Akhlys Redcandle

Il n'est jamais facile d'être élevé par une mère seule, encore moins lorsque celle-ci a une profession des plus douteuses et exécute le métier le plus vieux du monde. Akhlys vient des bas-fonds sale de la cité. Là où sont abandonnés les laisser pour compte. Les gens qu'on tente de dissimuler ou de cacher aux yeux des citadins, des bourgeois ou encore la haute classe des nobles. De leur tour d'ivoire ils semblent tout voir tous les horizons. Tous ? Non pas vraiment, voir aussi loin ne permet pas de se douter de ce qu'il se trame au pied de cette même tour.

Le garçon passe la majorité de sa vie dans ce qu'on pourrait appeler aujourd'hui communément un « quartier mal famé  ». On pourrait croire que cette pauvreté extrême pourrait resserrer les liens entre les gens de la même classe, même qu'ils pourraient s'entraider, mais il n'en était rien. Souvent, le fils de prostitué, subissait du vol à la tire pour les plus subtils et pour ceux avec moins de présence d'esprit : le racket et les agressions. C'est lors d'une de ses agressions à l'âge de 9 ans que son pouvoir s'est déclaré. Pour la première fois de sa vie en voyant ses agresseurs, plus âgés que lui, reculer n'exprimant plus que de la peur sur leurs visages il pensait avoir l'ascendant. Mais ce ne fut que de courte durée alors que la blessure de la victime de son pouvoir se reforme. A partir de ce moment la il n'a connu qu'un déferlement de coups et de haine. Le laissant, ainsi, à terre avec du sang émanant de son visage pour se perdre entre les pierres et pour finir dans une des grilles des égouts.

C'est à ce moment là qu'il est venu. Un homme taciturne dont l'âge est difficile à définir. Il s'est mis à son niveau pour l'aider à se relever et lui a promis que s'il restait avec lui, plus personne s'en prendrait à lui ou, en tout cas, pas sans conséquence. Cet homme n'était pas seul, il a vite fait la connaissance d'autres personnes de son entourage. Certains avaient son âge et d'autre non, étant beaucoup plus âgé. On pourrait presque dire qu'ils étaient une famille. Enfin pas vraiment une famille pour Akhlys parce que, pour le jeune garçon, la seule conception de la famille était sa mère et hors, ici, les membres n'échangeaient pas des faveurs sexuels pour quelques piécettes de cuivre.

Cet homme lui a appris les bases pour survivre dans les rues, à fuir une situation lorsqu'elle était désespérée mais également quand parler et surtout quand se taire. C'était une existence plutôt paisible jusqu'à sa seizième année où il était temps de faire quelque chose de sa vie. L'homme, qui était comme un père, lui a conseillé de devenir un aventurier où il pourra épancher sa soif de découverte et aventure. L'envie de voir autre chose. Convaincu que sa mère a un effet négatif sur son petit protégé. En effet, Akhlys souhaitait devenir garde mais son attachement à sa maternel et son foyer ne lui a pas permis d'aller dans une académie dés ses douze ans.

Sa carrière chez les aventuriers est pour l'instant... Bancal. Ayant du mal à aller vers les autres et à former un groupe pour les quêtes les plus importantes il en est réduit au minimal pour vivre. Comme un travail alimentaire. Son esprit et ses pensées semblent toujours être ailleurs et la seule manière de penser à autre chose est l’entraînement, armé d'une épée à la limite du rouillé et d'un bouclier branlant en bois, les mannequins d’exercices n'ont connu nul repos.

Mais récemment tout a basculé : sa mère, commençant à devenir faible probablement à cause d'une maladie vénérienne, lui avoue l'identité de son père : un certain noble et même d'une certaine sœur. Elle lui a demandé expressément de ne pas le voir mais le garçon ne l'écoute pas. Il voyage jusqu'au village perché, au château de son soi-disant père.

La rencontre ne s'est pas vraiment passée comme prévu, voir pas du tout. Le père biologique semblait d'abord étonné de sa venue, comme s'il venait d'apprendre à l'instant d'avoir un fils avant de le congédier le traitant de tous les noms. Un exemple ? « Tu ne t'es jamais demandé pourquoi je n'ai jamais voulu reconnaître ? », « Faible », « Fils indigne », « J'aurais moins de problèmes si tu étais mort et maintenant va t-en pour toujours ». Et encore ce ne sont que les exemples les moins crus.

Bredouille, il rentre vite à la Capitale dans un bar local des bas-fonds. Buvant comme pas deux en déclamant toute cette histoire à voix haute de son connard de géniteur. Mais une surprise bien grande allait bientôt l’accueillir. Tandis qu'il ouvre la porte de son domicile il ne trouve que le corps de sa mère avec une dague plantée dans son coup. Toute la maison a été entièrement cambriolée, retournée et détruite.

La plupart des gens vivent des vies tranquilles sans histoire mais celle-ci change lorsqu'on perd pour toujours le peu de ce qu'on a.