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Glooby boulga
Dahlia DelancyBeeeh
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La journée touchait à sa fin. Les commerçants vidaient le contenu de leurs étals, les laissant nus jusqu'au lendemain où ils les abonderaient à nouveau, ou fermaient les volets de leur boutique pour les plus chanceux d'entre eux qui avaient le privilège d'avoir pignon sur rue. Les honnêtes gens rentraient chez eux, ou, pour certains, se mettaient à converger vers les tavernes, qui commençaient à résonner des premières clameurs avinées.
Dahlia, quant à elle, venait de terminer sa patrouille. Ses pieds étaient lourds d'avoir sillonné le quartier en tous sens, la journée durant. Chaque nouvelle foulée lui demandait un effort outrancier. La cadence de ses pas, bien amoindrie, n'avait plus rien de comparable avec l'élan du matin.
Malgré ses mollets raidis, qui la sommaient de rentrer au plus vite à la caserne, elle trouva toutefois la force inespérée de faire un léger crochet par la place commerçante. Elle espérait pouvoir y faire un achat de dernière minute, avant que les dernières échoppes ne ferment. En effet, elle avait acquis depuis peu un œuf de Canitribus, et souhaitait encore acquérir quelques affaires pour accueillir au mieux son arrivée.
Saluant son binôme de patrouille, elle le laissa rentrer seul à leur base tandis qu'elle se dirigeait vers le commerce visé. Mais lorsqu'elle arriva devant la boutique, elle se heurta à une devanture fermée. Il était déjà trop tard. Déçue, Dahlia se mit à maudire ses arpions douloureux et leur rythme trop lent, lorsqu'une voix fluette résonna dans son dos. Se retournant, elle vit alors une fillette lui faisant face, les prunelles rougies de peine. L'invitant à s'exprimer, celle-ci dut refréner un sanglot tandis que sa voix aiguë s'exclamait :
« M'dame la garde, un méchant monsieur m'a volé mon Glooby ! »
Son Glooby ? Qui pouvait bien avoir l'idée de dérober un tel familier ? Dahlia ne pouvait dans tous les cas pas laisser un voleur sévir, ni cette enfant en proie à un tel désarroi face à la perte de son compagnon gluant.
« Tu peux m'indiquer vers où il est parti ? Et s'il avait un signe distinctif ? Par ailleurs, à quoi ressemble ton Glooby ? »
La jeune fille lui décrivit l'homme : de stature moyenne, il n'avait pas vraiment de particularité notable, si ce n'est une barbe rousse. Il s'était engagé dans une ruelle attenante, dont l'entrée s'ouvrait à quelques mètres de là. Quant à son Glooby, il était reconnaissable à sa couleur violette mouchetée de tâches colorées et à sa corne torsadée.
Dahlia se hâta, autant qu'elle le pouvait vu l'état de ses arpions, sur les traces du voleur. Lorsqu'elle atteignit la ruelle qui lui avait été désignée, celle-ci se trouvait pratiquement déserte : il s'y tenait uniquement deux hommes, poussant à bras le corps une grosse brouette remplie de paille. Une dense barbe rousse envahissait le visage de l'un d'eux. Bingo. La garde s'avança vers eux.
« Bonsoir, messieurs. » commença-t-elle en leur présentant sa médaille de garde. Puis, désignant la charrette suspecte : « Puis-je vérifier votre chargement ? »
Les deux hommes voulurent protester, mais elle ne leur laissa pas vraiment le choix. Alors qu'elle dégageait le foin, elle sentit une douce fourrure sous ses doigts, qui se déroba rapidement. Elle aperçut alors un chapardeur se faufiler hors de la charrette. Elle l'avait visiblement dérangé dans sa sieste. Persévérant dans sa fouille, elle finit par découvrir une mallette sous les brins de paille, percée de petites ouvertures circulaires. Lorsqu'elle l'ouvrit, elle put constater que celle-ci hébergeait plusieurs Glooby apeurés, dont celui que lui avait décrit la fillette.
« Ça m'a tout l'air d'être une détention illégale de Glooby. Volés, de surcroît. On m'a justement rapporté le vol de l'un d'eux. »
Les deux complices se regardèrent un instant, puis l'un d'eux sortit une bourse de sa sacoche de cuir.
« Allez, m'dame la garde, je suis sûr qu'on peut s'arranger... »
« Une tentative de soudoiement de garde, ça va pas alléger vos peines, ça. Veuillez me suivre à présent, et évitez de faire davantage d'histoires, d'accord ? »
Bon ben elle n'était pas prête de se reposer les mollets. Il allait falloir qu'elle trouve deux gardes de faction à qui livrer ces vils voleurs de Glooby, afin qu'ils les prennent en charge. Au moins, des Glooby étaient sauvés. Elle se demandait bien ce qu'ils comptaient en faire, ces deux-là : les vendre au marché noir ? Pouvait-on vraiment miser là-dessus ? Bah, en tout cas, leur tentative malhonnête était avortée.
Les deux hommes ne semblaient toutefois pas entendre coopérer. Une garde seule, ça ne devait pas en imposer assez à leurs yeux. Après un regard, l'un d'eux fourragea dans la paille recouvrant un coin de la charrette, et en sortit un gourdin. Ça sentait la baston, ça. Heureusement qu'elle n'avait que les pieds usés.
Dahlia, quant à elle, venait de terminer sa patrouille. Ses pieds étaient lourds d'avoir sillonné le quartier en tous sens, la journée durant. Chaque nouvelle foulée lui demandait un effort outrancier. La cadence de ses pas, bien amoindrie, n'avait plus rien de comparable avec l'élan du matin.
Malgré ses mollets raidis, qui la sommaient de rentrer au plus vite à la caserne, elle trouva toutefois la force inespérée de faire un léger crochet par la place commerçante. Elle espérait pouvoir y faire un achat de dernière minute, avant que les dernières échoppes ne ferment. En effet, elle avait acquis depuis peu un œuf de Canitribus, et souhaitait encore acquérir quelques affaires pour accueillir au mieux son arrivée.
Saluant son binôme de patrouille, elle le laissa rentrer seul à leur base tandis qu'elle se dirigeait vers le commerce visé. Mais lorsqu'elle arriva devant la boutique, elle se heurta à une devanture fermée. Il était déjà trop tard. Déçue, Dahlia se mit à maudire ses arpions douloureux et leur rythme trop lent, lorsqu'une voix fluette résonna dans son dos. Se retournant, elle vit alors une fillette lui faisant face, les prunelles rougies de peine. L'invitant à s'exprimer, celle-ci dut refréner un sanglot tandis que sa voix aiguë s'exclamait :
« M'dame la garde, un méchant monsieur m'a volé mon Glooby ! »
Son Glooby ? Qui pouvait bien avoir l'idée de dérober un tel familier ? Dahlia ne pouvait dans tous les cas pas laisser un voleur sévir, ni cette enfant en proie à un tel désarroi face à la perte de son compagnon gluant.
« Tu peux m'indiquer vers où il est parti ? Et s'il avait un signe distinctif ? Par ailleurs, à quoi ressemble ton Glooby ? »
La jeune fille lui décrivit l'homme : de stature moyenne, il n'avait pas vraiment de particularité notable, si ce n'est une barbe rousse. Il s'était engagé dans une ruelle attenante, dont l'entrée s'ouvrait à quelques mètres de là. Quant à son Glooby, il était reconnaissable à sa couleur violette mouchetée de tâches colorées et à sa corne torsadée.
Dahlia se hâta, autant qu'elle le pouvait vu l'état de ses arpions, sur les traces du voleur. Lorsqu'elle atteignit la ruelle qui lui avait été désignée, celle-ci se trouvait pratiquement déserte : il s'y tenait uniquement deux hommes, poussant à bras le corps une grosse brouette remplie de paille. Une dense barbe rousse envahissait le visage de l'un d'eux. Bingo. La garde s'avança vers eux.
« Bonsoir, messieurs. » commença-t-elle en leur présentant sa médaille de garde. Puis, désignant la charrette suspecte : « Puis-je vérifier votre chargement ? »
Les deux hommes voulurent protester, mais elle ne leur laissa pas vraiment le choix. Alors qu'elle dégageait le foin, elle sentit une douce fourrure sous ses doigts, qui se déroba rapidement. Elle aperçut alors un chapardeur se faufiler hors de la charrette. Elle l'avait visiblement dérangé dans sa sieste. Persévérant dans sa fouille, elle finit par découvrir une mallette sous les brins de paille, percée de petites ouvertures circulaires. Lorsqu'elle l'ouvrit, elle put constater que celle-ci hébergeait plusieurs Glooby apeurés, dont celui que lui avait décrit la fillette.
« Ça m'a tout l'air d'être une détention illégale de Glooby. Volés, de surcroît. On m'a justement rapporté le vol de l'un d'eux. »
Les deux complices se regardèrent un instant, puis l'un d'eux sortit une bourse de sa sacoche de cuir.
« Allez, m'dame la garde, je suis sûr qu'on peut s'arranger... »
« Une tentative de soudoiement de garde, ça va pas alléger vos peines, ça. Veuillez me suivre à présent, et évitez de faire davantage d'histoires, d'accord ? »
Bon ben elle n'était pas prête de se reposer les mollets. Il allait falloir qu'elle trouve deux gardes de faction à qui livrer ces vils voleurs de Glooby, afin qu'ils les prennent en charge. Au moins, des Glooby étaient sauvés. Elle se demandait bien ce qu'ils comptaient en faire, ces deux-là : les vendre au marché noir ? Pouvait-on vraiment miser là-dessus ? Bah, en tout cas, leur tentative malhonnête était avortée.
Les deux hommes ne semblaient toutefois pas entendre coopérer. Une garde seule, ça ne devait pas en imposer assez à leurs yeux. Après un regard, l'un d'eux fourragea dans la paille recouvrant un coin de la charrette, et en sortit un gourdin. Ça sentait la baston, ça. Heureusement qu'elle n'avait que les pieds usés.
- HRP:
Le glooby volé :
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Cristaux : 1687MESSAGES : 763COULEUR : #cc6666Jin HidoruLe Châtieur Ardent
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- Alors?!
- Que-dalle, il est nulle part.
Ça va faire un peu plus d'une heure que j'retourne la maison pour mettre la main sur Katon. Depuis la saison froide ce p'tit Glooby nous a adoptés en venant s'installer à la piaule comme si c'était déjà la sienne. M'man contente, d'avoir un peu de compagnie lorsque je pars en expédition avait décidé de le garder. Avec le temps, j'ai pris mes habitudes et j'aime bien avoir cette chose dans les parages ou sur mon épaule. Katon n'est pas du genre à faire le mur, il n'est jamais loin de la cuisine ou bien du jardin que nous avons installée depuis la rénovation complète de la baraque. Un véritable potager, Katon s'occupe d'éradiquer la vermine pour que les légumes puissent pousser pépère. Et de temps en temps, il nous vole un ou deux légumes, sans doute le salaire qu'il s'est décidé d'attribuer.
Mais la, c'est la merde.
Il est ni dehors, ni dedans, ni dans chacune des pièces. J'suis même allé dans les archives de mes primes classées, mais comme c'est l'entrée la plus sécurisée, j'vois pas comment il a pu foutre son corps de limace là-bas. M'man et moi on se retrouve debout au milieu du salon, son inquiétude se fait voir de minute en minute. Bon, pas le choix on dirait....
- Allez, j'sors. Il doit pas être bien loin.
- Mais si c'est le cas...?
De deux doigts pensifs, j'tapote mon menton pour envisager des hypothèses, et y a pas trente-six scénarios possibles. Envisager un vol? C'est pas la première fois qu'on vole tout et n'importe quoi en ville. J'préfère garder ce scénario pour moi et éviter que m'man fasse une syncope. Déjà assez de problèmes comme ça. J'enfile mon manteau, et mes yeux se posent sur la Main Ardente. J'le prends ou pas? Allez, on n'est pas à l'abri d'une connerie. Dans le doute j'enfile l'immense gantelet en métal armé de ses cinq serres de rapace à mon bras gauche. Portecendres au fourreau, j'fais un signe de tête à ma mère et quitte le Bureau de Primes.
