Des bruits, vagues, flous, mais puissants. Douloureux, surtout. C'est comme si tout lui parvient dans un brouhaha chaotique. Chaque son est au même niveau : trop bruyant. Pour celle à qui l'on reproche souvent d'être trop sonore, c'est comme un retour de bâton. Ce sont d'abord des bruits de pas dans la boue, un portique de bois qui grince - le pire des sons qu'il lui soit donné d'entendre - et puis une voix d'enfant. Ca aussi, c'est insupportable. L'espace d'un court instant, Jaana compatit pour tous ceux qui l'ont fréquentée un jour et ont supporté sa voix criarde de gamine trop enthousiaste.
Et puis il y a une autre voix, plus familière, qui répond aux exclamations. "Rhaaaaaaa !" La voix de Jaana est plus rauque que de coutume. Pas exactement cassée, mais tout de même un peu enrouée. Dans ce rôle dont elle ne gère pas le volume - et qui est bien trop fort pour rester discret - elle tente d'exprimer toute sa souffrance de se réveiller la tête dans la boue. Que ca pue. Que c'est inconfortable. Que … "QUOI ?!" Hurle-t-elle en se relevant bien trop vite. Sa tête tourne, oh ! Tous ces vertiges ! Et cette douleur a la tête. Pourtant son regard horrifié se pose sur ses vêtements couverts de boue et … Elle n'a pas envie de savoir quoi d'autre mais l'odeur est sans équivoque. "Putain de meeeeerde !" Commente-t-elle encore de sa voix qui porte.
La Brailleuse regarde autour d'elle. Des cochons. Charmant. Et au loin, dans le même état qu'elle, sa compagne de beuverie. Motivée par l'énergie de l'indignation, Jaana se lève et la rejoint face à celui que, de par son air peu commode et sa voix insupportable, elle désigne comme responsable de sa situation inconfortable.
"Eh ! C'est toi qui m'a foutue avec les cochons ? C'est dégueulasse !" Les fréquences de Jaana sont ingérables lorsqu'elle est dans cet état. Et cela s'en ressent chez ses interlocuteurs qui se mettent à entendre comme un bruit suraigu insupportable et douloureux. La Brailleuse n'en a que faire. Au moins, ils comprennent sa douleur. "Non mais regardez moi ça !" Ajoute-t-elle en désignant sa robe couverte de boue. "J'espère que vous avez de quoi nettoyer parce que je rentre pas à la capitale comme ca, j'en ai marre de passer pour une clodo !"
Excédée, elle reporte son attention vers Tayra cette fois. "Ca va ? Qu'est-ce qu'il veut ? T'as une idée de comment on a fini la ? Bordel j'y crois pas c'est n'importe quoi !"
ft. @Jaana Freylied
La bonne humeur matinale, quoi. enfin, matinale... Vu le soleil il est pas loin de midi. D'ailleurs je commence à avoir bien la dalle. Bon, je vais lui poser des question pour avoir une piste et faire semblant de partir chercher des solutions, et on ne reviendra jamais.
Parfait! J'embarque Jaana et on y va, adieu vieux schnock.
Ce qui est aussi probable que de se faire offrir une bourse remplie à ras bord de cristaux par un mystérieux justicier. D'ailleurs... Aucune trace de la bourse, ni de mon tomahawk. Dommage, j'y tenais...
...à cette bourse.
Je prends Jaana par le bras et la tire avec moi, puis lui explique la situation une fois que nous sommes hors d'ouïe des autres hommes.
Je vais peut-être éviter de lui faire peur en exposant toutes mes théories. Et aussi en lui disant qu'elle aurait pu y rester, à passer toute la nuit avec moi dans un état second. Il aurait suffit que j'ai eu envie de mordre un animal...
Jaana lui sauterais bien a la gorge pour lui arracher la jugulaire, ce bâtard à la voix insupportable. C'est qu'elle manque encore plus de patience que de coutume, dans son état. Chaque son est une insupportable alarme qui vrille ses tympans et son cerveau. Et cette voix d'enfant rappelle à l'aventurière que, parfois, elle est aussi sensible aux fréquences. Manifestement, une gueule de bois prend le pas sur sa résistance naturelle.
Heureusement pour elle, Tayra prend les devants et gère la conversation, laissant derrière elle une Jaana à la moue et la posture boudeuses. Elle grommellerait bien quelque chose mais ce qu'elle a à dire n'a pas grand sens. "Nia nia, si t'étais pas un abruti, il serait dans son enclos aussi …" Articule-t-elle difficilement d'une voix si basse qu'il ne peut pas l'avoir entendue. Si la Brailleuse n'était pas dans un tel état, elle lui aurait certainement colle deux ou trois baffes pour lui apprendre le respect. Mais il lui faut déjà gérer son équilibre et encaisser les odeurs de boue et de purin.
