Des petits gloots de bois qui bondissent et s'illuminent. Avec votre marteau, la chasse est ouverte !
Venez essayer le Tape-Gloot ! Équipé de votre marteau, essayez d'écraser le plus de Gloot lumineux dans le temps imparti.
Le Stand : Un petit stand au couleur du pelage bleuté des gloots. Deux carrés de jeu, tel des enclos, vous tendent les bras tandis que Chocolatine vous accueillera avec son grand sourire et sa joie de vivre.
Plus d'informations
Explication du fonctionnement de votre stand :
Devant vous, un grand carré où une vingtaine de petit gloot en bois sculptés se déplacent plus ou moins rapidement. Régulièrement, un ou plusieurs gloot se mettent à briller. Il vous faut alors abattre votre marteau sur ces mêmes petits monstres avant qu'ils ne s'éteignent.
Règles :
+1 point si vous touchez un gloot lumineux
-1 point si vous touchez un gloot éteint
-2 points si vous touchez un gloot rouge
Récompenses :
Une petite statuette de gloot qui s'illumine la nuit (8 points ou plus)
Prix de l'attraction :
1 cristal sombre par partie
La Capitale… J’y reviens un peu trop souvent à mon goût depuis quelques mois… Je ne peux pas dire que la recherche d’informations sur ma mère soit une réussite, à défaut, je me console avec le relatif succès des échoppes temporaires que j’ouvre à chaque fois. Et, ça ne fait pas de mal de changer d’air de temps en temps… Tant qu’il ne s’agit pas de descendre sous terre ! Pour une fois, ma visite à la Capitale se fait dans une bonne ambiance. C’est l’avantage de ne pas voyager toute seul. Chocolatine est de bonne compagnie et, nous gagnons la Capitale pour une grande occasion. Le festival du solstice ! Et en plus, avec le passage de l’an 999 à l’an 1000, cela promet d’être un très grand spectacle. Cela n’a pas été aisé de convaincre les parents de Chocolatine de la laisser venir avec moi. Elle avait envie de voyager et l’occasion s’y prêtait bien. Et puis, elle ne sera nul part plus en sécurité qu’au festival, je suis certaine que la Garde sera bien représentée.
Arrivée tôt sur l’emplacement que l’on nous a allouée, j’aide ma petite employée du jour pour installer le stand. Le stock de figurines mobiles et lumineuses sous le comptoir pour palier au côté trop violent de certains, les statuettes lumineuses a gagner derrière avec plusieurs étagères présentant les modèles proposés. Cela a été un sacré boulot pour les sculpteurs de la Ville Aquatique et pour enchanter tout ça, mais cela en vaut la peine, j’en suis certaine. Toutes les deux, nous décorons notre petit stand de bois aux couleurs de notre fétiche du jour, le bleu Gloot ! Des petites peluches par-ci, des figurines par-là. Notre stand ressemble vraiment à un temple dédié à l’adoration des gloot. La décoration prête, les cibles mouvantes emprisonnées dans leurs enclos, je taquine la jeune femme.
ça change des chocolats des clients qui squattent le Café n’est-ce pas ?
Je récolte une petite tape sur l’épaule. Je sais qu’elle va bien s’amuser à tenir le stand. Et je viendrais la libérer un peu pour qu’elle puisse aller profiter un peu des autres stands. Apprêtée avec une robe de serveuse bleue Gloot spécialement cousue pour l’occasion, elle va faire un malheur ! Voyant les premiers curieux venir, je m’éclipse en lui souhaitant bonne chance. On a tout testé de nombreuses fois, je suis certaine qu’il n’y aura aucun problèmes.
J’étouffe un baillement. Ces derniers temps sont assez épuisants, trop de trucs sur le feu en même temps, j’ai l’impression d’être au four et au moulin. J’ai presque envie de poser des jours pour m’absenter de la Guilde quelques temps, histoire de pouvoir dormir quelques jours d’affilée. Mais pour l’instant, c’est festival. L’occasion de se détendre, de faire un peu la fête, surtout, avec les copains, et d’imaginer que le boulot est loin.
Y’a quand même des gens qui ont voulu me filer du taf à faire aujourd’hui. J’ai décliné d’un respectueux ‘’Allez vous faire foutre, putain.’’. J’vous jure, y’a plus de respect.
En plus, comme j’suis place à la Capitale, j’peux voir les stands qui sont en cours de mise en place. Sur la plupart, c’est drôle de jouer à imaginer ce qu’ils vont devenir. Bon, y’en a sur lesquels c’est assez transparent, surtout s’ils ont déjà mis en place les pancartes, les affiches, ou même que tout est déjà prêt pour accueillir les premiers badauds, les parents qui promènent leurs enfants ou leurs animaux de compagnie, ou tout simplement ceux qui n’auront pas le temps une fois le gros des festivités lancé.
Puis le millénaire, et non le changement de millénaire comme certains pourraient le croire à tort, c’est quand même une occasion à fêter.
Le premier stand que j’remarque et qu’a l’air fini, c’est un truc avec des gloots partout. Putain, je déteste cet animal. Woah, il est trop mignon, waw il est trop gentil, c’est trop adorable comment il oublie tout, et puis sa jolie couleur bleue, et il est affectueux, et patati, et patata. J’crois que c’est la bestiole que j’déteste le plus au monde, si on excepte les humains, à peu de choses près. Ça me rappelle trop ma condition. Il oublie tout le monde, et tout le monde m’oublie.
