Je me baladais dans le grand port, un jour de permission, vêtu de mes habits habituels. Chemisier ouvert au niveau du dos et du ventre, révélant un peu trop de chair au grand malheur des dames. Il ne fallait pas oublier non plus mon magnifique pantalon qui s’agençait avec tout le reste. Mon maquillage était assez simple aujourd’hui. J’avais préféré opter pour un trait de crayon noir très simple, mais j’avais mis l’accent sur mes lèvres, leur donnant une touche de noir et d’un seul trait bleu au centre de la lèvre inférieure. J’avais recouvert mes épaules de ma petite cape attachée par la tête de corbeau qui se trouvait à l’avant. Je dois dire que les regards se tournaient vers moi, mais vous savez quoi? Je m’en fichais complètement. Mon but était de me trouver quelques repères visuels histoire de ne pas me perdre lors d’une patrouille et puis ça me permettait de faire du repérage sur ce qui pouvait être intéressant.

J’avais les deux mains dans les poches, je n’avais pas amené mon chakram avec moi, mais je gardais tout de même une pochette sur moi que je n’avais qu’à ouvrir pour laisser sortir cinq petites dagues. Bref, j’avais toujours de quoi me défendre et j’espérais seulement ne pas avoir à courir après un quelconque voleur et retomber nez à nez avec cet abruti d’officier supérieur. Oui, abrutie, parce qu’il ne cesse de m’appeler Sunny, alors je vais faire comme lui et lui trouver des surnoms, même s’il n’est pas là. De plus, Lucy semble me punir, parce qu’en plus de m’être pris la tête avec ce dernier, quel horreur de constaté que je me trouvais dans la même chambre que ce dernier?! J’étais la seule femme de cette chambre. Le troisième luron était un dénommé Calixte… Bref, je dois vous dire que ce matin lorsque j’ai retiré mon pyjama pour me vêtir de mes vêtements de tous les jours, j’ai bien fait gaffe à être seule dans la chambre! Je poussai un grand soupir juste en y pensant, puis je poursuivis ma route et sans y faire attention, je ne remarquai pas la personne qui s’avançait vers moi. Ce dernier ne semblait pas plus me voir et nous nous accrochons l’un dans l’autre. Malheureusement pour moi, ce dernier dégustait une glace au chocolat qui s’écrasa sur ma poitrine. Je poussai un hoquet, non que cela me dérangeait, mais bien parce que c’était vraiment froid et que la glace passait par les trous pour atteindre ma peau. Je fis un petit bond vers l’arrière.

« Pardon, j’vous avais pas vu…
- Non, je m’excuse! C’est ma faute, en plus vous êtes toute sale par ma faute. »

Je le vois sortir un petit chiffon de sa poche et il s’approche en commençant à essuyer. Sur le coup, je me demande vraiment s’il réalise ce qu’il est en train de faire, mais je toussote en le regardant un sourcil froncé. Mon air semblait lui demandé « VRAIMENT?! » Puis quand il réalise, il se confond dans une myriade d’excuses et me donne le chiffon. Il s’éloigne alors aussitôt en courant. Bon, déjà me trouver un simple chemisier pour remplacer le mien…  

Le matin se leva avec moi en ce jour, je tourne la tête sur le côté pour voir par la fenêtre que le soleil sort doucement de sa torpeur et dès lors, j'en fais de même. Je retire le pantalon simple et ample qui me sert de pyjama pour me rendre dans la salle de bain. Après une toilette rapide, je me vêtis de quelques habits plutôt simples en réalité : un pantalon d'une couleur bleue roi qui ne manquera pas d'attirer les regards, une veste de la même couleur dont je ferme les boutons sur mon torse musculeux et finalement une longue cape rouge qui s'attache devant mon torse à l'aide de deux bijoux en or... Une petite tenue criant de simplicité donc, inutile de faire plus que cela étalage de ma richesse aujourd'hui! Cela étant fait, je me saisis d'une canne de couleur noir qui ne m'aidera pas à marcher certes, mais qui me permettra tout simplement d'ajouter plus encore à mon élégance déjà bien apparente! Après tout, la classe se retrouve dans les détails! Cela étant, je prends mon départ, sortant de ma luxueuse demeure pour me diriger vers la ville et ses frivolités matinales! Il est bon parfois de se mêler à la populace n'est-il pas?

Mes pas me mènent naturellement dans la direction du marché qui se tient proche du port la matinée, je dois avouer que je pourrais sans nul doute y faire quelques achats plus ou moins utiles : du poisson frais pour un repas ce soir, éventuellement quelques fruits et pourquoi pas des objets de tous les jours pouvant m'aider dans ma carrière d'aventurier? Je dois avouer que rien d'autre ne me vient à l'esprit cependant, la vie est souvent faite d'imprévus n'est-il pas? Ainsi alors que je marche tranquillement d'une démarche des plus assurée, voilà que je croise cette jeune fille à l'allure on ne peut plus étrange! Une tenue faisant plus penser à de vieux chiffons qu'à un habillage digne d'une demoiselle, un maquillage tout au mieux douteux bien que léger, et surtout qu'est-ce que cette trace étrange qui couvre sa poitrine? Cela ne va pas du tout! La pauvre petite doit sans aucun doute être sans le sous alors, je vais faire ma bonne action du jour! N'écoutant que ma bonté d'âme, et peut-être aussi mon intérêt personnel, je me dois d'agir! Après tout, la jeune fille a des arguments pour elle, je suis certain qu'une fois bien vêtu, propre et maquillée correctement ses charmes seront indéniables! Alors, je m'arrête à son niveau, mettant ma canne devant elle horizontalement pour l'empêcher de faire un pas de plus!

"Non non non, cela ne va pas du tout jeune fille! Qu'est-ce que ces fripes ridicules? Une belle demoiselle doit se mettre en valeur! Mais n'ait crainte, moi, le seul, l'unique Aimé De Saint-Onge, vais m'occuper de toi! Allez viens belle itinérante!"

Je l'attrape par la main sans réellement lui laisser le moindre choix, bien que sans violence, ma poigne est forte et il semble que je ne sois pas prêt à lui donner l'occasion de me fausser compagnie! Je l'entraîne jusqu'à un étale du marché vendant des habits. Rien de bien extravagant certes, mais suffisant pour pouvoir donner à la demoiselle un look un peu plus présentable! Je jette une bourse remplie de cristaux sur l'étale du marchand et le regarde avec un grand sourire alors que ma voix, volontairement un peu haut perchée comme un noble insupportable, se fait entendre.

"Bien le bonjour mon brave, je désire un endroit discret et accès à toutes vos fripes! Mon amie ici présente nécessite une nouvelle tenue! Bien-évidemment, les cristaux ne seront pas un problème!" Me tournant vers la jeune fille en question je souris largement. "Nous allons faire de vous un véritable modèle ma belle amie! Et je ne saurai prendre un refus comme une réponse! Choisissez donc les vêtements qui vous vont envie pour commencer!"

Je frottais frénétiquement le chiffon que l’homme m’avait laissé sur la tache de chocolat. Malheureusement pour moi, cela n’avait eu pour effet que de l’étendre et de permettre à mon vêtement de l’imbiber. Je poussai un soupir et je serrai le chiffon dans ma poche. Bon, déjà qu’on me regardait comme si je n’étais pas normale, alors me balader avec cette grosse tache le faisait moins. J’avais donc dans l’intention de retourner à la caserne pour me changer, mais je fus stopper net dans mon élan par une canne qui me barra la route. Aussitôt, je me retourne vers le propriétaire de cette dernière pour voir le pauvre type qui cherchait les emmerdes et diantre! Sur quelle plaie suis-je tombée?! Ce dernier croit que je suis une itinérante et parle de mes vêtements comme s’il s’agissait de simple guenille. Je pousse un soupir, je veux protester, mais il attrape aussitôt ma main dans la sienne et je sens que sa poigne est forte, mais qu’il ne désire pas me faire du mal. J’essaie tout de même de m’en déloger, mais celui-ci semble sûr de ce qu’il fait.

« On ne vous a jamais dit que de ne pas attendre l’accord de votre interlocuteur était un acte punissable?  Vous savez ce qu’est un rapt, monsieur? »

Oui, j’ai oublié son nom ridicule. C’était quoi déjà? Aimé…de machin chose truc? Bref, je vais continuer de l’appeler monsieur, après tout il semble bien plus âgé que moi. Juste à son ton, je sais qu’il ne fait pas partie de la classe moyenne, mais bien des nobles… et pire encore, c’est à cause de gens comme lui qu’on passe tous pour des prétentieux. Enfin, il m’entraîne contre mon gré dans des étalages de vendeur de vêtements et je regarde le pauvre commerçant d’un air désolé. Enfin, je regarde tout de même les vêtements qu’il y a à vendre et il n’y a pas grand-chose de mon style. Enfin, je repaie une veste sombre, un chandail rayé. Un pantalon en cuir noir et tout ça sans le moindre trou.  Je tourne la tête vers mon supposé bienfaiteur.

« Si je me fringue autrement tu vas me ficher la paix? »

Je prends alors les vêtements qui m’intéressaient et pendant ce temps le marchand semble improviser une cabine d’essayage et quand elle est prête, j’entre dans cette dernière d’un pas très lent. Je commence par retirer mon pantalon puis j’enfile le nouveau, ensuite je retire ma cape et ce qui me servait de débardeur puis j’enfile le chandail rayé noir et blanc à manche longue puis je mets la veste tout aussi noire par-dessus que je laisse ouverte et je plis les manches pour laisser voir celle du dessous.

« D’ailleurs, juste pour votre gouverne, monsieur, je ne suis pas une itinérante. Loin de là, mais bon j’ai oublié mon attitude à la maison, donc c’est difficile de deviner que je suis garde et noble… » Je glisse la tête entre les draps fermés et j’observe ce dernier pour voir sa réaction. Puis je finis par sortir, en faisant une petite tour sur moi-même en levant les bras.
« Voilà, ça vous va? Je peux partir maintenant? »

La jeune fille semble vouloir se débattre mais pas plus que cela en réalité, elle se met tout de même à me suivre et je me fais le plaisir de la guider jusqu'à un étale de vêtements, bon elle parle d'accord et de rapt ou ce genre d'idiotie mais je lui ris doucement au nez... Franchement, je ne fais rien d'autre que faire preuve de bonté envers une pauvre demoiselle sans le sous! D'ailleurs en parlant de pauvre... Le pauvre vendeur de fripes sur lequel j'ai jeté mon dévolu ne semble pas véritablement à son aise, je lui donne pourtant une magnifique bourse bien remplie et le voilà qui semble se demander ce qu'on lui veut! Pourtant, mes directives ne sont point difficiles à suivre, qu'est-ce que ce bougre d'âne peut bien attendre? Enfin bon, il décide tout de même à s'activer, préparant tant bien que mal une sorte de cabine d'essayage improvisée pour que la demoiselle puisse se changer et, quand je dis se changer, c'est un bien grand mot! Il faut croire que la jeune femme se complaît dans la médiocrité, que dis-je? La précarité même de sa situation! Juste à voir les habits qu'elle choisie, je sais que cela n'ira pas, aucun goût, aucun style, aucune classe et ne parlons surtout pas d'élégance! Elle me pose une question qui se fait écho de sa condition... Pauvre enfant, une demoiselle qui doit sans doute dormir dans la rue et qui n'a apprit de la civilisation qu'un langage roturier, j'en viendrai à la plaindre...

"Nous verrons bien, commences donc déjà par te vêtir correctement!"

Et ainsi, elle se rend dans la cabine improvisée et comment dire... Certes c'est mieux, en même temps il aurait été difficile de faire pire cependant, la demoiselle a choisi des habits forts ordinaires et cela est bien dommage... Je suppose qu'elle n'a pas l'habitude d'essayer des vêtements qui ne sont pas sales et troués? Elle ne doit pas s'imaginer avec de belles tenues... Cela étant, elle me fait une affirmation et je l'observe un petit instant... De la noblesse et de la garde? Je me dis qu'elle doit être tombée sur la tête cependant, je m'avance vers elle sans la moindre hésitation et j'attrape son menton entre mon pouce et son index, l'observant après avoir relevé sa tête. "Pas de trace de saleté apparente, on dirait que tu te laves effectivement..." Avec mon pouce, j'abaisse ensuite sa lèvre inférieure pour regarder ses dents. "Pas de pourriture, une dentition en bon état... Diantre tu dirais vrai? Mais enfin! Cela ne va pas du tout!" Je me détourne d'elle et cherche sur l'étale jusqu'à trouver ce que je désire. J'attrape une nouvelle fois la demoiselle et je l’entraîne sans aucune hésitation avec moi dans la cabine.

