Lorsque ses mains se posèrent sur ses joues pour lui tourner la tête, Jaina sentit des papillons volés dans son estomac, mais ce n’était pas tout. Celui-ci avait évoqué la possibilité qu’il la perdre pour toujours. Il n’avait pas utilisé un propos impersonnel, mais bien le « je » vais te perdre. Qu’est-ce qu’il voulait insinuer? Est-ce que c’était toujours dans le domaine de la blague. Lorsqu’elle sentit la chaleur de son front contre le sien, la demoiselle sursauta ouvrant grand les yeux. Le voir si proche d’elle réveilla des souvenirs des souvenirs. Elle pouvait sentir son souffle chaud sur sa peau, son odeur enivrante pénétrer ses narines. Jaina déglutit péniblement tenta de retrouver la voix pour lui répondre. Elle ne pouvait plus faire semblant, car elle en avait complètement perdu les moyens. Ce dernier l’avait mise dans une situation bien compliquée et elle était à deux doigts de craquer.
Elle s’était mordillé la lèvre un bref instant alors qu’elle l’observait toujours. Ce fut plus fort qu’elle et cette dernière leva une main tremblante pour caresser délicatement sa joue glissant doucement, par la suite, le revers de son index avant de saisir sa chevelure de son côté droit qu’elle logea derrière son oreille. Le silence de la demoiselle voulait dire bien des choses, mais l’envie de se lever un peu pour lui voler un baiser planait fortement dans son esprit, mais elle tint bon. D’ailleurs, elle réalisa ce qu’elle venait tout juste de faire et son visage semblait transparaître la gêne. Sa main s’était vite retrouvée sur le sol, alors qu’elle avait esquivé ce dernier afin de se rasseoir.
- Hey non!...ha…ha, c’était une blague, je ne suis pas morte!
Jaina sentait son cœur battre à tout rompre et elle devait trouver un moyen de le calmer et rester coller à ce dernier ne l’aiderait pas. Ce qui se passait dans sa tête était bien compliqué. Elle ignorait toujours ce qu’elle ressentait pour lui, mais elle ne pouvait plus nier l’attirance qu’elle éprouvait envers ce dernier. Le fait de ne jamais avoir vécu de relation amoureuse compliquait aussi les choses, mais bon, il fallait bien un début à tout et est-ce qu’elle se voyait vraiment aux côtés de ce dernier? Et s’il se lassait d’elle ou s’ennuyait en sa présence. Enfin, est-ce qu’il ressentait quelque chose pour elle. Jaina secoua la tête tout comme sa robe. Ce n’était pas le moment de penser à cela, puisque cela ne l’aidait pas du tout à sa cause. Elle prit une grande inspiration avant d’expirer, puis elle se remit sur pied.
- J’espère que tu ne m’en voudras pas d’avoir fait cette blague et encore moins de ne pas t’avoir laissé te venger.
Intérieurement, une petite voix lui disait de le laisser faire, mais une autre lui disait de faire gaffe, car elle ne savait pas si elle allait résister davantage. Elle ne voulait pas se montrer inappropriée avec Arthorias…
La situation était devenue compliquée, compliquée car si tout était partit sur une plaisanterie, Arthorias sentait que son corps voulait plus qu'une simple plaisanterie. Et avoir la main de la jeune femme contre sa joue avait fait accélérer son cœur, ce dernier battant à tout rompre alors que leurs lèvres étaient bien trop proche pour sa raison. Il n'aurait fallu qu'une flexion de bras, voir moins pour qu'ils s'embrassent, et le cours laps de temps qui passa fut équivalent à de longues minutes, ou les deux yeux du jeune homme étaient braqués dans ceux de Jaina, comme si ces derniers détenaient une vérité primordiale.
Son corps semblait chauffer doucement, et une étrange sensation d'urgence montait en lui. Quelque part en lui, il mourra d'envie de s'emparer de ses lèvres, les souvenirs affluant de plus en plus.
Mais heureusement pour tout les deux, elle interrompit cette attraction, lui redonnant soudain le sens des réalité.
L'officier réalisa soudainement qu'il n'avait pas reprit sa respiration et le vide de ses poumons lui fut rappelé doucement. Inspirant un grand coup il se remit à sa position initiale, sentant ses oreilles chauffer. Arthorias se sentait étrange, et même son corps semblait avoir des réactions qu'il ne contrôlait pas.
Mais pour se voiler la face, il répondit par un petit rire
-Bon tant mieux, je ne tiens vraiment pas à ce que tu disparaisse...
Et il parlait bien dans le sens personnel du terme. Pas question d'être le capitaine ici... il était lui même... Juste Arthorias. Aussi sensible soit il.
L'imaginer disparaître ainsi était... cruel, et son cœur se serrait à cette simple pensée, secouant la tête il tenta de passer à autre chose. Et fort heureusement Jaina se remit sur ses pieds pour l'aider à sortir de ce rêve dangereux.
Se levant à son tour, il se frotta l'arrière de la tête en rougissant.
-Je suis bien incapable de t'en vouloir pour quoi que ce soit Jaina, mais je ne désespère pas d'avoir ma vengeance, je suis tenace !
Même si là ce qu'il voulait, c'était précisément la prendre dans ses bras pour l'embrasser, mais elle méritait sans doute mieux que cela, et il apprendrait à faire avec.
Sa résistance était déjà soumise à rude épreuve
Se plaçant dos à elle, il s'adossa doucement contre elle, soupirant avant de finir par dire.
-Parfois j'ai vraiment envie de faire des bêtises pas toi ?
Oui il parlait clairement de ce qu'il pensait, mais peut être qu'en parler aiderait à aller mieux, même si la jeune femme ne comprenait pas clairement ce dont il voulait parler.
Son envie était incompréhensible... mais être impoli et lui demander ça... non c'était impossible... elle méritait sans doute beaucoup mieux, et rien ne lui disait qu'elle n'avait pas trouvé un gentil garde depuis cette nuit...
Il se demandait parfois si elle sentait son cœur battre car pour lui c'était comme un tambour.
-Même si je n'ai jamais osé en faire... par peur sans doute
Le sentir contre son dos la fit finalement sortir de ses pensées puis elle leva légèrement la tête regardant le plafond pensive. Si elle avait envie de faire des bêtises? Oh ça….Elle en faisait toujours, mais de quel genre de bêtise ce dernier voulait parler, car si c’était ce qu’elle pensait, oui…oui, elle voulait en faire. Elle avait envie de le tenir fortement contre elle et de ne jamais le laisser partir, de le garder pour elle, mais elle ne devait pas. Elle ne pouvait pas. Juste à cette idée, son pouls accéléra. Elle pouvait sentir son cœur battre dans ses tempes, mais pas seulement. Elle déposa sa main contre sa poitrine tenta de le calmer en faisant ainsi des exercices de respiration dans le plus grand silence possible. Quand elle se sentit plus calme, elle réalisa qu’elle n’était pas la seule à se sentir ainsi. Leur proximité lui permettait de sentir le rythme de ce dernier dans son dos.
Il put alors la sentir s’éloigner de lui créant ainsi un léger froid alors qu’elle se mettait face à son dos. En effet, elle aussi avait peur. Elle avait peur des conséquences que cela pourrait amener. Avait peur d’aimer et d’être aimer. Jaina avait toujours été seule, sans famille. Même bébé on ne l’avait pas désiré… On avait préféré l’abandonner devant les portes du temple. Si Lucy n’avait pas guidé cette prêtresse jusqu’à elle, elle ne serait peut-être plus de ce monde. Jaina n’avait jamais porté rancœur à qui que ce soit, mais elle craignait que cela ne lui arrive de nouveau. Si sa mère qui l’avait porté plus de 9 mois n’avait pas su l’aimer au point de l’abandonner, qu’est-ce qui empêcherait les autres de recommencer? Elle était grande et capable de se débrouiller seule. Elle n’avait plus besoin de personne… Elle pouvait bien rester seule, non?
