Toujours dans cette capitale, la population semblait en effervescence, telle une ruche bourdonnante ou chaque individus était libre de ses mouvements. Et dans ce chaos, Arthorias se demandait parfois comment tout faisait pour se dérouler aussi bien.
La Garde était vigilante, mais ne réglait au final que des cas isolés. L'immense majorité de la population semblant se satisfaire de cet ordre imposé. A croire que tout le monde y trouvait son compte.
L’officier était bien plus habitué au palais, et ses couloirs parfois désespérément vide, ses longues allées sans personne pour vous déranger, et son silence quasi religieux.
Yio à ses côtés, l’animal restait sage, se contentant de trottiner à côté de son maître. Cela ménageait tout de même un certains espace autour du soldat, les gens ayant difficilement l’habitude de voir des wargs noirs parmi eux, même si ce dernier portait une fière plaque de la garde royale.

Aujourd’hui, le programme avait été quelque peu chamboulé par un tas d’imprévu, et sa journée initialement calme c’était transformée en séance de course, à devoir aller acheter divers objets en personne.
Et si Yuna n’était pas encore suffisamment dressée pour parcourir les rues avec lui, Yio était parfaite dans ce rôle, n’ayant pas peur des humains, et encore moins des foules.
Dans cette cohue organisée, une jeune femme à l’allure très distinguée semblait tenter de se frayer un chemin le plus vite possible, poursuivant une ombre fugitive avec moult cris et imprégnation.
Cette dernière s’arrêta devant lui pour s’excuser, mais ne laissa pas le temps de répondre au jeune homme avant de s’éclipser
La situation n’était guère difficile à deviner, mais bien moins grave qu’on aurait pu le penser. Et s’il avait cru voir là un vol bien cruel, le fait que la victime prononce le nom de l’aggresseur rendait tout cela bien moins dramatique.
Et Arthorias se surprit à suivre cette étrange dame et sa proie, les gens s’écartant bien d’avantage face à un garde royal en armure que devant une jeune femme, aussi jolie soit elle.

Et finalement ce fut le choc, un marchand de tissus ambulant interrompant momentanément cette course poursuite.

-Yio ?

Le grand loup noir regarda son maître, un peu intrigué par l’appel soudain de son nom

-Rapporte !

Pour le reste, le lien télépathique entre les deux suffit et le warg s’élança bien vite, la foule laissant un large espace avec l’animal.
Elle passa proche de la poursuivante telle une ombre, secouant soie et froufrou, trouvant la petite chapardeuse bien plus facilement qu’elle poursuivait une odeur de brioche chaude et s’en saisit avec délicatesse.
Pas très grande, l’enfant fut soulevée du sol, par une puissante mâchoire qui la saisit au col, le grand loup prenant la petite comme une jeune louve avant de la ramener vers la jeune femme, la queue battante.
Arthorias finit par arriver devant la scène avec un sourire, son lourd heaume d’acier fixant la gouvernante et sa voleuse.

-Yio, tu peux la lâcher maintenant.

L’ordre fut exécuté , et l’animal déposa l’énergumène au pied de la dame avant de s’en retourner près de son maître

-J’ai cru bon de demander à Yio de vous rapporter ce que vous poursuiviez, elle fait un bien meilleur poursuivant dans une foule que bien des gens.
Navré néanmoins s’il vous effrayé mademoiselle.

Se fendant d'un salut officiel, il prit le temps de retirer son heaume, découvrant son visage androgyne sur lequel planait un petit sourire alors que ses longs cheveux formés en queue de cheval tombait dans son dos

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Tant de cérémonie pour une malheureuse histoire, Arthorias en fut presque gênée. Ses joue se teintant légèrement. Jamais ne lui avait on fait de telles courbettes. Jamais il n'avait été Sire Hekmatyar, sa naissance lui refusant de rejoindre les rangs des sangs bleu. Un tel protocole le gêna presque d'avantage.

-Enchanté Mademoiselle Applebee, je vous en prie, redressez vous, il n'est nul besoin de s'incliner comme si j'étais de la famille royale. Je ne suis qu'un humble servant de cette famille.

La scène avait de quoi faire sourire, et au vu de cette réaction, il n'était pas à douter que l'enfant était une connaissance de cette demoiselle distinguée. Nul n'était donc besoin d'emmener l'une ou l'autre à un poste de garde.
Voilà qui servirait simplement de leçon à la petite chapardeuse. Ce n'était pas tout les jours qu'on était traité comme un louveteau désobéissant.

-Ne vous excusez donc pas, je me sens presque coupable maintenant. Allons, allons, je suppose que ce petit est sans conséquences, tachez cela dit, Mademoiselle Pindeltown de ne plus chaparder le bien d'autrui, avec une dame aussi gentil, je suis bien sur qu'une simple demande polie aurait suffit.