Là, sans véritablement faire preuve de la moindre pudeur, j'enlève ma cape ainsi que ma chemise découvrant mon torse nu devant ses yeux, j'enfile un t-shirt absolument ridicule et je regarde la demoiselle. "Je suis navré de cette méprise très chère mais t'es-tu vu? Une jeune femme se doit d'être présentable! Une garde de notre belle cité qui se promène ainsi c'est déjà déplorable mais en plus une demoiselle issue de la noblesse? Tu es une belle jeune fille mais tu ne trouvera jamais de mari avec de telles fripes! C'est exactement comme moi, qui pourrait s'intéresser à quelqu'un portant un haut aussi ridicule? Crois-moi bien que j'ai honte de porter un tel habillage mais il fallait que je te montre, vois-tu ce que nos vêtements renvoient comme image? Bien alors... Essaie donc cela!" Et je lui donne une robe que j'ai pris sur l'étale. Certes ce n'est point de la haute couture, il s'agit cependant d'une belle petite robe rouge qui, selon mon oeil expert, devrait s'arrêter juste en dessous de ses genoux. "Pressons pressons! Nous allons transformer cette chenille en papillon! Oh... Pardon, je te laisse te changer bien-entendu!"

Et je quitte la cabine improvisée en restant devant cette dernière les bras croisés.

Bon, il semblerait que ce dernier n’avait pas dans l’intention de me laisser tranquille même après mon premier essai. Après tout, sa moue ne laissait rien qui vaille à mon choix de vêtement, mais je ne dis rien. Ce n’est pas lui qui porte les vêtements et déjà que je me prête à son petit jeu, alors que je pourrais me retourner et le mettre au garde à vue pour m’avoir forcé à faire quelque chose contre mon gré. Je me change rapidement, puis quand je ressors, ce dernier, comme de fait, ne semble pas du tout satisfait et il ne le cache absolument pas. Puis, ma remarque sur mon titre et métier ne semble pas du tout le convaincre puisqu’il s’approche sans aucune gêne et manipule ma tête comme si j’étais une simple poupée de chiffon.

« Oh ça va?! Je ne suis pas une esclave ou que sais-je d’autres. » Je dégage ma tête d’un geste vif et l’envie de lui mettre mon poing en pleine poire me vient soudainement à l’idée. « Tu me touches encore de cette façon, noble ou pas, je te refais le portrait d’accord?!  Puis ensuite je t’amène à la caserne… » Je fronce les sourcils, mais je suis de nouveau entraînée de force dans la cabine d’essayage et celui-ci entre avec moi. Euh? Il me fait quoi lui?  En plus, il commence à retirer quelques-uns de ses vêtements m’offrant tout de même une vue qui n’était pas désagréable. Pour son âge, il était tout de même bien conservé le vieux, mais je ne bronche pas et ne montre aucun signe de ce que j’avais pensé. Il enfila bien vite un t-shirt et me regarda. Qu’est-ce qu’il essayait de me prouver en faisant cela? Que je devais me vêtir selon mon statut social? Je lui avais dit que j’étais noble, juste parce que cela m’avait emmerdée qu’il me traite d’itinérante devant tous ses gens, mais en vrai je n’en avais rien à cirer. Il essaie de me faire la morale, de me signaler que je ne trouverai jamais personne avec ce genre de vêtement sur le dos et me demande mon avis sur le vêtement qu’il porte. Je hausse les épaules. « Ça va, tu ne peux pas être plus moche que tu l’es déjà… » Quoi? Vous croyiez que j’allais être gentille avec ce dernier.

Enfin, il me lance une robe rouge, couleur assez criarde que je n’ai pas pour habitude de porter et me presse pour que je me change. Sauf que je le regarde en penchant légèrement la tête tout en lui pointa la sortie. S’il croit que je vais me changer devant lui. Il se met profondément le doigt dans l’œil. Enfin, il finit par s’excuser et sortir, mais je suis capable de percevoir son ombre au travers du drap qui me faisait office de rideau. Je tourne un moment sur moi-même, cherchant un moyen de m’échapper sans trop me faire remarqué, sauf que si je décide de partir maintenant et qu’il ne paye pas les vêtements, c’est moi qui me retrouverai dans la merde à ce moment. Enfin, je retire la veste, le pantalon ainsi que le chandail et je glisse la robe au-dessus de ma tête. Cette dernière avait une jupe tombant en A et s’arrêtait juste au-dessus de mes genoux. Alors que le torse était recouvert de motif en dentelle. Les manches arrivaient au coude et étaient couverts de dentelle aussi. Le dos était ouvert et retenu d’un simple bouton à la nuque. Enfin, la robe était tout de même jolie, mais plutôt étrange sur moi. Elle ne monterait pas trop de ma personne, mais tout de même. Ce n’était pas mon style. De plus, je devais rester pieds nus pour ne pas mélanger les styles. Mes bottes montaient jusqu'à mes genoux, alors je sais que ce dernier allait trouver quelque chose à dire sur le sujet.

J’ouvre finalement le rideau devant ce dernier qui m’attendait toujours. « Voilà, content?! Maintenant je peux me rhabiller ou ce n’est pas encore assez pour les goûts de monsieur? D’ailleurs, tu m’expliques en quoi ça te concerne? Qu’est-ce que ça t’apporte? »

Allons donc, voilà que la demoiselle s'insurge alors que je ne fais que l'observer le plus simplement du monde! Qu'est-ce que cette attitude, ces paroles et ces menaces? Je soupire fortement alors qu'elle prétend qu'elle va me refaire le portrait avant de me mener à la caserne et je hausse doucement les épaules, visiblement ses menaces ne m'inquiète pas le moins du monde, je lui ai donné un faux nom et il serait assez simple de fuir si je le désire donc bon, ce n'est pas comme si j'avais des raisons de la craindre cependant, il vaut mieux remettre les pendules à l'heure avant que la jeune fille ne croit que ses menaces peuvent avoir un quelconque effet sur mon contrôle de moi-même. Je sais que je n'ai rien à craindre et de toute manière, un changement d'attitude serait sans nul doute le meilleur moyen d'attirer l'attention sur moi non? "Certes, tu n'es pas une esclave mais dans ce cas, puis-je suggérer de ne pas t'habiller comme tel? Par ailleurs, qu'est-ce que ce langage ordurier? C'est à cause de tes atours et de tes paroles que l'on doit sans cesse te confondre avec une pécore c'est évident!" Quel dommage quand même... La demoiselle, bien que fort jeune, est également fort jolie, peut-être serait-il bon de lui dire : sois belle et tais toi? Je n'apprécie pas forcément cette phrase, je suis loin d'être misogyne mais soyons sérieux, dans le cas de la jeune femme cela ne pourrait sans doute pas lui faire de mal, il est dommage que son langage puisse si facilement faire oublier son plumage!

Enfin bon, malgré ses réticence, je ne suis plus Aslander O'Sullivan - ou dans ce cas si Aimé de Saint-Onge - si je laisse la demoiselle se libérer à sa guise de mon entêtement! Je veux voir la belle au meilleure de sa forme et de sa condition, qui sait... Malgré son jeune âge, elle pourrait sans doute être une compagne de choix pour peu qu'elle se taise! De ce fait, je veux voir ce que cela donne avec une tenue un peu plus digne de son rang! Je choisis donc une robe qui, loin d'être de bonne facture, a le mérite de ne pas être trop répugnante... Surtout en comparaison des habits, si l'on peut appeler cela ainsi, de la jeune femme. Avant de lui donner, cependant je fais démonstration d'une chose : Je me change rapidement enfilant un haut véritablement ridicule pour prouver que même un beau gentilhomme tel que moi serait moins attrayant avec ce genre de parure grotesque et elle me rétorque que je ne peux être plus moche que je le suis déjà? Je soupire fortement avant de déposer mon index sur les lèvres de la jeune fille. "Cette bouche serait bien plus attirante si elle ne s'ouvrait pas sans cesse pour déverser moultes inepties! Changes-toi maintenant!" Et je lui donne la robe avant de sortir de la cabine, je n'ai pas besoin de son regard pour cela, soyons sincère si l'envie me prend de regarder le corps de la demoiselle, je pourrais sans doute trouver l'occasion sans devoir l'épier alors qu'elle se change, je suis bien au-dessus d'un tel stratagème!

Il ne faut qu'un petit temps avant que la jeune femme n'ouvre le rideau la cachant à ma vue. Que dire? Voilà qui est bien mieux! Je m'avance vers elle en faisant fie de son discours, pourquoi voudrait-elle se "rhabiller"? C'est la première fois aujourd'hui qu'elle porte de véritables vêtements! Cela étant, je m'avance vers elle tranquillement, ses cheveux... Je prends la main de la jeune fille et la fait tourner sur elle-même, observant sa tenue sous toutes les coutures et soudain, sans crier gare, je défais ses couettes pour laisser retomber ses longs cheveux en cascade. Je me plante alors devant elle et l'observe reprenant son menton entre mes doigts pour relever son visage. "Et bien voilà... Là je vois une belle jeune femme et non plus une mendiante!" Elle m'a cependant demandé ce que j'avais à y gagner? C'est une noble, un rapprochement me permettrait sans aucun doute de m'enrichir un peu plus même si, pour cela, il faudrait supporter le caractère de la jeune femme, sans voir aussi loin la fougue de la jeunesse a un côté attirant ne le cachons pas cependant, je préfère rester dans le rôle du noble excentrique pour le coup.

"T'es-tu vu? Je viens de faire apparaître une ravissante jeune femme! Ce n'est pas moi mais tous le royaume qui gagne quelque chose lorsqu'une telle beauté se dévoile voyons!"

Mes menaces ne semblent pas l’atteindre ou le déranger, car cela ne l’empêche pas de continuer sur on ton condescendant. Il tente de justifier ses gestes comme s’il s’agissait de quelque chose de normal. Quand bien même que mon langage ne serait pas aussi pincé que le sien, en quoi cela faisait de moi une moins bonne personne que lui? J’avais horreur de ces nobles prétentieux qui se croyaient au-dessus de toutes les lois parce qu’ils avaient la fortune pour graisser quelques pattes. Mais j’espère qu’ici, ce n’est pas le cas. Enfin, les nobles devraient descendre de leur petit nuage et vivre avec les gens de classe moyenne et profité de ce qu’ils ont à offrir plutôt que de leur cracher dessus. C’était bien la seule chose, qui ma mère avait fait de bien pour moi; prendre la décision de m’envoyer à l’école militaire pour tenter de « calmer » mon comportement. M’éloigner d’eux m’avait permis de devenir une bien meilleure personne et je n’avais surtout pas hérité de leur attitude déplaisante. Je n’oublierai jamais les insultes qu’elle avait proférées sur son ami, Ramah. D’ailleurs, je ne lui avais pas encore dit que j’étais revenue dans le sud du pays. Je vais devoir lui dire dans ma prochaine lettre, peut-être qu’on pourra enfin se revoir après tout ce temps!

Bref, je ne dis rien de plus, bien que ce dernier croit bon de me faire une petite démonstration de ce qu’il essayait de me faire comprendre. Il enfile un t-shirt, me demande mon avis et je lui réponds tout aussi simplement, mais m’empêche de compléter ma phrase en plaquant l’un de ses doigts sur mes lèvres. Je louche doucement en fronçant les sourcils  tout en tentant de regarder son doigt. Bref, je dois avoir une drôle d’expression en ce moment, mais suite à la surprise de son geste, je chasse bien vite sa main d’un revers de bras. « Je ne cherche pas à attirer qui que ce soit d’ailleurs! Et si cela te révulse et bien tant mieux, car je ne vais pas m’empêcher de parler. Le soit belle et tais-toi ne fonctionne pas avec moi… » Et cela insinuait donc que cela prendrait bien plus que de simples paroles de sa part pour me faire taire. Enfin, au moins il me remit la robe et quitta la cabine pour me laisser me changer.