Du coup, forcément, ‘’Tape-Gloot’’, c’est pas ma curiosité que ça aiguise, c’est mon intérêt profond.
En plus, j’vois Gher, mon enchanteuse préférée qui m’a fait mon anneau d’invisibilité, qu’est sur place. Elle doit avoir participé au truc, probablement. J’m’approche gentiment.
« On peut déjà participer ? Que j’demande en sortant un cristal sombre. »
Comme on me dit que oui, j’attrape le marteau qu’est fourni, et j’me place devant le plateau magique. A priori, ça devrait pas être sorcier, faut taper les gloots allumés…
Paf, le premier. J’y suis p’tet allé un peu fort, mais ça détend bien.
Puis deux en même temps. J’tape le premier, mais le second s’eteint juste avant que j’le touche. Saloperie. Le rythme s’enchaîne, voire s’accélère, pour l’attraction, jusqu’au moment où, pris dans l’excitation du moment, j’démonte le gloot rouge. Un bruit assez désagréable me rappelle que c’était une très mauvaise idée, et que c’était dans les règles.
Vrenn Indrani. Tape-Gloot, 2 points.
Putain, quel score de merde. J’reviendrai quand elles m’auront oublié, sinon c’est un peu la honte. Puis j’ai d’autres stands à visiter.
A la moitié de ma boisson, je repère un stand qui semble bien agité. Je m'approche par pure curiosité en entendant les éclats de voix de joueurs qui se défi tour à tour sur un jeu. Sur la pointe des pieds, j'essaie de voir en quoi consiste le jeu. J'entrevois des petites figurines qui bougent et s'allument de temps en temps. Ça a l'air amusant.
Dommage, vous n'avez fait que 3 et 5 cinq points ! D'autres valeureux chasseurs de Gloot ?
Aller, c'est l'heure de participer à la fête ! Je lève la main et me manifeste.
Moi !! Je veux essayer !
La jeune femme aux oreilles toute mignonne me fait signe d'approcher. En me tendant un petit maillet, elle m'explique les règles en échange d'un cristal noir. Je hoche la tête pour signifier que j'ai bien saisi. Je pose ma lumineer sur le comptoir et me prépare à chasser mes proies. Lorsque la première lumière s'allume, j'abats mon arme. Il est facile ce jeu en fait… Un, deux, trois et quatre… Facile ! D'un coup, tout change… Ils se déplacent de plus en plus vite, la lumière change en un clignement d'oeil. Un rouge me tire une grimace… un vert, encore un rouge…
Un point ! C'était un bon essai, vous voulez ressayer ?
Je grimace en reprenant ma boisson.
Plus tard… Mais ces gloots ne n'échapperont pas à ma vengeance !
Oui, je reviendrai pour vaincre ce jeu ! Ma fierté de chasseuse est en jeu !
La citoyenne observa un moment d'autres joueurs y jouer et écouta les règles, tout était relativement simple. Taper les gloots lumineux et pas le reste. Le tout demandait des réflexes et de la dextérité, et il y avait une petite récompense à la clé. Des cristaux ? Non. De la bière ? Non plus.
Quoi alors ?
Une statuette de gloot qui s’illumine la nuit ?
Ah.
Mouais.
Elle aurait préféré un verre, mais une récompense était une récompense ! Surtout quand ça pouvait servir de projectile dans la soirée plus tard. Autant jouer à ce jeu maintenant pendant qu'elle était encore lucide et qu'elle n'avait pas d'alcool dans le sang avant d'être trop saoul pour jouer correctement à ce jeu.
Il était temps de montrer à la populace qu'il n'y avait pas meilleure joueuse dans ce bas monde qu'Astrid Dalgaard !
-À mon tour ! S'exclama la jeune femme en s'avançant et en déposant un cristal sombre. Si je fais un très bon score, est-ce que j'ai le droit à un bisou de la charmante demoiselle qui tient le stand ?
Elle était mignonne avec sa robe, aussi ça aurait été dommage de ne pas en profiter. Cela fait, elle prit une légère inspiration. Il était temps de passer au mode commandant de la garde royale.
La citoyenne prit son marteau en main comme une arme, et frappa sur la tête des gloots au rythme des couleurs. Le résultat fut bien plus honorable que le reste des joueurs, mais pas fou non plus.
-12 points huh. Pas mal comme échauffement, je passe aux choses sérieuses maintenant !
Elle donna un nouveau cristal sombre pour une nouvelle partie, et sous les yeux ébahis des spectateurs, Astrid fit le score maximal pouvant être atteindre en usant de ses simples réflexes et de sa dextérité sans égale, et un peu de son pouvoir...juste un peu….C'était pas de la triche si c'était pas interdit, si ?
-Bouya ! 15 points ! Se réjouit-elle en reposant le marteau et en sautant sur place. Trop facile comme jeu ! Par ici la récompense et le bisou !
Elle bombait son torse, toute sourire. Une fois qu'elle aurait sa récompense, elle partirait, et reviendrait ptet plus tard pour y rejouer. C'était fun.
