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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    L'affaire du dahlia blanc
    InvitéInvité
    Anonymous
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    L'affaire du dahlia blanc
    Dim 5 Jan 2020 - 13:21 #
    J'étais là, avec toutes ces notes qui traitaient de ce que j'avais découvert avec ce comparse imaginaire. Gisant sur mon bureau, celles-ci formaient un tas de feuilles détachées, différentes, mais pourtant d'une valeur inestimable. C'étaient elles qui tenaient compte de ce qui n'avait semblé être qu'un rêve, mais qui était pourtant la dure réalité : mon père avait fait assassiner ma mère.

    Mon contact avec celui qui m'avait permis de mener à bien cette mission officieuse s'était fait par l'intermédiaire d'un ami avec le bras long dans ce domaine. Je savais qu'il serait simple de raccrocher les wagons et retrouver le malfrat pour m'aider dans la suite de cette quête. Après tout, c'était visiblement mon intention, comme les lettres le stipulaient.

    « - Collaborer avec la vermine. Elle est bien belle la Garde de Forteresse... »

    Non, ce n'était pas en tant que garde que j'avais agi, simplement en tant que fille. Je voulais savoir la vérité sur qui j'étais, sur ce qui avait fait qui j'étais et je l'avais découverte. Maintenant il ne s'agissait plus que de mettre un dangereux criminel derrière les barreaux. Je savais bien que je ne pouvais utiliser les preuves mises en évidence dans notre inspection illégitime, mais il devait y avoir autre chose. Un autre moyen.

    J'avais épluché les dossiers au sujet de cet homme, Klaus de Naverre, mon père. Il avait eu beau changer trois fois de nom dans sa vie, après s'être remarié une seconde fois, il n'en demeurait pas un notable bien enregistré par la Garde. On l'identifiait comme un homme de valeur qu'il convenait de protéger et aucune marque noire ne figurait dans son casier, évidemment.

    Devant cette pureté irrationnelle pour un homme aussi abject qu'entouré de mystères, je m'étais finalement redirigée vers une correspondance avec ma famille, ma sœur. Nous n'avions plus aucun lien, rien en commun sinon notre nom, mais elle demeurait la véritable source de savoir de notre lignée. Et si la lettre mit du temps à trouver réponse, ce que je découvris m'aida toutefois quelque peu : des ragots, des rumeurs, mais elles me paraissaient fondées.

    « Elina,

    C'est uniquement car je comprends ton ressenti que j'accepte de communiquer avec toi et réponds donc à ton courrier. Je t'engagerai à ne plus chercher à me joindre après cela, je ne t'identifie plus comme un membre de ma famille.

    De ce que j'ai appris de maman, ton véritable père, Klaus, était un vrai psychopathe. Tu n'es pas sans savoir qu'il a levé à plusieurs reprises la main sur ta mère, Madden, dès qu'il a su qu'elle ne lui serait plus d'aucune utilité, qu'il l'a traitée comme une souillon. Mais ce n'est pas tout.

    On racontait dans le village que la mort de ton grand-père, Randolf, le père de Klaus, n'était pas anodine. Même s'il n'y eut aucune autopsie, car il était tout de même assez vieux au moment de sa mort, beaucoup ont suspecté que son fils l'avait empoisonné pour mettre la main sur son héritage et sa fortune colossale. Certains racontaient même qu'une partie de cet argent a servi à financer les méfaits de Gottieg.

    Quoi qu'il en soit, cela m'étonnerait que Klaus se soit arrêté là et je suis peinée d'apprendre que tu le penses responsable de la mort de ta mère, même si cela ne me surprend qu'à moitié. Après tout, il a toujours tout fait pour obtenir son titre de noble, jusqu'à se remarier avec Janis de Naverre, sobrement appelée « la Hideuse » dans sa famille. Peut-être a-t-il baigné dans d'autres histoires louches pour tirer ses ficelles ? On ne devient pas noble aussi simplement que par le mariage, m'est avis qu'il avait autre chose en tête...

    Voilà tout ce que je sais. Bon courage à toi.

    Solange »

    J'accordais, après lecture, davantage de clairvoyance à ma sœur qui avait grandi, elle aussi, probablement davantage en esprit que moi et en avait fait aussi simplement la démonstration. Ses pistes semblaient cohérentes et, peut-être sans le vouloir, elle venait de me donner une idée de comment opérer, que chercher : en épluchant ce qui avait fait de mon père un noble, réellement.

    Prenant ma permission, je quittai Forteresse dans la soirée, peu après l'envoi d'un courrier qui me devancerait de peu. Il était grand temps de revoir cet homme énigmatique qui m'avait déjà aidée, autrefois.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Mar 7 Jan 2020 - 12:25 #

    Comme j’bosse bien, les clients me recontactent, enfin, quand ils se souviennent suffisamment et y arrivent. Et que j’veux bien revoir leurs tronches. Du coup, quand Lux Warren, enfin, Elina von Andrasil, demande à me parler à nouveau, j’sens la bonne odeur du pognon qui se dégage. Puis on fait des trucs intéressants, ensemble. Par exemple, j’ai gardé contact avec notre ami le prêtre, frérot Nathan. J’suis sûr qu’il hésitera pas à me rendre de menus services de temps en temps.

