EMEOR CALYX

0 - 15 ans
Né dans une famille bourgeoise de Citoyens, la vie d'Emeor Calyx fut relativement paisible. Bien entouré de ses parents - Rolmann et Donni -, il a suivi une bonne éducation qui, rapidement, lui a permis de se forger des idéaux. Celui de justice fut le plus constitutif, avec toutes ces histoires, tous ces contes et surtout, l'existence de La Garde. Quel garçon n'a donc jamais regardé, ne serait-ce qu'une seule fois dans sa vie, ces soldats d'un air rêveur et envieux ? Certes, le jeune garçon qu'était Emeor n'avait jamais songé intégrer La Garde - ce n'était qu'un doux rêve qu'il caressait avec tendresse -, mais, il regardait de loin ce formidable corps militaire. En effet, il n'a pas intégré cette faction dès l'âge de douze ans, préférant alors se conformer aux désirs de ses parents. Il a donc étudié, lu, studieusement, consciencieusement, en essayant d'échapper à la tyrannie de son satané grand frère : Nisean. Celui-ci, âgé de cinq années supplémentaires, s'est amusé nombre de fois à taquiner son petit frère, son "Ememe" comme il aimait l'appeler. Malgré quelques disputes, les deux frères sont restés proches et complices. Après tout, c'est bien Nisean qui a emmené son frère pour voir des Gardes alors en patrouille à la Capitale  - ville natale des jeunes hommes. Une petite dernière vint s'ajouter au duo infernal : Claethel, plus jeune de sept ans avec Emeor. Les débuts ont été difficiles, mais, Emeor a fini par s'acclimater à sa sœur au tempérament tout aussi explosif - voire plus - que celui de Nisean. C'est ainsi que l'enfance et l'adolescence d'Emeor se sont déroulés : bien au chaud dans une famille au cœur de la Capitale.


15 - 17 ans
Le départ de Nisean a été brusque. Voilà que l'aîné voulait être aventurier, en finir avec sa vie bien lotie. Emeor a immédiatement considéré ce départ comme un abandon. Comment son grand frère pouvait-il partir ainsi ? Les premières semaines furent rudes. Nisean n'avait que vingt ans. Et Emeor quinze. Bien évidemment, Nisean ne put partir de la sorte, les parents firent barrage. La situation dura un an. Un an de disputes auxquelles Emeor tentait se mêler sa voix. Finalement, Nisean put intégrer la guilde des aventuriers ce qui pouvait lui assurer une certaine protection. L'aîné donna sans cesse des nouvelles, conscient de la situation qu'il avait provoqué. Les lettres se raréfièrent. Puis, plus aucune. A ce jour, Nisean est porté disparu depuis quatre ans.


17 ans
La décision d'intégrer La Garde fut motivé par un événement bien particulier qui peut s'apparenter à une révélation pour le jeune adolescent qu'était alors Emeor. Il était alors âgé de dix-sept ans, sa jeune sœur de onze ans. L'histoire n'est pas extraordinaire. Le crépuscule battait son plein tandis que les deux Calyx se pressaient dans les rues de la Capitale. Il fallait rentrer chez soi - non pas que l'insécurité règne mais le froid motivait les jeunes gens à se presser -, espérer lire une lettre de Nisean, manger en famille, lire, se coucher. Claethel voulait faire la course, ce que refusait catégoriquement Emeor. Il faut respecter les consignes des parents. La jeune fille décide alors d'accélérer le pas et de tourner à gauche - et non pas à droite comme l'habitude le leur dictait - pour se retrouver, quelques pas plus loin, dans un endroit inconnu. A bout de souffle, Emeor rattrape enfin sa jeune sœur. Son sourire malicieux a quitté son petit visage pâle. Elle a peur. Le puîné, sans rien dire, se contente de prendre sa main. Bien évidemment, ils ne sont pas seuls. Voilà que deux hommes, qui semblent sortir de ce qu'on pourrait apparenter à une maison de passe, se dirigent vers les deux jeunes gens. En quelques pas, la confrontation a lieu.

