Comment tu pourrais savoir que ce savon qui sent si bon, qui est si joli et qui fait tellement de bien sur la peau vaut aussi cher ? Tu ne peux pas ma petite Xylia, la seule chose que tu peux faire pour le moment c’est avoir complètement confiance en Sasha. Alors tu lui souris, heureuse de sa proposition, imaginant déjà le fait de te prendre pour toi-même ledit savon sans aucune once d’hésitation. Trop confiante en ton instinct pour savoir si les gens sont mauvais ou non. Trop jeune pour garder la méfiance tout du long. Trop naïve encore pour te dire qu’une personne de la carrure de Sasha n’est pas forcément blanche comme neige. Son pouvoir n’aide pas, c’est certain, mais il manque aussi toute l’expérience pour vraiment faire attention à ce genre de chose. Pourtant tu devrais savoir, mais visiblement ça te passe trop facilement au-dessus de la tête.

— Je prendrais commande pour quelque pain de savon, déjà prendre soin de moi-même pour moi sera mieux que de penser à un ou une éventuel partenaire.

Parce que ce n’est pas ton souci pour le moment, parce qu’il est plus simple de mettre ça sous le tapis, comme tout le reste. Peut-être, plus tard, il y aura un doute avec le pris de ce savon, quand tu l’achèteras par toi-même, mais pour le moment c’est très loin d’être le cas.

— Pour le coup, j’avoue que plus que des fleurs, j’aimerais plus me faire offrir les graines directement. Histoire de choisir de quand les faire pousser ou non, si j’ai le temps ou pas. Souvent c’est des fleurs couper qui est offerte alors qu’on pourrait utiliser lesdites fleurs pour tellement d’autres choses. Comme des remèdes… Pourquoi on offre souvent aux femmes, en rendez-vous des choses inutiles ou simplement faites pour faire jolies ?

C’est une vraie question pour le coup. Tu t’es souvent demandé pourquoi on ne se contentait pas tout de s’offrir à tout des objets utiles. C’est bien beau d’offrir de bijoux ou des fleurs, mais ça sert à quoi ? Le seul bijou que tu portes est ton collier et c’est encore une histoire différente, c’est pour ta religion, donc utile. En tout cas, utile de ton point de vue.

— Si tu veux, je peux manger tes pommes de terre qui te seront servies, j’avoue bien aimer la façon dont elles cuitent à la braise. Si tu veux une part de ma pièce de viande en échange, c’est sans souci.

Partager ce qu’il y aura dans ton assiette est proposer le plus naturellement possible, sans aucune arrière-pensée. Juste une confiance commune. Il faudra peut-être que tu parles avec les autres espions de cette confiance un peu trop grande qui est en toi. Un jour cela te jouera des tours mine de rien. L’histoire de Sasha te touche plus que tu ne l’aurais pensé, elle fait un peu échos à la tienne sur certains points. Le fait de ne pas vouloir être la femme de bidule comme rôle de vie.

— Je te comprends tellement bien sur le fait de ne pas juste vouloir finir comme poule pondeuse… Pour le coup ce n’est pas ma première motivation, mais si je peux l’éviter en étant dans la garde j’en serais très heureuse.

Tu sais que ton père te laissera le choix de ton mari, il n’y a que ta mère qui persiste à vouloir que tu sois un mariage pour la famille. Qui voudrait de la dernière rebelle d’une petite famille d’ancien corsaire ? Personne des Archipels actuellement et ça te vas plutôt bien ainsi.

— Sinon, c’est un proche de ma famille, un modèle, qui était garde et qui m’a montré qu’on pouvait faire des choses pour les gens à ce poste qui a fait que j’ai voulu les rejoindre. Je n’ai jamais regretté d’avoir suivi son chemin, même si ce n’est que le début pour le moment et que j’aurais préféré avoir un peu plus de confort tout de même. Seulement ça, c’est juste mes goûts de luxe qui doivent être revus à la baisse pour le coup.

Il y a une certaine ironie envers ses propres gouts de luxe. C’est avec le début de l’académie que tu as pris conscience de ta position privilégiée, avec le confort beaucoup plus rustique de l’académie. Un bon coup de pied dans certaines de tes idées reçu sur pas mal de choses. Ce qui a fait que tu voulais encore plus te battre pour une égalité utopique pour tout le monde.

— Ce n’est en rien une histoire d’amour pour qui ce soit qui m’a fait finir ici. Puis vraiment, le capitaine à l’âge d’être mon grand-père, ça me donne des frissons rien que d’imaginer un amour envers lui.

