus que deux personnes s'étant croisées sur le pas de la porte, et s'installent chacun à une table, avant de sortir les bourses fournies par la Garde - c'est toujours plus amusant de jouer avec les cristaux d'autrui, et Zahria ne compte pas s'en priver. Il va falloir certainement lâcher une grosse somme de cristaux pour qu'on leur laisse une genre de rentrer dans le Carré des Lords, et le temps perdu à peaufiner leurs alibis permettra toujours de se renseigner plus en avant sur le mystérieux patron du tripot et sa fortune acquise si rapidement...
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Ven 13 Déc 2019 - 22:04 #
    Il y avait quelque chose d’électrisant à la pensée de partager une assignation avec Zahria, mais aussi une certaine dose d’appréhension. Cela faisait un certain temps que les deux espions n’avaient pas échangé plus qu’un sourire, un bout de phrase, un secret gribouillé sur un carré de papier transmis à la va vite, au détour d’un des couloirs de la Caserne. Un peu comme si le Maître-Espion avait pris un malin plaisir à séparer les deux jeunes gens. Ce qui était tout à fait possible. Il semblait que les hautes sphères aimaient faire voyager leurs espions, et faire en sorte d’éviter tout semblant de coalition.

    Lorsque Calixte avait été invité dans les rangs des espions de la Gardes, l’intégration n’y avait pas été immédiate. Ni facile. Ni clémente. Même si les personnages les plus étranges se trouvaient sous la coupe du Maître-Espion, ils n’étaient pas nécessairement plus tolérants que leurs camarades du parcours plus traditionnel de l’Académie Militaire. Enfin, déjà habitué à sa médiocrité et aux commentaires – voire aux petits bizutages – venant avec, Calixte ne s’était pas plus inquiété d’une exclusion supplémentaire. De toute façon, s’il voulait suivre un minimum les cours sans trop être à la ramasse, il n’avait pas le temps de s’attarder à l’effort de tisser des liens. Les livres, la persévérance et la curiosité avaient été ses meilleurs amis pour parvenir à ses fins.

    Et puis son chemin avait croisé celui de Zahria, et il avait appris à faire des vagues au lieu de tout le temps les subir. Zarhia était une panthère. Elle était agile de corps et d’esprit, prédatrice, à la fois solitaire et charismatique, d’une sensualité séductrice assumée et libre, adroitement maniée. Elle était ce félin gracieux, habile, lascif, calculateur, dangereux, et insoumis. Elle était tout ce que Calixte n’était pas, et elle l’avait fasciné dès la première fois qu’il l’avait vue. Qu’elle lui avait permis de la voir. D’étranges liens s’étaient formés entre les deux espions, et le jeune homme avait appris à la voir, non seulement comme sa mentore, mais comme une amie chère. Voire, s’il s’attardait un peu plus sur ses sentiments, comme une grande sœur. Elle avait pris le rôle que sa fratrie de sang avait laissé vacant. Laissant Calixte expérimenter cette sensation de tendresse exaspérée accompagnant généralement les liens familiaux.

    Ainsi donc le duo se retrouvait à nouveau à mettre ses talents au service du Maître-Espion, pour le meilleur ou pour le pire. C’était la première fois que Calixte arpentait à nouveau les sentiers montagneux d’Aryon depuis l’expédition royale à la Cité Enfouie, et il avait gardé un souvenir mitigé de l’affaire. Cela avait été l’occasion de belles rencontres humaines, mais aussi de bien plus inappréciables avec la faune locale. Bon, la probabilité de rencontrer un centipède géant au détour d’une rue de la Forteresse paraissait limitée, mais tout de même… Evidemment, le Maître-Espion n’aurait pas pu les envoyer se dorer la pilule au soleil – au Grand Port par exemple – ça aurait été beaucoup trop facile. Enfin, être payé pour aller mettre en jeu les cristaux de la Garde au tripot du coin n’était pas non plus la pire des assignations.

    Alors qu’une paire de mains lui tâtait le derrière à la recherche d’armes dissimulées – uniquement ? – Calixte songea que la mission devait néanmoins ne pas être si simple que ça pour que leur supérieur décidât d’y envoyer deux de ses espions. Dont Zahria. Était-ce la nécessité de se présenter non armé dans l’antre du suspect qui avait inquiété leur chef bien informé, ou autre chose ? Lâchant du regard le silhouette de Zahria, Calixte avisa le reste de la salle.
    La population fréquentant le lieu était visiblement assez sélecte, et avait la bourse bien remplie. Les bijoux brillants et les délicats tissus drapaient les courbes des corps endimanchés. Calixte lui-même avait un peu modifié son apparence pour mieux se fondre dans la foule des joueurs – et surtout ne pas être reconnu dans son rôle de garde. Ses cheveux avaient été teints en noir, ses vêtements de militaire avaient été troqués pour une tenue plus chic et plus en vogue, ses yeux avaient été soulignés d’un trait noir et ses ongles peints de la même manière, imitant la dernière mode des nobliaux du Grand Port… et de la Forteresse – visiblement la mode s’exportait bien. Sa posture était plus assurée et altière que son attitude usuelle.

    Evitant de prendre la même direction que Zarhia, Calixte s’installa à la table qui lui semblait la plus complémentaire de celle de la jeune femme pour la surveillance des allers-venues dans la salle. Il adressa un sourire volontairement naïf aux quelques autres personnes déjà présentes, et avisa le jeu de roulette trônant innocemment au milieu de la table. La soirée commençait tout juste, et les esprits, comme les bourses de cristaux, n’étaient pas encore échauffés. Heureusement, le jeune espion avait depuis longtemps appris à appréhender les jeux retrouvés dans les tavernes, les cabarets et les tripots comme celui-ci… Encore un enseignement à la fois fantastiquement extravagant et remarquablement pratique de Zahria. Il ne se souvenait encore que trop bien de la série de gages que ses nombreux échecs de l’apprentissage des jeux lui avaient valu.

    On commença à s’agiter à ses côtés, et Calixte suivit le mouvement. Les paris débutaient, ainsi que la soirée pour parvenir au fameux Carré des Lords.
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Dim 15 Déc 2019 - 23:13 #
    Zahria ce soir est une dame. Poudrée pour abaisser sa teinte de peau, ses cheveux - pour une fois - méticuleusement arrangés dans une coiffure travaillée, son visage adouci, portant une magnifique robe de soie, et riant aux éclats comme le font les nobles quand elles sont en bonne compagnie. Hemah Saubannes, comme elle se nomme pour la soirée, est un personnage à la fois très visible et très commun. On ne peut rien retrouver de l'espionne derrière ce visage angélique et naïf de la femme qui n'a jamais manqué de rien. Elle est ostentatoire mais discrète, de la façon que seules les dames de la haute société savent le faire. Les dés roulent sur la table, et l'argent coule à flot. Elle gagne, elle perd, qu'importe puisqu'elle est là pour jouer. Elle s'est liée d'amitié avec une femme d'une cinquantaine d'années, qui s'étonne de ne pas l'avoir vu avant. Hemah explique que, femme de la Capitale, elle vient d'hériter d'un manoir près de la forteresse, et est venue pour visiter les lieux, qu'elle décrit avec moult détails à son amie avant de l'inviter à boire le thé le lendemain. La cinquantenaire rondelette s'extasie quand il faut, rit à ses faibles traits d'humour et semble apprécier au plus haut point sa nouvelle voisine, puisqu'elle même habite non loin de la nouvelle demeure de mademoiselle Saubannes.

    Hemah profite alors de cette nouvelle amitié pour s'étonner du fait que les bonnes gens comme elles sont obligés de partager la salle avec ceux du peuple, alors que dans les tripots qu'elle a connu à la Capitale, une salle est réservée au personnes importantes prêtes à jouer une grande quantité de cristaux. Madame Thylone - puisque c'est le nom de la proie de Zahria - lui confie à demi-mot qu'il existe bien un endroit tel que celui qu'elle cherche, mais qu'il est réservé aux joueurs de poker, qui y misent bien plus que quelques bourses de cristaux. N'ayant jamais été invitée elle-même - quelle honte ! - madame Thylone ne peut pas en dire plus à Hemah Saubannes, qui comprend effectivement, et continue à jouer en scrutant les va-et-vient des gardes tel que celui qui l'a fouillé en rentrant. Ces hommes ne sont pas juste là pour faire la sécurité visiblement, puisqu'ils semblent tenir des registres, et prennent régulièrement des notes. Mauvais payeurs ou potentiels membres du Carré des Lords, Zahria ne sait pas ce qu'ils cherchent, mais son attention se focalise pendant un instant sur eux, puis revient sur la table pour pas paraître trop suspicieuse.

    Madame Thylone tire un bâillement qui indique plus son ennui que sa fatigue, et prenant Hemah par le bras, l'entraîne vers une table un peu plus loin où l'on joue à la roulette. Rien qui ne la rapproche donc du poker tant convoité, mais elle est ainsi présentée aux grandes gens de la Forteresse, si l'on peut les dénommer de cette façon. L'on s'étonne qu'elle soit venue sans garde avec elle, ce à quoi elle explique qu'il l'attend dehors et qu'elle n'aime pas être surveillée en permanence. Si l'on savait que Zahria était capable de mettre à terre la moitié des gens de la salle en moins de dix secondes, on comprendrait mieux, mais ce n'est pas le moment de penser à ça. L'on tend à Hemah un livre écrit par un auteur de ce grand Nord, la suppliant de le lire avec son fabuleux accent de la capitale. Zahria s'exécute, lisant quelques pages pour ses nouveaux amis qui l'applaudissent bien fort alors qu'elle se retient de demander qui pourrait bien vouloir ne serait-ce que se nettoyer le derrière avec un tel torchon sans prose ni lyrisme potable. On lui demande si elle est mariée, ce à quoi elle répond être veuve. Des "oh !" de tristesse s'élèvent, et un homme s'avance, sans aucun tact, pour lui demander si elle serait prête à rencontrer son fils, un homme talentueux et lui-même veuf. Polie, Hemah acquiesce de suite, et madame Thylone en profite pour glisser au père intéressé que sa jeune amie cherche à rentrer à la table de poker.

    Voilà, c'est parti. On lui trouve tout de suite une table, et Hemah reçoit enfin ses cartes. Et si Zahria est redoutable au poker, Hemah fait des erreurs de débutante au milieu d'un semblant de chance qui lui permet tout de fois de gagner quelques parties, et d'en perdre quelques autres. Quand elle propose, au moment où l'un des agents de sécurité passe à côté de leur table, d'augmenter la somme des mises, on l'arrête tout de suite, car tout le monde n'a pas les moyens. Mais elle a bien vu le sourcil de l'agent se soulever, et son carnet être aussitôt rempli de quelques lignes supplémentaires, alors qu'il la scrute d'un regard intéressé. Zahria regrette de ne pas vraiment avoir obtenu plus d'informations sur le Carré des Lords, mais elle se dit qu'elle y sera bientôt. Reste à espérer que ce soit aussi le cas pour Calixte, et qu'au passage, son protégé ait fait une meilleure pêche pour les informations sur le patron du tripot...
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Jeu 19 Déc 2019 - 21:51 #
    Il y avait quelque chose de jouissif à mettre en jeu de l’argent qui n’était pas le sien. Et c’était d’autant plus agréable qu’il pouvait décider, dans la mesure des jeux, de gagner ou perdre à loisir sans s’inquiéter de son épargne personnelle. Et, surtout, se permettre de ne pas s’en formaliser et se focaliser sur la mission en cours. Ce qui, admettons-le, collait plutôt pas mal au jeune noble dont il avait revêtu le costume. Il fut d’ailleurs rapidement admis dans un petit groupe de jeunes gens de sexe masculin aux yeux et ongles soulignés de noir. Tout à la vantardise et au besoin de se divertir de la manière la plus ostensiblement onéreuse, ils ne se firent pas prier pour accepter dans leurs rangs un nobliaux en tous points similaire à eux. Car après tout, le mâle en quête de reconnaissance et de parties génitales n’était vraiment sûr de sa puissance qu’en compagnie d’autres mâles. C’était un univers que Calixte n’appréciait pas, et qui n’était pas si aisément reproductible si l’on souhaitait faire dans la finesse. Mais l’espion n’était pas là pour être lui, et il était hors de question que ce jeu de rôle lui échappe. Même si, honnêtement, il ne voyait pas pourquoi Zahria seule n’aurait pas fait l’affaire. Enfin, il n’allait pas se plaindre, il était bien content d’avoir retrouvé la jeune femme pour cette mission. Même s’il faisait aussi tout pour échapper à son regard avisé, calculateur.