Tayra emmène Jaana avec elle, laquelle est totalement perturbée par le sérieux apparent de sa compagne d'infortune. "Mais attends tu comptes pas …" Tente-t-elle de répondre à la jeune femme avant qu'elle ne se lance dans des explications. Ce qui ne rend pas la situation plus claire pour la Brailleuse. Elle peut bien s'imaginer arnaquer quelqu'un une fois pompette mais, vu son état, elle aurait probablement fini plus bourrée que pompette. Et dans un cas comme dans l'autre, Jaana ne se voit pas réparer les conneries dues a l'imbécilité d'un autre.
"Heu. Honnêtement ? Cette histoire me ressemblerait bien. Mais je pense pas avoir été en état de faire un truc pareil hier soir. Pas si j'etais mal au point de me réveiller la tête dans les chiottes des cochons." Son regard parcourt une nouvelle fois ses vêtements. A tous les coups, il lui faudra en racheter. Ou en refaire. Se débrouiller. Ah, cette bourse pleine de cristaux lui manque, maintenant. " Et puis pardon mais si cet abruti se fait avoir par une histoire pareille et met en jeu un mouton c'est son problème, j'ai pas l'intention d'aller réparer des conneries dont j'ai aucune preuve, non mais franchement !" S'exclame-t-elle avant de jeter un petit regard discret vers l'arrière, des fois qu'il ne les entende. "Et puis quoi, il croit nous faire quoi si on revient pas ? Non mais vraiment … Le mec a aucun moyen de nous forcer, quel imbécile." Plus elle y pense, plus Jaana trouve cette situation absurde et scandaleuse. Il est encore heureux que Tayra l'accompagne loin de l'homme a la voix insupportable car, motivée par toujours plus de scandale, Jaana se verrait bien retourner lui dire ses quatre vérités.
"Mais attends, tu comptes pas l'aider hein ?" Jaana ne se voit pas vraiment être la moins morale des deux, compte tenu des choix de Tayra la veille. Elle serait bien surprise de la voir jouer les bonnes aventurières, nobles et justes. Puis vient la dernière information qui monte enfin au cerveau - dans son état, Jaana est un peu lente. "Tu crois que quelqu'un nous a jetées ici ? T'as plus la bourse, non ?"
ft. @Jaana Freylied
Je continue de papoter avec elle, la laissant plus monologuer qu'autre chose, le ventre gargouillant de temps en temps. On à qu'à suivre un petit chemin de terre pour l'instant.
Après une bonne demi-heure de marche entre les champs, on tombe sur un lieu-dit, ne comptant pas plus d'une dizaine d'habitations bien espacées. Étrangement, la première maison qui se présente à nous appartient clairement à un alchimiste... Mais surtout, le fameux tomahawk est planté dans une des poutres qui soutient la structure. Je m'en approche, perplexe et un peu amusée, et reprend l'arme en vérifiant qu'il s'agit bien de la mienne. Cette petite aventure n'a aucun sens... Je suis en train de rêver. Ou alors, on nous a droguées hier et j'en sens encore les effets...
Je me retourne vers le vieillard enragé qui venait de sortir de la maison. Faut-il vraiment que toutes les personnes qu'on rencontre nous en veuillent? Je soupire en prévoyant la réaction de celle qui m'accompagne, sans réelle volonté d'intervenir.
Pourquoi parle-t-il de cheval? Que va-t-il encore nous réclamer? S'il a une potion qui fait revenir ma mémoire, ça ne serait pas de refus, mais je ne pense pas qu'il accepterait de nous la donner. D'autant que je ne serais pas étonnée qu'il nous demande assez d'argent pour qu'on se mette à boire pour oublier...
Un long instant de réflexion, puis de soulagement pour la Brailleuse. Peu importe ce qui s'est passé la veille, elle veut juste passer a autre chose et prendre un bain. Un long bain chaud et enfiler des vêtements propres et frais. Quel dommage que la bourse ait disparu, un tel drame vestimentaire est une occasion parfaite pour se permettre l'achat de la cape qu'elle zieutait la veille. Et quelques autres tenues, vu le nombre de cristaux. Mais non. C'est mort.
Jaana pousse tout de même un soupir de soulagement. "Bon, parfait. De toute façon, il aura oublié nos visages dans une semaine." Fort heureusement pour elle, l'aventurière a un visage très oubliable. Des cheveux et des yeux quelconques et des traits qui passent partout. Il n'y a bien que sa personnalité qui la font sortir du lot, mais au moins, l'insupportable paysan n'a pas eu accès à son nom.
"Ah, génial !" S'exclame-t-elle toute seule lorsque Tayra l'emmène vers un petit hameau. "J'espère qu'ils ont de quoi se laver, j'en peux plus !" Mais évidemment, en ce jour de gueule de bois et d'amnésie partielle, tout se met en travers du chemin de la propreté. Elle ne peut même pas se retenir de lever les yeux au ciel de façon bien ostentatoire lorsque le vieil homme se met à les houspiller. "Rho mais c'est pas possible, tout le monde nous cherche, hein ? ON A RIEN FAIT. ON VOUS CONNAÎT PAS. ON SE SOUVIENT DE RIEN. LA !"