Peut-être un amour filial, mais plus tard. Pour le moment il est juste l’homme qu’on t’a demandé de garder à l’œil pour ne pas avoir de soucis pour plus tard.

— Puis, je sais que c’est une peu naïf… Il y a aussi, je crois que tout le monde peut avoir le droit à une seconde chance si on lui l’accorde. Être dans la garde permet de trouver ceux se perdant en chemin et leur tendre la main pour faire autre chose. Tu y crois toi à cela ?

Finissant de te préparer tu lui tends la main pour prendre la sienne et l’entraîner à ta suite jusqu’à l’endroit merveilleux pour remplir vos estomacs.

Est-ce qu’il y a vraiment de meilleures intentions que d’autres pour devenir garde ? Il y a celle qu’on dit, celle qui semble évidente et celle qu’on tait, qu’on sait moins bien vue par la morale ou qui n’apporte que de la pitié. Qu’importe la raison du choix pour finir au service du royaume, même si c’est une raison misérable, ça reste une raison légitime à tes yeux. Puis, il est plus simple de voir ta manière de faire comme étant louable.

Est-ce qu’elle aurait dit la même chose si elle savait qu’au final tu es venu dans la garde pour fuir ta famille, puis es entré encore plus profondément dans ses rouages pour fuir un deuil, pour au final te retrouver avec un nouveau sur les bras sans avoir rien pu ne faire contre ? Tu ne penses pas, mais tu ne lui diras pas, parce que ça serait déjà l’admettre à toi-même que tu as fait ça pour ça de base. Vraiment, jouer à l’autruche est bien plus simple pour beaucoup de choses.

Alors, parce que c’est plus simple, tu te contentes de lui sourire comme si tu étais simplement heureuse de sa remarque. Fuir d’une manière ou d’une autre semble plus simple. Une spécialité en soit pour toi. Quand est la dernière fois où tu n’as pas fui des soucis personnels ? Plus aucune idée.

Puis il y a cette question sur la tromperie qui semble te prendre un peu de court, sa façon de le présenter est un peu étrange. Une part de toi tique dessus, mais tu ne t’accroches pas à cela. Ça sera un détail sur le rapport que tu commenceras à écrire sur Sasha après tout, mais un détail présent tout de même.

— Est-ce que tu en veux au boulanger du coin de faire semblant de sourire quand il te vend ses produits ? Ou de faire comme s’il en avait quelque chose à faire de toi ? Si on regarde bien, on trompe tout le monde à un moment ou un autre, pour des raisons parfois stupides.

C’est sûr que l’exemple du boulanger semble ridicule, mais en soit, c’est bien une tromperie, même si elle ne fait de mal à personne. Il y a bien des gens qui s’attachent au vendeur en croyant que c’est leur ami, alors que ce dernier ne cherche qu’à avaler tous les cristaux de la bourse en face d’eux ou simplement que la journée de travail soit terminée.

— Je ne dis pas que sur le moment je ne serais pas en colère, parce que ça serait un mensonge. Sur le moment j’en voudrais certainement à la personne, parce que c’est humain comme sentiment et que je ne suis pas mieux que d’autres.

Parce que ça touchera ta fierté de ne pas avoir compris avant, de ne pas avoir pu faire preuve d’esprit pour comprendre dès le début. Oui, la rancune serait avant tout une question de fierté.

— Après, si la personne m’explique, me laisse le temps de comprendre, veut changer au sujet de cette tromperie, alors oui, je pardonnerais. En tout cas je tenterais et demanderais aux Astres d’aller dans ce sens.

Tu es réaliste, même avec ton optimiste, tu sais que ça te prendra du temps, mais tu voudras tout de même offrir la même chance à chacun. Même si ça pique horriblement.

— Après, tu sais, on ne naît pas tous avec les mêmes bagages à la naissance… Je sais, même si je plains de ma famille, que j’ai la chance d’être né avec une cuillère en argent dans la bouche. Cependant ce n’est pas le cas pour tout le monde et plein de choix de vie, accident de parcours, traumatisme ou même pas de chance à la naissance, juste une fréquentation au mauvais moment et toute ta vie sombre à ce moment. Tout le monde peut chuter dans le crime, personne n’est à l’abri de cela… Est-ce que pour autant il faut tourner le dos à ces personnes ? Est-ce que tu ne deviens pas complice de ce crime si tu laisses les personnes sombrer sans chance de remonter la pente à un moment ou un autre ?

Parce qu’il y a une sorte d’hypocrisie constante avec les gens qui sont du bon côté de la barrière qui t’horripile. Voir la vie tout noir ou tout blanc semble si stupide.

