Règle spéciale : Aucune
Participants
Karlyanne Stranforge - Aventurière
Sue Naswig - Garde
VS
Tayra Arivelo - Aventurier
Astérion Shaitan - Aventurier
Il fait totalement nuit, mais la pleine Lune est si grosse et si lumineuse que vous voyez étrangement bien. Vous vous situez dans un endroit très sinistre, comme les ruines d'une cathédrale délabrée agrémentée de plusieurs bâtisses toutes aussi amochées par le temps. Vous pouvez également apercevoir tout autour de la Cathédrale des dizaines de gargouilles poussiéreuses et menaçantes. De l'autre moitié de l'arène, un cimetière gigantesque avec des centaines de pierres tombales et de cryptes. Vous pouvez entendre les hululements calmes des hiboux en écho sans arrêt. Une petite brume s'étend au niveau de vos pieds, vous donnant froid dans le dos. D'ailleurs, il fait plutôt froid, pas au point d'en mourir, mais vous ne seriez pas contre une couverture et un chocolat chaud. Sue et Karlyanne ont été téléportées dans la section cimetière de l'arène, juste devant des pierres tombales portant leur nom. Tayra et Astérion, quant à eux, se retrouvent en plein dans la Cathédrale délabrée (celle que vous voyez dans la photo ci-dessous) juste devant l'orgue doré ensevelit sous les toiles d'araignées.
- Votre Arène:
(Imaginez que le cimetière est derrière la caméra de la photo)
Comme si une partie de mon esprit avait enfin été descellée, mon corps et mes pensées ne cherchaient plus que ça, ce plaisir nouveau, si bien que ma première fois fut suivie rapidement de bien d'autres au cours des derniers jours. Si la nouvelle de cette arène m'était parvenue il y a déjà un moment, jamais avant aujourd'hui je n'avais pris le temps d'y venir. Mais pur sûr, en temps normal, je me serais ruée vers ce lieu qui deviendra probablement l'un de mes favoris. Une arène magique où même la mort n'est pas crainte, permettant à tout le monde d'affronter des gens venant de tout Aryon. L'absence de risques réels créait une tricherie, un changement notable à côté des vrais combats, mais ce sentiment d'invincibilité procurait aussi la sensation de pouvoir prendre des risques qu'on ne prendrait pas ailleurs et cela donnerait probablement lieu à des combats spectaculaires et fort intéressants. La défaite n'était même pas part de mes inquiétudes, je voulais simplement profiter de cette ambiance et des possibilités qu'offraient cet endroit. J'ai pris mon temps pour venir, mais à présent sur place, je me demande comment j'ai fait pour attendre tant.
Sur ces quelques semaines, j'ai aussi eu l'occasion de m'entraîner beaucoup à me servir de ces ailes, et la progression a été rapide. Ces membranes musclées ont bizarrement une utilisation très instinctive, comme si elles faisaient partie de mon corps naturellement. J'ai bien profité de cette nouveauté pour parcourir les cieux, accomplissant le rêve de toute créature terrestre. J'ai "brisé mes chaînes", comme qui dirait...
En passant en ville, et sachant ma destination, j'ai pris le temps de soigner et faire soigner mon équipement. Couteau et tomahawk bien aiguisés, de même pour les griffes, et une gourde remplie de sang frais. En effet, avoir ça sur moi est bien plus pratique que de devoir toujours trouver du sang sur une bête vivante. Même s'il ne reste pas frais très longtemps, c'est un accès facile à mon pouvoir, et la contenance me permet d'aller suffisamment loin pour complètement perdre la boule, et pouvoir gérer seule la plupart des animaux sur lesquels je pourrais tomber.
Ma première idée au vu des avantages qu'offre cette arène fut de me montrer en combat singulier pleine à ras-bord de sang, mais j'ai eu une meilleure idée juste avant l'inscription. Je vais plutôt profiter des faibles risques encourus pour, justement, m'entraîner à abuser de mon pouvoir malgré la présence d'alliés. C'est embêtant de devoir toujours limiter ma force à cause de mes alliés alors que je pourrais acquérir la puissance de tout le groupe réuni.
