Daniil-Maria Sandervels
Voici votre tasse de thé !
"Voici votre tasse de thé, madame." Avec mille précautions, je dépose la tasse devant la cliente, soucieux d'une part de ne pas renverser la moindre goutte du précieux nectar, d'autre part de ne pas laisser mon mètre quatre-vingt-un jeter une ombre malvenue sur les clients qu'il est de mon devoir de servir et mettre à l'aise.
Malgré mes gestes de serveur entraîné, je cache derrière mon sourire une peur de mal faire, de faire tomber une tasse, une assiette, de me tromper dans une commande, de mettre en colère un client...
Une fourchette à gâteau tombe d'une table, accompagné d'une exclamation de la part de la personne qui a commit cette maladresse. Instinctivement, les doigts d'une de mes grandes mains s'enroulent autour du manche, rattrapant l'ustensile avant de toucher le sol. "Je vous rapporte une fourchette propre." C'est bien la moindre des choses à faire. Un travail se fait correctement, avec tout son cœur, aussi modeste soit-il.
Alors que le soir arrive, l'établissement se vide de ses clients, mais mon travail ne se termine pas là. Même si ce n'est pas dans mes attributions, j'estime normal de veiller à l'entretien du café. Ménage, vaisselle, préparation du service du lendemain aussi bien en salle que derrière le comptoir... Seulement après m'être assuré de tout avoir réglé, je prends congé de mon patron.
Ce jour-ci, je reçois, avant de quitter le bâtiment, les quelques cristaux qui constituent mon salaire, que je n'estime jamais mériter d'avoir l'impression de ne pas avoir assez travaillé. Cet argent, je ne le destine pas à mes dépenses personnelles, que je n'ai que peu voire pas.
Sur le chemin du retour, j'aime chaque soir passer par le Temple. Par le passé, je cherchais ma voie, me sentais perdu sur la façon de mener ma vie. En fréquentant le lieu de culte, j'ai pu recevoir la sagesse des commandements de la religion de Lucy qui m'ont permis de me recentrer sur l'essentiel.
À présent, je vais régulièrement écouter les sermons donnés par les membres du clergé. Ils me sont toujours très instructifs et je fais en sorte de toujours les avoir en tête et, mieux encore, les appliquer.
Fut-il un moment, j'envisageais de prendre moi-même la voie de la prêtrise. J'ai commencé à me renseigner, auprès de ceux qui l'avaient emprunté, à propos de ce qui était attendu d'un membre du clergé, des épreuves qui attendent un initié. Malheureusement, j'ai dû me rendre à l'évidence que jamais je n'aurais les qualités requises pour pouvoir emprunter un tel chemin.
Au Temple, je retrouve un petit groupe de fidèle avec qui j'assiste aux sermons et en discute. Plus souvent qu'autre chose, je me rallie à leurs avis sur les différentes affaires qui font nos discussions. Et puis avant de se quitter, nous faisons tous un don au clergé, plus ou moins petit en fonction de nos moyens.
Mes pas, depuis le Temple, me mènent sur une petite place où des groupes de musiciens aux styles divers ont l'habitude de se retrouver. Friand de musique, je ne peux jamais m'empêcher d'y passer un peu de temps, de m'arrêter et d'écouter, glissant un cristal ou deux en remerciement pour le spectacle.
Si en ce jours, ce sont des musiciens qui occupent la placette, il arrive qu'elle soit plus tranquille, abandonnée parfois à des artistes qui reproduisent le paysage ou les passants, une autre forme d'art que j'aime à observer sans jamais avoir osé m'y mettre.
Passant devant une boulangerie, je me dis qu'y faire une halte pour rapporter un peu de pain à la maison ne serait pas un crime. Mais voilà que, me précédant, une personne semble manquer d'un peu d'argent pour acquérir le produit qui l'intéresse. Suivant les préceptes que l'on m'a enseigné, j'offre mon aide en la forme des cristaux manquant, pour une fois que je le peux, avant d'acheter mon propre pain.