On arrive en milieu de journée, j'ai donc encore toute mes chances pour retrouver notre familier en fugue. La saison douce régnant en maître dans la Capitale, la recherche de Katon va plus ressembler à une promenade de santé, profitant du cadre et de ce que le climat nous offre.
Enfin, c'était ce que j'croyais.
Faisant du porte-à-porte dans tout le quartier, j'demande s'ils n'ont pas trouvé un glooby en faisant grosso modo une description de sa trogne. Mais j'avais oublié que je n'étais pas le plus apprécié dans ce coin. Certains me claqueront même la porte au nez à la simple vue de ma personne. Quand c'est comme ça, j'fais quand même le tour de leurs baraques pour voir si mon Glooby a réellement pris le choix de voir si l'herbe était plus verte ailleurs. Maison après maison, ma motivation à le trouver à laisser place à l'agacement. Au point de me faire hurler un juron devant un groupe de passants qui n'avait rien demandé. Finalement j'décide d'agrandir la zone de recherche en allant plus loin. Sans la certitude de le retrouver entier. Des bestioles écrasées par des fiacres, chariots et autres calèches c'est plutôt courant. Si c'est le cas, j'espère ne pas trouver son cadavre alors.
Tournant après tournant, je m'aperçois que les rues sont de plus en plus vides et que le soleil commence à prendre la tangente. Toujours pas de trace de Katon, j'opte pour serpenter à travers les ruelles. Comme les chats de gouttières, les rats et autres vermines dégueulasses, les petits animaux choisissent de se retrouver dans les ruelles car il y a moins de passant, donc moins de danger. C'est en prenant la première ruelle que j'vois trois personnes. Le tableau a l'air assez louche de là où j'suis mais qu'importe s'ils peuvent m'aider. Tout en marchant je les interpelle.
- Ahem ! Vous n'auriez pas trouvé un glooby par hasard? Il a des couleurs de feu, avec trois grandes queux dorsales torsadées. Il tire une tête de con et tangue sa tête de chaque côté comme si il essayait de piger quelque chose.
Comme tout les glooby tu me diras.
Alors que j'suis enfin près du groupe, j'vois que l'ambiance ne ressemble pas à celui d'un pique-nique entre potes. Deux hommes, une femme. Au début j'pensais qu'on allait coincer la donzelle pour faire des choses non conventionnelles, puis lorsque j'ai vu sa posture académique de la caserne que j'ai l'habitude de voir avec tous les gardes avec qui j'ai bossé, les choses me paraissaient évidentes.
Ces deux connards cachent quelque chose.
J'me rapproche de la donzelle, plutôt mignonne et qui pourrai bien correspondre à une noblarde. Même si j'en ai pas trop côtoyé. Ces cheveux blonds qui tombent en cascade dans son dos, ses iris opalins, à croire qu'on recrute que des canons à la Garde. Ça en devient presque ennuyant, enfin pas pour les yeux.
- Qu'est-ce qui se passe ici ?
Que j'dis tout en regardant le gourdin d'un des bonhommes, méfiant.
- Katon:
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Cristaux : 1750MESSAGES : 801COULEUR : #ff6600Dahlia DelancyBeeeh
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La garde faisait face aux deux marauds, dont l'un d'eux était à présent muni d'un gourdin, la toisant de façon menaçante, et cherchant la meilleure ouverture pour lui asséner un coup avec ce dernier, dans l'espoir certainement de l'assommer et pouvoir se tailler sans représailles.
Les secondes s'égrainèrent lentement, tandis qu'ils se dévisageaient.
Bien qu'elle fut en infériorité numérique, Dahlia ne se trouvait pas pour autant démunie. Sa tenue complète de garde comptait une épée, suspendue à son ceinturon. Et celle-ci n'était pas une arme d'apparat, uniquement faite pour parader ou dissuader. Non, elle avait bien vocation à servir en combat, comme en témoignait son tranchant affûté qu'elle s'apprêtait à défourailler, en vue de leur octroyer une bonne dérouillée.
La main sur la poignée de son arme, Dahlia commençait à faire coulisser la lame hors du fourreau lorsqu'une voix retentit, un peu plus loin dans la ruelle. Un homme venait de s'y engouffrer. Vêtu sombrement, sa carrure sèche et athlétique semblait indiquer qu'il n'était pas un simple quidam.
Alors qu'il les rejoignait en les interpellant, le voleur baissa son gourdin, sans avoir le temps toutefois de le dissimuler à nouveau sous la paille de la charrette. La lame de Dahlia retourna quant à elle s'abriter dans son étui. Pour l'heure, il n'était plus question de combattre.
Le nouveau venu leur apprit qu'il recherchait... son Glooby. Eh bien, on peut dire qu'il était tombé sur la bonne venelle. Le descriptif qu'il dressa de son familier résonna avec l'apparence de l'un des Glooby capturés que Dahlia avait aperçu dans la mallette perforée.
« Ne cherche pas plus loin, ton Glooby se trouve l'intérieur du coffre situé sur cette charrette, pris au piège avec d'autres congénères. » lui répondit-elle en désignant la grosse brouette fourrée de paille à côté d'eux. « Je m'apprêtais à arrêter ces... »
Dahlia n'eut pas le temps de finir sa phrase. En effet, les deux hommes avaient compris que le rapport de force s'était inversé, et que la situation n'était plus en leur faveur. Ils entreprirent donc de se carapater fissa. Un problème cependant se dressait face à eux : les deux issues de la venelle étaient obstruées, par Dahlia et l'inconnu floué, qui se tenaient chacun de part et d'autre de celle-ci.
L'un des deux marauds choisit de s'enfuir du côté où se trouvait la garde, et réussit à dépasser son niveau, mais elle parvint de justesse à accrocher son épaule pour le retenir. Cela fit pivoter l'homme vers elle, qui balança alors un frénétique coup de poing en direction de son faciès. Dahlia parvint à l'éviter en se baissant, et en profita pour attraper le bassin de l'homme, et le charger de tout son poids de façon à le faire basculer et tomber.
Ils chutèrent tous les deux au sol, mais Dahlia se redressa rapidement, et fit une clef de bras à l'homme pour l'immobiliser, tout en lui passant des menottes. Elle leva alors les yeux pour voir ce qu'il était advenu de l'autre maraud et de l'inconnu nouvellement arrivé.
Les secondes s'égrainèrent lentement, tandis qu'ils se dévisageaient.
Bien qu'elle fut en infériorité numérique, Dahlia ne se trouvait pas pour autant démunie. Sa tenue complète de garde comptait une épée, suspendue à son ceinturon. Et celle-ci n'était pas une arme d'apparat, uniquement faite pour parader ou dissuader. Non, elle avait bien vocation à servir en combat, comme en témoignait son tranchant affûté qu'elle s'apprêtait à défourailler, en vue de leur octroyer une bonne dérouillée.
La main sur la poignée de son arme, Dahlia commençait à faire coulisser la lame hors du fourreau lorsqu'une voix retentit, un peu plus loin dans la ruelle. Un homme venait de s'y engouffrer. Vêtu sombrement, sa carrure sèche et athlétique semblait indiquer qu'il n'était pas un simple quidam.
Alors qu'il les rejoignait en les interpellant, le voleur baissa son gourdin, sans avoir le temps toutefois de le dissimuler à nouveau sous la paille de la charrette. La lame de Dahlia retourna quant à elle s'abriter dans son étui. Pour l'heure, il n'était plus question de combattre.
Le nouveau venu leur apprit qu'il recherchait... son Glooby. Eh bien, on peut dire qu'il était tombé sur la bonne venelle. Le descriptif qu'il dressa de son familier résonna avec l'apparence de l'un des Glooby capturés que Dahlia avait aperçu dans la mallette perforée.
« Ne cherche pas plus loin, ton Glooby se trouve l'intérieur du coffre situé sur cette charrette, pris au piège avec d'autres congénères. » lui répondit-elle en désignant la grosse brouette fourrée de paille à côté d'eux. « Je m'apprêtais à arrêter ces... »
Dahlia n'eut pas le temps de finir sa phrase. En effet, les deux hommes avaient compris que le rapport de force s'était inversé, et que la situation n'était plus en leur faveur. Ils entreprirent donc de se carapater fissa. Un problème cependant se dressait face à eux : les deux issues de la venelle étaient obstruées, par Dahlia et l'inconnu floué, qui se tenaient chacun de part et d'autre de celle-ci.
L'un des deux marauds choisit de s'enfuir du côté où se trouvait la garde, et réussit à dépasser son niveau, mais elle parvint de justesse à accrocher son épaule pour le retenir. Cela fit pivoter l'homme vers elle, qui balança alors un frénétique coup de poing en direction de son faciès. Dahlia parvint à l'éviter en se baissant, et en profita pour attraper le bassin de l'homme, et le charger de tout son poids de façon à le faire basculer et tomber.
Ils chutèrent tous les deux au sol, mais Dahlia se redressa rapidement, et fit une clef de bras à l'homme pour l'immobiliser, tout en lui passant des menottes. Elle leva alors les yeux pour voir ce qu'il était advenu de l'autre maraud et de l'inconnu nouvellement arrivé.
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À peine elle a eu le temps de me dire que mon p'tit Katon se trouve dans cette charrette que les deux ploucs décident de décaniller de la ruelle. Étant de chaque côté, il fallait soit nous doubler par une ruse, soit porter ses valseuses comme un homme et tenter une confrontation plus frontale. L'homme tente la première option. Il tente de me feinter de prendre un côté mais prend de l'autre. Anticipant le mouvement, j'envoie un coup de pied retourné qui va fermer la porte à l'accès qu'il pensait ouverte. Il tombe à terre, sort un canif et tente un estoc. Avec mon gantelet en métal, j'envoie le morceau d'armure poing fermé directement dans la main qui tient l'arme blanche.
Craquement, pis hurlement.
Il tient sa main comme il peut, le moment choisi pour lui asséner un uppercut qui l'envoie contre le mur. Il tombe raide, mais sa respiration est encore régulière. Sa main est bleue, mais il est toujours vivant, c'est l'essentiel. Reposant mes yeux sur la donzelle, j'vois qu'elle n'a pas eu de mal à neutraliser son voyou. Des mecs pas entraînés vraisemblablement, tu m'diras, kidnapper des Gloobys innocents, pas besoin d'être le plus dangereux mercenaire ou avoir fait ses classes aux Myrmidon pour ce genre de boulot. Elle lui pose les menottes aux poignées, tenant une clé de bras au bonhomme le rendant sage comme une image, non sans grimace. J'attrape la cheville du type et le traîne jusqu'à la garde.
- C'est passé de peu. On s'est pas présenté, j'suis Jin. Chasseurs de Primes à mon compte et Aventurier pour la Guilde.
Attendant sa réponse et qu'elle termine de s'occuper de son suspect, j'me rapproche de la grosse brouette empaillée, qui contient les supposés glooby. deux bras en bois pour pousser le merdier, elle se tient droite avec les deux roues et une cale qui s'articule pour la poser. Avec hâte, mais aussi avec l'appréhension de retrouver Katon dans un sale état, j'vire les mottes de pailles. Quelques couinements confirmant l'hypothèse de la donzelle et un bon paquet de gloobys se dévoilent sous nos yeux. Le mien se trouve parmi eux, tétanisé par la situation. Il ne me reconnaît pas toute de suite, alors avec un claquement de doigt j'fais apparaître une flamme sur mon index. Il couine, content de me voir j'présume, grimpe sur ma Main Ardente pour aller se lover entre mon cou et mon épaulière. Reconnaissant, j'me retourne vers le soldat.
- Ils ont eux chaud aux fesses les bestioles. Mon glooby vous en doit une et moi aussi.
Attendant sa réponse, un curieux document tombe de la poche de l'homme qu'elle a arrêtée et qu'elle tient fermement par le bras. Haussant un sourcil, j'récupère le papelard. Tiens, tiens...