Après une téléportation dans l'univers virtuel de l'arène, je me retrouve dans un grand bâtiment poussiéreux, une église semble-t-il, ou plutôt une cathédrale au vu du volume. Des toiles d'araignée partout, une ambiance très sombre et froide malgré les rayons lunaires qui illuminent efficacement les lieux. La pénombre ne me gêne pas tant que ça, je peux compter sur mes autres sens si nécessaire.
À mes côtés, un homme, le double de mon âge ou pas loin, un grand chapeau cachant partiellement son visage. Légèrement plus petit que moi, comme la plupart des gens. Mon allié, semble-t-il... Je le salue de la tête, puis détache la gourde de ma ceinture où pendent également mes autres armes. Je bois juste une gorgée avant de la remettre à sa place, histoire de revêtir ma forme bestiale. Comme d'habitude, mes cornes montent jusqu'à une quinzaine de centimètres, ma peau vire au rouge sang, mes griffes s'affûtent et mes dents s'acèrent. Viennent ces grandes ailes membraneuses, grandissant à travers les fentes que j'ai fait soigneusement découper dans ma veste, dévoilant leur impressionnante envergure. Mes sens se débloquent, une force accrue s'empare de mon corps... Mon allié peut ainsi admirer la partenaire qu'on lui a collé. J'accroche les broches de mes griffes de fer à mes avant-bras après avoir enfilé les doigts, tout en regardant l'homme, l'air de dire "à ton tour".
Affublé d'une partenaire, le brave vétéran n'était pas certain des raisons qui l'avaient poussé à s'inscrire dans l'arène. La gloire de faire valoir son nom, il y avait longtemps qu'il ne la cherchait plus. Plus longtemps encore qu'il n'avait pas répondu à un duel, afin de laver son honneur, maintenant qu'il y pensait. Pourtant, malgré toutes les routes parcourues, Astérion avait encore bien des aventures à vivre et sans doute Lucy l'avait placé sur les chemins de Tayra Arivelo pour une raison connue d'Elle seule. L'Estoc Souple connaissait peu son équipière du jour, mais l'Aventurier se contenterait de peu pour se satisfaire de sa présence. S'il possédait l'expérience et un semblant de sagesse, les nouvelles têtes de la Guilde possédaient la vivacité de ses beaux jours. Tous ceux qui revêtaient la Cape se comprenaient instinctivement : l'Aventure était leur muse.
Cette arène deviendrait une nouvelle histoire à raconter autour d'un feu !
Tandis que Tayra s'abreuvait à sa gourde, provoquant sa métamorphose bestiale, Astérion resserrait son manteau carmin. Avec la nouvelle forme sanguine de sa partenaire, ils formaient la paire ! Les Rouges, ça résonnait dans son oreille comme une nouvelle chanson à élaborer. Oncle Ast' jouerait bien de cet orgue doré, pour en créer la mélodie - ce qui ferait assurément fuir ses adversaires.
« Quelle ravissante couleur, ma dame ! Astérion, pour vous servir. » dit-il, main au chapeau ; son oeil aiguisé brilla. « Par la Déesse ! vous n'êtes pas une frêle créature ! Je suis fort heureux que vous soyez à mes côtés plutôt que chez l'adversaire, cela m'évitera bien des ennuis. Toutefois, faites attention aux endroits exigus, votre envergure en sera affectée... » commentait l'Estoc Souple, un sourire de vieux roublard sur les traits.
Avec les années, Astérion avait eu la chance de voir beaucoup de créatures. Un amateur ne prêterait pas attention aux détails, mais pour le vétéran et son oeil divin, le flux de nouvelles données magiques qu'émis la métamorphose lui permettait de voir bien plus que l'apparence. Ces fines ailes étaient, par exemple, beaucoup plus récentes que ces muscles qui vibraient de puissance.
