Sylvia Ombrume

Nom du pouvoir : Foulée de l'ombre
Catégorie : Transformation


Sylvia est capable de se changer en un nuage informe de fumée noire. Elle devient intangible mais contrôle toujours librement son mouvement. C'est un don particulièrement utile pour éviter les ennuis, pour l'infiltrer ou s'échapper. Elle n'est cependant pas capable de contrôler suffisamment sa forme d'ombre pour une transformation partielle. Elle ne peut pas non plus se déplacer plus vite que sa propre vitesse de sprint. Un vent favorable peut l'aider à déplacer cette limite mais la réciproque est également vraie. La transformation l'épuise comme le ferait un sprint tous le long de sa durée.

Plus concrètement :
- Le temps maximum de la transformation est 20 sec.

- la transformation prend 1 sec

- Plus le pouvoir est utilisé plus le temps de latence est élevé.
Pour faire simple le temps double à chaque fois et commence à 2 minutes (donc 2, 4, 8, 16, 32);

- Sylvia est actuellement limitée à 10 utilisations / 24 heures.

- Si une partie de la "fumée" est séparée du reste, la transformation en forme humaine devient impossible. Il faut qu'une grande majorité de la "fumée" soit rassemblée. Si il en manque un tout petit peu (une volute par exemple) Sylvia est blessée mais peut reprendre sa forme humaine.

Physique : La silhouette fine aux formes modestes de la jeune fille cache une musculature nerveuse forgée par l'exercice. L'escalade en particulier a permis à son corps agile et élancé de se renforcer. Atteignant presque 1m60 et 50 kg Sylvia peut être considéré petite même pour son jeune âge. Brune, on distingue parfois de discrets reflets roux dans sa chevelure lorsqu'elle est propre, ce qui n'est pas particulièrement fréquent. Ses mèches en désordre encadrent son visage fin à la peau pâle parsemée çà et là de quelques taches de rousseur. Ses lèvres joliment dessinées sont surplombées par un petit nez en trompette qui donne un faux air narquois. Finalement, deux perles grises, tirant légèrement sur le bleu, ornent ce joli minois. Cependant son regard est froid, dure et il est rare de voir la jeune fille sourire. Ses vêtements sont généralement choisis pour leur simple attribut pratique, ils ne doivent pas gêner le mouvement, être discret, robustes. Sylvia ne cherche de toute façon pas à mettre ses formes en valeur, en effet elle n'est pas encore très à l'aise vis-à-vis de son corps qui devient peu à peu celui d'une femme.

Mental : Aux antipodes de ce que pourrait laisser penser son apparence, Sylvia a perdu son innocence il y a bien longtemps. Elle n'a finalement jamais vraiment eu d'enfance. Très vite plongée dans un monde impitoyable de concurrence elle a dû apprendre à ne compter que sur elle-même. Elle a appris bien tôt que rien n'est acquis, que tout se marchande et que dans le cas contraire seul la ruse ou la force permet d'obtenir ce que l'on désire. Ses relations avec ses semblables lui ont enseigné qu'il est possible d'apprécier quelqu'un mais qu'il ne faut jamais s'attacher, rester sur ses gardes. Bien que certaines personnes n'aient pas mérité cette méfiance, d'autres se sont gravés cette leçon au plus profond de la jeune fille. De la méfiance elle en a en particulier pour les hommes, une méfiance mêlée d'une crainte, d'une peur qu'elle se refuse à avouer mais qui est bel et bien là, tapie au fond d'elle. Il fut un temps, la jeune fille avait malgré tout un tempérament jovial, il semble cependant avoir disparu depuis dernièrement, remplacé par du cynisme. Il y a cependant une facette de sa personnalité qui ne l'a jamais quitté, elle reste une incroyable curieuse, avide de découvertes et ravie d'apprendre. Sachant l’environnement particulier qui l'a vu grandir, personne ne s'étonnerait de son langage direct, sans pincettes, parfois cru ou vulgaire. Les traits d'humour parfois subtils ne lui sont cependant pas inconnus et sa rhétorique a cloué le bec à plus d'un beau parleur. Elle masque finalement sa vulnérabilité derrière un vernis au mélange subtil d'arrogance, de fierté, de nonchalance et d'une pointe de mépris. Finalement c'est une enfant sans enfance, une enfant déséquilibrée qui n'a simplement jamais su ce qu'était l'amour.

