Orion Migiwa

Nom du pouvoir : Feles
Catégorie : Changements Physiques passif


Feles est un pouvoir de type passif, qui octroie à son propriétaire les capacités incroyables que sont celles des chats ! Ridicule, me direz-vous, mais ce petit félin a permis à notre fier aventurier de se doter de nombreux atouts forts utiles dans la vie courante, et dans sa folle vie de combats. En voici la liste :
- Musculature : A l'instar du corps d'un chat, la musculature de Migiwa est plus développée que la moyenne. Certes, cela ne lui permet pas de briser des briques à mains nues ou de soulever plusieurs tonnes, mais disons qu'il a naturellement la condition physique pour pouvoir exécuter le large panel des mouvements d'un chat et les muscles qui vont avec (escalade, saut ect ...) pour obtenir une souplesse hors-norme.
- Agilité Extrême : La principale caractéristique du chat est son agilité, sa faculté à faire des bonds prodigieux, sa souplesse, et les figures acrobatiques qui en découlent.
- Cascadeur : Un chat retombe toujours sur ses pattes, sans se faire de bobos. Il en va de même pour Migiwa, dans la mesure du possible.
- Griffes et Crocs : Selon son bon vouloir, Migiwa peut rétracter ou non ses griffes de quelques centimètres. Ces dernières sont très tranchantes et peuvent faire de sérieux dégâts. Sa dentition quant à elle, est celle d'un chat à part entière : hérissée de crocs pointus et menaçants.
- Grimpeur : Migiwa ne ressent nullement le vertige, et peut grimper le long de parois verticales en y plantant ses griffes.
- Bougeotte : Le corps de Migiwa est incroyablement souple et flexible, ce qui lui permet de se tordre à la manière d'un gymnaste aguerri.
- Queue : La queue de Migiwa lui permet de s'équilibrer naturellement.
- Sens développés : Migiwa est doté d'une vue qui lui donne un sérieux avantage dans l'obscurité la plus totale. Quant à ses oreilles, elles sont capables de prévenir les sons très aigus, que l'oreille humaine ne perçoit pas. Ce qui peut être utile pour prévenir du danger. Son odorat est également très développé. Pas au point de pouvoir suivre une piste à la manière d'un chien, mais il lui est possible de reconnaître l'odeur d'une personne qu'il a cotoyé.
- Pas de velours : Migiwa est est capable de se mouvoir comme un chat, et de faire le moins de bruit possible quand il se déplace de manière furtive.
- Ronronnement : Quand Migiwa se sent en sécurité et dans une situation confortable, il se met à ronronner. Ce qui n'est pas très discret.

Lorsque l’on a déjà vu passer Migiwa, on vous dira dans la plupart des cas : «  Ah oui, le bonhomme ne kimono rouge, avec des oreilles de chat, une queue, et qui se balade pieds-nus ! ». Brève description, mais l’essence physique du Chasseur de Trophées est bien là.
Mais bien entendu, il ne faut pas se limiter à cela, et il est nécessaire d’être précis sur ces choses-là. Il est vrai que Migiwa est vêtu du même kimono rouge, depuis le début de ses aventures, après la mort de son maître. D’ailleurs, ce vêtement lui appartenait. Accroché à la ceinture de cet accoutrement traditionnel et martial, se tient un katana plutôt modeste, ni trop long, ni trop court, ni trop voyant. Cette arme demeure discrète dans l’étrange panoplie de notre aventurier. On peut aussi deviner autour du cou de Migiwa, un collier perlé, orné de crocs. Etrange relique, dirons-nous.
Migiwa paraît encore jeune, mais vigoureux. Et ses yeux orangés témoignent de ses expériences passées douloureuses. L’homme a combattu bien des choses, et vécu bien des drames. Sa chevelure argentée et longue, enveloppe deux oreilles de chat, toutes les deux blanches, et qui font sensation pour les nouveaux interlocuteurs de notre voyageur intrépide. Derrière lui, nous pouvons apercevoir une queue serpenter, et se mouvoir comme un anguille énergique. Cette queue blanche, similaire en tout point à celle d’un félin, fait office de troisième bras. Ce qui est formidable. Enfin, Migiwa ne prend jamais la peine de se chausser. Toujours pieds-nus, c’est cette ultime marque de fabrique qui ne manquera pas d’amuser ceux qui croisent sa route.