Peut-être est-ce la gueule de bois, ou l'odeur de la boue mêlée de purin qui la fait tourner de l'oeil, mais Jaana n'a plus de patience. Elle n'est de toute manière pas bien dotée en la manière, initialement. Il n'est donc pas surprenant de la voir partir dans toutes sortes de hurlements à la première contrariété.
Son regard parcourt le vieux et l'environnement. L'endroit a l'air bordélique, mais pas spécialement plus que la plupart des bourgades qu'elle a l'habitude de traverser. Elle qui a grandi dans une chaumière loin de tout ne sait pas a quoi est supposé ressembler un hameau classique, de toute façon. Elle hausse alors les épaules et lance au type, en s'éloignant de lui, comme pour éviter physiquement ses hurlements hystériques. "Vous savez quoi, moi, je m'en fiche de votre histoire de cheval. Gardez le, j'en veux pas. Vendez-le, même ! Vous vous dédommagerez tout seul. Et puis quoi, vous attendiez qu'on revienne au cas ou ? Personne sait se débrouiller dans cette région ? Pas croyable." Une pipelette amère, voilà ce qu'est Jaana en gueule de bois. Tous ces gens agressifs n'ont décidément aucune empathie pour les ivrognes. Elle tapote l'épaule de Tayra, tout de même, pour demander confirmation. Sait-on jamais. Il lui ferait mal de perdre sa seule alliée dans cette folle aventure d'un lendemain de beuverie. "On fait ca hein ? On va pas s'emmerder ? De toute façon j'ai pas d'argent. T'as besoin d'un cheval, toi ?"
ft. @Jaana Freylied
Je l'accompagne et on continue notre route sous le regard dépité du vieil homme. Il nous somme de revenir, sans réellement y croire, puis grommelle quelques insultes avant de rentrer chez lui, énervé.
J'écoute distraitement Jaana parler en me demandant combien de temps on va encore devoir marcher. En passant pas loin de la lisière d'une forêt, j'aperçois un mouton seul dans un champs de hautes herbes. Qu'est-ce qu'il fait là tout seul? Je ne sais pas, mais en revanche, je peux vous dire qu'il va nous servir de repas... Je me retourne vers Jaana, et lui fais une requête un peu spéciale.
On ne va pas laisser filer ce morceau de viande. Va juste falloir que je fasse attention... À pas me laisser emporter. Sait-on jamais.
Une nouvelle situation de reglee. Comme si elle en avait vraiment besoin, Jaana constate une nouvelle fois qu'une attitude aussi acide apporte une résolution bien plus rapide aux différents soucis rencontrés dans ce royaume. C'est plutôt satisfaite et d'un bien meilleur moral qu'elle s'éloigne aux côtés de Tayra, impatiente d'en finir avec toute cette affaire.
Son esprit vagabonde, comme à son habitude, vers ses joyeux projets. Un bon bain, une bonne sieste, un bon plat. Voilà le programme qu'elle espère suivre dans les heures qui viennent, pourvu qu'on ne l'interrompe pas une nouvelle fois pour lui réclamer des choses. C'est alors que Tayra l'interrompt. Elle désigne un mouton et lui demande un service. Surprise, Jaana s'apprête à la questionner. "Heu, mon bras ? Mais j'en ai besoin ? Pourquoi tu veux mon bras, tu vas me le rendre ? Mais, j'ai besoin de mon sang, c'est bizarre !" Puis son regard se porte à nouveau sur le mouton. "Ah mais attends, qu'est-ce qu'il fiche ici, tout seul, celui-la ?" Quelques longues secondes en silence à observer l'animal perdu au milieu de nulle part avant que l'information - et donc l'idée - monte au cerveau. L'alcool a fait des ravages, semble-t-il.
"AH ! MAIS ATTENDS !" S'exclame-t-elle. "C'est le mouton du gars, la ? Tu veux lui ramener ? Remarque on a pas vraiment eu à s'emmerder pour le trouver, alors pourquoi pas …" Il serait franchement malhonnête de ne pas faire l'effort alors que la bestiole s'est littéralement placée sur leur route. "Erh, non mais t'as raison, vaut mieux le faire, hein …" Elle tend alors son bras, pleine d'appréhension, en jetant quelques regards furtif a Tayra. La Brailleuse n'est vraiment pas certaine de ce qu'elle s'attend de voir.
ft. @Jaana Freylied
Sans réfléchir plus, je mords le bras de Jaana sur une veine en essayant de ne pas lui faire trop mal, et y reste quelques secondes pour y prendre une petite gorgée. À peine terminé, j'arrache un lambeau de ma chemise suffisamment grand pour faire un nœud autour du bras de ma compagne. Alors que je m'occupe de cela, ma peau devient déjà rouge coquelicot, mes cornes grandissent jusqu'à une quinzaine de centimètres, mes ongles deviennent griffes et mes dents prennent une forme pointue. Je peux sentir mes sens se "débloquer", et une certaine force m'envahir. C'est toujours une sensation plaisante... Ce qui me donne toujours envie de plus de sang.