Elle observait toujours son dos alors qu’elle sentait les tiraillements dans son estomac. Elle avança d’un pas, puis d’un autre et mit fin à la distance qui les séparait. Son front se déposa entre ses omoplates alors qu’il put voir ses mains se glisser sous ses bras et se loger sur son torse. Son corps tremblait contre ce dernier, bien qu’elle se montre toujours sous son meilleur jour, Jaina semblait être plus fragile qu’elle ne le laissait voir.
- Je….suis désolée, Arthorias. Restons ainsi un moment, je t’en pris. Je…j’étais venue dans le but de te redonner ta clé, car cela me faisait peur. Je ne serais pas restée plus longtemps, nous aurions repris notre vie de Capitaine et Subordonnée, mais te voir dans cet état m’a fait perdre tous mes moyens. Mon cœur saignait à te voir ainsi… et rester avec toi, m’éloigne toujours plus de mon objectif initial. Je ne sais plus quoi faire…
Elle froissa son vêtement dans ses poings ne réalisant pas ce qu’elle faisait. Lui parler ainsi lui demandait tout son courage.
- Je me sens mal de me sentir ainsi alors que je ne devrais pas. Je n’ai pas le droit, pas aujourd’hui, mais j’ai peur de faire une bêtise que je pourrais regretter. Je me dis que je devrais rester seule, retourner dans mon cocon, car cela fait moins mal que cette torture...
Lorsque la jeune femme commença à s'éloigner, Arthorias eut une sensation de déchirement... Il ne voulait pas qu'elle s'éloigne, il voulait la garder près de lui, pour toujours, ne plus jamais la lâcher.
Et pourtant elle s'éloignait... Créant un grand froid qui lui glaça le dos...
Ce frisson remonta le long de la colonne vertébrale jusqu'à sa nuque, lui donnant un fort sentiment de malaise.
Et ce fut quand l'officier s'apprêta à soupirer qu'il sentit le front de la jeune femme entre ses omoplates, et quand ses mains passèrent sous ses bras, se collant contre son torse, il sentit les papillons se faire violence, emplissant son cour d'une urgence encore jamais connue.
Ses paroles étaient comme un baume apaisant, et à chaque syllabe il sentait son cœur devenir plus léger. Il battait fort et vite, et pourtant il se sentait bien ainsi.
Lentement ses mains montèrent sur celles de Jaina, les serrant doucement alors que de léger picotement se faisaient sentir.
Arthorias ne savait plus quoi penser, et que croire. Il aurait été égoïste de la garder pour lui et peut être inconvenant... Mais comment dire autre chose... Ses sentiments lui hurlaient de la tenir dans ses bras...
-Oui... restons là.... Je....
Il ne trouvait pas ses mots, sentant le corps tremblotant contre le sien. Savoir qu'elle venait à la base pour lui rendre ces clés lui brisait le cœur, et pourtant... intérieurement, il avait le fol espoir qu'elle renonce... qu'elle reste avec lui...
Ses vêtement se virent froissés par la poigne de la jeune femme mais il ne lui en tînt par rigueur... Mieux valait la douleur que l'indifférence.
-J'étais effondré... prêt à arrêter de me battre mais... tu m'as donné une raison de continuer... une raison de survivre.... Je ne veux pas te perdre toi aussi...
Et la simple évocation qu'elle soit seul... ou qu'elle s'interdisait quelque chose suffit à le faire se retourner, pour l'enlacer tendrement, posant la tête de la jeune femme contre son torse. Sans doute, son cœur le trahirait, mais il n'avait pas à lui mentir... Il ne le voulait.
-Jaina... je connais cette douleur... elle est tenace... ronge... mais ce n'en est pas une... c'est....
Le capitaine ne pouvait pas se résoudre à le dire. Il n'était pas prêt. Sa main passait dans ses cheveux, tentant maladroitement de la rassurer. Les mots étaient de toute façon impuissant.
Pourquoi était-ce si douloureux de la sentir aussi mal ?
Peut être que simplement, il ne la voulait pas dans un cocon... Ou alors un cocon qu'il partagerait avec elle.
La chambre était timidement éclairée, mais d'un geste il étouffa la flamme qui maintenait encore un peu de visibilité. Et, reculant doucement jusqu'à être sur son lit, il fit s'asseoir la jeune femme se plaçant à côté d'elle, sans pour autant la lâcher.
-Tu va me détester... surement.... mais....
Un côté de lui la voulait passionnément, un autre voulait la protéger. Dans un dernier mouvement, sa main remit une mèche de la jeune femme derrière son oreille, avant de s'approcher lentement d'elle.
Une lune timide éclairait à peine la scène, et dans une dernière respiration, Arthorias l'embrassa tendrement, sentant presque quelque chose exploser en lui alors que ses lèvres touchaient celle de Jaina.
Coupant sa respiration, il ne resta en contact avec elle que très brièvement, même si quelque chose le poussait à vouloir rester. Son esprit en feu, et sa respiration désormais saccadée.... il craignait tout de même sa réaction
Ses mots prononcés emplirent les yeux de la demoiselle d’eau. Il ne voulait pas la perdre elle aussi et elle l’avait aidé à retrouver une raison de vivre? Elle avait été utile à quelqu’un et voir plus? Elle était heureuse, mais à la fois craintive. Une petite voix en elle ne pouvait s’empêcher de se demander ce qui arriverait plus tard. Quand ce dernier ira mieux, se lassera-t-il d’elle? Après tout, peut-être la prenait-il comme remplaçante? Comme pont face à la guérison? Jaina n’y connaissait rien en l’amour, elle était débutante et tout ce qu’elle avait connu jusqu’à présent s’était un premier baiser et avec ce dernier.
Lorsqu’il se tourna pour l’enlacer de face, Jaina ne put retenir ses pleurs. Elle profita de ce moment pour cacher son visage contre son torse. Elle se laissa aller entre ses bras, bien que cela lui fasse du mal. En ce moment même, elle avait envie de se frapper et pour avoir agit de la sorte. Que pensait-il d’elle maintenant? Peut-être était-il seulement compatissant envers elle. Même lui ne semblait pas trouver les mots pour lui parler.
La pièce fut alors plongée dans le noir n’ayant qu’une faible lueur extérieur pour éclairer la pièce. Jaina releva son visage et se questionna. Pourquoi devrait-elle le détester? Elle ne comprit pas, enfin, si, mais que trop tard. Une fois mise sur le lit et ce dernier à ses côtés, Jaina comprit ce qui allait se passer, mais son corps refusait de bouger. Elle voulait fuir, courir et ne pas se retenir, mais elle resta là, plongeant son regard dans le sien alors que sa main replaçait une mèche derrière son oreille. Que faisait-elle? Celui-ci s’approchait dangereusement d’elle, mais elle ne bougea pas fermant plutôt les yeux. Elle sentit sa chaleur se propager contre ses lèvres bien que cela ne fut que pour instant, mais cela fut assez long pour rendre la demoiselle toute chose. Lorsqu’elle ouvrit les yeux, son visage était rouge et son regard brillait un peu humide de larmes.
- O….oui je te déteste… Je te déteste pour me faire sentir ainsi en ta présence. Je te déteste, car lorsque je pense à toi, tout mon corps s’emballe, ma tête tourne, mon cœur bondit…J’ai l’impression de ne pas reconnaître la personne que je suis. Tu as changé mon monde et tout n’est plus pareil. Je ne cesse de me dire que je devrais quitter cette pièce, mais…
En effet, ses mots pouvaient lui sembler durs, mais c’est ce que cela impliquait de laisser les autres entrer dans sa vie. Elle ne pourra plus suivre qu’une simple ligne droite. Toutes personnes qu’elle rencontrera feront apparaître une nouvelle branche à son parcours lui faisant ainsi faire un détour ou peut-être tout simplement changer de voie. Après tout, elle n’avait pas prévu de devenir garde royale et pourtant la voici, et ce grâce à ce dernier qui l’avait recruté.
Enfin, si elle n’avait pas terminé sa phrase, c’était dans un but précis. La demoiselle ne l’avait pas quitté du regard un seul moment et s’était rapprochée de ce dernier malgré leur proximité. Il pouvait sentir le souffle chaud de sa respiration contre son visage puis ses lèvres contre les siennes. Ce baiser était à la fois salée due aux larmes qui avait quelque peu coulé, mais aussi doux, mais à la fois résolue. Elle y mit fin un instant après.