- Un ordre de mission. Ça dit qu'ils doivent récupérer un certain nombre de glooby avant la tombée de la nuit et de le ramener aux hangar numéro 7. Étrange.
Fronçant les sourcils dans la direction du seul suspect pas encore dans les vapes, mon poing prend entièrement feu en tenant le papier avec l'autre main. Ses yeux s'écarquillent, sa respiration devient tremblante. Paradoxalement, le feu a toujours refroidi l'envie des personnes à faire n'importe quoi.
- Bon, j'vais pas aller par quatre chemins. C'est quoi ce hangar?
- ...
- C'est pas compliqué mon pote. Soit tu te décides, soit je te fais frire surplace.
- ... A la place commerçante, il y a une cave secrète, sous le hangar numéro 7. J'ignore comment on y accède ! J'vous jure, c'est tout ce que je sais !
- Gentil toutou.
Pliant le papelard comme potentiel indice, je le range à l'intérieur de mon manteau. J'caresse Katon sur le sommet du crâne et me rapproche du garde.
- Bon, qu'est-ce qu'on fait? On va pas laisser les gloobys et les mecs ici, non ?
Il semblerai que pour cette fin de journée, je viens de fourrer mon nez dans une affaire un peu plus balèze que deux simples blaireaux qui viennent voler des limaces.
Pauvres bêtes...
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En levant les yeux, Dahlia aperçut le second voleur se faire projeter violemment contre un mur de la venelle, avant d'être traîné sans ménagement jusqu'à elle par l'inconnu qui ne tarda à se présenter. Un chasseur de primes doublé d'un aventurier, voilà qui expliquait la facilité avec laquelle il avait réglé le sort du maraud. Elle ne s'était pas trompée sur son aura, lorsqu'elle l'avait vu pénétrer dans la ruelle un peu plus tôt.
« Pas mal, le CV. Dahlia, uniquement garde, pour ma part » elle aurait bien allié une autre occupation à sa fonction militaire barbante, mais elle n'en avait pas vraiment la possibilité.
Le dénommé Jin s'approcha alors de la charrette, et y trouva la fameuse mallette où les Glooby étaient retenus captifs. La garde, tout en attachant l'homme sonné qu'il venait de lui apporter, pour être sûre qu'il ne chercherait pas à se dérober à nouveau, put alors assister aux retrouvailles de l'aventurier et de son Glooby. Émouvantes, s'il en était. Ils semblaient s'être bien trouvés, ces deux-là, de par leur connivence commune avec le feu, semblait-il.
« Merci à toi pour le coup de main. J'aurais eu du mal à les choper tous les deux... »
Un papier tombé de la poche du voleur qu'elle avait maîtrisé et menotté attira alors l'attention de Jin. Les informations qu'il recelait semblaient révéler que les deux marauds n'avaient pas commis un forfait isolé, mais que celui-ci s'inscrivait dans une opération de plus grande ampleur. L'aventurier n'eut aucun mal à faire parler l'homme toujours conscient. Dahlia put constater qu'il n'allumait pas que des flammèches, c'était présentemment tout son poing qui venait de s'embraser. Il valait mieux ne pas trop le chauffer, ce chasseur de primes, en déduit-elle.
Le hangar n°7 dissimulait donc une cave à l'accès gardé secret... Que fallait-il faire de ces données ? Les livrer à la Garde, afin qu'elle affecte des hommes pour s'en charger ? Après tout, Dahlia avait fini son service, et rien ne l'obligeait à faire des extras... Elle était d'ailleurs réticente, d'ordinaire, à trop s'impliquer dans ses missions de garde, car elle n'avait jamais voulu les endosser. Mais d'un autre côté, cette histoire de Glooby volés, ça l'affectait particulièrement. S'en prendre à des familiers, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait réellement pas tolérer. Elle avait bien envie de leur régler leurs comptes en personne, à ces truands.
Par ailleurs, ce brun ténébreux au regard de braise pourrait certainement l'aider. Il devait certainement brûler d'envie de venger les torts causés à son Glooby.
« Je te propose de livrer ces deux gredins à des gardes en patrouille, et de leur confier les Glooby volés. Sauf un, que je vais rendre à une fillette qui m'a interpellée non loin d'ici. Et ensuite, on va voir ce qui se trame au hangar n°7, si ça te va ? Si ça sent trop mauvais, on pourra toujours retourner chercher des renforts... »
Elle demanda alors de l'aide à Jin pour hisser l'homme inconscient sur la brouette, et ils purent s'extraire de la venelle, avec la charrette, les deux voleurs, et la mallette emplie de Glooby. Drôle de cortège, s'il en était. Ils n'eurent à faire que quelques pas pour que la fillette, qui était restée dans le coin, accourt en voyant la garde, et retrouve son cher Glooby dans une effusion de tendresse. Ils ne mirent pas non plus très longtemps à trouver des gardes en faction, et à leur expliquer la situation. Il ne leur restait plus qu'à filer vers la place commerçante.
« Faudra juste éviter d'enflammer le hangar, M'sieur le feu follet... »
« Pas mal, le CV. Dahlia, uniquement garde, pour ma part » elle aurait bien allié une autre occupation à sa fonction militaire barbante, mais elle n'en avait pas vraiment la possibilité.
Le dénommé Jin s'approcha alors de la charrette, et y trouva la fameuse mallette où les Glooby étaient retenus captifs. La garde, tout en attachant l'homme sonné qu'il venait de lui apporter, pour être sûre qu'il ne chercherait pas à se dérober à nouveau, put alors assister aux retrouvailles de l'aventurier et de son Glooby. Émouvantes, s'il en était. Ils semblaient s'être bien trouvés, ces deux-là, de par leur connivence commune avec le feu, semblait-il.
« Merci à toi pour le coup de main. J'aurais eu du mal à les choper tous les deux... »
Un papier tombé de la poche du voleur qu'elle avait maîtrisé et menotté attira alors l'attention de Jin. Les informations qu'il recelait semblaient révéler que les deux marauds n'avaient pas commis un forfait isolé, mais que celui-ci s'inscrivait dans une opération de plus grande ampleur. L'aventurier n'eut aucun mal à faire parler l'homme toujours conscient. Dahlia put constater qu'il n'allumait pas que des flammèches, c'était présentemment tout son poing qui venait de s'embraser. Il valait mieux ne pas trop le chauffer, ce chasseur de primes, en déduit-elle.
Le hangar n°7 dissimulait donc une cave à l'accès gardé secret... Que fallait-il faire de ces données ? Les livrer à la Garde, afin qu'elle affecte des hommes pour s'en charger ? Après tout, Dahlia avait fini son service, et rien ne l'obligeait à faire des extras... Elle était d'ailleurs réticente, d'ordinaire, à trop s'impliquer dans ses missions de garde, car elle n'avait jamais voulu les endosser. Mais d'un autre côté, cette histoire de Glooby volés, ça l'affectait particulièrement. S'en prendre à des familiers, c'était quelque chose qu'elle ne pouvait réellement pas tolérer. Elle avait bien envie de leur régler leurs comptes en personne, à ces truands.
Par ailleurs, ce brun ténébreux au regard de braise pourrait certainement l'aider. Il devait certainement brûler d'envie de venger les torts causés à son Glooby.
« Je te propose de livrer ces deux gredins à des gardes en patrouille, et de leur confier les Glooby volés. Sauf un, que je vais rendre à une fillette qui m'a interpellée non loin d'ici. Et ensuite, on va voir ce qui se trame au hangar n°7, si ça te va ? Si ça sent trop mauvais, on pourra toujours retourner chercher des renforts... »
Elle demanda alors de l'aide à Jin pour hisser l'homme inconscient sur la brouette, et ils purent s'extraire de la venelle, avec la charrette, les deux voleurs, et la mallette emplie de Glooby. Drôle de cortège, s'il en était. Ils n'eurent à faire que quelques pas pour que la fillette, qui était restée dans le coin, accourt en voyant la garde, et retrouve son cher Glooby dans une effusion de tendresse. Ils ne mirent pas non plus très longtemps à trouver des gardes en faction, et à leur expliquer la situation. Il ne leur restait plus qu'à filer vers la place commerçante.
« Faudra juste éviter d'enflammer le hangar, M'sieur le feu follet... »
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Bien, j'sens que la soirée va être longue. Il y va de soi que ce trafic ne peut plus durer et que si on peut le démanteler de l'intérieur ça permettrait à ce que cette histoire soit vite un vague souvenir. Envoyer des renforts va peut-être griller l'effet de surprise. S'il y a bien truc que j'ai pigé depuis quelques années que j'travaille sur ce genre d'affaire, c'est la capacité extraordinaire de la pègre à se faufiler à travers les contrôles de la Garde. Le suspect dit qu'il ignore comment y entrer. À mon avis, c'est des gens qui viennent jusqu'à eux pour garder l'entrée secrète. Il va falloir trouver une alternative. Si j'comprends bien, sans cette fillette, Dahlia n'aurait pas trouvé ladite ruelle pour les coffrer et rendre la bête à son propriétaire. J'acquiesce d'un signe de tête. Signant l'engagement d'une mission de fortune imprévue.
- Ça m'va. Pas de temps à perdre dans ce cas.
On quitte la ruelle, la petite donzelle retrouve son glooby et les suspects seront vite remis aux autorités qui patrouillaient dans le coin. Maintenant, va falloir passer aux choses sérieuses. Ha, alors qu'on se met en route Dahlia n'oubliera pas de m'encourager de pas trop m'emporter, avec bizarrement le surnom que Mad' me donne déjà. Alors voilà ce que j'inspire? Un feu-follet? Un petit sourire me trahis et justement la curiosité d'en savoir un peu plus sur elle me vient à l'esprit.
- J'essaierai d'être sage, promis. Et toi, t'es capable de quoi au juste ?
Un pouvoir qui doit sans doute bien servir son poste, ou en tout cas entraîné pour que cela le soit. J'attends sa réponse et nous continuons de marcher, glooby à l'épaule, vers la place commerçante. À cette heure, les étables sont vides, rangés par les commerçants et qui ont terminés leurs journées. Les couleurs flamboyantes du coucher de soleil s'éteignent peu à peu et le plafond nocturne se montre par la première apparition des étoiles. Même si j'ai l'habitude de travailler seul, savoir qu'une personne compétente est à nos côtés est plutôt rassurant. J'sais pas ce qui nous attend là-bas, mais il faut s'attendre à toutes les éventualités. Trouver le hangar numéro 7, n'est pas compliqué, les premiers chiffres sont à l'entrée, suffira de marcher quelque temps pour apercevoir le chiffre en question graver sur un enseigne fixé par deux chaînettes à un poteau qui fait un coude au sommet. La lumière des cristaux des lampadaires prennent le relais et nous nous retrouvons parfaitement seuls. On entend que nos respirations respectives et les ronronnements de Katon.
- Bon, va falloir trouver un moyen d'entrer.
Le hangar, présente pleine de caisses de toute sortes, clouées et scellées. Plus obscur qu'à l’extérieur, j'utilise ma main pour l'enflammer à défaut de ne pas avoir de torches et d'y voir un peu plus clair dans tout ce bazar. De long, en large et en travers....
... Impossible de trouver une quelconque entrée secrète.
- Merde ! Que j'crache en chuchotant.
Comme je le pensais au début, c'est peut-être les connaisseurs du lieu qui viennent jusqu'aux sbires qu'ils engagent pour récupérer les gloobys capturés. En regardant mon petit Katon, une triste idée me vient à l'esprit. J'fais un signe à la soldate pour déguerpir d'ici en silence. De nouveau à l'extérieur, on expire tous les deux de lassitudes face à notre tentative de trouver cette ultime entrée secrète. C'est peut-être le moment d'exposer mon horrible idée.
- Bon, et si on laissait Katon ici, et part se mettre à l'abri? On attend que des gens viennent et on leurs tombe dessus ?
Rien qu'à le dire, l'idée parait encore plus horrible que lorsqu'elle était encore dans ma tête. Mais à défaut d'avoir mieux, on a pas le choix de sortir le grognours de sa grotte.
