Zack Fair

Zack a été élevé dans un village proche des frontières Nord du royaume. Là-bas, le culte de Lucy y a une place très forte. La religion est ancrée au cœur de la vie quotidienne des habitants rythmant leurs actions, leurs fêtes et leurs deuils, leurs moments de joies et de tristesses. Ce qui fit la particularité de cette bourgade -relativement en autarcie de part son éloignement d’autres villes civilisée- est l’extrémisme des villageois qui a fini par faire émaner quelques « dérives » dans leur façon de célébrer et vivre le culte. En effet, petit à petit, génération après génération, approximation après approximation, le village fini par être gouverné par les femmes. Pire encore, elles s’accordèrent pour établir le fait que si le Culte de Lucy était celui d’une femme et qu’il y avait à sa tête une grande prêtresse et pas un, c’était en réalité car la femme était un être supérieur. L’homme bien que plus fort physiquement ne tentait en réalité que de combler par la force les faiblesses de sa psyché. Constamment en proie à ses vices, fléchissant devant l’appel de la chair, se repaissant dans l’oisiveté et autres festivités non, il était impossible que la déesse aie fait de cet être l’égale de la femme. Belle, élégante, calme et réfléchie.

Ainsi soit-il, puisque l’homme était un être inférieur, les villageoises décidèrent que sa présence n’était plus nécessaire au sein de leur enceinte. On raconte qu’une nuit elles se levèrent tôt, très tôt, et tuèrent. Toute la nuit, toute la matinée, toute la journée. Elles tuèrent tant et si bien qu’il ne resta en un jour plus un seul homme au village. Ils avaient tous péris par le fil de l’épée, par la puissance de la magie ou l’infamie du poison. Tous les moyens avaient été employés pour se débarrasser de ce nuisible. Seuls les enfants avaient été épargnés et ceux dans l’unique but de se reproduire. A partir de ce moment les filles et les garçons furent élevés séparément. Les garçons étaient choyés comme des êtres bénits, des chérubins-messie qui allaient apporter fertilité et assurer la descendance du village.

Durant leur enfance on leur enseignait le culte de Lucy -revisité par les villageoises bien sûr- à lire et écrire dans le but de pouvoir recopier et diffuser la parole divine, ainsi que la chasse, la pêche et l’agriculture pour participer au bon fonctionnement du village. Chacun contribuait à son échelle et à la hauteur de ses capacités à la vie commune, et cela permettait également de faire d’eux des jeunes enfants bien bâtis. Ainsi dès l’adolescence et la puberté, ils pourraient servir de « bête à accoupler ». La machinerie était savamment rodée. Sous prétexte de devoir rester purs les hommes n’étaient jamais autoriser à quitter le village sauf pour chasser du gibier ou pécher. De plus les rares inconnues qui parvenait à atteindre le village par miracle ou en s’étant égaré n’étaient sous aucun prétexte autorisés à rentrer en contact avec les mâles. Le plus important ici était de surtout bien les garder en autarcie complète, ainsi sans informations parasites de l’extérieur, tel le mythe de la caverne, les hommes étaient confortés dans leur croyance du culte et leur asservissement aux femmes du villages. Leur nombre ainsi que leur condition physique étaient constamment surveillés, à l’image du bétail que l’on pèse et mesure, les hommes servaient à se reproduire dès l’âge de la fertilité et ceci jusqu’à ce qu’ils deviennent de jeunes hommes. Dès l’approche de la fin de l’adolescence, ils partaient officiellement en pèlerinage à la capitale pour servir la Grande Prêtresse.

Officieusement les hommes étaient simplement éliminés à la nuit tombée -empoisonnés pour les plus récalcitrants- en effet, de peur qu’ils grandissent, deviennent des hommes dans la force de l’âge capable de se soulever en apprenant la vérité, les femmes préféraient simplement se débarrasser du « bétail » et en accoucher de nouveaux. Toutes les 120 Lunes les femmes se relayaient pour aller charmer des hommes dans d’autres bourgades et assurer un brassage génétique au village, ce sang neuf leur permettait d’éviter tout problème de consanguinité et autres déficiences. La machine de reproduction et de mort était parfaitement huilée, si bien huilée qu’il semblait impossible que quelqu’un puisse un jour y mettre un terme et pourtant.