- Je ne le fais pas et je me sens faible… Je ne veux pas que les choses soient précipitées, mais je ne peux m’empêcher de vouloir rester ici bien que je ne pense pas que cela soit une bonne idée.
Comment trouver les mots ? Arthorias était aussi perdu qu'elle même s'il connaissait ce sentiment. Néanmoins connaître la cause d'une avalanche ne suffisait pas a l'arrêter et il était autant soumis aux aléas de ses sentiments qu'elle. Le capitaine s'en voulait... Il était sensible sous son armure, plus soumis a ses propres émotions que bien des gens..
Et présentement ces derniers semblaient en compétition pour lui faire perdre la raison.
Jaina avait des mots durs mais il comprenait... Terriblement même. Son monde c'était effondré avec le départ de Rebecca, elle avait creusé un trou sanglant dans son cœur... Mais son chemin en avait été considérablement simplifié il n'avait plus que son travail et avait été presque heureux de pouvoir se noyer dedans.... S'oubliant...
Et maintenant Jaina avait renversé même ce simple fait
-Je suis navré... J'aurai préféré... que tu ne ressente pas tout ça... que ta vie soit plus simple... mais.... la vérité....
Je suis dans le même état... alors que je ne devrais pas.... je sens quelque chose qui me brûle... qui m'attire vers toi... chaque fois qu'une image de toi me traverse.... j'en perd la raison.....
Pour autant.... je ne peux pas me résoudre à te laisser partir.... ce serait sans doute pire....
Il s'en voulait atrocement, ayant l'impression d'abuser de son traumatisme.... Et c'était sans doute le pire pour lui. Se sentir aussi faible lui avait été étranger. L'officier commandant à la garde se devait d'être inflexible, une muraille solide sur laquelle ses hommes devaient pouvoir compter.
Mais ici.... avec elle.... il n'était pas une muraille, il était Arthorias, aussi effrayé qu'un enfant.
Le second baiser, sembla presque lui brûler les lèvres, mais là ou aurait du se trouver la douleur, il n'y avait qu'une étrange sensation de bien-être. Ce désir le consumait atrocement, le faisant toujours vouloir plus.
Le goût des larmes de la jeune femme resta sur ses lèvres pendant un petit moment... Un petit moment ou il resta interdit, luttant contre lui même pour ne pas se ré-effondrer. Sa gorge se nouant doucement.
Il voulait l'aider... mais comment trouver les mots juste ?
Prenant une grande inspiration, il l'attira à lui, sa main essuyant ses larmes dans un geste réconfortant. Plaçant sa tête à nouveau contre son torse, il lui caressa doucement les cheveux, parlant à voix basse.
-Je me déteste aussi.... t'infliger tout ça.... comme si tu étais ma prisonnière.... Ce n'est pas ce que je voulais mais.... Je ne veux pas te laisser partir ainsi.... je.... tu es précieuse Jaina.... un diamant, une pierre taillée à la perfection.... Et je ne veux rien précipiter non plus.
Néanmoins.... mes sentiments me hurlent de ne pas te laisser partir... Je ne peux pas...
Tu n'es pas venu pour ça... et pourtant...
Et pourtant la laisser partir l'aurait sans doute autant fracturé qu'avant... Son parfum l'enivrait d'autant plus et sentir son visage chaud contre lui... Finalement une larme e mit à couler de nouveau, puis une autre, son esprit finissant par renoncer à contenir tout ce qui couvait.
-C'est un sentiment cruel.... qui détruit la raison... et pourtant... même si je le sais, je n'arrive pas à m'en défaire et je ne veux pas.... il me maintient en vie...
Relevant doucement le visage de la jeune femme vers lui, il parvint à lui offrir un sourire, bien que cerné de larmes, son pouce caressant tendrement sa joue. Un si beau visage n'aurait pas du être ainsi... et savoir que c'était de sa faute.... cela lui brisait tout de même le cœur
-Je ne peux rien t'ordonner, si tu veux partir.... je ne pourrais te retenir...
Mais si tu veux bien rester... je ne t'en demanderai pas plus.... t'avoir ici, près de moi.... c'est plus que je n'aurai jamais pu espérer.
Plus bien sur, car si on lui avait dit que la belle Jaina aurait été dans ses bras, alors que sa vie s'écroulait, l'empêchant de basculer dans une spirale autodestructrice, que son visage angélique lui donnerait une raison de continuer, et referait battre son cœur brisé.... Il aurait sans doute rit.
Mais il ne riait pas, ce même organe cassé c'était remis à fonctionné, pour elle.
Il la serrait doucement contre lui, comme pour se prouver qu'elle était bien réelle et qu'il ne rêvait pas. Sans doute pouvait elle sentir les battement erratique de son cœur, les tremblement dans son corps, ou les trémolo dans sa voix.
Il était un garde, un défenseur inflexible depuis sa plus tendre enfance, mais il était ici une forteresse à la herse levée, sans garde ni défense, à la merci du moindre coup
Encore une fois, elle se retrouvait dans ses bras collés contre lui. Jaina passa ses bras, malgré tout, autour de sa taille pour se lover contre lui. La culpabilité la prit alors aux entrailles, car l’entendre dire qu’il se détestait lui fit du mal. Elle avait été dure avec ce dernier, mais elle n’aurait pas du loin de là!
- Non! Ne dis pas cela, ne te déteste pas. Tu n’y peux rien, c’est moi le problème. Je ne suis pas aussi précieuse que tu ne peux le croire. Je ne suis pas parfaite. On a tous une partie sombre en soi et c’est cette dernière qui me pousse à fuir. J’ai juste l’impression de mal agir, de profiter de la situation. Je ne devrais pas être ici, ça n’aurait pas dû être moi qui soit ici ce soir, mais n’importe qui d’autre. J’ai l’impression d’affecter ton jugement et que le mien aussi l’est.
Lorsqu’il avait relevé son visage pour lui sourire, Jaina put y voir les larmes sur ses joues. Il avait essuyé les siennes et maintenant elle l’avait fait pleurer de nouveau. À croire que ce soir, ils étaient tous les deux dus pour se laisser aller. Dire la vérité et parler sentiment avaient souvent ses côtés négatifs, mais ils en sortiraient que plus fort. Après tout, s’ouvrir à quelqu’un était bien plus difficile que de porter un coup, parfois plus douloureux, mais c’était un signe de confiance. Enfin, parfois ce n’était pas toujours tout rose, comme présentement.
Jaina se remit alors droite et l’attrapa par la main qu’elle garda dans la sienne devant elle. De son pouce, elle caressait doucement sa peau dans un geste plus réconfortant. Elle lui avait promis rester ici pour la soirée, alors c’est ce qu’elle allait faire, mais voilà…
- Non je ne partirai pas, pas ce soir. Je t’ai promis de rester ici et si ma présence peut t’aider à aller mieux, alors tant mieux, mais je ne dois pas devenir ta seule source de bonheur. Nous devons apprendre à être heureux par nous-mêmes, car compter sur une seule personne n’a rien de saint. Je ne pourrai pas toujours être là…et je ne peux t’aider à trouver ce qu’il te faut, car c’est un travail que tu dois faire par toi-même.
Avec tout cela, ils n’avaient toujours pas mangé, mais avoir parlé ainsi avait grandement aidé Jaina. Elle avait l’impression d’avoir retrouvé ses esprits et d’avoir de nouveau une tête sur les épaules. Ses pensées étaient plus claires et elle pouvait maintenant agir normalement.
- Je suis désolée d’avoir causé cette situation, mais je pense qu’il fallait vraiment en parler et je ne pouvais plus fuir ce moment.
Alors que Jaina rejetait une fois de plus la faute sur elle, Arthorias secoua doucement la tête, prenant la tête de la jeune femme entre ses mains, parlant d'un ton doux, mais des plus sérieux.
-Non.... je refuse que tu te sente coupable de quoi que ce soit... Rien n'est ta faute, tu es bien trop dure avec toi même...
Tout cela à commencé bien avant... c'est juste... que je pensais pouvoir le combattre mais non...