Comme pour confirmer cela, Yio tourna autour de la petite, sans pour autant se montrer agressive, a vrai dire, Arthorias se demandait parfois si la louve n'avait pas été mère au vu de son comportement avec les enfants et Yuna, plus protectrice que dangereuse.

-Yio, n'est pas méchante je vous rassure, mais elle vous aura à l’œil jeune fille, et croyez moi... j'ai parfois du mal à l'empêcher d'aller chercher les enfants dissidents !

Ce qui était totalement faux bien sur, la louve lui obéissait au doigt et à l’œil, mais il eut un petit clin d’œil pour la tutrice.
S'il n'était pas des plus pédagogique, au moins avait il un fond d'humour un peu rouillé qui traînait dans les placards
Finalement, il reporta ses yeux vairons sur cette amusante et charmante dame.

-Capitaine Arthorias Hekmatyar de la Garde Royale, pour vous servir également.

Ses révérences étaient parfaitement huilées cependant, l'étiquette étant une partie bien trop importante, a son gout, de son travail.

-Cette enfant n'est de par son nom pas la votre, seriez vous sa tutrice par le plus grand des hasards ?

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Oh une tutrice ! Voilà qui se révélait fort intéressant, peut être aurait elle un peu de place pour s'occuper des enfants d'Aube ? Cela lui enlèverait une sacré épine du flanc, surtout au vu des derniers événements, s'occuper de deux enfants n'était ni dans ses compétences, ni dans ses attributions. Déjà que Yuna lui donnait du fil à retordre. Alors deux bébés chatons ? Très peu pour lui. Le dilemme était grand de lui demander immédiatement de venir travailler pour Aube. Mais c'était encore un coup à le regretter.

-Je comprend oui, peut être puis-je vous inviter boire un thé quelque part dans ce cas ! Pardonnez ce changement soudain néanmoins, je crois que Lucy nous à fait rencontrer non sans raison. Voyez vous... cela est un peu brusque, j'en conviens. Mais il est possible qu'une de mes connaissance cherche quelqu'un de votre qualité.

Enfin, c'était surtout lui qui cherchait une vraie nourrice et tutrice pour les petits monstres, Aube avait encore bien trop à faire avec ses nouvelles taches pour chercher elle même.
Et après on disait qu'il n'était pas un capitaine appliqué et consciencieux... Et voyant la demande pour la louve, il hocha la tête avant d'ajouter.

-Bien sur, bien sur, je suis sur qu'elle en sera même plutôt contente. Elle à beau être un grand loup, elle n'en reste pas moins attirée par les humains. N'hésitez donc pas, elle ne vous mordra pas.

Comme pour confirmer ce fait, la louve sentit la main de la jeune femme, avant de passer son museau sous cette dernière pour chercher une caresse.
Un molosse de terreur pour bien des gens extérieur, une boule d'amour pour Arthorias et les gens qui prenaient la peine de connaitre cet animal.
Se rendant tout de même compte de sa proposition précédente il leva une main embarrassée.

-Enfin sans doute avez vous bien des achats à faire encore, je ne voulais pas paraître inconvenant ou insistant.
Simplement que je suis parfois un peu trop empressé, chercher des tutrices est une épreuve pour qui ne connais pas le milieu

Se reculant d'un pas, dans le vaste espace laissé libre par la foule, il inclinant légèrement la tête.

-Pardonnez cette proposition déplacée mademoiselle, la surprise ma fait agir avant de réfléchir.

Même si le temps était particulièrement adapté à un thé, sans doute irait-il dans tout les cas, un des grands salon était à deux pas d'ici

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Le salon de thé de la feuille d'émeraude n'était pas bien loin, un lieu plutôt calme si on le comparait à toute la cohue de la capitale.
Parfois, Ciaran l'emmenait la bas pour le forcer à faire une pause. Un lieu que l'homme finissait par bien connaitre, son amie étant grande fan de cet endroit, la petite brune était toujours joyeuse en prenant cette route.
Cela lui tira un sourire, sans doute serait-elle un peu jalouse qu'Arthorias y aille sans elle. Mais ils auraient tout le temps d'y retourner plus tard.

-Je connais un endroit plutôt réputé justement, c'est un salon appelé la Feuille d'Emeraude, un endroit charmant pour s'y rendre en bonne compagnie.

