Une journée de travail comme les autres, des épées, des dagues, des flèches à forger, et même des pavois entièrement fait de métal. Je n'ai pas vu le temps passé. Mon apprenti qui analysait chacun de mes faits et gestes demeuraient sans cesse dans mes pattes. Je sais qu'il essaie de se rendre utile mais au lieu de le voir me regarder faire bêtement, je voudrais qu'il fasse preuve d'initiative. Il pourrait commencer à façonner les dagues, je n'aurais qu'à rattraper par la suite les imperfections que je décélérai. Mais non, il faut qu'il soit dans mes pattes, et qu'il compte fleurette à toutes les demoiselles qui passe. Arthur est un bon garçon, serviable à souhait, qui adore passer du temps ici plutôt qu'à la maison où ses relations avec son père sont plutôt tendus. Il ne parle que très peu de sa mère, je suppose que c'est pour une bonne raison donc je n'ai pas chercher à aller plus loin. Malgré son manque d'initiative et de concentration, il aimait bien travailler le fer. Peut être que comme moi, il préfère frapper le métal plutôt que de s'en prendre à la source véritable de son mal être ? Allez savoir ...

Bref, une journée bien remplit, j'avais fini à temps mes commandes et il ne me restait plus qu'à les livrer pour demain. Je congédiais Arthur, il en avait assez fait pour aujourd'hui et je pense que j'ai besoin de repos. Je me suis tellement plongé dans mes œuvres que j'en ai oublié de me reposer. J'ai les avant bras congestionnés à force d'avoir frappé le fer toute la sainte journée. J'entrepose les caisses dans mon atelier et je ferme la boutique en ayant pris soin d'avoir rangé chaque chose à sa place. Je suis quelqu'un de minutieux dans mon travail mais aussi en matière de rangement. J'attends que chaque chose soit à sa place pour éviter une perte de temps inutile. Le temps c'est de l'argent ne dit on pas ? Après avoir refait l'inventaire une dernière fois de ma commande de demain, je me décide à aller me reposer. Il est encore tôt mais je pense qu'une bonne nuit de sommeil ne serait pas du luxe.  Après tout, la majorité du travail est fait, et je pourrais charger Arthur de réaliser les livraisons demain. Je suis ci-tôt allongé que je pars dans le plus profond des sommeils que j'ai eu jusqu'à maintenant.

Cependant, quelque chose me réveille dans la nuit. Mes poignets se retrouvent à fusionner avec du métal et cette sensation d'un corps étranger entrant en symbiose avec moi. J'ouvre les yeux et aperçoit mes mains liés ensemble comme si des menottes de chair était apparu pendant la nuit. Non, pas des menottes, au vue des extrémités en cuir, je devine des cordes de piano. Des cordes de piano ? Seuls les assassins utilisent ce genre d'outil, et généralement, ce n'est pas autour des poignets que cela se passe. Je suis dans l'incrédulité la plus totale tout en cherchant mon assaillant dans la pièce seulement éclairée par le ciel étoilée. Je remarque une silhouette le long de l'encadrure de la fenêtre. L'effet dégagé est plutôt là, le côté ombre menaçante est plutôt bien réalisée. Un assassin chez moi, mais je ne suis pas encore mort. C'est probablement qu'elle a des choses à me demander. Serait ce le code de mon coffre fort ?  Ou bien est ce seulement une façon de m'intimider. Je ne suis pas un brave parmi les braves, mais j'essaie de camoufler la peur qui m'habite au maximum.  

J'écoute attentivement les dires de la demoiselle. Je me redresse dans mon lit et pose mes pieds au sol, je reste cependant assis. Je ne suis pas assez bête pour m'attaquer à quelqu'un dans ma position actuelle. J'essaie de déceler son visage correctement, si je dois mourir autant voir le visage de celui qui va m'assassiner. Mais je n'y arrive pas, le contre-jour m'empêche de voir clairement son visage. Elle me connait, donc déjà c'est pas un hasard si c'est moi qui suit attaché et cuisiné. Elle dit vouloir me poser des questions, et que des "mauvaises personnes" l'ont envoyé. Puis sa dernière phrase m'interpelle, elle ne me tuera pas ? Je ne comprends vraiment pas son mode opératoire. J'ajoute d'une voix calme, mais laissant transparaître un léger soupçon de peur à peine perceptible.

"Je ne sais pas ce que vous me voulez, mais si vous êtes ici pour me tuer sur demande de ma famille, alors faites ça vite s'il vous plait. J'en ai marre de vivre en regardant constamment par dessus mon épaule. Je suis fatigué de cette situation..."