Quand j’ouvris le rideau pour me montrer à ce dernier, son expression semblait bien plus satisfaite, mais même s’il l’était, il ne semblait pas en avoir assez. Il m’attrapa par la main et me fit tourner sur moi-même histoire de bien m’observer sous tous les angles. De son propre gré, bien que je n’ai pas de contrôler sur le situation actuellement, il retire les deux pinces qui retenait mes couettes faisant ainsi tomber ma longue chevelure dans mon dos. « Mendiante ou pas, une femme peut être belle. Les vêtements ne sont que plus. » Enfin, je lui avais finalement demandé ce qu’il avait à gagner avec cette histoire et sa réponse ne me satisfaisait pas.

« Faire apparaître une ravissante jeune femme? Tout le royaume qui y gagne. En quoi est-ce que mon apparence dérange le royaume d’Aryon? » Je m’approche de ce dernier en plantant mon index dans son torse.  « Si je veux avoir l’air du vilain petit canard, je fais ce que je veux non?! Et puis je n’y crois pas trop à tes motivations. Un vrai noble ne pense pas aux autres, mais simplement à son petit nombril de prétentieux. Alors, dis-moi tout de suite quelles sont tes véritables motivations, monsieur Aimé machin chose. Tu veux que je te remercie d’une façon spéciale? Tu veux que je te présente à ma famille? Tu cherches des liens commerciaux importants? »

Cette situation commençait à me rendre légèrement impatiente et j’avais de plus en plus envie de lui faire du mal, ce que je ne devais pas. Mais je l’attrape par la main et je le traîne dans la cabine avec moi. Je regarde le marchand qui ne semble plus savoir où se mettre. « Ne vous inquiétez pas ça ne sera pas bien long… » Je ferme le rideau et je me retourne vers ce dernier furibond. Je l’attrape par le collet de son t-shirt qu’il portait toujours et je le penche pour ne pas avoir à me lever ou à parler fort. D’une voix sèche, mais tout en chuchotant, je lui dis cette phrase toute simple. « Dis-moi la vérité… »

Décidément cette jeune fille ne sait pas quand prendre un conseil et quand ne pas le faire, elle écarte ma main de ses lèvres d'un revers de bras en me disant qu'elle ne veut attirer personne et que le sois belle et tais toi ne lui convient pas... Quelle dommage, elle vient de perdre plusieurs points dans mon intérêt. Elle reste certes fortement séduisante mais avec un tel comportement je ne suis pas certain de vouloir la découvrir plus! Déjà c'est une garde alors j'aurais normalement tendance à garder mes distances mais si en plus elle continue à aboyer ainsi, cela devient véritablement difficile à supporter! Enfin, je ne peux rien dire ni faire à cela, ne fais donc rien d'autre que soupirer avant de lui donner la robe et de quitter la petite cabine improvisée sans rien dire de plus. Elle sort finalement de la dite cabine avec la robe que je lui ai choisi et voilà une charmante demoiselle bien que ses cheveux soient encore quelques peu perturbants, non réellement qu'est-ce que c'est que cette coiffure? Je lui enlève donc les pinces lui permettant de garder ses cheveux dans une telle position et je la complimente sincèrement. Elle me rétorque une connerie quelconque précisant que le statut ne fais en aucun cas la beauté et je hausse doucement les épaules. Il est vrai que les vêtements ne sont rien de plus que de l'apparat mais il faut tout de même rester réaliste à un moment, il est évident que l'on fait plus facilement confiance à une personne qui présente bien plutôt qu'à une personne qui semble capable de voler votre bourse pour s'acheter du pain! Il suffit de regarder la jeune fille qui me fait face! Avec ses habits troués je ne l'aurais pas accepté dans ma demeure, elle aurait pu me dépouiller alors qu'ainsi vêtu, pourquoi pas?

Bien entendu, ce raisonnement n'a aucun sens, surtout venant de moi! Je ne suis pas un noble, je ne fais que le jouer... En réalité de naissance je suis un roturier, j'ai finis pirate et même maintenant alors que je pourrais vivre dans les hautes sphères, j'ai choisi la carrière d'aventurier. Pourquoi alors jouer ce petit jeu? Pour être honnête, cela m'amuse! Je ne crois pas que la noblesse soit mieux que quiconque, en fait je pense que les nobles sont sans doute ce que l'on fait de pire alors aujourd'hui, j'impose ma vision pervertie de la noblesse dans un jeu de dupe des plus intéressants! J'avoue me poser la question, jusqu’où puis-je pousser mon petit jeu? Car la vie n'est rien d'autre que cela : un jeu! Encore une fois, elle se vexe, me balançant quelques mots ça et là et je souris doucement, et soudain... Je réalise! Elle me demande alors si je veux qu'elle me remercie, qu'elle me présente ses parents, si je cherche un lien commercial quelconque et me dis que cela pourrait être amusant de le faire croire mais non! Je viens de réaliser que ce n'est pas la première fois que mon regard se pose sur la jeune fille, c'est absolument parfait! Un bon mensonge commence toujours pas une part de vérité. Je désire donc répondre mais cependant, avant que je n'ai le temps, elle m'attrape par le col et m'entraîne dans la cabine, nous isolant tous les deux et je l'observe alors qu'elle me demande la vérité... Et en plus elle murmure? Mais c'est absolument parfait! Être un bon comédien est essentiel lorsqu'on cache son identité alors je dépose ma main sur celle de la jeune fille, prenant un air légèrement paniqué.

"Vous me faites mal... Je vais tout vous dire s'il vous plaît j'attendais juste que l'on soit seuls notre rencontre n'est pas le fruit du hasard!"

Et ainsi je me dégage de sa poigne, j'avance vers le rideau et je l'ouvre mais à peine, jetant un regard paniqué vers l'extérieur avant de revenir vers la demoiselle, chuchotant comme elle l'a fait précédemment. "Mon nom n'est pas Aimé de Saint-Onge mais Aslander O'Sullivan, je suis un noble certes mais également un aventurier, demandez à l'hôtesse de guilde et vous verrez! Je suis navré d'avoir dû user d'un tel subterfuge! Lorsque je vous ai croisé ce matin je savais que vous étiez mon seul espoir!" Je regarde par dessus mon épaule visiblement mal à l'aise. "Je sais que vous êtes garde, je vous ai déjà vu faire des patrouilles! J'ai reçu des menaces de mort dernièrement, d'après certaines rumeurs, des nobles meurent mystérieusement vous devez en avoir entendu parlé non? Je pense que je suis ciblé, que ce sont en réalité des meurtres! Quand je vous ai vu tout à l'heure je me suis dis que c'était la sainte Lucy qui vous mettait sur ma route! Je vous ai amener ici pour deux raisons : Tout d'abord parce que c'est un endroit bondé donc je doute qu'ils essaient quelque chose et surtout... Je vous en prie, acceptez de vous faire passer pour ma fiancée et de vous vêtir comme une noble! Ainsi s'ils attentent à ma vie vous pourrez me venir en aide!" Un nouveau regard vers l'arrière avant de poser mes yeux suppliant sur son visage. "Je ne pouvais vous le dire avant, la dernière fois que je suis entré avec vous dans la cabine je ne pouvais rester plus longtemps! Je vous fais cette demande car je ne les ai pas encore vu mais nul doute qu'ils sont sur mes traces." Et je n'ai pas trop de mal à faire croire cela après tout, mon ancien équipage est réellement à ma recherche...

J’entraîne le noble dans la petite cabine et bien qu’on soit déjà bien à l’étroit je n’hésite pas à tirer ce géant vers moi pour avoir son visage bien en face de moi. Je ne veux plus de mensonge et je ne suis pas comme toutes ces idiotes qui croient le premier homme rempli aux as. Tout homme voulant changer une femme avait toujours de quelconques motifs. Bon, il ne pouvait pas réellement savoir qui j’étais réellement au tout début, puisqu’il m’a arrêtée tout bonnement et que je lui ai annoncé par la suite que je n’étais pas une mendiante. Il ne courrait donc pas après mon nom ni mon héritage. Alors qu’elles étaient ses motifs. Enfin, ce dernier prend un air légèrement panier et dépose sa main contre la mienne en me signalant que je lui fais mal et qu’il allait tout me dire. Je le laisse s’éloigner et je croise mes bras contre ma poitrine en tapant légèrement du pied. Bon, qu’est-ce qu’il va m’inventer celui-là. Déjà me dire que notre rencontre n’avait rien de hasardeux me fait légèrement tilter. « Vous êtes un harceleur en vrai? » Pendant que je lui dis ça, ce dernier semble observer à l’extérieur comme s’il se demandait si nous étions écoutés ou voir suivit.

Il me déballe finalement son sac me donnant son vrai nom, mais était-ce le vrai? Enfin, il me dit être noble, mais aussi aventurier et que je n’avais qu’à vérifier ses dires auprès de la guilde. Soit il jouait avec moi tentant de brouiller mon esprit en me donnant une piste en m’affirmant que je pouvais aller vérifier alors que ce n’était absolument pas vrai, soit il me disait la vérité. Enfin, je lui laisse le bénéfice du doute pour l’instant, il ne semble pas avoir terminé son monologue. Il me parle de menaces de mort qu’il aurait reçues puis me demande si j’avais bien entendu de cette histoire de mort mystérieuse chez les nobles. Je suis un peu plus intéressée par ce qu’il dit. Oui j’en avais entendu parler, mais je ne m’étais pas plus intéressée à la situation. Disons que je ne les porte pas tant que cela dans mon cœur, puis en même temps, si le tueur pouvait s’en prendre à ma mère, ça me ferait bien plaisir. Bon, ne lui dites pas que j’ai souhaité la disparition de quelqu’un. Si cela arrivait pour vrai, je me sentirais mal juste d’y avoir pensé. Enfin, il finit par me supplier de jouer sa fiancée ainsi s’il arrivait quoi que ce soit, je pourrais intervenir. Du coup, cela impliquait que je marche avec ce dernier vêtu de ces choses?! Et comment voulait-il que j’intervienne…

« Bon, déjà, calme toi, Aimé, euh, enfin Aslander… » Ça commence bien si je me trompe déjà de nom. « Pourquoi m’avoir caché votre véritable nom si les tueurs savent déjà qui vous êtes. De plus, pourquoi les tueurs essaieraient de vous tuer dans une foule comme celle-ci?  Pourquoi une lettre de mort? Pourquoi les autres n’ont-ils pas demandé de l’aide comme vous. » Enfin, en même temps, un noble reste trop fier de demander l’aide. Ils se serviront de la chair à canon en premier avant de devoir demander l’aide de la garde. Et puis on ne sait pas dans quoi traînaient ses nobles.  « D’ailleurs, comment voulez-vous que je vous protège dans une tenue dont je ne suis absolument pas à l’aide? Vous voulez que je me batte en talon haut et en petite robe coquette? Je n’ai même pas mon arme de prédilection sur moi, je n’ai que mes quelques dagues… » Je soupire, est-ce que je suis en train de réfléchir à voix haute oui, est-ce que je viens de lui dire que je n’étais pas armée convenablement pour faire fasse à un possible assassin, oui. Et puis je n’ai même pas de menotte pour l’arrêter.

Je lève la tête et le regarde un instant. Est-ce que je dois le croire ou pas. Mon devoir de garde me dit qu’il ne faut pas repousser toute éventualité par principe, mais mon for intérieur me hurle l’arnaque à plein nez. Un autre soupir sort de ma bouche.

« Vous connaissez un endroit plus discret qu’ici pour que l’on puisse discuter. Après tout, si je dois vous aider notre histoire doit être convaincante non? »

Révéler mon "vrai" nom n'est pas une chose que je fais aisément, cela implique de me laisser découvrir un peu et cela n'est pas une chose que j'apprécie. En réalité, excepté l'hôtesse de la guilde personne n'a conscience de cette identité! Pour la plupart j'invente de nouveau nom et même si Aslander O'Sullivan n'est pas ma réelle identité, c'est celle qui en reste le plus proche! Je prends un petit risque en le révélant mais c'est nécessaire pour le reste de mes projets : La jeune garde n'est pas désagréable visuellement, si j'arrive à la convaincre de s'habiller correctement elle en sera magnifique et qui sait jusqu’où je pourrais la mener si elle accepte de se faire passer pour ma fiancée? Je ne relève pas sa remarque concernant le fait d'être un harceleur, si c'était le cas elle pense réellement que je l'avouerais? Enfin soit! Bien-entendu, je n'ai reçu aucune menace, cependant je n'ai pas réellement de mal à m'inventer divers ennemis! Après tout, les pirates qui constituaient mon équipage sans sans nul doute encore à ma recherche, ne reste qu'à réussir à faire croire cette histoire à la demoiselle ce qui ne sera pas forcément très difficile, après tout mentir est une seconde nature chez moi depuis le temps! En tout cas elle m'écoute jusqu'au bout ce qui est une excellente chose, si elle m'avait coupé ou autre, nul doute que mes mensonges auraient été plus compliqués à mettre en place! Cependant la demoiselle est intelligente, aucun doute là-dessus! Ce n'est pas le genre de fille que je vais pouvoir manipuler comme bon me semble c'est évident cependant, aucun doute que je pourrais certainement trouvé un moyen de parvenir à mes fins, c'est ce que je fais à chaque fois.