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Sur le chemin vers l'entrepôt, Jin lui promit de faire attention – ça va, il n'avait pas l'air de s'enflammer à brûle-pourpoint - et l'interrogea sur son pouvoir. Il est vrai que si elle avait eu la démonstration du sien un peu plus tôt, l'inverse ne s'était pas encore produit.
« Je... heu, suis spécialisée dans les coups de bélier, si l'on peut dire. » lui répondit-elle avec un sourire un peu gêné.
Dahlia n'était jamais très à l'aise pour aborder son pouvoir. Pas sûr que l'aventurier ait entravé quelque chose à sa vague allusion, mais ce dernier ne tarderait sans doute pas à avoir un aperçu plus explicite de sa faculté, tôt ou tard dans la soirée. Elle ne s'encombra donc pas d'explications supplémentaires.
Ils arrivèrent à la place commerçante, qui était déserte de toute présence humaine à cette heure, comme ils pouvaient s'y attendre. Il n'y avait qu'eux, et les papillons de nuit attirés par la pâle lueur émanant des cristaux des lampadaires.
Une fois devant le hangar n°7, ils purent y pénétrer par le volet resté entrouvert. De multiples caisses étaient entreposées à l'intérieur, clouées et scellées afin qu'elles ne puissent être volées par d'éventuels barboteurs. Jin transforma sa main en torche ambulante. Bien pratique, ce pouvoir, car en effet une épaisse chape d'obscurité envahissait les lieux. Dahlia, qui n'était pas équipée pour pouvoir la percer, flanqua Jin de près afin de pouvoir profiter du halo de lumière et tenter de sonder une éventuelle entrée secrète à l'intérieur de l'entrepôt.
Leur recherche fut toutefois infructueuse, et Jin proposa à la garde de retourner à l'extérieur. Il lui soumit alors un plan : utiliser Katon en appât, et attendre l'arrivée des receleurs de Glooby. La garde perçut bien, au ton de sa voix, que cela en coûtait à l'aventurier de présenter cette idée et de mettre ainsi en danger son familier, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, s'ils voulaient réussir à éventer le sombre trafic. Elle acquiesça avec résolution.
« Promis, il n'arrivera rien à Katon. On va leur tomber dessus, ils n'auront pas le temps de faire leurs prières à Lucy. »
Ils mirent alors leur plan à exécution, laissant Katon livré à lui-même devant l'entrée de l'entrepôt, tandis qu'ils allaient pour leur part se cacher derrière un amas de caisses, à l'intérieur du hangar.
Les secondes, puis les minutes s'égrenèrent. Dans le silence de l'attente, Dahlia percevait les battements de son cœur tambouriner contre son thorax, s'emballant sous le stress. Et s'ils faisaient n'importe quoi ? Elle n'avait pas l'expérience d'un garde aguerri, elle était à peine plus qu'un grouillot. Pourquoi avait-elle entraîné Jin là-dedans, au péril de son Glooby ? Était-elle vraiment capable de résoudre cette affaire ? Que cherchait-elle à se prouver, au fond ?
« Oh, un Glooby ! Il sort d'où, celui-là ? Les précédents gars ont oublié de l'am'ner à la cave, ou quoi ? » la voix d'un homme résonnant depuis la devanture de l'entrepôt la tira de ses pensées.
« Tant mieux, s'il est pour nous! Ça rentabilisera un peu plus ce boulot mal payé... » renchérit une seconde voix, aux consonances masculines également.
Les deux hommes nouvellement arrivés s'introduirent dans le hangar. L'un d'eux devait tenir une torche, car Dahlia perçut une lumière et des ombres portées au sol. Elle n'osa toutefois pas jeter un coup d'œil sur le côté, pour ne pas risquer d'être repérée. Normalement, là où ils s'étaient réfugiés, aucun angle ne permettait de les déceler.
« Bon, 'faut faire comment pour accéder à la cave, d'jà ? Y'a pas quelqu'un qui doit s'ramener ? »
« Non, la procédure a changé. Faut taper trois fois à une seconde d'intervalle sur la caisse n°38 et ça s'ouvre, normalement. »
Dahlia regarda Jin dans la noirceur tamisée par la torche des nouveaux venus. Fallait-il qu'ils interviennent dès à présent, ou attendre que les deux marauds éprouvent d'ores et déjà le mécanisme, au cas où ?
« Je... heu, suis spécialisée dans les coups de bélier, si l'on peut dire. » lui répondit-elle avec un sourire un peu gêné.
Dahlia n'était jamais très à l'aise pour aborder son pouvoir. Pas sûr que l'aventurier ait entravé quelque chose à sa vague allusion, mais ce dernier ne tarderait sans doute pas à avoir un aperçu plus explicite de sa faculté, tôt ou tard dans la soirée. Elle ne s'encombra donc pas d'explications supplémentaires.
Ils arrivèrent à la place commerçante, qui était déserte de toute présence humaine à cette heure, comme ils pouvaient s'y attendre. Il n'y avait qu'eux, et les papillons de nuit attirés par la pâle lueur émanant des cristaux des lampadaires.
Une fois devant le hangar n°7, ils purent y pénétrer par le volet resté entrouvert. De multiples caisses étaient entreposées à l'intérieur, clouées et scellées afin qu'elles ne puissent être volées par d'éventuels barboteurs. Jin transforma sa main en torche ambulante. Bien pratique, ce pouvoir, car en effet une épaisse chape d'obscurité envahissait les lieux. Dahlia, qui n'était pas équipée pour pouvoir la percer, flanqua Jin de près afin de pouvoir profiter du halo de lumière et tenter de sonder une éventuelle entrée secrète à l'intérieur de l'entrepôt.
Leur recherche fut toutefois infructueuse, et Jin proposa à la garde de retourner à l'extérieur. Il lui soumit alors un plan : utiliser Katon en appât, et attendre l'arrivée des receleurs de Glooby. La garde perçut bien, au ton de sa voix, que cela en coûtait à l'aventurier de présenter cette idée et de mettre ainsi en danger son familier, mais ils n'avaient pas vraiment le choix, s'ils voulaient réussir à éventer le sombre trafic. Elle acquiesça avec résolution.
« Promis, il n'arrivera rien à Katon. On va leur tomber dessus, ils n'auront pas le temps de faire leurs prières à Lucy. »
Ils mirent alors leur plan à exécution, laissant Katon livré à lui-même devant l'entrée de l'entrepôt, tandis qu'ils allaient pour leur part se cacher derrière un amas de caisses, à l'intérieur du hangar.
Les secondes, puis les minutes s'égrenèrent. Dans le silence de l'attente, Dahlia percevait les battements de son cœur tambouriner contre son thorax, s'emballant sous le stress. Et s'ils faisaient n'importe quoi ? Elle n'avait pas l'expérience d'un garde aguerri, elle était à peine plus qu'un grouillot. Pourquoi avait-elle entraîné Jin là-dedans, au péril de son Glooby ? Était-elle vraiment capable de résoudre cette affaire ? Que cherchait-elle à se prouver, au fond ?
« Oh, un Glooby ! Il sort d'où, celui-là ? Les précédents gars ont oublié de l'am'ner à la cave, ou quoi ? » la voix d'un homme résonnant depuis la devanture de l'entrepôt la tira de ses pensées.
« Tant mieux, s'il est pour nous! Ça rentabilisera un peu plus ce boulot mal payé... » renchérit une seconde voix, aux consonances masculines également.
Les deux hommes nouvellement arrivés s'introduirent dans le hangar. L'un d'eux devait tenir une torche, car Dahlia perçut une lumière et des ombres portées au sol. Elle n'osa toutefois pas jeter un coup d'œil sur le côté, pour ne pas risquer d'être repérée. Normalement, là où ils s'étaient réfugiés, aucun angle ne permettait de les déceler.
« Bon, 'faut faire comment pour accéder à la cave, d'jà ? Y'a pas quelqu'un qui doit s'ramener ? »
« Non, la procédure a changé. Faut taper trois fois à une seconde d'intervalle sur la caisse n°38 et ça s'ouvre, normalement. »
Dahlia regarda Jin dans la noirceur tamisée par la torche des nouveaux venus. Fallait-il qu'ils interviennent dès à présent, ou attendre que les deux marauds éprouvent d'ores et déjà le mécanisme, au cas où ?
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Sa promesse est étrangement réconfortante, j'suis pas tombé sur un garde qui se focalise que sur la protection des habitants de la capitale. Elle prend et considère la vie de mon glooby au sérieux et j'me dis que je ne serai seul sur le coup si ça dérape. Quel étrange personnage... Serait-elle juste, foncièrement gentille? J'acquiesce timidement non sans hésitation et nous nous mettons en place. Très difficile de détacher Katon autant pour moi qui ne voulait pas en arriver là comme pour lui d'essayer de se décoller de mon épaule. Une fois à terre, il m'reluque ne comprenant rien et assez paniqué. Faut quand même se dire qu'il y a juste deux heures il s'est fait kidnapper, déplacer à plus d'une heure de chez moi et maintenant il va se retrouver tout seul au milieu de la place commerçante. Ça fait peut-être un peu trop d'un coup. C'est sur son regard triste que malheureusement je lui cache les yeux, avant de lui faire trois tours sur lui-même et partir à l'opposé avant qu'il ne me suive. Perdu, il pose sa tête au sol, avec la même expression que lorsque je l'ai vu dans la brouette, sous mon regard impuissant caché à proximité des caisses. Dahlia a prévu tous les angles morts, on devrait pas se faire débusquer.
Malgré les minutes qui défilent, toujours rien. Comme un prédateur surveillant sa proie, je ne bouge pas d'un millimètre, les yeux rivés sur Katon comme si rien d'autre existait. Embusquer des criminels, c'est pas mon premier coup. C'est d'ailleurs souvent comme ça que je les coince. Immobile, une respiration régulière et ne clignant aucunement des yeux, j'reste planté comme ses caisses attendant que ces ploucs arrivent. La respiration vacillante de mon binôme va me tiquer. Évidemment, c'est peut-être pas une habitude chez elle, à moins qu'elle ne soit espion. D'une main bienveillante sur son genou, je lui fais un signe de tête rassurant en étirant un petit rictus.
Puis des lumières de torches éclairent partiellement l'intérieur du hangar.
Encore davantage plus concentré, j'essaie de capter leurs mouvements, ainsi que leurs voix. Ils ne se feront pas attendre lorsqu'il va remarquer Katon au milieu de la route. Suspectant qu'il serait tombé d'une brouette ou oublié par l'un des hommes bossant ici, l'appât fait son boulot à merveille. Je sens le regard de Dahlia posé sur moi, attendant un éventuel signal pour les neutraliser. Elle avait dit quoi déjà . "Des coups de bélier"? Et bien c'est maintenant l'occasion de me montrer c'que sa donne. J'décolle de ma position, et accroupi j'approche furtivement du duo. Ma main dans la direction de la flamme de la torche, j'ferme le poing qui éteindra instantanément l'objet les plongeants dans l'obscurité.
- Maintenant !
Saisissant l'un d'eux d'une technique d'étranglement, j'm'efface derrière l'une des caisses pendant que leurs vues ne sont pas encore adaptées à la pénombre du hangar. Perdant de vue Dahlia, j'entends un énorme coup sec à la tête. Elle a frappé avec quoi? Elle a cachée une masse ou un marteau dans sa poitrine? Bref, l'heure n'est pas aux spéculations. J'entends que la garde glisse le corps inconscient derrière l'une des caisses que j'fis pareil à mon bonhomme endormi. Katon, plus terrorisé que jamais, reste au sol, tremblant. Me fait pas une crise cardiaque mon grand.
-Allez p'tit Glooby, ça va aller.
Une flamme apparaît dans la paume de ma main et son corps se relâche, rassuré. J'le récupère à l'épaule et toujours éclairé nous cherchons cette présumée caisse n°38. Profitant de la marche, j'me tourne vers Dahlia voire si elle n'est toujours pas sereine.
- Tout va bien? Bien joué, on les a bien calmés.
Ha, pendant un instant je l'ai imaginé avec des cornes de bélier sur la tête. Quel con ce Jin.