Le jeu attirait du monde, beaucoup de monde. Il y a une grande variété de joueurs qui tentent leur chance, ils en viennent même à se défier les uns les autres pour voir qui arrivera à vaincre les gloots. Chocolatine s’en amuse beaucoup, malgré qu’elle avait beaucoup joué au jeu avec Lin pour le tester, jamais elle n’avait réussi à atteindre les huit points nécessaires. Pour l’instant, personne n’avait réussi à vaincre le terrible jeu de l’enchanteresse… Si cela semble facile au début, la difficulté augmente rapidement. Lorsque se présente une nouvelle concurrente, Chocolatine lui sourit. Elle s’amuse à répondre à l’affirmative au petit pari de cette femme extravagante. Il y a peu de chance qu’elle soit obligée de le faire un bisou.
Soit, si tu fais un score parfait, tu auras un bisou.
Elle la regarde se préparer pour le jeu et abattre un à un les gloots verts. Le sourire de la demoiselle chat se crispe au fur et à mesure que le jeu avance et que le marteau s’abat. Elle pousse même un soupire de soulagement lorsqu’elle n’atteint que 12 points. Mais la femme ne semble pas satisfaite et décide de retenter sa chance. Elle récupère son second cristal sombre nettement moins confiante sur sa victoire au pari… Cette fois, le marteau s’abat encore plus vite et plus précisément… Et finalement, la sentence tombe. Score parfait… Et la voilà qui fanfaronne en réclamant sa récompense et son bisou. Rougissant, la jeune demoiselle farfouille à la recherche d’une des récompenses. Une petite statuette d’un gloot victorieux brandissant une choppe. Voilà qui devrait bien aller avec cette jeune femme. Chocolatine emballe la loupiotte et la tend à sa gagnante.
Venez par ici madame.
Accompagnant ses mots d’un geste de la main, Chocolatine l’invite à se pencher vers elle par-dessus le comptoir. Puisqu’elle a perdu son pari, elle se plie au jeu en déposant un bisou très enfantin sur sa joue.
Et voilà ! Un nouveau challenger pour vaincre les gloots ? Madame à mis la barre très haute, qui pour essayer de l’égaler ?
On lui donna donc une statuette d'un gloot victorieux brandissant une choppe, et la citoyenne ne put s'empêcher de siffler un coup, impressionnée par la statuette et le fait qu'elle lui aille si bien. Elle l'aimait bien et la garderait peut-être dans sa chambre au lieu de l'utiliser comme un projectile.
Le bisou posé sur la joue d'Astrid, cette dernière regretta presque de ne pas avoir demandé un peu plus. Peut-être un rendez-vous galant une fois qu'elle aurait terminé de tenir son stand, ou un autre jour. Bah! Elle aurait l'occasion de la recroiser, de revenir, ou aurait d'autres vues d'ici là! Si ce sera sobre ou ivre par contre, ça c'était une autre question qui se poserait plus tard.
C'est donc bien contente et fière d'elle que la citoyenne aux cheveux blancs repartit, non sans lancer un dernier coup d'oeil à la gérante et en lui envoyant un bisou imaginaire.
Quand elle arrive au stand du Tape-Gloot, présentant son cadre à qui veut bien la renseigner, la jeune femme aux oreilles de chat qui l'accueille refuse pourtant de lui dire quoi que ce soit sans qu'elle n'ait joué au moins une fois. Si son sourire est avenant, elle ne lâche pas l'affaire, bonne commerçante. Retenant un bâillement, Zahria accepte, sortant un cristal noir de sa bourse dégarnie. Depuis qu'elle a été virée par le maître-espion il y a déjà plusieurs semaines de cela, aucune rentrée d'argent n'est venue combler le trou au fond de sa bourse, et elle commence à être vraiment sur la paille. Il est temps de mettre la main sur ce satané Vrenn et se retrouver un travail...
On lui tend un marteau, et le jeu commence. Essayant de se concentrer malgré sa fatigue et son incapacité à rester focalisée sur autre chose que sa cible, elle rate les premiers gloots lumineux, et frappe la première fois sur un gloot éteint. Jurant dans sa barbe, elle se saisit du marteau à deux mains, et fracasse le gloot rouge qui apparaît juste après. Jetant un coup d'oeil au tableau des scores derrière la tenancière, Zahria s'aperçoit qu'il y a un ou deux scores négatifs, mais ça ne descend pas en-dessous de -2. Elle est déjà à -3, il faut se reprendre. Sa fierté prend le dessus, et elle oublie l'espace d'un instant son enquête, son obsession, sa fatigue et tous ses tracas. Mais trop vite, la cloche sonne, indiquant la fin du jeu. Elle est incapable de dire combien elle a fait, pour autant.
« Cinq points, bravo ! Si vous n'aviez pas tapé les mauvais gloots au début, vous auriez pu gagner le prix ! Vous refaites une partie ?
- Oui. »
Blessée dans son orgueil, Zahria déploie des trésors de concentration, et trois parties plus tard - et autant de cristaux ôtés à sa bourse déjà bien légère - elle lève enfin le poing bien haut, en signe de victoire.
« Dix gloots, bravo ! Voilà pour vous mademoiselle. Et vous vouliez me poser une question ?
- Ah oui, tiens, dit-elle en détournant enfin l'attention du petit gloot lumineux qu'on vient de lui confier, vous avez vu cet homme ?
- Oh euh... non, désolée.
- Bon, tant pis. Merci quand même.
- Revenez quand vous voulez ! Vous pourriez essayer de dépasser le record, peut-être !
- Mouais. Tchao. »
Il faut dire que Zahria adore les choses qui brillent. Ça compense le manque d'avancement dans sa recherche. Un peu.