    Sa vie avait dernièrement pris une tournure un chouilla compliquée, et beaucoup trop n’importe nawak, et il ne tenait pas à en divulguer quoi que ce fût à qui que ce fût. D’ailleurs, le Commandant aurait probablement sa tête s’il n’était pas suffisamment discret concernant le nouveau chemin que son supérieur ambitionnait de lui faire emprunter. Et puis, il y avait ce… petit souci avec un certain aventurier, pour lequel c’était le Maître-Espion qui aurait sa tête s’il devait avoir vent de cet incident. Calixte avait toute confiance en Zahria, et certainement plus en elle qu’en lui-même, mais le temps – et son travail – lui avait aussi appris à apprécier les secrets. Et il tenait à ce que ces deux situations malaisantes restèrent, justement, des secrets. Ce qui n’était pas partie gagnée en la compagnie de sa mentore, mais au moins avait-il la mission à utiliser comme diversion.

    On lui donna un coup de coude et on lui indiqua quelques jeunes femmes assises un peu plus loin. Du petit groupe de nobliaux, presqu’aucun n’était pas déjà marié, ou engagé, ou officieusement casé par des parents veillant au grain. Cela n’empêchait nullement trois de ses quatre compères de juger et jauger les membres féminins de la salle, ni d’y aller du pronostic de potentiel baisabilité. Les propos n’étaient évidemment pas aussi crus, mais il y avait peu de choses moins évidentes que le mépris de la haute. D’ailleurs, on s’insurgeait un peu de la présence du tout venant dans la salle pour peu qu’il ait un peu de cristaux à dépenser. Echangeant un regard avec Vence – un noble local d’une petite trentaine d’années – plus retenu que leurs autres compères, Calixte se dit qu’à défaut d’avoir choisi le groupe le plus fréquentable de la soirée, il avait au moins mis la grappe sur une mine de ragots. Restait à espérer que la plupart de ceux-ci se basait sur des faits intéressants, et n’était pas que du cent pour cent n’importe quoi.

    Par ailleurs, il avait l’impression que ce Vence en savait plus que ce qu’il ne laissait paraître, mais il n’arrivait pas à bien le cerner, et encore moins à lui faire cracher la moindre petite information. L’homme était originaire de la Forteresse, et côtoyait le tripot depuis déjà quelques années. Il était avare de ses mots, mais semblait trouver un certain intérêt à observer les autres nobles dilapider leurs cristaux et rivaliser de potins. Jusque-là ces derniers avaient appris – dans la limite de ce que valait la parole de ces jeunes fortunés – à Calixte que : l’on regardait d’un mauvais œil tout client consommant plus de trois verres d’alcool, Sieur Kheop avait encore été temporairement interdit de jeux pour avoir montré ses parties intimes lors d’une partie de Poker, il y avait trois autres pièces dissimulées attenantes à celle où ils se trouvaient, Dame Thurmist guettait les plus grosses fortunes – qu’elles furent féminines ou masculines – pour caser ses quatre filles, une table était réservée pour les familiers des clients, les jumelles rousses jouant au Blackjack n’étaient pas aussi vierges que ce que prétendaient leurs parents, pour y travailler il fallait être pistonné – dans tous les sens du terme – mais nul ne savait vraiment par qui, Dame Thylone avait un faible pour les bons thés sucrés mais aussi pour les jeunes amants, les plantes vertes étaient livrées par un petit commerce régulièrement au bord de la faillite,… L’espion espérait que les informations recueillies par Zarhia étaient moins décousues, plus intéressantes, et plus probables.

    Une nouvelle partie de roulette fut lancée, et l’alcool aidant, les conversations et les rires repartirent de plus belle. Si aux autres tables on avait visiblement aussi l’objectif de créer des contacts, cela avait l’air d’être moins le cas pour ses compagnons plus lancés dans le plaisir du jeu et de la vantardise. Les aléas des bousculades voulurent que Calixte finisse assis à côté de Vence, mais s’ils échangèrent un peu plus durant la partie, l’espion n’arrivait toujours pas à créer de lien substantiel avec cet homme qui lui semblait tout de même important. Le ton monta encore un peu à leur table, suite à des différents entre certains des nobliaux, et les regards se tournèrent vers eux. Curieux de voir si quelqu’un – ou quelque chose – allait intervenir et comment, Calixte se rapprocha davantage de Vence pour mettre un peu de distance avec les individus s’échauffant - afin de ne pas être confondu avec les faiseurs de troubles - mais resta dans le cercle pour demeurer aux premières loges du dénouement.
    dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Mer 25 Déc 2019 - 17:52 #
    Les cartes tombent, les mises montent, les joueurs défilent, les lignes continuent à être remplies sur le carnet de l'agent de sécurité tandis que Zahria reste bien ancrée à sa table, déterminée à montrer qu'elle a de la ressource pour jouer toute la soirée, ou des mises bien plus importantes. Le moment n'est plus à la conversation, et elle se désole de ne pas pouvoir poser de question sur le patron du tripot, mais elle est concentrée sur sa tâche: atteindre le Carré des Lords, où elle espère, elle obtiendra beaucoup plus d'informations. Installer sa couverture dans le milieu est pour l'instant son principal souci. Si elle ne parvient pas à rentrer ce soir dans le Carré des Lords, elle y parviendra demain, ou le surlendemain. Les choses peuvent aller lentement dans ce genre de mission, elle en est consciente, et le Maître-espion aussi. Le manoir dont elle a ainsi parlé un peu plus tôt à madame Thylone leur sera réellement mis à disposition s'ils en ont besoin: il s'agit d'un des lieux atypiques où se déroulent les entraînements des espions. Elle a déjà eu l'occasion d'y séjourner avec Calixte lorsqu'il était encore en formation, et ils en connaissent tous deux les moindres recoins et passages secrets, dont certains encore inconnus du maître-espion, qu'ils utilisaient pour se cacher de lui certains soirs et aller faire un tour à la taverne du coin.

    Où est-il d'ailleurs, Calixte ? Zahria ne peut pas se permettre de le chercher dans la foule, et elle espère sincèrement que tout se passe bien pour lui. Jamais elle n'oserait l'avouer, mais il est bien meilleur qu'elle en infiltration. Ses différents personnages lui collent à la peau de telle façon qu'il en devient méconnaissable, et son pouvoir unique peut lui permettre de s'en sortir dans des situations extrêmes. Malgré ses cours de théâtre, Zahria doit bien plus se forcer pour que ses couvertures soient crédibles, notamment dans ce genre de situations où on lui demande de jouer une noble, diamétralement à l'opposé de son vécu et son passé. Calixte, lui, a un véritable don pour ça, là où la noiraude a dû beaucoup plus travailler pour acquérir ces compétences d'actrice. Aussi, elle se dit que le jeune homme doit se fondre parfaitement dans la foule.

    Hemah perd une manche, et en redemande une aussitôt. L'homme à sa droite, qui vient de gagner, se lève, empochant ses gains, bientôt suivi des deux autres, qui, au vu de leur mines renfrognés, n'ont plus rien à jouer. Zahria profite de ces quelques minutes de calme en attendant que de nouveaux camarades viennent la rejoindre pour jouer pour vérifier l'état de ses comptes, de façon à ce qu'on la remarque. Sa bourse semble presque aussi remplie qu'au départ, et une deuxième vient se poser sur la table, démontrant qu'elle est prête à jouer toute la nuit, et bien plus que les petites sommes annoncées pour l'instant. C'est alors que la grosse voix de madame Thylone se fait entendre, et remarquant Hemah, s'installe à ses côtés, suivie de près par un jeune homme sur lequel elle semble avoir mis le grappin. Un deuxième homme à l'air sérieux vient compléter leur table, et la partie est lancée. Ravie de retrouver son amie, madame Thylone s'en donne à coeur joie quand Hemah propose de relancer les mises. Bruyante et remarquée, leur table ne ressemble en rien aux précédentes, et on dirait presque que madame Thylone poursuit le même but qu'elle. C'est d'ailleurs probablement le cas, puisqu'elle ne cesse de faire des clins d'oeil suggestifs aux agents de sécurité en caressant un cristal transparent serti autour de son cou. On pourrait s'acheter une petite maison à la campagne, ou un magnifique appartement à la capitale, rien qu'avec ce cristal qui lui sert de bijou.

    Le jeune homme qui suivait madame Thylone est vite déboussolé, et surtout, Zahria le devine, n'a pas les moyens de suivre. Il se couche, s'attirant les foudres de la cinquantenaire qui le renvoie immédiatement, se plaignant ensuite à Hemah du fait qu'on ne trouve plus un jeune homme convenable de nos jours pour passer une soirée sympathique. Hemah lui répond avec un sourire poli, tandis que Zahria note l'information dans un coin de sa tête. Le deuxième homme finit par partir lui aussi, et les deux femmes se retrouvent seules à nouveau.

    « Les hommes de la Forteresse ne semblent pas vous convenir, madame Thylone...
    - Disons que je commence à en avoir fait le tour, ma bonne Hemah... Il n'y en a plus aucun pour me surprendre ! Ils en ont tous après ma fortune, qui plus est.
    - Il y avait un jeune homme, qui est entré en même temps que moi tout à l'heure, je crois l'avoir entendu dire qu'il n'était pas d'ici. Tentez votre chance, peut-être qu'il vous surprendra, lui ! »

    Quelques gloussements plus tard, voilà Calixte confortablement assis en face de Zahria, la main de madame de Thylone lascivement posée sur son genou. De quoi pouvoir largement se moquer de lui quand la mission sera finie, mais pour l'instant, les deux espions savent très bien pourquoi ils sont là. Il ne faut pas plus de trois parties pour qu'un agent se décide finalement à se pencher à l'oreille de madame Thylone, de façon à ce que Zahria et Calixte puissent aussi l'entendre.

    « Si vous voulez bien me suivre, monsieur, mes dames, vous êtes cordialement invités à la table de maître Shirin. »

    Ils se lèvent, et on les conduit à l'étage, dans une petite pièce luxueuse, où trône une majestueuse table surmontée de velours rouge, sur laquelle est posée un paquet de cartes. Jackpot. Les espions ont réussi à rentrer dans le Carré des Lords.

    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Dim 29 Déc 2019 - 17:50 #
    Finalement ce ne furent pas les agents de sécurité qui vinrent mettre fin à l’activité de plus en plus bouillonnante de la table, mais quelques joueurs – et joueuses – intéressés par ce raffut. L’attention soudainement accaparée par les nouveaux-venus, le petit groupe de se disloqua petit à petit et Calixte se retrouva en la seule compagnie de Vence pour la partie suivante. Profitant de l’accalmie pour faire un état de ses comptes, il nota que s’il avait légèrement augmenté la fortune qu’on lui avait mise entre les mains, il n’avait pas non plus fait de miracles. Il allait probablement lui falloir plus que cela pour accéder au fameux Carré de Lords, et la soirée n’était plus si jeune. Zahria avait-elle plus de chance – elle avait nécessairement plus de doigté – que lui ? Peut-être leur faudrait-il revenir encore quelques soirs avant de mettre la main sur leur objectif final. Calixte n’était pas du tout contre l’idée de profiter du manoir mis à disposition des espions au cœur de la Forteresse, mais s’il appréciait la compagnie de Zahria il était un peu inquiet de ce qu’il pourrait être amené à lui révéler.