Après quelques minutes de recherche, nous nous trouvons enfin devant l'objet de notre enquête. Bizarre, elle n'est pas collée à un mur pour ouvrir l'accès à une porte. D'un regard bref pour voir si la soldate est prête, j'tape.
Une fois. une seconde.
Deux fois. Une seconde.
Trois fois. Une seco-
La caisse glisse comme par enchantement et des escaliers qui descendent dans les ténèbres se dévoilent devant nous. J'prend une inspiration et descendis les premières marches.
- Allons-y. Fais gaffe.
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En voyant Jin quitter sa position, pour s'approcher subrepticement des deux hommes, Dahlia comprit qu'il était temps pour eux de passer à l'action. Elle se concentra et des protubérances spiralées commencèrent à émerger de part et d'autre de son encéphale. Ses cornes. Elle avait décidé de les invoquer, car allait en avoir l'usage.
S'extirpant de leur cachette à son tour, Dahlia eut le temps d'apercevoir l'aventurier fermer un poing, puis tout devint noir. Le pouvoir de Jin ne se limitait donc pas à attiser le feu, il pouvait également l'étouffer. Rassurant, il ne risquait donc pas d'y avoir d'incendie incontrôlé.
Il régnait à présent la noirceur la plus complète dans le hangar, mais Dahlia avait pu repérer le quidam qu'elle comptait neutraliser avant l’extinction des feux. À la faveur de l'obscurité, elle fonça sur lui et un bruit sourd ne tarda à retentir. Ses cornes venaient de heurter la tempe du maraud, qui s'écroula lourdement au sol, assommé sur le coup. Il n'y avait plus qu'à le déplacer en retrait derrière une caisse, pour qu'il y fasse son petit somme. Le second homme, également atone, ne tarda pas à le rejoindre, amené par l'aventurier.
Jin récupéra alors son Glooby, qui frémissait sous l'émotion. Le pauvre, il n'avait pas été ménagé lors des récents évènements, mais ces petits familiers étaient plus courageux qu'il n'y paraissait. Lorsque Jin se tourna vers elle pour s'enquérir de son état, Dahlia acquiesça.
« Ça va, juste une p'tite migraine passagère. L'effet de surprise nous a bien aidés. »
Son mal de tête avait émergé lorsqu'elle avait activé son pouvoir, mais la garde ayant rapidement congédié ses cornes, il commençait déjà à se dissiper.
La caisse n°38 ne fut pas difficile à trouver. Jin réalisa alors la combinaison qu'ils avaient précédemment appris, et la caisse coulissa en révélant un passage menant au sous-sol. Ils pouvaient distinguer les premières marches d'un escalier, mais le reste était plongé dans la noirceur. Dahlia s'engagea à la suite de l'aventurier, en veillant à avancer prudemment pour ne pas trébucher par mégarde.
L'escalier n'était pas très long, et forma bientôt un coude, qui s'ouvrait sur un passage éclairé. Dahlia posa alors une main sur l'épaule de Jin pour l'inviter à s'arrêter, afin qu'ils restent pour le moment tapis dans l'obscurité, à l'orée de la partie illuminée. Elle tendit l'oreille pour essayer de discerner ce qu'il se passait, plus bas, et des voix leur parvinrent.
« Bon, y font quoi les derniers, là, qui d'vaient arriver ? On a pas tout' la nuit, nous. »
« Z'ont p'tet oublié le code, ces benêts. Carl, va voir ce qu'il s'passe, là-haut. »
« Pff, pourquoi c'est toujours à moi de m'farcir ces escaliers ? Ça vous f'rait pas d'mal un peu d'exercice, à vous. »
Un bruit de pas lourd et traînant s'ensuivit. Le troisième homme s'était avancé vers l'escalier, et commençait à monter les marches. Il ne tarderait pas à arriver au coude, et à tomber sur Jin et Dahlia. La garde ne réfléchit pas plus longtemps. Elle décrocha rapidement sa ceinture et l'enroula autour de son poing. Elle se tenait prête à décrocher un coup dans la mâchoire de l'homme, et à l'envoyer valser dans les escaliers, dès qu'il arriverait à leur niveau. Mais était-ce vraiment la meilleure approche ?
S'extirpant de leur cachette à son tour, Dahlia eut le temps d'apercevoir l'aventurier fermer un poing, puis tout devint noir. Le pouvoir de Jin ne se limitait donc pas à attiser le feu, il pouvait également l'étouffer. Rassurant, il ne risquait donc pas d'y avoir d'incendie incontrôlé.
Il régnait à présent la noirceur la plus complète dans le hangar, mais Dahlia avait pu repérer le quidam qu'elle comptait neutraliser avant l’extinction des feux. À la faveur de l'obscurité, elle fonça sur lui et un bruit sourd ne tarda à retentir. Ses cornes venaient de heurter la tempe du maraud, qui s'écroula lourdement au sol, assommé sur le coup. Il n'y avait plus qu'à le déplacer en retrait derrière une caisse, pour qu'il y fasse son petit somme. Le second homme, également atone, ne tarda pas à le rejoindre, amené par l'aventurier.
Jin récupéra alors son Glooby, qui frémissait sous l'émotion. Le pauvre, il n'avait pas été ménagé lors des récents évènements, mais ces petits familiers étaient plus courageux qu'il n'y paraissait. Lorsque Jin se tourna vers elle pour s'enquérir de son état, Dahlia acquiesça.
« Ça va, juste une p'tite migraine passagère. L'effet de surprise nous a bien aidés. »
Son mal de tête avait émergé lorsqu'elle avait activé son pouvoir, mais la garde ayant rapidement congédié ses cornes, il commençait déjà à se dissiper.
La caisse n°38 ne fut pas difficile à trouver. Jin réalisa alors la combinaison qu'ils avaient précédemment appris, et la caisse coulissa en révélant un passage menant au sous-sol. Ils pouvaient distinguer les premières marches d'un escalier, mais le reste était plongé dans la noirceur. Dahlia s'engagea à la suite de l'aventurier, en veillant à avancer prudemment pour ne pas trébucher par mégarde.
L'escalier n'était pas très long, et forma bientôt un coude, qui s'ouvrait sur un passage éclairé. Dahlia posa alors une main sur l'épaule de Jin pour l'inviter à s'arrêter, afin qu'ils restent pour le moment tapis dans l'obscurité, à l'orée de la partie illuminée. Elle tendit l'oreille pour essayer de discerner ce qu'il se passait, plus bas, et des voix leur parvinrent.
« Bon, y font quoi les derniers, là, qui d'vaient arriver ? On a pas tout' la nuit, nous. »
« Z'ont p'tet oublié le code, ces benêts. Carl, va voir ce qu'il s'passe, là-haut. »
« Pff, pourquoi c'est toujours à moi de m'farcir ces escaliers ? Ça vous f'rait pas d'mal un peu d'exercice, à vous. »
Un bruit de pas lourd et traînant s'ensuivit. Le troisième homme s'était avancé vers l'escalier, et commençait à monter les marches. Il ne tarderait pas à arriver au coude, et à tomber sur Jin et Dahlia. La garde ne réfléchit pas plus longtemps. Elle décrocha rapidement sa ceinture et l'enroula autour de son poing. Elle se tenait prête à décrocher un coup dans la mâchoire de l'homme, et à l'envoyer valser dans les escaliers, dès qu'il arriverait à leur niveau. Mais était-ce vraiment la meilleure approche ?
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Au bout du virage, Dahlia m'encourage de m'arrêter et d'essayer d'entendre et voir c'qui se trame de notre position. Après quelques secondes, des mecs commencent à jacter. On est en train de griller notre couverture, les sbires commencent à être un peu trop curieux. Dans le même élan, des lourds bruits de pas viennent jusqu'à nous. J'zyeute la blonde qui a l'air de vouloir expédier ça à l'ancienne, décidément elle commence à me plaire, tiens. J'réponds d'un signe de tête et me décale pour l'accueillir et maximiser les chances que notre homme fasse un gros dodo. Alors que son premier pied rentre dans notre champ de vision, j'laisse pas une seule seconde à attraper sa tête et l'envoyer dans le poing du soldat déjà amorcé.
Grand coup sec, bonne nuit.
Saisit et envoyé dans les escaliers, on décide tout bonnement d'emprunter le couloir. Les gars d'en face se lèvent de leurs chaises attendant des bruits de pas nettement différents.
- Carl ? C'est toi ?!
Nous nous mettons enfin sous la lumière tamisée de la pièce pour dévoiler nos gueules. Les types sortent leurs canifs, malheureusement mal armé pour eux.
- Mais... z'êtes qui vous ?!
- Des gros problèmes, mon pote.
- Gruldan ! Occupes-toi de la donzelle, on les présentera au patron quand on les aura calmé !
- J'crois pas non. Allez, ramènes toi !
Finalement, j'vois pas la nécessité de dégainer Portecendres pour le fumer. Même si je prends un risque, il n'a pas à nous sous-estimer, et j'vais lui montrer qu'il a bien tort. Son binôme se détache et mon collègue s'écarte pour pas nous déranger. Un chacun, un combat, une seule chance. Le bonhomme me jauge cinq secondes avant de porter une attaque diagonale au visage. Paré avec mon gantelet, j'lui envoie un crochet du droit à la mâchoire. Projeter contre une table, des verres et assiette vont tomber. Un peu sonné, j'marche tout doucement vers lui. Mais il n'a pas l'air d'avoir dit son dernier mot et balance plusieurs attaques aléatoires avec son couteau de fortune.
Mouvement rotatif de la tête, en esquivant à droite, puis à gauche, en bas, en haut.
Épuisé de frapper dans le vide, son dernier coup sera plus lent, plus ample et extrêmement prévisible. Je saisis son poignet dans sa course, envoie un coup de coude avec mon bras encore libre pour le sonner. J'en profite à ce moment-là pour lui casser le poignet. Il hurle mais il prend une autre mandale qui le propulse de nouveau contre la table, les chaises autour seront aussi percutées. D'une clé de bras sur son poignet tordu, je saisis sa tête avec mon autre main toujours libre et marteler son crâne contre la surface de la table.
Une fois, deux fois, trois fois, quatre fois, cinq fois, six fois, sept fois, huit fois. J'hurle dans son oreille alors que son visage ne ressemble plus à rien. J'lâche sa tête, et il s'écroulera au sol, inconscient.
À mes pieds, j'vois une bouteille qui se vide de son contenant. Petite soif se fait sentir alors j'bois à ce qui s'avère être un whisky bas de gamme. Pas dégueulasse, mais j'ai vu mieux.
On en était où déjà ?
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En ôtant sa ceinture, Dahlia avait dû poser son épée au sol. Elle ne comptait toutefois pas s'en servir, sauf en ultime recours, car le principe sous-jacent à sa fonction, et à sa morale, était d'éviter à tout prix de faire jaillir le sang. Il s'agissait uniquement d'estourbir les trafiquants, afin qu'ils piquent un somme, et se réveillent au beau matin entre les barreaux des geôles de la Garde.
Cette règle implicite, la garde ne l'avait pas partagée oralement avec Jin. Toutefois, de ce qu'elle avait pu constater lors de leurs précédents affrontements avec les marauds, cela semblait être tacitement partagé entre eux.
Son coup de poing bardé de cuir ne tarda pas à partir, et rencontra même sa cible plus tôt que prévu, grâce à Jin. Et un de moins.
Le corps endormi s'affala mollement dans les escaliers, qu'ils continuèrent de descendre jusqu'à atteindre la pièce au sous-sol, où attendaient les deux autres comparses. Après de succinctes présentations, il fut temps de faire plus ample connaissance avec ces derniers, si l'on pût dire.
L'un des deux hommes se rua sur Dahlia, conformément aux indications précédemment émises par son collègue, armé uniquement d'un canif. L'homme agissait dans la précipitation, et ses gestes confus et peu assurés en témoignaient. Dahlia n'eut pas de difficulté à l'esquiver, et à attraper son poignet. Le maraud ne put retenir un cri de douleur lorsqu'elle lui tordit ce dernier. Ce fut à ce moment-là que ses cornes finirent d'émerger à nouveau au sommet de son crâne, ce qui permit à la garde d'achever l'homme en lui assénant un violent coup dans le nez. Le cartilage craqua telle une noix serrée dans un étau, et le maraud s'affala, inconscient.