Je lui lâche un petit sourire pour montrer que je blague, étant encore capable de me retenir à ce stade.
Je me mets à marcher vers le mouton, de plus en plus lentement... Jusqu'au moment où il me remarque, et se met à trottiner en arrière par peur. C'est le signal: je me mets à courir à sa poursuite, et atteins rapidement une vitesse surprenante pour un humain. On voit bien que le mouton a passé sa vie dans une petite ferme... Il n'est pas habitué à courir. Il me faut une petite dizaine de secondes pour le rattraper et lui sauter dessus, l'agrippant de mes deux mains griffues au torse et le faisant chuter. Je remonte une main sous sa tête et le serre pour pouvoir lui mordre la jugulaire et le tuer rapidement. J'utilise tout mon corps pour la stabiliser au mieux, et reste immobile un certain temps, jusqu'à ce qu'il cesse de remuer. Je m'efforce de recracher le sang à terre, et vérifie qu'il soit mort avant de me relever. Je fais de grands signes à Jaana pour lui dire de venir, souriante. J'attends qu'elle soit proche pour parler.
Aussitôt dit, je sors mon couteau et ouvre le flanc de la bête pour y chercher les meilleurs morceaux. Mon corps retrouve lentement son aspect initial.
La Brailleuse a vu beaucoup de choses, au fur et à mesure de ses aventures. Des monstres de toutes sortes, des paysans au bon ou au mauvais caractère, des nobles, même le Roi, une fois. C'était bizarre, ça, d'ailleurs. Mais il arrive tout de même d'être encore surprise. Aryon est un endroit plein de choses encore à découvrir. Et ses habitants sont pleins de secrets.
Alors que Tayra se met à mordre le bras d'une Jaana encore pas tout à fait réveillée ni totalement défaite du trop plein d'alcool de la veille, l'aventurière ne s'attend pas à grand chose. Elle se questionne, bien sûr. Sans plus. Jusqu'à voir sa peau changer de couleur et son corps prendre une forme qu'elle qualifierait aisément d'effrayante et même avec ses réflexes faiblards, il lui aurait été bien rassurant de prendre ses jambes à son cou. Mais … Non. Parce que Tayra, malgré sa "nouvelle" forme terrifiante, s'occupe tranquillement de soigner sa douloureuse plaie - à croire que l'alcool a aussi ce mauvais côté de rendre ses blessures plus insupportables encore. Elle s'adresse même à elle avec une certaine politesse, un peu d'humour, et de l'enthousiasme. Elle sourit ? C'est étrange, sur cette apparence. Presque carnassier ? Jaana ne saurait le définir et elle n'est pas bien sûre d'en avoir envie. Ce dont elle a envie, là, c'est de se cacher.
Elle recule d'un pas, puis un autre, alors que la Tayra-démone fait ses petites affaires en approchant d'un pas menaçant de la bestiole. Il semblerait que le projet ne soit plus de le ramener à son éventuel propriétaire. La Brailleuse n'a pas vraiment envie de contester ce choix. Surtout en voyant Tayra courire et se jeter sur le mouton et … Elle n'en sait rien. Jaana s'est caché les yeux. Elle vient de la campagne mais pas de cette campagne là, qui abat les moutons tranquillement et les dépèce. Elle, c'est la campagne moins fermière. La chaumière bizarre en bord de forêt où vivent deux hurluberlus qui font des meubles.
Quand elle regarde enfin à travers ses doigts, Tayra lui fait de grands signes, entourée d'un bain de sang. Elle pousse même un petit cri - léger, parce que sa propre voix lui vrillerait les tympans, dans son état. Lentement, prenant beaucoup de précautions, elle s'approche de Tayra qui lui parle avec le même enthousiasme que précédemment. Pas de quoi être plus rassurée que ça. "Z-Ze, ok ! Ze vais chercher du bois, tout de suite !"
Elle n'a jamais été aussi obéissante et calme. Terrorisée, certes. Mais obéissante. Un visage de Jaana que ses parents aimeraient probablement voir de temps en temps. L'aventurière part en courant en direction de la forêt et s'exécute rapidement. Contrairement au meurtre, elle s'y connaît bien en bois. Et elle revient quelques minutes plus tard avec assez de bois sec et de pierres pour faire ses affaires correctement, et cuire une bestiole d'une bonne taille. A priori. Au moins un feu plus grand que la moyenne des feux de camps qu'elle a coutume de faire pour réchauffer ses viandes séchées.