    De nouveaux joueurs s’installèrent à leurs côtés, et les salutations un peu pincées de Vence lui apprirent que Dame Thylone avait pris place sur le fauteuil adjacent au sien. C’était une femme d’une cinquantaine d’années, rondelette, visiblement habituée des lieux et aux contacts nombreux dans la cité montagnarde. Les bijoux et les soies qui la paraient auraient probablement suffi à mettre fin à la pauvreté des rues de la Forteresse, mais ça n’était certainement pas son objectif du soir. Au fur et à mesure de la partie, il se rendit compte que plus que du mépris, c’était l’esprit de compétition qui animait la discussion entre la nouvelle-venue et son ancien camarade de jeu Vence. Les deux étaient issus des milieux aisés montagnards, les deux vivaient à la Forteresse, et deux fréquentaient suffisamment le tripot pour retenir quelques informations juteuses sur celui-ci. N’ayant pas réussi à avancer davantage avec le jeune nobliau, Calixte décida de tenter sa chance avec Dame Thylone.

    Et il devait s’avérer que les rumeurs concernant celle-ci devaient être vraies. Une partie et demi plus tard, et les doigts chargés en pierres précieuses de Dame Thylone se baladaient sensuellement sur le bras de l’espion. Quelque part, dans une partie soigneusement enterrée à l’intérieur de lui-même, un bout de Calixte hurlait au secours. Il n’avait pas tellement d’affinité pour les femmes du double de son âge, aussi riches, intelligentes ou belles furent-elles, et en conditions normales son poil se serait probablement hérissé. Et il serait parti en courant. Mais il n’était, justement, pas en conditions normales, et avait d’ailleurs pris le parti de tirer avantage de la situation. Théophan – rapidement devenu Théo pour Dame Thylone – Jowle, dont Calixte avait pris le rôle, était un jeune noble enthousiaste et naïf, joueur et curieux, qui était tout à fait ouvert à toutes les possibilités de la soirée. Il était venu avec l’idée de profiter de tous les trésors du tripot, maintenant que ses parents lui lâchaient un peu la grappe, et cette femme intrigante, sûre d’elle, en faisait tout à fait partie.

    Suivant l’impulsion de Dame Thylone, lassée de la compagnie de Vence, ils gagnèrent une autre table de jeu… et Calixte reconnu Zahria. Que sa partenaire lui présenta comme Hemah Saubannes, et nouvelle amie depuis quelques parties plus tôt. Il ne fallut pas plus à l’espion pour comprendre que sa nouvelle opportunité avait été influencée par l’habilité de sa mentore, et il gémit intérieurement. Voilà qui allait encore lui valoir quelques taquineries. Le rouge teintant ses joues alors que la main lascive, initialement posée sur son genou, de Dame Thylone, remontait toujours plus haut au fur et à mesure des jeux, ne fut qu’en partie feinte. Heureusement, cela collait aussi bien à Théo, et il ne se départit pas de son rôle en récupérant entre ses doigts ceux amusés de la cinquantenaire.

    L’apparition d’un agent à leurs côtés coupa aux tentatives salaces de Dame Thylone, et ils furent tous les trois invités à la table de maître Shirin. D’un coup d’œil aux différentes bourses, Calixte songea qu’il n’avait dû son entrée qu’à sa cible actuelle, Dame Thylone. Et donc à Zahria. Souriant intérieurement à l’habilité de l’espionne, il suivit le mouvement et se leva avec l’enthousiasme de Théophan. On les mena à l’étage, dans une pièce luxueuse mais étroite, où une majestueuse table drapée de velours rouge trônait. Préparée, visiblement, pour une partie de Poker. D’autres joueurs étaient déjà présents, et il ne fût par surpris de croiser, à nouveau, Vence. On leur indiqua, avant de prendre place, de s’avancer vers un jeune homme masqué tenant un registre, et l’agent qui leur avait ouvert le chemin repartit vers la salle principale d’où ils venaient. Très vite on leur fit comprendre que leur siège avait un coût, et que de celui-ci dépendrait en partie leur placement favorable, ou non, vers la tête du plan de table. Nombreux étaient ceux intéressés par quelques négociations avec le Maître de cette salle, mais l’on n’accédait pas si rapidement à son cercle de discussion. L’argent était une première barrière, la notoriété une deuxième, et les gains ou l’éclat aux jeux, une troisième.

    Dame Thylone obtint une place décente en tendant l’un de ses bijoux ainsi que son nom au jeune homme s’occupant de l’affaire, mais celle-ci l’obligea à s’asseoir à côté de Vence. Calixte lui-même ne pouvait compter que sur sa bourse… Et s’il tenait à pouvoir jouer, il allait falloir qu’il reste debout, ou qu’il fasse un emprunt, ou qu’il passe sous la table parce que visiblement parmi les riches il était pauvre. L’agent – apparemment un peu habitué à ce genre de situation – lui indiqua qu’il avait été invité à jouer en tant que compagnon de Dame Thylone, en qu’en tant que tel, plusieurs possibilités s’offraient à lui : payer son propre siège et miser pour lui-même, s’installer « pour moins cher » sur un coussin aux pieds de sa compagne et ajouter ses cristaux à celle-ci, ou profiter de l’invitation pour simplement s’installer au bar confidentiel. Mais la moitié de ses cristaux serait alors prélevée à chaque partie passant, sauf s’il avait un talent à partager et que d’autres joueurs, ou le Maître, choisissaient alors de payer une centaine de pièces pour sa présence à chaque jeu.

    Il faillit hésiter, mais le regard enflammé que lui lança Dame Thylone décida pour lui. Indiquant son choix au jeune homme masqué, il reçut un coussin brodé et alla s’asseoir sagement aux pieds de la cinquantenaire ravie. Le trajet retour avec Zahria allait être compliqué pour son égo. D’ailleurs, il espéra qu’elle aurait suffisamment pour participer au Poker, tout comme se payer une place correcte. Avec leur absence de notoriété et d’antécédents au tripot, elle se trouverait loin du cœur de la sphère d’influence, mais peut-être pourrait-elle en obtenir une meilleure au fil des parties.

    Un silence solennel, seulement entrecoupé des bruits des boissons servies et sirotées, planait sur la salle, et il sembla que même Dame Thylone s’y conforma dans un premier temps, occupée à passer distraitement ses doigts dans les cheveux teintés de l’espion. S’accoudant contre les cuisses drapées de soie de sa maîtresse de la soirée, il observa discrètement les autres joueurs. Certains étaient visiblement habitués, et pour d’autres c’était apparemment l’une des premières fois qu’ils étaient invités dans cette salle particulière. Si l’argent paraissait être un dénominateur commun, il n’y avait pas vraiment d’autre lien évident entres les différents joueurs. Une autre femme, tout comme lui, avait choisi d’être aux pieds de sa compagne.

    Alors que le croupier s’avançait, Calixte réalisa que le fameux maître Shirin n’avait pas fait son apparition. Allait-il seulement venir un peu plus tard au cours de la partie ?



    Lancer de dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Mar 31 Déc 2019 - 18:50 #
    Quand elle comprend le fonctionnement du Carré des Lords, une goutte de sueur perle sur le front de Zahria. Son nom d'emprunt n'a aucune valeur, et si elle achète une bonne place à la table, elle n'aura plus assez pour jouer. Si les bourses fournies par le maître-espions sont conséquentes, elles sont loin d'être suffisantes pour égaler les fortunes à table. Calixte a la "chance" de se faire offrir un coussin aux pieds de Dame Thylone, lui offrant une proximité à la table. Souriant intérieurement, l'espionne se promet de ne jamais faire oublier à son protégé cette mission et les moments embarrassants qu'elle aura fourni pour lui.

    Mais Zahria n'a personne aux pieds de qui se placer, et ils seraient trop de deux à cette position. Remarquant des instruments près du bar, elle a soudain une idée. Si elle ne peut gagner sa place à la table, on lui a indiqué qu'elle pouvait rester à condition de témoigner d'un talent pour quelque chose. Son aptitude au violon ne peut être considérée comme étant celle d'un génie, mais elle se débrouille, et elle tient peut-être là sa chance.

    Alors pendant que son ami s’assoit sur un coussin au velours aussi cramoisi que ses joues - il compense par sa pudeur la liberté de moeurs de sa mentor, faut-il croire - elle se dirige vers les instruments et se saisit du violon, qu'elle accorde avant de se mettre à jouer une mélodie calme. Quelques visages se retournent vers elle, saluant son initiative, et un homme à l'entrée visiblement dans le même cas qu'elle, la remarque et vient s'asseoir au piano. Après un petit regard de connivence, ils commencent à jouer tous les deux sur des mélodies assez simples et efficaces, alors que la partie commence. Le héros de la soirée ne semble toujours pas avoir fait son apparition, néanmoins.

    Il faut attendre deux parties avant de voir le premier départ - un jeune homme un peu trop impétueux qui avait dû s'acheter une place trop chère pour ses moyens, et qui se retrouve sans le sou pour continuer à jouer. Il est raccompagné par les agents, malgré ses protestations quant au fait qu'il n'a pas eu le temps de rencontrer le maître des lieux, et la partie - ainsi que la musique - reprend dès que la porte se ferme sur ses gémissements. Trois autres parties se déroulent de la même façon, avec des départs plus ou moins protestés à chaque fois, et Zahria se réjouit de ne pas avoir choisi une place à la table. Elle et le pianiste se font payer leur place depuis cinq parties déjà, dame Thylone notamment ayant participé à ses frais.

    Et soudain, le silence se fait à nouveau parmi les discussions, alors que Zahria et son compagnon improvisé baissent légèrement le son de leur mélodie. Un homme entre dans la pièce par une porte dérobée, et l'attention que lui portent tous les gens autour de la table permet de devenir facilement qu'il s'agit de maître Shirin. D'une cinquantaine d'années, tiré à quatre épingles, un visage impassible, le maître semble parfaitement à l'aise dans ce décor. Il s'assoit à sa place, puis regarde Zahria et le pianiste tour à tour, avant de fusiller ce dernier du regard.

    « Je déteste le piano. Sortez cet homme d'ici. »

    Bon. Elle aura appris deux choses, même si elles ne sont d'aucune utilité pour leur mission: elle a une chance inouie, et maître Shirin n'aime pas le piano. Il va falloir mettre les bouchées doubles à présent, s'ils veulent boucler la mission et ne pas se faire engueuler par le maître-espion. Zahria attend le départ du pianiste, résigné, qui quitte la pièce de lui-même, avant de reprendre la musique. Maître Shirin continue à la regarder quelques instants, comme s'il la sondait, puis après un acquiescement approbateur, repose son regard sur ses invités. Les deux personnes assises à ses côtés, un homme et une femme, se penchent simultanément vers lui pour lui glisser quelques mots à l'oreille. C'est la place qu'elle doit viser.

    Tout ce que peut espérer Zahria désormais, c'est que les départs successifs donnent une chance à Calixte ou elle de rentrer à la table, où ils seront certainement plus à même d'en apprendre plus sur maître Shirin. Ou bien peut-être pourra-t-elle s'infiltrer par la petite porte dérobée qu'elle a aperçue... Mais comment faire, alors qu'elle est actuellement au vu et su de toute la tablée ? Une diversion serait de mise. Elle jette un regard à Calixte, pour essayer de lui exprimer ses pensées. S'il ne parvient pas à obtenir des informations sur le trafic qui se produit certainement sous leurs yeux, elle sait qu'il saura quoi faire pour leur donner une chance de s'en sortir. Après tout, c'est elle qui l'a formé.


    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Mer 1 Jan 2020 - 15:23 #
    Calixte retint un regard inquiet à Zahria lorsqu’il comprit qu’elle non plus n’avait pas de quoi se payer une place à la table… ou en tous cas, pas de quoi lui permettre de jouer longtemps par la suite. Après une rapide introduction à la table du maître, il semblait que leur chance battait de l’aile, et les laissait seulement apercevoir tout ce à quoi ils auraient pu avoir accès. Heureusement que leur formation les avait rendus assez polyvalents, et que la jeune femme sembla trouver une voie de garage parmi les possibilités présentes. Imitant les autres joueurs soudainement intéressés par les musiciens, l’espion en profita pour jeter un coup d’œil à sa mentore. Combien de temps allait-elle pouvoir tenir là ?

