Jin était athlétique et me devançait en vitesse sans trop se soucier de certains habitants en les bousculant par moments. Mais il était plutôt doux et je jouais de l'autorité afin d'essayer de gagner un passage pour se rendre au sud de la ville... J'aurai dû le suivre dans mes équipements d'espion, j'aurai emprunté un second chemin plus stable. Celui des toits. J'enrageais intérieurement tout en m'arrêtant par moments pour aider les personnes bousculant en laissant le chasseur de prime prendre de l'avance. Je m'excusais à sa place en éteignant le feu aussi vite que possible et en ramassant les produits tomber.
La tache prit moins de trente secondes, seulement, j'avais trop tardé sur l'un des étals pour remettre les pauvres légumes bousculés et je n'avais plus Jin dans le visuel. Merde... C'était ma première réaction. Au moins, j'avais l'occasion de prendre des raccourcis connus que par les espions à travers diverses planques ouvertes sur diverses rues, j'allais pouvoir le rattraper tout en récupérant une arme en particulier un katar intégré à un brassard : mon arme de prédilection. Tandis que je commençais à rattraper le chasseur dans les rues moins fréquentées, j'avais pu enfiler le gantelet sur mon poignet gauche...
Le fleuve se dessina enfin dans le paysage et le second chasseur semblait reconnaître ses proies. Les mêmes que nous. Il avait déjà embarqué afin d'affronter le criminel et nous étions stoppés au bord de l'eau... Il restait que deux moyens : nager ou emprunter un bateau. J'avais mal jugé mon camarade qui se sentait poussé des ailes en m'agrippant pour me propulser avec lui sur le navire... MAIS JE N’ÉTAIS PAS PRÊT !!!
Au moins, j'arrivais à bon port avec la moitié de ma tunique qui commençait à s'embrasser, il était fou mais ingénieux. Cependant, je n'aurai pas le temps de le blâmer, car nous avions deux personnes à arrêter ou trois. Je n'avais plus aucune émotion sur mon visage, simplement la concentration dans mon regard.
" - Aele, ou devrais-je dire, Marcus. Vous êtes en état d'arrestation pour assassiner prémédité avec violence. Et vous, monsieur le tonnelier pour complicité de malfaiteurs... Déposez les armes et allongez vous sur le sol."
Pourquoi mon instinct me disait-il qu'on allait devoir se battre ? Et pourquoi les chasseurs de primes se battaient-ils entre eux ? Alors que j'avais seulement mon Katar de sortie, l'assassin semblait souriant. L'envie d'en découdre avec un soldat. Peut-être. Seulement, j'avais oublié un détail : le pouvoir du meurtrier. Un flash lumineux apparut devant moi et je n'eus pas le temps de me protéger les yeux. Où étais-je et pourquoi je suis sur un bateau ? Je ne savais plus la raison de ma venue à cet endroit, pourquoi j'avais un bandage sur le bras ainsi que mon katar ? Trop de questions me venaient à l'esprit alors que mes derniers souvenirs remontaient à mon entrée dans un bureau de prime calcinée par la chaleur sans arme hormis mon épée.
J'étais en pleine réflexion sur le pont tout en me visualisant les bruits de coups échanger par deux chasseurs de prime. Cependant, je dus me rabattre sur une autre priorité... J'entendis le bois craquer légèrement face à moi et lorsque je vis la cause. Un homme m'agressait avec son couteau... Sans réfléchir, mes instincts de garde me dirent de tomber au sol pour éviter le coup de justesse, une mèche de cheveux se mit à balader en l'air. Néanmoins, je n'avais pas le temps d'y penser, car la contre-attaque fut rapide...
Mon bras gauche armé fit un estoc pour planter la lame tranchante dans l'épaule. Je ressentis la percutions de mon arme à travers mon membre sur un premier élément dur qui céda facilement avant de s'arrêter sur un autre : l'os. Je ressortis le katar afin de prendre appui pour reprendre appuis et effectuer un plaquage sur mon agresseur et le retourner sur le dos. Je plaquai mon genou sur son dos tout en attachant ses mains dans le dos. Mon cœur battait la chamade, je n'entendais plus rien... Mais je savais que je m'en étais bien sorti.