"V-voilà." Bégaye-t-elle en arrivant devant une Tayra redevenue normale. A priori. Elle ne pourrait pas se prononcer définitivement là dessus. Jaana n'ajoute rien de plus et s'affaire à préparer le feu, placer le bois et les pierres, en jetant quelques petits coups d'oeils nerveux à sa compagne. En se questionnant bien sûr sur ses chances de survies si elle ne se dépêche pas de donner quelque chose à manger à cette femme.
ft. @Jaana Freylied
Après quelques minutes, je réussis à allumer le feu par friction et le faire prendre sur les petits bois, dans un cercle de pierres. J'en mets une large et plate au centre lorsque le feu est suffisamment chaud, sur laquelle je pourrai déposer les morceaux de viande découpés pour les faire cuire.
Une fois le repas prêt, je prends un morceau et invite Jaana à faire de même.
Marcher jusqu'à la capitale sera bien plus appréciable le ventre plein. Je me contente d'éteindre le feu une fois que nous en avons fini, prenant garde à ne pas laisser de braise. Il s'agit de ne pas risquer d'incendier les parages... Le reste du mouton sera ainsi offert aux champignons, insectes et autres animaux nécrophages.
J'aimerais rassurer Jaana en lui disant qu'elle n'a pas à craindre mon pouvoir, mais ce serait lui mentir. Je ne peux pas assurer de ne jamais perdre les pédales, et si ça arrive elle fera bien d'être méfiante. Bien que, en étant réaliste, elle mourrait probablement quoi qu'elle fasse... À moins qu'elle n'aie un don pouvant la protéger efficacement. Tiens, d'ailleurs, elle ne m'en a pas parlé, de son don.
Il vaut toujours mieux connaître ce genre de choses, par précaution. Je ne pense pas faire de mission avec elle à l'avenir, mais tout de même.
Avec un regard aussi curieux qu'admiratif, Jaana regarde Tayra faire sans dire un mot. En tout cas à voix haute. Parce qu'à l'observer faire avec une telle maîtrise, comme si tout était normal, la Brailleuse réalise que ses compétences de survie en pleine nature sont nulles et frôlent le négatif. Débrouillarde, elle l'est. En ce qu'elle apprend vite et est capable de faire tenir des rations plus longtemps que la moyenne, et attendrir les marchands pour avoir de la nourriture gratuite. Mais attraper un mouton, le dépecer, découper, et faire cuire sur un feu avec autant de maîtrise et de bonnes idées, ça n'est pas son rayon. Et en constatant que la viande est délicieuse - pour une viande cuisinée à la va-vite comme ça - elle réalise que c'est ce qu'il lui faut. Elle pousse un petit gémissement de satisfaction en dégustant la viande et adresse un petit sourire la bouche pleine à sa compagne de route. Tayra est effrayante, certes, mais une petite dégustation de son sang mis à part, elle a été très gentille avec elle. Et ses compétences intriguent Jaana qui se promet de trouver de quoi apprendre à se débrouiller aussi bien en pleine nature. "C'est super bon !" S'exclame-t-elle après avoir avalé une grosse bouchée. "T'es douée c'est fou !"
Et la voilà qui oublie déjà ce qui la perturbait plus tôt, obnubilée par la nourriture. Entre la gueule de bois et le ventre vide, de toute façon, sa concentration est encore plus instable que d'habitude. Avec empressement, elle termine tout ce qu'elle parvient à avaler sans vomir et se laisse tomber en arrière dans l'herbe pour digérer, les mains sur le ventre. Poussant un long soupir satisfait, elle entend alors Tayra la questionner. Son pouvoir, une question qu'elle n'entend pas aussi directement d'habitude. Mais Jaana n'est pas femme à se cacher ou avoir honte. Il faut dire que, quand bien même il n'est pas toujours contrôlé et parfois fort handicapant, son cri est bien moins connoté que l'apparence que prend Tayra lorsqu'elle s'énerve. Pour illustrer son don - ou plutôt une partie de son don - elle s'amuse alors à imiter la voix de Tayra. "Au fait, c'est quoi ton pouvoir, à toi ?" Exactement les mêmes inflexions, le même ton … la même voix, en fait. Amusée, elle se relève immédiatement, toute fière d'elle, en riant comme une imbécile. "C'était moi ! Haha !" Son don a l'air gadget, présenté comme ça. Mais elle tire avantage assez souvent sans le savoir de ce qu'il a l'air bête et inutile pour surprendre lorsqu'elle mobilise toutes ses capacités. L'inconvénient, c'est que quand elle le fait, c'est destructeur pour tout le monde.