    Bon, y’a aussi un autre intérêt que j’veux élucider. C’est que, j’ai croisé un certain Mange-Rouille y’a pas si longtemps, et il était très intéressé par une garde en particulier… Et si j’me vois vraiment pas faire des conneries avec une capitaine de la forteresse, trop dangereux en terme de retombées, j’suis curieux de voir si y’aurait pas moyen, un de ces quatres…

    C’est pas bon pour la discrétion, de taper trop haut, trop gros, trop intéressant. Mieux vaut rester sous le radar.

    Pour pas déroger à la tradition, et pasque j’vais pas l’inviter à ma piaule, on se retrouve dans une taverne lambda de la capitale, comme il y en a tant. Pas grand-chose à en dire, les consommations sont honnêtes mais les prix un peu élevés, et la bouffe ne présente pas le moindre intérêt. J’arrive en retard, évidemment. J’me suis vite rendu compte qu’arriver à l’heure voire en avance, avec mon pouvoir, c’était débile : les gens me reconnaissent pas, vont s’asseoir ailleurs, et après faut que j’lève mon cul pour les rejoindre.

    Mine de rien, c’est hyper gênant.

    Elle est toujours blonde, barraquée, avec une cicatrice et les oreilles pointues. Au moins, elle fait pas trop hors de son milieu naturel, et elle ressemble énormément à la description du Mange-Rouille. J’hésite, du coup. Enfin, j’vais d’abord voir ce qu’elle veut, et combien elle paye, ça sera le plus rentable et le moins risqué.

    J’m’asseois en face d’elle, et j’la laisse me juger du regard avec un sourire désinvolte.

    « Salut, Elina.
    - Ce n’est donc pas un autre inconnu qui vient me draguer pendant que j’attends.
    - Nan, a priori c’est pas au programme. J’essaie de pas mélanger travail et plaisir. Mais on commet tous des impairs, hé ? »

    Genre, collaborer avec des criminels pour obtenir des informations. Enfin, j’suppose que ça se fait pas mal avec tout ce qui est indicateurs, et on n’a même pas fait de trucs vraiment criminels, si on excepte le fait de faire chanter un vioque. Mais j’la laisse réfléchir et amener le sujet comme elle l’entend. J’vais pas lui faciliter les choses, sans compter qu’elle a p’tet continuer à creuser alors que moi, j’avais d’autres chats à fouetter.

    « D’abord, vous êtes bien celui avec lequel j’ai collaboré précédemment ?
    - On s’tutoyait y’a pas si longtemps, Lux Warren. Mais cela dit, tu pourras jamais en être vraiment certaine, pas vrai ? »

    Elle mâche l’information, pendant que j’regarde si y’a pas quelqu’un qui peut nous servir à boire.

    « Je suppose que non, je ne pourrai jamais réellement le savoir. »

    J’ai un claquement de langue satisfait, et j’commande deux bières.

    « Alors, t’as trouvé quoi sur ton daron ? T’as décidé d’y faire quelque chose ?
    - Oui, je ne peux pas le laisser courir comme cela après qu’il…
    - Qu’il ait fait buter ta mère, ouais, ouais, j’vois le genre. »

    Un peu indélicat, et elle tressaille presque quand j’assène les mots. Les bières arrivent, et j’lève ma pinte pour trinquer.

    « A une nouvelle collaboration fructueuse, pour la justice et ma fortune personnelle ? »

    J’suis d’humeur joyeuse, faut dire. J’m’essuie la bouche du revers de la main, et j’la regarde, toujours aussi peu sympathique et avenante.

    « Tu pourrais te détendre, quand même. Après la nuit qu’on a passé ensemble, j’pensais que tu te souviendrais mieux de moi.
    - Pardon ?
    - Enfin, tant pis. Alors, tu veux quoi ? J’lui casse les genoux ?
    - Non, je veux la justice.
    - Ah. Donc on plante des fausses preuves ? On incendie son manoir ? Pire ?
    - Non. »

    Elle hume son verre, goutte. Bon, si elle veut tourner autour du pot, j’ai le temps, hein. J’regarde la population autour de nous, pas grand-chose à en dire, des marchands surtout, j’pense, ou des fonctionnaires du royaume qu’ont du temps libre. Pas de garde, c’est pas l’ambiance, ni de criminels, véritablement, ou pas de ceux qui mettent les mains dans le cambouis, plutôt.