J'essaie de me reprendre, mon regard se porte sur elle. J'essaie de l'analyser au maximum, la forge m'a appris à m'attarder sur les détails. J'essaie de voir si c'est bien eux qui l'ont envoyé, mais je ne perçois pas de signe par sa méta-communication qui donne raison à ma théorie. Et si ce n'était pas eux ? Qui d'autres auraient pu m'en vouloir assez pour m'envoyer un assassin ? Je soupire un grand coup. Je ne dois pas laisser mes émotions m'envahir. C'est énervant de se sentir à ce point sans défense. Je me revois dans ce trou creuser pour accueillir à la base ma dépouille et ses lances qui auraient du me transpercer.  Me revoilà de nouveau pris au piège, sauf que cette fois, l'assassin sait que je suis en vie et connait visiblement mon pouvoir, sinon elle n'aurait pas utilisé des cordes de piano en métal pour m'attacher les mains. Tout en essayant de rester le plus impassible possible, je me reprend. Si ce n'est pas ma famille qui l'envoie, il faut que je sache ce qu'elle veut.

"Excusez moi je m'égare, dites moi vos questions, j'y répondrais ... c'est pas comme si j'avais le choix de toute façon..."

Je tentais de reprendre une posture digne, après tout si c'était mes dernières heures autant les vivre dignement. La tête baissée et résignée, j'attendais que la demoiselle daigne commencer à me poser des questions. Même trouver une arme ne me serait d'aucune utilité, avec les mains attachés de la sorte je n'aurais aucune chance contre l'assassin. Je ne suis déjà pas un fin bretteur en temps normal, alors autant dire qu'à l'heure actuelle, je n'ai aucune chance contre ma geôlière. Que Lucy me vienne en aide ...

J'écoutais attentivement chacun de ses mots, chacun résonnaient dans ma tête. L'adrénaline était une matière très capricieuse, le réveil en sursaut, la sensation de mort imminente et puis les mots rassurants de l'assassin, j'analysais chacun des mots prononçaient. Ses questions m'ouvrèrent les yeux sur le véritable commanditaire de l'assassin : un concurrent. Qui d'autres peut s'intéresser à mes secrets de fabrication si ce n'est un artisan forgeron ? Je sais que la plupart d'entre eux me voient d'un mauvais œil car je suis plutôt efficace dans mon milieu. Mais de là à envoyer quelqu'un me faire passer un message ? C'est quand même au dessus de mes pensées. La déesse veut peut être me mettre à l'épreuve ? Ou alors me montrer la marche à suivre en punissant les forgerons un peu trop borderline.  J'analysais chaque question et sa dernière question m'arracha un rire nerveux. J'aurais voulu que c'était un rire d'affrontement, un rire pour me moquer d'elle, mais non j'étais bien trop terrifié. C'est plutôt le genre de rire nerveux quand un garde nous arrête et se rend compte après que ce n'est pas la bonne personne. Ma peur s'atténue peu à peu ceci dit, et ma main droite passe  négligemment près de mes yeux pour tenter de me réveiller un peu.  Je soupire et fini par dire.

"Pour ce qui est de l'aide extérieure, j'imagine que vous avez déjà croisé Arthur qui travaille ici, donc ce n'est pas la réponse que vous attendez. Il n'y a personne d'autres que nous deux. Est ce que j'ai une méthode particulière pour faire de l'artisanat, évidemment ça s'appelle savoir forger correctement et ça s'acquiert en travaillant le fer avec passion.  Le matériel que j'ai que votre commanditaire n'a pas ? De l'huile de coude et une passion pour mon métier. Quant à mon petit secret et mon mentor, ils ne font qu'un. C'est la déesse Lucy elle même qui a décidé que je sois forgeron. Je ne peux décemment pas me permettre de vendre de la camelote comme mes confrères. Je vous l'écrirais bien, mais il y a un léger soucis technique ..."

Je montre mes mains liés à cause des cordes de piano. Impossible pour moi d'écrire quelque chose de lisible avec les mains attachés de la sorte. Surtout que l'écriture n'a jamais été mon fort. J'ai déjà eu suffisamment de fois Arthur qui m'a reproché mon écriture de médecin.  Je soupire légèrement, je suis dans une position délicate et appart apporter satisfaction à l'assassin en faisant ce qu'elle me demande, j'allais passé un sale quart d'heure. J'avais répondu franchement, toutes mes activités sont licites, je n'ai personne d'autres qu'Arthur qui m'aide à la forge. De toute façon, à quoi bon chercher un forgeron digne de ce nom dans le coin, ils réalisent leurs œuvres comme s'il s'agissait d'une corvée sans même prendre la peine d'apporter le soucis du détail à leurs fabrications. Je me masse doucement la mâchoire en soupirant. Je sais bien que cela ne lui suffira pas comme explication donc j'essaie de combler le vide.