La rue, elle en fit rapidement connaissance, trop rapidement. Elle fut son premier berceau, les pavés humides furent ses premiers oreillers. Abandonnée à la naissance de parents dont elle ne sait toujours rien encore aujourd'hui, Sylvia ne leur doit rien d'autre que la vie, même son prénom c'est à d'autres qu'elle le doit.
Ces autres ce sont les personnes qui l'ont recueillie, les tenanciers de l'orphelinat sur le palier duquel elle fut déposée. C'est dans cet établissement de la capitale qu'elle grandit durant les presque dix ans qui suivirent. Elle y découvrit amitié, camaraderie mais aussi jalousie, rivalité, colère. La vie n'y était pas toujours de tout repos. Certains parfois partaient, entouré d'une nouvelle famille, mais elles étaient rares à venir chercher ici une autre bouche à nourrir. Lors de ces visites exceptionnelles la concurrence faisait rage entre les enfants, tous les coups étaient permis pour sortir du lot. C'est d'ailleurs à la suite d'un coup bas envers ses camarades que Sylvia rencontra l'homme qui deviendra son "père". Albert, dit "l'étau" n'était autre qu'un sbire d'un caïd de la pègre locale qui venait recruter dans les orphelinats de jeunes enfants pour servir les intérêts peu scrupuleux de son gang.

Si Sylvia avait pu trouver la vie parfois difficile au sein de l'orphelinat son immersion dans le monde sans pitié de la pègre lui fit relativiser ses opinions. Certes, tous les membres de la "famille" n'étaient pas forcement des brutes perverses ou des monstres de cruauté, mais ce n'était clairement pas un environnement propice au développement sain d'un enfant. Ses souvenirs de cette époque n'étaient pas tous mauvais cependant, certains étaient même certainement parmi ses plus joyeux, bien que ceux-ci fussent rares. En effet dans ce milieu hors la loi, tout était exacerbé, la violence souvent, la cruauté parfois mais aussi la joie et la fraternité. Il y avait finalement peu de place pour la demi-mesure. Il planait au sein de la bande ce sentiment brut, cette envie de profiter de la vie autant que faire ce peut. Sans doute l'espérance de vie relativement courte due à la dangerosité de cette vie y jouait-elle un rôle. Les années qui suivirent furent éreintantes, psychologiquement mais aussi et surtout physiquement. Ce n'était effectivement pas par hasard que Sylvia avait été adoptée. La "famille" avait repéré et convoité son don. La jeune fille pouvait en effet changer son corps en un amas de fumé informe qu'elle contrôlait à sa guise, raison pour laquelle elle fut rapidement surnommée "Ombrume". Elle fut donc poussée à s'entraîner à la maîtrise de ce pouvoir qui se montrerai inestimable pour pénétrer presque n'importe quel lieu car elle était destinée à devenir une cambrioleuse au service du gang. Elle appris de ses pairs la discrétion, l'escalade, le crochetage, plus étonnant mais tout aussi indispensable, elle apprit à lire et à compter. Son rôle consistait le plus souvent à repérer et suivre une cible, à pénétrer une demeure ou un entrepôt pour ouvrir la voie à ses complices. Parfois, plus rarement, elle devait dérober un objet très précis.

Malgré un talent indéniable la jeune fille rêvait d'autres horizons. Elle rêvait de quitter un jour la capitale, de découvrir ce qui se cachait au-delà des murs de la ville. Bien qu'elle appréciât certains membres du groupe de gredins, d'autres la terrorisaient et d'autres encore la dégouttaient au plus haut point. En grandissant, à mesure qu'elle prenait des formes, elle commençait à remarquer un changement dans le comportement de certains et dans le regard de beaucoup d'autres. L'atmosphère était de plus en plus pesante, parfois insupportable. C'est lors de sa quinzième année qu'elle fit l'expérience de la plus immonde bestialité de l'homme. Elle échappa de peu à l'impensable grâce au secours in extremis d'Albert, qui surprit l'immondice qui s'était saisi d'elle, et dont la poigne, qui lui avait donné son fameux surnom, brisa purement et simplement l'agresseur de Sylvia. La jeune fille resta cependant traumatisée par l’événement. Peu de temps après elle se décida à rassembler son courage et à suivre le conseil de son sauveur.

"Fuis p'tite. T'es po connue d'la garde, rejoins la guilde et quitte c'te ville. T'arriv'ra rien d'bon sinon, j'serai pas toujours là."

Le jour de ses seize ans elle rassembla le peu qu'elle possédait alors et s'éclipsa, sans un regard en arrière. Très peu de temps après elle était enregistrée auprès de la guilde. Elle fit profil bas pendant quelque temps avant de tenter de quitter la ville. Malgré tout, elle restait la propriété de la "famille", et on ne volait pas cette dernière impunément.