Le caractère de Migiwa est bien trempé, et beaucoup de ceux qui l’ont fréquenté le qualifient de « bête humaine ». Car sur de nombreux aspects, Migiwa fonctionne à l’instinct. S’agit-il de son tempérament naturel ? Ou est-ce lié à ses pouvoirs de chat ? Nul n’a la réponse, et nul ne l’aura.
Tout d’abord c’est une certaine témérité qui transpire de ce voyageur. Toujours à la recherche d’aventures, de résoudre des mystères, de combattre, ou de trouver des artefacts perdus, c’est l’appel de l’inconnu qui stimule Migiwa. Cet engouement pour les péripéties, se marie fortement avec son impatience, et son côté bagarreur. Rien ne vaut un combat à la loyale, pour évaluer ses compétences. C’est ce qu’il nomme lui-même  « l’appel du sang ». Soudainement, il peut être d’une brutale envie d’en découdre, en témoignent ses pupilles, qui se mettent à se dilater de manière étonnante. L’excitation d’un combat et l’odeur de l’hémoglobine provoquent une excitation exacerbée.
Beaucoup de ses ennemis ont trouvé que notre aventurier était un personnage sadique, voire cruel avec ceux qui ont tenté de l’attaquer, ou de lui résister. Comme un chat « s’amusant » avec une souris morte, Migiwa est tout à fait capable d’avoir ce genre de comportement animal avec un être humain blessé. Le faire souffrir jusqu’à la mort juste pour son plaisir personnel.
Migiwa peut parfois être hautain avec ses interlocuteurs. Ce Chasseur de Trophées se sent lui-même au-dessus du lot, de la masse populaire, et n’hésite pas à le clamer haut et fort. Il fait tout selon ses envies, et dira franchement à une femme, par exemple, dont la compagnie l’ennuie au bout de quelques heures, de sortir de sa vue rapidement, sous peine d’être passée au fil de l’épée. C’est à croire que la vie n’a presque pas de valeur pour lui.
Néanmoins, son envie de voyage, sa curiosité l’emportera toujours. Découvrir des gens, des contrées, est le carburant de Migiwa. Et son caractère difficile et imprévisible est compensé par une loyauté sans bornes pour ceux qui l’on mérité. Car l’amitié et la fidélité de Migiwa se mérite, selon lui.

