« Nous avons déjà préparé le nécessaire pour votre voyage et séjour au grand port dans la calèche. Deux domestiques vous accompagnent pour les ajustements de votre tenue une fois sur place.
- Volontaires ?
- Tirés au sort.
- Évidemment. »

La gouvernante roula des yeux et invita la maîtresse de maison à sortir par la porte qu'elle maintenait ouverte, s'engageant à sa suite pour la conduire jusqu'à son véhicule. Le cocher, après être descendu de la voiture, ouvrit la porte de celle-ci et offrit poliment sa main à la Noble dans l'intention de l'aider. Elle l'ignora royalement et escalada d'elle même la marche haute avant de s'affaler sur l'un des fauteuils, visiblement irritée. Les deux domestiques qui se joignirent à elle, lisant sans grand mal l'humeur sur son visage, firent le choix de courtes salutations avant de s'installer à leur tour, muets.

Elle soupira. Pourquoi diable Keith n'investissait pas quelques cristaux pour lui permettre d'utiliser les services de téléportation ? Bien que rares, ses excursions en dehors de la capitale lui prenait un temps fou et chaque voyage représentait une véritable torture pour la voleuse - et pour ceux qui l'accompagnait... Quelle excuse avait-il d'ailleurs trouvé pour échapper lui même à ce voyage ? "Observation et récolte d'information" étaient les mots habituels qui s'étaient échappés de sa bouche après lui avoir indiqué qu'elle participerait à une réception dans la région Sud, aux cotés de tout les nobles pompeux et personnalités du gouvernement local. Il était étonnant que lui même n'ait pas souhaité y participer, mais sans doute était-il trop prit par des affaires à la Capitale dont il ne souhaitait pas faire part à sa bien aimée rouquine de compagnie ? Toujours est-il que cela ressemblait bien plus à une punition qu'autre chose, et il était au courant.

Après un trajet interminable entrecoupé de rares pauses, le convoi arriva finalement à l'hôtel. Les employés s'empressèrent de décharger ses bagages et de les emporter jusqu'à sa chambre où elle passa le reste de la journée. Elle ne refit irruption que le lendemain à l'heure du petit-déjeuner, avant de disparaître à nouveau afin de profiter de ses derniers instants de liberté. A son retour, elle fut contrainte de laisser ses deux accompagnateurs s'occuper de la mise en place de sa robe, cyante aux bordures et motifs dorés, exagérément longue et pensée pour attirer le regard. Comme à son habitude, elle râla à maintes reprises sans se priver de commenter le travail de ses sous-fifres, allant jusqu'à faire pleurer la plus jeune des deux. Quand ce fut terminé, elle se contempla rapidement avant de réajuster sa coupe et de sélectionner les bijoux les plus adaptés. Enfin, elle sortit de l'établissement et grimpa à nouveau dans la calèche, acceptant cette fois-ci l'aide qu'on lui proposa - la robe était bien trop encombrante pour se permettre de tenter seule l'escalade.

Direction la réception !




Malgré son dégoût pour ce genre de festivités et les gens qui s'y trouvent, elle ne peut que reconnaître que le lieu est agréable et la vue depuis le balcon superbe. Voilà plus d'une dizaine de minutes qu'elle profite du paysage, s'étant échappée de la pièce principale où la majeure partie des convives sont agglutinés, alternant entre anecdotes inutiles et propos inintéressants - à son goût, en tout cas. Récolte d'information ? Il lui semble qu'il n'y a rien à récolter ici qui puisse avoir un quelconque intérêt pour son frère. Aussi ne juge-t-elle pas grave de ne pas faire acte de présence plus longtemps à l'intérieur, préférant profiter de l'air frais et de la quasi-tranquillité qu'elle a su trouver ici plutôt que du brouhaha et de la chaleur infernale qui l'attend là bas, si elle se décide à rentrer...


Ses yeux se balancent de gauche à droite pour vérifier que personne ne l'a entendue, mais la plupart des autres convives présents autours d'elle sont si concentrés dans leurs échanges qu'ils ne lui prêtent pas la moindre attention. Seul un des invités attire son intérêt et pour cause : il n'est pas accompagné et semble également profiter du paysage. Il est visiblement plus âgé qu'elle et affublé d'une tenue militaire de parade qui semble encore plus contraignante que sa propre robe. Si elle savait ce que le mot compatir signifie, elle l'utiliserait à cet instant précis...

