Lesthane Maëad

Comme l’histoire de toute autre personne dans le royaume, celle de Maëad commence avec ses parents. Car peu importe qui nous sommes, nous sommes tous victimes de la trajectoire avec laquelle nos parents nous lancent dans la vie.

Maë est le produit d’une nuit de plaisir entre une serveuse de taverne, Ninsy et d’un matelot, Niem. Les deux amants n’en étaient pas à leur première nuit ensemble. À presque toutes les fois que le navire de Niem accostait au Grand Port où Ninsy résidait, les deux passaient quelques nuits ensemble.

Loin de vouloir se marier ou avoir une famille, Ninsy surveillait de près le calendrier pour éviter toute mauvaise surprise. Mais malgré toute sa bonne volonté, elle finit par tout de même tomber enceinte. À 37 ans, elle pensait presque avoir réussi à éviter la responsabilité d’élever un enfant.

Niem prit la nouvelle très différemment. Lui qui disait aussi ne pas vouloir d’enfants, plus qu’il y pensait, et plus il aimait l’idée. Ninsy voyant l’enthousiasme de son amant décida de garder l’enfant. Essayer de le perdre lui semble bien trop dangereux de toute façon.

Maëad fut donc élevé par une mère un peu réticente et un père perpétuellement absent. Il fut nommé après Maélla, la mère de Ninsy et Edd, le père de Niem mort en mer.

Le pouvoir de Maë s’est manifesté dès sa naissance. Bien que moins développé qu’il l’est aujourd’hui, il fit quand même peur à ses parents. Vous pouvez imaginer l’effroi de tenir dans vos bras votre enfant qui ne respire presque pas, qui est trop froid au touché pour être en santé et avec un pouls presque inexistant. Ils finirent par comprendre le phénomène, mais les premiers jours de Maë furent remplis de panique pour les nouveaux parents.

Niem adorait son fils. Bien que les deux se ressemblaient peu, ils étaient extrêmement attachés l’un à l’autre. Niem est un homme de taille immense aux cheveux noirs et a la peau bronzée. Il contraste beaucoup à côté de son fils blanc comme un drap. Maëad se réjouissait à chaque fois que son père pouvait passer quelques jours au port avec lui. Il était souvent absent, mais il se rattrapait en consacrant tout son temps au port à être avec son fils. Ses moments restent les meilleurs souvenirs de son enfance.

Il reste du temps il était seul avec sa mère. Cette dernière perdue bien vite la volonté d’être mère après les premières années. Déjà bien avancée en âge, elle n’était pas très intéressée à passer plus d’une dizaine d’années encore à élever un enfant. Elle était aussi un peu profiteuse. De l’argent que Niem leur laissait, elle dépensait bien plus pour elle même que pour son fils. En somme, Maë n’oserait jamais la catégoriser comme une mauvaise mère, elle veillait tout de même à son bien-être, mais elle reste très loin d’en être une bonne mère.

Maëad devait avoir 10 ans quand son père arrêta de le visiter. Sa mère lui dit que Niem devait finalement avoir trouvait une meilleure vie ailleurs. Maë, n’était pas convaincu, il rendit plusieurs visites au quai pour essayer de comprendre. En premier on lui dit que c’était très possible que le navire de son père eût été changé d’itinéraire, et qu’il n’allait simplement plus arrêter à ce port. Mais quelques semaines plus tard, alors que Maëad trainait toujours sur les quais avec espoir de voir son père revenir, il apprit que le navire de son père était toujours sur le même itinéraire et que personne n’avait eu de nouvelle. Perdue en mer. Personne ne pouvait dire ce qu’il lui était arrivé.

Encore aujourd’hui, il est très marqué par la disparition de son père. Il n’y a pas de date précise, juste deux mois de son enfance avec une crainte grandissante que le pire était arrivé. Et pas de résolution. Juste un mystère qui ne sera jamais résolu. Encore aujourd’hui, il imagine voir son père revenir avec une incroyable histoire expliquant sa longue disparition. Pris sur une île déserte? Prisonnier de pirates ? Il est conscient que ses rêveries sont impossibles, et elles l’empêchent de totalement faire son deuil, mais il ne peut s’empêcher d’espérer.

Après la disparition de Niem, sa mère se fit encore plus distante. Maintenant seule pour élever un enfant sur son salaire, elle n’était pas trop heureuse de devoir se serrer la ceinture. Après quelques mois, elle décida que la meilleure chose pour elle était de se débarrasser de son enfant. Elle l’aimait, mais elle avait sa vie à vivre et elle se convaincue qu’il aurait une meilleure vie sans elle, se trouvant une mauvaise mère. Elle l’emmena à un orphelinat qui accepta d’accueil Maë sous condition qu’il y travaille, vu son âge et le fait qu’il n’était pas vraiment un orphelin.

Là il rencontra Oriphine, une Sœur de Lucy. Elle rendait souvent visite aux enfants de l’orphelinat. Elle était douce et souriante. Après le vide crée par l’abandon de sa mère, il s’attacha rapidement à Oriphine comme figure maternelle. Maëad fit de son mieux pour suivre ses enseignements. Il devient ainsi un membre important de l’orphelinat, agissant comme le grand frère de tous les enfants s’y trouvant. Il découvrit qu’il avait une facilité à écouter et aider les autres autour de lui. Personne ne fut surpris quand il décida de devenir un initié au temple dès qu’il eut l’âge.

Au Temple du Sud, il fut surpris par la rudesse de la vie des Initiés. Malgré les mises en garde d’Oriphine, le strict régiment d’étude, prières et entrainement physique fut un dur choc pour le jeune homme à peine sorti de l’adolescence à ce moment-là. Malgré tous, il persévéra. Mois après mois, il vit ses collègues abandonner. Lui-même par quelques reprises nourrit l’idée d’abandonner. Mais il resta. Il se sentait à sa place dans cette organisation. Et il trouva un grand réconfort dans la prière. Ces moments de solitude qui lui permet de mettre ses idées au clair et de dévouer ses pensées aux philosophies de Lucy.

Maëad fut ému de voir que pour la cérémonie le nommant officiellement Frère, Oriphine avait fait le voyage spécialement pour y assister.

Maintenant le voilà Frère. Libre devant un royaume complet de possibilité et la bonne philosophie de Lucy pour l’aider à affronter tous défies se présentant à lui.