L’appel de l’aventure ne s’est pas fait sentir pour Migiwa. Depuis l’âge de raison, il avait su que son bienfaiteur depuis toujours, n’était pas son père, ou un quelconque membre de sa famille. Cet homme répondait au nom de Tokugata. C’était un colosse, portant un chapeau pointu, que l’on nomme sugegasa, et enveloppé dans un kimono rouge. Il avait la plupart du temps le visage dissimulé par un tissu bleu azur, pour masquer les terribles cicatrices qui lézardaient sa face vieillie par le temps.
Jamais Migiwa n’avait appelé cet individu « papa », et jamais Tokugata n’avait appelé Migiwa son « fils ». De cette situation, le garçon s’en moquait bien. Il était protégé, nourri, et aimé de ce bien singulier personnage, qui emportait toujours avec lui une épée à deux mains, gigantesque, qu’il utilisait principalement pour chasser monstres et autres abominations de ce monde. Migiwa s’amusait bien ,et il suivait cette vie d’itinérance et d’aventures, malgré lui, mais avec un bonheur non dissimulé. Car partout où il allait, l’enfant était moqué et décrié par ceux de son âge. Ses oreilles et sa queue faisaient de lui un paria, un mal-aimé. Tokugata rassurait alors son protégé, et le rassurait : la véritable beauté se trouvait dans l’esprit et le coeur, non dans le corps. Au fur et à mesure de son périple, vers ses huit ans, Migiwa remarqua que le monde regrogeait d’êtres dotés de pouvoirs fantastiques. Il en vit certains manier le feu, la foudre, se transformer en créatures mythiques, ou d’autres qui appelaient à eux des forces cosmiques ou fantômatiques. Impatient, le garçon alla jusqu’à Tokugata, qui sirotait un thé, à l’ombre d’un immense olivier, et lui demanda :
– Toku ! Toku ! Quand est-ce que j’aurais mon pouvoir un jour ?
– Ar Ar ! Mais voyons mon petit, tu l’as déjà !
Cette réponse vexa profondément les espérances du garçon, qui partit chouiner dans un coin. Remarquant sa détresse, son géant de père de substitution le rejoignit, et il lui fit comprendre que chaque pouvoir était unique, avec ses forces et ses faiblesses. Tokugata promit à Migiwa de l’aider à maîtriser son pouvoir, qui de premier abord n’était pas si impressionnant que cela. Le pacte scellé entre les deux vagabonds les rapprocha encore plus.
Et peu à peu, Migiwa tentait d’en savoir un peu plus sur ses origines exactes. La réponse était souvent la même : « je t’ai trouvé sur une route, abandonné, et laissé pour compte, alors je t’ai adopté. En quelque sorte ». Mais Migiwa refusait de croire à cette version. En tout cas, il maîtrisait peu à peu son corps, qui se révéla avoir les mêmes facultés que celles des chats. Il développa son agilité, sa souplesse, son habileté, la maîtrise de ses sens, et l’usage de ses griffes, qu’il coupla avec les techniques martiales de son maître. Un style unique et incomparable, qu’il appela le « Neko Kenpô », le « Style du Poing du Chat ». Migiwa ne serait pas aussi impressionnant qu’un manipulateur de glace, de végétaux, ou de feu, mais il serait un guerrier exceptionnel, rompu au maniement du katana, des arts martiaux, le tout renforcé par ses dons de félin.
Observateur, suppléant, acolyte, et enfin partenaire, il aidait désormais Tokugata à toutes ses besognes. Il comprit qu’il était un aventurier, et que pour lui, toutes sortes de contrats était bon à faire. Jusqu’à ce qu’à sa majorité, lui-même devint officiellement un Aventurier. Contrairement à son maître, qui n’était qu’un simple chasseur de monstres, Migiwa, lui, tuait les plus prisés par les collectionneurs, afin de s’emparer de potentiels trophées à revendre à un prix défiant toute concurrence. Bien entendu, il acceptait toutes sortes de quêtes, mais la chasse de trophées était devenue sa spécialité. Tokugata était extrêmement fier des fruits de cet apprentissage qui avaient pris vingt années.
Une nuit, à la capitale, Migiwa rentra d’une dure journée de labeur. Il allait enfin retrouver Tokugata dans une auberge, non loin de la guilde. Et une fois entré dans la chambre, il découvrit son père adoptif, gisant dans une marre de sang, et sans vie. A ses côtés, se trouvait une forme sombre. Un homme visiblement, recouvert des pieds à la tête d’un tissu noir, armé de couteaux, de dagues et autres poignards sur tout son corps, et une étrange cagoule dotée d’énormes lorgnons dorés, qui faisaient irrémédiablement penser à la face d’un hibou. Cet assassin, visiblement, tenait une lame courte et fine, maculée de sang. Il remarqua Migiwa, et ricana. Pris d’une furie sans nom, l’Aventurier se rua sur l’auteur du meurtre, le katana levé. Lorsque le Katana plongea dans le corps de l’inconnu, ce dernier disparut dans un écran de fumée. Ni l’ouïe fine, ni le flair de l’homme-chat n’avaient réussi à déceler la présence du véritable individu, qui s’était caché derrière lui. Son pouvoir était probablement une sorte de clonage de soi. En tout cas, ni une ni deux, le jeune homme se retrouva à terre. désarmé et sonné. Ses derniers souvenirs de cette odieuse soirée fut ceux de ce assassin en costume de hibou, sortant par la fenêtre, et disparaissant dans la nuit.

De nos jours encore, cette nuit hante Migiwa, même après cinq ans passés sans son maître. Mais comme un prédateur, il ne s’était pas encombré de trop gros remords. C’était derrière lui, et il fallait avancer. Mais si par malheur, il recroisait la route de cet oiseau de malheur, il serait prêt. Emmitouflé dans le même kimono rouge qui avait été celui de Tokugata, les secrets de cette sordide mise à mort persistait. Peut-être un jour lèverait-il le fin mot de cette histoire …