Plusieurs questions, toutes intéressantes en réalité, elles soulève d'excellents points cependant, j'ai réponse à toutes ses questions, un bon menteur n'est jamais pris en défaut! "Pourquoi un faux nom? N'est-ce pas évident? Des nobles sont assassinés et personne ne fait rien! Comment penser que la garde n'est pas corrompue? Je vous ai mené ici en prétextant acheter des vêtements à une pauvre, une garde avec peu de scrupule aurait sans doute accepté de se faire ainsi offrir des tenues et n'aurait pas révélé sa véritable profession! Je choisis donc de vous faire confiance même si cela est un risque!" Après tout, elle aurait pu me dépouiller en me prenant pour un imbécile, au lieu de cela elle a montré sa véritable nature et son véritable tempérament, quel genre de personne corruptible aurait fait cela? "La foule justement je ne pense pas qu'ils vont frappés ici... Les victimes sont mortes chez eux, je suppose que c'est également ce qu'ils ont prévus pour mon cas! Ils ne veulent sans doute pas laissé de traces sinon on parlerait de meurtre et non de morts mystérieuses et pourquoi les nobles n'ont pas demandé d'aide? La garde possiblement corrompue? L'honneur? Qu'en sais-je, comme je l'ai dis je ne suis pas comme les autres nobles, je suis également aventurier, je me mêle au peuple bien souvent vous savez... Ma vie vaut plus que mon rang et je n'ai pas honte d'appeler au secours lorsque cela est nécessaire!"

Je soupire doucement, comme pour reprendre mon calme... La demoiselle m'apprend ensuite qu'elle a peu d'arme? Drôle d'affirmation mais cela me fait doucement sourire et je la regarde, m’avançant vers elle pour prendre ses deux mains dans les miennes. "C'est justement pour cela que je vous demande de jouer le jeu! Vous ne semblez pas armée, ils ne se méfieront pas d'une demoiselle en robe! Et n'ayez crainte, je ne serais pas un poids non plus, je peux me défendre! J'ai juste peur qu'ils soient trop nombreux pour un homme seul!" Et sur ces mots, je génère une dague de glace que je montre à la demoiselle avant de la faire disparaître. Si je veux qu'elle me croit, je dois aussi lui montrer un peu plus de moi... Certes, je ne serai pas attaqué et encore, il y a sans doute un moyen de provoquer l'attaque de pauvres hères si cela est nécessaire! Après tout, un noble qui se promène en dilapidant l'argent pourrait attirer un groupe de personnes nécessitant cet argent... Mais même s'il n'y a aucune attaque, j'aurais juste à prétendre que cela était un canular ou que l'on a voulu me faire peur et exiger que l'on tente de retrouver les coupables! La demoiselle me demande alors s'il y a un endroit plus discret et mes yeux s'illuminent, visiblement enchanté de voir qu'elle pense à accepter.

"L'endroit le plus discret serait sans aucun doute ma demeure cependant... Si on nous voit y rentrer, il faudrait qu'on vous prenne pour ma conjointe... Cette robe est déjà mieux mais elle ne trompera pas une personne ayant l'habitude de la noblesse... Puis-je suggéré de passer par un magasin un peu plus... Luxueux?" Sans véritablement attendre sa réponse, j'enlève la tenue ridicule que j'ai enfilé précédemment remontrant mon torse aux yeux de la demoiselle et j'enfile à nouveau ma chemise que je prends mon temps pour reboutonner avant de remettre ma cape. "Merci de tout cœur de venir à mon secours mademoiselle..." Car après tout, j'ignore toujours son nom!

Je le questionne beaucoup et si l’un de mes instructeurs me voyait interroger ce dernier, je me serais très certainement fait réprimander. Mademoiselle Drak’gnir, laisser-le respirer, donner lui la chance de vous répondre. Oui, s’il s’agissait d’un citoyen lambda, je me serais fait un plaisir de l’accompagner et de lui poser toutes les questions possibles en lui donnant le temps de me répondre entre chaque question, mais comme je sentais un peu les embrouilles avec ce dernier, j’essayais de l’embrouiller essayer de voir si ce qu’il me disait concordait avec ses paroles plus tôt. Vous voyez, j’essaie de trouver le piège dans cette histoire et je sais pertinemment que ce dernier ne me dit pas toute la vérité. Enfin, ce qu’il me dit semble tenir, mais encore fois, puis-je vraiment me fier à ce qu’il m’a dit. Il me parle de corruption dans la garde, mais en même temps y en a-t-il seulement ici? Je ne préfère pas vendre la peau de l’ours avec de l’avoir tué, alors je ne vais rien spéculer sans savoir s’il s’agit vraiment de la vérité. Enfin, il n’est pas comme les autres nobles? Alors depuis tout ce temps il ne faisait que jouer la compagnie et puis c’est moi ou il n’a plus du tout le même ton de voix?! Et ce n’est pas tout, il me signale que les meurtres sont faits au domicile de ces gens. Alors cela veut dire qu’en plus de devoir le protéger ici et sur le chemin, je devrai aller jusqu’à chez lui?

J’assimile les informations du mieux que je peux et il répond bien le bougre, mais encore une fois, je trouve le moyen de dire de la merde en révélant que je n’étais pas armée pour ce genre de mission sauf que ce très cher monsieur, semble avoir mots à tout.  Je ferais une très bonne couverture si je n’étais pas armée, sauf que ce très cher Aslander me fait une petite démonstration de son pouvoir et créer une dague faite de glace juste devant mes yeux, mais bien vite il l’a fait disparaître. Ainsi donc JE n’étais pas armée, mais lui oui. Qui protégeait qui maintenant?

Et comme je l’avais pensé, ce dernier proposait sa demeure comme endroit le plus discret. Sauf que si je devais jouer le jeu, je ne veux pas y passer des jours. Cela implique que mes supérieurs soient au courant de la situation. Je ne peux pas agir par moi-même, surtout si je suis en permission et que tout ce déroule mal. Si le noble se fait tuer par mon incompétence, c’est sûrement la première chose qu’on me mentionnera. « Pourquoi n’avez-vous pas demandé de renfort?! » Enfin, je réfléchis, mais pendant ce temps, ce dernier se changea encore devant sans aucune onze de gêne. Bah, je profite que voulez-vous! Ça ne me gêne pas d’observer, mais comme je l’ai toujours dit, je ne serai certainement pas la première à me jeter à ses pieds. Je suis toujours trop suspicieuse et puis il y aussi cette différence d’âge. Enfin, peu importe, je ne sais même pas pourquoi je pense à cela.

« Vous pouvez m’appeler Khalie,  Khalie Drak’gnir. » Je regarde mes vêtements qui traînent au sol et je ne peux pas me permettre de les remettre si la couverture doit être efficace. Je les prends en main et je les mets dans ses bras sans aucune gêne « Garde mes vêtements! Et n’en profite pas pour t’en débarrasser! Suis-moi et ne me quitte pas! » Mes bottes m’avaient coûté la peau des fesses alors s’il les jetait ce ne serait certainement pas l’assassin qui aura sa peau, mais moi-même. Bref, je marche donc pieds nus à la cherche d’une belle paire de chaussure à mettre à mon pied. Puis je trouve chaussure à mon goût. Une belle ballerine qui pourrait accompagner la robe que je prends en main et que j’enfile aussitôt. J’attrape Aslander par le bras et je dépose ma tête contre son épaule. « Mettez ça sur sa note, s’il vous plait! » Je souris, un peu forcée, mais je n’ai jamais fait de si jolis sourires depuis longtemps. Quand ce dernier à payer, je l’entraîne à ma suite sans lui lâcher le bras et je semble décidé le chemin à prendre. Je lui parle d’un ton très bas en observant bien partout autour de nous.

« Je sais bien que tu crois que ta demeure reste le lieu de le plus sur, mais je crois que le mieux serait de nous rendre à la caserne. Ainsi, je pourrai assurez votre sécurité convenablement et envoyer une équipe de confiance à votre demeure pour surveiller et s’assurer qu’il n’y ait pas d’intrusion. Ce n’est pas une histoire à prendre à la légère, monsieur O’Sullivan. Je sais que vous croyez que certains garde sont corrompus. Je peux vous garantir que plusieurs ne le sont pas et je peux mettre ma main au feu que ceux que je connais sont bons. Après tout, si vous croyiez en moi, vous devriez croire en mon jugement. De plus, rien de mieux que d’infiltrer l’ennemi non? Ils ne penseront pas à venir vous chercher là-bas. » Je note qu’on nous regarde étrangement, après tout, nous sommes un couple assez atypique, puis j’éclate d’un petit rire cristallin en lui donnant une petite tape sur le dessus de sa main. « Ce que vous êtes drôle! Vous ne devriez pas dire ce genre de chose ici, Aslander! Gardez cela pour lorsque nous serions mariées! »

La jeune fille n'est certes pas la mieux vêtu des gardes, mais elle est en tout les cas une garde relativement capable. Est-ce parce que je lui ai fais mauvaise impression ou parce qu'elle est intelligente, je l'ignore mais elle ne tombe pas facilement pour mon changement d'attitude et ne saute pas à pieds joints dans mon histoire! Bien au contraire, elle me pose plusieurs questions qui sont toutes plus que justifiées, aucun doute elle connaît son boulot et il ne fait aucun doute que je joue avec le feu, les personnes intelligentes sont dangereuses cependant, le jeu serait bien moins intéressant si elle était naïve et stupide! Par ailleurs, je suis un maître menteur, ce serait donc le comble que je me laisse abattre par quelques questions aussi intelligentes soient-elles! Je réponds donc assez facilement, soit mon histoire est vraie soit j'ai bien préparé mon mensonge cependant, même si elle n'a pas confiance en moi, cela relèverait sans aucun doute de la paranoïa de croire que j'ai planifié un tel plan n'est-ce pas? Surtout que je n'avais rien planifié, j'avais même oublié avoir croisé la demoiselle lors de ses patrouilles, tout cela n'est qu'une improvisation magistrale et de ce fait, la thèse de la vérité concernant mon histoire devrait être la plus plausible même si elle a encore des doutes, elle n'a aucune raison de ne pas me croire après tout, pourquoi risquerais-je d'inventer une telle histoire à une garde? Cela ne serait pas très brillant n'est-ce pas?

J'ignore à quoi elle pense mais finalement elle se présente... Khalie Drak'gnir? Est-ce vrai? Alors de toutes les personnes sur lesquelles je pouvais tomber je tombe sur l'héritière d'une des plus nobles familles du grand port? Je comprends mieux maintenant pourquoi elle parlait de me présenter à ses parents! En effet, en connaissant son nom cela devient beaucoup plus clair! Voilà une information plus qu'intéressante, me rapprocher de la demoiselle pourrait me permettre d'encore augmenter ma fortune et cela, dans la plus grande légalité en plus! Certes, la demoiselle n'est pas la plus sympathique cependant, j'ai déjà eu partenaire plus laide! Je pourrais tenter de gagner ses faveurs, et surtout sa fortune, peut-être même lui apprendre les bonnes manières et si cela était impossible, je pourrais être volage comme la plupart des nobles, de toute manière une relation monogame me semble d'un ennui! Mais je m'égare, avant cela il convient de réussir à mener ce premier plan à bien, dépendant de l'évolution de la situation, il sera toujours possible de tenter de séduire la demoiselle pour mon intérêt personnel bien-entendu! De toute manière, soyons honnêtes, les nobles ne s'épousent que rarement par amour! Si la dot est suffisante, je veux bien m'enchaîner à la demoiselle, il suffira d'aller voir ailleurs dans son dos pour rendre le tout réellement supportable.