Ouverte, peut-être, mais naïve irais mieux comme adjectif. Idéaliste aussi. Est-ce que tu agirais comme tu l’as dit face aux assassins de Ruth ? La bonne blague. Est-ce que ceux de la cabale auraient le droit à ce traitement de faveur ? Vraiment, avant de parler, gamin il te faudrait grandir, parce qu’au final, ce n’est que tes illusions qui parle et pas le reste.

— On est tous différents, c’est tout à ton honneur d’être méfiante.

C’est tout à son honneur de ne pas mentir sur quelque chose qu’elle ne sait pas comme ça. Pour le coup c’est elle qui est bien plus honnête sur ce sujet que toi-même. Ça, tu ne t’en rends même pas compte. Ta propre hypocrisie ne te saute pas au visage. Il n’y a besoin de rien d’ajouter de plus alors que vous terminez le sujet là-dessus, c’est clos.

Le repas face à vous semble de toute manière plus intéressant, avec une odeur et une vue qui fait réagir ton estomac, mais tu n’attaques pas tout de suite, profitant avec une certaine fierté à l’expression de joie que Sasha eut. Tu notas que ta camarade ne voulait visiblement pas de bière, pas de souci, tu ferais avec.

— Bien entendu que c’est bon, je ne vais pas te faire manger de la fiente de glooby alors que je souhaite qu’on reste amie, j’aurais une bien drôle façon de faire.

La remarque est pleine de malice et clairement amuser alors que tu commences à découper une part de ta viande et la met sur le côté.

— Même si tu dis ne pas arrivé à finir ton assiette, je te laisse la viande promise sur le côté, on ne sait jamais, l’appétit vient en mangeant.

Même si tu te sens bien de pouvoir tout manger si jamais elle ne prend pas cela, même avec son supplément de pomme de terre. Après avoir mangé deux bonnes bouchés qui te font gémir de plaisir, boire une gorgée de bière, tu tentes de continuer la conversation tranquillement avec Sasha.

— Mais du coup, comme tu es assez nouvelle aussi, tu as pris le temps de visiter le village ou pas encore ? Tu as déjà eu ton introduction avec le capitaine ? Tu envisages un familier en particulier à l’avenir ou bien est-ce que tu laisseras faire le hasard ?

Après ta série de questions tu repris à nouveau à manger et tu entendis un barde commencer une balade dans un coin, c’était doux et ça parlait de la dynastie Cavendish, de son ascension et sa chute. Pas que cela t’intéresse plus que cela, mais cela fait un bruit de fond assez bien dans la pièce. La musique est plutôt bonne en plus, sans même t’en rendre compte tes doigts frappent le rythme et tu fredonnes doucement en mangeant en même temps.

Même en étant dans la garde régulière pendant trois ans ou même simplement à l’académie depuis tes douze ans, tu restes une noble avec les moyens pour ne pas aller dans la première taverne du coin qui sent la pisse et le vomi. Alors, quelque part, il y reste tout de même ce fait dans tes répliques, comme le fait que c’est une évidence que tu ne vas pas l’embarquer dans n’importe quoi. N’empêche que Sasha à raison, une bonne surprise est mieux qu’une déception.

— Oui, après j’ai envie de te dire que les rumeurs de manière générale c’est toujours assez quitte ou double quand tu les écoutes. Là, c’était dû tester et approuver. Je ne sais pas d’où vient cette femme, mais ses plats sont enchanteurs pour le ventre. Ça, c’est l’une des choses, par exemple, qui a été une bonne découverte en arrivant ici.

Il y a une part de fierté de savoir que tu lui fais découvrir cela à elle aussi. Prenant une nouvelle part de pomme de terre dans ta bouche, tu gémis littéralement de plaisir sans aucune honte. L’alliance avec le fromage est juste une merveille. C’est totalement le genre de plat que ta mère a en horreur, trop gras, trop peu distingué, trop odorant, trop pauvre dans son esprit. Tout ce qui le rend encore meilleur en bouche.

— Oh ! Ne te force pas à manger plus que tu ne le peux, ça serait dommage de vomir une aussi bonne nourriture. Au pire, même si on ne finit pas, elle propose de faire des gamelles pour les emporter pour plus tard ou d’offrir tes restes à quelqu’un qui ne peut pas forcément se permettre de se payer le repas entier. Ce n’est pas grand-chose, mais au moins aucune perte.