Combattre l'amour sous sa forme la plus pure était impossible, c'était comme tenter d'arrêter la pluie de tomber, ou le vent de souffler. Doucement, il commençait à accepter ce fait, le fait de ressentir quelque chose pour elle.
-Tu n'affectera pas mon jugement... C'est presque une coïncidence tout cela... Je suis.... enfin....
Il n'osait pas pour autant le lui dire, ni même lui expliquer que cette sensation brûlante n'aurait pas changée, même s'il avait été très bien.
Mais comment lui dire ?
Cela dit il eut une petite bouffée d'espoir quand elle annonça ne pas partir pour la soirée, cela lui permettrait au moins de rester quelques temps avec elle.
L'écoutant attentivement, il prit une petite respiration avant de lui répondre.
-Je comprend oui... cela dit... je ne tiens pas à ce que tu pense.... enfin que tu te dise que tu profite de la situation...
Prenant la main qu'il avait dans la sienne, il la posa sur son cœur, ses grands yeux plongés dans ceux de la jeune femme.
-Je ne saurais ressentir autre chose pour toi... c'était le cas avant.... ça l'est maintenant... ça le sera demain.... je... je ferais ce qu'il faut pour ne pas te faire peur....
Si Jaina allait mieux, Arthorias se sentait en demi teinte, psychologiquement, il se sentait mieux, mais était toujours indécis sur comment allait se terminer cette soirée...
Le "pas encore" de la jeune femme lui faisait peur... comme si le lendemain elle allait s'envoler, pour ne plus jamais revenir....
Son esprit imaginais toujours le pire...
-Tu n'as rien causé Jaina.... c'était destiné à arriver, qu'on le veuille ou non...
Je... je veux être heureux... mais pas seul.... enfin... j'aimerai l'être, mais le partager avec toi... que l'on se revoit.... un peu plus... te connaitre....ta part d'ombre aussi...
L'officier était quelque peu effrayé par tout ça. De lui même...
Ses sentiments étaient clairs, mais il voulait tout de même faire les choses dans l'ordre...
-La seule chose que je ne veux plus fuir... ce sont mes sentiments pour toi Jaina, aussi fort soient-ils...
Même si je comprendrais... que tu ne veuille pas...
C'était un jeux qui devait se jouer à deux...
Craignant presque la réponse, il se leva récupérant quelques plats sur la table, revenant à côté de la jeune femme et lui présentant l'assiette, avec un regard interrogatif
Elle sentait sa chaleur se répandre dans sa main alors qu’elle l’observait depuis un petit moment la tête baissée. Ce que lorsqu’il l’amena jusqu’à son cœur que la demoiselle l’observa de ses grands yeux. Ce qu’il dit par la suite fit rougir les pommettes de la blonde. À ses oreilles, c’était presque une déclaration et elle ne savait que dire. Elle ne comprenait pas bien ce sentiment qu’était l’amour, mais chaque fois qu’elle se trouvait en sa présence, elle avait l’impression d’avoir des papillons dans l’estomac. Elle se sentait nerveuse, son rythme cardiaque accélérait. Elle avait presque l’impression de se retrouver dans une situation où l’adrénaline et la peur étaient présentes, mais ce n’était pas le cas. C’était différent et c’est ce qui effrayait aussi la demoiselle. Flotter sur un petit nuage n’avait rien de normal chez elle.
- Tu ne me fais pas peur… C’est le reste qui me fait peur.
Après tout, même s’ils décidaient de marcher côte à côte et main dans la main pour la suite, Jaina n’était rien contrairement à lui. Elle n’était qu’une simple soldate, nouvellement recrutée. Elle n’était personne, pas d’amis proches pour parler d’elle, ni même de famille pour passer des moments précieux. Si elle venait à mourir, on ne pourrait pas dire grand-chose d’elle. Lui…il était Capitaine et était marié à une autre femme. S’il s’affichait avec Jaina que penseraient les autres gardes, les nobles ou même leur souverain? On finirait par leur demander les détails de leur rencontre et Jaina n’aimait pas l’idée qu’elle aurait pu être son amante… Comme si elle venait de voler le mari d’une autre.
Un long soupir s’échappa d’entre ses lèvres. Elle ne devait plus y penser, après tout, rien ne les empêchait de se voir en secret pour le moment. Elle voulait vraiment apprendre à le connaître, mais voilà. Elle ne remarqua presque pas son départ suite à sa déclaration de ne plus vouloir fuir ses sentiments. Jaina devait prendre le temps et réfléchir aussi de son côté, mais ça ne se ferait pas en une seule fois. Il avait ramené avec lui une assiette où reposaient quelques victuailles à se mettre sous la dent. Elle prit le plat qu’il lui tendait et le déposa sur le lit faisant bien attention de ne rien renverser. Sa main pigea et prit un morceau de viande séchée au hasard qu’elle porta à sa bouche. Elle termina sa bouchée avant de ne prendre la parole.
- Je…Je ne vais pas te mentir. Je crois éprouver des sentiments pour toi. Je n’ai jamais ressenti cela pour personne, mais c’est nouveau alors je ne suis pas sûre de ce que cela sait. J’aimerais vraiment apprendre à te connaître, mais comme je te l’ai dit, j’ai peur, nous venons de deux mondes complètement différents et je suis l’intruse. Dans d’autres circonstances je foncerai tête baisser, mais ici, c’est tout autre, alors pardonne-moi d’avance…
** Si je prends peur et que je fuis lâchement…**Termina-t-elle dans ses pensées.
Elle ne pouvait pas lui dire, mais Arthorias n’était pas bête et finirait bien par comprendre le sens de ses paroles. Maintenant que tout ceci était dit, Jaina pris de nouveau à manger dans l’assiette bien qu’elle n’avait pas très faim. C’était surtout la nervosité du moment qui lui faisait cela. En vrai, quelques questions lui trottaient dans la tête dont une première bien simple et une un peu plus complexe…
- Quel âge as-tu, Arthorias pour être Capitaine? Tu dois approcher de la trentaine, à moins de n’avoir plus? Dit-elle avec un petit sourire en coin.
Peur ? Lui aussi avait peur, peur de lui même avant tout. Il ne se sentait pas comme quelqu'un de fiable. Son premier échec lui pesant tout de même sur le moral. Et il avait peur de recommencer. De ne pas être la personne qu'il fallait.
-Notre vie est faite de peur... pour autant... mieux ne vaut pas se laisser dominer par cette dernière
Quand elle commença à lui expliquer ce qu'elle ressentit, Arthorias eut un petit bon dans la poitrine. Le jeune homme n'était pas difficile, loin de là. Peu lui suffisait. Surtout dans sa situation. Un peu d'espoir... Rien de plus...
Posant sa main sur son épaule, il hocha la tête, tachant de sourire au mieux de ses capacités. Il espérait que ça suffirait, car malgré tout, il ne pourrait pas faire mieux...
-J'ai été garde comme toi, propulsé au commandement par quelque caprice de la commission... Nos mondes ne sont peut être pas si éloignés tu sais.
Ne te juge pas selon les standards des autres, tu vaux bien mieux que ça. Cela dit... oui...
Nous avons tout le temps !
Il se voulait tout de même positif, et ne voyait rien contre prendre le temps qu'il faudrait pour qu'ils se connaissent un peu mieux.
Prenant une bouchée de pain, il se redressa légèrement, faisant balancer ses jambes dans le vide avec un air pensif.
Son age tiens... c'est vrai que les saisons avaient passées, et il dut faire un effort de mémoire pour se rappeler du nombre exact.
-Voyons j'ai.... vingt huit ans je dirais !
A vrai dire, il était très jeune pour un capitaine, la commission ne nommant d'habitude que des trentenaires voir plus vieux. Il était en soit une exception, mais une de celles nécessaire au bon fonctionnement de la garde royale
-Et si c'est bien ça, ça me fait également 12 ans de services au service de sa majesté...
Rien que de le dire cela lui donnait un coup de vieux... Beaucoup de gens du même age avaient une famille... Lui n'avait que son métier... et encore... il n'était pas sur de savoir encore le maîtriser.