"Seulement, je me doute que votre client veuille entendre ce genre de chose. Je sais pas ce que je peux vous racontez pour que ça paraisse plus réaliste à leurs yeux. Vous n'avez qu'à dire que je fais travailler un lutin en arrière boutique ou que j'ai comme pouvoir de fabriquer des épées à la chaîne. Mon histoire doit vous paraître bancale, mais vraiment, j'aime pas la douleur du tout. Comme je sens que je risque d'en prendre plein le visage pour rien vu que je vous ai dis la vérité, pouvez vous me dire ce que je dois dire pour évitez cette partie vraiment désagréable ?"

Je dis la vérité sans aucun doute possible, l'idée même de me faire rouer de coup pour avoir dit la vérité m'insupporte au plus haut point. Que l'on fasse parler les malfrats qui mentent, pillent et volent, je ne dis pas, mais là je suis quand même un citoyen modèle.  Je dois reconnaître que j'aurai bien aimé un petit coup de main de Marie Madeleine de Payet pour le coup, nul doute qu'elle aurait mis mon agresseur en déroute. Mais non, je suis seul aujourd'hui avec une personne qui n'hésiterait pas à faire du mal volontairement pour arriver à ses fins. J'avais déjà eu à faire avec ces brutes par le passé, et je ne voulais pas recéder à la panique. Je m'en étais sortie une fois, et puis après tout, la déesse est de mon côté non. Tout en attendant patiemment sa réponse, j'ajoutais.

"Je suppose que ça ne sert à rien de vous proposez des cristaux pour éviter que je finisse dans un sale état ... ?"

L'assassin s'était montrée du genre persuasive. Le carnet de note d'Arthur me fit me pincer la lèvre. Qu'on s'en prenne à moi pour je ne sais quel raison, je pense que je peux le gérer. Par contre que l'on s'en prenne à mon apprenti, je ne pouvais pas le supporter. De toute façon, si je m'étais engagé à payer l'assassin, je ne faillirais pas à ma parole. Elle me demandait 300 cristaux, c'était une certaine somme, mais rien d'impossible pour moi. A dire vrai, je voulais vraiment m'assurer que ce n'était pas une entourloupe et que rien n'arrivera à mon apprenti. Après elle a dit qu'elle était uniquement payée pour les informations, elle n'aurait pas eu d'intérêt à tuer Arthur, sauf s'il avait découvert la mascarade. Mais non, Arthur a simplement dû baisser sa garde devant une demoiselle. Il a du se sentir bien idiot de voir qu'il s'est fait faire les poches facilement. Mais les femmes sont sa faiblesse, et il n'est pas rare qu'il se fasse avoir à chaque fois de la même manière. Je suis tout de même mal placé pour lui faire la moindre réflexion, étant moi même dans une situation des plus tendues bien qu'en train de se résoudre. Je la vois en train de partir après être passée dans tous les stades possibles. Je me  lève en tendant la main comme pour la retenir, mais je n'ose pas la toucher de peur de me prendre un coup de dague entre les côtes.


"Attendez, j'ai un autre marché à vous proposez ..."

Depuis le temps que j'appréhendais le moment où ma famille enverrait quelqu'un pour me tuer, j'étais décidé maintenant à passer à l'offensive. Bon, je n'allais pas commanditer un meurtre non plus, mais j'avais besoin de réponse.Et il se trouve que j'avais une personne de peu de conscience en face de moi. En fait, j'aurai pu le proposer à n'importe quel aventurier ce boulot. Mais la vérité, c'est que je ne m'étais pas encore décidé de la conduite à tenir. Et il se trouve que si j'avais besoin de neutraliser le membre de ma famille qui me poursuivait, j'aurai au moins la possibilité de vivre ma vie tranquille voir même de revenir à ma vie précédente qui sait ? Mais pour le moment, je devais convaincre l'assassin de m'aider dans ma quête. Je tirais de dessous mon lit une malle et tenter de l'ouvrir de façon assez maladroite. C'est souvent le cas quand on a les mains liés par des cordes de piano. Je m'approche et bataille un peu pour l'ouvrir avant d'en sortir un petit sac que je fais glisser au pied de l'assassin.

