Jin marche en prenant son temps à travers les habitations, le regard vide, plongé dans sa tête. Dans sa main gauche s'y trouve une Prime, signé et tamponné par la Justice. Des bruit de pièces s'entrechoquent dans une bourse accroché à sa taille rythmant chacun de ses pas. C'est sur une fin de journée dont les couleurs orangées et rougeâtre dansant comme des flammes dans le ciel, qu'il rebrousse chez lui. "Une bourse de plus dans la poche, un enfoiré de plus en taule". Voilà le résumé de ses journées. C'est vers cette heure si que les habitants rentrent chez eux, certains d'ailleurs posent les yeux sur lui, préjugeant sur son métier, ou bien tout simplement sa personne. Mais comme à son habitude Jin passe outre, si il y a bien quelque chose dont Jin se moque, c'est bien l'avis des gens. A vrai dire c'est tout autre chose qu'il le préoccupe.
Ca commence à faire un bout d'temps maintenant. Casser du bonhomme, les passer au aveux, puis les j'ter en taule.
Il s'arrête soudainement. Puis regarde sa prime. Il ignore s'il s'est passé 3 seconde ou bien 5 minutes, sa tourmente le décroche de la réalité, comme déphasé...Déconnecté.
Et s'il me fallait plus que ça ?
Toujours évasif, il arrive enfin devant son établissement. Une pauvre cabane délabrée dont les planches peinent à tenir. Les lettres B,R et E de l'Enseigne sont par terre et un des clous qui tenaient le mot "Prime" ou plutôt "Prim" viennent de lâcher et par conséquent, pendule en grinçant sur un rythme d'horloge. L'odeur du bois moisi est perceptible à 10 mètres avant d'arriver, et un carreau d'une des deux fenêtre est cassé. Sans doute un enfant qui à lancé un énième caillou pour faire comprendre à Jin qu'il n'était pas le bienvenu. Mais rien de tout ça n'affecte notre Chasseur de Prime. C'est un papier sur un paillasson au pied de la porte qui ramène notre homme sur terre. De l'autre main il récupère ce dernier.
"Je t'ai préparé le dîné, comme je savais que tu rentrais plus tard aujourd'hui. Je n'ai pas eu le courage d'attendre ton retour, je suis fatigué et je pars pour rentrer à la maison. Ménage toi mon fils. Maman.
Un léger rictus apparaît aussi vite qu'il disparaît. Puis il franchi la porte, c'est en la refermant qu'il entend le reste de l'Enseigne tomber sur un bruit de casserole qui a fait sans doute fuir un chapardeur qui hurle depuis l’extérieur. Il soupir, puis posa son sac de voyage juste à l'entrée avant de se déchausser.
Traînant des pieds, il s'aventure jusqu'à son bureau et archive sa prime désormais achevé dans un casier à plusieurs tiroirs. Il ouvre le troisième, écarte chacune des primes déjà ranger en les comptants de tête.
- ... trente...deuxième...prime...! Ca va vite.
D'un revers de la main il fait claquer le tiroir puis s'en va dans le salon, l'intérieur de la cabane est moins dégradé que l'extérieur. Malgré des feuilles de recherches ou d'enquête en cours éparpillé un peu partout, un sac de Boxe au milieu de la pièce, un canapé troué et une table basse tenant sur trois pieds, le quatrième remplacé par un tas de livre. Sur ce dernier s'y trouve un bol de nourriture, tiède. Jin n'attend pas longtemps avant de s'empiffrer. Le silence règne dans la pièce mise à part les bruits de mastications remplir le salon. Pour n'importe qui ce silence peut-être pesant. Oppressant. Un peu plus tard après un entraînement au sac de frappe et une douche, il regagne sont lit dans une chambre adjacente au salon. Un claquement de doigt, une flamme apparaît entre son pouce et son index et allume sa chandelle de chevet. En sortant un livre de son tiroir on peut y lire "La Noblesse, le savoir être et savoir faire. Vol.3 Classe/12-15 ans." Il fronce les sourcils essayant tant bien que mal de lire les phrases complexes de la haute aristocratie du pays puis soupire fortement et ferme le bouquin avant de le poser sur le petit meuble.
- Oh et puis allez vous pendre.
Il ferme le poing, puis les flammes des bougies disparaissent dans la pénombre. Les bras croisés derrière la tête désormais, les yeux de couleurs chaudes vers le plafond.
Il va falloir améliorer tout ça. Il faut plus de primes, Jin.
Le lendemain, alors qu'il est dans son bureau, un homme toque à la porte.
- Ouais?
Un homme, la quarantaine, les cheveux dégarni, un papier dans la main, habillé de classe moyenne entre, un peu perturbé. Jin arque un sourcil, méfiant.
- C'est bien là le bureau de Prime ?
- Sans dec', j'croyais qu'c'était un hôpital.
- Hum...J'ai une prime pour vous.
Un sourire carnassier se dessine sur son visage puis se lève et part en direction de cet homme qui celui-ci recule d'un pas tremblant en regardant autour de lui se demandant si ce n'est pas une planque ou on pourrai cacher des cadavres de gens trop curieux, Jin brise la glace, le regard meurtrier, quelques flammes dansant sur certaines mèches de ses cheveux.
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