Un lieu très chic réservé habituellement à une certaine élite, mais l'emblème de la garde royale ouvrait bien des portes closes, de plus, son visage commençait à être connu. La jeune femme qui l'accompagnait très souvent était même amie avec le gérant
Guidant Miss Applebee, l'officier marchait d'un bon pas, faisant attention à ne pas perdre la nourrice en restant toujours à une distance raisonnable.
Finalement, arrivé au pied du salon, il présenta la devanture, cette dernière étant d'un vert foncé, bordés de plantes qui tombaient sur sa devanture. Il savait de source sur que ces arbrisseaux n'étaient rien d'autre que des théiers, et leurs feuilles étaient même parfois à la carte

-Nous y voilà ! J'espère que ce lieu vous plaira, je n'ai malheureusement que peu d'autres adresses, mais j'y vais assez souvent lors de mes temps libre, je peux donc vous garantir que le thé et les gâteaux y sont très bon  

Une odeur de parfum émanait de la porte ouverte, ainsi qu'une douce chaleur. Bien loin de la clameur des tavernes, cet endroit était discret, et Arthorias s'y sentait bien.
Il entra, faisant sonner la petite clochette qui surmontait la porte, un tintement cristallin qui fit relever la tête de la patronne, une grande femme que l'on soupçonnait souvent d'être une ancienne nonne, sa grosse voix accueillant ses clients avec enthousiasme

-OH ! Capitaine Hekmatyar ! Toujours un plaisir de vous voir ! Bonjour à vous madame, bienvenue à la feuille d'Emeraude !

La grande louve s'avança dans la boutique également s'asseyant au pied de la patronne ses grands yeux la fixant avec attention

-Et toi petite crapule ! Viens donc par là !

Le loup se dressa sur ses deux pattes arrière, posant ses énormes pattes sur les épaules de la dame, sa queue battant en tout sens.
Quand il prenait du temps ici, Yio restait près de la patronne qui rigola doucement avant de désigner une grande table de libre près d'une fenêtre donnant sur un jardin soigneusement entretenu

-Votre table est toujours libre, allez y !

Et elle se concentra sur la louve qui réclamait toujours plus d'attention.
Arthorias invita Marthe à s'asseoir, déposant son heaume sur une chaise voisine, défaisant consciencieusement ses gantelets pour les déposer également, un bon thé ne se prenait certainement pas avec de l'acier sur les mains

-Voilà l'endroit dont je vous parlais madame, j'espère qu'il sera à votre gout et que vous trouverez votre bonheur dans la carte

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Au moins, cet endroit semblait plaire à la jeune femme, il fallait simplement espérer que la patronne ne parlerais pas de cette entrevue à Cia, sinon il serait bon pour quelques reproches bien senti.
Mais pour le moment, il avait plus important à faire ! Ne serai-ce qu'aider la jeune femme à choisir un thé convenable.
Tout ici était presque parfait, mais lui même avait ses préférences, tournant la carte vers lui, il désigna un thé nommé comme : " Lame de citron d'azure"

-Celui là est un de mes préféré, c'est un thé blanc aromatisé au citron azure, il est même servit avec une petite tranche de ce dernier, avec un sucre et une tarte aux framboise c'est un régal !

Oui le capitaine de la garde royale, était un fan de ce genre d'endroit également. Personne ici ne venait lui parler des affaires du palais, et la patronne, si elle connaissait son rang, ne posait jamais plus de questions que nécessaire.
Un paradis donc pour se retrouver.
L'homme eut un sourire compatissant pour cette dame qui se disait roturière, essayant de la rassurer au moins sur ce point. Son avis sur les nobles étant bien tranché

-Mademoiselle, je vais vous avouer une chose, je ne le suis pas non plus, mes parents n'avaient pas de sang bleu, pas plus que mes amis, je suis né près de la capitale, dans une famille de garde. Et j'en côtoie suffisamment pour savoir qu'ils ne sont guère plus de confiance que nous.

Elle était fort polie et était honnête à première vue, fallait-il vraiment en demander plus par les temps qui courraient ? Et la voir courir après un petit garnement et la corriger de façon juste sans abus était plus que louable.
Sons sens de l'étiquette était aussi plus que développé.

-C'est bon à savoir, mademoiselle AppleBee, et j'aimerai, si cela ne vous parait pas trop inconvenant, vous proposez un poste probable en tant que nourrice.
Une garde de mon unité à récemment eu des jumeaux et malheureusement, les nourrices sont plutôt rares.
Ainsi donc, si le coeur et le temps vous en dit, j'aimerai vous proposer de rentrer à son service pour lui permettre de continuer son travail en tout quiétude et sans avoir à se préoccuper des égratignures de ses enfants.

Finalement la patronne finit par arriver, avec un petit calepin attendant la décision de Marthe au sujet de sa commande, celle d'Arthorias étant déjà notée à l'avance.
La dame semblant presque avoir un septième sens pour ce que les clients voulaient

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L'officier rougit légèrement. C'était la deuxième fois qu'on lui disait cela. Lui ne voyait rien d'extraordinaire dans son parcourt. C'était sans doute cela qui jouait autant dans sa façon de commander. Il pensait, parfois un eu naïvement que tout ce qu'il faisait, n'importe qui le ferait sans aucuns soucis.
Tancred lui reprochait souvent de ne pas voir sa propre valeur, et de trop se considérer comme quelqu'un de normal.
N'en déplaise à bien des gens, Arthorias refusait de se considérer supérieur, c'était surement ce qui faisait de lui quelqu'un d'aussi ouvert.

