Elia Noren

Nom du pouvoir : Mutation écailleuse
Catégorie : Pouvoir de transformation


Elia possède la capacité de se transformer en lézard, d'environ 10cm, marron tacheté, de l'espèce Podarcis muralis (lézard des murailles). Très utile en cas de fuite soudaine et inattendue ! Rapide et agile, il devient alors quasiment impossible de lui courir après. Elle ne possède cependant aucun poison ni aucune arme défensive. Ses petites griffes sont en effet quasiment inoffensives, mais essayer d'attraper son corps agile est extrêmement difficile !

La transformation est relativement instantanée, une poignée de seconde de concentration suffit, elle demande cependant une grosse dose d'énergie et ne peut pas être répétée trop de fois dans la journée. Elia peut faire durer la transformation plusieurs heures, mais préfère généralement se limiter à une trentaine de minutes maximum pour ne pas s'épuiser.

Si elle a d'abord trouvé ce pouvoir assez inutile, regrettant de ne pas pouvoir se rendre invisible ou manipuler un élément, elle y trouve finalement bien son compte, s'en servant notamment pour espionner des potentiels cible, ou prendre la fuite en cas de problème.  

Physique

Jeune fille en pleine croissance, Elia est entre l'enfance et l'âge adulte. Plutôt petite, elle promet de ne jamais avoir une carrure de géant, et de rester plutôt fluette. Ce qui attire l'attention chez elle en premier lieu, c'est bien entendu sa chevelure rousse, toujours courte et toujours en bataille, auréolé de cet épi fièrement dressé qui ne disparaît jamais. On remarque ensuite ses grands yeux verts, si grands qu'ils semblent dévorer son visage, l'engloutir tout entier, débordant de vivacité. C'est pour finir son petit sourire mordant, évoquant les babines d'un renard, dévoilant toute sa malice lorsqu'elle esquisse une moue mauvaise.

Avec son physique, la fillette ne paraît guère impressionnante, et ce n'est évidemment pas à la lutte qu'elle se fait remarquer. Elle sait cependant manier les couteaux et les dagues avec une certaine habileté, et c'est sa rapidité qui est son point fort, allant de pair avec son pouvoir évidemment. Agile, elle sait échapper à ceux qui lui veulent du mal, et n'est pas du genre à se laisser faire. Pugnace, malgré sa petite carrure, elle n'hésite pas à mordre, griffer, pincer, pour se sortir de situation compliquée.

Mental

Maligne, sans doute le premier mot que les frères d'Elia utiliseraient pour la décrire. Si son manque d'éducation et sa vie difficile dans les rues ne lui ont pas donnés la délicatesse et la subtilité d'une dame de la cour, elle sait néanmoins se servir de ses méninges, surtout pour arriver à ses fins. Très bonne comédienne, elle sait sans difficulté amadouer les esprits les plus méfiants, en offrant de grands yeux larmoyant et une moue fragile et égarée. Elle a conscience qu'elle a devra trouver une nouvelle astuce lorsque son corps lui offrira la carrure d'une adulte, mais pour l'heure elle peut encore profiter d'une silhouette enfantine.

La vie n'a pas été tendre avec la demoiselle, et bien qu'elle ne soit pas du genre à s’apitoyer sur son sort, elle pense souvent à ses frères qu'elle a perdu, à l'existence qu'elle aurait préféré avoir. Elle garde une certaine rancœur envers la noblesse, qui les regarde de haut, sans aucune considération, pour qui leur vie ne vaut pas plus qu'un sac de farine au marcher, qui n'a aucune idée des drames qui se jouent dans les rues, au quotidien. La garde la glace également, étant eux aussi responsable de ses malheurs. Elle tâche de les éviter au possible, sachant bien ce que ces types feraient d'une petite voleuse des rues comme elle.

C'est finalement avec Luth, le seul de ses frères avec qui elle est encore en lien, qu'Elia montre une nature plus douce de sa personne. Ils ne font plus équipe aujourd'hui, mais elle va régulièrement le voir pour lui raconter ses histoires, et entendre un peu de chaleur dans la voix. Avec lui, elle se montre souriante, joviale, pleine d'humour, ce qu'elle ne s'autorise avec personne.

Elia vit le jour dans la capitale, loin du palais et des riches habitations des marchands et bourgeois aisés. Dans les quartiers mal famé, aux ruelles sombres, entre un vieux revendeurs de faux bijoux en or et une taverne aux relents d'alcool trop forts. Sa mère, serveuse dans ladite taverne, l'éleva avec bien des peines, avec ses quatre autres enfants. Son père était très certainement un membre de la garde, un grand type aux cheveux roux que beaucoup avait vu fricoter avec la serveuse de la taverne dans laquelle il passait beaucoup trop de temps. Quelques années après la naissance d'Elia, on raconta que le bougre était mort en trébuchant sur une dalle mal entretenue de la rue voisine, et qu'il s'était ouvert le crâne. La mère d'Elia ne sembla pas s'émouvoir de cette histoire.