Peu à peu, mon rythme cardiaque se calma et j'entendis d'autres son que mon organe : le premier fut les râles de douleurs de mon agresseur puis celui du combat entre chasseurs... Puis ma voix se fit de nouveau entendre :
" - Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici ? Et on arrête de se battre ou je vous arrête tous. Monsieur Hidoru, expliquez moi pourquoi nous ne sommes plus dans votre bureau ?
Puis je me concentrais sur l'homme blessé :
" - Et vous, je vous arrête pour agression sur la garde et tentative de meurtre.
Qu'allaient ils me répondre et pourquoi j'avais comme un voile flou de souvenir désormais ? Expliquez moi vite...
- T'inquiètes, celle-là tu la verras pas venir.
L’enveloppe flamboyante qui entoure Jin créée une zone circulaire qui contourne l'homme sur le plancher du pont, noire, carbonisé, qui laisse apparaître des veines de flammes traversant le bois. Les deux Chasseurs sont à présent face à face, Dalfet fronce les sourcils vers son vis-à-vis qui fait de même. Le duel avait commencé. Jin garde le ton grave tandis que l'antagoniste conserve un sourire malicieux.
- C'est ma proie, Dal'.
- Plus pour longtemps, Jin.
Ca fais un p'tit moment que je connais ce monceau d'excrément. Il était dans le même secteur de chasse que mon Mentor. Au début on se partageait les primes lorsqu'on se croisait sur une affaire. Puis y'a eu de plus en plus de chasseurs et fallait commencer à se serrer la ceinture. C'est là où il est devenu le Charognard. Ce surnom lui va parfaitement bien, puisqu'il se met sur des primes déjà en cours et attend que le chasseur arrive au dernier tournent pour saisir la prime sur un plateau. Il me l'a fait une fois y'a cinq ans. Aujourd'hui c'est l'occasion de lui casser la gueule. Ce mec est un incompétent, pas capable de faire une enquête seule. Il est temps de l'envoyer au Chômage.
Jin grogne et fait apparaître deux boules de feu qui part instantanément vers sa cible qui esquive avec dextérité, ces dernières vont se perdre par dessus bord avant de se dissiper. Dalfet accélère épée à la main droite, la gauche fermée vers le sol. Des tremblements inquiète notre aventurier, mais reste concentré.
C'est vrai, son pouvoir...
Deux plantes carnivores d'un mètre de haut apparaissent devant Jin, Dalfet profite de la diversion pour une attaque diagonale qui sera parée par le bras en métal de l'homme ardent. Mais avant qu'il ne puisse contre attaquer les deux plantes viennent attraper les deux jambières brûlantes du Chasseur. Les plantes meurt sur le coup sous le regard impuissant de l'invocateur et Jin lève les deux paumes des mains vers le Charognard, très énervé et les yeux entièrement orange.
- Incinération.
Un flux gigantesque de flamme balaye son ennemi qui le catapulte par dessus bord. Prit par le brasier, le feu va s'éteindre lorsqu'il tombe dans l'eau, laissant derrière lui une immense fumée blanche. Jin retrouve sa forme naturel, les vêtements carbonisés, mais encore entier. Il s'approche du bord du bateau pour s'assurer que l'homme soit bien neutralisé; un corps flotte à la surface hurlant à l'agonie.
- Aaaaaaah ! Tu vas le payer Jin !
Jin répondit d'un doigt d'honneur puis s'en va vers la poupe du bateau. Les matelots ainsi que le commanditaire ont accepté la reddition à la vue du combat et se mettent tous en rang, genoux à terre et les bras sur la tête. Jin sourit, satisfait et l'est d'autant plus lorsqu'il aperçoit son binôme, déjà sur l'arrestation de la prime.
Il a fait vite. Il est plutôt bon.
- Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe ici ? Et on arrête de se battre ou je vous arrête tous. Monsieur Hidoru, expliquez moi pourquoi nous ne sommes plus dans votre bureau ?
- Qu'est-ce que...
Bordel il s'est fait avoir. J'vais ramer avant de le ramener parmi nous.
Le Chasseur de Prime déambule vers son acolyte en se grattant la tête sous le regard incompris de ce dernier. Mais avant tout il analyse l'homme plaqué au sol, blessé.