C’est à l’aube de sa 12 années que le drame surgi. Alors qu’il rentrait de la chasse avec son groupe Zack assista à une scène au milieu du village. Sur la place publique les femmes étaient toutes réunies, vêtues de leurs plus belles tuniques de guerres, peintures effrayantes sur le corps et le visage. Au centre de ce village, Léa, l’actuelle chef de guerre se tenait fièrement droite sur le bouclier porté à bout de bras par ses fidèles lieutenants. En face, un groupe d’inconnus, une vingtaine, non peut-être une trentaine d’indésirables. En réalité Zack n’arrivait pas à tous les décompter et au vu de la tension qui régnait dans l’air nul doute que les intrus devaient posséder quelques parts des forces supplémentaires. Son cœur battait la chamade jusque dans ses tempes, sa respiration était saccadée et irrégulière. En un instant il s’était mis à suer à grosse gouttes et bientôt ses poils se hérissèrent. C’était la première fois de sa vie qu’il voyait des inconnus et pourtant tout son corps, son âme, son cœur lui intimait de fuir. Peu importe qui puisse être ces personnes ce n’étaient visiblement pas des frères du Culte, pire même il semblait y être hostile. Les ennemis de Lucy sont les ennemis du village, voilà tout ce que savait Zack du haut de ses 12 ans. Alors qu’un calme régnait depuis maintenant de longues minutes et que les 2 camps semblaient patiemment se toiser du regard, celui qui semblait être le leader des inconnus pris enfin la parole et s’adressa en ces termes à notre chef

« -Nous vous avions prévenu, nous vous avons laissés du temps, nous avons envoyé un émissaire, il est revenu avec un doigt en moins. Cette fois-ci nous ne négocierons pas, libéré ces enfants.

-Jamais, c’est la chair de notre chair, ces enfants sortent de nos entrailles ils nous appartiennent. Seule Lucy peut décider du destin qui les attends.

-La couronne royale n’est pas de cet avis, le théâtre macabre qui règne au sein de ce village n’a que trop duré. Quel destin ? En les laissant ici ces enfants n’atteindront rien d’autre qu’une mort certaine.

-C’est un honneur pour nous de mourir pour Lucy. Nous ne vivons qu’à travers et pour elle.

-AH OUI ? ALORS OU SONT LES HOMMES ? POURQUOI N’Y A-T-IL QUE LES FEMMES QUI ATTEIGNENT L’AGE ADULTE ICI ?

-VOUS NE POUVEZ PAS COMPRENDRE, QUI ÊTES VOUS ETRANGERS POUR JUGER DE NOS COUTUMES ?

-ASSEZ, CEDEZ OU VOUS REPONDREZ DE VOS ACTES, PAR LE FIL DE MON EPEE OU LE MARTEAU DE LA JUSTICE »

Et alors même qu’il finissait sa phrase le capitaine dégainait son épée en la pointant vers Léa. D’un coup tout s’accéléra, les femmes du village se raidirent préparant leurs gardes, tandis que les inconnus se mirent aussitôt en position de combat. De toute évidence bien qu’en infériorité numérique la discipline et la vitesse à laquelle avaient réagis les inconnus ne laissaient transparaitre nul doute quant à l’issue d’un affrontement armé entre les 2 factions. De toute évidence, Léa sembla s’en rendre compte puisqu’elle intima à ses troupes de baisser leurs armes.