Avec un petit rire, elle se met bien droite à présent et prend une grande inspiration avant de pousser un cri suraigu et très puissant. Le genre qui aura du mal à les garder discrètes, mais qui fait fuir les animaux les plus farouches. C'est le cas, dans le bois non loin, d'une bonne vingtaine d'oiseaux qui fuient les arbres dans lesquels ils s'étaient installés pour dormir. "Je vais pas te casser les oreilles quand même, je préfère y aller doucement." Commente-t-elle en riant avant de se laisser retomber dans l'herbe. "Les oreilles ou autre chose d'ailleurs." Elle pousse un soupir et au bout de quelques secondes, se calme. "C'est juste une apparence, ton pouvoir ? Je veux dire … Ça fait peur à première vue, mais tu te transformes pas vraiment en monstre, hein ?"
ft. @Jaana Freylied
Suite à ma question, j'ai en guise de réponse... Ma propre question? Ma voix? Hum, elle peut imiter les voix, et les autres sons aussi, je suppose. Mais ce n'est pas fini... Non, en plus de ça elle peut me forcer à me boucher les oreilles et donner mal aux tympans. Chouette... Bon, elle a au moins la capacité d'assourdir les gens, ça peut être très pratique aussi. Est-elle sujette à ses propres effets? Ce serait bête. Enfin, elle peut sûrement trouver quelque chose qui arrange ce problème, sur le marché...
Elle me pose ensuite sa question, chacun son tour. Dois-je lui dire la vérité? Ça vaut peut-être mieux pour elle. Mais je n'ai pas envie qu'elle soit méfiante envers moi. Pas elle. Je... Je suis obligée de garder les gens dans l'ignorance pour qu'ils soient mes amis. Pourtant, ils ne peuvent pas me considérer comme une amie si je leur mens et les met ainsi en danger... Voilà pourquoi je ne peux tout simplement pas avoir d'amis. C'est impossible. Je dois protéger les gens de moi-même.
Les yeux dans le vague, je réponds sans état d'âme, vide.
Qu'est-ce qui m'empêche de leur mentir? Je pourrais les tenir dans l'ignorance le plus possible, et même si la vérité leur venait inéluctablement, je pourrais profiter au moins momentanément d'avoir des "amis". Puis, soit je leur ferais du mal, soit ils finiraient par s'éloigner de moi en apprenant... Et, finalement, c'est encore moi qui aurais mal.
Le vrai prix de la puissance de ce don, ce n'est pas la fatigue ou le sang, c'est ce mal qui me suit peu importe ce que je fais. Je dois souffrir soit de ruptures, soit de solitude. L'expérience m'a montré que la solitude était bien plus douce.
Je me lève et me retourne dans la direction de notre destination, prête à repartir.
Je me remets à marcher, pas besoin de s'attarder plus longtemps ici. C'est vrai, quand je bois, je mets tout le monde en danger. Ça va m'attirer des problèmes un jour. Je ferais bien d'arrêter...
Le ton semble devenir si sérieux tout à coup. Ou peut-être l'était-il déjà ? Jaana n'est pas vraiment capable de s'en rendre compte. Pas avant un bon moment, tout du moins. C'est parce qu'elle devient soudain si franche et ne réagit pas à ses sottises qu'elle se pose enfin la question. Surprise, elle la regarde sans dire un mot, tentant tant bien que mal de comprendre ce qui change tout à coup. Son cri lui aurait-il perturbé le cerveau ? La Brailleuse ne se rend pas toujours compte de l'effet qu'il peut avoir sur l'esprit des gens. Ou leur corps, même. Combien de fois a-t-elle fait exploser les organes d'un petit animal par inadvertance avant de réaliser le caractère destructeur de ses pertes de contrôle ? C'est bien pour cela qu'elle est si attentive aux animaux aujourd'hui.
"Oh."
Une simple réponse à celle, tout aussi brève, de Tayra. Un peu intimidée, Jaana se lève tout de suite en suivant le mouvement de la jeune femme. Qui sait ce qui pourrait déclencher une autre transformation ? Certainement pas elle. Et si elle était de ce genre de personnes qui se transforment sous le coup de la colère, ou qui doit se battre contre son alter ego, comme l'autre vieux de la taverne ?
Elle ajoute quelques mots, cependant. Qui ne manquent pas de fatalisme. Jaana a bien du mal à prendre la mesure du drame que c'est. Quelque part, elle aussi a longtemps lutté et lutte encore contre la nature indomptable des effets de son pouvoir. Si elle ne perd pas le contrôle de ses choix ou sa conscience, la maîtrise de la puissance et des effets de son cri ne sont pas si simples. Et une petite virée dans la province avec Son Altesse en a déjà été la preuve pour elle : du haut de sa vingtaine d'années bien entamée, Jaana est encore bien incapable de tout maîtriser, en toutes circonstances. Ca tient un peu du monstre. Un monstre sous des airs de sale gosse. "Eh, tu sais pas ce que je peux faire quand je suis bourrée, hein ! J'ai déjà fait des trucs pas terribles avec mon pouvoir. Ou même carrément terribles, justement !" Balance-t-elle avec un enthousiasme qui contraste vraiment avec le propos. "On est tous un peu des animaux, finalement. Nos pouvoirs, on les maîtrise pas totalement." Animal, monstre. Probablement que sa famille l'a déjà appelée ainsi par le passé. Heureusement, Jaana est bien trop égocentrique et égocentrée pour le réaliser à l'époque.