L'a-t-il entendu ? Il n'est pas éloigné d'elle et les discussions aux alentours ne sont pas si bruyantes ; il n'a cependant pas montré le moindre signe de réaction vis à vis de ses propos. Sans doute parce qu'il ne prête attention à rien, pas même à la serveuse qui vient d'approcher pour lui proposer timidement une coupe de champagne... Cette conclusion donne le temps à Mysora d'observer un peu plus sa cible qu'elle finit par reconnaître.

C'est sans grand étonnement que l'homme finit par se tourner vers elle pour engager la conversation, bien qu'il semblait un instant plus tôt désireux de filer rejoindre ses comparses. S'il n'a pas l'air aussi tanche que les corniauds à l'intérieur, il n'apparaît pas de bonne compagnie aux yeux de Mysora - et qui pourrait se targuer de l'être ? Elle observe une fois de plus son accoutrement, jauge son visage et son sourire et finit par le lui renvoyer, bien que totalement faux pour sa part. Elle espère qu'il la prendra assez vite pour l'une de ces nobles inintéressantes qu'il doit certainement côtoyer à outrance et lui fera l'honneur de couper court à la discussion. Il n'y a aucune raison que cela se passe différemment...

Pour le moment, il lui faut avant tout trouver un mensonge crédible ne donnant, si possible, que peu de possibilité de surenchérir sur une conversation plus longue. Parler de l'intronisation du capitaine, sujet qu'il a du aborder des centaines de fois rien qu'au cours de cette soirée, semble l'issue la plus facile pour se dépêtrer de cette situation désagréable. Le féliciter, simplement ? Pourquoi pas. Cela n'a rien de suspect et avec la chance à ses cotés, il se contentera de la remercier avant de rejoindre ses semblables sans se retourner. "Encore une qui tente de s'attirer mes faveurs" devrait-il alors penser, si elle ose y apporter une touche de naïveté en complément.

Après un instant de réflexion, elle prend enfin la parole d'une voix douce :


Voilà qui devrait suffire ! Tournée vers lui, elle conserve sa distance et place ses mains derrière elle, dans le bas de son dos : cela ajoute à la naïveté qu'elle a disséminé dans sa voix. Espérons que ce ne soit pas le genre qui attire le Capitaine...

Tandis qu'elle conserve sa position en attendant une réponse, un individu vient subitement la percuter et elle manque de perdre l'équilibre. Elle se remet rapidement mais ce n'est pas le cas du serveur qui vient de la heurter : dans la précipitation et voulant s'excuser, il bascule en arrière, lâche son plateau en l'air et - dans le même temps - les trois coupes de champagne qui s'y trouvent. Par réflexe ou, plus certainement, guidée par son pouvoir, la jeune femme se saisit du plateau et récupère sur ce dernier, un à un, tous les verres et la majeure partie de leur contenu sous les yeux ébahis des invités soudainement sortis de leur bulle. Elle met un instant à se rendre compte de la situation, puis lâche simplement le plateau au sol, furieuse.



Elle croise les bras sous sa poitrine. Elle se rend compte qu'elle n'a pas prit la peine, sous le coup de l'énervement, de modifier sa voix et il semble que sa véritable nature ait été révélée aux yeux de tous. Tant pis, cela devrait sans nul avoir l'effet escompté auprès du capitaine et, d'une pierre deux coups, auprès des autres convives.

Galère de vie, pourquoi j'avais accepté que ma conseillère organise une banquet à mon honneur ainsi que l'arrivé récente du capitaine Yuduar. Je crois que c'était mon devoir de Gouverneure d'accueillir les nouveaux venus surtout s'il s'agissait du capitaine. J'avais envoyé des jours auparavant des lettres afin que les meilleurs traiteurs de la région nous préparer leurs meilleurs recettes pour nourrir nos estomacs et j'avais acheté du vin des différentes coopératives viticoles pour nos boissons. La soirée allait être parfaite en plus, ma conseillère avait mis la main sur des musiciens hors pairs qui errait dans les différentes tavernes de la ville. Elle allait leur donner une chance. Je demandais aussi à des serviteurs de ma famille de venir dans mon palais afin de remplir leurs devoirs en servant mes convives et de s'assurer de la propreté.