M'approchant de mon domicile, je suis rassuré par la présence de gardes patrouillant dans les rues. Si tout d'abord, je n'éprouvais rien de particulier en croisant les gardes, j'ai, dans le début de mon adolescence, pu éviter des ennuis justement grâce à eux. Depuis, je les respecte grandement et les admire même.
J'aurais aimé rejoindre les rangs de la garde, mais ma stature fine, presque frêle, depuis toujours, est loin d'être l'idéal pour être chargé de la protection de la population. Jamais je n'aurais été capable d'être un garde efficace. Alors je me console en montrant le respect qui leur est dû à ceux qui ont réussit là où je n'ai pas tenté.
J'arrête ma marche devant une maison dont la devanture aux vitrines opacifiées par des rideaux porte encore les traces d'une enseigne indiquant la présence d'un salon de thé. J'en pousse la porte, dévoilant les traces d'un rêve défunt, puis monte l'escalier menant aux quartiers d'habitation.
Voici alors que je retrouve mes parents, s'occupant des tâches ménagèrent après être retournés, eux aussi, de leur métier de subsistance. Après les avoir salués comme il se doit et m'être enquis de leur journée, je me rappelle avoir reçu mon salaire.
Comme à chaque fois, j'exprime le désir de les aider à rembourser leurs dettes. Après quelques négociations, réitérées à chaque arrivée de salaire, on s'accorde à ce que mon salaire, malheureusement allégé de moitié par quelques dépenses que je n'aurais pas dû faire, soit considéré comme un loyer.
La journée fut longue et le repos est bienvenu. Je m'allonge dans mon lit et prends un vieux livre à l'usure manifeste. Ce livre, un bestiaire désuet depuis de nombreuses années, que j'ai reçu lors d'un anniversaire il y a bien longtemps, empli régulièrement mes rêves.
Pendant toute mon enfance et encore maintenant, j'ai été passionné par les créatures nommées et décrites dans ce livre. Si bien que, depuis, je rêve de partir explorer le monde simplement pour voir ces animaux, les étudier peut-être, en découvrir de nouvelles avec de la chance.
Néanmoins, malgré toute l'envie dont je peux faire preuve, j'ai des responsabilités auxquelles je ne peux pas couper. Et puis on ne part pas à l'aventure sur un coup de tête. Ça devra attendre...
+ Particularité : Une confiance facile à obtenir et à abuser.
+ Orientation sexuelle : Hétérosexuel mais n'ose jamais rien tenter.
+ Funfact : Se promène toujours avec, dans ses poches, de la nourriture à donner aux animaux.
Pouvoir
Nom du pouvoir : MétéorologieCatégorie : Divers ?
Je sens les muscles de mes bras se tendres, ma nuque se raidir, un frisson parcourir mon dos... Ces symptômes, si similaires à un début de maladie, ne sont pourtant que la manifestation de mon pouvoir. L'indication que la météo est en train de changer.
C'est inconfortable, mais qu'importe, ça ne durera que cinq à dix minutes. Une fois que le temps aura effectivement changé, je ne ressentirais plus rien de tout ça, jusqu'au prochain changement météorologique.
Une fois n'est pas coutume, une intuition me prend les entrailles, un peu comme si la faim me mordait le ventre, mais au lieu d'avoir envie de nourriture, c'est la pluie qui occupe le fond de mon esprit.
Ce genre de pressentiment m'est rare. Qu'il pleuve, qu'il vente, qu'il neige, d'habitude je n'en sais rien. Seule l'indication de changement de temps me parvient.
Je garde les yeux fixés sur le ciel. En l'espace de quelques instants, le ciel si bleu s'est mué en un camaïeu de gris. Quelques gouttes tombent sur mon visage toujours levé tandis que mon corps se détend. Mon pouvoir ne se trompe jamais.
Histoire du personnage
Après leur mariage, mes parents ont acquis une maison. Nous vivions à l'étage et, au rez-de-chaussée, ils ont aménagé un salon de thé. Cet endroit, ils en ont rêvé. Ouvrir ce café, c'était le projet de leur vie, de leur couple.
