Yunaëlle Félice Aldrah

La famille Aldrah devient, à ce jour, de plus en plus réputée au sein du royaume d'Aryon. Apportant une aide magique plus qu'importante, ils ont été les alliés de nombreuses familles sublimées, comme les De l'Épée, pour n'en citer qu'une. Friands de magie et de nouvelles découvertes, les Aldrah ont toujours excellé dans le domaine magique et leurs pouvoirs, souvent hors du commun, permettaient un éventail de possibilités. Rapidement, ils ont été remercié.

Aujourd'hui, le père de Yunaëlle est ministre de la magie, un poste fortement mérité. Cet homme est respecté, au sein du royaume. Les gens ont confiance en lui, et il prend cette tâche à cœur. À ce titre, sa fille a toujours été couverte de fleurs, complimentées, sublimée. Son apparence reconnaissable faisait en sorte que tout le monde se souvenait d'elle, dans le royaume. Peut-on dire que cette situation lui ait montée à la tête ? Absolument.

Elle avait aussi une petite sœur, Lyana. Beaucoup plus discrète que son aînée, elle n'a pas autant marqué les esprits que Yunaëlle. Cependant, les deux filles s'entendaient bien. On a connu plus proche comme duo de sœurs, mais elles étaient là l'un pour l'autre, même si Lyana se montrait parfois influençable, et qu'elle avait des ennuis à cause de sa sœur. Ce n'était pas voulu, et Yunaëlle s'en voulait, alors un jour, elle a décidé d'arrêter de l'entraîner avec elle dans ses bêtises. La petite n'avait pas besoin de ça.

Jeune, Yunaëlle passait la majorité de son temps aux alentours du royaume, à arpenter les divers lieux, à faire à sa tête. Une vraie peste désobéissante, comme on dit. Pourtant, elle arrivait à éviter toutes réprimandes, grâce à son charme dont elle savait déjà faire preuve. Son père était incapable de lui refuser quoi que ce soit, surtout depuis la mort de sa mère, Enora, lorsque la jeune Yunaëlle avait cinq ans.

C'est d'ailleurs à cet âge que la demoiselle avait pu découvrir son pouvoir. Elle entendait des battements de cœur. Au début, elle pensait que quelque chose clochait, qu'elle devenait folle. La mort de sa mère la bousculait énormément, et cela aurait pu en être le résultat. Après de nombreuses journées à se recroqueviller, la petite a compris qu'il s'agissait de son don. Lorsqu'elle était seule, elle n'entendait qu'un tout petit battement, sans doute le sien. Mais lorsque son père arrivait à proximité, de nouveaux battements retentissaient. Ils étaient rapides, inquiets. Yunaëlle a rapidement su contrôler son pouvoir, et lorsqu'elle ne voulait plus entendre de bruit, elle plaçait un énorme tissu blanc sur sa tête. Tissu qu'elle détient encore aujourd'hui, et qui lui permet d'étouffer les sons incessants, ou simplement de se vêtir.

Pendant sa jeunesse, Yunaëlle voyait souvent les jeunes De l'Épée. Les deux familles s'entendaient toujours aussi bien, et ils étaient pour ainsi dire les seuls amis de la jeune fille.

Elle était difficile à supporter, pour ceux qui ne la connaissaient pas. Certains jalousais sa noblesse, d'autres tentaient de sympathiser avec elle, mais elle les repoussait. Égocentrique et vaniteuse, la petite Yunaëlle était sélective et ne souhaitait pas être entourée d'une « bande de nazes », alors elle était solitaire, sauf lors de ses visites chez les jeunes blondinets.

L'épée du royaume, Perceval, elle le considérait presque comme un frère. Elle ne savait pas pourquoi, mais elle l'aimait bien, il était vaillant, dévouée. Elle était même jalouse de Jody, mademoiselle la princesse dont Yunaëlle n'avait absolument rien à lui envier, mais savoir qu'elle était la protégée du grand blond la mettait en rogne. Bien sûr, elle pestait en silence, personne n'était digne de connaître ses états d'âmes.

Yunaëlle a pour ainsi dire une vie agréable. Elle ne manque de rien, et aujourd'hui, alors qu'elle approche sa majorité, elle devient de plus en plus indépendante, curieuse. Elle est toujours aussi vaniteuse et impitoyable, et ses techniques de manipulations se sont grandement améliorées, mais elle arrive à être attentionnée avec ceux qui le méritent.

En tant qu'Aldrah, la jeune fille devait respecter la tradition et se faire tatouer une marque de son choix, en rouge, quelque part sur son corps. Comme si elle n'attirait pas déjà assez l'attention, la jeune femme a choisi les joues. Allez savoir pourquoi, mais le plus important, c'est qu'elle aime bien. Elle se sent encore plus en confiance, ce qui... n'est peut-être pas une si bonne chose, finalement.

Elle souhaite, aujourd'hui, devenir la future ministre de la magie, lorsque son père prendra sa retraite. Devrait-elle lui en faire part ? Peut-être bien. Mais en attendant, elle doit devenir irréprochable, parfaite. Même si au fond, tout le monde sait que c'est déjà le cas.