Perforation de l'articulation gléno-humérale relié à l'os du bras à la glène de l'omoplate, Aele ne pourra peut-être plus jamais utiliser son épaule. Dragmar a perdu la mémoire mais pas sa capacité à neutraliser un homme.
- Dragmar, il a utilisé son pouvoir sur vous. Votre mémoire à court terme vient de disparaître. On est sur le bateau pour la prime que vous suiviez avec moi. J'vous réexpliquerai si besoin.
Jin pose le genoux à terre et pose quelque claques agaçante sur le criminels, gémissant de douleurs sur la blessure à l'épaule, et le genoux du garde qui plie son dos.
- Et bah alors, Marcouille ? Qu'est-ce qui t'arrive, on dirai que t'as j'sais pas...Plus encaissé que distribué par exemple?
Le Chasseur de prime rit de sa propre blague alors que le garde place des menottes anti-magie aux poignets. Le criminel redressé sur ses pieds, Jin envoie un coup de poing dans le ventre pour ouvrir les hostilités.
- Tu veux que je cite tes droits? "T'as le droit de la fermer et de crever en cellule" !
- Suffit, Hidoru !
Jin regarde brièvement le Garde et grogne avant de se pencher vers l'oreille de sa prime.
- T'as de la chance, tu as une nounou pour s'occuper de toi. Considère toi comme chanceux. Alors Adjudant, on rentre ? J'ai une prime à récupérer moi.
Il pose une main amicale sur l'épaule de ce dernier puis sourit jaune.
- Beau travail, on partagera l'pognon si vous voulez.
Dis non, je t'en supplie.
Alors que je passais les menottes anti-magie à l'homme et lui permit de se relever afin de continuer à l'emmener au poste pour l'enfermer que le flamboyant lui porta un coup au ventre afin de se moquer. Je ne tolérais pas son comportement alors qu'il était déjà neutralisé.
"- Ça suffit, Hidoru"
Pendant que je demandais au conducteur du bateau afin qu'il nous ramène sur le bord, il le fit sans demander son reste. Tandis que les minutes passèrent, des morceaux de mémoire revenaient peu à peu... Je me voyais dans un magasin de textile en compagnie de cet homme violent qui crama une personne : certainement un suspect.
Je fus content de retoucher enfin le sol, comment les gens pouvaient apprécier de vivre durant des semaines sur un navire tanguant des heures entières au rythme des vagues. Mais bon, j'allais devoir m'y habituer pour infiltrer les rangs des Myrmidons. Je voyais Jin trépigner pour récupérer sa prime et je me permis de lui reprendre le papier afin de me rappeler sa traque : Aele, l'effaceur... Je comprenais peu à peu ce qui mettait arriver : l'homme menotté m'avait effacer la mémoire. Dommage qu'il n'avait pas supprimer mes réflexes et je vis qu'il perdait trop vite son sang et je fis asseoir l'homme face à nous tout en répondant à la question du chasseur :
"- L'argent ne m'intéresse pas, Hidoru. Mais nous allons perdre cette personne utiliser vos flammes afin de cautériser sa plaie, sans plus et après nous repartons pour la garnison pour y enfermer cet individu."
J'attendis l'intervention du chasseur avant de commencer à repartir pour la caserne afin d'effectuer les rapports... La partie la plus chiante des missions.
Jin, par dépit, lève timidement la main sans quitter des yeux son acolyte. une lueur rouge orangéE colore l'épiderme de sa peau. Il l'approche délicatement ses dextres vers la plaie puis les premiers crépitements signalent la cautérisation du criminel. Des gémissement de douleurs agréablement prisent par notre chasseur qui sourit à la vue de sa souffrance. La pommade brûlée appliquée, Jin lance un regard provocateur et frustré.
- Content, Dragmar?
Il fait volte face vers la ville, attrapant également le patron de Marcus par la nuque au vue de sa petite taille et le pousse en avant. Les habitants regardent de plus en plus le cortège, dont le Châtieur ne relève absolument pas. La marche se passe dans le silence, Jin surveille comme un prédateur ses proies, alors que Vaelin demande un périmètre de sécurité à la population afin de passer.