À titre personnel, tu laisseras tes restes à Bernardine pour qu’elle offre ce que ton ventre ne prendra pas. C’est aussi pour cela que tu fais attention à garder le plus possible ton assiette propre. Il y a une certaine hypocrisie de riche de croire que ça aide vraiment ce genre de méthode. Tu sais bien que non, mais au moins cela permet à un ventre d’être moins vide en plus du tien.

— Du coup, on est plus ou moins, presque au même point, à quelques jours d’intervalle. On m’a dit que je devrais voir le capitaine dans les prochains jours, je t’avoue que j’ai une petite appréhension comme je ne suis pas là pour forcément bonne conduite.

C’est faux, tu t’en fichez en réalité, mais ça pourrait être une appréhension possible. En soi tu connais toutes les raisons qui t’ont conduit ici. Tout comme tu sais que tu aurais pu finir ailleurs si tu l’avais vraiment, demandez, mais il est tellement plus simple de faire croire, même à toi-même, que c’est une contrainte de finir dans ce coin paumé. Par contre ton attention est complètement absorbée par la réponse sur le familier dont elle parle.

— Carrément un Kumiho ? Ça serait ultra classe, mais je t’avoue que je n’ai jamais entendu parler de personne arrivant à les avoir en familier. C’est des créatures si libre et indépendante. Il y a certaines créatures, si majestueuses que la vie en pleine nature leur va tellement mieux. Je n’en ai jamais vu en vrai, juste entendu parler d’histoire avec. Avec leurs prestances, les voir courir dans la neige des montagnes ça doit donner quelque chose.

Le regard rêveur tu imagines bien la scène. De nuit, la lune pleine, le ciel plein d’étoiles, la poudreuse faisant éclater avec une force sans pareil la lueur des torches ou la lumière de la lune. Le froid glaçant autour, quelques flocons tombant, un calme plat régnant, quelque chose qui dérange un peu. Toute une ambiance, tout cela pour voir le Kumiho assis en face, imposant par sa simple présence avant de repartir aussi sec ne laissant dernière lui que des questions sur le comment du pourquoi de ce moment. Oui, si tu devais rencontrer une de ses créatures c’est ainsi que tu aimerais que cela se passe.

— Après, un Kitsune aussi c’est bien, juste, moins exceptionnel qu’un Kumiho j’avoue. Après, je te rejoins sur le fait que donner une nouvelle chance à un familier semble mieux que d’en acheter un. Même si je t’avoue, j’ai toujours ce rêve d’enfant de me retrouver un jour avec un œuf qui sortirait de nulle part pour me choisir. Un peu comme si j’étais l’élue pour ce familier, qu’il n’y avait que moi qui pouvais lui offrir la vie et qu’une quête légendaire nous attente, mais bon, ça, c’est vraiment un fantasme d’enfance.

Il y a un bout de rire en disant cela. C’est une réalité en plus, toute petite c’était ton plus grand rêve d’être l’élue au familier sacrée. Cela aurait pu être amusant que cela arrive vraiment, même si ça aura été un peu étrange d’une certaine façon. Par contre tu prends un temps pour réfléchir pour le familier qui t’irait le mieux, toi aussi deux te viennent en tête.

— Je t’avoue, que si possible, j’aimerais un Agaela ou un Dafresk. Le premier ont est un peu semblable par trop de points pour ne pas en souhaitez un, le second il y a une telle prestance dans cet animal plante… J’aime un peu trop les plantes pour mon propre bien, je pense. Si ça avait été mieux vu par ma famille je pense que j’aurais fini par parcourir le monde pour découvrir et étudier les plantes. Après, rien ne m’empêche de le faire en même temps que de faire mon devoir de garde, en passe-temps. C’est amusant aussi. Au fait, tu as une passion dans la vie ?

Cela semble lui tenir à cœur de ne pas emprisonner un familier, peut-être qu’elle avait connu des gens qui avaient pu être des ordures avec leurs fameux familiers et qu’elle ne voulait pas reproduire les mêmes erreurs. Il y a plein de discours assez vides de sens qui se font dans ton esprit pour lui dire que si déjà elle pense ainsi, elle ne pourra pas en faire de même, mais, comme dit plus haut, tu les trouves vides.