    « Il a probablement commis d’autres crimes, et je veux les trouver, les prouver, et le faire condamner.
    - Oh. Ben, demande à la Garde ? C’est leur boulot.
    - Pas moyen de trouver des preuves par ce biais.
    - Aaaah… Enfin on discute. »
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Dim 19 Jan 2020 - 15:16 #
    Toujours aussi désagréable, enfin du moins comme je l'avais noté sur mes feuilles volantes ; celles qui traitaient de ma coopération précédente avec le criminel. Avait-il beau m'aider que je n'oubliais pas ses façons de faire et, dans ses propositions, probablement une pelletée d'autres affaires plus graves qui lui aurait bien valu un séjour prolongé en cellule. Enfin, pour le coup je choisissais de faire profil bas, notamment car le gaillard savait à présent qu'il traitait avec un haut-gradé de la Garde. Pourtant, ça n'avait pas l'air de le perturber plus que cela.

    « - Klaus de Naverre est un individu assez bien protégé. On parle d'un noble avec une garde rapprochée et tout le gratin du Royaume à ses côtés. Non pas qu'ils l'apprécient, d'après ce que j'ai cru comprendre, mais c'est un individu qui sait se faire bien voir... »

    Je me rappelais ce que l'on m'avait raconté sur ses méthodes, sur les raisons de son rapprochement avec Gottieg Von Andrasil. Nul doute que l'homme devait répandre sa fortune dans des affaires pas nettes qui lui rapportaient probablement un petit pécule à la fin de chaque mois.

    « - Comme je disais, il a un casier blanc comme neige. Évidemment, les Archives ont été la première chose que j'ai été fouiller, maintenant que j'y ai accès, puis la Grande Bibliothèque en second... »

    Hum. Peut-être valait-il mieux ne pas reparler des archives avec un tel individu. Je me contenais, le but précis n'était pas de lui donner des informations, ni de lui donner envie de savoir quels étaient les petits secrets de la Garde. Je supposais d'ailleurs que ce n'était pas la première fois qu'il collaborait avec un gardien de la paix... Et comme une impression de déjà-vu en pensant cela, tiens.

    « - Bref. Si je suis venue vous voir... » repris-je, instant bien sur le « vous », le regard légèrement pernicieux rivé sur mon interlocuteur. « ...c'est bien car j'imagine qu'à un moment, il va falloir agir par d'autres biais. J'imagine bien que le seul moyen de trouver des charges contre notre homme, c'est en s'infiltrant chez lui. J'ai un peu étudié son domicile en amont, pour vous faciliter la tâche. »

    Ce faisant, je sortais de ma poche une carte : la topographie des lieux, obtenue auprès de l'architecte auprès duquel j'avais prétexté mon autorité. J'espérais qu'il n'était pas dans la combine, qu'il ne moufterait pas à son client ; c'était un énième risque que j'avais dû prendre. De toute manière, Klaus devait connaître mon existence, comme celle des autres Von Andrasil, mais il pensait très certainement que j'étais la fille de mon oncle et donc une vulgaire souillon à ses yeux... et je devais le rester jusqu'à ce qu'il soit jeté en prison.

    « - Il y a trois ans, Klaus a fait construire un manoir à proximité de la Capitale, qui est progressivement devenu sa résidence principale. J'imagine bien que ce n'est pas anodin : il y a sûrement plus d'affaires à faire dans le coin que dans l'Est. Donc je suppose qu'il doit garder tout un tas de secrets, de paperasse, dans son bureau. »

    À ces mots, je pointai une des plus grandes pièces de la maison, au rez-de-chaussée. S'y infiltrer ne serait probablement pas une sinécure, mais au moins il n'y aurait pas besoin d'escalader un mur pour s'y rendre. Enfin, je n'avais pas vu de barreaux aux fenêtres : l'homme, dans son orgueil, se pensait probablement déjà assez intouchable grâce à ses gorilles.

    « - Dit comme ça, ça m'semble pas infaisable, ouais.

    - Non, pour quelqu'un comme vous, j'imagine bien. »

    Je jaugeai le bonhomme du regard. Cette relation entre nous deux était vraisemblablement étrange, mais je m'en accommodais bien, comme si une partie de moi se rappelait que je pouvais lui faire confiance quand tout m'indiquait pourtant que non.

    « - J'espère ne pas me tromper, dans tous les cas. Je n'ai aucun moyen d'être sûre que des documents attestant de potentiels crimes commis pourraient se trouver en sa possession, ni explicitement dans son bureau. Cela ne m'étonnerait pas qu'il possède une pièce secrète non plus, mais dans ce cas elle n'apparaît pas sur les plans...

    - T'en fais pas Elina, j'connais mon boulot, pis j'en ai côtoyé pas mal ayant ce profil là. Au pire, même si y'a rien, on pourra toujours s'arranger ensuite, » me sourit l'énergumène, goguenard.

    Je voyais bien la perspective proposée par le larron, mais cela ne m'enchantait guère. Mon père devait définitivement avoir assez de casseroles aux fesses pour l'inculper sans lui imputer d'autres crimes. Et il était hors de question de faire souffrir des innocents pour ma seule quête de la justice, cela allait à l'encontre de mes principes, de mes valeurs, de mon existence même.