    Les jeux débutèrent, et les conversations se firent de plus en plus audacieuses au fur et à mesure des parties. L’argent, la boisson et la musique déliant les lèvres. Penché vers – sur – Dame Thylone, il échangeait messes basses et propos plus intelligibles avec sa maîtresse de la soirée. Cette dernière était plutôt bonne compagnie, et semblait trouver un certain plaisir à jouer le jeu du mystère et des propos intéressants savamment glissés. Elle gardait aussi une sympathie pour sa compagne de jeux rencontrée un peu plus tôt, sympathie que Calixte n’hésita pas à flatter régulièrement pour aider le financement de la place de la musicienne improvisée. En dehors des mains baladeuses de la cinquantenaire entretenant le rouge des joues crédules de Théophan, l’espion ne s’en sortait pas trop mal.

    Les premiers départs ne se firent qu’au bout de la deuxième partie, bien encadrés par les agents présents. En dépit des contestations orales, pas de débordement physique. Calixte se demanda si, lorsque l’on avait réussi à pénétrer une fois dans cette pièce, l’accès y était plus facile les soirées suivantes. Il n’eut pas la réponse à cette question. Les conversations autour de la table de jeu tournaient sciemment autours de tout ce qui ne touchait pas l’organisation du lieu, tout comme la vie privée des joueurs. Quelques allusions s’en approchaient fugacement, mais sans contexte elles restaient inaccessibles. A force d’observation et de murmures avisés avec Dame Thylone, il reconnut tout de même l’un des conseillers du Gouverneur de la Forteresse, présenté comme Sieur Roubaix, ainsi que la fille d’une des cinq familles nobles les plus riches de la ville, présentée comme Dame Auponne. Deux têtes relativement connues dans le milieu, mais savamment vêtues pour à la fois mettre en avant leurs atours, tout en restant plutôt anonymes. D’aucun racontait que le conseiller trempait dans tout ce qui pouvait être louche, mais jamais aucune enquête n’avait pu le prouver. Et la seule chose remarquable que Calixte savait concernant la jeune femme, était qu’elle tirait un certain ennui de sa position et n’hésitait pas à dilapider la fortune de ses parents pour tout ce qui pouvait rendre son quotidien moins morne. La femme à ses pieds devait être le témoin de cela.

    Quelques parties encore, quelques départs encore, et puis une porte au fond de la salle s’ouvrit. Et le silence fut à nouveau roi. L’homme rejoignant la table de jeu était visiblement celui que tous attendaient : maître Shirin. Il avait la tête de l’emploi. Et le caractère de l’emploi, songea Calixte en frissonnant alors que le pianiste était congédié de quelques mots concis. Heureusement, l’affaire résolue, la mélodie proposée par Zahria maniant le violon sembla être au goût de l’homme – ou alors Zahria fût à son goût – et les jeux reprirent promptement. L’ambiance n’était cependant plus du tout la même. Une tension, comme un bruit de fond, s’était définitivement installée, et chacun redoublait d’ardeur dans ses mises pour pouvoir accéder aux places prisées aux côtés du maître.

    Dame Thylone progressait plutôt pas mal dans le jeu, et ils avaient déjà par trois fois changé de position, se rapprochant peu à peu de leur objectif – Calixte ne doutait pas un instant que la cinquantenaire avait aussi quelques affaires à régler avec le patron du tripot. Mais la situation des deux espions était tout de même assez précaire, et le jeune homme se pencha à nouveau vers – sur – sa maîtresse pour glisser quelques mots à son oreille. Ses doigts frôlèrent avec une légèreté calculée son flanc, et ses lèvres effleurèrent sa joue. L’enthousiasme candide de Théophan était, heureusement, l’opportunité de beaucoup d’interrogations naïves mais osées, et l’amusement de Dame Thylone permettait un assez large panel de propositions. Comme elle semblait aussi avisée des limites de l’audace imposées à ce type de réunion, il lui faisait entièrement confiance pour filtrer ce qui était décent, ou non, dans ses suggestions.

    Alors qu’ils touchaient au but sans avoir encore pénétré dans la sphère d’influence du maître, dame Thylone invita dame Auponne à miser la jeune femme à ses pieds, puisqu’elle se plaignait d’être déçue du calme des jeux. Après une brève hésitation, le jeune noble accepta avec un air de défi. Maitre Shirin ne cilla même pas. Se lamentant intérieurement, Calixte jeta un coup d’œil discret au reste de la pièce, à la recherche d’autres éléments permettant de les faire avancer. Mais en vain. Lui suffirait-il d’attendre un peu ? Dame Thylone parviendrait-elle à s’immiscer sur l’une des places prisées ? Zahria aurait-elle plus de chance, ou plus d’idées que lui ? Ou allaient-ils rentrer penauds auprès du Maître-Espion ?


    Résultat des dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Dim 5 Jan 2020 - 5:00 #
    Statu quo. La situation des espions ne s'améliore pas, mais elle ne progresse pas réellement non plus. Calixte se rapproche petit à petit de maître Shirin, mais il n'est pas certain qu'il pourra en apprendre beaucoup depuis sa position. Il faut tenter quelque chose, ou leur infiltration n'aura servi à rien. Dans sa position, Zahria ne peut rien faire de plus, et elle n'aura certainement pas l'occasion de rentrer à la table de poker. Il faut compter sur son collègue pour ça. La porte dérobée semble inaccessible, elle aussi.

    Mais Zahria se souvient avoir vu une autre porte dans le couloir qui les a mené à cette pièce, et il est probable qu'elle mène à cette pièce dans laquelle se tenait maître Shirin pendant les premières parties. Une autre solution consisterait à séduire le maître, mais c'est risqué. En même temps, il ne reste plus beaucoup de choix à l'Ombre pour agir dans le Carré des Lords, alors autant tenter le tout pour le tout.

    De regards langoureux en clins d'oeils suggestifs, en passant par le décolletage progressif de sa robe, Zahria utilise les atouts d'une dame de la noblesse pour attirer la convoitise de maître Shirin, qui lui jette des petits regards de temps en temps. Plutôt bon signe. D'autres hommes de la table ont remarqué son petit cinéma, et n'hésitent pas à payer son admission pour un peu d'attention, mais celle-ci est rivée sur maître Shirin, qui vient de gagner face à Dame Auponne. Jetant un regard dédaigneux à son gain, la demoiselle aux pieds de dame Auponne, il la renvoie d'un revers de la main alors que sa précédente maîtresse ne lui accorde même pas un regard. La jeune femme quitte la salle en pleurs, effondrée face à ce double rejet. Voilà qui semble plutôt bon, pour les affaires de Calixte. Ils vont certainement bientôt gagner une place.

    Maître Shirin se lève alors et fait quelques pas vers Zahria, qui a réussi à appâter sa cible, visiblement. S'approchant doucement d'elle, il pose une taille sur sa taille avant de glisser quelques mots à son oreille.

    « C'est pas que vous n'êtes pas mon type, c'est que vous n'êtes pas mon genre, si vous voyez ce que je veux dire... Alors cessez vos œillades enflammées, et sortez gentiment de la pièce avant de vous couvrir complètement de honte. »

    Oh. Il n'aime pas les femmes. Voilà un échec critique en matière de séduction, et Zahria sent que Calixte n'hésitera pas à lui faire payer ses brimades grâce à cet atout qu'il vient de gagner. La jeune femme pose son violon, s'incline face à maître Shirin, et se dirige donc vers la porte. Bonne chance, petit frère.

    Une fois à l'extérieur, elle souffle un coup. Elle a complètement raté son introduction dans le Carré des Lords, mais tout n'est pas fini pour elle non plus. Elle confirme que dans le couloir, il y a bien une deuxième porte, et celle-ci n'est pas gardée. Il y néanmoins un garde devant la porte de la salle de poker, et un deuxième qui était à l'intérieur est en train de la guider vers les escaliers pour regagner le tripot. Choisissant minutieusement son timing, l'espionne descend les marches qui la mènent à la porte du tripot, en laissant son décolleté bien bas, et une fois qu'ils sont devant la porte et qu'elle s'est assurée que les yeux du garde sont plantés sur sa poitrine, Zahria absorbe toutes les lumières de la pièce.

    « Oh, on est dans le noir ! Laissez-moi sortir, je déteste le noir.
    - Allez-y, Dame Saubannes, je vais voir ce qui est arrivé à ces bougies.
    - Oui, très bien, je sors. Merci de m'avoir accompagnée. »

    Elle ouvre la porte et fait mine de sortir, et s'assurant que le garde a fait demi-tour, referme aussitôt la porte et se cache dans un recoin. Les gardes, alertes, commencent à faire des rondes frénétiques dans le couloir et les escaliers, sans jamais la trouver. Un jeu d'enfant pour Zahria. Elle attend que les deux gardes soit passés devant elle pour se faufiler en haut des escaliers, jusqu'à la petite porte aperçue plus tôt, qui bien heureusement, est ouverte.

    Ramenant les lumières dans le couloir, elle entre dans la pièce mystérieuse, et ferme derrière elle pour éviter d'avoir de la compagnie trop vite. De l'autre côté de la porte, elle entend les gardes discuter bruyamment, s'accusant l'un l'autre d'un manque de sérieux, et se demandant lequel des deux doit aller avertir maître Shirin de l'incident. Bien. Ils vont donc être occupés pendant quelques minutes, c'est le moment de fouiller ce bureau... Bureau ? Si seulement... Zahria se retourne enfin, pour s'apercevoir que bien loin du bureau rempli de documents compromettants qu'elle convoitait, elle ne se trouve que dans un couloir de plus, flanqué de plusieurs portes de part et d'autre. De quoi considérablement compliquer l'exploration des lieux...

    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Dim 5 Jan 2020 - 15:07 #
    Les parties s’enchaînaient, les départs successifs des joueurs aussi, et Calixte pouvait sentir une certaine impatience le gagner. Leur situation était figée, et inexploitable. La main initialement heureuse de sa maîtresse ne l’était plus autant, et il semblait que maître Shirin était sourd à toute tentative de diversion de sa part pour permettre à Zahria d’accéder à la porte de fond... ou a la réalisation de toute autre action les avançant un peu dans cette affaire. Calixte n’était pas quelqu’un d’empressé, mais il avait comme l’impression que l’univers avait soudainement décidé de les enliser dans leur mission. Même les conversations autour de lui avaient quelque chose d’insipide.

    Toujours à l’œuvre avec son violon, Zahria semblait être parvenue à la même conclusion, et avait pris sur elle de tenter le tout pour le tout. Et au train où elle allait, Calixte s’attendait presque à ce qu’elle finisse nue sur scène, dans son élan de charme des joueurs. S’il n’avait eu toute confiance en ses capacités, il aurait été inquiet des possibles conséquences de son jeu de séduction, et notamment des mains avides de certains hommes la jaugeant d’un œil torve. Mais il savait qu’elle était tout à fait capable de les esquiver d’un pas ou d’un mot agile, tout comme de les remettre à leur place d’une main ou d’un verbe acerbe. Il était donc, surtout, amusé. Pour une fois qu’il récupérait un peu de piment sur sa mentore !

    Et il semblait que sa stratégie devait fonctionner, car après avoir excusé la jeune femme au rôle miroir de celui de Calixte, maître Shirin s’avança vers l’espionne pour lui glisser quelques mots à l’oreille. La scène, quelque peu inhabituelle, attira le regard de la plupart des joueurs, et Calixte en profita pour observer lui-aussi tout ce qu’il se passait. Il nota néanmoins que certains, dont Dame Thylone, agitaient négativement la tête avec un petit sourire condescendent. Zahria allait-elle, elle aussi, se faire congédier ? Ou bien avait-elle réussi son pari de séduire leur cible ? Quoi que maître Shirin lui murmura, elle reposa son instrument de musique, s’inclina devant son interlocuteur, et quitta la salle accompagnée d’un agent. Lui avait-il donné rendez-vous ailleurs ? Aux visages des habitués du lieu, Calixte n’en n’était pas si sûr. Il retint une grimace. Si leur mission lui avait précédemment parue au point mort, elle venait de se compliquer. Même si sa complice réussissait à filer entre les doigts des agents du tripot, lui-même était toujours coincé à une place peu avantageuse, sans possibilité de l’aider.