" - Vous êtes ensemble les mioches ? Je pense que la demoiselle aimerait bien voir l'intérieur... Non ? Hein frérot ? C'est bien pourtant chez Gigine !

Tétanisé, les deux jeunes ne surent que dire. Emeor resta froid, droit comme un piquet à les regarder dans les yeux.

- Dis donc... T'as une sale tête toi... Allez demoiselle, viens là ! "

Sans crier gare, une main saisit le bras de Claethel. La jeune fille tenta de résister. Sa force fut vaine face à celle d'un homme mûr. Emeor tenta, tout d'abord de tirer sa benjamine vers lui. Puis, voyons l'inutilité d'une telle action, il s'interposa. Ce qui ne plut pas, bien évidemment, aux deux hommes. Surtout celui à côté, silencieux, sombre, avec une bouteille de verre à la main.

" - Et le mioche, tu nous la laisses. Sinon j'te fous une droite bien placée.

- Tu touches pas à ma sœur. Je vais appeler La Garde.

- Eh frérot t'entends ça ? La Garde... Et puis quoi encore ?

Emeor resta debout, devant sa sœur. Ces deux là ne s'en tireraient pas. Pas aussi facilement. Le premier des deux chercha à bouger Emeor. Le ton montait. Le ciel était agité de couleurs flamboyantes. Une injure siffla. Et la bouteille en verre fut écrasé sur la tête d'Emeor. Le bruit fut sec et fort. Le jeune homme sonné. La porte de "Chez Gigine" s'ouvrit. Tout n'était que mélange de couleurs, de son, d'odeurs. Quand Emeor reprit réellement conscience, il courait, sa sœur le tenait par la main. La maison s'approchait d'eux. Les parents furent paniqués toute la soirée. La Capitale était devenue bien dangereuse... Le soir, dans son lit, une seule et unique pensée tournait en boucle dans la tête du jeune Emeor, une pensée qui devint une obsession. Puis une révélation.



17 - 26 ans
Ce ne fut pas facile de convaincre les deux parents qui ne voyaient nullement en Emeor un futur homme de La Garde. Les négociations furent difficiles. Finalement, Emeor put tenter sa chance à une condition : réussir. Or, c'était bien ce que le jeune homme comptait faire, son ambition était déjà prégnante. L'entrée dans La Garde fut relativement facile en passant les tests tout en intégrant l'internat. Emeor se frotta tout de même aux difficultés que toute jeune recrue expérimente. Néanmoins, le travail acharné du jeune homme a payé durant ses années de service. Il grimpa les échelons, se montrant en élève exemplaire, respectueux, obéissant, intelligent, endurant et consciencieux. Les débuts à l'épée furent un peu rudes mais avec de la pratique, parfois de l'aide d'un pouvoir, il finit par devenir fin bretteur. Son sens inné de la stratégie put trouver épanouissement. Sa carrière était brillante. On finit par lui proposer un poste de Garde Royal. Quoi de plus prestigieux ? Quoi de mieux pour répondre à son ambition ? Et pourtant, Emeor ne se sentait pas prêt. Pas encore. Il lui manquait de l'expérience. Son académisme et sa rigidité lui firent manquer une magnifique opportunité. Ainsi, pour expliciter son refus, il déclara :



Ne pouvant rester longtemps sans poste, un ordre d'affectation lui fut rapidement attribué. il devait servir le Capitaine Al Rakija. La chute fut brusque. Emeor regretta - et regrette encore - d'avoir refusé le poste de Garde Royal. Son caractère entre en conflit évident avec celui de son Capitaine, mais, fidèle à son respect de la hiérarchie, il cherche à toujours paraître en lieutenant modèle. Les jours sous le commandement du Capitaine Al Rakija ne sont pas évidents mais, qui sait, peut-être obtiendra-t-il bientôt une nouvelle affectation...