    « - Sinon parlant rémunération...

    - D'après ce que j'ai lu dans mes lettres, c'est selon garantie de résultat.  Je vous reverserai donc votre somme après.

    - Ouais, mais cette fois-ci c'est différent. On s'connaît à présent, pis je t'aurai pas dans les pattes cette fois-ci. 'Serait con que tu m'oublies avant de payer.

    - Ça se tient, » conclus-je tout en sortant une bourse de cristaux sombres trébuchants, que je pose sur la table. « J'avais aussi prévu cette éventualité, voilà une avance, le reste viendra après. »

    Le bonhomme saisit le petit sac en cuir, l'ouvrit et observa rapidement son contenu avant de me décocher un sourire que je ne lui rendis pas. Jugeant plutôt que notre entrevue touchait à sa fin, je me redressai sur mon siège, finissant ma bière cul sec, puis reposai le gobelet en bois vide sur la table qui me séparait de l'individu.

    « - On se dit donc même endroit, même jour, même heure, semaine prochaine ? Cela vous suffit ou vous aurez besoin de plus de temps ?

    - Tu sais bien que j'dis jamais non à un nouveau rencard. Même si nos nuits ensemble me manquent un peu... »

    Je grognai aussitôt, marquant la fin de la conversation tout en poussant le siège derrière moi en me levant. Sans nulle salutation, je tournai le dos à l'olibrius et me rendis jusqu'à la porte dont je poussai le lourd battant en bois, le visage caché dans mes cheveux. J'étais certes gênée par ce trou de mémoire, mais je ne souhaitais pas le montrer, pas à un criminel sans vergogne comme lui.

    Toutefois je me demandais, tout en inspirant une lourde bouffée de l'air frais qui régnait à l'extérieur : jusqu'où étais-je donc allée avec ce malfrat ?
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
    Informations
    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Sam 8 Fév 2020 - 9:41 #

    Alors que j’jauge le manoir du daron, la première chose qui m’vient à l’esprit, c’est qu’Elina von Andrasil n’a vraiment pas salopé le boulot. J’ai inspecté le cadastre officiel, comparé avec les plans qu’elle m’a fournis. Tout colle au poil de cul. C’est un peu plus douteux pour l’agencement des pièces à l’intérieur, cela dit, mais j’ai quelques assurances pour m’permettre de rentrer et sortir sans trop souci. Et, effectivement, les fenêtres ne sont pas munies de barreaux, comme je l’avais vu lors de mes visites les jours précédents.

    Nan, le principal problème est et reste les hommes de main qui patrouillent régulièrement les lieux. Leurs patrouilles n’ont pas de logique que j’aie pu identifier, ce qui me fait dire que l’organisateur est probablement un de ces anciens gardes qu’étaient moins paresseux que ses congénères, et qui sait donc ce qu’il fait, et le fait bien.

    Pas du tout ce qui fait mes affaires, en somme.

    Au moins, y’a pas de chiens. J’déteste les animaux de garde, c’est vraiment le pire, quand j’essaie de m’infiltrer quelque part. En temps normal, on s’entend déjà pas bien, mais alors quand leur but est officiellement de m’emmerder, ils donnent vraiment le meilleur d’eux-mêmes pour pourrir mes visites en terre inconnue pour ramener des souvenirs à mes amis.

    Rapide coup d’œil au ciel et aux alentours : la campagne est calme, la lune est quasiment noire, et il fait nuageux sans pleuvoir. Le temps rêvé d’un voleur. J’aimerais pas être un bourgeois cette nuit, parce qu’ils vont se réveiller un tout petit peu moins riche. Au loin, un homme en pleine ronde passe devant la fenêtre du bureau, s’arrête quelques instants. Le temps que j’traverse les jardins, il sera parti depuis longtemps.

    Je saute de l’autre côté du mur du manoir, trois mètres faciles à escalader grâce au mortier un peu effrité, et j’atterris souplement de l’autre côté. Puis je trotte doucement sur la pelouse, courbe en deux, en essayant de me cacher derrière les buissons sculptés que j’peux. Ce dont j’suis sûr, c’est qu’ils sont pas plus de deux à faire les sentinelles dehors la nuit, mais est-ce qu’il y en a aussi à l’intérieur ? Vu la taille de la baraque, c’est très probable. En plus du reste du petit personnel, type bonne, majordome, et tout le tintouin.

    J’arrive sans encombres à la fenêtre. J’l’ai déjà regardée de près un autre jour, et failli me faire gauler d’ailleurs. Mais aujourd’hui, tout va se passer fort simplement. Le rossignol noir se coule contre le mécanisme d’ouverture, alors même que j’ai utilisé un couteau pour faire levier et soulever très légèrement la fenêtre, qui joue un peu. Dix secondes plus tard, ça s’ouvre sans un grincement, et j’suis à l’intérieur.