Du pas allant, elle reprend la route aux côtés de Tayra, et la dépasse même. "Regarde, j'ai survécu, c'est p'tet pas de la chance mais un coup du destin, non ?" Espiègle, elle lui adresse un clin d'oeil. Ce qu'elle raconte est probablement très bête, mais elle n'aime pas cette tournure absolue que prend la conversation. "Au pire, je suis sûre qu'à la capitale, il y a des gens qui ont des solutions pour ça. Des trucs magiques !"
ft. @Jaana Freylied
Elle me dépasse et continue, employant un mot un peu spécial. Le destin... Si j'ai déjà du mal à m'attacher aux histoires de dieux, le destin est un concept qui me semble totalement fantaisiste. Et puis, puisqu'on ne le connaît pas de toute façon, on peut toujours parler de chance.
La suite est plus intéressante, lorsqu'elle parle de régler tous ces problèmes par la magie. C'est vrai... Je pourrais peut-être trouver une solution quelque part. Quelque chose ou quelqu'un qui me permette de rester moi-même en me transformant. J'y réfléchirai. En fait, j'y ai déjà réfléchis plusieurs fois. Mais quelque part, je me suis un peu attachée à cette chose qui prend le contrôle de mon corps. J'ai même l'impression d'avoir besoin d'elle parfois... Je devrais plutôt trouver une alternative qui me permette de la garder.
On continue sur la route pour arriver sans trop de difficulté jusqu'à la capitale. J'irais bien faire un tour à la guilde, moi... On arrive rapidement devant la taverne d'hier, où ma curiosité me pousse à aller. J'aimerais bien savoir ce qu'on a fait exactement hier... Peut-être que quelqu'un pourra nous aider à l'intérieur.
Sans trop attendre sa réponse, je marche vers l'entrée du petit bâtiment. J'ai juste le temps de m'arrêter en voyant un homme se ruant vers moi, fulminant. Encore quelqu'un qui nous en veut... Ça commence à m'énerver. On dirait un mercenaire à sa carrure et son allure. Il fait ma taille, je n'aime pas beaucoup ça. Il nous montre une tête de grognours sanglante qu'il tient en main.
200 cristaux?? Mais il sort d'où, lui? Il pourrait très bien inventer son histoire pour nous faire payer parce qu'on ne se souvient de rien. Par contre, il a l'air prêt à nous faire la peau... Mais même si on le voulait, on ne le payerait pas. Il va falloir le calmer... Je relève la tête pour me faire plus intimidante, croisant les bras.
Les changements sur son visage m'indiquent que j'aurais encore mieux fait de prendre mes jambes à mon cou. S'il m'oblige à me battre, tant pis... Euh, c'est moi ou sa peau devient grise comme l'acier? Roh, il semble avoir un don utile au combat. Euh... Bon, pas dix mille solutions. Je bouche mes oreilles du mieux que je peux, et de sorte à ce que Jaana le voie bien. Je compte sur toi, ma belle, c'est le moment...
Le voyage jusqu'à la capitale se fait sans trop d'encombres. Entre la gueule de bois et ce dont elle a été témoin un peu plus tôt, Jaana n'ose pas trop embêter Tayra avec ses petits problèmes. Elle parle quelques fois, pour badiner, rien de bien pertinent. De quoi meubler le silence inconfortable qui la force à constater son malaise physique. Arrivée dans la grande cité, Jaana ne sait pas trop ou aller et suit machinalement l'autre jeune femme en attendant d'avoir une idée. Un peu comme un petit chien perdu, finalement. L'aventuriere n'a pas trop envie de s'imposer un passage a la guilde dans son état, mais elle n'est pas sûre d'avoir de quoi se reposer dans une vraie auberge à présent.
Tayra s'interpelle alors et aligne un plus grand nombre de mots que d'habitude, ce qui lui décroche un sourire satisfait. "Oh heu, ouais, bonne idée !" Lui répond-elle alors qu'elle s'avance déjà vers la taverne. "Mais je bois rien aujourd'hui, hors de question."
Et voilà qu'un nouvel abruti leur saute dessus et déblatère tout un tas de conneries sur une prétendue mission et des cristaux qu'elles lui doivent. Les gens ne savent décidément pas se tenir en ce jour épuisant, et se font un plaisir d'imposer leurs effluves et leurs insupportables voix à ses oreilles bourdonnantes. Un miracle que Jaana n'ait pas encore littéralement pété un cable. La Brailleuse allait questionner l'homme a sa manière plutôt bourrue, signature de ce jour insupportable, lorsque l'autre aventurière prend l'initiative. Il semble qu'elle aussi soit arrivée au bout de sa réserve de patience, ce qui rassure un peu Jaana sur son intention d'envoyer paître ce nouvel importun. Elle s'apprête à lui sauter dessus quand sa peau semble changer de couleur et de texture. C'est un regard inquiet qu'elle lance à sa compagne en constatant que celui-ci n'est pas un paysan ni un vieux et encore moins un rigolo mais bien un combattant aguerri. Voir l'autre forme de Tayra serait bien pratique mais pas tres legal et lui causerait sans doute des ennuis… C'est alors qu'elle la voit se boucher les oreilles.