    Car en dépit de l’avancée initiale de Dame Thylone, et de la sphère d’influence du maitre tout juste à portée de main, Calixte ne percevait que de rares bribes des conversations incluant sa cible. Et elles n’avaient rien de passionnant, ni de révélateur. Les mouvements de sa maîtresse reflétaient un certain ennui, et le début d’un agacement. Les mises étaient de plus en plus conséquentes, mais il semblait que comme pour la mission des espions, les jeux avaient atteint un nouveau point mort. Vence avait été éliminé une partie plus tôt, et en dehors de Sieur Roubaix, seules des femmes restaient à la table du maitre. Notant les saccades nerveuses de la jambe de l’homme sous la table – Calixte était bien placé pour voir ce qu’il se passait sous la table – il se dit qu’il en tirerait peut-être partie à un moment ou un autre.

    Les jeux se poursuivirent, sans hâte mais aussi sans saveur. Et malgré l’attention ingénue de Théophan pour Dame Thylone, l’humeur de cette dernière était de plus en plus maussade. Touchaient-ils au terme de la soirée, et donc des gains – dont celui de l’attention de maitre Shirin – possibles, pour que la cinquantenaire, jusque-là bonne compagnie, fût de plus en plus morose ? Il ne pouvait plus se contenter de simplement attendre et espérer un miracle, il allait falloir qu’il tente quelque chose.

    Le quelque chose vint en la forme d’une nouvelle tournée de boissons, et Calixte cala son coup de poing discret mais franc dans la table sur un sursaut particulièrement intense de la jambe de Sieur Roubaix, assit non loin d’eux. Le meuble étant de bois massif, l’espion retint une lamentation de douleur après son geste ambitieux. Le tremblement parcourant la surface fût beaucoup moins impressionnant que ce à quoi il escomptait, mais néanmoins suffisant pour renverser quelques verres et souiller les cartes ainsi que quelques affaires des joueurs présents. Ayant heurté – beaucoup moins fort mais il n’eut pas l’occasion de s’en rendre compte – la table au même moment de son genou tressautant, Sieur Roubaix se confondit en excuses surprises alors que chacun se levait pour inspecter les dommages, vérifier ses cristaux, et clamer à la relance ou à la poursuite de la partie en fonction de ses intérêts. Promptement, le croupier qui avait dû être embauché pour sa vivacité ainsi que sa maîtrise des jeux, déclara un temps de pause où l’on interdit aux joueurs de toucher à leur mise comme à leurs cartes. Invités à s’éloigner de la table alors que des agents y remettaient de l’ordre, maitre Shirin congédia d’un mouvement agacé du poignet l’auteur suspecté du trouble. Dans un mélange d’excuses et d’implorations, Sieur Roubaix fut escorté hors de la salle.

    Profitant de l’enthousiasme de Théophan pour aider les agents à distribuer des serviettes – et de nouvelles boissons – aux joueuses ayant reçu du liquide sur leurs affaires, et ainsi faire plus librement le tour de la pièce, il s’arracha temporairement à l’attention de sa maitresse comme des autres personnes présentes, plus occupées à discuter l’incident qu’à observer ses va-et-vient plus ou moins organisés. Ou du moins, ce fut l’impression qu’il eut, contournant la table pour aller vers l’un des agents avec l’idée officielle aller lui remettre quelques serviettes non utilisées, mais sa maladresse lui montra qu’il n’avait pas été suffisamment consciencieux dans son travail. Glissant sur une petite flaque n’ayant pas encore été épongée, il se serait probablement fracassé le crâne par terre ou contre le mur, si un bras robuste ne l’avait retenu. Et, vraiment, quoi de mieux que son étourderie pour être introduit à l’homme de la soirée ?

    - Merci ! lui sourit-il avec la naïveté candide de Théophan. Souhaitez-vous une serviette ?

    Retenant un frisson sous le regard perçant de maitre Shirin, il eut un moment de panique lorsque l’homme ordonna à l’un de ses agents de les rejoindre et lui murmura quelques mots à l’oreille. Cela faisait un peu trop redite, et il ne voyait pas comment il allait échapper à la surveillance de l’employé s’il était reconduit vers la première pièce du tripot. Mais le ton sur lequel le cinquantenaire s’adressa ensuite à lui, lui permit de douter :

    - Merci… Théophan, fit-il en récupérant l’une des serviettes qu’il lui tendait toujours, en lui montrant dans le même temps qu’il était attentif à ce qu’il se passait entre les murs de ses salles de jeux. Je pense qu’il va nous falloir discuter, je vous prie de suivre cet homme.

    Cela relevait très clairement plus de l’ordre que de la prière, et même si Calixte n’avait choisi un rôle aussi influençable, il aurait obtempéré les yeux fermés. Maitre Shirin était un personnage habitué à être obéi, et l’espion ne voyait pas comment se soustraire à la demande sans faire de bavure. N’aurait-ce été pour le ton plutôt… amical, de son interlocuteur, Calixte aurait clairement pensé avoir été pris en flagrant délit de sa diversion de plus tôt. Pire, que son statut d’espion avait fuité d’une manière ou d’une autre. Mais cela ne semblait pas être le cas. Alors quoi ? De quoi pouvait bien vouloir « discuter » l’homme ? Les messes-pas-si-basses avec Dame Thylone ne lui avaient pas parues d’un intérêt majeur, mais se serait-il fourvoyé ? Acquiesçant, il adressa d’ailleurs à cette dernière un « à plus tard » de la main, et le regard qu’elle lui renvoya était à la fois tendrement exaspéré, et un peu jaloux. De lui, ou du maitre ? Très probablement de lui.

    L’agent le guida vers la porte du fond de la salle, celle-là même par laquelle maitre Shirin était entrée. Et, vraiment, ça n’était pas dans ces conditions que l’espion s’était imaginé y accéder. Mais bon. Il n’allait pas cracher sur l’opportunité. La porte – ne s’ouvrant de ce côté-ci que grâce à une clef – donnait sur un couloir à l’ambiance tamisée, et clairement plus intime que le reste du tripot. Des tableaux étaient accrochés aux murs, rappelant étrangement la silhouette tirée à quatre épingles de maitre Shirin. Un diffuseur de parfum répandait dans l’air une douce odeur printanière. Un escalier en hélice permettait de monter ou de descendre, et l’agent le mena à l’étage supérieur, vers ce qui ressemblait au vestibule d’une suite. A l’image du couloir, il se dégageait quelque chose de personnel du lieu. Et Calixte aurait bien investigué la chose, mais l’agent, qui venait de lui indiquer un canapé sur lequel il pouvait s’asseoir, ne faisait pas mine de lui laisser le champ libre. Et maintenant ?


    Résultat dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Sam 11 Jan 2020 - 15:11 #
    Il en faudrait plus qu'un couloir pour décourager Zahria en mission, et la voilà qui s'avance entre ces murs somptueux, s'arrêtant avant chaque porte pour scruter le moindre bruit. Elle se paralyse quand elle entend une porte s'ouvrir, cherchant la moindre cachette possible dans ce long couloir lisse et sans aucun recoin dans lequel se faufiler. Mais elle comprend rapidement que ce n'est pas ici qu'une porte s'est ouverte, mais dans un autre couloir sur lequel donne l'une des portes à gauche. Elle se colle contre celle-ci, entendant des voix. Bien vite, elle reconnait celle de Calixte. Mais que fait-il là ? Réfléchissant un peu à la disposition des lieux, elle comprend que Calixte a dû passer la porte dérobée qu'elle cherchait tant à atteindre. Et vu qu'il n'est pas seul, il a dû le faire accompagné d'un des gardes de maître Shirin. A-t-il été repéré ?

    Zahria hésite un long moment, se demandant si elle doit aller sauver Calixte, avant de se décider à s'éloigner de la porte. Le jeune homme a été formé, il sait s'en sortir en toute situation. De plus, si sa couverture avait été découverte, il ne serait pas tranquillement en train d'attendre à côté, espère-t-elle. A moins que maître Shirin ne lui réserve un sort tout autre ? Avec son pouvoir, il pourrait s'en sortir facilement face à la torture, mais ça répugne un peu l'Ombre de laisser son disciple dans de mauvaises mains. D'un autre côté, si l'attention de maître Shirin est concentrée sur lui, ça laisse le champ libre à la jeune femme pour repérer son bureau et récupérer les informations qui l'intéressent. Il sera toujours temps d'aller sauver Calixte après ça.

    Après s'être assurée que les trois autres portes ne mènent qu'à des pièces vides, Zahria entreprend de les ouvrir les unes après les autres. Elle tombe d'abord sur une petite remise complètement inintéressante, puis une espèce de salle commune qui doit servir pour le personnel, qui est heureusement en ébullition plus bas et n'a pas le temps de venir se détendre. La dernière porte est verrouillée, ce qui fait pousser un juron silencieux à Zahria. Elle n'a pas ses outils de crochetage sur elle, et doit se contenter d'une simple épingle à cheveux pour dégager le mécanisme d'ouverture, ce qui prend bien plus longtemps qu'avec le matériel adéquat.

    Quand elle finit enfin par entrer dans la pièce, elle jubile en constatant qu'il s'agit du bureau tant désiré. Des tableaux gigantesques parent les murs, et tout est velours et dorures. Refermant la porte derrière elle, Zahria allume l'une des lampes du bureau et commence à fouiller. La majorité des documents ne concernent que les entrées d'argent directes venant du tripot, et sorties dû à son entretien, mais elle sait qu'il doit y avoir quelque chose ici sur le trafic qui l'intéresse. Mais après avoir vidé tous les tiroirs et étagères, elle ne trouve toujours rien. S'appliquant à ranger soigneusement pour ne pas se faire remarquer, elle finit par remarquer que le bureau a un angle cassé. Passant sa main sur la déchirure du bois, elle découvre avec étonnement un petit mécanisme qui, une fois activé, ouvre un tiroir secret invisible jusqu'à maintenant.

    S'emparant avidement de son contenu, elle trouve enfin tout ce qu'elle cherchait. Des indications sur des vols d'oeuvres d'art de bijoux, leur demande de transport, des actes de vente et des informations sur le marché noir. Le nom de maître Shirin y apparaît souvent, bien assez souvent pour le mettre directement au cachot, et il y assez d'informations là-dedans pour satisfaire largement le maître-espion et mettre fin à ce trafic. Une lettre avec un cachet bien familier attire l'oeil de Zahria. Elle a déjà vu ce symbole, quelques lunes plus tôt, et il lui avait déjà semblé le reconnaître. Un crâne posé sur un livre avec des enluminures autour. La lettre, non signée encore une fois, demande le transfert de certaines oeuvres particulières vers un quartier général non indiqué. Se demandant ce que le recel d'oeuvres d'art peut bien avoir en commun avec le vol d'armes de la Guilde à Ollainbourg, la jeune femme se promet d'en parler avec le maître-espion. Son intuition lui dit qu'il y a quelque chose de plus gros là-dessous.

    Après avoir refermé précautionneusement le tiroir caché, Zahria se trouve avec un nouveau problème. Habillée de la sorte, il n'y a pas le moindre recoin de tissu où elle pourrait cacher les documents qu'elle vient de perquisitionner. Pliant les papiers en deux, elle fourre le tout tant bien que mal dans son décolleté, remontant celui-ci pour masquer un maximum, mais ce n'est pas une solution viable. Il lui faut maintenant prendre une décision. Repartir par là où elle est arrivée semble compromis, dans la situation. Il semblerait étrange qu'elle repasse dans ce sens-là devant les gardes, et le subterfuge avec la lumière risque de ne pas marcher deux fois de suite. Elle pourrait facilement sauter par la fenêtre et disparaître dans la nuit, mais cela implique de laisser Calixte se débrouiller tout seul. Les yeux plantés dans l'épaisse couche de neige à l'extérieur, Zahria est indécise. Que faire ?