Quand même, quand j’y repense, j’ai raté le tape-gloot, mais c’était y’a quelques temps. Ils ont dû oublier mon passage, et puis de toute façon, j’m’en fous bien. En fait, c’est les gloots, ces petites saloperies que je déteste, qui m’ont déconcentrés. Les salauds. Faut que j’exorcise le mauvais sort, en réalité. En plus, y’a une nana dont j’me souviens beaucoup trop bien qu’est en train de démonter le stand, et de scorer avec brio. Elle gagne même un bisou de Chocolatine, la tenancière, et déclenche moult jalousie du public qui veut gagner la même chose.
Quand le chaos de la cohue se calme enfin, et que j’arrive à accéder à l’objet magique du stand, après avoir fait un tour ailleurs, j’me dis que c’est le moment. On m’encourage, et j’adresse un clin d’œil à Pain-Au-Chocolat. J’paye mon cristal, et j’prends une profonde inspiration.
Paf !
Paf !
Paf ! Paf ! Paf !
Mes réflexes sont poussés à leur paroxysme, ma concentration est au maximum, je vois les gloots, je les perçois, je leur démonte la gueule. J’entends des voix un peu lointaines qui essaient de me parler, de me conseiller. Je les ignore. Je dirais même que je les bloque à un niveau instinctif, car je sais qu’ils vont m’empêcher d’attendre mon objectif.
Score final : -15.
« Euh, monsieur, vous aviez bien compris qu’il ne fallait pas taper tous les gloots ? »
Je pousse un soupir plein de contentement, de soulagement. Un cristal sombre, pour purger des années de rancœur ? Je me sens plus léger, comme libéré d’un grand poids. Je reviendrai, pour gagner cette fois, car je sens que tout est possible désormais.
Je prenais le pas sur l'inconnu qui venait de libérer la place, le regardant quitter le stand d'un air contenté avec un score négatif. Voyons, ce ne devait pas être si différent d'une hache que cela... Le marteau en bois dans la main, je décochais donc un cristal sombre, prête à connaître les joies d'un amusement infini. Envoyez la sauce !
Un coup, deux coup, trois coups... Mince, pas de chance, un beau zéro pointé sur cette première salve, je retentai donc l'expérience. Je restai là cependant durant près de quinze minutes à essayer de comprendre ce qui n'allait pas.
« - Madame, il faut frapper les gloots...
- J'k'sais... gue zais... Mais za va b-beaucouup t-trop vite ! »
Le gérant du stand me regardait à présent d'un air étrange, presque concupiscent, mais je n'y prêtais pas garde. Déjà près de vingt billes que je jetais dans ce fichu jeu et je n'avais toujours pas marqué un seul point. J'y arrivai cependant au bout de mon vingt-et-unième essai...
« - Ha, y'an a eu UN ! » fis-je tout en jetant mon maillet.
Peu importait la couleur finalement, ces saloperies bougeaient beaucoup trop vite. Ou peut-être que c'étaient mes nombreux passages au stand précédent et les dégustations massives de boissons alcoolisées qui avaient eu raison de ma vigilance ? Non, clairement pas, impossible !
Claudiquant donc à la sortie comme j'étais venue à l'entrée - d'ailleurs j'avais en réalité fait semblant de lire la pancarte et tous les types du coin me semblaient en vérité familiers - je poursuivais contentée de mon score lamentable, mais positif.
Je me demandais si Zahria l'avait essayé celui-là ? Tiens, un autre stand qui avait l'air pas mal.
Je me remettais peu à peu de mes émotions, ce masque m’avait fait une peur bleue et Lancelot a été bien aimable de ne rien dire, il ne sait pas ce que j’ai vu, peut-être j’étais la seule à avoir vu ça mais je sais que ma tête ne m’a pas joué de mauvais tour, je me rappelle encore l’anniversaire de la petite-fille de l’autre, j’ai fais en sorte que plus jamais il organise des évènements de la sorte et surtout de réquisitionner autant les ressources de la Guilde, il s’était cru tout permis…
- Allons au stand des Gloot, un peu d’amusement me faire du bien Monsieur Steelhearth.
Il me dirige vers le stand, bombant le torse avec fierté et s’assure que personne d’autres ne m’approche après l’histoire de la main indélicate.
- Rassurez-vous, je ne risque pas de m'effondrer de nouveau.
Il était protecteur, très, c’était plutôt amusant de la voir ainsi mais depuis le temps qu’il travaille pour moi, il était devenu l’homme que je voulais qu’il soit, intègre, droit, discret, j’ai une confiance entière à sa personne et c’est tout ce qu’il compte surtout avec une Queen Milan comme conseillère, il se chargeait de vérifier quelques points sur elle.
Habillée toujours avec ma sublime longue robe noire moulante ainsi que masque de type vénitien accroché au poignet aux reflets violents, je m’approche du nouveau jeu quand je reconnais la jeune femme, c’était l’enchanteresse qui m’avait fait un peu de rentre dedans la fois qu’on s’est vue mais mettons ça de côté.
- Oh bien le bonjour Mademoiselle Gher, j’espère que vous allez bien et que vos recherches avancent.
Elle cherchait des informations sur sa mère perdue, j’avais fait ce qu’il fallait de mon côté et je lui avais donné quelques idées de recherches, j’espère qu’elle a eu gain de cause mais je sais d’une source qu’elle a entrepris un partenariat avec le Gouverneur T’hoi, elle construisait un laboratoire mais quelques études, ça je ne le savais pas encore, l’agent Baskerville n’a pas pu me dire plus.