L'Aventurier sourit bêtement, une main sur le pommeau de Brise-Garde. Il jeta un regard circonspect à sa partenaire, l'air de dire : « pardon, je ne possède que ça... »
Une arène. S'était-elle présentée à vous comme l'allégorie du destin. Toutes deux divaguants des ruelles de la capital, vos regards semblables aux vermeilles, c'était dès lors déjà rencontrée... Aviez-vous pensés à la même chose à cet instant ? Vos lèvres s'étirant d'une péripétie de paire. D'une main prenant possession des siennes, tu l'avais ainsi attiré à imprégner vos âmes des lieux, vous vous battrez l'une et l'autre, pour la première fois. D'un coup de tête quelque peu sot, n'avais-tu vue "qu'amusement" au sein de cette bâtisse regorgeant d'essence magique. L'arène en était devenue un lieu où les hommes prouvaient leurs honneurs, criaient leurs victoires... Mais à cet instant, n'avais-tu pensé qu'à devenir Pihis au côté de Karlyanne.
Après une futile inscription, vous fûtes téléporté dans une atmosphère des plus sombres, au centre d'un cimetière ou la nature avait repris ses droits. Face à deux pierres tombales indiquant vos noms, tu t'étais mise à rire - quel était cette ironie pittoresque ? Au confin des cieux, ta divinité primaire inondait dès lors la cathédrale du terrain de jeu. D'un soupir expiée, tu avais écartés les bras, la tête en direction de la lune enceinte des d'une fécondation solaire.
_La lune ne pourra que se délecté de notre éclipse nuptiale... annonças-tu, un sourire caressant tes
lèvres.
D'un pied déposé sur la sépulture présentant ton identité, tu avais plongé tes doigts dans l'une des sacoches de ton ceinturon, en ressortant deux petites pierres ronde et opaline - des pierres de lune.
Celles-ci rejoignaient bientôt ton palet, tu avais pris possession du menton de Karlyanne à l'aide de ton pouce et ton index. De tes lèvres rejoignaient bientôt les siennes, tu avais déposé l'une de ces pierres dans son orifice muqueux.
_Un porte-bonheurs, avale-le. annonças-tu en faisant tourner la pierre restante entre tes joues avant de l'avaler d'une traite. Bien...
Tes ailes apparaissant sous tes désirs, tu avais attrapé Karlyanne dans tes bras.
Quittant les chaînes du sol, tu t'étais dès lors envolé. Guidant ton être jusqu'à la présente d'un arbre, tu avais laissé l'azur prendre appui sur l'une des branches. L'arbre mort en était devenu un premier point de vue...
_Je vais jeter un coup d'œil à la cathédrale... Prononças-tu avant de t'envoler, te déposant dès lors sur la charpente à niveau d'un carreau sale.
Plissant les yeux, tu avais observé un instant sans ne jamais rien voir, faisant ainsi avec beaucoup de carreaux, mais ceux-ci étaient tous dans le même état... Rendant la tâche plus difficile qu'autre chose. Quittant la cathédrale, tu avais rejoins Karlyanne sur la branche, brédine de ton première échec.
_Les carreaux sont tellement sale... je n'ai riens vue. Tu as une idée de ton côté ma belle ? ... sans informations sur nos ennemis, nous ne pouvons pas faire grand-chose... Prononças-tu, gardant un œil sur les alentours.
Profitant d’une agréable soirée en compagnie de celle qui illuminé mes journées, il nous avait fallut pas longtemps pour nous décider une fois le sujet de l’arène venu sur le tapis. Ma première réaction s’étant manifester sous une certaine retenue, peu désireuse que j’étais d’employer mon pouvoir sur d’autre humain par pure compétition, cependant Sue n’avait eu guère à insister longtemps pour que j’accepte après que j’en eut appris plus sur l’encadrement de ses compétitions. Un lieu où on ne pouvait pas mourir ? Pourquoi se retenir dans ce cas ? Galvanisé par la présence de ma compagne angélique, je mettais retrouver plus vite que je ne l’aurais cru avec la feuille d’inscription dans la main. Et bien que quelques interrogations tournaient encore dans mon esprit, je signa le papier impatiente de donné une forme nouvelle à la complicité qui nous liés. Et un bras ? Si par malheurs j’arrachais le bras de quelqu’un dans l’arène ? Repousserait-il ? Mieux valait ne pas penser à ça, était-je en train de me dire juste avant que le décor tout autour de moi disparaisse pour laisser place à la fraicheur de la nuit et les vestiges désolé d’une civilisation disparut.