Dahlia porta alors son attention sur Jin et vit qu'il était entrain de salement amocher le second homme... Cela l'horrifia quelque peu. Elle aurait peut-être dû veiller à expliciter les règles de combat, en fait... Et surtout, elle aurait peut-être dû éviter de faire équipe avec un homme qu'elle connaissait à peine, même s'il en imposait.
« 'Faudrait peut-être y aller un peu moins... fort. Qu'ils puissent être... reconnaissables, quand la Garde viendra les identifier. »
La garde, malgré le dégoût qui lui nouait les entrailles, se força à s'approcher de la table. Elle avait en effet aperçu des feuilles étalées en désordre sur cette dernière, tâchées de pourpre suite à l'altercation. Elle les examina de plus près, et découvrit qu'il s'agissait d'un registre comptabilisant les Glooby capturés. Il y en avait un certain nombre, ce qui amplifia le malaise niché au creux de son estomac. Ce document confidentiel pourrait lui servir de preuve auprès de la Garde.
Son regard sonda le reste de la pièce, et elle vit alors une porte se découpant dans un coin de celle-ci, fermée. Après avoir échangé un regard avec Jin, elle tenta de l'ouvrir, mais celle-ci se trouvait verrouillée. Dahlia dénicha la clef sur l'homme qu'elle avait assommé.
Qu'est-ce qui pouvait bien les attendre, de l'autre côté de celle-ci ? Ils n'allaient pas tarder à le savoir...
Dahlia avait conservé ses cornes, par mesure de précaution. Elle pouvait encore endurer leur présence. Par ailleurs, elle avait remis son ceinturon, et le poids de son épée à son flanc la rassura lorsqu'elle fit grincer les gonds de la porte. Celle-ci s'ouvrit sur un couloir faiblement éclairé. Dahlia porta alors la main sur la garde de son arme, prête à s'y engager.
Cette règle implicite, la garde ne l'avait pas partagée oralement avec Jin. Toutefois, de ce qu'elle avait pu constater lors de leurs précédents affrontements avec les marauds, cela semblait être tacitement partagé entre eux.
Son coup de poing bardé de cuir ne tarda pas à partir, et rencontra même sa cible plus tôt que prévu, grâce à Jin. Et un de moins.
Le corps endormi s'affala mollement dans les escaliers, qu'ils continuèrent de descendre jusqu'à atteindre la pièce au sous-sol, où attendaient les deux autres comparses. Après de succinctes présentations, il fut temps de faire plus ample connaissance avec ces derniers, si l'on pût dire.
L'un des deux hommes se rua sur Dahlia, conformément aux indications précédemment émises par son collègue, armé uniquement d'un canif. L'homme agissait dans la précipitation, et ses gestes confus et peu assurés en témoignaient. Dahlia n'eut pas de difficulté à l'esquiver, et à attraper son poignet. Le maraud ne put retenir un cri de douleur lorsqu'elle lui tordit ce dernier. Ce fut à ce moment-là que ses cornes finirent d'émerger à nouveau au sommet de son crâne, ce qui permit à la garde d'achever l'homme en lui assénant un violent coup dans le nez. Le cartilage craqua telle une noix serrée dans un étau, et le maraud s'affala, inconscient.
Dahlia porta alors son attention sur Jin et vit qu'il était entrain de salement amocher le second homme... Cela l'horrifia quelque peu. Elle aurait peut-être dû veiller à expliciter les règles de combat, en fait... Et surtout, elle aurait peut-être dû éviter de faire équipe avec un homme qu'elle connaissait à peine, même s'il en imposait.
« 'Faudrait peut-être y aller un peu moins... fort. Qu'ils puissent être... reconnaissables, quand la Garde viendra les identifier. »
La garde, malgré le dégoût qui lui nouait les entrailles, se força à s'approcher de la table. Elle avait en effet aperçu des feuilles étalées en désordre sur cette dernière, tâchées de pourpre suite à l'altercation. Elle les examina de plus près, et découvrit qu'il s'agissait d'un registre comptabilisant les Glooby capturés. Il y en avait un certain nombre, ce qui amplifia le malaise niché au creux de son estomac. Ce document confidentiel pourrait lui servir de preuve auprès de la Garde.
Son regard sonda le reste de la pièce, et elle vit alors une porte se découpant dans un coin de celle-ci, fermée. Après avoir échangé un regard avec Jin, elle tenta de l'ouvrir, mais celle-ci se trouvait verrouillée. Dahlia dénicha la clef sur l'homme qu'elle avait assommé.
Qu'est-ce qui pouvait bien les attendre, de l'autre côté de celle-ci ? Ils n'allaient pas tarder à le savoir...
Dahlia avait conservé ses cornes, par mesure de précaution. Elle pouvait encore endurer leur présence. Par ailleurs, elle avait remis son ceinturon, et le poids de son épée à son flanc la rassura lorsqu'elle fit grincer les gonds de la porte. Celle-ci s'ouvrit sur un couloir faiblement éclairé. Dahlia porta alors la main sur la garde de son arme, prête à s'y engager.
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Qu'est-ce que. C'est. Ces. Trucs. Sur. Sa. Tronche.
Euh, d'accord. "Spécialisée en coup de béliers"? Moi qui essayais d'y trouver une quelconque métaphore ou connerie du genre que la haute noblesse ou garde ayant fait des études supérieures ont l'habitude d'utiliser pour faire genre. Nope, en fait c'est "littéralement" des coups de bélier. Au revoir la blonde mimi avec des yeux de fées cachés dans un regard adorable. Ouais, le gars vient de se faire matraquer par un crâne corné qui lui a percuté la caboche comme une masse.
Ou comme un bélier, enfaîte. J'fais rapidement le lien avec le premier envoyé au tapis dans le hangar. Petite migraine, hein? Mon fion, ouais. Étonnant, stupéfiant, dangereux. Bizarre de voir autant de violence cachée dans une si douce personne. Paradoxalement poétique. Son maraud était déjà allongé quand j'avais terminé ma sauterie, son nez devenu noire violacé comme un pruneau séché au milieu de la gueule. Le réveil va être douloureux. Enfin, peut-être un peu moins que mon adversaire, une vraie tarte aux fruits rouges. Et j'en ai pas loupé une miette. Et je serai un menteur si j'dis ne pas avoir capté le regard désapprobateur de mon binôme sur le traitement de ce petit tocard voleur de limaces. Ça serait mentir aussi de dire que je n'ai pas pris mon pied. Ils ont eu leurs chances, on engage des types comme moi pour les réprimer de la façon dont ils ont à se réprimer entre eux. Ils ne comprennent que la douleur et la cruauté. Une chance pour eux que j'pige cette langue... Oh oui, et pas qu'un peu.
- J'ai pas fais gaffe à ce détail.
Rien à cirer.
- Mais, mais une fois remit sur pied il sera identifiable, y'a pas de raison. J'ferai gaffe pour les prochains.
Pries pour eux, cocotte.
M'enfin, il y va de soi que j'travaille beaucoup trop souvent avec les gardes pour prendre un risque inutile, alors je mets ça sur le compte "d'un léger dérapage" et si mon humeur me le permet, de neutraliser plus "proprement" les prochains suspects. Dahlia zyeute la pièce et va s'arrêter sur un tas de papelards qui ont pris une teinte un peu rouge à cause de mon soi-disant "dérapage". Un registre. Génial, on pourra retracer tous les glooby capturés et les rendre aux propriétaires ou dans les refuges qui proposeront sans doute un meilleur cadre pour ces pauvres bêtes.
- Pièces à convictions, preuves direct à mettre dans le futur dossier en attendant que la Grande Instance s'en charge. Bien joué.
On bosse peut-être pas de la même manière, mais faut reconnaître qu'elle est plutôt efficace. Elle s'écarte pour chercher une porte présumée fermée à clé. Un des sbires cachait une clé et Dahlia retente sa chance. J'me mets sur le côté de la porte, elle ouvre brièvement, puis on découvre le couloir, tamisé par une lumière faiblarde. Autant se promener dans le côlon d'un obscurus. On se regarde et bizarrement mes yeux iront vers ses cornes. Non Jin, faut pas les toucher...
Ma main s'approche doucement, mais avec l'autre j'parviens à la rabattre vers moi. (Dé : Oui)
- Hum, allons y.
De l'espace pour deux, on longe le chemin qui nous amène devant une autre porte. À hauteur de nos yeux, il y a un petit hublot, taché de poussière et de traces de doigts. C'que j'vois à travers, va me dévisager et faire couiner Katon sur mon épaule.
- Dahlia, ils sont tous derrière cette porte.
Dans des cages, entassés les uns sur les autres. Un vrombissement se fait attendre, sans doute leurs couinements réunis. J'pose délicatement Katon dans ses bras et tente de faire le bélier et défoncer cette porte sinon... Faudra demander au Vrai Bélier.
(Dé : Oui)
Quelques pas d'élan, grognant pour me donner de la force, avec l'appréhension de comment va sortir mon épaule après ce coup, et va percuter de plein fouet la porte qui tombe avec les gonds au sol.
Quel cauchemar.
Les glooby sont deux fois plus maigres que le mien, leurs couleurs sont fades. Impossible d'en deviner le nombre. Collés les uns sur les autres, ou bien contre la grille, espérant sortir. Mais les libérer maintenant sans unité médicale appropriée et avec l'aide des renforts pour sécuriser le périmètre serai beaucoup trop risqué. Zyeutant sur notre droite une grande porte. Un écriteau "direction" était marqué sur la plaque dorée au milieu du battant. On n'a peut-être pas assez fait de bruit pour se faire remarquer par le patron, à moins qu'il ne soit pas là. J'regarde de nouveau Dahlia, faut dire que le spectacle n'était pas joyeux.
- Eh, on va les sortir de là.
Tellement vite qu'ils n'auront pas le temps de souffler "Glooby Boulga".
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Lorsque Jin lui indiqua qu'il allait faire attention à ne pas trop esquinter les prochains marauds, cela rassura quelque peu Dahlia. Son soulagement était toutefois tempéré par la conscience, au fond d'elle, qu'elle ne savait pas dans quelle mesure elle pouvait le croire, ne le connaissant que depuis une poignée d'heures à peine. La suite des évènements allait confirmer ou infirmer la confiance qu'elle avait décidé arbitrairement de placer en lui.
Juste avant qu'ils ne s'engouffrent dans le couloir, la garde crut percevoir un mouvement s'esquisser sur la gauche de son faciès, ayant pénétré le champ de sa vue périphérique. Était-ce une main ? Lorsqu'elle pivota la tête pour mieux identifier la forme imperceptible, celle-ci avait cependant disparue. Dahlia crut toutefois avoir deviné ce qu'il venait de manquer de se passer.
« Si tu veux les toucher, demande-le moi juste au préalable... Mais je te préviens, il se pourrait qu'elles soient érogènes... »
C'était faux, bien entendu, ses cornes ne la reliaient pas à ce type de sensation, mais cela amusait Dahlia de faire gamberger le chasseur de primes, afin de le rendre plus que gêné quant à sa tentative avortée.
Ils ne tardèrent pas plus avant de parcourir le couloir. Celui-ci était éclairé par de menues flammes pâles émanant de torches, et aboutissait sur une nouvelle porte, flanquée d'un hublot crasseux. Jin put voir au travers de celui-ci et la prévint que les Glooby se trouvaient de l'autre côté, ce qui eut pour effet de serrer le cœur de Dahlia. Puis il entreprit de l'ouvrir en la percutant. Les gonds, rongés par la rouille, cédèrent sans trop de peine.
Les deux sauveurs improvisés se retrouvèrent alors devant les cages emplies de familiers en piètre état, ce qui inspira un certain effroi à Dahlia, qui se mua rapidement en colère. Comment pouvait-on les traiter avec si peu de considération ? Elle acquiesça lorsque Jin évoqua leur libération imminente, mais sa gorge était trop nouée pour pouvoir prononcer une phrase.