Mais nous n'en sommes pas là, elle me donne ses "vêtements" en me disant de les garder. Précisant de ne pas les jeter? Loin de moi cette idée, j'ai changé de rôle passant du noble hautain au sympathique aventurier proche du peuple, ce n'est pas pour tout foutre en l'air en me débarrassant de ses habits... Elle m'ordonne de la suivre et, comme tout bon galant homme, j’obtempère aux commandements de ma mie! Alors, je la suis, elle prend des chaussures qui loin d'être de bonnes qualités ont au moins le mérite d'être présentable, il ne resterait plus qu'à changer son maquillage, même si en réalité le côté sauvage rebelle lui va bien, pour la rendre présentable dans la noble société! Que les choses soient claires, la jeune femme est attirante même avec ses fripes troués, après tout je ne suis pas réellement regardant lorsqu'il s'agit de... Passer du bon temps! Cependant, les gueuzes sont simples à séduire... Alors, puisque la jeune fille semble insensible à mes charmes, c'est mon petit plaisir pervers que de réussir à la "changer" avant de la mener dans ma couche... Après tout, si je veux que la richesse de la famille Drak'gnir soit assimilée à la mienne et non l'inverse, il convient de rétablir la hiérarchie patriarcale!

Mais nous n'en sommes pas là, je paie pour les chaussures ainsi que la robe de la demoiselle avec un large sourire, comme si cela me faisait réellement plaisir de lui offrir ces vêtements... Enfin, en un sens, c'est le cas! C'est elle qui prend la direction des opérations, me menant où bon lui semble en m'expliquant ses projets... Elle a raison sur toute la ligne, ce serait sans doute la chose la plus maligne à faire... Diantre, mais pourquoi les femmes ont droit à l'éducation? Voilà ce que cela provoque! Sans être misogyne, quand la seconde femme garde que je croise est plus intelligente que tous ses homologues masculins il y a un problème! Cependant, je ne suis pas un imbécile en armure, je sais comment jouer sur les doutes et les émotions. Elle me tapote la main en prétextant une raison quelconque et malheureusement dit mon nom à voix haute, j'aurais sans doute dû en inventer un autre cependant, il valait mieux dire le vrai pour éviter des complications plus tard... Je tourne soudainement dans une rue, entraînant la demoiselle avec moi, visiblement je ne comptes plus la laisser mener la danse. Je marche un instant jusqu'à ce qu'on soit loin de toute personne puis, je m'arrête soudain et me tourne vers elle déposant mes deux mains sur ses épaules et plongeant mon regard dans le sien.

"Je vous fais confiance Khalie! Je prends ce risque en réalité bien que je ne sache rien de vous mais, je veux vous croire... Certes, je ne peux nier la véracité de vos mots cependant, pouvez-vous m'assurer à cent pour cent que vous connaissez suffisamment tous les gardes? Que ceux que vous allez envoyer chez moi ne sont absolument pas corruptibles, que le risque est nul? Si vous faites la moindre erreur, ils pourront dire qu'il n'y a aucun risque, et lorsque je rentrerais chez moi, je serais mort! Je m'en remets à vous Khalie... Mais souvenez-vous... Vous avez ma vie entre les mains!"

Après tout, on ne connaît jamais réellement les gens, surtout si elle est là depuis peu, je fais mine de lui donner ma confiance absolue, de la suivre quoi qu'elle décide, je lui mets entre les mains ma vie! Soit-disant, après tout je n'ai reçu aucune menace! Cependant, mon visage n'exprime que la sincérité, lorsque mentir est une seconde nature, cela n'est pas difficile! Je lui fais croire que je m'en remets à elle mais en lui précisant que si elle fait la moindre erreur, je suis un homme mort! J'installe la graine du doute dans mon esprit pour qu'elle accepte de suivre mon plan plutôt que le sien. Oui elle est intelligente, mais elle a aussi prouvé qu'elle ne peut pas laisser un citoyen dans le besoin, en mettant cette pression sur ses épaules, j'augmente les chances de la faire craquer. Cela étant, je reprends la marche pour sortir de la rue et je m'arrête. Lui murmurant doucement.

"Vers la droite nous nous dirigerons vers la caserne, si nous prenons à gauche nous allons vers la boutique dont je parlais tout à l'heure... Votre décision Khalie?"

Il ne semble pas rouspéter quand je lui mets en main mes effets personnels et semble me suivre sans dire un mot de plus. À vrai dire, il semble plutôt songeur. Son silence n’est pas normal, car depuis le début de notre rencontre il est celui qui mène la conversation, qui mène le pas et qui m’oblige à agir selon ses désirs. Je dois dire que je suis assez flemmarde, alors me prendre la tête avec ce dernier était la dernière que je voulais. Je dois dire que la situation a bien changé, car après tout, j’aurais pu simplement me défaire de sa prise et m’éloigner de ce dernier en ne lui portant aucune attention. Après tout, il n’était pas en danger dans l’immédiat et je n’étais pas en service.

Enfin, je me mets donc en route accompagner de ce dernier sans savoir les véritables intentions de ce dernier. J’ignorais complètement que je me jetais littéralement dans la gueule du loup, mais mon devoir était bien plus important. S’il avait besoin d’aide, peu importe qu’il mente ou pas, je me devais de l’aider dans le doute. Je lui parle de mes intentions de l’amener jusqu’à la caserne histoire de le mettre en sécurité, mais ce dernier bifurque soudainement dans une rue. Je le regarde tourne la tête vers ce dernier, histoire d’y voir un quelconque changement d’émotion, mais ce dernier semble, comment dire, vraiment inquiet? Peut-être que je devrais lui faire un peu plus confiance non? Enfin, pas confiance, mais peut-être que je devrais revoir mon jugement sur ce dernier. Après tout, j’ai du mal à accepter les autres et j’ai tendance à percevoir tout le monde comme une potentielle nuisance, alors bon. Je le suis sans traîner, puis il finit par s’arrêter, laissant tomber mes vêtements au sol puis il dépose ses deux mains contre mes épaules en plongeant son regard intensivement dans le mien. J’ai envie de reculer, mais j’ignore pourquoi, je reste plantée là un peu saisit par ce dernier et le regarde.

Il me dit avoir confiance en moi et qu’il prend un très gros risque puisqu’il ne sait rien de moi. En effet, ce n’est pas faux. Peut-être que j’étais la pire des petites crapules et que je jouais bien le jeu. Enfin, je dis ça, mais c’est totalement faux. Puis il me demande si je suis entièrement sûre que tous les gardes en postes seraient aussi fiables que je ne le pense. J’ouvre et ferme rapidement les paupières. Je ne peux pas le garantir. Les risques ne sont pas nuls et il peut y avoir des filous ou bien même des taupes. Puis, il rajoute une couche pour bien rajouter du poids sur mes épaules. Sa vie dépendant de ma décision et il l’a mettait entre mes mains. Vous savez ce que j’ai appris durant tout ce temps dans ce métier, qu’on ne pouvait promettre quoique ce ne soit à personne. Lui promettre qu’il n’y avait aucun risque était un mensonge.

Un énorme soupir se fait alors entendre alors que ce dernier reprend la marche pour sortir de la rue dans laquelle il nous avait engagés. J’attrape mes vêtements au sol, puis il s’arrête pour me murmurer les deux choix qui s’offraient à moi. Droite, la caserne ou gauche la boutique. De plus, le bougre utilise sans cesse mon prénom.

« Bon très bien! Allons à cette boutique puis dirigeons-nous à votre demeure. Je prends de très gros risques de cette façon, mais j’espère réellement qu’un danger vous guette, car je ne suis pas du genre à aimer les mauvaises farces, vous comprenez. » Je pointe mon index juste sous son nez « ET SI je découvre que c’est une ruse pour je ne sais faire trop quoi, je vous dis que les menaces de mort ne seront rien face à mon courroux, mais moi je ne vous tuerai pas, ce sera certainement pire! » Je lève le bout de mon nez, comme la petite noble que je suis puis je lui remets en main mes vêtements qui j’espère ne retrouvera pas le sol de nouveau.  « Cette fois-ci, montrez-vous utile et gardez-les en mains! »

Je me tourne en lançant un petit « Humpfh! » de princesse tout en faisant claquer ma chevelure vers ce dernier, puis je m’avance d’une démarche sûre gardant la tête haute. S’il aimait jouer la comédie, je pouvais très bien le faire aussi. C’est donc accompagné de ce dernier que nous nous dirigeons vers ladite boutique.

Je prends d'énormes risques certes, cependant je sais que je peux me le permettre, faire croire que ma vie est réellement en danger n'est aucunement un problème! Après tout, un homme tel que moi à de nombreux ennemis même si présentement, aucun d'entre eux n'est une réelle menace. En fait, je suis persuadé que je peux sans aucun doute retrouver une vieille menace de mort, reçue à une époque lointaine... Oh certes, vous vous demandez sans doute pourquoi je garderai ce genre de chose? Que voulez-vous je suis un grand sentimental! Et aussi parce que cela peut toujours servir... Mais soit, en attendant je ne laisse que peu de choix à la demoiselle, elle peut croire qu'elle a le choix mais dans les faits, je lui mets un tel doute, une telle pression que je n'ai même pas besoin de m’inquiéter, je sais ce qu'elle va choisir! C'est ainsi que l'on manipule les gens, il suffit de savoir que dire ou que faire et tout le monde vous mange dans le creux de la main! La jeune fille ne fait pas réellement exception à la règle, je n'ai pas encore décidé de ce qu'il allait advenir mais je sais pertinemment que, quoi qu'il arrive, c'est ce que j'aurais décidé! Alors nous voici à la croisée des chemins, vers la droite la caserne et tous mes plans qui s'envole en fumée, vers la gauche le magasin et le reste de cette journée... La demoiselle est intelligente, si tel est le cas elle sait qu'on ne peut faire une confiance aveugle en personne, d'ailleurs elle se méfie de moi depuis le début cela se voit, dans ces conditions il est évident qu'elle ne peut pas faire une confiance absolue aux autres gardes alors, comme prévu, elle accepte les conditions que je lui ai indirectement imposées...

Non sans me menacer au préalable, cependant quelle folie que cela, même si je sais que je ne risque rien, il est évident que je ne vais pas l'emmener chez moi sans m'assurer de ne pas éveiller ses soupçons et puis, ce qu'il devra arriver arrivera c'est aussi simple que cela... Il est évident qu'il ne sera pas aisé de la manipuler comme je le désire, cela n'est pas non plus obligatoire! Il me suffit de semer une graine d'intérêt en elle et de la voir fleurir, si elle n'a personne à qui elle porte une affection plus grande que la moyenne, alors j'ai le temps de m'attirer ses faveurs si tout se passe bien et, si ce n'est point le cas... Je me serai au moins amuser une journée... Oh oui c'est un jeu dangereux, un paris risqué mais, je ne résiste pas au jeu c'est l'un de mes grands défauts. Elle me rends ses vêtements, m'indiquant de me rendre utile et de ne pas les mettre à terre et avance, tête levé, air légèrement condescendant... Une attitude de noble en quelques sortes et je souris doucement... Cette jeune fille n'a probablement pas fini de me surprendre mais à cet instant précis, elle a un côté extrêmement agréable... Le pouvoir attire le pouvoir alors, il est évident qu'une personne avec du caractère m'attire plus qu'une ingénue naïve et soumise! Une femme qui sait ce qu'elle veut sera forcément plus attrayante.

Je me dépêche donc de la rattraper, attrapant son bras avec le mien, après tout ne sommes nous pas censés être un couple? Il ne faudrait pas que les gens nous voient autrement, déjà que je porte ses vêtements, hors de question d'être considéré comme son valet! Il y a une limite à ce que je suis prêt à accepté, souriant doucement, je m'approche de son oreille comme si je murmurais des mots doux à ma dulcinée mais non, c'est bien autre chose que je lui affirme avec un certain "respect" dans la voix. "Ce petit côté noble vous va fort bien en réalité chère Khalie..." Après tout, je suis honnête peu importe comment elle le prendra, elle peut me protéger et recevoir mes compliments en même temps après tout! Quoi qu'il en soit, nous avançons assez vite vers l'endroit où je désire que nous nous rendions. Une magnifique boutique dont l'enseigne seule suffit à faire savoir que ce que l'on y trouve n'est pas à la portée du premier venu. Cette boutique n'est pas choisie au hasard... Je n'arrête pas de dire que seule l’hôtesse de guilde connait mon nom, ce n'est pas tout à fait exacte, la propriétaire de cette boutique peut également se targuer de cela et pour cause, c'est ici que j'achète tous mes habits! Pourquoi venir ici avec la demoiselle? Parce que cela fait partie de ma manipulation depuis que j'ai appris son nom : Tout d'abord, je veux que quelqu'un confirme mon identité, cela donnera plus de crédibilité à mon mensonge et surtout... J'ai pour envie de laisser une rumeur se rependre, cela serait intéressant que la famille Drak'gnir apprenne que leur fille est "fiancée" à un homme non? Qui sait ce qu'ils pourraient faire!