Scrutant le lieu des hostilités futur, je m’autorisa un rire autant pour la référence de Sue à « l’éclipse nuptial » que pour lorsque je réalisa les noms qui étaient inscrits sur les pierres tombal nous faisant face.
-Sans être pudique, tu attendras qu’on en ait finie ici, glissais-je à ma partenaire avec un clin d’œil malicieux. Puis, tendant les mains, je forma un cadre avec mes doigts au travers duquel j’observa la pierre qui portée mon nom avant d’ajouter : Si tu veux mon avis, il manque : « ci-gît la perfection ».
Le cœur léger, rendu ainsi autant pas la présence de Sue à mes cotés que par ma puérile plaisanterie, venait à présent le temps de la collation. Ouvrant ma bouche à fond, ma mâchoire s’étira jusqu’à dévoilait une ouverture de soixante bons centimètres parsemés d’une multitude de croc acérés dont je me servis pour marquer la pierre de ma tombe d’une marque de morsure qu’aurait eu du mal à égalés un grand requin blanc. Faisant craqués la roche entre mes dents, mâchant la pierre sans difficultés, je profita avec plaisir de cette amuse-gueule avant que ne commence les choses sérieuse. Gardant tout de même dans ma main un morceau de roche à peine plus petit que mon poing, je le fourra dans l’une de mes poches avant d’accueillir volontiers le porte bonheur de Sue. Bien que la voir manger une pierre m’intrigua -qu’ils sont tarés ses dieu- je m’abstient de dire quoique se soit qui puisse froisser son sourire. Sans doute fut là le bon choix, me dit-je alors qu’une fois encore je pus gouter au privilège de gagner les cieux dans les bras de ma compagne aux ailes d’ange.
Je songea brièvement à lui parler de mon impatience maladive lorsqu’elle me déposa sur la branche d’un arbre avant de m’expliquer ses intentions de repérer les environ et de me laisser là. Prenant mon mal en patience, je sortie le pendentif si particulier qui se trouver dans ma poche avant de l’enfiler par précaution avant que mon estomac ne se porte volontaire pour m’occuper. Une partie de l’arbre y passa, disparaissant dans mon ventre, précèdent l’arrivée d’un rat malchanceux ayant pousser son exploration jusqu’au pied de mon perchoir. Ma langue ayant jaillit, se fut au tour de l’animal de disparaitre à son tour, sauvant la queue de l’animal je la rangea dans ma poche. Détail peu ragoutant, mais qui pourrait mettre utile plus tard. La présence d’un groupe de champignon au pied de l’arbre m’ayant également intrigué, j’en avait arraché un avant de l’emmener à mes mains où j’avais commencé à le palper : Moue et léger, parfait, il fini dans ma poche. Mais toujours aussi peu enclins à a patience, cela ne devait pas faire plus de quelques minutes que Sue était partie et déjà pour moi cela sembler durée depuis des heures… Ainsi lorsque ma compagne ailée réapparut dans le ciel, j’étais occuper à jongler avec mon bout de roche, mon champignon et ma dague.