-Et toi alors ? Parle moi un peu de ton parcours jusque là, a part ce qu'en dise les dossiers, j'ai cru comprendre que la petite Jaina était plutôt appréciée
Dit il en rigolant doucement
- Ouuuuuuh, t’es un vieux en vrai!
Dit-elle en se moquant de ce dernier.
28 ans ce n’était pas très vieux, après tout 5 ans d’écarts les séparaient seulement et elle avait déjà vu de plus gros écarts d’en d’autres relations. C’était tout de même raisonnable. Tiens, elle se demandait l’âge que pouvaient avoir ses parents… ARGH! Mais pourquoi pensait-elle à eux en ce moment! Elle était tout de même curieuse… Étaient-ils tous les deux trop jeunes pour prendre soin d’une enfant? Est-ce que Jaina est le fruit d’une relation non désiré, ou bien a-t-elle des frères ou des sœurs?
- Mmh, apprécié…Je ne manque jamais à l’appel, je suis dévouée à mon travail. J’essaie d’apporter de la joie aux gens que je côtoie, donc il m’arrivait de faire la discussion avec les commerçants. J’aime me tenir occupée, alors je suis même allée jusqu’à aider un Tavernier dans le besoin dernièrement. Je l’ai fait gratuitement, mais il a refusé de me laisser partir les mains vides, alors il m’a donné un peu des pourboires.
En vrai, elle était appréciée surtout si elle n’agissait pas impulsivement, mais c’était toujours plus fort qu’elle. Elle voulait toujours être la première sur les lieux en cas de besoin.
- Hmm, je ne sais pas si cela avait été marqué dans mon dossier, mais je ne suis pas aussi exemplaire qu’on le pense. Haha, on m’a souvent réprimandée, comme une enfant, parce que je fonçais trop tête baisser sans me soucier des conséquences. Mais ce n’est pas ma faute à moi si mon pouvoir me permet d’éviter les coups…et prendre des raccourcis, comme traverser la demeure d’un couple attablé pour le souper. Je ne délace pourtant rien. J’apparais juste par surprise.
Que pouvait-elle bien dire d’autre. Son parcours n’avait rien d’exceptionnel.
- Sinon, je comptais continuer dans la garde civile, tranquille, ne pas prendre de responsabilité, mais me voici maintenant garde royale, j’ai pris de l’échelon et plus de responsabilités…Je crois que je suis bête. Et plus jeune, on voulait faire de moi une initiée, mais j’ai préféré prendre les armes et j’ai rejoint l’académie. À partir de ce moment-là, je me suis vraiment retrouvée seule et j’ai appris à me débrouiller avec les ressources à ma portée.
Pfiou! C’est qu’elle parlait beaucoup la petite Jaina quand on lui en donnait l’occasion. Il est vrai que de parler avec des livres n’était pas très constructif. Bon, que pouvait-elle bien lui demander à son tour. S’il avait des enfants? Sûrement pas au vu de la situation, bien qu’on ne sait jamais, mais elle allait taire cette question pour le moment. Elle ne voulait pas éveiller de mauvais souvenir. Sa famille? Parfois il était difficile de connaître les liens qui les unissaient, mais c’était quelque chose à demander non?
- Je sais que pour moi faire le tour de ce sujet est rapide, mais pour toi je ne sais pas. Es-tu toujours près de ta famille? Tu as des frères ou des sœurs?
Prenant un faux air outré, le jeune homme expédia un petit coup de poing à l'épaule de Jaina, destiné simplement à marquer sa blague plutôt qu'autre chose
-Voyons la jeunette, c'est pas comme ça qu'on parler à vos anciens ! Mais au moins vous pourrez m'apporter ma cane
Bon en soit, il était sur d'être à la retraite avant qu'on le tue, son pouvoir était bien utile pour un capitaine de la garde royale. A vrai dire, il était d'autant plus dévoué à sa tache qu'il pouvait mourir pour elle.
L'observant prendre un air concentré, il écouta sans rien dire la petite description de la jeune femme.
-Je vois.... et bien ce n'est pas si mal en soit, être aussi dévoué que toi, c'est plutôt rare, et je suis content d'avoir pu t’accueillir au sein de la garde royale. Tout le monde est motivé, mais manque parfois d'un petit quelque chose.
Je suis sur que tu saura faire la différence !
Il rigola doucement quand elle parla de son impulsivité, l'officier passant doucement le doigt sur les lèvres de la jeune femme avant de se reculer avec un petit air moqueur, qui se voulait tout de même très doux.
-Oui... j'ai cru remarquer... a mon grand bonheur
Que dire d'autre ? Il appréciait particulièrement la spontanéité de la jeune femme, qualité dont il manquait grandement. Tout chez lui devait être réfléchi mûrement, analysé et étudié...
Sauf Jaina.... Elle avait réussi à le faire sortir de cette réserve...
-Mais pour la Garde, je suis sur que cela te sera utile ma chère, et dans le pire des cas, je pourrais essayer d'arrondir les angles. Mais bon...
Il prit un air conspirateur avant de lui faire un grand sourir
-Je te pardonnerais si tu débarque ici à l'improviste
Après tout... même si elle avait les clés... elles étaient d'avantage une autorisation tacite plutôt qu'un moyen, vu que la jeune femme passait à travers les murs, aussi aisément qu'une porte ouverte.
Il chassa les idées de la jeune femme d'un revers de main avant de continuer
-Ce n'est pas grave, je serais toujours heureux d'en connaitre un peu plus sur toi.
Quand à moi et bien... je suis fils unique, mais ma famille n'est plus ici, après avoir fait leurs temps dans la garde, ils ont tout les deux déménagés loin de la capitale, dans un petit village à l'ouest.
Je passe les voir de temps en temps, mais depuis ma nomination, je n'ai vraiment pas eu le temps... a mon grand regret, ils sont toujours de bon conseil.
Son père, comme sa mère avaient toujours su trouver les mots justes pour leur fils... et Arthorias se sentait presque coupable d'étaler ainsi sa famille devant Jaina.
Elle était si gentille.... elle méritait tout de même mieux.... Et il sentit son cœur se serrer rien qu'à l'imaginer.
-Je ne crois pas qu'un autre Hekmatyar ai jamais été prévu par mes parents... D'ailleurs d'ou te viens ton nom ? Stonebridge... ce n'est pas commun
- Parfait papi! Je prends note!
La suite, vous la connaissez. Jaina n’avait pas cessé de parler sans arrêt comme une vraie pie alors que ce dernier lui répondait quand elle lui laissait le temps de placer un mot. D’ailleurs, il y eut un moment où elle avait vraiment cessé de parler et c’était lorsqu’il avait passé l’un de ses doigts sur les lèvres. Jaina ne savait plus comment réagir, bien que son visage parle pour elle. Si elle avait eu les moyens de se cacher, elle l’aurait fait. Elle cacha un bref instant son visage sous sa main.
- Non…ce n’est pas gentil d’attaquer ainsi et soudainement!
Enfin, est-ce que cela avait vraiment un bon côté, d’être si impulsive? Elle espérait seulement ne pas mettre personne en danger à cause de sa maladresse. Bon Jaina pigea de nouveau dans l’assiette déposée à leur côté et attrapa un morceau de viande et le porta à sa bouche. Arrondir les coins? Elle ne comprenait pas trop, mais est-ce que cela voulait dire que si elle faisait une trop grosse bêtise, qu’il essayerait d’amoindrir les faits? Si c’était le cas, c’était en effet un avantage, mais elle ne voulait pas en profiter. Ferait-il la même chose avec un autre subordonné ou le proposait-il parce qu’il s’agissait d’elle?
- Je prends donc cela pour une invitation, mais bon je vais quand même essayer de faire savoir que je suis présente. Je n’ai pas envie de tomber à un mauvais moment. Si tu es en train de te vêtir… ouf ma pauvre âme sensible. J’en prendrai un coup et je ne pourrai plus jamais me montrer devant toi…
Bon, âme sensible était un bien grand mot bien qu’elle ne savait vraiment pas comment elle réagirait face à cette situation. Voir un homme en soi ne l’avait jamais dérangé, mais là il s’agit d’une tout autre situation. Pfiou, mais quelle idée de penser à cela aussi!