— Alors, souhaitons que tu ne sois pas à le vivre. Parce que retrouver un animal dans cette situation est toujours horrible. Pourquoi tu vois le fait d’avoir un familier forcément comme un enfermement ? Après tout, c’est un lien magique que tu crées avec un être vivant, un égal. Après, j’ai toujours connu des familiers libres de leur mouvement, mais est-ce qu’ils sont vraiment libres s’ils sont liés à nous et que c’est une fausse notion de liberté ? C’est une tout autre question qui mérite d’être creusée effectivement…

C’est surtout une vision qui avant maintenant ne s’était pas faite dans ton esprit et cela n’est pas plus mal à réfléchir. Tout semble très évident avec cela en même temps. Ait-ce que ça rendait égoïste de vouloir avoir un familier du coup ? Tu te le demandes en avalant un bout de viande. Cela te laisse un peu pensive, mais l’histoire de passion pique beaucoup plus ta curiosité. Parce que ne pas avoir quelque chose qui te fait battre le cœur plus rapide et t’absorbe te semble être une hérésie.

— Pas de passion ? Mais c’est triste ça, enfin, je suppose qu’on peut vivre sans cela, mais tu manques quelque chose. Avoir un bon train de vie c’est un confort bien, mais une passion c’est bon pour l’esprit. Cela permet de te mettre à fond dans quelque chose qui te fait oublier pendant un temps les tracas du quotidien.

Cela semble vraiment être une évidence pour toi que c’est une chose primordiale. Sans vraiment le voir, tu t’es trouvé une mission secondaire à ta vie ici, trouver une passion à Sasha, tout simplement. Enfin, ça ne serait peut-être pas aussi simple que cela, mais tu veux y croire.

— Moi, il y a les plantes, mais aussi les Astres. Mais on va te trouver ce qui te fera être encore plus vivante. Je te donne ma parole qu’on va trouver cela à deux, je ne te laisserais pas sombrer.

Ta voix est pleine de détermination et d’enthousiasme, ton sourire s’étire grandement et tout en toi ressemble à une enfant qui vient de décider de trouver un coffre au trésor au milieu de nulle part. Que cela soit simple ou non n’est plus la question. C’est un nouveau jeu d’une certaine façon. Sautillant presque de ton banc tu manges un nouveau bout de ton assiette.

— Enfin, si ça ne te dérange pas qu’on le fasse, bien entendu.

Tu dis cela une fois la nouvelle bouchée avaler. Parce que mine de rien tu ne voudrais pas t’imposer trop dans la vie de Sasha sans son accord pour ce genre de chose. Pas de manière aussi frontale en tout cas.

Il y avait une excitation nouvelle en toi. Que cela l’espionne ou la recrue blasée d’ici, tout était au diapason sur le fait que de rencontrer un Kuhimo. Surtout du fait d’en faire rencontrer un à Sasha et peut-être faire naître en elle une passion ou quelque chose qui y ressemble. Puis il y avait cette curiosité pour ce genre de créature qui était aussi belle et bien présente.

— C’est décidé alors ! On ira en trouver un ensemble ! Surtout si ça semble être une des raisons d’être ici, nous avons maintenant un ordre de mission prioritaire ensemble. Quoi qu’il arrive, même la mort ne nous arrêtera pas dans cette quête.

Tu exagères, bien entendue, cela se voit, mais est-ce que c’est vraiment une mauvaise chose ? Pour toi, non. Parce que tu veux lui montrer que tu n’as pas pitié de son envie, que c’est légitime de l’avoir et aussi, parce que tu voudrais créer des liens forts tout de même. Que l’envie de ta nouvelle amie te semble aussi si enfantine que tu ne veux pas l’écraser.

— Il doit bien avoir des livres dans la bibliothèque qui permettent de savoir un peu plus de comment en trouver. Même, dans le coin les gens doivent avoir des légendes qui en parlent et du coup des pistes. Peut-être même des aventuriers qui ont pu en voir ou eux-mêmes sur une traque qui permettra de trouver. Dans tous les cas, cela sera amusant.

Tu t’y vois déjà. Cherchant des indices avec attention, comme les indices pour trouver une cible en espionnage. Quelque part cela te fera un peu d’entretien pour ne pas perdre la main si on y regarde bien. En tout cas cela te tente plus que bien. Tout est acté pour la suite. C’est un partenariat sur du long terme que vous avez, en tout cas pour toi.

— Les seuls animaux qui se voient facilement en ville sont soit les familiers et animaux des gens, soit ce que les gens appellent les nuisibles. Nuisible qui sont parfois bien plus propre et élevé que certains nobles de la Capital ou personne bien pensante… Enfin, bon… Finissons ce repas et rentrons. Il serait bête de se faire remettre à l’ordre alors qu’on se débrouille bien aujourd’hui mine de rien.

Puis une petite sieste ne serait pas de refus en plus pour bien digérer le plat. Pour remettre un peu à plat l’excitation du futur jeu ensemble. Tu as hâte de faire de nouvelles choses avec Sasha.