Cessant mes prouesses dignes d’un cirque de rue, j’écouta Sue me faire part de son incapacité à voir au travers des carreaux vieux et usé de la cathédrale. Cela ne m’étonna guère, à vraie dire à regarder la gigantesque bâtisse j’avais du mal à expliquer comment elle pouvait encore tenir debout. Comment avait-elle survécu à ce qui avait détruit le reste ? Cette question en fit naitre une seconde dans mon esprit : Est-ce que tout ce qui nous entouré était réel ou est-ce que tout ça n’était qu’une création magique ? Me reprochant mon manque de concentration, je me laissa tomber de ma branche pour réfléchir à la question de Sue. Analysant la situation au mieux j’en vint à me dire que nos adversaires pouvaient bénéficier de nombreuse cachette dans un pareil lieu. Bien que la gigantesque bâtisse semblait être le lieu le plus propice à une embuscade, rien nous garantissez qu’un éventuelle ennemie n’était pas tapis dans l’ombre des ruines les plus abimés, dans un pareil endroit cela se jouerait surement « au premier qui trouverais l’autre ». Et n’ayant jamais eu de véritable don pour passer inaperçu…
-Si on doit fouiller cet endroit à fond ça va prendre un temps fou, dit-je comme pour donner forme à mon impatience légendaire, je vais aller tout droit et voir ce qui se passe. Adressant un grand sourire à ma compagne, je me rapprocha d’elle pour déposer sur ses lèvres un derniers baisers avant de d’ajouter : Je te laisse jouer l’ange gardien, un rôle qui te convient à la perfection, toi envole toi pour garde un œil sur moi depuis là-haut. Moi je vais… Jouer l’appât.
Après un dernier sourire adressé à mon angélique compagne et une foi qu’elle eut gagner les cieux nocturnes, je me dirigea d’un pas tranquille en direction de la cathédrale qui perçait l’horizon. Marchant au milieu du chemin et ne faisant rien pour me cacher, une bonne centaine de mètre devait encore me séparer de la gigantesque bâtisse lorsque poussée par l’envie d’occuper mes mains je me remis à jongler.
Mon épée toujours dans son fourreau et une queue de rat étrangement mit dans ma poche plus tôt, roche, champignon et dague tournoyaient de nouveau entres mes mains.
J'écoute distraitement ses flatteries, essayant surtout de retenir son nom, riant du nez au moment où il me déconseille les endroits serrés pour voler. C'est l'une des première choses que j'ai remarqué avec ces ailes, il faut de la place. Mais c'est aussi très bien de s'entraîner à passer dans des endroits plus complexes.
Ayant terminé d'accrocher mes griffes, mes avant-bras à présent bien protégés et mes doigts armés, je jette un regard plus attentif au lieu qui nous entoure. Le premier niveau est assez haut, mais la tour au centre du bâtiment double sa hauteur. À en voir l'état des murs et du toit, on se demande sérieusement comment la première brise n'a pas fait crouler toute la bâtisse... Qui sait, peut-être que cet honneur va nous revenir. En parlant du plafond, il y a un grand trou juste au-dessus de l'entrée. Aller là-haut donnera une bonne vue globale de l'arène. La porte de la cathédrale est entre-ouverte, mais l'extérieur du bâtiment n'est pas bien visible.
Je m'avance en centre de l'église et plie les genoux, levant les ailes. Je lève la tête vers le grand trou dans le toit et, d'un ample mouvement d'ailes, commence à me soulever vers le ciel. Si les adversaires pensaient à lever la tête bien haut, eux aussi, ils pourraient peut-être voir une silhouette ailée émerger du dessus de la cathédrale, et ça ne serait pas plus mal. Plus vite ils viennent, moins on s'ennuie. Je m'accroupis au rebord, face au vide, telle une gargouille, observant toute l'arène de ma vue perçante. Je ne suis peut-être qu'à la moitié du point le plus haut, situé juste derrière moi, mais je reste plus haute que tout le reste des alentours. Une allée principale, d'autres bâtiments en ruines d'un côté, des arbres morts de l'autre... Et dans le fond, un énorme cimetière, dont je ne peux voir la fin à cause de la brume.
Par chance, nos ennemis non plus n'ont pas décidé de la jouer discrétion. Une femme, la chevelure azure, qui jouait avec quelque chose. Je plisse les yeux, remerciant mon don de m'offrir une vue accrue, alors capable de distinguer clairement l'épée à son fourreau et les objets divers avec lesquels elle jonglait. Seule. Reste évidemment à trouver celui ou celle qui veille sur sa camarade... Je ne vais pas me jeter dans la gueule du loup, pas tout de suite. Le son des hiboux me gêne.