    C’est maintenant que les affaires se compliquent. La pièce est grande, bien meublée avec des bois rares, mais y’a surtout de la paperasse partout. J’ignore pour le moment la bibliothèque, qui contient les mêmes bouquins semi-précieux que les notaires et autres bibliothèques de nobles, avec des couvertures dorées, et j’regarde d’un air critique les étagères couvertes de parchemins, puis le bureau massif. Si on veut tirer des preuves, vaut mieux regarder le bureau, plutôt que les archives de ses anciennes saloperies, non ?

    Dans le reste du manoir, une série de grincements me met en alerte, puis le son des pas de quelqu’un qui se balade de nuit. J’me glisse derrière la porte, couteau et bague d’invisibilité en main, et j’vois un rai de lumière passer sous la porte, mais il ne s’arrête pas. Occupé ailleurs, sans doute. A pas de loup, j’m’approche du bureau, et j’regarde les premières piles de papiers. Le souci, ça va être de consulter rapidement sans déranger l’ordonnancement, des fois qu’il y fasse gaffe. Et il a pas l’air bordélique pour un sou, le vieux von Andrasil.

    Les tiroirs, du coup, d’abord. Une fois encore, le rossignol noir m’épargne le désagrément de devoir les forcer ou chercher une clef qui se trouve pas forcément dans cette pièce. Et pour chaque tiroir, j’vérifie l’existence d’un double fond, que ce soit dans la longueur ou dans la profondeur. Le bureau est tellement énorme, c’est obligé. Et au quatrième, mon instinct m’a pas menti. Le son légèrement creux quand je tapote révèle que y’a un truc dessous mais pas de mécanisme.

    J’tripote le meuble un peu partout, sous l’imposant plateau, avec mes lunettes de jour sur le nez. Puis derrière un genre de bas-relief au niveau de la jambe droite, j’sens un léger écart dans le bois. J’appuie dessus, en priant que ça déclenche pas une sonnette ou un truc du genre. Ça s’est déjà vu. Mais mes craintes sont infondées, et le panneau en bois, parfaitement ajusté, s’écarte mécaniquement pour laisser apparaître d’autres parchemins.

    J’les sors, et j’les étale sur le grand sous-main. Il s’agit pour la plupart de communications, en prise de note rapide. Y’a des noms, rarement, et surtout des initiales pour signer les lettres. Les messages sont lapidaires, et ressemblent pas mal à des ordres ou des informations envoyées rapidement. Ça devrait plaire à ma capitaine préférée de la Garde, ça.

    J’sors mon cadre et ma lampe magiques, que j’écarte soigneusement de la fenêtre et de la porte. Puis je photographie tout ce que je peux, avant de le remettre en ordre, puis dans la trappe qui s’est ouverte. Il est temps pour moi de tirer ma révérence. Mais avant, j’veux vérifier un ou deux p’tits trucs, juste par principe…

    En trois enjambées, j’suis au niveau des tableaux, que j’écarte délicatement du mur. Derrière l’un d’eux, y’a un trou avec coffre. Appât, ça. Puis, à la bibliothèque, j’écarte les livres pour voir ce qu’il y a derrière. Ça me prend un bon quart d’heure, et j’suis obligé de m’aplatir au sol quand un vigile passe dehors et jette un œil à l’intérieur. Y’a enfin un bouquin, sur la rangée tout en bas, qui réagit à mes sollicitations, pour me montrer un autre coffre, mais plus imposant, et plus résistant.

    J’repasserai, ça fait aucun doute.

    Mais pas maintenant : faut que j’aille lire ce que j’ai ramassé au calme, et que j’le file à Elina, d’abord.
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    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Sam 15 Fév 2020 - 17:35 #
    Je feuilletais les rapports transmis par mon informateur, vers qui je vrillais de temps à autres des regards dubitatifs. Mes notes devant moi, je n'hésitais pas à me relire pour être sûre de ce qui avait été discuté lors de notre dernier entretien.

    Finalement, après une dizaine de minutes passées à balader mes yeux sur les nombreuses lignes des documents photographiés, je reposais le tas de feuilles devant moi.

    « - Il n'y a rien là-dedans. »

    J'aurais dû m'en douter que ce malfrat peinerait à remplir la lourde tâche que je lui avais confiée. Après tout, ce n'était qu'un criminel bon à s'introduire chez les autres, mais certainement pas quelqu'un de confiance ni appliqué dans son travail. Je savais déjà que j'allais devoir aligner les billes quoi qu'il arrive, mais pas pour ça.

    « - À la limite deux ou trois permis de construire, quelques rapports de ses commerçants... Et ça. »

    Je présentais le rapport du médecin de mon père qui stipulait que sa dernière coloscopie n'avait montré aucun signe de tumeur ; sa prostate se portait bien. J'imaginais bien que j'aurais pu vivre ma vie sans le savoir.