- Hmmm, il faudrait que tu prennes le temps pour y aller alors. Je crois qu’il y aura beaucoup de choses à leur dire et puis et je suis sûre qu’ils aimeraient avoir de tes nouvelles. En tout cas, si j’avais des enfants et qu’ils étaient adultes, j’aimerais bien en avoir.
La dernière question la laissa plus ou moins pensive. Elle n’avait jamais réellement demandé à la prêtresse qui l’avait élevé. Elle savait qu’il ne s’agissait pas de son nom à elle. Elle n’avait jamais eu de parents adoptifs en soi et s’il s’était avéré être le nom de ses véritables parents, ils seraient donc possible de les retrouver…
- Bah, en vrai on m’a retrouvée sous un pont de pierre à pluie battante et lors d’une tempête.
Elle lui jeta un coup d’œil, histoire de vérifier sa réaction.
- Mais non, je rigole. En vrai, je ne sais pas. Est-ce qu’il s’agit vraiment du nom de famille laissé par mes géniteurs ou bien cela ne le faisait pas d’être seulement appelé Jaina. Je n’ai jamais vraiment posé la question, mais peut-être faudrait-il que je rendre visite à mes bienfaitrices moi aussi.
Plus elle parlait d’elle et plus elle se posait des questions sur son passé et ses origines alors que normalement, elle s’en foutait carrément. Seule, elle n’y pensait pas. Elle était résolue à rester seule. Enfin, peut-être qu’un jour elle trouvera le courage de chercher, mais pas pour l’instant. Elle avait déjà bien des choses à régler et démêler dans sa tête.
- Je sais, c’est décevant. Tu t’attendais à une grosse histoire, mais je n’en ai pas. Mes origines sont très platoniques. Mais bon, c’est la vie et je n’y peux rien. On ne peut pas revenir dans le passé.
Jaina s’étira un moment de tout son long comme si elle cherchait à toucher le plafond. Elle ignorait l’heure qu’il pouvait être, mais elle commençait légèrement à fatiguer. Mettant l’assiette de côté, Jaina se mit alors dos contre le lit, croisant ses mains derrière sa tête tout en le regardant.
- Admettons que tu aies une journée de congé, mais une vraie! Pas de combat, pas de tour de garde, pas de paperasse, zéro responsabilité, qu’est-ce que tu aimerais vraiment faire?
Prendre du temps ? C'était une idée... bien que compliquée à réaliser pour le moment vu tout le travail qu'il fallait encore abattre. Et la formation d'Aube allait aussi être de mise si l'officier voulait pouvoir ne serait-ce qu'avoir une seule journée de repos.
Arthorias lui fit donc un petit sourire avant de continuer
-Il faudrait oui, même si je n'ai guère de bonnes nouvelles à leurs annoncer, ma promotion est arrivée par lettre, mais ma séparation est surement encore un inconnu, mais j'aimerai tout de même prendre un peu de temps avant de leurs annoncer la nouvelle, ne serait-ce que pour savoir comment le formuler.
Cela avait été presque d'un commun accord, mais le jeune homme ne digérait toujours pas cet échec... Comment le faire de toute façon ? Rebecca avait été toute sa vie...
Secouant la tête, il fit de son mieux pour chasser ces idées de son esprit, l'heure n'était plus à ça, ce qui était fait, était fait. Et seul l'avenir importait désormais.
Puis il écouta attentivement l'histoire de la jeune femme, son visage se tintant de plusieurs émotions alors qu'elle tentait d'expliquer ce noms étrange, avant d'avouer elle même qu'elle n'en savait rien.
Savoir que Jaina n'avait pas de famille l'attristait un peu, elle méritait d'avoir des gens pour la soutenir même si à fortiori elle c'était développée sans et fort heureusement dans le bon sens.
A vrai dire, c'était presque un miracle qu'une jeune femme sans repères finisse aussi bien, et l'officier ne comptait pas l'abandonner non plus.
Et il hocha la tête quand elle parla de revenir dans le passé, visiblement elle pensait comme lui.
-Oui tu as raison, il faut regarder de l'avant, car il n'y a que ce potentiel futur qui importe.
Néanmoins.... je l'aime bien moi ce nom... même si l'histoire n'est pas glorieuse, il est simple, imagé, et au final.... tu es un peu le pont entre la royale et le peuple, ça me plait !
Rigolant doucement, il lui mit une petite tape dans le dos, presque heureux de sa propre trouvaille avant de considérer la nouvelle question, s'allongeant sur le lit en soupirant.
-Un jour de congé.... Sans rien.... difficile à dire... a part ma chambre ici.... je n'ai pas grand chose...
Mais j'imagine que j'ai une promesse à tenir dans les montagnes.... sinon.... simplement passer un peu de temps avec toi me suffirait, je veux dire.... j'aime bien !
Un moment simple, un peu de complicité... Il n'imaginait pas s'embarquer faire le tour du pays, ou visiter des endroits réputés. Arthorias était tourné d'avantage vers l'humain qu'autre chose, et ne concevait de toute façon pas encore sa vie hors du travail
Se tournant vers elle, ses deux yeux la fixèrent avant qu'il ne demande
-Et toi ? Tu aurais une envie particulière ? Même si tu dois avoir plus d’activités en tête que moi
- Rien ne presse, enfin, il ne faut pas trop non plus tarder. Je ne pense pas qu’ils soient heureux de l’apprendre plusieurs mois en retard, mais je comprends que tu souhaites trouver les mots. Je ne peux pas réellement comprendre ta douleur, mais je peux, du moins, faire preuve d’empathie.
Elle savait que son histoire personnelle n’avait rien de palpitant. Encore aujourd’hui, elle était toujours surprise que le Capitaine en personne l’ait remarqué même en dossier. Ici, elle était invisible, du moins c’est ce qu’elle croyait. Après tout, n’était-elle pas la seule fautive à toujours regarder droit devant, toujours suivre le même train-train quotidien. Dormir, manger, travailler, manger, rester dans sa chambre. Elle ne prenait pas le temps de regarder autour d’elle, de parler avec ses camarades… Elle se disait seule et sans amis, mais elle s’était elle-même mise dans cette situation et ce n’est que maintenant qu’elle le réalisait. Regretter sa façon d’être était trop tard, puisque le mal était déjà fait. Sa vie devait donc être reprise en main et dès maintenant.
Arthorias était donc du même avis qu’elle, en déclarant que seul le futur importait. Puis il ajouta apprécier son nom de famille essayant de trouver une tout autre signification à son nom. Elle le trouvait amusant et à la fois véridique. Si elle pouvait aider à remonter l’image de la garde royale et le peuple, elle se ferait une joie de s’y dévouer.
- Héhé vaut mieux un pont de pierre qu’un pont de bois et en corde, je peux de l’accorder.
Maintenant allongée sur le dos, elle écoutait ce qu’Arthorias avait à lui répondre. Elle était curieuse de savoir ce qu’il avait en tête. Après tout, il devait bien avoir des envies. Jaina s’attendait à quelque chose d’un peu plus gros…mais non, en vrai cet homme semblait être quelqu’un simple et appréciant les choses simples. Il était naturel et semblait préférer la compagnie de personnes porches à de grands voyages. Il est vrai que si son travail l’avait isolé des siens, passer du temps avec eux pouvait être quelque chose d’agréable. Enfin ce fut à son tour de lui répondre.
Elle s’était donc tournée sur le côté prenant appui sur son coude et sa main pour remontrer sa tête.
- Et bien, déjà j’aimerais beaucoup voyager et faire des activités amusantes que je n’ai toujours pas faites; pêcher, camper, partir en randonnée avec un panier rempli de nourriture et trouver un petit coin tranquille pour manger… Jouer dans les hautes herbes… avoir un chien.
Plus elle parlait et plus elle réalisait qu’il s’agissait, en vrai, d’activité qu’un enfant faisait en famille ce qu’elle n’avait pas connu. Son visage semblait attristé, mais un sourire était toujours présent sur son visage.
- Enfin…des activités que nous sommes sensés faire jeune. BON! Ça suffit!