- Ce jeu a l’air plutôt amusant, pouvez-vous m’expliquer ?
Lancelot se glisse derrière moi, regardant si il ne trouve la femme au masque de singe, si elle ose se remontrer de nouveau, elle n’était pas prête de revoir le jour celle-là. J’attape le marteau et attends l’activation du jeu. Quelque chose sort mais il était éteint, un autre ressort et il était encore éteint quand je le frappe.. Ce jeu était horrible mais ma chance revient quand je tape cinq fois de suite sur des gloot lumineux puis encore un éteint, puis un lumineux pour finir le carnage avec un rouge.
- Pas facile ce jeu d’adresse… j’ai encore beaucoup de temps ?
Dis-je d’un air un peu suppliant.
- Spoiler:
- 10d7
1-4 : +1 point si vous touchez un gloot lumineux
5-6 : -1 point si vous touchez un gloot éteint
7 : -2 points si vous touchez un gloot rouge
Score : 6-5-1-3-2-1-1-6-4-7 => 4
Après avoir cherchée pendant un moment Carciphona et passer un bon moment avec elle, il est temps d’aller relever Chocolatine pour qu’elle puisse aller s’amuser un peu elle aussi. Prenant des nouvelles de la façon dont le stand tourne, elle m’informe que des gens louche et un peu trop éméché à son goût viennent trop souvent à son goût. Elle me parle même d’un joueur qui s’est acharné à taper tous les gloots comme un fou… On trouve de tout dans ce bas-monde. Je pioche une poignée de cristaux dans la caisse du jour pour les lui mettre dans la poche avec un clin d’oeil.
Va t’amuser un peu, ce n’est pas tout les jours que l’on peut participer au festival du solstice à la Capitale !
Cette petite est en or, ce serait dommage qu’elle ne profite pas un peu de son voyage. Chocolatine a peine partie, je me retourne vers le comptoir pour découvrir un visage connu. Et pas le moindre… La première ministre en personne ! Notre seule et unique entrevue s’était bien finie alors pas de raison qu’elle vienne m’annoncer qu’on ferme mon stand…
Madame Du Lys ! Ravie de vous revoir, mes recherches avancent un peu. Trop lentement à mon goût mais cela signifie qu’il y a du travail, donc c’est un mal pour un bien.
Restons professionnelles aujourd’hui, je n’aborderai pas le reste de notre entrevue. Mes recherches personnelles pour retrouvé ma Mère ne s’évoquent pas en public. S’intéressant au jeu, la femme m’interroge sur son fonctionnement. Avec un sourire, j’explique son fonctionnement avant de tendre le marteau à la femme. Je profite qu’elle débute une partie pour l’observer. Elle est bien habillée, trop bien pour une simple sortie au festival. Cela est peut-être un peu présomptueux de croire qu’elle a pris le risque de mettre sa tenue de bal dès maintenant… Un sourire taquin m’échappe lorsqu’elle a un peu de mal à suivre le rythme. Pour l’instant, c’est plutôt honorable comme partie.
Encore quelques secondes. Ce n’est pas mal du tout pour un premier essai.
Avec un peu d’adresse et de concentration, elle devrait même réussir à avoir ses 8 points fatidiques.
Un deuxième essai Madame ?
Ce jeu était plus difficile que je pensais et j’étais prise par une soudaine envie d’essayer de nouveau, ça ne pouvait pas être possible que je suis aussi nulle à ce jeu.
- Je vais retenter ma chance alors.
Prenant de nouveau le marteau, je m’active à taper les petits gloots qui montrent le bout de leur truffe mais je constate que je vais vite plus je fais des erreurs, ce n’était pas possible, c’était pire que la première fois. Après le temps imparti, je pose le marteau avec douceur et jette un oeil suspect à la demoiselle.
- Vous êtes sûre que le jeu n’est pas truqué ? C’est encore pire qu’avant !
Dis-je d’un air légèrement boudeur mais bon je vais partir la tête haute, je vais commander ce jeu pour chez moi et m’entraîner sans relâche.
- Merci beaucoup pour ce divertissement c’était intéressant.
Très intéressant même, je vais demander à Miranda de me trouver ça, c’est une question de fierté, je ne peux pas me laisser battre par des Gloots !
- Ravie de vous avoir revue, j’espère que j’aurai un rapport de vos dernières trouvaille Mademoiselle Gher, n’oubliez pas que je peux tout savoir.
Une remarque qui ne vaut pas comme une menace enfin si un peu mais elle travaille avec ce Gouverneur qui reste toujours cloîtré dans sa ville, il n’a fait que du bien d’ailleurs mais plus le temps plus il semble demander moins de moins d’aide de notre part, cet homme est à surveiller mais l’espion en charge de l’enquête a du mal à trouver le nécessaire pour demander un entretien officiel avec lui avec la Reine.
- En espérant vous voir bal.
Je retourne alors sur la place accompagnée de Lancelot pour trouver un nouveau stand à essayer.