Faisant marche arrière jusqu'au trou, je me laisse tomber en arrière, me rattrapant en quelques battements pour me poser délicatement sur le sol. J'informe Astérion des nouvelles informations.
Sur ces mots, je me retourne et marche vers les grandes portes. Arrivée à leur niveau, je les pousse en même temps, me faisant la remarque que de si lourdes portes ne sont pas pratiques. À quelques dizaines de mètres, le femme bleue gambade toujours, se rapprochant. À présent, elle pourra bien m'observer également. Je prends mon tomahawk dans ma main droite, et mon couteau dans l'autre. mon sourire s'étire, je fronce les sourcils, prête à engager les hostilités.
Puis Tayra retomba de ses nues et annonça le plan de match. Des informations transmises, Astérion n'eut à peine le temps de s'imaginer le décor que déjà la Sanguine posait ses paumes sur les portes. Il aurait fallu plus d'un homme pour les pousser comme le fit l'aventurière, mais d'un simple tressaillement de muscle, Tayra ouvrit la cathédrale au monde. La brume s'engouffra dans un vortex subtile, masquant momentanément les pieds des Rouges et chassant aussi la poussière. Le froid ne se fit pas prier pour également s'inviter et l'Estoc Souple frissonna avant d'ajuster son chapeau.
« Lucy nous a offert un bastion et voilà que Jeunesse préfère marcher le champ de bataille... Ha ! Comme j'aimerais revivre ces années... » prononça-t-il pour lui-même.
Dans les pas de sa partenaire, l'Estoc Souple sortit à son tour. Brise-Garde brillait sous les rayons de lune, lame au clair. Il ne pouvait pas encore estimer son rôle dans ce combat, mais il pouvait supposer que Tayra affronterait le danger tête première. Le mieux qu'il pourrait faire serait de s'assurer que nul ne vienne lui planter un couteau dans le dos...
Dissimulé derrière l'obscurité des cieux, ton heaume sur le visage, seule la lune devenue traîtresse de tes gestes. Tels un ange gardien, tes prunelles n'avaient pas quitté l'azur ; cette dernière ayant pris possession de trois objets. Amusement ou stratégie, tu pouvais désormais te rendre compte ne pas la connaître... Ses habitudes et ses secrets avaient toujours été tiens, mais quand était-il quand celle-ci se mêlait à la bataille ?
Seule au-devant de la scène nébuleuse, Karlyanne n'avait compté sur l'apparition d'une jeune femme au dessus de la cathédrale, toi, seule à pouvoir reconnaître ses traits. Un sourire caressant tes lèvres, tu avais laissé le vent te porter, ne laissant aucun battement d'aile te trahir. Par une crevasse que tu n'avais pas aperçue, la bête en était disparue. D'une main déposée au niveau de ta clavicule, tu pouvais encore sentir les crocs de la demoiselle te plonger dans un plaisir sans pareille... Était-ce elle, votre adversaire ? Mais, qui étais donc son partenaire.
Quelques minutes plus tard alors que ton regard était resté entre Karlyanne et la crevasse, le bruit d'une porte s'était fait entendre. Prise dans un angle mort, tu ne pouvais désormais compter que sur la chance de ton acte... Attendant quelques instants, tu avais plongé dans la crevasse à toute vitesse, te rattrapant juste avant de t'écraser au sol. La bête au devant de la scène face à Karlyanne, tu étais apparu derrière le dos de son coéquipier... un homme.
Ne pouvant te permettre de réfléchir dans une t-elle situation, tu avais attrapé l'homme dans tes bras - Sans doute avait-il été une chance pour toi de rencontrer Karlyanne et Carciphona, ces dernières t'ayant permis de muscler d'autant plus tes ailes.
_Karlyanne, enchaîne l'oiseau ! avais-tu prononcé, certaine que la jeune femme comprendrais tes dires.
Puis rapidement, tu reseras ton emprise sur l'homme à la carrure aussi grossière que la tienne. De mouvement d'aile violent, tu t'étais envolé, espérant que Karlyanne ferait son possible pour empêcher la bête de partir au secours de son coéquipier.