Ah.
Une idée douteuse, sûrement, mais la seule qui leur permette de s'en tirer sans trop de dommages. Pas discret mais bien pratique. Un petit sourire se dessine sur le visage de Jaana qui se précipite devant Tayra pour s'interposer et prend une grande inspiration. Le cri qu'elle pousse est assez particulier. Il est fort, bien sur, mais plus déstabilisant que douloureux à proprement parler. Le genre qui fait perdre les repères et retourne le cerveau. En pleine ville, attaquer frontalement lui vaudra de terminer en prison. C'est quand l'homme, surpris, semble perdre le contrôle de ses sens et regarde tout autour de lui en plein vertige qu'elle lui bondit dessus et le pousse dans la taverne, accrochée à ses épaules. Il finit allongé sur le sol de l'entrée et Jaana s'assied à califourchon sur son torse pour l'empêcher de se relever trop rapidement. Elle attrape ensuite sa tête pour avoir un meilleur accès à son oreille et, au creux de son tympan, elle projette quelques ondes moins facilement audibles. L'homme se met alors à respirer rapidement, en de petites inspirations. La Brailleuse se lève et recule brusquement pour rejoindre Tayra. "Ok, heu, la, normalement, il va gerber. Genre, comme un ivrogne très très malade. On fait quoi ?"
ft. @Jaana Freylied
Jaana revient à moi en me faisant part de ses prévisions quant au dernier repas de cet homme, mais je ne tiens pas tellement à le savoir, il risque surtout de revenir à nous encore plus furax si on ne se barre pas et vite. Je prends le poignet de ma compagne du jour et la tire en m'enfuyant dans la rue la plus proche, pressée de disparaître.
Après quelques minutes à fuir dans les rues de la capitale, je m'arrête à un coin d'habitation, certaine d'avoir complètement semé celui qui nous réclamait tant de cristaux. Je ne peux m'empêcher de sourire, me disant qu'on ne saura jamais exactement ce qui s'est passé cette nuit. Ça fera au moins un souvenir amusant. À présent, je suppose que je vais devoir dire au revoir à cette drôle de fille.
Je lui lâche un petit sourire et m'engage dans la ruelle qui me semble aller le plus vite à la guilde. Je n'ai pas un super sens de l'orientation en ville, je me retrouve souvent à escalader des bâtisses pour y voir plus clair.
La technique de Jaana semble fonctionner. Au moins assez longtemps pour s'enfuir. C'est finalement la meilleure solution face à tous ces hurluberlus qui se mettent en travers de leur route. Ou même, finalement, la journée entière. Autant s'enfuir de cette journée, totalement. Trop de purin, de dingues et d'agressifs. Jaana ne se vexe même pas de perdre si soudainement sa compagne d'aventure. Elles ont bien besoin de tranquillité, toutes les deux. La gueule de bois tape si fort sur la tête de la Brailleuse qu'elle envisage même de retourner chez ses parents pour quelques jours. Histoire de faire le point sur sa situation. Méditer un peu sur ce qui l'a menée à tant de chaos. Comme si ça n'était pas le constituant essentiel de son existence. Enfin.
Jetant tout de même quelques regards inquiets à l'homme allongé sur le sol qui commence enfin à rendre tout son petit-déjeuner et, manifestement, d'autres repas qui l'ont précédé, elle acquiesce. "T-très bien !" Bégaie-t-elle. "Je suppose qu'on se reverra, oui ! Merci beaucoup pour tout ! Enfin … Si ! Pour tout." Un large sourire éclaire son visage. "Bon courage pour la suite surtout ! Et bois pas trop, hein !" Un clin d'oeil de plus et la voilà qui regarde Tayra partir en poussant un long soupir optimiste. Au moins, dans cet enchaînement de situations chaotiques sur ces dernières vingt-quatre heures, l'aventurière en aura retiré une relation intéressante, quoiqu'un peu floue. Et une nuit sujette à de nombreuses hypothèses.
En se retournant pour surveiller le chasseur vomissant, elle fouille dans sa sacoche qu'elle n'a pas encore examinée en détail depuis son dur réveil de bon matin. A l'intérieur, sa bourse est pleine. Bien plus qu'elle ne l'était la veille. Surprise, elle referme aussitôt le petit sac et s'éloigne d'un air gêné. Impossible de savoir d'où viennent exactement ces cristaux mais, après une telle aventure, elle n'est pas sûre de vouloir vraiment se renseigner sur la question. Reste que la place du marché se profile droit devant et une nouvelle fois, le marchand d'étoffes et de vêtements est la. "Eh bien. On dirait que je vais m'acheter une nouvelle cape, moi." Sur ces bons mots, et avec tout de même une certaine appréhension à rester à portée du chasseur à présent cible de nombreuses moqueries, elle s'élance en direction des echoppes.
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