    « - Ouais, possible qu'j'aie pris c'qui venait car c'était planqué. Pis ça ressemblait pas mal à des communications avec des sbires vu d'loin.

    - Il va falloir y retourner, » signai-je tout en écartant les photographies.

    La mine du larron était grave, mais il semblait toujours à l'écoute. Je pensais au petit sac de cristaux que j'avais amenés. Je me dis que les résultats étaient là, en partie, c'est pourquoi je le sortis et en versais la moitié sur la table, remballant le reste.

    « - Une partie des résultats, une partie des gains. »

    À présente, le visage de mon interlocuteur s'avérait indéchiffrable. Par précaution, je portai discrètement la main à ma cuisse au cas où il chercherait à s'emparer du reste par la force. Mais il n'en fut rien, au contraire, il sourit et me lança un clin d’œil :

    « - Allez, j't'accorde ça, en souvenir de ces moments qu'on a passés ensemble. J'y retournerai dans la semaine. »

    Un peu déroutée par ces allégations, je tâchais de cacher ma nervosité au criminel. Je l'avais noté lors de notre dernière entrevue et ce n'était pas la première fois qu'il jouait à ce petit jeu ; je savais qu'il ne se serait jamais rien passé entre un homme comme lui et moi. Aurait-il abusé de ma confiance ?

    Je me repris enfin, levant ma choppe pour me dessécher un peu le gosier et répondre sans devoir dévoiler ma voix étriquée par l'angoisse :

    « - Dans ce cas, on peut se fixer un prochain rendez-vous comme la dernière fois.

    - Même lieu, même jour, tout ça, tout ça ?

    - Exact. Toutefois les résultats ont intérêt d'être au rendez-vous cette fois-ci. Il s'agit tout de même d'un criminel à mettre derrière les barreaux... »

    Il souriait de plus belle et je m'imaginais bien que la morale lui échappait. Quand bien même, cette quête personnelle était trop importante pour moi pour que je puisse me satisfaire d'un échec.

    Il nous fallait trouver de véritables charges contre mon homme. Et je savais, j'en étais sûre, qu'il devait dissimuler des preuves chez lui.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Sam 22 Fév 2020 - 10:47 #

    Elle est exigeante, quand même, Elina von Andrasil. Vorace, je dirais même. Et si j’aime lui susurrer ce petit mensonge à chacune de nos rencontres, faudrait peut-être que j’évite de tellement le répéter que j’vais finir par y croire moi-même. J’veux dire, les meilleurs mensonges sont ceux auxquels on croit, mais j’essaie de garder une vision lucide de ce que je fais, ce que je crois. C’est important, pour pas canner dans la désillusion la plus complète.

    Donc j’ai eu qu’une partie de la thune promise, alors que tout le boulot a été fait. J’aurais dû préciser que j’bossais pas sur obligation de résultat, mais de moyen. Et j’me suis indéniablement pointé chez lui pour fouiller ses affaires. J’espère juste qu’il s’est pas dit que quelqu’un avait fouillé ses affaires, parce que sinon, ça va singulièrement compliquer la visite suivante.

    Pour ça que j’suis davantage précautionneux, cette fois. J’ai passé plusieurs nuits en planque, en examinant chaque étape du chemin. Mais toujours pas de clebs, les patrouilles varient mais c’est pas méchant, ça continue de rôder à l’intérieur, et si le papa fait des gros horaires en terme de boulot, il finit souvent sa soirée avec un verre de cognac et un cigare, à lire un des livres de sa bibliothèque. Vu l’heure à laquelle je passe, on se croise pas trop, ça va. Il a un rythme de vie sain, c’qui semble normal quand on bosse dans les affaires.

    N’empêche, j’maintiens que ce que j’ai ramené constituait un bon début. Faut juste creuser davantage dans ces directions. Personne planque un permis de construire dans le double-fond d’un tiroir, putain. Ou, en tout cas, pas un simple permis de construire, j’suppose ? Après, rien n’empêche que ce soit un leurre, c’est sûr. Genre, un truc pas très important, mais qui permet d’évaluer si y’a un problème, une fuite quelque part.

    J’ai pas de mal à me pointer dans le bureau, comme l’autre fois. Faut dire, j’commence à être bien équipé pour faire face à ce genre de problèmes. Et j’évalue le champ des possibles. Le bureau, visiblement, ça marchera pas. Y’a les deux coffres-forts. C’est probablement plus prometteur de chercher à les forcer. De mémoire, c’est pas des codes, c’est des clefs. Enfin, pas que des codes, en tout cas. Mon rossignol devrait faire son travail, si y’a pas de composante magique. Si y’en a une, j’laisserai tomber la mission, ou alors on cherchera un autre axe.

    J’me cache derrière le mur quand un garde passe en faisant sa ronde, une torche à la main. ‘Sert vraiment à queud’, ce pauvre type, à part se les geler dehors. Un gamin pourrait rentrer ici sans forcer. Marrant, sous prétexte que c’est à l’écart et que y’a l’effet dissuasif des rondes, on considère que y’a moins de risque. Ça doit être agréable, ce sentiment d’impunité, de toute-puissance. J’l’ai aussi, cela dit, quand j’commets un crime, à la réflexion.