L'homme étant bien plus lourd que les femmes que tu avais porté en vole, tu senties rapidement tes forces physiques diminuer. A plusieurs mètres du sol, en haut de la cathédrale, tu avais finalement lâché l'homme dans le vide.
Mon allure retrouva sa quiétude précédente une dizaine de mètre plus loin, quand je put mieux voir les traits de la personne décider à me faire face. Il s’agissait d’une femme, belle et bien rouge et avec des cornes, qu’il aurait était facile de qualifier de démoniaque. En apparence du moins. « Baston de monstre » songeais-je avant de réaliser que « elle » elle avait des ailes. Si ça ce n’est pas tricher ? Je mis cela de cotés lorsqu’une seconde forme se dessina à cotés de la première. Du rouge, encore. J’aurais dû ramener un taureau. Un homme cette fois, qui hormis un chapeau et une épée ne semblait pas posséder de signe particulièrement distinctif. Enfin, comparer à des cornes et une peau rouge… Mais voilà qui me ravissais, j’aimais les choses simples et directe, et de toute évidence nos adversaires semblaient partagés ma patience. Je n’allais pas les décevoir !
Un peu moins d’une cinquantaine de mètre me séparait des deux individus lorsque mon jonglage prit fin. Cette fois-ci quand la dague monta en cloche ma main l’attrapa fermement durant sa descente, puis avançant la tète j’accueillie le champignon dans ma gueule, suivie de près par le caillou. Perdant pas de temps je me mis à accélérais, tapant un sprint en direction de la cathédrale. Et qu’elle sprint ! La caillasse que je n’avais pas ingurgitée était fermement caller entre mes mâchoires alors que le champignon que j’avais avalés enclenchés mon assimilation. La consistance de mon corps changeant, j’eut bientôt la sensation de ne pas peser plus de quelque kilo, mon équipement et ma langue mise à part.
Je ne mettais jamais sentie aussi légère ! Il s’agissais de la première fois que j’user de l’assimilation de cette manière mais le test semblait concluant. Chacune de mes enjambés me faisais gagner trois bons mètres et je les enchainais aussi vites que mes jambes me le permettaient. Autour de moi les ruines défilaient à une de ses vitesses, qu’elle sensation exquise c’étais alors que peu à peu la bâtisse s’approchait. Gardant toute fois mon attention sur mes adversaires, je garda l’œil ouvert au cas où je distinguerais une arme tel qu’un arc ou arbalète capable de me clouait à cette distance mais je n’en vit rien. Je parvenais toutefois à distinguer la petite hache -sans doute une hache de jet- dans la mains de la femme en rouge, mais songeant que se ne serais pas un soucis avant la barre des vingt mètre je continua sur ma lancer.
Moins de quarante avant la bâtisse lorsque je voulus hurler à la triche en voyant l’homme au chapeau s’envolait. Mais bordel ! Tout le monde avait des ailes ici sauf moi ! Réalisant soudainement la réalité, j’eut un grand un sourire en reconnaissant les ailes et la silhouette de mon angélique compagne qui semblait avoir décider d’offrir à un heureux chanceux son tout premier baptême de l’air. Chouette distraction en tout cas, faisant de mon mieux pour accélérait l’allure je dévora les mètres suivant. Un pas, puis autre, puis autre… Me méfiant du tomawak ma course commença à adopter quelque zigzag qui aidé par mon poids ridicule me menèrent là où je le voulais. Il restait vingt bons mètres quand je me jeta en avant, tète en première vers le sol, comme si j’avais l’intention d’y mettre un coup de tête.