Il ne fallait cependant pas se laisser submerger par l'émotion, et en perdre ses capacités, au risque de compromettre le sauvetage. Les yeux de la garde se rivèrent vers la large porte à droite, de meilleure facture, et dotée d'un écriteau doré estampillé « Direction ». C'était le moment de voir si les commanditaires du trafic étaient présents, ce qu'espérait fortement Dahlia en son for intérieur.
Elle attrapa la poignée ouvragée et l'actionna. À sa surprise, celle-ci s'ouvrit sans résistance, dévoilant un bureau assez sommairement décoré, mais surtout, vide de toute présence. La déception l'envahit, mais elle ne perdit pas son objectif de vue pour autant, et alla fouiller le pupitre, espérant y dénicher davantage d'éléments de preuve. Un papier confidentiel retint son attention. Après l'avoir parcouru, elle souffla, abasourdie :
« Il y a la formule d'une... crème anti-rides, à base de... bave de Glooby. »
C'était donc ça, le projet à l'origine de ce trafic de Gloobys ?
« Non mais franchement, qui voudrait d'un produit pareil ? Ils auraient dû davantage travailler leur étude de marché parce que là... C'est vraiment la pire idée que... »
« Attends de tester un échantillon, ma p'tite... Quoique, tu n'risques pas de vivre assez longtemps pour avoir besoin de notre produit, j'en ai bien peur... »
La voix avait émergé d'une pièce attenante au bureau, qui venait de s'ouvrir à la volée. Un homme se découpait dans l'embrasure de la porte... Petit et trapu, il avait un regard torve, et arborait une dense moustache colorée. La garde resta coi l'espace d'une seconde, puis parvint à dépasser la surprise qui s'était emparée d'elle :
« Je vous arrête, vous et votre idée... C'est dans une cellule de la Garde que vous allez vieillir, pour votre part... »
« J'vous laisse voir ça avec mon assistante de direction... » il inclina alors brièvement la tête en arrière, avant de déclamer : « Mireï, viens voir, on a reçu la visite de clients... »
Une femme apparut alors aux côtés de l'homme... Et l'on pouvait dire qu'elle représentait une certaine conception de la féminité. Extrêmement grande, sa carrure s'apparentait à un monceau de muscles saillants. Elle arborait un sourire en coin, et surtout, tenait une masse d'arme dans la main. Cet adversaire s'annonçait plus coriace que tous ceux précédemment affrontés.
Juste avant qu'ils ne s'engouffrent dans le couloir, la garde crut percevoir un mouvement s'esquisser sur la gauche de son faciès, ayant pénétré le champ de sa vue périphérique. Était-ce une main ? Lorsqu'elle pivota la tête pour mieux identifier la forme imperceptible, celle-ci avait cependant disparue. Dahlia crut toutefois avoir deviné ce qu'il venait de manquer de se passer.
« Si tu veux les toucher, demande-le moi juste au préalable... Mais je te préviens, il se pourrait qu'elles soient érogènes... »
C'était faux, bien entendu, ses cornes ne la reliaient pas à ce type de sensation, mais cela amusait Dahlia de faire gamberger le chasseur de primes, afin de le rendre plus que gêné quant à sa tentative avortée.
Ils ne tardèrent pas plus avant de parcourir le couloir. Celui-ci était éclairé par de menues flammes pâles émanant de torches, et aboutissait sur une nouvelle porte, flanquée d'un hublot crasseux. Jin put voir au travers de celui-ci et la prévint que les Glooby se trouvaient de l'autre côté, ce qui eut pour effet de serrer le cœur de Dahlia. Puis il entreprit de l'ouvrir en la percutant. Les gonds, rongés par la rouille, cédèrent sans trop de peine.
Les deux sauveurs improvisés se retrouvèrent alors devant les cages emplies de familiers en piètre état, ce qui inspira un certain effroi à Dahlia, qui se mua rapidement en colère. Comment pouvait-on les traiter avec si peu de considération ? Elle acquiesça lorsque Jin évoqua leur libération imminente, mais sa gorge était trop nouée pour pouvoir prononcer une phrase.
Il ne fallait cependant pas se laisser submerger par l'émotion, et en perdre ses capacités, au risque de compromettre le sauvetage. Les yeux de la garde se rivèrent vers la large porte à droite, de meilleure facture, et dotée d'un écriteau doré estampillé « Direction ». C'était le moment de voir si les commanditaires du trafic étaient présents, ce qu'espérait fortement Dahlia en son for intérieur.
Elle attrapa la poignée ouvragée et l'actionna. À sa surprise, celle-ci s'ouvrit sans résistance, dévoilant un bureau assez sommairement décoré, mais surtout, vide de toute présence. La déception l'envahit, mais elle ne perdit pas son objectif de vue pour autant, et alla fouiller le pupitre, espérant y dénicher davantage d'éléments de preuve. Un papier confidentiel retint son attention. Après l'avoir parcouru, elle souffla, abasourdie :
« Il y a la formule d'une... crème anti-rides, à base de... bave de Glooby. »
C'était donc ça, le projet à l'origine de ce trafic de Gloobys ?
« Non mais franchement, qui voudrait d'un produit pareil ? Ils auraient dû davantage travailler leur étude de marché parce que là... C'est vraiment la pire idée que... »
« Attends de tester un échantillon, ma p'tite... Quoique, tu n'risques pas de vivre assez longtemps pour avoir besoin de notre produit, j'en ai bien peur... »
La voix avait émergé d'une pièce attenante au bureau, qui venait de s'ouvrir à la volée. Un homme se découpait dans l'embrasure de la porte... Petit et trapu, il avait un regard torve, et arborait une dense moustache colorée. La garde resta coi l'espace d'une seconde, puis parvint à dépasser la surprise qui s'était emparée d'elle :
« Je vous arrête, vous et votre idée... C'est dans une cellule de la Garde que vous allez vieillir, pour votre part... »
« J'vous laisse voir ça avec mon assistante de direction... » il inclina alors brièvement la tête en arrière, avant de déclamer : « Mireï, viens voir, on a reçu la visite de clients... »
Une femme apparut alors aux côtés de l'homme... Et l'on pouvait dire qu'elle représentait une certaine conception de la féminité. Extrêmement grande, sa carrure s'apparentait à un monceau de muscles saillants. Elle arborait un sourire en coin, et surtout, tenait une masse d'arme dans la main. Cet adversaire s'annonçait plus coriace que tous ceux précédemment affrontés.
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On entre.
L'accès se trouve être plus facile qu'on le pensait, le bureau n'est pas dégueulasse. On comprend bien que nous sommes chez le patron, ou bien la patronne et que si on devait chercher des réponses, ça serait bien ici qu'on pourrait les trouver. J'commence à prendre une direction dans la pièce, des casiers, des petits coffres, mais Dahlia m'interpelle lorsqu'elle a trouvé un autre papelard dans le bureau. Une formule antirides ? Donc on sèche les Glooby pour récupérer leurs baves et donner ça à des quadragénaires ménopausées pour s'en tartiner le visage.
Les enfoirés.
- Il y'aura toujours des connasses pour essayer d'appâter des jeunes débiles qui veulent taper dans les plus âgées. Pour cela, elles peuvent faire preuve d'une cruauté impitoyable.
Juste pour que des pauvres puceaux puissent tremper le biscuit pendant que leur mari desséché lit le journal dans la pièce adjacente. Ça me donne la gerbe. La bêtise humaine n'a pas de limite, et j'suis maintenant très heureux de pouvoir arrêter ce cauchemar une bonne fois pour toutes. Mais la jeune garde se fera couper par une voix extérieure. Par réflexe je dégaine Portecendres, du côté de ladite voix. Une porte que j'avais pas capté au début, elle s'entrouvre, et un homme en sort. Nabot, mais qui dégage un certain charisme, enfin, c'est le plus propre jusqu'à présent. J'conclus qu'il est le seul a posséder une baignoire chez lui. En d'autres termes, il a l'air de commander ici. La garde n'a pas le temps de lui citer ses droits et lui promettre un lit chaud dans une cellule quand ce "truc" se dévoile devant nous.
- Qu'est-ce que...
J'avais pas fais gaffe au début, mais ouais... C'est une donzelle. Me dépassant de deux têtes, de deux épaules de chaque côté, un vrai cube de muscle. Et comme si les choses n'étaient pas faciles elle avait une masse qui pourrait peut-être refroidir l'envie à Dahlia d'y mettre un coup de tête. Utiliser mes pouvoirs ici pourrait anéantir les preuves, prendre l'oxygène restant dans la pièce et qu'on se retrouve hors-service pour de bon. Faudra arranger ça à l'ancienne.
- "Y aller un peu moins fort"... t'es vraiment sure de toi Dahlia ?!
Que j'lui dis un peu agacé, si tu penses que j'vais me retenir sur elle, autant se foutre en l'air soi-même ! On se jauge chacun notre tour. Mais j'avais encore le nain encore dans le viseur. La prénommée Mireï charge et nous laisse pas une seconde de plus en décollant sa masse vers le haut avant de l'abattre comme l'apocalypse vers moi.
Impossible de la voir venir, et elle parvient à me toucher. (Dé : oui) et j'ai seulement le temps de paré avec mon gantelet avant de traverser le bureau qui finit pulvérisé en plusieurs morceaux. L'impact a laissé des traces sur le métal, mon épaule est complètement engourdie. Ça promet. Je me relève à travers les débris, impossible d'avoir l’œil sur mon partenaire. Je déroule mon épaule qui chantera quelques craquements qui me feront gémir quelques sonorités musicales de douleurs. Pas cassé, mais bien ecchymosé, et peut-être luxé. Plusieurs quintes m'empêchent de respirer convenablement, et j'essaie de me redresser face à mon adversaire qui marche vers moi en tapant sa masse sur le creux de sa main, avec une expression qui laisse traduire une pointe de sadisme. Coquine.
- Ouaw.. C'est... tout?
- T'en fais pas beau gosse, j'vais y aller doucement.
- T'as raison, ne jamais se précipiter le premier soir. On y retourne?
- Tu parles trop !
- Toi, plus pour longtemps. Raaah !
Tout en rugissant j'réduis la distance pour faire en sorte qu'elle ne puisse plus étirer de coup aussi ample. Elle me voit venir, et frappe avec un énorme coup en diagonale. Mais j'glisse sur le côté. Avec le tranchant de la lame j'parviens à lui sectionner les tendons du genou. En plongeant d'une roulade j'apparais de l'autre côté tandis qu'elle essayait de frapper vers ma dernière position. Toujours trop lente et je sectionne l'autre tendon.
L'arbre tombe, à genoux.
J'passe derrière elle, épée dans le fourreau et compresse sa carotide contre mon torse pour l'immobiliser. Dahlia venait d'arrêter le boss, c'est maintenant ou jamais.
- DAHLIA ! CHARGES ! VISE LA TÊTE !
Ça implique qu'elle me percutera aussi, mais faut c'qui faut. La gorge compressée, son instinct de survie lui fait lâcher son arme qui sonne comme un arbre qui venait de se coucher et essaie d'attraper mon crâne avec ses paluches aussi balèzes que celle d'un gorille.
Dahlia ! C'est quand tu veux bordel !
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Mireï ne fit pas d'ambages et les chargea sans crier gare, abattant avec force sa masse sur Jin, qui parvint à parer le coup mais fut projeté tout droit dans le bureau, qui se brisa sous l'impact. Hum, ça ne devait pas être de la grande menuiserie, ça. Sans doute l'œuvre de Ykea, le menuisier le moins cher de la Capitale...
Dahlia voulut aller aider l'aventurier face à cette adversaire de taille, mais elle perçut du coin de l'œil le petit à la moustache bariolée qui cherchait à... quitter les lieux en douce. Alors là, s'il croyait s'en tirer à si bon compte... La garde tira son épée du fourreau et eut le temps d'en darder la pointe face à lui, alors qu'il se trouvait sur le pas de la porte du bureau, sa mise en joug l'empêchant de le franchir.