Le jour tant redouté arrivait enfin et le ciel était clair. Je m'en réjouissais de grand coeur jusqu'à l'annonce fatidique de ma chère conseillère Corina. J'allais devoir porter une robe... NON PAS SES TISSUS GROTESQUES. J'avais couru à travers toutes les pièces de la maison afin de fuir mes serviteurs, amis pour éviter de devoir changer de mes tenues habituelles typiques des marins des îles ainsi que mon tricorne. J'avais pu fuir durant quelques heures avant de me faire attraper et habiller d'une robe bleu nuit. Ma coupe de cheveux avait été ajuster, couper pour être plus présentable devant mes futurs convives. Le coiffeur avait tenté de me faire une coupe fantaisiste ornée de rubans... J'avais refusé. Je voulais les laisser naturelle ou encore attaché comme à mon habitude. C'était la seule demande qui avait pu passer. Heureusement, je devais déjà me tartiner une robe.

Le soir arriva enfin et la salle principale du palais gouvernementale avait été décoré de nombreuses couleurs de la mer, mon crâne de Tanhiwas avait été mise en place au milieu de l'une des tables afin de décorer la table ornée de petits hors d’œuvres. L'odeur des petits plats envahissaient l'air et les invités étaient déjà nombreux à fréquenter l'assemblé, des gardes de famille nobles, tant d'inconnues mais la majorité me saluèrent sous mon titre politique et je leur rendais la pareille... Mes employés domestiques avaient fait un boulot remarquable pour cette réception. Je restais discuter de nombreuses minutes avec certains, d'autre quelques secondes. Néanmois, je ne trouvais pas encore notre bon capitaine, les gardes n'étaient pas assez décoré pour être l'un d'eux.

Finalement, je me rendis à l'étage de la salle afin de découvrir la suite des invités. Je découvris l'un de mes jeunes employés déprimer avec une autre de ses collègues à cause de son service raté. Je me dirigeais vers eux afin de comprendre la situation :

"- Bonsoir vous deux, qu'est ce qui se passe ?
- Ronforth a renversé son plateau sur l'une des invités.
"- Ce n'est pas grave ça aurai pu être pire, va prendre une pause. Elle se trouvait où cette demoiselle ?
- Sur le balcon.
"- Au moins, tu ne l'as pas asperger d'autres choses...
- Madame, arrêter l'humour vaseux. Vous n'êtes pas avec des marins.

Je les remerciais du conseil d'un signe de tête tout en leur faisant un grand sourire pour prendre la direction des balcons tout en faisant apparaître des Shalupins autour de moi à l'aide de mon pouvoir. Je découvris plusieurs personnes ainsi que mon invité d'honneur : le nouveau capitaine. Au moins, il était venu et il n'était pas forcément moche malgré sa barbe et son style plus sauvage. Il devait venir de milieu populaire ou surpassait les règles en étant capitaine pour pouvoir garder sa barbe. Cela changeait de la plupart des nobles, rasé au plus près. Je les saluais avec le plus beau des sourires.

"- Bien le bonsoir. Vous devez être Monsieur Al Rajita. Et vous notre malheureuse. Je vous prie de bien vouloir excuser mon jeune serveur, il n'a pas beaucoup d'expérience. J'espère au moins que vous passez une bonne soirée.

Alors que mes illusions volaient autour de moi, je les fis aller à des occupations plus animales. Cependant le moindre contact avec un autre être vivant les faisaient disparaître. Je leur souriais calmement pour reprendre calmement :

"- J'en oubliais la politesse, je suis Sorna Morgiane, nouvelle gouverneure depuis peu de ce noble endroit. Enchanté de vous rencontrer.