Elle s’allongea sur le dos de nouveau, frappant contre ses joues avec ses deux mains. Ce n’était pas le moment de se démoraliser!
- Tout va bien! Je suis encore jeune, alors il n’est pas trop tard pour s’amuser! D’ailleurs, aucun rapport, mais n’aurais-tu pas un pyjama ou quelque chose pour moi? Que serait une soirée pyjama sans cela?! Je pourrais très bien aller chercher quelque chose à me mettre dans ma chambre, mais c’est trooooooop loin… Sinon, ce n’est pas bien grave. Je vais dormir dans ma robe.
Un pont de pierre, plutôt que de bois ? Oui il voyait bien tout l’intérêt et intérieurement il espérait qu’elle serait plus comme un roc qui l’aiderait. Peut être mettait-il trop d’espoir en elle…. Mais pour le moment, c’était un paris que l’officier était prêt à prendre, on ne gagnait pas des guerres en ne prenant aucuns risques nan ?
Arthorias eut un petit rire sur sa déclaration. Il ne se considérait pas vraiment comme un « vieux », et de fait, Jaina ne l’était donc pas vraiment pour lui.
A vrai dire, il ne savait pas vraiment ou placer la barre de la vieillerie. Fallait-il passer le cap de la trentaine ? Pourtant le capitaine du grand port était bien plus fêtard que lui, alors qu’il approchait les quarante… C’était sûrement un débat à avoir une autre fois et la soirée elle s’annonçait plus joyeuse.
-Je vois, et bien un jour il faudra prendre un jour de congé commun ! Même si je n’ai pas vraiment de chien pour que tu puisse jouer avec
Du moins il ne savait pas encore que c’était le cas. L’existence d’Yio n’étant pour l’instant pas portée à sa connaissance, mais nul doute que la warg pouvait faire office de chien malgré sa taille.
Mais cette histoire attendrais et il se tourna vers la jeune femme allongée à côté de lui avant de lui répondre.
-Tu as toute la vie devant toi, je ne pense pas que tu compte mourir maintenant nan ?
Et devant sa demande, il resta un petit moment interdit.
-Un pyjama hein…. Hum…..
Se levant doucement, Arthorias gagna son armoire l’ouvrant en grand, révélant sa maigre panoplie de vêtements. Évidement la plupart seraient trop grand pour la garde, et il dut se pencher dans ses tiroirs pour trouver ce qu’il cherchait
Et finalement, du fond du placard, il produisit son ancienne tenue de cadet.
La tenue était relativement simple, mais extrêmement confortable, arborant déjà l’emblème de la garde royale. L’ensemble était blanc et portait des traces d’usures, mais impeccablement propre. l’officier regarda cette tenue avec un peu de nostalgie, la dépliant précautionneusement avant de la tendre à son invitée du soir avec un sourire.
-Voilà qui pourrait te convenir, peut être encore un peu grand, mais voilà ! Ma tenue lorsque j’ai débuté ici et que je peinais encore à connaître tout le palais
Un simple tenue mais qui était tout de même très symbolique. Mais il n’allait pas la laisser dormir en robe, et déposant le tissu sur la jeune femme il rougit légèrement avant de dire.
-Bon je ne vais tout de même pas rester pendant que tu te change, je ...hum serait dans la pièce d’à côté en attendant, je prend juste ma tenue à moi
Sur ces mots, il fouilla sous son oreiller pour prendre sa tenue de nuit, qui était à vrai dire un simple short blanc, luttant un moment pour trouver le haut qui c’était enfoncé entre le sommier et le matelas, signe qu’il ne l’utilisait pas souvent
Bon il aurait bien aimé rester mais la convenance tout ça….
Filant avec sa tenue, il partit se changer dans son bureau, en profitant pour ramasser un peu les affaires qui étaient éparpillées dans la pièce….
Ce bureau étant une vraie décharge…. Demain serait consacré à son rangement.
Sa tenue enfilée, le jeune homme se mit à attendre, un peu nerveux sans raisons, comme si c’était son premier rendez vous.
Se mettant de petites gifles pour se ramener à la réalité, ce n’était qu’une soirée avec une amie ?
Bon une amie pour qui il ressentait sûrement plus que de l’amitié….
Toquant nerveusement à la porte il demanda
-Hum tu t’en sors ?
- Hihi j’ai hâte à ce jour alors! Enfin, ce n’est pas bien grave pour le chien… Je ne pense pas avoir le droit d’en avoir un ici et je ne pense pas pouvoir m’acheter une maison avant longtemps, et puis je ne sais pas à quoi elle me servirait. Enfin, je ferais en sorte qu’il me suivrait partout! Ce serait mon plus fidèle compagnon!
Lorsqu’elle avait parlé, on pouvait voir dans son visage l’émerveillement et les étoiles dans ses yeux. Jaina aimait bien les animaux et elle avait toujours rêvé d’adopter un compagnon! Puis elle l’observa de nouveau alors que celui-ci lui dit qu’elle avait encore le temps. Bien sûr!
- Non! Je vais mourir vieille et avoir plein de petits arrières enfants! Et je n’abandonnerai personne! Héhé, je ne ferai jamais cette erreur! Bon c’est vrai que dit ainsi ça fait bizarre alors qu’il y a peu je disais que j’allais finir vielle fille et seule, mais bon… J’aime bien finalement avoir des amis.
Elle eut un petit sourire et ce dernier se mit alors à la recherche d’un vêtement qu’elle pourrait enfiler pour le reste de la soirée et accessoirement la nuit. Sa robe aurait très bien pu servir, mais elle ne pensait pas que ce serait une bonne idée. Après tout, Jaina bougeait quand même pas mal durant son sommeil et elle ne pouvait pas risquer de revoir la jupe de cette dernière remonter jusqu’à son nombril. De quoi aurait-elle l’air. Déjà qu’elle allait dormir dans la même pièce qu’un homme et pas n’importe lequel! À bien y penser, ce n’était sûrement pas bien vu, mais bon, si elle gardait à l’idée qu’il ne s’agissait que d’une soirée entre amis, cela paraissait déjà moins bizarre à ses yeux. Il lui faudrait seulement faire preuve de discrétion le lendemain, histoire de ne pas tomber nez à nez avec un individu non désiré et qui pourrait répéter ce qu’il avait vu déclenchant ainsi une nouvelle rumeur.
Enfin, il déposa finalement une tenue blanche sur ses genoux qu’il avait pris le temps d’observer un moment comme si cela lui remémorait des souvenirs et ses paroles confirmèrent l’hypothèse de la demoiselle. Du coup, elle hésitait à vouloir le mettre, pas parce qu’il l’avait porté, mais s’il s’agissait de quelque chose de nostalgique pour lui. Enfin, cela semblait être tout de même tout ce qu’il pouvait se permettre de lui donner et elle n’allait pas s’en plaindre. Elle n’avait qu’à se rendre à sa chambre et prendre son propre pyjama, bien qu’il ne fût composé que d’un simple débardeur blanc, ce qui n’était vraiment pas convenable en cette soirée.
- Merci. En effet, je pense qu’il serait mieux que tu quittes la pièce le temps que je me change, bien que tu m’aies déjà vue et que j’en ai encore honte…
Elle l’observa alors chercher sa propre tenue de nuit et il semblait avoir perdu ce qui lui servait de haut. Jaina se retint pour ne pas lancer une remarque qui aurait pu le gêner, mais elle tint bon préférant ce lever derrière lui et s’assurer que la porte soit bien fermée derrière lui. Elle parcourut alors la pièce pour retourner au lit où elle avait laissé la tenue… Jaina portait toujours un short court sous sa robe, alors elle pourrait très certainement le garder pour la nuit. Elle n’avait qu’à changer le reste. Elle retira sa robe en la remontant vers le haut et dû se battre légèrement pour tenter de retirer ses manches. Elle fit quelques tours sur elle-même avant de se pencher vers l’avant et de jeter comme un sac sa tenue. Elle ne retira pas son soutien histoire qu’on ne voit pas quelque chose de trop puis enfila rapidement le haut qui le tombait à la mi-cuisse. Il était ample et confortable. Elle entendu Arthorias cogné à la porte en lui demandant si tout allait bien et Jaina se dépêcha d’aller lui ouvrir la porte.