    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Jeu 16 Jan 2020 - 15:06 #
    Calixte ne savait pas exactement combien de temps s’était écoulé depuis son arrivée dans la pièce, mais les minutes semblaient s’allonger plus insipides les unes que les autres. Il n’avait pas réussi à soutirer d’information intéressante concernant le tripot, même s’il en savait probablement déjà beaucoup trop sur l’agent qui lui tenait toujours compagnie. Ce dernier avait consenti à lui faire la conversation, mais tout sujet touchant d’un peu trop près à l’activité du lieu était systématiquement dévié par l’employé d’une pirouette verbale agile. Et si cela stimulait d’esprit de compétition de l’espion, cela ne l’avait concrètement amené nulle part.

    L’agent – Bob, d’après ses dires, probablement un alias – s’était révélé plaisante compagnie en dépit d’une réserve certaine initiale, et Calixte en avait suffisamment appris sur sa vie pour éventuellement pouvoir se pointer chez lui comme un ami de longue date. Mais ça n’était malheureusement pas l’objectif de la soirée, et le Maître-Espion l’écorcherait vivant s’il n’arrivait pas à mettre la main sur des informations plus intéressantes. Il espérait que Zahria avait eu la main plus heureuse. Principalement pour éviter une énième confrontation entre sa mentore et son supérieur. Avec le temps, les joutes verbales avaient perdu leur croustillant pour laisser un sentiment de loyauté partagée au jeune garde. Il espérait que leurs conflits ne le mèneraient jamais à devoir choisir entre l’un et l’autre.

    Profitant du nouveau lien tissé avec Bob – et si c’était vraiment son prénom, franchement… – et du caractère de Théophan, il s’étira paresseusement et demanda d’une voix un peu boudeuse s’il pouvait au moins attendre avec de quoi s’hydrater. Oui, sans alcool. Non, pas de boisson chaude. Le prenant en pitié, ou estimant que ce jeune nobliau sympathique était bien ancré sur le canapé, ou pour toute autre raison, l’agent lui fit signe de ne pas bouger pendant qu’il redescendait chercher de quoi le satisfaire et pouvoir continuer leur discussion par la suite. Oui, Théophan avait tout aussi hâte de poursuivre leur débat sur les rideaux de fenêtre une fois que sa bouche serait un peu moins sèche. Calixte avait surtout envie de soumettre à sa curiosité des sujets plus captivants.

    Après avoir attendu le décompte complet des pas descendant dans l’escalier, l’espion se leva pour inspecter les alentours. Il n’aurait probablement pas beaucoup de temps, et il allait lui falloir être un minimum efficace. Avisant les trois portes closes sur lesquelles donnait le vestibule, il décida de commencer par ce bout. La première donnait sur une salle d’eau, la deuxième sur une large pièce à vivre avec encore une issue supplémentaire, et la troisième était fermée à clef. De l’agencement des salles, la porte supplémentaire de la deuxième devait mener au même endroit que celle cadenassée. Après un dernier coup d’œil derrière lui, espérant ne pas se heurter à une quelconque sécurité, Calixte fusionna avec la porte obstinément fermée, et dé-fusionna de l’autre côté de celle-ci. Pour se retrouver dans une chambre à coucher.

    Ses yeux s’habituant doucement à l’obscurité baignant la pièce, il observa celle-ci les sens à l’affût. Les sons du vestibule lui parvenaient étouffés, et il ne tenait pas à louper son coche. Si le personnage qu’il avait emprunté n’était pas connu ni remarquable en lui-même, il lui poserait tout de même soucis s’il entrait dans le collimateur du patron du tripot. La chambre en elle-même était assez peu informative en l’état des choses. Le manque de lumière faisait cruellement défaut à son sens de l’analyse, et à part être conforté dans son idée que l’homme semblait apprécier les tableaux et les parfums à touche printanière, il n’apprenait pas grand-chose. Il ne distinguait même pas ce qui était représenté sur les toiles accrochées aux murs. Il y avait cependant pas mal de sources potentielles d’informations qui attiraient son attention.

    Il fut néanmoins rappelé à l’ordre par le craquement lointain de l’escalier menant au vestibule, et il s’éclipsa dans un juron. C’était quelque peu frustrant de trouver une possible caverne d’Ali Baba et d’en être extrait avant d’y avoir fait une quelconque découverte. Fronçant les sourcils alors que ses yeux se réhabituaient à la lumière vive du vestibule, il s’avança vers la fenêtre de celui-ci. Si Bob revenait sur ces entrefaites, cela ne lui paraissait pas plus suspect à défendre que de prétendre que Théophan avait vraiment passé son temps à attendre sur le canapé à disposition. Au dehors la nuit avait étroitement enlacé les rues blanchies par la neige de la Forteresse. Il nota avec intérêt qu’il pourrait facilement quitter le lieu par-là, au besoin. Pas en sautant directement, car malgré la couche épaisse de neige, il se blesserait certainement. Mais en passant du rebord de la fenêtre au balcon proche d’une enjambée, puis de celui-ci à la caravane postée quasiment en dessous… Bon, il faudrait qu’il attende un peu que l’agent en retirant… en retirant quoi d’ailleurs ? Calixte plissa les yeux pour tenter de mieux discerner la cargaison.

    Un raclement de gorge dans son dos le ramena cependant à sa situation avant qu’il n’ait pu distinguer quoi que ce fût d’intéressant, et il adressa un sourire naïvement reconnaissant à Bob en récupérant la boisson qu’il venait de lui ramener. Bon. Et maintenant ?

    Résultat des dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Ven 17 Jan 2020 - 1:02 #
    Après un petit moment de réflexion, Zahria décide de passer par la fenêtre, en laissant Calixte se débrouiller pour ressortir. Le sauvetage des informations confidentielles récupérées dans le bureau semble bien plus important dans l'immédiat que celui de son protégé, qui est tout à fait capable de s'en sortir. Hors de question de le laisser tout seul, évidemment, mais une fois que les documents seront à l'abri, il sera toujours temps de revenir l'aider. Elle ouvre la fenêtre, et après un rapide coup d'oeil à l'extérieur pour s'assurer qu'il n'y a personne, repère le tas de neige le plus épais et s'y laisse tomber.

    Ce qu'elle n'avait pas prévu, c'était l'angle étrange qu'allait prendre sa cheville en se réceptionnant dans la neige en chaussures de soirée. Aussi, quand elle entend un craquement sinistre à ce niveau-là, il ne fait aucun doute que c'était une mauvaise idée. D'autant plus qu'elle entend immédiatement des éclats de voix. Il y avait bien des gardes, finalement, deux pour être exact, et ils se précipitent vers elle, armes dégainées. Ils se calment en apercevant une femme de bonne famille comme peut l'être Dame de Saubannes, mais commencent immédiatement à poser des questions quelque peu gênantes.

    « D'où sortez-vous, madame ?
    - Je suis tombée.
    - Tombée d'où ?
    - Bah de là, je suis tombée, dans la neige.
    - Regarde, y'a la fenêtre ouverte chez le patron.
    - C'est vrai ça ! Vous avez sauté de la fenêtre du patron ?!
    - Pas du tout.
    - Pourtant, vous êtes exactement sous la fenêtre du patron, vous êtes tombée, et vous êtes bien trop peu habillée pour ne pas cacher quelque chose.
    - Alors, je peux tout expliquer... En fait, je me suis perdue dans le tripot, j'ai fini par arriver dans le bureau de votre patron, visiblement, puisque vous dites que c'est de là que j'arrive, et comme la porte s'est refermée sur moi, j'ai été obligée de sauter par la fenêtre.
    - Donc vous venez d'avouer que vous étiez dans le bureau et que vous avez sauté par la fenêtre alors que vous m'avez dit que non, juste avant. Ça cache quelque chose. Dites nous tout, mademoiselle.
    - Quoi ?! Vous n'avez pas le droit de me parler de la sorte.
    - Tout de suite.
    - Bon, puisque vous ne me laissez pas le choix... Aidez-moi à me relevez, au moins, vous voyez bien que je suis mal en point... »

    Tendant la main vers les gardes, mais aussi vers la lumière de leur lampe à huile, elle s'empare de la source de cette dernière quand les premiers daignent la remettre debout. Concentrant la lumière dans sa main, elle se sert de ce poing ainsi renforcé, alors qu'ils sont encore surpris par la disparition de la lumière, pour asséner un violent coup de poing dont elle a l'habitude au niveau de la nuque du premier garde.

    Mais, est-ce la douleur de sa cheville certainement cassée qui lui fait perdre sa constance, ou la dureté des muscles des gens de la Forteresse qui le rend plus résistant, en tout cas ça ne semble rien lui faire du tout. Elle se retrouve aussitôt les deux bras dans le dos, maîtrisée par les gardes, dans une position tout à fait inconfortable dans laquelle elle ne s'est jamais retrouvée. Son visage ainsi forcé vers le ciel, elle aperçoit la fenêtre par laquelle elle est tombée, et un peu plus loin, le regard reconnaissable de Calixte, à une autre fenêtre.

    Il reste donc une chance de s'en sortir, si Calixte la sait en position de faiblesse. Retenant sa respiration, elle aplatit au maximum son ventre pour permettre aux documents de glisser plus bas dans son décolleté et ainsi mieux les dissimuler. Elle papillonne ensuite des yeux, puis relâche toute la pression dans son corps, se laissant s'effondrer dans les bras de l'un des deux gardes, faussement évanouie. Alors que le garde, étonné, la repose sur le sol pour commencer à lui mettre des baffes, elle en est convaincue: le reste est entre les mains de Calixte.


    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Sam 18 Jan 2020 - 0:09 #
    La suite des évènements s’imposa à lui avec le raffut nouveau en contre-bas. Intrigués, Bob et lui s’avancèrent vers la fenêtre, et le sang de Calixte se figea. La bonne nouvelle c’était qu’il avait retrouvé Zahria, la mauvaise c’était qu’elle s’était mal réceptionnée et semblait s’être blessée à la jambe. Et l’action avait attiré l’attention des deux agents qui s’occupaient auparavant de charger – ou décharger – la cargaison de la caravane. Bon, bon, bon. Ça sentait un peu le sapin cette affaire.

    - Il faut que j’aille prévenir maître Shirin, déclara abruptement Bob en tournant les talons. Restez ici Théophan, je n’en aurai pas pour longtemps.
    - Bien sûr, acquiesça Calixte/Théophan qui était toujours très aimable.

    Et ce fut avec la même amabilité qu’il se saisit du porte-manteau à portée de main, et qu’il l’abattit d’un coup sec sur la tête de l’agent. Il était hors de question qu’il laisse Zahria se débrouiller seule avec une cheville en moins. D’ailleurs, la situation au dehors semblait tourner au vinaigre. Les deux agents, coriaces, n’étaient ni convaincus par les propos de la jeune femme ni par ses charmes. Il fallait reconnaître que maitre Shirin savait qui embaucher. Avisant le parcours qui lui permettrait de descendre en sécurité et en discrétion de son étage, Calixte grimaça à l’échec de l’attaque de sa mentore. En infériorité numérique et avec une blessure la gênant dans ses mouvements, sa tentative s’était lamentablement brisée sur les muscles entraînés de l’un des hommes.

    Il ouvrit la fenêtre et inspira un bon coup. Allez, ça allait le faire. Il avait déjà fait plus compliqué et plus risqué – comme combattre des centipèdes géants dans les profondeurs des montagnes – le plus dur était de se lancer. Ou peut-être de calculer son élan. Il n’aurait su dire comment il s’y était pris, mais Calixte heurta de plein fouet la balustrade du balcon, positionna mal ses mains, s’emmêla les pieds, puis glissa, glissa, et glissa. Pour finir mollement pendu par les barreaux de la rambarde, le corps pendouillant dans le vide. Si l’action ne s’était pas déroulée aussi rapidement, il aurait profité de son pouvoir pour s’éclipser dans le métal, et réapparaitre sereinement et silencieusement sur le balcon. Mais il était déjà bien trop tard, et il pouvait entendre sous lui les deux agents s’écriant. Bien, bien, bien.

    - Heuum. Au secours ? lança-t-il à l’adresse des deux hommes en espérant, à défaut d’autre chose, faire diversion pour Zahria.
    - Sautez, je vais vous rattraper, lui indiqua l’un des agents alors que le second restait obstinément avec le corps semblant inanimé de l’espionne.