Les convives paraissent bien plus choqués par la maladresse du serveur que par les propos de Mysora à son encontre, et ce malgré la perte de contrôle évidente qu’elle vient de laisser transparaître. « Étonnant » pense-t-elle dans un premier temps, avant de se rappeler la haute opinion qu’ont la plupart des nobles à propos d’eux-mêmes et la faible estime qu’ils portent à ceux qu’ils considèrent inférieurs. Elle se dégouterait presque de passer pour une pauvre victime aux yeux de tels énergumènes !

Le Capitaine, ne semblant pas partager leur avis, choisit cet instant pour la dépasser et propose son aide au garçon, accompagnant le geste d’un rire bruyant qui met fin aux murmures alentours. La bienveillance de la célébrité du jour capte l’attention du public puis, une fois le domestique libéré, à nouveau sur la rouquine et le « mécontentement » dont elle a fait part précédemment. Voilà qui devrait nourrir les commérages pendant quelques minutes. Elle soupire ; elle n’a pas pour habitude d’attirer l’attention – pas en dehors de chez elle en tout cas…

Elle ne remarque qu’alors le sourire du Capitaine qui lui est adressé. Devrait-elle profiter de ce moment de franchise pour lui dire à quel point il lui semble ridicule ? Ce ne serait pas totalement mentir, car même si elle reconnaît un charme certain au trentenaire – ou quarantenaire, elle ne saurait dire- son accoutrement et la haine que porte Mysora pour l’autorité jouent fortement en sa défaveur. Après réflexion, mieux vaut ne pas attirer l’attention plus encore. Elle se contente de sourire en retour et décroise les bras.


Elle refuse d’un geste de la main un verre apporté par un autre domestique tandis qu’un second vient débarrasser les débris et le plateau tombé au sol. Relevé, celui-ci formule de nouvelles excuses et Mysora y répond par un nouveau sourire. « Casse-toi vite que je puisse en faire de même. » veille-t-elle à penser dans sa tête, cette fois-ci.  Profiterait-elle de cette occasion pour s’enfuir ? Voilà un moment qui semble opportun pour couper court à cette pitrerie et décamper…

C’est sans compter l’intervention de la gouverneure elle-même, visiblement déjà au courant des faits. Elle se présente sobrement, n’oubliant toutefois pas de préciser son titre, et donne d’énièmes excuses à Mysora - qui commence à y voir une sorte de comique de répétition. Ne pouvant plus échapper aux présentations, la noble imite sa semblable.



Elle évite de croiser le regard du Capitaine qui doit très certainement lui avoir collé l’étiquette « folle lunatique » sur la figure après ces différents changements de comportement. Peu importe, elle ne le reverra probablement plus après cette soirée. Le grand port ne fait pas partit de son domaine de surveillance…

La soirée semblait agiter de chaque côté et j'avais pu rejoindre l'un des invités les plus importants sur les balcons : le capitaine Al Rajika. Il était bien sûr en tenue de cérémonie, mais j'en étais sure qu'il préférait être habillé normalement et peut-être se fondre dans la foule... Bien sur, j'étais du même avis et malgré le fait que je sois habillé comme une "noble" normale de la capitale. Je ne ressortais pas du décor par ma sobriété. J'en avais déjà surpris plus d'un dans cette soirée.

Néanmoins, je ne m'attendais pas à le trouver en compagnie de la victime causer par la maladresse d'un de mes serviteurs. La dame portait le nom de Veriano Mysora et ce nom de famille m'était pas inconnu. Si on se fiait au dires des marchands de la capitale. Elle semblait s'être calmer des erreurs de débutants et me demanda d'aller présenter ses excuses pour son tempérament. Je le ferai plus tard car ce garçon allait devoir apprendre seul de ses erreurs un peu.

Je gardais également mon sourire en serrant poliment la main du soldat. Il était beau parleur et essayait de me brosser dans le sens du poil en me remerciant de cette soirée, j’espérais qu'il avait une part de vérité dans ses paroles car j'en avais mis les moyens... Le sujet répartit directement sur mon serviteur et le soldat me demandait de ne pas être trop sévère avec lui. Il fallait arrêter, je n'étais pas dangereuse pour les fautifs comparés à d'autres personnes. Je pris enfin la peine de répondre à mes deux invités en commençant par dame Veriano :

"- Vos excuses seront présentés s'il les désire bien sur. Mais être remis à sa place peut parfois faire avancer. Je me tournais vers l'homme : "- Sa punition est assez élevé, je pense. Un échec humiliant en public est suffisant.

