Mattis Forestman

Ton histoire commence par un petit garçon. Ce garçon est le fils d’un ermite, vivant dans le creux de la forêt locale. Ce garçon est seul. Son plus grand souhait: se faire un ami. Mais cela t’est impossible, dans cette forêt. Ton père, le seul être humain que tu côtoies. Il n’est pas très bavard. Vous discutez que très peu en réalité. Alors tu t’inventes des amis. Monsieur Branche et Madame Cocotte de Pin. Quand tu as envie de discuter ou même te confier, tu t’adresses à eux. Tu exprimes tes sentiments. Ils t’écoutent. Ils ont toujours eu de bons conseils. Tu les adores.

Ton enfance est floue. Tu apprends très jeune à chasser, construire, cueillir, survivre. Ton père ne veut pas à avoir à s’occuper de tes constants besoins. Tu tombes. Tu te blesses. Tu te débrouilles. Tu as souvenir de cette fois où tu t’es cassé le bras. Tu as pleurer. Il t’a giflé, disant de te la fermer. Ce jour-là, tu as vraiment réaliser qu’il se foutait bien de ton sort. Si tu étais incapable de survivre par toi-même, il ne viendrait pas te sauver la vie. Ta mort était plus que insignifiante aux yeux de cet homme aigri. Tu as donc cessé de pleurer. Monsieur Branche s’est proposé de t’aider. Tu as attaché ton ami à ton bras plusieurs jours, jusqu’à ce que tu n’aies plus mal. Au début, ce n’était pas facile d’exécuter les tâches quotidiennes, mais tu as réussi à survivre malgré ton handicap.

Un jour, ton géniteur est mort. Tu ne sais trop comment. Il suait beaucoup, toussait, délirait parfois. Puis plus rien. Dans son lit, tu as retrouvé son corps refroidi. Le manger était une option. Après tout, l’homme saignait tout comme les animaux. Mais Madame Cocotte de Pin te rappela sa folie; cette folie ayant causée sa mort. Tu ne pouvais risquer de te contaminer. Tu creuses un trou, puis l’enterre, signant la fin de son existence, signant la fin de votre relation. Tu avais seize ans.

Tu continuais ta vie en forêt. Tu chassais, à ton habitude. Tu vois alors un homme, armé d’une étrange lance. Intrigué, tu le suis. Il te mène au village non loin. C’était la première fois que tu voyais autant d’êtres humains réunis. Tu étais émerveillé, mais à la fois effrayé.  Tu t’approches. Tu vois cet homme étrange entrer dans une grande maison. Tu tentes de lire l’enseigne. Tu ne sais pas lire. Il y a d’autres personnes dans cette maison. Ils sont beaucoup. Certains semblent beaucoup s’amuser. Plus que intrigué, tu finis par entrer dans cette demeure. Tout le monde semblait avoir le droit de s’y incruster.

Tu rentres à peine, tu aperçois nombreux gens armés, certains vêtus de plaques en métal. Tu es impressionné. Alors que tu regardes autour, une dame, derrière un comptoir t’adresse soudainement la parole.

“Bonjour. Tu es un nouvel aventurier?”

Aventurier. Qu’est-ce? Tu la fixes, perdu. Ces gens aux armures scintillantes étaient des aventuriers? Tu ne savais trop ce que cela signifiait, mais tu voulais toi aussi être vêtu de métal. Ce jour marqua ainsi le début de tes aventures. Au fil des quêtes, tu apprends à te battre, à maîtriser ce pouvoir que tu avais très peu exploité par le passé. Tu ramasses assez d’argent pour te procurer cette armure dont tu rêvais, puis une arme digne de ton pouvoir. Tu as vingt-trois ans. Ta réputation ne met pas de temps à voir le jour. Ton surnom, Mao, est connus de plusieurs. Mais ça, tu ne sais pas. Tu n’as jamais pensé qu’on pouvait parler de toi au sein de la guilde. Naïf, tu parcours le monde, le découvre. Toi qui a toujours souhaité entrer en contact avec les autres, tu n’hésites à leur venir en aide, peu importe le prix. Cela fait ton bonheur. Monsieur Branche et Madame Cocotte de Pin seraient si fiers de toi.

Toutefois, tu ne peux t’empêcher de te sentir seul. Toi qui aide les gens sans rien demander en retour, communiquer avec eux est ton plus grand défaut. Tu es seul. Sans le moindre ami. Puis un jour, tu croises la route de ce canidé. Il a la patte cassée. Tu t’approches. Il grogne. Sa mise en garde ne t'effraie guère. Il attaque. Tu pares, le caresse avec douceur. Il finit par se détendre. Tu prends une branche, l’attache à sa patte. Tu lui donnes à manger, à boire. Tu t’occupes ainsi de l’animal pendant plusieurs jours, jusqu’à son rétablissement. Une connexion s'établit rapidement entre vous; entre homme et loup. Depuis, il te suit. Il est ton ami. Ton seul et unique ami. Un duo inséparable. Redoutable en chasse.