Très rapidement, Elia, ainsi que ses frères, Tomy, Barn, Luth et Mando, comprirent que s'attarder sur ce genre de détail n'était guère utile à leur survie, et il ne fallait pas trop compter sur leur mère, qui estimait avoir fait sa part en les mettant au monde. Ils mirent donc vite au point de nombreuses stratégies pour obtenir ce qu'ils désiraient : du pain, des friandises, quelques pièces. Ils prirent vite goût à leurs petites manigances, et devinrent même plutôt habile. Ils se rendaient dans les quartiers fortunés, dénichaient un noble désireux d'impressionner la belle qu'il courtisait, et jouaient les miséreux. Elia s'avéra très douée pour attirer la pitié des jolies dames. Elle prenait son air le plus fatiguée, mettait de la terre sur ses joues et imbibait ses yeux de larmes. Elle évoquait son père, parti trop tôt au combat, ce noble guerrier, qui les avait laissé sans le sous avec sa pauvre mère... Et cela fonctionnait plutôt bien.

En atteignant l'adolescence, elle du esquiver un autre problème : les nobles qui cherchaient à la mettre dans leur lit, avec leur goûts immondes pour les filles trop jeune. Pour cela, elle n'hésitait plus à utiliser son fabuleux don, qui lui permettait de s'esquiver des mains libidineuses de quelques hommes malotrus. Et, malgré tout, elle pouvait compter sur l'aide de ses frères. Notamment Tomy, l'aîné de la fratrie, le plus brave et mais guère le plus malin. Elia avait la certitude que tant qu'il serait là, il ne pourrait rien leur arriver. Sans doute avait-elle raison, mais le sort décida de lui retirer ce cher frère, et d'une façon bien cruelle, alors qu'elle avait 12 ans.

" La journée avait commencé comme mille autres : les cinq voyous cherchaient une bourse bien remplie à chaparder. Et ils avaient vite trouver leur cible : un homme d'une cinquantaine d'année, au ventre bien rond, et dont les habits indiquaient qu'il ne couchait pas dehors. Le plan était simple : Barn et Luth allaient simuler une bagarre et intégrer le noble dans la lutte. Tomy allait alors intervenir pour séparer les larrons, et pendant qu'il serait occupé, Elia le soulagerait de sa bourse qui pendait à sa ceinture. Mando resterait perché sur un toit, en hauteur, et veillerait que la garde ne rapplique pas. D'une simplicité enfantine, ils l'avaient déjà fait des centaines de fois. Pourtant cette fois, rien ne se passa comme prévue.

Barn et Luth parvinrent sans mal à accomplir leur part, et le bonhomme aux joues charnues se laissa très vite prendre au jeu. Pourtant, lorsque Tomy s'approcha pour jouer son rôle, Elia jeta un coup d'oeil vers la cachette de son plus petit frère, guettant un quelconque signal, mais ne le vit nulle part. Elle fronça les sourcil, Mando était doué en escalade, où était-il donc passé ? Elle haussa les épaules, et se glissa à son tour dans la mêlée pour se saisir de la bourse. Mais alors qu'elle se faufilait avec l'habilité d'une anguille, une main puisse se referma sur elle. Un type en armure se tenait là, accompagné de trois de ses compères. La garde ! Tomy avait une lame dressée devant lui, les mains en l'air, inventant une excuse pour chercher à s'esquiver. Le riche noble, réalisant ce qu'il se passait, bouscula un des gardes en hurlant au vol, et dans son geste, propulsé la pointe de l'épée dans la gorge du jeune homme.

Elia ouvrit la bouche pour hurler, mais aucun son n'en sortit. Elle resta figée, glacée d'horreur, devant le corps de son frère qui venait de s'effondrer au sol. La garde, gênée par l'incendie, s’éclipsa sans un bruit, tout comme le noble qui ne voulait pas être avoir ce sang sur les mains. Luth et Barn voulurent se jeter à la poursuite, mais Elia les en empêcha, consciente de l'impossibilité de la situation. Alors qu'ils traînaient le corps de Tomy jusqu'à leur quartier, ils tombèrent sur le boucher du coin, qu'il connaissait bien. Ce dernier était couvert de sueur, les yeux vacillant. Il s'arrêta devant la fratrie, la lèvre tremblante, une charge dans les bras. Mando. Il était tombé en grimpant sur le toit. Une tuile mal fixée. Comme il y en avait des centaines. Le choc l'avait tué. Il n'avait donc pas pu guetter. Pas pu voir la garde, qui surveillait la scène de loin. "

Tout changea à partir de ce jour. L'aîné et le cadet étaient partis, définitivement, la fratrie était brisée. Barn s'éloigna à son tour, en entrant au service du boucher. Luth se mit à travailler à la taverne, comme leur mère, en tant que commis. Elia décida de continuer à faire ce pourquoi elle était finalement assez douée : voler. Elle connaissait les méthodes, elle n'était pas idiote, et elle avait comprit plusieurs choses : ne compter sur personne. Ne s'attacher à personne. Rester furtif, une ombre, ne prendre aucun risque... Etre un vrai petit lézard !