"Il doit y avoir 150 cristaux, c'est tout ce que j'ai sur moi mais je vous payerez demain le temps de récupérer les cristaux manquant. J'espère bien sûr que notre arrangement fait que vous ne ferez aucun mal à mon apprenti. Il n'y est pour rien dans cette histoire ... Mais venons en au fait, vous m'avez l'air pressé et je ne tiens pas à vous retardez davantage ..."

Je marquais une pause et me laisser tomber lourdement sur le lit. Il allait falloir que je lui livre la plupart des éléments dont je disposais sans pour autant trop en dire. Mais si je lui en disais trop, elle pourrait se faire payer par ma famille pour finir le travail. J'allais devoir lui dire presque toute la vérité en omettant certains détails pour garantir ma sécurité.  Je joignis mes mains devant ma bouche, cherchant soigneusement mes mots afin de ne pas dire quelque chose que je pourrais regretter par la suite. Après m'être éclairci la gorge je commençais donc l'explication à la demoiselle.

"Au grand port, il y a une famille, les Arkhinams. Leur fils est mort dans des circonstances obscures et on dit qu'un membre de la famille aurait commandité le meurtre. Je voudrais que vous alliez sur place et que vous découvriez qui a commandité cet assassinat honteux.  Il n'y a pas de méthode imposé, faites comme bon vous semble, mais je veux savoir qui est le vaurien qui a commandité cela. Si vous le découvrez, je m'engage à vous payez le double de ce que vous m'avez demandé actuellement. Bien sûr, je compte sur cette somme pour vous demandez un contrat d'exclusivité. Je ne souhaiterais pas que le contrat soit rachetez et que l'on atteinte à ma vie. Je vous en prie, c'est très important à mes yeux ..."

Voilà à quoi j'en étais réduis ? A supplier la coupe-jarret qui en avait après ma vie quelques minutes avant pour avoir des renseignements sur mon agresseur ?  Je me dégoûte à me rabaisser à cela. Que Lucy me pardonne ... mais j'ai besoin de savoir. Cette demoiselle est une professionnelle de l'infiltration et elle n'hésitera pas à torturer le personnel de ma famille pour avoir des réponses. A moins qu'elle n'aille chercher directement les informations à la source ? Cela ne me pose aucun soucis... A vrai dire, tant que le travail est fait, la méthode m'importe peu. Je me tiens aussi droit que possible assis sur mon lit à attendre la réponse de l'assassin. J'ai besoin d'avoir des réponses, et peut être est ce là le seul moyen que j'ai d'avoir enfin une réponse à mes question ?

L'assassin jouait avec moi dans sa façon de faire. Son approche gracile et son pas léger ne faisait aucun doute sur sa véritable nature. Bien qu'elle se présentait à moi comme une assassin, j'imaginais plutôt une voleuse plus qu'une coupe-jarret. En réalité, un coupe-jarret et un assassin aiment tuer plus que l'argent. La demoiselle semblait être davantage une opportuniste, une personne qui avait davantage d'appétence pour se mettre des cristaux dans les poches plutôt que de réaliser un travail correct et fignoler. En réalité, j'étais gagnant dans l'histoire. Vu qu'elle sera payé au retour, je pense qu'elle sera beaucoup plus efficace que si je lui avais donné l'intégralité du paiement en avance. L'avidité, une chose que Lucy n'apprécie pas de base et moi non plus. De toute façon je n'ai pas besoin qu'elle soit comblée, j'ai juste besoin qu'elle soit suffisamment intéressée par mon offre pour revenir me délivrer les informations attendus. J'écoutais les suppliques de la demoiselle. Le sourire carnassier de la demoiselle faisait que la mission devait pouvoir l'intéresser au plus haut point.  Il est vrai que si ma famille a les moyens d'envoyer d'autres personnes me faire la peau, ils doivent être sacrément riche tout de même. 

Vint ensuite la remarque concernant ma famille et celle que je recherche. Elle est perspicace et je pense qu'elle n'a pas surligner le problème par hasard. C'était une sorte de message, me dire qu'elle avait bien compris la situation actuelle et qu'elle se fichait bien du pourquoi du comment tant que sa bourse demeurait rempli et qu'elle ne s'attirait pas trop d'ennui. Comme tout prédateur, elle ne voyait que sa proie et le reste importe peu au final. Bien, je n'ai pas besoin qu'elle se questionne sur ma vie, j'ai juste besoin qu'elle m'apporte des réponses. Et je sais que je peux compter sur la "discrétion" de la demoiselle. En espérant qu'elle fasse beaucoup moins de fioriture et de théâtre devant ma famille et leurs proches. En réalité je ne risquais pas grand chose. Soit elle revenait et j'aurais mon information, soit elle se faisait capturer ou tuer et au final je n'aurais pas besoin de la payer. Mais ai-je vraiment à y gagner à la voir mourir ? Non, je pense au contraire que son désintérêt pour autre chose que l'argent peut m'être un atout des plus intéressants. Pour compléter sa question je pris un instant pour réfléchir avant d'ajouter d'un ton simple.