    Jetant un regard aux alentours, Calixte se dit que l’option était jouable, et que de toute façon il n’en avait pas trente six milles. Ses mains lâchèrent les barreaux, et il tomba droit dans les bras de l’homme qui amortit sa chute de ses bras, puis de son corps. Puis qui le plaqua par terre.

    - Eeeh, protesta Calixte/Théophan en recrachant la bouchée de neige qu’il venait de prendre.
    - D’où tu viens ?
    - Heuum…
    - De la fenêtre ouverte là-haut ?
    - P***** mais c’est quoi cette lubie nouvelle de sortir par les fenêtres.
    - J’étais curieux…
    - Ouais, bien sûr qu’t’étais curieux. Et elle, c’est ta pote ?
    - Pas exactement non, c’est un peu compliqué…
    - Ouais, ouais, ouais. Allez, passe tes mains derrière, là.

    On lui lia les mains avec une simple écharpe – visiblement l’échappée folle de deux espions n’avait pas été prévue dans leur programme – et il fut remis debout d’un mouvement brusque. La neige avait commencé à imbiber ses vêtements, et le froid s’insinuait en lui. Ainsi qu’un doux sentiment de panique. Il jeta un coup d’œil à la silhouette inanimée de Zahria, et fut soulagé de constater – il la connaissait maintenant suffisamment pour s’en rendre compte – qu’elle était encore bien consciente. Le second agent l’avait soulevée dans ses bras pour pouvoir la transporter. Une porte s’ouvrit brutalement, et un nouveau lot d’agents en sortit précipitamment. Malgré le fait qu’il ait assommé Bob, le boucan avait dû suffisamment attirer l’attention pour que la nouvelle se diffuse aux oreilles de ceux gérant la sécurité. Voire même du maître Shirin.

    - On prend le relai, indiqua un des nouveaux-venus. Retournez à votre poste.

    Le corps de Zahria passa dans une autre paire de bras, et d’une pression sur l’épaule on intima à Calixte de suivre le mouvement. Ils repénétrèrent dans la bâtisse, fermement escortés, mais cette fois-ci ils empruntèrent des escaliers en pierre semblant mener aux sous-sols. L’espion grimaça. Rien de bon n’arrivait jamais dans les caves de ce genre d’endroit. La décoration chic avait laissé place à quelque chose de bien plus froid et austère. Fonctionnel et impersonnel. Ils n’allèrent pas tellement plus loin, et Calixte s’efforça de mémoriser le chemin qu’ils avaient emprunté. Malgré la tournure malheureuse des évènements, il ne perdait pas espoir de pouvoir s’échapper à un moment ou un autre. Poussant une dernière porte, le groupe de quatre agents amenèrent les deux espions dans une salle lugubre, humide et froide. Et ce malgré la large cheminée trônant derrière… derrière maître Shirin. Assis dans un fauteuil, sobre comparé à ceux des salles de jeux, il faisait face à une table en bois sombre qui avait été dressée pour un repas. Des mets travaillés étaient posés sur le chemin de table, et la vaisselle aurait pu servir dans une maison noble.

    - Détachez-le, indiqua-t-il impatiemment à ses hommes. Et installez-les.

    L’écharpe nouée à ses poignets lui fut ôtée, et Zahria fut placée avec douceur dans un fauteuil perpendiculaire à celui du maître. Calixte fut invité à s’assoir en face de sa camarade, de manière telle qu’ils étaient ainsi de part et d’autre du patron du tripot. Avec un frisson, l’espion nota que de larges tâches de sang plus ou moins anciennes s’étaient incrustées dans le bois de la table. Des couteaux avaient été mis à leur disposition, mais il n’osait pas amorcer un mouvement vers ces armes potentielles. Le regard perçant de maitre Shirin l’en dissuadant.

    - Bienvenue à ma table, déclara l’homme de sa voix grave.

    Et quoi, après ? Allaient-ils simplement partager le pain puis se taper la bise ? Quelles étaient les intentions du patron du tripot autour de cette invitation étrange dans ce contexte particulier ? Allait-on les torturer en les faisant saliver devant de bons petits plats ? Sous la table, les pieds de Calixte pouvait toucher ceux de Zahria, mais en l’absence de nappe autre que le chemin de table, cela restait à la vue de tous. Les quatre agents avaient visiblement consigne de rester, car ils se tenaient droits aux coins de la pièce.

    - … merci ? … peut-être puis-je me permettre de vous demander le menu ? croissa l’espion.

    Le sourire que lui renvoya maître Shirin n’avait rien de bon.


    Résultat des dés 00 :
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Ven 24 Jan 2020 - 20:36 #
    Se frottant la cheville, qui semble être définitivement foulée, Zahria attend la sentence. Sa robe légère ne laissera pas longtemps les documents secrets, si on décide de la fouiller, et il n'y a plus personne pour les sortir de là. S'ils sont ici, c'est certainement que l'alarme a été donnée, et que maître Shirin sait que ses documents précieux ont été dérobés. Par respect pour leurs alias, ils sont encore traités comme des nobles, mais ça risque de ne pas durer. Il faut qu'elle les sorte de cette situation. En face d'eux, le maître semble attendre. Des explications quant à leur étrange comportement, certainement. Après un petit regard effrayé lancé à Calixte, histoire d'appuyer sur la corde sensible d'un homme qui ne laissera pas une pauvre noble dans cette situation, elle entreprend le conte qu'elle s'est fait dans sa tête.

    « Vous l'avez attrapé ? »

    Le regard surpris du maître lui indique qu'elle tient le bon bout. C'est le moment de tirer de toutes ses forces.

    « Qui donc ?
    - L'homme en noir ! Celui qui vous a volé !
    - De quoi parlez-vous ?
    - Il m'a prise en otage, j'ai eu si peur... J'ai tenté de le raisonner, mais il n'y avait rien à faire ! Et puis je pensais qu'il allait me faire... du mal...
    - Qui était cet homme ?
    - Je ne sais pas, je ne le connaissais pas ! J'allais sortir du carré quand les lumières se sont brusquement éteintes, et il m'a attrapée, sa main devant ma bouche pour m'empêcher de crier ! J'ai tenté d'alerter vos gardes, mais ils ne nous ont pas vus, ces imbéciles ! Il m'a forcé à reculer, et quand j'ai menacé de crier, il m'a assommé. Quand je me suis réveillée, nous étions dans votre bureau, et venait de sauter par la fenêtre ! La porte était fermée, j'ai appelée à l'aide mais personne ne m'a entendue, alors j'ai sauté et vos gardes n'ont pas voulu me croire...
    - Vous ne teniez pas du tout ces paroles face à mes gardes, apparemment.
    - J'étais sonnée, maître Shirin ! Je venais de me faire kidnapper, assommer, et j'avais sauté par la fenêtre ! Cet homme avait brouillé mon esprit, comme par magie, son pouvoir devait être lié à de la manipulation mentale...
    - Et vous, monsieur, pourquoi avez-vous assommé Bob et sauté par l'autre fenêtre ? »

    Bob ? Quel nom horrible, ça doit être un surnom. Pendant que Calixte se débat avec sa propre explication, le regard suppliant de Zahria ne quitte pas maître Shirin. Elle le voit bien, il doute de leurs histoires. Est-ce dans sa nature, ou se rend-il vraiment compte qu'ils mentent ? Les espions sont pourtant extrêmement bien entraînés et convaincants, y aurait-il quelque chose d'autre, à part la situation extravagante dans laquelle ils sont été retrouvés, qui le pousse à mettre en doute leurs alibis ?

    Quand on est à la tête d'un trafic comme celui qu'il dirige, il est fort à parier qu'on ne se laisse pas facilement berner, mais elle a l'impression qu'il y a quelque chose d'autre. Quelque chose de... magique. Aurait-il un pouvoir similaire à celui de la reine ? Non, sinon il ne prendrait même pas le temps de les écouter, il saurait depuis longtemps qu'ils mentent. C'est plutôt comme une sorte d'intuition, semble-t-il. Son oeil avisé les scrute tous les deux, l'un après l'autre, et Zahria semble voir une étincelle dans son regard. Voulant changer de position pour mieux l'étudier, elle se pose sur sa cheville, ayant oublié sa blessure, et ce mouvement lui tire un petit cri de douleur pas même simulé.

    « Que vous arrive-t-il ?
    - Je crois que je me suis foulée la cheville en tombant de votre fenêtre, maître Shirin... »

    Un grognement mécontent, puis il appelle l'un de ses gardes à qui il dit quelques mots à l'oreille. Le garde acquiesce, puis vient se placer derrière Zahria. Il tire sa chaise, puis se penche pour qu'elle puisse s'agripper à lui. Elle ne sait pas où on l'emmène, mais tout ceci ne lui dit rien qui vaille. Abandonnant à contre-coeur Calixte avec le maître Shirin, elle se laisse porter par le garde dans les couloirs des sous-sols, remontant légèrement vers la surface. Les documents toujours plaqués contre son ventre, elle respire le moins possible pour éviter qu'ils ne bougent.

    Le garde finit par frapper trois coups à une porte, et elle se retrouve, à sa surprise, dans une espèce de petit cabinet de médecin, où un homme s'affaire auprès de fioles en verre. Il ne se déconcentre même pas quand le garde dépose Zahria sur un petit lit et s'approche de lui, ne daignant lui accorder que très peu d'attention quand il s'adresse à lui à voix basse, hors de portée des oreilles de l'Ombre. Une fois le garde sorti, le médecin continue à s'affairer à ses potions, pour ne finalement lui accorder un regard que plusieurs longues minutes plus tard.

    « Cheville foulée, c'est ça ?
    - Euh... oui... »

    Que fait un médecin dans cet endroit, et sur quoi travaille-t-il ? Il approche sa chandelle du pied de Zahria, et en deux temps trois mouvements, après un rapide examen, lui bande la jambe d'une main experte, et lui tend une canne.

    « Allez, débarrassez le plancher, j'ai autre chose à faire, je dois continuer mon travail.
    - Et, si ce n'est pas trop indiscret... Sur quoi travaillez-vous ? »

    Quand il se retourne vers elle, enfin intéressé, il a un grand sourire. Personne ne semble lui avoir posé la question depuis des lustres.

    « Des potions de lucidité ! Je fais des litres et des litres de potions de lucidité ! J'en ai inventé la formule moi-même, voyez-vous !
    - A quoi ça sert ?
    - A être lucide ! Evidemment ! Quelle question ! Une seule gorgée, et vos sens seront décuplés, votre esprit sera libéré de toute préoccupation, pour ne vous concentrer que sur l'important, le nécessaire ! »

    Et sur ces belles paroles, il s'en enfile une rasade, et se désintéresse de Zahria, qui elle, est piquée de curiosité. Il y avait donc ici plus de choses que ce trafic d'oeuvres d'art. Maître Shirin cache d'autres choses, et l'intérêt du maître-espion n'en sera que renforcé quand il apprendra ce qu'ils ont trouvé ici. Une nouvelle potion, rien que ça. Avant de sortir, la jeune femme décale la chandelle, posée sur un meuble, de sorte à ce que d'ici deux minutes, quand la cire sera écoulée, elle tombe par terre et embrase le tapis au sol. Pas assez pour détruire les potions, suffisant pour créer une certaine agitation faisant diversion pour que Calixte et elle puissent déguerpir...

    Résultat des dés:
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Jeu 30 Jan 2020 - 21:30 #
    Le doute n’aurait pas pu être plus évident dans la voix grave de Maître Shirin, au fur et à mesure que les espions brodaient excuses après excuses. Et pourtant. Ils étaient encore vivants, et globalement pas trop amochés. Et si une certaine tension était encore bien palpable entre les murs lugubres de la pièce, il semblait que les agents postés non loin les observaient plus avec un intérêt poli qu’une envie véritable de les dépecer pour le plaisir de leur patron. D’ailleurs, ledit patron paraissait plus exaspéré par la présence des deux faux nobles que véritablement suspicieux. Tout tenait-il donc à l’apparence, et la force de celle-ci, plutôt qu’à de véritables méthodes sanguinaires de maintien de l’ordre ? Calixte n’y aurait tout de même pas mis sa main à couper, maître Shirin semblait encore tout disposé à le torturer au besoin.