Dès ma naissance, j'ai été plongé dans cet univers. Chaque jour, à mon retour de l'école, je troquais mon cartable et mes cahiers d'écolier contre un tablier taille enfant et un petit plateau.
Imiter mes parents était mon jeu. Tout comme eux, je prenais les commandes, les préparais et les servais aux clients, d'abord aidé par les adultes qui travaillaient ici, puis bientôt seul. J'appréciais d'aider.
Plus que de simplement faire le service, j'apprenais les différentes sortes de thé et de café, leurs goûts et avec quoi ils se marient le mieux. Parfois, j'aidais également notre pâtissier dans ses préparations. Aujourd'hui encore, il m'arrive de refaire les pâtisseries les plus simples, de temps à autres.
Lors de mon cinquième ou sixième anniversaire, je reçus un livre qui changea ma vie. Très modeste, ce livre n'était autre qu'un recueil d'illustrations et de descriptions des créatures et animaux découverts jusqu'à présent.
Apprendre que de tels êtres, si différents de nous, vivaient dans le même monde que nous me subjuguait. Mes rêves se remplissaient rapidement de ces créatures et, à mesure que je relisais, les phrases et les images s'imprimaient dans mon cœur et mon esprit.
Hâtivement, je disais à qui voulais l'entendre que je deviendrais un aventurier, que j'allais explorer le monde, découvrir de nouvelles espèces animales et les étudier. Et l'on me croyait, on m'encourageait, me donnait des conseils pour me préparer, aussi bien mes enseignants que mes parents. Mais je n'ai jamais été jusque là.
Quand je n'étais ni à l'école ni au salon de thé, je passais parfois mon temps à jouer avec les enfants de mon quartier. Nous formions une sorte de petite bande où chacun avait son rôle. Le mien, c'était la logistique. Je portais les choses, je nous fournissais en boisson, nourriture et autres choses. Je ne dirais pas que j'étais indispensable, mais je me rendais utile et, même si je me faisais constamment taquiner, le groupe m'intégrait bien.
Ensemble, nous faisions les quatre-cents coups. Faire des farces était notre activité favorite. Jeter des œufs pourris sur les portes, déplacer les objets, les prendre avant de les rendre... Enfin, le plus souvent, j'étais chargé de faire le guet, de vérifier que personne ne venait. Je ne participais jamais aux activités principales. Je dois dire que l'idée d'embêter ainsi des gens ne me plaisait pas. Les autres garçons disaient que c'était pour s'amuser et que ça ferait rire les gens.
Et je les croyais. Jusqu'à ce qu'un jour, l'inévitable se produit. Nous avions tous entre quinze et seize ans, déjà assez grands pour pouvoir assumer nos actes. Et ce jour-là, lors d'une nouvelle "farce" faite à des habitants du quartier, nous nous retrouvâmes encerclés par des gardes.
De toute évidence, cela n'avait que trop duré et était parvenu aux oreilles des gardes qui avaient décidé de tout arrêter. Je fus séparé des autres et un garde m'interrogea. Ce que nous faisons, depuis quand nous le faisions, mes responsabilités dans tout cela....
J'étais honnête, je leur disais tout ce qu'ils voulaient savoir. Mais pas mes camarades. J'appris plus tard qu'ils avaient essayé de me faire passer pour le responsable, la tête pensante de tout ça. Cependant, l'un des gardes nous surveillait depuis quelque temps et avait bien remarqué que je n'avais pas un si grand rôle.
J'évitais les ennuis de peu. Le garde qui me ramena chez mes parents me fit clairement comprendre que j'ai eu de la chance et qu'il valait mieux que je remercie Lucy pour la chance qui m'étais donnée.
Les autres membres du groupe, je ne sais pas ce qu'ils sont devenus et on m'a dit de ne pas m'en soucier. Et après avoir appris qu'ils ne rendaient pas les objets qu'ils avaient dérobés et que je n'étais qu'un bouc émissaire à leurs yeux, je n'étais pas très enclin à en savoir plus.