- Spoiler:
- 18d7
1-4 : +1 point si vous touchez un gloot lumineux
5-6 : -1 point si vous touchez un gloot éteint
7 : -2 points si vous touchez un gloot rouge
Score : 2
Un sourire sournois apparait sur mon visage lorsque la première ministre décide de retenter sa chance sur mon jeu. Vu son premier score, il faudra bien plus d’une autre partie pour arriver à battre les terribles gloot. Et effectivement, son score est pire que lors de sa première partie. Je souris bêtement à Haru lorsqu’elle m’interroge sur une potentielle tricherie de ma part. Faussement blessée, je porte une main vers mon coeur.
Vous me blessez madame en doutant ainsi de mon intégrité. J’ai moi-même testée ce jeu avec de nombreux habitants de la Ville Aquatique, même les jeunes enfants y arrivent avec un peu d’entrainement.
Douter ainsi du bien fondé de ma démarche en venant à la Capitale, la femme devant moi ne manque pas de toupet. Ce n’est que juste rétribution de lui indiquer que même des enfants gagnent là où elle perd. Néanmoins, elle avoue s’être amusée en jouant.
C’est un plaisir de vous avoir reçu sur mon stand. N’hésitez pas à revenir pour retenter votre chance !
Mes yeux se plissent à la menace à peine voilée qui suit. Je suis peut-être surveillée par la Garde depuis mon adolescence, je ne laisse personne mettre son nez dans mes affaires sans mon autorisation. Il ne faut pas qu’elle croit pouvoir accés à mes travaux sans y laisser des plumes. En l'occurrence, cela serait dommage que quelqu’un disparaisse dans une terrible explosion. Le sourire que je lui adresse est crispé mais je répond tout de même.
Bien entendu mais n’oubliez pas que mes travaux ne peuvent tomber entre toutes les mains.
Autrement dit, a t-elle assez confiance en ses espions pour ne pas retourner les informations glanées contre elle et le royaume. Chacune a sa place, et le royaume sera en sécurité. Que l’une s’arroge le territoire de l’autre, et cela ne pourra qu’être une source d’ennuis pour tout le monde… Répondant avec tout le sérieux du monde à son souhait de me voir au bal, je m’en amuse.
Je ne doute pas que nous nous y verrons Madame Du Lys.
Je compte bien m’y rendre et cette fois, la première ministre découvrira que la douce enchanteresse peut aussi jouer à d’autres jeux.
« Uh-hum... »
« Mais aller vas-y on le fait ! »
Elena tira sa sœur par la manche, l’attirant à sa suite alors qu’elle se ruait d’un pas décidé vers le stand, ignorant volontairement le soupire sonore de l’aînée. Elle savait pertinemment que Tysha ne râlait que pour la forme. Des deux, il était souvent difficile de savoir laquelle était la plus têtue mais Elena savait pertinemment qu’elle ne pouvait vaincre sa sœur qu’en utilisant des stratagèmes traîtres, à savoir tirer sur la corde sensible des sentiments. Comme toujours, Tysha avait craqué face à son adorable petite sœur. Et ce n’était pas une fois sur place qu’elle allait changer d’avis. Elle lui avait donné sa parole. C’est avec une moue blasée que Tysha fixa le stand. A ses côtés, Elena s’extasiait déjà devant la récompense.
« Oooh c’est trop mignon ! C’est combien pour participer madame ? »
« Un cristal sombre. »
La cendrée fouilla aussitôt dans ses poches et tendit le cristal, les yeux pétillant lorsqu’on lui tendit un marteau en échange. Elle trépigna sur place tout le long des explications et quand le jeu se mit en marche, elle y mit toute son énergie et son âme à tenter d’exterminer les bons gloots, rugissant comme pas permit en cas d’échec. Finalement, elle ne parvint qu’à un score de de trois points.
« Raaah, je suis sûre, j’y étais presque ! Je retente ma chance ! »
A nouveau, Elena entreprit de massacrer avec soin les pauvres gloots, se trompant allègrement à cause de sa précipitation – et de ses nombreux énervements – ce qui lui valu un score cette fois-ci négatif. Gonflant les joues de mécontentement, elle s’apprêtait à renchérir sur un nouvel essai lorsque Tysha décida d’y mettre son grain de sel, non sans avoir levé les yeux au ciel devant l’attitude enfantine de sa sœur.
« Laisses, je vais te la gagner ta statuette. »
Tysha déposa à son tour un cristal et attrapa le marteau tendu. Contrairement à sa sœur, la jeune femme était d’un tempérament beaucoup plus tempéré, réfléchi et attentif. Cela l’aida grandement à focaliser son attention sur les gloots lorsqu’ils étaient illuminés. Tysha fini même par trouver de l’intérêt au jeu lorsqu’il se mit à se corser en augmentant la rapidité et les mouvements des Gloots, même si elle ne l’avouerai probablement jamais. Plus concentrée que jamais, elle envoya au tapis de nombreux gloots illuminés, les chassant avec une assiduité remarquable. Finalement le jeu s’arrêta, lui laissant un étrange sentiment de trop peu.
« C’est suffisant pour la figurine ? » Demanda-t-elle avec intensité, prête à en découdre à nouveau.
« Absolument, vous venez de dépasser le record avec vos dix-sept points ! Tenez, vous avez mérité votre récompense ! »
« Ah ? D’accord… Merci. »
Tysha se tourna vers Elena et lui tendit l’objet. Sa sœur eut une exclamation ravie et s’empara de l’objet avec une moue qui tira un sourire tendre à sa sœur. Il ne fallait vraiment pas grand-chose pour la contenter...