J'entre donc dans le bâtiment, une femme vient immédiatement à notre rencontre alors que je tiens la porte pour ma "bien-aimé", après tout, un noble se doit de faire preuve de galanterie... Et comme prévu, dès que j'entre dans le bâtiment, la propriétaire vient me voir. Ais-je précisé que c'est la plus grande commère que l'on puisse trouver?

"Aslander très cher, quel plaisir de vous revoir!"

"Bonjour Patricia, un plaisir partagé ma chère amie!"

"Que puis-je pour vous aujourd'hui?"

"Pour moi rien, pour ma fiancée par contre... Ma mie se cherche une robe, je veux ce qu'il y a de mieux pour ma belle, vous savez que les cristaux ne sont pas un problème alors amenez à ma charmante Khalie une robe qui pourra tenter de rivaliser avec sa beauté même si l'on sait tous deux que cela sera impossible huhuhu"

"Mais bien-sûr, je reviens de suite avec ma plus belle sélection."

Et maintenant, il ne reste plus qu'à attendre, je m'approche de Khalie en souriant, il est évident que je vais l'accompagner. J'ai dis son nom car je me doute qu'une noble prénommait Khalie il ne doit pas y en avoir cent, bientôt Patricia va faire le lien entre ce prénom et celui de l'héritière Drak'gnir, après cela, les rumeurs iront bon train. Cependant, je fais semblant de rien, après tout il est normal de la présenté comme ma fiancée, c'est notre couverture non? "Je vais venir avec vous alors que vous essayerez les robes... Bien-entendu, je ne vais pas entrer dans la cabine, juste rester proche au cas où les choses se gâteraient..."

Je m’engage donc dans l’embranchement de gauche pour me diriger vers la boutique dont ce dernier ne cessait de me casser les oreilles. Malheureusement,  j’avais cédé à ses caprices de nous rendre à sa demeure, mais pour cela, je devais ressembler à une véritable noble. Porter des vêtements vraiment horribles qui me faisaient penser à ma mère. Ce dernier me rattrape rapidement et je sens son bras se glisser sous le mien. J’ai un petit frisson d’horreur à l’idée de me promener de cette façon avec un inconnu et quand ce dernier se penche pour me murmurer quelque chose sur mon côté noble. Qu’est-ce qu’il raconte comme bêtise? Depuis quand se faire mener par le bout du nez sans faire preuve de considération avait quelque chose de bien? Je ne faisais que jouer un rôle et le seul exemple que j’eus dans ma vie était ma mère accompagnée de ses nombreux majordomes ou bien tout simplement mon père qui ressemblait à un valet. J’ai toujours essayé de ne pas lui ressembler et il semblerait que j’ai fait ressortir quelques-unes de ses mimiques. Pour toute réponse, je lui offre l’un de mes sourires dont j’avais le secret et que je ne montrais à personne.  « Profitez-en, car ce côté n’existera plus après cette mission »

Enfin, nous arrivâmes finalement à la boutique et nous entrons dans le bâtiment. Aussitôt Aslander est accueilli par la gérante du lieu et semble le connaître, car déjà elle utilise son prénom pour l’interpeller. Aslander était donc son vrai prénom, ou celui qu’il avait pour habitude de partager le plus souvent. Je secoue la tête! Sa suffit Khalie, tu as promis de lui laisser le bénéfice du doute. Quoique je suis arrêtée dans mon mouvement lorsque j’entends l’échange qu’ont les deux ensemble. Mais! Non! Juste non! Les autres n’avaient pas à savoir notre plan! Personne d’autre que le tueur  ne devait penser que nous étions fiancés… Enfin, heureusement que cela fait longtemps que je ne suis plus dans les parages. Je ne sais même pas si l’on se souvient encore de moi ou si ma petite sœur a pris ma place comme héritière. J’ai coupé les ponts avec eux sans leur faire savoir, donc j’ignorais les plans et décisions présentes de la matriarche Drak’gnir. D’ailleurs si c’est après cela qu’il court, il sera fort déçu, mais bon, connaissant ma mère, si cette histoire lui vient jusqu’aux oreilles, elle trouvera le moyen de fomenter un plan diabolique pour m’emmerder.

Aslander se tient maintenant devant moi et m’observe avant de m’adresser la parole puisque nous ne sommes que tous les deux.  « Rester près de la cabine, mais n’y entré surtout pas! Sinon, je vous crèverai les yeux. » Je lui fais signe que je l’ai à l’œil avec mon index et mon majeur, puis la dame revient finalement après un certain et m’attrape malheureusement par le bras. Elle m’entraîne avec elle jusqu’à une cabine et je me tourne légèrement vers Aslander pour refaire exactement les mêmes mouvements qui voulait dire ; « Je t’ai à l’œil, fais gaffe! »

« Alors, ma très chère Khalie, je vous ai préparé quelques robes qui pourront accompagner votre magnifique chevelure si particulière ainsi que votre délicate silhouette.
- Hmm, hmm, que je fis seulement, d’un petit ton « enjouée » parce qu’en vrai je m’en tape…
- Mais dites-moi, Khalie, c’est un prénom qui me parle. Vous êtes d’ici?
- Ouuui… Je ne veux pas lui dire, mais je n’ai pas d’autre choix. Il n’y a pas des tonnes de Khalie et ce n’est pas un prénom très commun.
- Vous ne seriez pas l’héri… »

Je ne lui laisse pas le temps de terminer sa phrase, que je lui attrape les deux mains. Je me place devant elle, ainsi j’ai dans mon champ de vision ce cher noble, et je la supplie du regard.

« - Oui c’est bien moi, mais je vous en supplie, ne le dites à personne. C’est un secret et je désire en faire la surprise à ma très chère mère bien aimée. Je suis sûre qu’elle sera folle de joie lorsqu’elle apprendra mon retour ainsi que mes fiançailles avec mon très cher Aslander. Vous ne voudriez pas gâcher notre surprise, n’est-ce pas?
- Bien sûr que non, ma belle enfant.
- Merci beaucoup, Patricia, vous êtes bien aimable. »

Je me remets à ses côtés tout en l’invitant à poursuivre. J'espère que mon mensonge aura suffit à la convaincre, mais si c'est une vraie commère, je ne pourrai rien y faire, malheureusement.

« Et si vous me montriez ce que vous avez choisi. » Bref, elle semble heureuse face à mon enthousiasme joué, puis je me dirige dans la cabine d’essayage, bien plus luxueuse que l’autre. Bien sûr, il s’agit encore de rideaux, mais je me demande en quel tissu ceux-ci sont faits. Bref, je retire la robe rouge que j’ai enfilée un peu plus tôt, pour choisir une première robe un peu plus longue, mais un peu trop décolletée à mon goût. Je l’essaie tout de même, mais elle ne me plait pas du tout. Je laisse tomber celle-ci et en choisis une autre qui me semble pas mal. Mais le problème dans tout ça, c’est que si je la trouve de mon goût, elle ne sera pas aux goûts de monsieur. Bref, il s’agissait d’une longue robe noire, aux borderies dorées. Des lacets rouges se trouvaient sur mes côtes me permettant d’ajuster la tenue. C’était fermé sans dévoiler mon corps, puis je finis par ouvrir mon rideau derrière lequel se tenait Aslander.

« Alors, vous en pensez quoi? » dis-je en faisant un tour sur moi-même.

Que j'en profite car cela n'existera plus après la mission? Quel dommage, je dois avouer que cette attitude lui va parfaitement bien, il est triste de voir qu'elle ne désire pas se prêter au jeu plus longtemps que nécessaire... Cependant, qu'à cela ne tienne, j'ai aussi longtemps que durera cette mascarade pour voir jusqu’où son origine noble peut l'entraîner! Fort bien, aucun doute que je pourrais m'en amuser mais pour l'instant, direction la boutique dont je fais les éloges pour la suite de mon petit amusement personnel. Ainsi, nous entrons dans la dite boutique, et après un rapide échange avec la propriétaire des lieux, cette-dernière nous laisse seuls ma "fiancée" et moi-même! Parfait, cela me permet de prévenir la demoiselle que je vais la suivre jusqu'aux cabines sans omettre, bien-entendu, le fait que je comptes rester proche des cabines sans jamais y pénétrer il va de soit cependant, la demoiselle ne me fait véritablement pas confiance, elle me fait signe qu'elle m'observe en me précisant que si j'ai le malheur d'entrer dans ce petit espace, elle me crèvera les deux yeux... Menace ô combien inutile, je sais qu'elle doute de moi, cela démontre d'ailleurs de son intelligence, cependant sur ce point elle s'inquiète pour rien! Je ne suis point un voyeur! Je ne suis certes pas l'homme le plus fiable du royaume, bien au contraire même, mais j'ai des règles et une certaine conduite, la "pureté" d'une demoiselle ne risque rien avec moi, excepté si elle me l'offre volontairement bien-entendu! Autrement dit, même si je comprends ses réticentes à mon égard, elles sont ici totalement déplacées... J'attrape la main menaçante de la jeune fille dans la mienne et lui fais un parfait baise-main, autrement dit mes lèvres s'approchent de sa peau mais sans jamais la toucher, ne baisant que l'air juste au-dessus d'elle.

"N'ayez crainte très chère, jamais il ne me viendrait à l'idée de bafouer votre intimité..."

Et au moins, cette affirmation est totalement vraie pour une fois! Après tout, j'ai bon espoir de me rapprocher de la demoiselle, il serait donc stupide de tout gâcher pour une envie lubrique et stupide de voyeurisme, avec un peu de chance je pourrais m'adonner à cette activité plus tard et avec son consentement... N'oublions pas non plus que c'est tout de même une garde, certains actes pourraient être répréhensibles, inutile donc de tenter le Malin! Finalement, peu de temps après, Patricia revient avec plusieurs habits, tous plus sublimes les uns que les autres, les deux femmes s'éloignent et je les suis tranquillement en voyant la jeune héritière qui me fait les mêmes gestes... Je ne peux m'empêcher de sourire. Encore une fois, elle a de la suite dans les idées cette petite et ce n'est pas pour me déplaire! Les deux femmes semblent avoir une conversation et je les écoute d'une oreille distraite... Alors Khalie tente de s'arranger pour que la marchande ne parle pas de "nos fiançailles"? Bien essayé, cela aurait sans doute fonctionné si je ne l'avais pas mené en cette boutique, Patricia est ce genre de personne qui va affirmer avoir un secret mais le révéler pour peu qu'on lui promette de ne pas le faire... Et vu que c'est client sont tous plus ou moins du même genre, je n'ai aucun doute que la rumeur va se rependre comme une traînée de poudre, après tout mes plans sont sans accrocs!

La demoiselle se rend finalement dans la cabine avec plusieurs tenues, il lui faut tout de même un petit temps avant de sortir avec une robe qui ma foi n'est pas laide du tout... Le seul souci, c'est qu'elle est noire! Pourquoi diantre la demoiselle ne veut-elle pas mettre plus de couleur dans sa vie? Je suis certain qu'une autre tenue pourrait lui aller bien mieux! Enfin, au moins maintenant elle a l'air d'être une noble c'est déjà ça cependant, j'aimerai bien la voir avec autre chose que cette tenue terne sur le dos! Elle en serait bien plus attrayante je n'ai aucun doute là-dessus... De ce fait, lorsqu'elle tourne sur elle-même en me demandant ce que je pense, je n'ai pas besoin de jouer la comédie, toutes mes paroles sont absolument sincère. "Vous êtes ravissante, cette robe vous va parfaitement bien je l'avoue cependant... Si vous êtes d'accord j'aimerai bien vous voir avec un peu plus de couleur peut-être? Le noir est ma foi, fort déprimant! Je m'attends à ce que les gens soient en noir lors de mes funérailles, pas lors de mes "fiançailles"..." Je ris doucement avant d'avoir une idée, j'aperçois une robe ma fois, fort belle dans la cabine, visiblement la belle ne semble pas l'avoir essayé puisqu'elle n'est pas ne fut-ce qu'un peu froissée... Parfait! Je m'avance vers Khalie, passant une main dans son dos sans que cela ne soit un contact offensant ou inapproprié, je passe mon bras autours de sa taille, prends sa main dans ma main libre et fait un petit mouvement de danse, échangeant ma place avec la sienne en riant doucement. "Très beau mouvement, je suis sûr que vous seriez une formidable cavalière!" Cela étant, je la lâche exactement comme je l'ai "attrapé", sans aucun geste déplacé, avec respect et délicatesse pour ensuite prendre la robe.