"Les arkhinams sont une famille de noble plutôt aisé, donc il y a de bonne chance que leurs maisons soient parmis les plus grandes de la ville. D'après les recherches que j'ai faites, ils possèdent des mines à côté du grand port et des forages marins. Je crois bien qu'ils ont un monopole ou du moins une majorité des forages. Cela peut être un point de départ pour remonter la piste. L'accident s'est déroulé il y a 5 ans, dans la forêt non loin du temple de Lucy. Des témoins parlent de deux coupe-jarrets qui auraient été payé pour faire cette sale besogne."

Je crois que c'est à peu près tout ce que je savais de cette embuscade et de ma famille. En découvrant cette information j'avais compris pourquoi j'avais cet attrait pour le fer et pour la métallurgie en général. J'espère que la demoiselle pourra tirer ça au clair. Voilà qu'elle me parle maintenant d'ajouter un supplément pour conserver l'exclusivité de ce contrat. Elle était gonflée de demander cela après le bonus qu'elle allait se faire en faisant cette mission. Mais je comprenais vite qu'elle ne parlait pas cristaux pour une fois. Ah ça y est ? Elle se rappelle que je suis forgeron à la base et pas banquier ? Bien. Si au moins ma particularité peut me permettre d'obtenir l'exclusivité de la voleuse, je pense que cela me convient parfaitement. Et puis je me dis, bien que ça ne m'enchante pas, qu'elle doit avoir un réseau ou quelque chose comme cela. Ainsi si l'ouvrage est de bonne qualité, il sera possible que cela incite certains d'entre eux à venir me demander de forger leurs armes. Après tout Lucy m'a gratifié du don de forge, c'est bien pour créer les meilleurs armes qui soient. Je ne suis pas responsable après de ce qui sera fait avec ces dernières ... Je  désignais donc tous les outils de ma forge avant d'ajouter d'un air serein.

"Je vois ce que vous voulez dire. Votre lame sera plus affûtée que les griffes d'un fenrir si vous le désirez. Aujourd'hui je ne pourrais rien forger pour des raisons pratique .." Désignant ses mains liés "Mais à partir de demain, si vous avez besoin d'une arme ou juste d'aiguiser, améliorer ou écouler des armes volés, je suis votre homme. Bien entendu, cela sera au prix de l'exclusivité. Et comme je pense que si vous assurez sur cette mission, il y a de forte chance que je vous recontacte pour d'autres. Ainsi, ma forge sera à votre disposition tant que vous m'assurez l'exclusivité pour cette mission. Egalement, vous pouvez vous assurez que votre lame ne faillira pas tant qu'elle sera entretenue par mes soins."

J'étais peut être pas le meilleur négociant qui soit, mais en terme de forge je savais que j'avais très peu de concurrent sérieux dans la capitale. Mon travail était impeccable et j'avais toujours d'excellent retour par mes clients. En plus de cela, elle avait été mandaté par un de mes clients pour découvrir le secret de mes fabrications. C'est bien la preuve que mon travail en lui même est remarquable et remarqué. Je n'aimais pas devoir aiguiser une lame qui allait potentiellement servir à tuer un innocent, mais j'avais besoin du Lotus Noir. Une personne qui, si la personne était une menace pour moi, pourrait la neutraliser. Certes, j'avais Marie Madeleine à mes côtés pour protéger mes convois, mais ce n'est pas une meurtrière. Elle ne tuerait jamais personne sans raison, alors que mon interlocutrice par contre ... Tiens d'ailleurs je venais de voir pour la première fois grâce à l'éclat de la lune une partie de son village. Un visage d'ange pour un cœur de diablesse, le genre de personne à qui on donne le bon dieu sans confession mais qui attend juste qu'on leur tourne le dos pour y planter un poignard aiguisé. Cette fille est dangereuse et c'est ce qui en fait son utilité à ce moment précis. Je crois que Lucy ne nous a pas réuni par hasard aujourd'hui.