Alors que j’me promène dans le festival, à la recherche d’un stand à explorer, ou une distraction temporaire, j’recroise notre bien-aimée ministre Haru du Lys. Visiblement, elle revient du Tape-Gloot, ce qui me rappelle que je n’ai pas encore vaincu cette némésis qui est la mienne. On porte tous des fardeaux, dans l’existence, et si je finis la soirée sans y arriver, j’aurai eu l’impression d’avoir échoué dans une part fondamentale de cette célébration de la nouvelle année.
Nan, visiblement, l’arktigor lui a rappelé des bons souvenirs, qui devaient être sacrément enfouis, ou pas assez liés à ma personne pour qu’elle oublie que j’existe, que j’étais là, mais pas qu’elle a eu maille à partir avec le jouet d’un saphir, ou assimilé. Il était sacrément balaise, le gars, en tout cas, le genre que t’imagines bien bousiller des monstres massifs aux alentours de la Frontière. Marrant, comme interaction de pouvoir, n’empêche. Elle a dû m’oublier avant l’arktigor, donc ce dernier reste ?
Enfin, moi, avec mon pouvoir, j’suis jamais contre aider la mémoire des gens.
J’me place dans son champ de vision, à nouveau, et j’me concentre sur mon déguisement magique. J’perçois sa réponse, une ondulation subtile, et voilà l’arktigor à nouveau sous ses yeux ébahis. Deux secondes, puis je coupe, j’redeviens un simple lambda, j’passe derrière un gars énorme, puis un stand, puis une pancarte, j’me baisse derrière une bonne femme, et j’suis dans la ruelle proche, sans l’avoir quitté des yeux.
L’important, c’est que la fête soit pour elle un souvenir impérissable, pas vrai, héhé ?
Bon, c’est pas tout ça, mais le Tape-Gloot m’attend. Comme y’a foule, j’fais pas pouvoir jouer tout de suite, alors c’est l’occasion d’étudier comment ça marche, d’établir une stratégie, examiner le pattern comme dirait un collègue qui aime beaucoup trop les jeux compliqués. Bref, si y’a un fonctionnement récurrent et que j’l’identifie, ce sera une victoire facile, pasque j’saurai exactement où taper, et quand, sans le moindre risque de me planter.
J’observe les gens qui jouent, qui réussissent avec plus ou moins de succès, dont une nana qui a l’air d’exploser le record pour pouvoir partir avec sa figurine. J’calcule quand est-ce que les gloots apparaissent, leur couleur, le temps qu’il faut pour qu’ils s’éteignent. J’ai la tête pleine de stratégies, de possibilités, de thématiques. J’pense que j’ai identifié plusieurs grands axes auxquels le jeu se conforme.
Et quand c’est mon tour, j’paye le cristal sombre sans sourciller.
J’suis concentré, j’me sens au top de ma forme. Les chiffres défilent dans ma tête, le calcul est fait en temps réel dès l’apparition du premier gloot bleu que j’écrase avec délectation. Puis tout ça disparaît dans une concentration absolue du moment.
Vrenn Indrani, sept points.
Bon, mes calculs étaient pas tout à fait corrects. Mais j’reviendrai.
Et je l’aurai, un jour. Je l’aurai.
Le départ de la Première Ministre m’ôte une épine du pied. Ce n’est pas qu’elle est désagréable mais elle était trop reconnaissable et son garde du corps effraie les potentiels joueurs. Bien que je ne soit pas là pour gagner de l’argent à tout prix, cela est quand même dommageable. Après son départ, je change légèrement la configuration pour modifier les motifs d’illumination. Ainsi le score possible est plus grand pour une difficulté relativement similaire. Plusieurs joueurs se succèdent sans grand succès jusqu’à ce qu’une jeune femme prenne en pitié sa soeur. Nettement plus adroite, elle obtient un score largement plus qu’honorable. J’ai peut-être un peu réduit la difficulté en fait…
Le joueur suivant me rassure finalement. C’était juste la jeune femme qui été plus adroite que la moyenne. L’homme semble plutôt contrarié de cet échec à un point près mais il n’a pas l’air de vouloir s’avouer vaincu. Il reviendra surement quand il se sentira prêt à battre mes gloots. Je suis satisfaite de mon stand, les joueurs s’amassent et n'hésitent pas à se défier mutuellement pour faire les scores les plus élevés possibles. Gagner la statuette de Gloot n’est pas aussi simple qu’il n’y paraît et pas mal de joueurs s’y cassent les dents. Parfois, j’alimente le jeu en offrant une partie gratuite relançant ainsi la motivation de certains. Au final, il se passe une bonne vingtaine de minutes avant qu’un autre joueur ne remporte une statuette. Allant prendre une des statuettes du stock, je manque d’écraser un petit oeuf tout blanc qui repose dans l’herbe. Donnant rapidement la statuette au gagnant, je profite de la partie suivante pour ramasser l’oeuf et le regarder… Il n’a pas la forme bien rectiligne d’un oeuf de poule… Sa couleur n’est pas très homogène allant du blanc pur à un blanc grisâtre. N’ayant pas vraiment le temps de m’en préoccuper pour le moment, je le dépose au milieu du tas de tissu qui emballait les statuettes déjà gagnée. Il sera au chaud là. Il ressemble à un oeuf de familier, il pourrait être bien de voir avec la Garde ce que je dois en faire...