« Très bien, prenez les enfants, emmenez-les avec vous. Quant aux femmes, nous avons une célébration très importante à la fin de cette Lune. Revenait par la suite et nous vous suivront jusqu’à la capitale. Puisque vous bafouez notre territoire, respectez au moins cette coutume

-Très, bien, nous reviendront à la fin de la Lune, sans faute. Vous autres, emmenez les enfants »

Et alors même qu’il finissait sa phrase le capitaine dégainait son épée en la pointant vers Léa. D’un coup tout s’accéléra, les femmes du village se raidirent préparant leurs gardes, tandis que les inconnus se mirent aussitôt en position de combat. De toute évidence bien qu’en infériorité numérique la discipline et la vitesse à laquelle avaient réagis les inconnus ne laissaient transparaitre nul doute quant à l’issue d’un affrontement armé entre les 2 factions. De toute évidence, Léa sembla s’en rendre compte puisqu’elle intima à ses troupes de baisser leurs armes.

« Très bien, prenez les enfants, emmenez-les avec vous. Quant aux femmes, nous avons une célébration très importante à la fin de cette Lune. Revenait par la suite et nous vous suivront jusqu’à la capitale. Puisque vous bafouez notre territoire, respectez au moins cette coutume

-Très, bien, nous reviendront à la fin de la Lune, sans faute. Vous autres, emmenez les enfants »

Même au jour d’aujourd’hui la suite des évènements reste assez floue pour Zack. Les enfants furent emmenés par la garde, chacun d’entre eux fût dispatchés dans différentes casernes et furent formés au sein de l’académie militaire. Chacun a sa propre façon de gérer les drames, certains tombent malades, d’autres ne veulent pas y croire, certains tentent de chercher une explication, notre tête pile électrique décida de se jeter corps et âme dans sa formation. Lui qui avait toujours été d’un tempérament foufou et tête en l’air s’imposa une discipline de fer. Il se donnait du mal et s’appliquait dans chaque exercice, chaque menue mission, en réalité c’était pour lui une manière de se reconstruite une famille. La caserne et la garde étaient son nouveau, foyer, il ne voulait pas les décevoir comme il avait déçu Lucy – car oui, Zack était persuadé que ce drame était arrivé car ils avaient commis une erreur dans leurs jeunesses- Il ne reproduirait pas cette erreur dans son nouveau foyer.

Sans surprise il donna tant d’efforts et fit son maximum pour satisfaire ses supérieurs qu’il finit tant bien que mal par se hisser à la place de de major de sa promotion. Plus qu’un numéro sur un diplôme et la reconnaissance de ses pairs cela lui permit d’intégrer la brigade de son choix. Après 2ans à servir au sein de la Garde. A ses 18 ans, comme tous les orphelins pupilles de la couronne élevés part l’Académie militaire il reçu officiellement l’autorisation de retourner à la vie civile, il n’était plus sous la protection de la couronne. Alors même qu’il s’apprêtait à décliner l’invitation de cette « mise au placard » il reçu dans le même temps une proposition pour intégrer les rangs des Espions. Ses résultats probants au sein de l’académie militaire couplé à sa conduite exemplaire étaient remontés jusqu’aux oreilles de cette mystérieuse cellule.

C’est ainsi que Zack se retrouva à agir masqués 3ans durant ; arpentant principalement les campagnes autour de la capitale et les alentours. Le temps de faire ses preuves -enfin c’est ce qu’il pensait- mais son intuition et son sens de la déduction lui soufflaient sans relâche qu’on souhaitait l’éloigner de son mystérieux passé. Qu’était devenu son village ? Notre jeune espion avait beau eu retourner les bibliothèques de la capitale ou les archives de la garde, rien. Niet, nada. C’est comme si cet évènement n’avait jamais eu lieu. Zack en était sûr, quelqu’un quelque part dans cette capitale voulait cacher cette histoire. Le village n’apparaissait même pas sur les cartes ! Faisant preuve de patience et d’application, l’occasion d’enquêter de son côté se présenta enfin. Ayant fait ses preuves 3 ans durant, on attendait désormais de lui qu’il s’engage dans la guilde des aventuriers afin d’enquêter sur un groupuscule qui semblait se développer dans l’ombre tout en ayant des relations un peu trop poussées avec la pègre et le marché noir. C’était l’occasion rêvée de pouvoir se mouvoir dans le pays à sa guise sous sa nouvelle couverture d’aventurier.

Précisions HRP :