Cette manœuvre par contre, je l’avais exercé une bonne centaine de fois, j’en était devenus experte ! Bon jamais avec un poids aussi léger, mais je comptais là-dessus. Ma tète allais frapper la terre lorsque ma langue jaillie, se tassant au sol pour m’envoyer dans les airs, jambes en premières. Une occasion parfaite de tester mon nouveau joujou, me dit-je en songeant à ma nouvelle boucle d’oreille si particulière. J’avais souvent fait la même chose en combat ou pour l’escalade, me permettant de parcourir cinq ou sept bons mètres mais je devais bien avouais êtres curieux de voir ce dont je pouvais parcourir avec une langue d’à présent quatre mètre possédant la force de huit hommes. Et avec mon poids actuelle…
Je gagna les airs ! Une fois arrachés aux contraintes du sol, je rétracta ma langue dans ma bouche avant d’user de mon agilité habituelle pour ramener mes jambes sous moi et rouler sur mon même afin de constater la trajectoire que j’avais emprunter. De toute évidence j’avais sous-estimé ma nouvelle force ou bien mon nouveau poids, me dit-je en constata que ma trajectoire en cloche allait me faire finir un peu trop haut. La solution était déjà toute trouvée. Je croqua dans le morceau de roche toujours callait entre mes mâchoires, laissant mon assimilation faire de nouveau effet. Mon corps s’alourdissant ma trajectoire se raccourcis.
-BONJOUR !!!
Deux bons mètres me séparaient encore de la femme route alors que ma trajectoire m’emmener à percuter le sol à peine un mètre devant elle, de quoi la secouer. Ma dague tendu -qui était plus là pour la figuration- et mon autres coudes tendus étaient là pour s’en assurer. Mais plus que tout, j’attendis les dernières seconde de ma descente pour ouvrir ma gueule à fond. Dévoilant ma mâchoire disproportionné parsemés de croc, je me demanda une fois de plus si l’organisation de l’arène savais comment soignée les amputations…
Trop tard. Tant pis... Je reviens rapidement au premier ennemi pour récupérer le visuel avant qu'elle ne soit trop proche, laissant l'homme se débrouiller. Et on enchaîne les surprises alors que l'azure s'amuse à faire quelques pirouettes... Il est évident qu'elle a soit beaucoup de force, soit peu de poids, soit les deux. Elle tentera probablement de se servir offensivement de sa longue langue également. Mais bien qu'elle semble s'amuser, jouer avec l'air alors qu'on ne maîtrise pas ce dernier est dangereux. Et elle va en faire l'expérience.
Alors qu'elle plane à quelques mètres du sol, estimant rapidement sa trajectoire, je m'aide de mes ailes pour m'élancer en avant et légèrement sur la droite avant que la femme ne regagne le sol. L'impulsion témoigne d'une force et d'une vivacité surhumaines. Après seulement trois grands pas, je me retourne pour faire face à l'adversaire. Le timing est calculé: dans un même mouvement, du bras droit, je lève le tomahawk et le lance violemment à l'endroit où la cible va atterrir dans la demi-seconde qui suit, deux mètres plus loin. Au moment de retrouver la terre, la femme devrait sentir ses omoplates s'écarter pour faire place au tranchant de la hachette, n'ayant pas même le temps de gérer sa réception, et recevant le projectile dans un angle mort presque à bout portant. Même si elle avait la chance de le voir à temps, y réagir serait compliqué. Si elle arrivait malgré tout, l'arme irait se planter dans la porte de la cathédrale juste derrière avec un bruit distinct.
Il me reste alors mes griffes et mon couteau... Et ma gourde. Vu que l'ennemi a fait l'erreur de me délester de mon allié, je ne vais pas les laisser impunis. Je continue de m'écarter pour aller hors de portée de la grande langue au cas où elle survivrait, tout en détachant ma gourde pour y pomper deux bonnes gorgées avant de la remettre en place. Cela semble peu, mais c'est bien suffisant pour commencer à me rendre psychologiquement bien plus bestiale. Lorsque je bois directement sur un animal, il faut du temps pour que le sang me vienne en bouche. Avec une gourde, ça va nettement plus vite... Et si mes capacités physiques semblaient déjà supérieures au début, elle sont maintenant surprenantes. En revanche, je vais devoir surveiller ma fatigue et je commence légèrement à flancher vers la bête qui sommeille... Un peu plus que légèrement. Ça m'aidera mentalement à charcuter l'autre coquine.
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