    Un cri ramena son attention sur Zahria, et il grimaça intérieurement. Il espérait qu’elle ne s’était pas trop gravement blessée, d’abord parce que ça limiterait pas mal leur champ d’action, et surtout parce qu’il ne lui souhaitait pas de souffrir. Le patron du tripot fut aussi interpellé, et il s’empressa de questionner la jeune femme. Après quelques explications, l’espionne fut évacuée de la pièce humide et Calixte prit sur lui de ne pas suivre d’un regard inquiet la silhouette de sa mentore emmenée il ne savait où. Lorsque la porte claqua, il se rendit compte qu’il était à présent en tête à tête avec maitre Shirin. Parfait. Lorsqu’il avait imaginé le déroulé de la soirée, il s’était éventuellement représenté cette éventualité, mais dans des dispositions complètement autres. Si le Maître-Espion avait vent de leur fiasco, il écorcherait vifs ses deux espions. Enfin, encore fallait-il qu’ils s’extirpent du lieu.

    - J’entends que tout cela vous paraisse en effet intimidant, reprit l’homme à la voix grave en reposant son regard acéré sur Calixte. Et que ce sont des complications que vous n’aviez pas prévues. Mais voyez-vous, elles n’étaient pas non plus prévues sur mon planning ; vous comprendrez que cela… m’agace, continua-t-il d’un ton effectivement court. D’autant que je perçois qu’il reste encore des parts d’ombre dans vos explications.

    Les yeux de maitre Shirin s’étaient reposés sur les mets disposés sur la table, et ceux de l’espion suivirent instinctivement le mouvement. Était-ce lui ou les fruits posés devant lui avaient un peu changé de couleur ? La pénombre de la pièce rendait l’examen de ceux-ci impossible de manière discrète, et il profita du personnage de Théophan pour se pencher ostensiblement. Oui, les raisins développaient peu à peu une étrange couleur bleutée. Est-ce que…

    - Est-ce que… ?

    La porte s’ouvrit à la volée, et l’agent Bob pénétra dans la pièce avec détermination. Calixte se dit qu’il était vraiment dans le purin jusqu’à la pointe de ses cheveux.

    - Monsieur, salua l’agent. Nous avons retrouvé les traces de l’homme s’étant introduit par effraction et ayant attaqué votre hôte, Dame Saubannes.

    Alors que maitre Shirin se redressait sur son siège, intériorisant la surprise à ces propos – parce qu’il était à peu près certain que Zahria n’avait pas vécu la moitié de ce qu’elle avait avancé au patron du tripot – mais pas son soulagement, Calixte/Théophan s’exclama :

    - Bob ! Comment va votre tête ?
    - Mieux, merci Théophan. Il semblerait qu’il se soit introduit au niveau des bureaux, nous ne savons pas encore exactement ce qui a été dérobé, continua Bob suivant l’ordre de son supérieur de poursuivre.
    - Où est-il ? demanda d’un ton impérieux maitre Shirin en se levant avec énervement.
    - Les traces partent vers le sud-est, un peu au-delà du fleuriste « Fol’phiatri », vers…

    La main sèche du patron du tripot le coupa
    .
    - Une équipe est partie pour l’intercepter, termina Bob en éludant le lieu visiblement sensible.

    Maître Shirin se tourna vers Calixte, et ce dernier put lire dans son regard une détermination froide qui le fit frissonner. Cet homme aurait pu décider de lui faire cracher ses secrets par la violence, s’il l’avait voulu.

    - Théophan, je regrette que vous ayez dû subir les affres de cette affaire. Bob va s’occuper de vous pour la suite.

    Dans un claquement de veste, maitre Shirin fit à nouveau volte-face, et d’un pas vif quitta la pièce, les gardes sur ses talons.
    Calixte adressa un regard prudent et interrogateur à l’agent solitaire lui faisant face.

    - Vraiment, comment va votre tête ? répéta-t-il avec une politesse circonspecte.
    - Elle a connu des jours meilleurs, lui répondit l’homme avec une certaine amertume. Fort heureusement pour vous, vous avez des amis bien placés. Et qui ont un intérêt à lancer une certaine agitation au sein du lieu.

    Suivant l’invitation de Bob à le suivre, Calixte jeta un dernier regard aux mets avant de se lever. Les raisins étaient redevenus d’un vert clair. Etrange.
    Dans les couloirs sombres et humide du sous-sol, ils ne croisèrent personne. De nombreux bruits de pas leur parvenaient néanmoins de l’étage supérieur.

    - Comment avez-vous su pour… ?
    - L’agent ayant mené Dame Saubannes au médecin.

    Ah.

    - Ah. … On va chercher Dame Saubannes ?

    Bob ouvrit une porte, et Calixte eut sa réponse. Il nota néanmoins que l’agent était revenu sur une certaine réserve. Était-ce le lieu qui l’incitait à choisir ses mots avec parcimonie, ou leur passif brutal commun ? Qu’importe. Pénétrant à la suite de Bob, l’espion posa un regard soulagé sur la silhouette de Zahria.

    - Je vous récupère Dame Saubannes, docteur… votre tapis prend feu !

    Ah oui, tiens. Le médecin qui n’avait pas cillé à leur entrée, sursauta soudainement, et chercha de quoi éteindre les flammes tout en glapissant.

    - Mes travaux ! Mes formules innovantes ! Oust, oust, oust ! Des années que je réclame des conditions décentes de travail ! Mes travaux !!!

    Alors que l’homme mettait enfin la main sur des bassines d’eau croupie, Bob – visiblement peu inquiet ou peu intéressé par la suite des évènements – prit le bras de Zahria pour l’aider à marcher. Intrigué par les propos du médecin, après un dernier regard prudent à la ronde, Calixte attrapa sur la paillasse quelques petites fioles qu’il glissa discrètement dans sa veste. Alors que le médecin pestait toujours contre un environnement peu propice au développement de la grandeur de ses expériences tout en lançant de grosses brassées d’eau sur les petites flammes, le trio s’en fût dans une indifférence qui ne semblait préoccuper personne.

    Calixte s’était attendu à ce qu’ils rebroussent chemin, mais il n’en fut rien. Bob les mena par de nouveaux corridors, mettant à rude épreuve le sens de l’orientation de l’espion. Après quelques enfilades de couloirs, et un escalier tortueux qui leur donna du fil à retordre avec la patte folle de Zahria, ils débouchèrent sur un vestibule à nouveau décoré de somptueux tableaux. Un cocher les attendait. En dehors des attributs de son métier, il portait le même uniforme que les agents du tripot.

    - Maitre Shirin n’est pas homme à rester sur une erreur, fit Bob en glissant sa main dans l’une des poches internes de sa veste. S’il devait vous seoir de passer une soirée moins péniblement mouvementée en sa compagnie, les portes vous sont ouvertes.

    Il laissa dans les mains des espions deux cartes avec un dessin abstrait dessus, desquelles Calixte pouvait sentir une magie à l’œuvre.

    - Un laisser-passer, expliqua sommairement Bob. Ils sont attendus chez Dame Thylone, continua-t-il à l’adresse de l’autre agent qui passa à son tour un bras sous celui de Zahria.

    Visiblement, la soirée n’était pas finie.



    Résultats des dés:
    Zahria AhlyshOmbre
    Zahria Ahlysh
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    Mar 4 Fév 2020 - 11:25 #
    Assise dans la diligence avec Calixte, à l'abri des oreilles pour la première fois de la soirée, Zahria se détend enfin. Les yeux plantés dans ceux de son frère de coeur, elle lui sourit, se voulant rassurante. S'ils ne savent pas pourquoi madame Thylone les réclame, ils ont tout de même réussi leur mission. Elle sort d'ailleurs les documents, quelque peu froissés, de son décolleté, d'un air triomphant.

    « Tiens Cal, je te les confie, c'est un miracle qu'ils ne les aient pas découverts sous ma robe. Je sais pas ce qui nous attend pour le reste de la soirée, mais t'es en meilleur état et t'as plus de cachettes sous ton costume que moi. »

    Alors qu'il s'en saisit, encore suspicieux, Zahria lui pose une main sur l'épaule.

    « On a réussit, Cal. On en est sortis, on a les documents, et malgré l'interrogatoire, maître Shirin n'a aucune preuve que nous ne sommes pas qui nous avons dit être. Dès qu'on arrive à sortir de madame Thylone, tu te rends à la Capitale pour ramener les documents au maître, moi je vais rester ici pour soigner ma jambe et tenir mon rôle de Dame Saubannes au manoir. Ne t'inquiète pas, ça va aller. »

    Et se remémorant la mission à la ville aquatique d'il y a quelques années, elle ajoute quelques mots en riant.

    « On a fait pire que ça, quand même. La course-poursuite sous l'eau à dos de thogosus c'était quand même autre chose, là on a bien failli se faire arracher la tête par le maître ! »

    Bizarrement, l'idée de se faire décapiter par leur patron ne semble pas réjouir Calixte. Etonnant. C'est à ce moment que la diligence s'arrête enfin, et le cocher descend. On entend ses pas crisser sur la neige alors qu'il se dirige vers la porte. Reprenant une position plus respectable, Zahria lance un dernier clin d'oeil encourageant à son protégé.

    « Allez, hauts les coeurs, c'est bientôt fini. En plus j'ai entendu dire que le maîre était sur le point de prendre sa retraite, à priori les vieux c'est plus mou, il va pas nous punir. »

    La porte s'ouvre alors que le visage de Zahria redevient celui d'Hemah Saubannes, hautaine et naïve à la fois. Le cocher l'aide à descendre et à faire les quelques pas jusqu'à la porte, où ils sont pris en charge par un nouveau serviteur les conduisant à un petit salon où les attend dame Thylone, tirant de grandes lattes d'une magnifique pipe en bois ouvragée. Elle les invite à s'asseoir sur de confortables fauteuils dans lesquels ils pourraient facilement s'assoupir après la soirée qu'ils viennent de passer, et après leur avoir offert du thé, des biscuits, et échangé les banalités d'usage, elle leur pose enfin la question qui semblait la démanger depuis leur arrivée.

    « Alors, qu'avez-vous vu là-bas ? »

    Les espions restent interdits un instant, sans savoir vraiment ce qu'ils doivent lui répondre. Comme pour les encourager, dame Thylone leur pose d'autres questions d'un air avide.

    « Qu'est-ce qu'il cache, ce filou de Shirin ? Il y a quoi, dans ses caves, quel est le secret de sa richesse ? Il est arrivé à la Forteresse depuis quelques années, et s'est emparé de tout, il est devenu puissant en un clin d'oeil, et les cristaux semblent lui couler de tous les pores. Je veux savoir, j'exige de savoir ce que vous avez vu, quel est son secret, comment je le fais sombrer ? »

    Oh. C'est donc de ça qu'il s'agit. Une petite rixe entre nobles. Elle n'a aucun doute sur leurs couvertures, elle veut juste savoir ce qui s'est passé dans les caves de maître Shirin. Quelle aubaine. Zahria lui sort à peu près le même discours qu'à Shirin, lui parle rapidement d'un médecin travaillant sur des solutés inconnus, mais elle ne s'attarde pas sur la question. Calixte aussi reste vague, mais ils nourrissent suffisamment dame Thylone pour qu'elle soit satisfaite et se sente pousser des ailes.

    L'entrevue dure encore une bonne demie-heure, avant que leur hôte ne s'aperçoive de leur fatigue et insiste pour les faire dormir dans ses chambres d'amis. Les espions finissent par accepter, et avant de passer la porte de sa chambre, Zahria lance un sourire à Calixte, qui ouvre la sienne. Elle sait qu'il ne sera plus là à son réveil, qu'il va se lever à l'aube pour retourner à la Capitale. Et elle lui transmet dans ce sourire toute la confiance qu'elle a en lui, le remerciant pour la soirée, et le félicitant pour ses prouesses. Il est capable de comprendre tout ça, et le sourire qu'il lui lance en retour réchauffe le coeur de Zahria.

    Rien de tel qu'une assignation avec Calixte, pour sûr.

    Résultat du dé:
    Contenu sponsorisé
    Informations
    Re: [Assignation] Poker Menteur
    #