Je ne savais toujours pas pourquoi j’étais toujours aussi méfiante de cette femme, les preuves étaient contre elle dans sa jeunesse, certes elle a été berné par de malhonnêtes hommes, certes elle en paye encore les conséquences de ces actes passés mais j’ai toujours dû mal à me laisser aller contre tous ses gens qui contrôlent aussi aisément la magie de notre monde et qui en peuvent faire n’importe quoi.
Tout le monde peut le dire qu’un enchanteur qui peut maitriser la puissance d’un feu peut détruire tout ce qui lui chante si un jour il se lève du pied mais qui nous sommes pour l’arrêter, notre envie d’expérience pour être aussi notre point de chute et je ne savais pas trop comment interpréter les recherches de la jeune Gher, je lui avais mis une tutrice redoutable pour avoir eu de nombreuses discussions qui ressemblaient peut-être à des interrogatoires pour ma part, elle a su me convaincre qu’elle ferait en sorte que rien ne dérape pour la jeune femme mais mes craintes étaient toujours aussi latentes.
Je m’efforce de sourire dans ce petit jeu de piques qu’on s’envoyait, elle avait du moins du caractère et elle le faisait savoir, en d’autres termes ça m’aurait même plutôt amusé mais j’étais en plein “ travail “ et je ne dois pas me laisser aller pour autant.
- Alors on se retrouve au bal Mademoiselle Gher.
Je me retourne et part en direction d’un autre stand alors que de nouveau, j’ai cette vision, ce cauchemar plus tôt, je n’arrive toujours pas à m’enlever cette image dans ma tête mais il y a un petit farceur qui s’amuse à me le rappeler tout le long de la journée j’ai l’impression. Je vacille légèrement et encore une fois, je dois avoir une chute de tension ou un teint blafard quand je trouve Lancelot à mon bras me demandant si j’allais bien.
Je ne fis rien, me contentant de garder un semblant de sourire, je crois que je ne vais pas continuer mon tour des stands et d’alleur directement au bal, peut-être ce petit farceur ne sera pas là et me laissera enfin tranquille.
« T’inquiète, Jack, c’est tout simple. J’vais t’montrer.
- Vas-y, je te regarde. »
J’paye mon cristal sombre pour ce qui me semble être la dixième fois de la journée, et j’inspire profondément. Mon approche sur le pattern était bonne, mais incomplète. Faut que j’aille plus loin, mais sans me focaliser uniquement sur mes calculs. A côté de moi, mon collègue m’encourage.
Paf !
Le premier gloot, c’est toujours le plus facile, il donne le ton, il donne le rythme, avec son petit air niais détestable. Puis ils s’enchaînent, et j’sens petit à petit que j’perds le contrôle. J’prends du retard sur le rythme, j’les tape au dernier moment, j’manque même d’en toucher qui se sont éteints ou des rouges, dans la panique.
J’jette un regard sur le côté, sur Whiskeyjack. Il lève le pouce, m’adresse un sourire.
« Tu peux le faire, Irène ! »
J’me sens investi d’une forme de sérénité, de confiance. Seul, je n’en suis peut-être pas capable, mais avec le soutien de mes proches, de mes amis, de ma famille, tout me semble possible. Je reprends le rythme, les dents serrées, je remonte mon regard.
« Par… le… pouvoir… de l’amitié ! Que j’grogne dans ma barbe. »
Vrenn Indrani, sept points.
Encore raté.
Je passai ma main sur ma bouche et crachai sans la moindre forme de procès aux pieds d'un homme qui ne me disait rien qui vaille. Son visage était fermé, son air taciturne, mais comme il s'en allait déjà je ne pris pas la peine de m'excuser. Je le poussai plutôt, légèrement, enfin assurément... gentiment mais fermement dirons nous, pour accéder à l'objet de mes convoitises.
« - Eeeh l-ge mard-teau... héhé... »
Langue tirée, coincée entre mes lèvres, je cherchai au fond de mes poches de quoi payer, dénichant la monnaie que je tendais à l'homme derrière le stand. J'avais une revanche à prendre ici, personne ne m'empêcherait d'améliorer mon score.
« - 1 point. Vous connaissez les... attendez mais c'est vous...
- Z-je vbeux réez-zayer ! »
Nouvelle bille, nouvel essai. Un toujours, au moins je ne régressais pas. La troisième tentative serait la bonne. Jouant une dernière fois de ma monnaie, je conservai le marteau malgré la file qui attendait derrière moi, car mal jouer ne voulait pas forcément dire jouer plus vite, et assénai cette fois-ci le marteau de manière incontrôlée et zélée.
Sous les yeux ébahis du gérant du stand, je marquai des points, frappant cette fois-ci les seuls gloots que j'arrivais à voir distinctement.
« - C'est fou, elle frappe toujours deux fois : sur le gloot et à côté...
- Z-saleu.. peries zont drop n-nombreuses. Oblig-gée d'y al-der c-cobe une... beurrin. »
Au diable la concentration et la finesse, cette fois-ci mon score m'était révélé comme bien plus positif. Loin du meilleur score, assurément, mais toujours mieux que un. J'étais passée à quatre.
Mais il était encore trop tôt pour se gratifier de cette victoire. Je reviendrais, plus forte encore. Mais pour le moment, il me fallait retrouver mon amie.
« - D... Saria... e...et l-les bois... perdu... tututu, tutut-tu... tututututu... »
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