Il put donc voir la jeune femme sans le pantalon qu’il lui avait donné. Ses longues jambes nues n’étaient pas couvertes par quoi que ce soit tout comme ses pieds qui étaient maintenant nus. Elle bougea ses orteils un bref instant tout en les regardant puis elle réalisa qu’il allait peut-être penser qu’elle ne portait rien sous cela. Sans vraiment se posé de question, Jaina leva un pan du vêtement pour le lever comme si de rien affichant ainsi le début de son short moulant.
- T’inquiète, pas de chance de voir mes fesses!
Puis sans attendre, elle partit, telle une enfant, en courant vers le lit, mais avait oublié qu’elle avait laissé sa robe par terre. Elle s’emmêla alors les pieds dans cette dernière faisant ainsi la rencontre du sol.
- Aïeeeeeuh! Fit-elle par la suite en s’asseyant sur une seule fesse de côté. Pourquoi je tombe toujours par terre! POURQUOI monde cruel!?
Deglutissant légèrement l'officier eut un petit sursaut en voyant la jeune femme ainsi habillée pour la nuit, haussant un sourcil quand elle lui refusa un petit espoir avant de finalement se mettre a rire
-Quel dommage... La vue de la dernière fois était plutôt plaisante....
Lança t-il en rigolant doucement. Autant l'avouer... La vue ne le faisait pas indifférent... Il faut dire qu'il aurait fallu être difficile pour ne pas la trouver a son goût
Et quand elle leva légèrement le haut pour le lui prouver son regard se décala presque de lui même vers le bas.
Déception ? Bon peut être un peu mais ce fut surtout le départ en fusée de Jaina qui le fit rire constatant que même malgré sa tenue légère elle était toujours aussi maladroite.
Le bruit de l'impact le fit presque sursauter et il se précipita vers la belle tombée se baissant près d'elle
-Il faut dire que pour quelqu'un qui passe a travers la matière tu tombe tout de même beaucoup
Arthorias posa une main sur le haut de son crâne la caressant doucement avec un petit rire
-Mais bon je vais t'aider ne t'en fais pas, plus de contact avec le sol
Passant un bras sous ses jambes et l'autre dans son dos, il la souleva doucement la portant comme une princesse
-Si la princesse trouve son porteur assez confortable
La portant délicatement il l'a déposa sur son lit un peu plus doucement que précédemment avant de lui sourire
-Je le ferai pas en service cependant, pire je te pousserai d'autant plus que je t'aime bien
"Bien" c'était un terme en trop bien sûr mais Arthorias ne voulait pas s'emballer trop vite et fini par se saisir d'un oreiller et de lui jeter doucement au visage avant de se mettre a rien
-On ne baisse pas sa vigilance ! Non mais...
Après tout il avait bien le droit de se venger de sa première attaque ! Et puis Jaina n'était pas la seule a être une véritable enfant et même s'il savait très bien comment ça pouvait finir ... Tant pis pour ce soir , ils étaient seuls et c'était très bien comme ça
- GnyagnyaGyaaaah!! Heureusement que mon pouvoir ne s’active pas si je tombe. Tu m’imagines tomber à travers le plancher?? Des plans pour me casser le cou.
Enfin, alors qu’elle le sentit déposer sa main sur sa tête, Jaina s’attendait à avoir droit à coup de main de sa part attendant patiemment que ce dernier se relève pour la lui tendre, mais il n’en fit rien. En fait, elle le sentit glisser un bras sous ses jambes alors qu’il mit la seconde dans son dos. Il partit du sol et la souleva tranquillement malgré le poids de la jeune femme. Celle-ci hésitait entre être impressionnée ou bien être gênée par la situation. Sentir sa peau contre la sienne était plus qu’étrange, alors elle sembla, légèrement se débattre réclame, d’être déposé au sol.
- Noooon! Je ne suis pas une princesse dépose moooooi!
Il ne broncha pas aux protestations de la jeune femme et poursuivit dans ses intentions de la déposer sur le lit. Il fit monte d’une délicatesse hors pair et quand elle sentit enfin ses fesses contre le lit, elle tourna la tête légèrement boudeuse en direction opposée d’où il se tenait. Il crut bon mentionner qu’il ne le ferait pas en mission et au contraire il pouvait être celui qui l’aurait poussé. Jaina se tourna outré par cette révélation! Pardon? Mais à peine tourné qu’elle reçu l’oreiller en plein visage. Bien sûr, contraire à elle, il n’y avait pas mis toute sa force et heureusement. Elle en aurait perdu la tête vu la distance qui les séparait. L’oreiller tomba alors sur les cuisses de la demoiselle qui avait toujours la bouche grande ouverte.
- Ma vigilance? Pfff, je vois… Je ne pensais pas ça de toi, s’attaquer à quelqu’un qui est déjà par terre pour avoir le dessus prouve ta propre faiblesse!
Très bien, si c’est ce qu’il voulait, c’est ce qu’il allait recevoir. Il venait de déclencher les hostilités et Jaina n’était pas prête à perdre! Oh que non! Il ne connaissait pas encore son côté compétitif qui se cachait en elle où tout finissait en défi. Elle se tourna alors pour s’élever sur le lit gardant dans sa main l’oreiller qu’il lui avait mis en plein visage. Puis, elle le frappa littéralement avec en le tenant bien en main histoire de ne pas le perdre.
- Tiens! Prends ça! Je ne me laisserai pas faire sans me défendre! Oh que non! Prends garde à toi, car tu ne sais pas du tout dans quoi tu t’es embarqué! Tu vas pleurer…
Euh, quel choix de mots de mauvais goût Jaina…
- Enfin, euh, parce que tu vas manger la poussière, OUAIS!
Elle bougeait ses bras faisant de grands gestes comme si elle cherchait à l’intimider, bien qu’avec la chemise qu’elle portait, elle n’avait rien de crédible.
Devant l'accusation, Arthorias prit un air faussement innocent, exagérant une position de dramaturge, même si dans sa tenue.... Il était encore plus compliqué d'être crédible.
-Allons il faut bien que je rétablisse l'écart de force ma chère, je n'ai pas de pouvoirs pour contrebalancer ta force, et je ne peux pas me permettre de passer à travers les draps.
D'autant qu'il avait encore une vengeance à exercer, mais alors qu'elle se levait, laissant voir ses longues jambes en face de lui, Arthorias se perdit un moment dans la contemplation avant de se faire rappeler à l'ordre par un coup d'oreiller vicieux, qui contribua encore à le décoiffer
-Je ne me laisserai pas faire par une princesse aussi ravissante soit-elle ! En garde traîtresse !
Il rigolait doucement face à la jeune femme, observant ses gesticulations avant de s'arrêter net, prenant un air plus innocent alors que ses bras retombaient
-Car tu compte me refaire pleurer ? Vraiment....
Et même malgré son rattrapage, il ne bougea pas, dissimulant son sourire en coin avant de lui foncer dessus. Jaina ainsi habillée en fantôme n'eut surement pas le temps de réagir et il se retrouva au dessus d'elle, plaquant ses mains sur ses poignets avant de lui dire en rigolant
-Mais n'oublie pas ma petite, j'ai une vengeance terrible à exercer ! Et cette fois je n'aurai pas de pitié !
Avec un grand sourire entendu il se mit à la chatouiller, rigolant surement d'autant plus.
Difficile de croire qu'au début de la soirée il avait été en train de pleurer sur son épaules, mais plusieurs heures c'étaient écoulées, et la jeune femme l'avait bien aidé à remonter la pente dangereuse sur laquelle il c'était engagé.
-Alors on fait moins la fière hein ?
Et au bout d'un moment à lutter, il roula sur le côté s'allongeant à côté d'elle, respirant lui même un peu plus fort, demandant entre deux expirations
-Et tu pense qu'après cela je vais te laisser me rendre mes clés ?
Cela faisait bien longtemps qu'il n'avait pas autant ri... Et conjugué à ses sentiments naissant... Il n'était pas question de la perdre. Ses yeux vairons plongeant dans les siens alors qu'il lui souriait de façon chaleureuse
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