"Je vous imagine très bien dans celle-ci... Patricia!"

La femme arrive vivement, s'extasiant devant la tenue de Khalie. "Oui très cher? Oh par Sainte Lucy, vous êtes magnifique dans cette robe!"

"Certes Patricia, ma bien-aimée est magnifique, cependant elle voudrait également essayer cette robe et, soyons fou, auriez vous une tenue pour moi également? Je ne peux sortir ainsi vêtu, je ne désire pas faire honte à ma séduisante compagne..."

"Mais bien-sur cher ami, j'ai justement reçu un nouvel arrivage qui est fait pour vous!"

Ainsi donc, elle m'amène une tenue et j'entre à mon tour dans une cabine, laissant Khalie changer de robe. J'enlève rapidement ma tenue actuelle pour passer la nouvelle, il s'agit d'une longue chemise blanche au dessus de laquelle vient se poser un gilet à motif argentés. Le pantalon est totalement noir mais j'ai également une veste, tout aussi noire, sans manche et dont les bordures sont également argentés avec les même motifs que le gilet. Cette tenue est en effet superbe, un peu trop criarde à mon goût mais satisfaisante pour jouer le jeu. Je sors donc de la cabine, constatant que la demoiselle n'est pas encore sortie, je l'attends patiemment. Après tout, comme je l'ai dis, je ne compte pas bafouer son intimité...

Alors que je venais de lui menace de lui crever les yeux, ce dernier me prit aussitôt par surprise, prenant ma main dans la sienne afin d’y faire un baise-main. Je dois dire que je ne m’y attendais pas et bien qu’il ne toucha pas ma peau, je ne peux pas le quitter du regard. J’hésite entre la gêne ou la surprise en vrai et je ne sais pas comment réagir à cette réaction. J’opte pour la solution simple, détourner la tête de façon sec et même si je ne veux pas le montrer, mes joues ont légèrement pris une teinte rosée. Il affirme que je n’ai rien à craindre, car jamais il n’oserait bafouer mon intimité. Je le juge du regard un moment essayant de percer les traits de son visage, un quelconque tic ou une quelconque manie que pourraient avoir les gens qui ont cette fâcheuse manie de mentir, mais je n’y décèle rien. Je plisse les yeux puis Patricia revient bien vite me chercher.

J’essaie une robe que je n’aime pas du tout et je ne prends même pas le temps de sortir à l’extérieur pour la lui montrer. Je l’enlève aussitôt puis essaie la seconde que je trouve à mon goût. Bon, à mon goût est un bien grand mot, mais il s’agit de celle que je préfère parmi tous ces choix. J’ouvre le rideau et tombe nez à nez avec le noble qui m’y attendait. Je tourne sur moi-même lui demandant finalement son avis et il n’hésite pas à me complimenter, mais la robe n’est pas adaptée au contexte que nous souhaitons faire prétendre. Je ne peux pas dire qu’il à tort, mais il va finir par réaliser que je ne suis pas de ceux qui suivent les protocoles à la lettre et qui serait du genre à me marier toute vêtue de noir si vous voyez ce que je veux dire. À vrai dire je m’y attendais tout de même, mais je tentais tout de même ma chance. Pour sa part, il semble avoir repéré quelque chose au fond de la cabine et fait un pas en ma direction alors que je me recule d’un pas sauf que le saligaud dépose une main dans mon dos et attrape ma main avec la sienne. Un petit mouvement de valse et nous voilà à nos positions inverses. Une petite remarque de sa part sur mes talents de cavalière et je lui fais un petit sourire.  « Je suis peut-être garde, mon cher, mais je n’ai pas oublié mes leçons bien que je risque d’être for maladroite au début. » Mon cher?  Je fronce les sourcils en ne comprenant pas trop ce que je venais de dire. Était-ce mon rôle et ma véritable moi qui se gonflait de fierté parce qu’on l’avait complimenté sur sa prouesse. Et puis pourquoi lui mentionner que je serai maladroite au début alors que nous n’en avons que faire! Je ne compte pas danser avec ce dernier.

Il est maintenant dans la cabine et choisit une robe pour me la tendre par la suite. Il appelle Patricia qui complimente ma tenue, mais lui mentionne que je vais essayer celle que j’ai en main et demande, pour sa part, à ce que la gérante lui trouve une tenue convenable aussi pour m’accompagner. Bref, ce dernier quitte ma cabine et je me retrouve maintenant seule avec moi-même. Je glisse la robe vers le haut, car c’est la seule façon que j’ai trouvée pour la retiré sans m’y prendre à l’intérieur, puis je glisse la nouvelle sur mes épaules puis à ma taille. J’essaie d’ajuster la partie poitrine du vêtement sur la mienne, mais celle-ci semble peu collaborer. Je me sentais peu à l’aise, mais je ne comprenais pas pourquoi, parce qu’en vérité mes vêtements habituels montraient bien plus que cela. Alors pourquoi avoir les épaules dégagées et un buste mis en valeur de cette façon me dérangeait? Peut-être la robe était trop…peu moi? Mes bras étaient couverts d’une toile et mon dos fermé à partir des épaules. La jupe de la robe était ample et touchait le sol.

J’entends le rideau de mon compagnon s’ouvrir et il ne semble pas faire de bruit. Je ne sais pas si je veux sortir vêtue de cette façon. J’avais peur de sa réaction. Je pousse un soupir assez audible de l’autre côté, puis j’attrape le tissu qui me sépare de ce dernier et tire lentement le rideau m’offrant ainsi lentement à sa vue. Je suis gênée et cela se voit sur mon visage et je détourne légèrement la tête gardant tout de même cette dernière haute. Je n’ose même pas parler pour lui demander ce qu’il en pense et je ne veux pas sortir de la cabine. J’espère qu’il change d’idée et qu’il me dise que la robe précédente convenait mieux cette fois-ci.

« V..Voilà! Je sais que ça ne me va pas. Je peux remettre l’autre! »

Mes petits gestes semblent tout de même l'atteindre, elle détourne bien vite la tête suite à mon baise-main mais je ne peux faire autrement que de remarquer ses joues s'empourprées. Ensuite, un peu plus tard, mon pas de danse ainsi que mon compliment déclenchent chez elle une réaction des plus incroyable : est-ce de la fierté ou une touche d’ego que je viens de déceler? Ainsi donc la belle est tout de même sensible aux compliments faisant état de son statut? Une très bonne chose à savoir que ceci, il est intéressant de noter cela d'ailleurs, elle parle en affirmant qu'elle sera maladroite au début? Je ne dis rien suite à cela mais je souris doucement, voilà une information plus qu'intéressante, alors il est peut-être possible de convaincre la jeune garde de m'accompagner pour quelques pas de danse? Certaines danses ont le mérite de rapprocher les gens, je ne comptes pas cracher sur une telle possibilité, nous verrons où cela pourra nous mener. Quoi qu'il en soit, je désigne la robe qui me semble la plus attrayante en réalité et je me dirige moi-même vers un endroit pour me changer après que Patricia m'ait ramené une tenue digne de moi. Je dois dire que je suis assez heureux de son choix, c'est noble, magnifique, et il faut l'avouer cela me va parfaitement! À croire que la tenue a été faite spécialement pour moi! Quelle merveille! Je sors donc de la cabine, attendant que ma "compagne" fasse de même. Cela ne prend d'ailleurs que peu de temps, elle commence à ouvrir le rideau, relativement lentement à réalité et s'offre doucement à ma vue et, quelle vue je dois dire!

La robe lui va à ravir, son corps fortement mit en avant par cette tenue, je dois dire que la jeune fille est absolument magnifique ainsi vêtue pourtant, sa gêne est apparente, elle n'ose même pas me regarder, détournant la têt et ne sortant même pas de cet espace confiné dans lequel elle se trouve. Elle me fait ensuite une affirmation des plus risibles : elle affirme savoir que cela ne lui va pas? Mais quelle folie que ces propos? Je ne peux tout de même pas laisser la belle croire en de telles sornettes? Après tout, quel genre de gentilhomme pourrait bien faire une telle chose? Je m'avance donc d'un pas décidé et attrape la main de la demoiselle pour la faire sortir de la cabine, elle a le choix c'est soit ça, soit j'entre avec elle dans ce petit espace et, vu que j'ai dis que je refuser de bafouer son intimité, je préfère autant qu'elle me suive sans discuter! De toute manière, je dis qu'elle a le choix mais sur ce point ma poigne, bien que sans violence aucune, ne pourrait subir aucun refus! Une fois en dehors de la cabine, je dépose ma main sous le menton de la demoiselle, elle évite de me regarder depuis un bon moment maintenant cependant, je ne peux supporter cette situation! Une si belle plante ne devrait pas avoir honte de s'exposer! Bien au contraire, bien qu'elle soit jeune la garde de noble origine a déjà de quoi faire tourner toutes les têtes, il serait sans doute bon pour elle qu'elle en est conscience, surtout pour se faire passer pour ma fiancée! Ainsi donc, je lui relève doucement la tête pour qu'elle me regarde, j'ancre mon regard au sien sans jamais laisser mes yeux descendre plus bas. Je respecte son intimité, que ce soit quand elle se change ou lorsque sa généreuse poitrine est ainsi mise en valeur.

"Je suis désolé mademoiselle Drak'gnir, mais je ne peux vous laisser dire une telle chose! Cette robe vous va à ravir, vous êtes absolument resplendissante! Quiconque dirait le contraire serait soit fou, soit sot! Bien-entendu, je ne puis vous imposer la robe que vous allez porter, vous faites déjà bien trop d'efforts pour ma protection pour qu'en plus je vous impose une quelconque tenue cependant... Je n'accepte pas qu'une robe qui semble dessiné pour votre personne aille à une autre qui ne pourra pas la mettre ainsi en valeur! De ce fait... Patricia!"

Je me détourne de la jeune fille sans jamais avoir posé le moindre regard sur sa peau dénudé, un gentleman sait se tenir! La gérante arrive au pas de course, la pauvre n'aura pas eu grand temps de repos depuis mon entrée dans la boutique cependant, je suis ce genre de client que l'on ne fait pas attendre, j'ai l'argent nécessaire pour satisfaire tous mes caprices et d'ailleurs, c'est exactement un caprice que je m'apprête à faire maintenant... Ainsi, une nouvelle fois, la propriétaire des lieux s'émerveille devant la tenue de ma jeune amie. Bien-entendu, cela n'a probablement pas le même impacte que lorsque je le fais, d'un côté c'est son travail de nous vendre des habits alors est-elle seulement à moitié aussi honnête que je viens de l'être?

"Par Sainte Lucy, cette robe est faite pour vous très chère! Et que dire de votre tenue Aslander? C'est absolument magnifique!"

"Certes ma chère amie, je comptes d'ailleurs, bien-entendu, acheté la tenue que je porte! En ce qui concerne ma dulcinée, elle hésite entre les deux robes... Vous savez comme moi ce qu'il convient de faire dans un tel cas : je prends les deux! Ma bien-aimée va décider quelle robe elle désire porter pour reprendre le chemin de ma demeure, en attendant auriez vous l'obligeance de trouver deux paires de chaussures pour accompagner ces deux somptueuses créations je vous prie?"

"Mais bien-entendu, j'y vais de ce pas!"

Et ainsi, elle s'exécute, nous laissant à nouveau seuls ensembles Khalie et moi. Je me tourne donc vers cette dernière avec un large sourire, m'approchant d'elle pour venir, d'un léger frôlement de doigts, caresser sa joue. "Problème réglé ma "bien-aimé", les deux robes sont maintenant votre, libre à vous de vous changer ou de conserver celle-ci, les deux vous vont à ravir et même si j'ai une préférence pour la seconde, vous pouvez mettre l'autre. Qui sait, lorsque ma vie ne sera plus en danger peut-être accepterez-vous de porter celle-ci en acceptant de m'accompagner pour un dîner?" Après tout, si l'on s'entend bien, peut-être la jeune femme acceptera-t-elle une invitation? oh certes cela n'a rien d'une invitation en toute sympathie, je n'oublie pas de quelle famille elle est l'héritière mais même sans cela, la demoiselle me montre parfois un côté bien séduisant que je serai ravis de connaître un peu plus en détail... Pas le temps de plus la séduire cependant, déjà Patricia revient avec plusieurs paires de chaussures.