    J’commence par bouger le bouquin pour dévoiler le coffre-fort le mieux planqué. Une roulette avec un code, et une serrure. J’insère le rossignol noir que j’ai acheté au marché noir, un des meilleurs achats de ma vie, et j’le sens se couler à l’intérieur du mécanisme pour épouser la forme parfaite de la clé. J’donne un tour, mais il manque le code. D’un peu de volonté, j’pousse le rossignol à aller plus loin. On me l’a vendu comme capable d’ouvrir n’importe quelle serrure mécanique, et il est temps de le prouver.

    J’le sens qui va plus loin, touche le rouage de la roulette. Les dents tournent, se bloquent à intervalles plus ou moins réguliers. C’est long, et ça fait pleins de petits clics. J’espère que personne va passer dans le couloir… encore que le battant de la porte a l’air en bois bien épais. Trucs de riches, ça. Avec un dernier clic, le coffre s’ouvre, et le contenu a de quoi laisser jouasse. Y’a des grosses bourses de cristaux très clairs, mais j’y touche pas. Et, surtout, d’autres papelards. J’fous tout dans mon cadre magique, en vrac, pour laisser Elina faire le tri. Mais de ce que j’ai vu, y’a de quoi s’amuser.

    Tiens, putain, un crâne et un bouquin. Après une seconde de réflexion, j’l’écarte sans le photographier. Des vieux collègues, des employeurs, ça. Pas envie de risquer que ça me retombe sur le cul, cette affaire. J’referme le coffre, et j’fais un rapide calcul mental. Est-ce que j’ai le temps de chopper l’autre coffre ? Est-ce que je compte repasser ? Allez, ce sera plus drôle.

    J’écarte la peinture, moche au demeurant, et j’laisse mon rossignol faire son travail. Le coffre-fort s’ouvre sur des bourses moins remplies, mais tout à fait honnêtes. Y’a des peintures, aussi, des bijoux. J’ramasse tout en vrac, j’laisse la porte ouverte et le tableau écarté. Voilà, un bon vieux vol. Puis j’tire ma révérence.

    C’est qu’Elina paye tellement mal, faut bien que je me subventionne. Enfin, pas comme si j’allais lui dire, cela dit.
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    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Sam 29 Fév 2020 - 17:56 #
    Mon expression était différente de la dernière fois, tandis que je découvrais les nouveaux documents photographiés par mon homme de main. Pour la première fois, je ne me sentais pas criminelle à collaborer avec lui, car ce que j'avais sous les yeux attestait de bien plus grave. C'était comme s'il m'était juste plus facile de faire mon travail, dans ce cas précis. Un travail qui n'aurait jamais pu être fait sinon.

    « - Intéressant... » laissai-je planer, tout en retournant un imprimé signé de la main de mon géniteur.

    Pots-de-vin, chantage, missives incriminantes en tout genre. L'homme n'y avait pas été de main morte et gardait probablement ces preuves pour les falsifier si jamais il voulait faire tomber n'importe qui à sa place. Sauf que cette fois-ci, c'était immortalisé et entre mes mains, donc les mains de la Garde. Il me suffisait juste de trouver un intermédiaire pour les dévoiler au grand public, sous couvert d'anonymat.

    C'était presque trop facile. Mais vrai, je devais m'y résoudre.

    « - Comme convenu, voici votre salaire. »

    Mes mains vinrent chercher dans mon épais manteau et en retirèrent une bourse assez large remplie de cristaux trébuchants, que je jetai hasardeusement sur la table. Une bonne chose de faite, je pouvais désormais me passer des services du truand.

    L'homme s'en saisit, zieuta avidement pour s'assurer que le compte était bon et me coula un sourire mielleux. Si je ne le connaissais pas, je dirais bien qu'il avait sûrement trouvé son compte ailleurs que chez son client, même si je m'en fichais à vrai dire.

    « - Un plaisir d'faire affaire avec toi, » conclut Vrenn en rangeant la monnaie dans une poche intérieure de sa veste, l'air beaucoup trop faux pour que ce ne soit pas volontairement entendu comme un affreux mensonge.

    Peu m'importait au final. Nous avions pu mener cette enquête à bien et même si je n'appréciais pas le larron, son aide avait été plus que bienvenue. Je ne le dis pas, évidemment, mais je le pensais comme mon visage le détaillait une dernière fois, avant qu'il ne sèche son verre soudainement et ne se lève sur son siège.

    Plutôt que de partir tout de suite, je le vis pourtant chercher dans une de ses poches. La surprise fut soudaine quand je le vis sortir un cristal de communication et me le tendre.

    « - Plus pratique pour m'trouver si t'as à nouveau besoin d'mes services.

    - Je ne pense pas que ça arrivera un jour.