Je restais toute de fois souriante en m'accoudant sur le rebord et en regardant en direction de l'océan. Il me manquait un verre dans la main, bien dommage pour admirer la ville de nuit ainsi que ses quais... Puis je me retournais tout en voyant certains invités dérangés par mes illusions que je fis disparaître dans une brume verdâtre qui réintégraient mon corps. Dommage je pensais que ses petits shalupins allaient attirer des bonnes faveurs. Je soupirai une seconde avant de reprendre la parole :

"- Pardonnez-moi pour cette <>. J'aurai bien préféré en avoir des vrais.

Je repris un léger sourire et je m'adressais directement au duo, principalement au capitaine.

"- De vous à moi, capitaine. Je suis sure que vous préfériez être en compagnie de vos hommes, loin des protocoles et autour d'une bonne compagnie sans être soumis à des codes. Peut-être que vous aussi, dame Veriano. Vous préférez peut-être porter d'autres vêtements ? Je regardais rapidement ma robe : "- Je crois que c'est mon cas, vous ne verrez quasiment jamais en robe en dehors de ses soirées, je serai encore plus banale malgré mon titre. Je préférerai également être sur un navire... Les classes sociales ne sont pas forcément respecter, car dans cette soirée aucun gens du peuple s'y trouve hormis les serviteurs.

Je refermais l'idée tout en voyant un chat sur le toit voisin, je commençais à faire des légers signes afin d'attirer son attention sans aucun succès. Dommage. Maintenant j'entendais de voir les réactions du capitaine concernant mon monologue précédent. Ça devait être rare d'entendre une personne de la noblesse parler des pauvres.

La gouverneure semble plutôt perspicace. Elle arrive, en peu de temps, à deviner que Mysora n’a aucune envie d’être en ces lieux et encore moins de porter son accoutrement actuel. Ou peut être a-t-elle simplement eu écho, avant son intrusion, des propos prononcés par la noble un peu plus tôt ? C’est une possibilité. Pour être honnête, Miss Veriano n’en a que faire ; ce qu’elle souhaite en cet instant, c’est trouver une opportunité de s’enfuir…

Morgiane, continuant à parler, affirme ne pas aimer elle-même porter ce genre de tenue de cérémonie et préférer un style plus « banal ». Plus proche du peuple, semble-t-elle vouloir dire par ces mots.
Voilà qui est original.

Voyant que le regard de la dame est surtout porté vers le Capitaine de la Garde, Mysora juge qu’il s’agit du moment opportun pour tenter de s’échapper. Attrapant les pans de sa robe, elle exécute une petite révérence à destination de Morgiane puis réitère le geste pour l’homme à ses cotés.

« Veuillez m’excuser. Même si participer à une conversation entre la gouverneure et un célèbre capitaine m’enthousiasme, je crains que soit venue l’heure pour moi de partir. » Leur dit-elle, sourire sur les lèvres. « Peut être aurons nous l’occasion de nous croiser à nouveau. »

Après leur avoir adressé un petit geste de la tête tout en reculant, elle se retourne et s’éclipse à l’intérieur de la bâtisse. Esquivant les potentiels invités qui pourraient tenter de l’aborder, elle se dirige immédiatement en direction de l’entrée pour y rejoindre sa calèche. L’un de ses domestiques, l’attendant bien plus tard, est surprit de la voir arriver et l’aide à grimper dans le véhicule.

« Il s’est passé quelque chose ? » Lui demande-t-il, inquiet.

« Oui. »

« Quoi donc ? »

« On est confidents, maintenant ? Jusqu’à preuve du contraire, tu es mon domestique et moi celle que tu sers. » Lui répond-elle, irritée. « On retourne à l’hôtel. »

Le jeune homme, peu surprit par ses propos, donne l’ordre au cocher de faire route et se replace sur la banquette. Il baisse ensuite la tête et évite de croiser le regard de la rouquine. Le trajet risque d’être long… Très long.