J’ouvre le rideau assez lentement, pour ne pas dire aux ralentis et si ce n’était que de moi, je ne voudrais pas me retrouver dans cette tenue devant ce dernier, mais je dois jouer le jeu et lui faire plaisir en tant que sa “fiancée”.  Je ne veux pas le regarder. Je ne veux surtout pas voir sa réaction et je me sens gênée de me retrouver dans une tenue comme celle-ci. Je veux me changer, retrouver mes habits dont j’ai l’habitude et qui expriment ma propre personnalité. Je le vois s’avancer vers moi d’un seul pas ce qui lui permet de prendre ma main et de m’attirer à l’extérieur de la cabine. Je ne résiste pas, à quoi bon? Mais il faut dire que je suis surtout prise par surprise par son geste qui ne dura qu’un instant. Je sens sa main sous mon menton pour diriger mon regard vers le sien en tournant délicatement ma tête. S’il jouait la comédie, celui-ci savait se montrer délicat et respectueux et en aucun cas je ne sentis son regard parcourir le reste de mon corps comme aurait fait certaines personnes à la vue d’une jolie demoiselle. Enfin, je ne me considère pas comme une beauté fatale, mais tous les goûts sont dans la nature et il y a une façon de démontrer son intérêt sans devenir un gros pervers dégueulasse. Donc ce que je veux dire par là, c’est qu’Aslander ne semble pas faire partie de cette catégorie. Il trouve les mots pour me complimenter sans pour autant me faire sentir comme une pièce de viande. Je ne suis pas dans sa tête, mais ce dernier semble bien à l’aise avec les mots. Cependant, il ne veut pas m’imposer une robe puisque je fais déjà beaucoup pour lui en ayant décidé de le protéger, mais me mentionne que cette robe semble faite pour moi et qu’il n’aimerait pas la voir sur une autre. Je n’ai même pas le temps de parler qu’il appelle Patricia.

« Qu’est-ce que vous faites, Aslander?! »

Cette dernière arrive rapidement, ne me donnant pas la chance de continuer mes paroles. Je souris à la dame devant moi qui semble tout aussi ébahie devant ma tenue et celle de ce dernier. À vrai dire, je n’avais pas vraiment pris le temps de l’observer puis je pose mes yeux sur ce dernier. Il est vrai que la tenue était jolie et lui faisait très bien. On ne pouvait pas le nier, mais Aslander n’avait rien à n’envier à personne. Il était un très bel homme pour quelqu’un de son âge et semblait bien vieillir. Je soupire doucement. La robe m’allait si bien que cela. J’essaie de m’observer doucement, puis je me tourne vers le miroir qui se trouvait au fond de la cabine et je me tourne un peu sur la gauche puis sur la droite en écoutant distraitement leur discussion. Prendre les deux? Je sursaute en me retournant aussitôt vers ceux-ci écoutant la fin de leur conversation. Et en plus il voulait qu’elle me trouve des chaussures pour accompagner les deux robes?!  

« Aslander, je ne suis pas votre poupée! Vous ne pouvez pas décider de m’acheter les deux robes. Je suis sûre qu’elles ont toutes les deux des prix exorbitants! Vous m’avez déjà acheté une robe et une paire de chaussures. Vous n’avez pas besoin de faire tout cela pour moi. Aider les citoyens, peu importe, s’ils sont nobles, simples citoyen ou bien aventurier, c’est mon devoir de les aider. Vous ne me devez rien. Je refuse que vous m’achetiez les deux. Je vais garder celle que je porte pour notre couverture et parce que je ne veux plus avoir à me changer… Je veux juste que nous nous rendions le plus rapidement possible à votre demeure, pour que ce soit plus simple pour moi de vous protéger! »

Je secoue la tête légèrement. Je n’ai pas le temps de poursuivre. Bien sûr que je l’ai entendu m’offrir de dîner avec ce dernier lorsque sa vie ne sera plus en danger, mais Patricia semble plus efficace que prévu et reviens rapidement avec quelque chaussure. Me revoilà donc dans mon rôle de jeune noble et je commence à me tanner de jouer à ce petit jeu. Je pourrai reprendre ma vraie personnalité une fois à sa demeure et peut-être même pouvoir remettre mes propres vêtements, alors ça suffit tout ça.

« Après discussion avec mon très cher Aslander, nous avons décidé de ne prendre que la robe que je porte. Vous savez qu’il a tendance à faire quelques folies parfois sur un coup de tête. Alors, montrez-moi la paire de chaussure qui pourra le mieux accompagner cette si jolie robe. »

Elle me montre plusieurs paires que j’essaie une à la suite de l’autre jusqu’à tomber sur une paire qui ne semble, normalement, pas du tout dans mon style vestimentaire. Après tout, mes bottes montent bien jusqu’à mes genoux et sont lacées jusqu’en haut. Cette chaussure était bien simple avec un petit talon et était noire. Le dessus de mon pied était exposé, mais mes orteils étaient cachés. Je les avais enfilées assise une après l’autre en y plaçant bien mes pieds, puis une fois fait, je lève mes jambes en relevant un peu ma robe pour observer le rendu. À vrai dire, je ne sais pas pourquoi nous nous entêtions à trouver une paire de soulier qui accompagnerait la robe, puisque celle-ci cachait mes pieds.

« Voilà, je crois avoir trouvé! » Je me lève de mon siège, place la jupe convenablement devant moi, puis je fais quelques pas pour m’habituer à cette nouveauté. Je me rapproche d’Aslander et je me penche vers ce dernier pour lui chuchoter à l’oreille. « Nous devrions partir sans oublier nos biens et on verra si vous êtes toujours vivant pour votre proposition. » Quand je parle de bien, je parle de mes vêtements qui doivent être perdus quelque part dans la cabine de ce dernier puisqu’il était le dernier à les avoir en main.

La jeune femme semble ne pas réellement comprendre lorsque je dis que je refuse de voir cette robe sur une autre, après tout cette affirmation peut surprendre, je n'ai aucun doute sur le fait que la demoiselle ne s'attendait pas à se faire offrir trois robes en se levant ce matin mais que voulez-vous? Lorsqu'on aime on ne compte pas même si, dans ce cas, l'amour n'entre pas réellement en ligne! Patricia s'en vient donc et, alors que je discute avec cette-dernière, je remarque Khalie qui semble s'observer dans le miroir. Se rendrait-elle enfin compte de sa propre élégance? Malheureusement je doute assez fortement de ce fait mais quelle importance? J'ai tous le temps qu'il nous faut pour qu'elle le réalise! Je discute donc tranquillement avec la vendeuse lorsque mon projet d'acheter les deux robes est énoncé. Ma "fiancée" se retourne rapidement suite à cette annonce, visiblement surprise mais également "inquiète" de cette proposition pour le moins inattendue! Elle semble vouloir dire quelque chose mais malheureusement, elle n'en a absolument pas l'occasion puisque déjà, la propriétaire de la boutique s'éloigne pour répondre à ma demande. Je reviens donc vers elle et lui caresse doucement la joue avant de lui affirmer que les deux robes seront siennes et de l'inviter, indirectement à dîner. Je m'attends à toutes les réactions suite à cela mais il faut bien que je teste les limites de la jeune fille si je veux une idée de jusqu’où je peux aller! Si ce simple contact de mes doigts sur sa joue provoque sa furie, je sais que je ne dois rien essayer de plus, si ce n'est pas le cas, je pourrais peut-être tenter d'aller plus loin!

D'ailleurs, pour mon plus grand plaisir, aucune remarque. Oh bien-entendu cela ne veut rien dire, j'ai saisis son menton, son bras, l'ai entraîné dans un pas de danse sans reproche aucune de sa part il est vrai cependant, ce contact est plus doux, plus sensuel et dans un certain sens, n'a pour fin en soit que de caresser sa joue. C'est donc une toute autre sorte de contact qu'elle ne relève absolument pas! Elle me parle cependant, m'affirmant ne pas être ma poupée. J'hausse légèrement un sourcil à cet affirmation... Bien-sûr je sais ce qu'elle veut dire, que je n'ai pas a lui acheter de vêtements mais je ne comprends pas le sens de ces termes! La manière de le dire, le vocabulaire employé fait penser qu'elle en serait fâchée : je ne suis pas votre poupée autrement dit je ne vous appartient pas, vous ne pouvez pas me vêtir comme vous le voulez! Cela contraste fortement avec son discours disant que c'est son devoir de me protéger, que je ne lui dois rien pour la remercier, ainsi que sa remarque sur le prix des robes qui signifie qu'elle s'inquiète de ma dépense... Je comprends le sens de sa phrase, je me doute qu'il s'agit plus de gêne et d’inquiétude qu'autre chose mais j'avoue qu'à cause du terme utilisé, je me retrouve à tout de même poser la question. "Ma proposition vous fâche-t-elle?'

Ce n'est en effet pas le cas, plus de la gêne de me faire dépenser une telle somme... Si elle savait combien je dépense par jour en futilité, je suppose qu'elle le vivrait mieux alors lorsque Patricia revient et qu'elle affirme que nous ne prendrons que la robe qu'elle porte présentement, je souris doucement en faisant un petit geste, à peine perceptible à la gérante qui sait pertinemment ce que cela veut dire : Je prends les deux! Après tout, à quoi cela sert d'avoir des cristaux si ce n'est à les dépenser? Un jour je vais mourir et chaque cristaux non dépensé ne servira à rien! Ce serait d'un ridicule! Je préfère partir sans le sous que d'en laisser derrière moi surtout si c'est pour une bonne cause! Bref, elle choisit de ravissantes chaussures ma foi, la belle fait une remarque concernant ma proposition, elle l'avait donc entendu et ne le refuse pas, quel plaisir! Après quoi je récupère ses vêtements et nous passons à la caisse. Je récupère donc la robe noir qu'elle avait essayé précédemment et je mets ses vêtements ainsi que la robe rouge dans le sac pour ensuite que nous quittions la boutique.

Il convient maintenant de rentrer dans ma demeure, après tout la demoiselle a accepté de m'accompagner, je me demande même jusqu'à quand pense-t-elle rester? Sans doute pas plusieurs jours c'est une évidence mais elle restera peut-être pour la nuit si je joue bien mes cartes, j'ai plusieurs lits mais qui sait, peut-être partagera-t-elle le mien? Quoi qu'il en soit, tout en marchant bras dessus bras dessous avec elle, je fais l'homme inquiet qui le cache, passant par diverse rues et ruelles comme si j'avais peur d'être suivi et d'ailleurs, je tourne dans une rue, un homme fait de même, une autre, l'homme tourne à nouveau, encore un tournant et encore il nous suit! Je sers la belle un peu plus contre moi pour lui parler. "L"homme derrière nous... Cela fait trois rues qu'il nous suit... Je pense que c'est peut-être un assassin soyez prête nous allons le piéger!" Bien-entendu, je sais que ce n'est qu'un hasard mais je peux en profiter un peu non? Je génère une dague de glace, la demoiselle peut voir l'arme dans ma main à moitié dissimulée sous ma manche, soudain je me tourne vers la jeune fille et je l'embrasse! Un court baiser certes mais suffisant pour "surprendre" l'homme s'il tente quoi que ce soit mais non... Comme prévu il continue son chemin en nous évitant et je romps donc le contact entre nos lèvres. "Diantre, cela n'était qu'un hasard? Je suis sincèrement désolé Khalie, j'étais persuadé que c'était un des hommes qui me ciblent!" Non, je savais parfaitement que non mais que voulez-vous, je voulais goûter un peu à ce plaisir, ce hasard m'en a donné l'opportunité.

Quelques instant plus tard, après avoir marché encore un moment, nous arrivons devant ma demeure. Une belle et grande maison, bien trop grande pour un seul homme en réalité mais comme je l'ai déjà dis, je suis quelqu'un d'extravagant! J'ouvre donc la porte et laisse la jeune fille entrer, marchant sur ses talons et fermant la porte derrière moi! Première chose qui pourra sans doute la surprendre, je n'ai pas le moindre serviteur. "Bienvenue chez moi, faites comme chez vous!"