Comme on me l'avait conseillé, après cet épisode, je passais au Temple pour adresser des prières de remerciement à Lucy. Ce jour-là fut le plus marquant de ma vie et conditionna ce qu'elle devint par la suite.
Je me sentais abattu. Ceux que je croyais être mes amis ne faisaient que se servir de moi et je n'avais rien remarqué. Mes parents, qui avaient travaillé si dur toute leur vie, étaient sur le point de fermer leur salon de thé, le rêve de leur vie. Les clients se faisaient de plus en plus rares et ils avaient de plus en plus de dettes pour continuer à faire tourner leurs affaires.
Si ceux que je croyais mes amis ne l'étaient pas, en qui pouvais-je croire ? Mes parents qui étaient en difficulté, comment pouvais-je les aider ? S'ils fermaient leur salon de thé, il faudrait que je trouve du travail ailleurs, mais que faire ? Devrais-je trouver une position de serveur ailleurs ou tenter ma chance dans un autre métier ? Ça et tant d'autres questions tournaient jusque là en rond dans ma tête, sans cesse, m'empêchant même de dormir.
Je remerciais Lucy pour la chance qu'elle m'a donnée, mais je la priais aussi pour qu'elle m'aide à trouver les réponses à mes questions. Cette journée au Temple, je la passais à écouter les membres de son clergé, espérant trouver ma voie dans ceux qui sont sa voix.
Ces paroles, ces morceaux de sagesse, je les buvais comme s'ils étaient la nourriture dont mon âme avait désespérément besoin. Les commandements de Lucy entraient en résonance avec mes réflexions et je décidais de les suivre, d'en faire mes guides de vie.
Dans les jours qui suivirent, je réfléchis longuement. Fort de cette foi trouvée, la voie de la prêtrise m'attirait. Je m'informais des qualités qui était requises pour la suivre, mais ma volonté vacilla lorsque l'on répondit à mes questions. Alors je redoublai de réflexion. Que puis-je faire ? Ne suis-je pas censé aider les autres du mieux que je peux ? Mais il n'y a qu'une seule chose que je sache faire : servir du thé.
Une fois leur salon de thé fermé, mes parents prirent chacun un travail, ma mère officiant en tant que vendeuse, mon père mettant ses talents dans divers petits travaux rémunérés. Et pour ma part, je pris un emploi de serveur dans un autre salon de thé de la capitale.
Mon seul et unique but est d'aider mes parents à rembourser les dettes qu'ils ont accumulées. Pour le moment, c'est tout ce que je peux faire, tout ce que je sais faire. Plus tard, peut-être, il en sera autrement.
Derrière l'écran
Il y a... Thyerus : 27 ans, féminin, heureux propriétaire d'un chat, de trop de jeux vidéo, de trop de livres.Double compte ? Nope
Comment avez-vous découvert le forum ? L'annuaire de Forumactif
Votre disponibilité : A peu près tous les jours sur la ChatBox, jamais sur Discord.
Quelque chose à rajouter ? Ne pas s'attendre à ce que je sois rapide en RP.
Source de l'avatar :
- Code:
[color=#00cccc][size=16]♂[/size][/color] [b]THE IDOLM@STER SIDEM[/b], Yukihiro Kamiya @"Daria Sandervels"
je viendrai sûrement te demander un lien !
bonne validation
Sinon enfin posté ta fiche
Laisse moi te dire que tu as un très belle plume c'était agréable de te lire !
Par contre avant de te valider, est-ce que tu peux me confirmer ce que j'ai compris de ton pouvoir ?
Ton pouvoir est un passif qui te permet de sentir le changement de météo arriver. C'est bien cela ?
Après confirmation de ta part je te validerais rapidement
Oh merci pour le compliment. Pourtant je trouve que j'ai très mal écrit cette fiche par rapport à ce que je fais d'habitude...
Oui, le pouvoir, c'est tout à fait ça ! J'aurais du faire un résumé rapide, j'ai tellement l'habitude de tout rédiger que je n'y ai pas pensé...
Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !
Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire !
Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
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