    - On sait jamais. »

    Un clin d’œil, sa main qui restait immobile. Finalement je sortis mon objet et le liai au sien malgré l'hésitation. L'homme me décocha un dernier sourire goguenard avant de s'en retourner et, l'instant d'après, la porte de la taverne battait dans le vide.

    Alors, mon regard se concentrait à nouveau sur les preuves tangibles de l'implication de mon père dans de hauts-faits de criminalité. Et je savais déjà à qui j'allais pouvoir envoyer cela pour bientôt le faire tomber : une connaissance familiale qui ferait tout pour le mettre derrière les barreaux.

    Le soir même, je couchai sur papier, depuis ma chambre d'hôtel, la lettre anonyme que recevrait, le lendemain même, Astarté Von Andrasil, le Haut Procureur du Royaume.
    Vrenn IndraniSbire
    Vrenn Indrani
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    Re: L'affaire du dahlia blanc
    Dim 1 Mar 2020 - 20:49 #

    Au moins, c’est une nouvelle mission brillamment réussie pour Vrenn Indrani, Examinateur de la Guilde des Aventuriers et truand à ses heures perdues. Ou l’inverse ? Parfois, c’est dur à évaluer, le temps que j’passe dans chacun de mes boulots. Et en ce moment, y’en a un qui se détache clairement davantage que l’autre. En tout cas, la visite chez le padré von Andrasil aura été profitable à sa façon. Si trouver des traces de la Cabale m’en touche une sans faire bouger l’autre, le contenu du petit coffre-fort a de quoi me remonter le moral.

    Les cristaux, je les encaisse directement. Pour ce qui est des peintures, pierres précieuses, et autres objets d’art, c’est plus délicat. Comme j’suis ni en fuite, ni dans le besoin, j’me dis que j’peux bien attendre quelques mois que tout ça se tasse. Les receleurs sont rarement très regardants sur la provenance de la marchandise, sauf danger particulier, mais évitent d’agir dans la précipitation.

    Par contre, si la Cabale s’en mêle, ça pourrait devenir plus délicat ? J’vais bazarder les pierres, j’pense. Les peintures, elles peuvent rester au chaud quelques années, facilement. Ouais, c’est le plan de vente qui m’vient en tête pendant que j’suis en train de rentrer chez moi, au beau milieu de la nuit. Ça va encore être glorieux, demain matin, à la Guilde. La question, c’est de savoir à quel point le vieux est lié au groupuscule mystérieux, s’ils vont se bouger pour lui.

    En vrai, ça m’étonnerait. Il doit appartenir à la sphère extérieure, j’suppose. Et j’ai un peu de temps de battement, le temps qu’il se dise que c’était davantage qu’un simple crime crapuleux. Il s’en rendra probablement compte quand les ennuis judiciaires vont lui tomber dessus, mais ce sera plus mon problème, d’ici là.

    Et ma préoccupation n’est bien entendu pas du tout de survivre : j’sais qu’il peut plus ou moins rien m’arriver sur ce terrain-là. Faudrait se rappeler de moi, me retrouver, me faire tomber dans un traquenard et j’commence à être bien équipé pour ça. Nan, c’est plutôt de savoir comment, au mieux, transformer mes gains en espèces sonnantes et trébuchantes.

    D’ailleurs, contrairement à la fois précédente, j’ai pas eu d’occasion de côtoyer Elina de façon plus… intime. Pas qu’on ait baisé, évidemment. Ni cette fois, ni la précédente, c’est juste drôle de la faire douter. Au bout d’un moment, ça prendra plus, mais pour le moment, j’m’amuse. Nan, j’pensais plutôt à ce petit service que le Mange-Rouille m’a demandé il y a quelques temps…

    J’ai pu identifier sa cible, mais pas eu l’occasion de la pourrir. Un coup de couteau dans une allée sombre, p’tet l’enlever pour la livrer au scientifique fou… Mais ç’aurait été aller trop loin. Attirer une attention malvenue sur mes agissements, encore que ça aurait mis les siens en avant.

    Nan, ce que j’peux faire, par contre, c’est l’informer. Ça le mettra toujours de bonne humeur, et ça me sera utile pour si j’dois lui demander un service, ou une réparation, ou un petit poison original qui saura me sortir de la panade le moment venu… Si tant est qu’il se rappelle en tout cas me devoir ça. Mais j’ai l’habitude de gérer ses cas, alors y’a pas de raison.

    Sur le chemin, j’m’arrête à côté d’un mur, et j’sors ma plume et un parchemin. Concis, efficace.

    « Mange-Rouille,

    J’ai fait une belle rencontre dont nous avons parlé tantôt. La blonde était bonne, même si la pinte avait une vilaine cicatrice. L’ouverture provisoire de ce bar à la Capitale est une aubaine à ne pas manquer.

    Signé : un admirateur. »

    Voilà, si avec ça…
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    Re: L'affaire du dahlia blanc
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