La journée avait bien avancée depuis le début de leur mission. Le soleil décline, les lumières orangées, rosées, annoncent enfin une fin de journée bien remplie. A mi-chemin, Jin s'approche à hauteur de son binôme. Un peu incertain, il décide de briser la glace, en souriant jaune.
- Rassurez-moi, vous allez m'faire un bon rapport hein?
C'est pas que j'aimerai pas me passer de sa compagnie, mais plutôt dans un autre contexte que celui-là. J'aimerai que les choses redeviennent comme avant et que je puisse juste échanger avec la garde sur son mon boulot; c'est à dire les Primes, et seulement les Primes. Est-ce qu'il me fera un contrôle chaque année? Chaque mois ou pire...Chaque semaine?!
- En tout cas, je suis impressionné. Pour le boulot que vous avais fais.
Et là pour le coup c'est pas des conneries. Mais il y a un truc qui m'intrigue.. J'ai pas l'impression que ce qu'il fait sort de l'académie de la garde et je n'arrive pas à mettre le doigt dessus. M'enfin, c'est pas mes affaires, du moment que je peux bosser pépère.
Le marche débouche enfin sur la vue des premiers remparts de la caserne dont deux gardes sont postés dans chacune des tours. La construction avait l'air très solide, deux bannières des couleurs du Royaume indiquaient l'entrée. Un poste avancé gardé par deux hommes lève la main vers Vaelin qui répondit de suite par le même geste. Jin attrape chaque criminel en chauffant timidement leurs peaux pour les dissuader d'un moindre geste suspects.
- Faites pas de trucs que vous pouvez regretter. On vous attend, Adjudant. Hein les enfants ?
Les deux criminels grimacent leurs mécontentement, alors en guise de réponse, Jin envoie des petites claques agaçantes en souriant vers son partenaire de mission alors que ce dernier marche d'un pas ferme et solennel vers ses frères d'armes.
Puis, notre escorte a pu reprendre sa marche en direction des casernes, le simple fait de voir un garde accompagné d'un prisonnier pouvait nous laisser un passage libre à travers les rues. J'en avais presque déjà oubli le prochain chasseur de prime qui n'allait pas pouvoir pratiquer durant des semaines à cause de Jin.
Jin semblait soulager que je n'en veuille pas à son argent et heureusement je ne sera pas comme certains ripous qui pouvaient roder dans nos rangs. J'avais reçu l'ordre du vieux maître espion de les traquer en plus de surveiller les chasseurs de primes. Le flamboyant semblait être intrigué par son rapport si je ne connaissais pas les jeux de regards et certaines tonalités de la voix. Il semblait intrigué par mes capacités et je pouvais le comprendre. Je n'utilisais pas des armes ordinaires pour la régulière qui préférait user des épées classiques, non d'un lame droite et d'un Katar.
Néanmoins il n'aura aucune information sur ma double vie, pour lui je resterai le simple soldat qui ne fait que son devoir. Finalement, le fait d'arrivé dans les locaux militaires se finit plus vite que prévu et je saluai les deux autres militaires pour les emmener les deux bandits tandis qu'Hidoru les prévient de ne pas recommencer.
" - Les gars, je vous emmène l'homme du contrat de l'effaceur " Aele " qui sévissait dans diverses régions de la capitale, en plus de diverses agressions dont tentatives de meurtres sur ma personne. Le second, c'est son employeur : un tonnelier proche des grands marchés."
Le gardien fit les inspections des deux personnes et les emmena au sein de nos magnifiques hôtels de luxe de pierre mouillés et froides. Ça allaient leur changer les idées en attendant leurs futurs procès. L'autre arriva avec la prime que je tendis au chasseur de prime : ils devaient y avoir 500 cristaux sombres. C'était vraiment une belle prime.
" - Vous aussi, vous semblez bien avoir agir et ma mémoire semble revenir peu à peu. Voici votre argent.
Et ne vous inquiétez pas, vous n'êtes pas un ripou. Mon rapport sera dans le bon sens malgré certains écarts de violence."
Je lui tendis la main afin de le remercier pour son aide pour la justice. Sois satisfait Hidoru, tu n'auras pas une ombre au dessus de ta tête et lors de mon prochain rapport avec le vieux maître espion, son nom ne sera pas dans les personnes à risques.
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