« Hépepep ! On n'bouge plus... Mains en l'air. » comme il était de coutume de dire.
Si le nabot était pétri d'idées farfelues, il ne semblait pas l'être de courage, car il s'exécuta sans chercher à se rebiffer... Mais alors qu'il levait les mains, paumes ouvertes face à elle, un rictus vint tordre son visage... La garde eut tout juste le temps d'apercevoir l'un de ses ongles s'allonger subitement, et fuser droit vers elle tel un dard acéré. Elle parvint par chance à se décaler de justesse, recueillant une griffure sanguinolente sur la joue.
Ok, donc il avait une botte secrète. Ou plutôt un ongle. L'homme ne se risqua pas à ré-attaquer – son pouvoir devait sûrement avoir un temps de rechargement – et chercha à se carapater. Dahlia songea à s'élancer à sa poursuite, mais fainéante de nature, elle attrapa plutôt ce qui lui venait sous la main... Une tasse, ayant roulé au sol suite au bureau éventré... Qu'elle lança dans son dos, en visant la tête... Celle-ci vint la heurter, après avoir décrit une jolie parabole.
Dahlia s'approcha du corps sonné gisant au sol et le menotta immédiatement – avec les menottes anti-magie dont elle détenait une paire à son ceinturon. Quand elle eût fini, des cris dans son dos l'alertèrent. Se retournant, la garde aperçut Jin dans le dos de Mireï, son épée - toujours dans l'écrin de son fourreau - pressée contre la gorge de celle-ci... Ils étaient collés l'un contre l'autre dans une étreinte fiévreuse.
La garde comprit qu'il ne tiendrait pas longtemps ainsi. Mais lorsqu'il lui demanda de charger, elle ne put s'y résoudre. Un coup avec ses cornes aurait été trop imprécis, et aurait pu blesser le chasseur de primes. Ses yeux parcoururent à toute hâte la pièce, à la recherche d'un objet qui pourrait faire l'affaire. La tasse, qui avait déjà prouvé son efficacité, n'était en effet plus à sa portée. Elle vit alors une statuette Glooby qui reposait obliquement au sol. Ça avait l'air pas mal, ça.
Le coup frappa lourdement les tempes de Mireï, et la fit sommeiller.
« Ça va ? » Inquiets, les yeux de Dahlia sondèrent le corps du chasseur de primes – dans un but purement informatif, bien entendu. Il ne semblait pas saigner, c'était déjà ça. Le soulagement étreignit Dahlia.
« Beau travail. On va pouvoir les livrer la Garde, avec des éléments de preuves en sus, et les Gloobys vont pouvoir être pris en charge, et rendus à leurs propriétaires... »
Ils l'avait fait. Ils étaient parvenus à sauver ces Gloobys de ces truands avides, qui pensaient tirer profit de leur bave.
« Merci. » Bref, sincère, son intonation retranscrivait cependant toute la reconnaissance dont elle était chargée.
Dahlia voulut aller aider l'aventurier face à cette adversaire de taille, mais elle perçut du coin de l'œil le petit à la moustache bariolée qui cherchait à... quitter les lieux en douce. Alors là, s'il croyait s'en tirer à si bon compte... La garde tira son épée du fourreau et eut le temps d'en darder la pointe face à lui, alors qu'il se trouvait sur le pas de la porte du bureau, sa mise en joug l'empêchant de le franchir.
« Hépepep ! On n'bouge plus... Mains en l'air. » comme il était de coutume de dire.
Si le nabot était pétri d'idées farfelues, il ne semblait pas l'être de courage, car il s'exécuta sans chercher à se rebiffer... Mais alors qu'il levait les mains, paumes ouvertes face à elle, un rictus vint tordre son visage... La garde eut tout juste le temps d'apercevoir l'un de ses ongles s'allonger subitement, et fuser droit vers elle tel un dard acéré. Elle parvint par chance à se décaler de justesse, recueillant une griffure sanguinolente sur la joue.
Ok, donc il avait une botte secrète. Ou plutôt un ongle. L'homme ne se risqua pas à ré-attaquer – son pouvoir devait sûrement avoir un temps de rechargement – et chercha à se carapater. Dahlia songea à s'élancer à sa poursuite, mais fainéante de nature, elle attrapa plutôt ce qui lui venait sous la main... Une tasse, ayant roulé au sol suite au bureau éventré... Qu'elle lança dans son dos, en visant la tête... Celle-ci vint la heurter, après avoir décrit une jolie parabole.
Dahlia s'approcha du corps sonné gisant au sol et le menotta immédiatement – avec les menottes anti-magie dont elle détenait une paire à son ceinturon. Quand elle eût fini, des cris dans son dos l'alertèrent. Se retournant, la garde aperçut Jin dans le dos de Mireï, son épée - toujours dans l'écrin de son fourreau - pressée contre la gorge de celle-ci... Ils étaient collés l'un contre l'autre dans une étreinte fiévreuse.
La garde comprit qu'il ne tiendrait pas longtemps ainsi. Mais lorsqu'il lui demanda de charger, elle ne put s'y résoudre. Un coup avec ses cornes aurait été trop imprécis, et aurait pu blesser le chasseur de primes. Ses yeux parcoururent à toute hâte la pièce, à la recherche d'un objet qui pourrait faire l'affaire. La tasse, qui avait déjà prouvé son efficacité, n'était en effet plus à sa portée. Elle vit alors une statuette Glooby qui reposait obliquement au sol. Ça avait l'air pas mal, ça.
Le coup frappa lourdement les tempes de Mireï, et la fit sommeiller.
« Ça va ? » Inquiets, les yeux de Dahlia sondèrent le corps du chasseur de primes – dans un but purement informatif, bien entendu. Il ne semblait pas saigner, c'était déjà ça. Le soulagement étreignit Dahlia.
« Beau travail. On va pouvoir les livrer la Garde, avec des éléments de preuves en sus, et les Gloobys vont pouvoir être pris en charge, et rendus à leurs propriétaires... »
Ils l'avait fait. Ils étaient parvenus à sauver ces Gloobys de ces truands avides, qui pensaient tirer profit de leur bave.
« Merci. » Bref, sincère, son intonation retranscrivait cependant toute la reconnaissance dont elle était chargée.
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J'sais que je vais lâcher dans quelques secondes, cette demoiselle dopée par la nature m'écrasera comme un cloporte même si je lui comprime la carotide contre moi. Si Dahlia ne se bouge pas, j'vais devoir la dénuquer si j'veux avoir une chance de m'en sortir. La garde m'aperçoit enfin, j'vois qu'elle a neutralisé sans problème le nain de jardin. Mais... Elle ne charge pas. Quoi ?! Elle balaye des yeux un peu la pièce et tombe sur une statuette glooby avant de charger vers nous la figurine vers le haut. Matraquée d'un coup sec dans la tempe, madame muscle s'effondrera sur un microséisme, qui fera écho jusqu'au stock où sont entreposées les limaces. L'adrénaline retombe, et ma blessure à l'épaule toque à la porte. Bordel de merde ça douille. La jeune femme me sonde brièvement, loin d'être un contrôle de routine ou une fouille corporelle, mais bien pour se donner un aperçu de mon état.
- Euh, ouais ça va. J'suis encore entier, c'est l'essentiel. Bien joué.
La main sur mon épaule, j'essaie de le maintenir le plus immobile possible, et faudra bien traîner cette montagne de muscle jusqu'à la caserne, la laisser ici en attendant les renforts me paraît risquée. J'pousse un soupir, soulagé, endolori et surtout ravi que ça se termine. Sauf qu'à ce moment-là un truc me revient à l'esprit.
- Où est Katon ?
- Je...
- Merde !
Dahlia n'en savait pas plus que ça et je me hâte à retourner le bureau dans tous les sens, rien. Sous les débris, dans la pièce adjacente, quedalle. J'tente le tout pour le tout en sortant du bureau, enfin, de l'ancien bureau.
Quel petit sournois.
Remuant ses trois petites queux, il était en face d'une cage où trois glooby laissaient passer leur petite bouille entre les barreaux pour essayer de se renifler mutuellement. Il a dû se barrer avant le combat, et finalement ce n'est pas plus mal. J'pousse un soupir de soulagement et cours rejoindre ce p'tit démon. Il me voit arriver, sautille dans tous les sens alors que ses congénères reculent au fond de leurs cages. Ils ont dû ramasser à cause de ces connards. M'enfin, c'est terminé maintenant.
- Vient, morveux.
Il ne pige pas ce que j'raconte, donc je peux l'insulter comme je veux. Sur mon épaule valide je l'embarque et retourne voir mon binôme. Sur ma route, un gros rouleau de corde marines était posé entre deux cages. Sans doute qu'il appartient à un bateau pour faire partir la "marchandise" loin d'ici. En la ramassant j'tombe sur des tonneaux. En ouvrant l'intérieur, un liquide translucide remplissait son contenant. De la bave de glooby. Plus loin, un grand drap couvrait un nombre incalculable de tonneaux. Ce qui explique pourquoi les bêtes ici sont autant desséchées et ternes. J'saisis la corde et j'me dis que ça pourrait servir pour attacher Mireï-aux-gros-bras.
J'mets au courant mon collègue de mes dernières trouvailles, et on est tous les deux d'accord pour savoir qu'il fallait vite intervenir. Musclor, soigné aux genoux, est attaché et bientôt réveillé avec nos deux épées sur elle et son patron.
- C'est fini, maintenant. Au nom de la loi et l'ordre maintenue par mon collègue, et à moi mon envie de vous péter la gueule, vous êtes en état d'arrestation.
J'regarde Dahlia, et un peu interdite, me regarde également.
- Désolé, j'ai toujours voulu le dire un jour.
Nous sortons du hangar, épées pointées dans le dos de nos suspects et marchons vers la caserne la plus proche, guidée par Dahlia Delancy, la femme-bélier. J'ai beau avoir travaillé avec un paquet de garde maintenant, j'suis toujours étonné de la diversité de leurs effectifs. Finalement, la ville est plutôt bien protégée. Arrivé à l'entrée, deux gardes nous interceptent. On explique l'affaire, Dahlia demande d'engager la procédure d'arrestation ainsi que la perquisition de tous les biens et glooby volés dans le hangar n°7. Aucun un garde ne me connaît, pas plus mal ça m'évitera de m'expliquer sur ma façon un peu musclée de m'occuper des criminels. La garde de nuit prend le relais et nous nous retrouvons tous les deux.
- Sacrée histoire.
- Oui, des glooby...
- Des glooby, ouais.
- Qui l'aurai crut?
- Pas moi en tout cas.
- Encore une fois beau travail, ces deux suspects ne sont pas prêt de revoir la lumière du jour.
- J'aurai rien fais si vous étiez pas là. Ou alors peut-être que j'aurai mis plus de temps, hé.
- Je crois que nos chemins se séparent là, on dirai ?
- Ouais.
On se sert la main, et je la regarde avec plus d'insistance pour garder en mémoire son visage. Qui sait, peut-être que je la recroiserai. J'étire un dernier sourire en regardant son crâne dépourvu de cornes cette fois, c'est complètement dingue que ces trucs sortent sur commande. J'lui tends ma carte de mon Bureau.
- Si jamais vous cherchez un chasseur de prime. Vous savez comment j'travail maintenant.
Je la laisse saisir la carte puis m'en vais, cette fois. Katon à l'épaule, je lève la main une dernière fois dans sa direction alors qu'elle est dans mon dos.
- "Érogènes", hein?
Juste pour lui dire que je n'ai pas oublié. J'pousse un rire nerveux et m'efface dans l'obscurité, me hâtant de rejoindre la maison avant que ma mère fasse un arrêt cardiaque ou meurt d'inquiétude.
- Allez, Katon, on rentre. Tu n'es plus la starlette de cette histoire.
- ...
- Tu sais que m'man va me tuer à cause de toi?
- ...
- J'savais que t'en avais rien à cirer.
- ...
- Rappelle-moi de plus te sauver la vie, la prochaine fois.
Et on continue de les aimer, ces conneries.
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