-Vous êtes trop aimable Mademoiselle Applebee, j'essaye simplement d'être fidèle aux idéaux de la garde royale, et de ne pas me prendre pour quelqu'un que je ne suis pas

A quoi bon être méprisant et supérieur ? Il agissait quand il le fallait, et était même impitoyable quand les choses touchaient à son domaine d'expertise. Certains pouvaient qualifier la royale de marteau de la justice, aveugle et implacable. Et le capitaine était surement un spécimen représentatif.
Un fin sourire se fit jour sur ses lèvres quand elle mentionna Aube.

-Aurore et Crépuscule, deux petits avec des apparences particulières. Leurs mère possède un pouvoir d'hybridation, et il est possible que les enfants aient un pouvoir similaire. A vrai dire, ils me font parfois penser d'avantage à des chatons qu'à des bébés quand je m'en occupe.

Ou plutôt quand il essayait, gérer des enfants dépassant largement sa compétence. Il ne comprenait pas les besoins basiques de ces petits être chétifs, bien que pour certains cela coule de source.
Ciaran lui disait souvent qu'il réfléchissait trop et ne pensait pas assez et si le sens de ces paroles lui échappait encore, il ne désespérait de trouver le sens caché un jour.
Manier une lame et trancher, ça il savait faire... Soigner l'égratignure d'un enfant ça... Cela le dépassait largement

-Je vais me charger de la libérer de son service au jour qui vous conviendra, il ne vous restera qu'à vous présenter chez elle au jour donné.
Inutile de vous faire déplacer jusqu'à l'île royale, cela serait bien impoli de ma part.

Pour la suite, il s'éclaircit la gorge avant de prendre une des tranches de citron azuré qui était sur le bord de sa tasse, la montrant clairement à la demoiselle.

-C'est un fruit qui pousse dans le sud du royaume, un citron de couleur bleu azur qui si il possède une acidité équivalente au citron ordinaire, est bien plus sucré et meilleur au gout. C'est assez peu répandu à la capitale, car ce fruit ne supporte pas notre climat, il s’épanouit dans les régions les plus ensoleillées et dans des sols spéciaux dont je ne connais pas la spécificité.

Il invita la jeune dame à goûter, en faisant de même, portant la tasse à ses lèvre pour en boire une petite gorgée, l'arôme du citron se développement lentement en bouche pour lui tirer une profonde satisfaction.

-Ne vous sentez pas gênée, par avec moi en tout cas, ignorer une chose n'a rien d'un crime, garder ses interrogations pour soit est nettement plus problématique.
Je suis sur que j'aurai milles et une questions à vous poser sur des sujets qui vous paraîtraient enfantins. Alors si vous avez le moindre doute n'hésitez pas. Il n'y aura personne pour vous juger dans à cette table, ni dans cette boutique d'ailleurs.

Le calme de ce lieu était Olympien, et les clients étaient tous séparés, hors de vue les uns des autres pour créer des petites sphères privées ou chacun pouvaient discuter à sa guise

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L'hybridation, cela pouvait paraitre étrange à bien des gens, et lui même avait été surpris de découvrir les chatons d'Aube. Si la silhouette ravissante de la semi-renarde était devenue habituelle. Des hybrides de chat ?
Enfin c'était un soucis qui attendrait bien plus tard, le plus important était de leur trouver une nourrice.
Et Miss Applebee avait l'air toute désignée. Même si elle semblait prendre ombrage de ses propres paroles plus que facilement.

-Mademoiselle Applebee, je ne vous jugerais pas sur vos paroles, vous êtes ravissante à vous préoccuper ainsi de tout. Cela dit, ce n'est pas moi que vous devrez convaincre j'en ai peur. Aube aura bien plus de questions que moi.
Je ne peux que vous offrir un thé et des gâteau et vous parler de ce que je sais de ces enfants.

Elle ne devait pas se sentir redevable de quoi que ce soit. Au contraire, cela aurait du être l'inverse. Il était bien rare que l'officier s'accorde un peu de temps pour discuter avec quelqu'un. C'était plutôt plaisant, et ne pas avoir quelqu'un de son milieu militaire lui rappelait pourquoi il c'était engagé à l'origine.

-Allons, je devrais vous remercier, m'accorder un peu de votre temps pour parler de cela. Mais j'aurai peut être des questions en effet.
Mais avant cela, je vois que vous appréciez les gâteaux de la maison... souhaitez que nous en commandions d'autre ?

Lui même mangeait doucement, lorgnant surtout sur une pâtisserie qu'il n'avait encore osé commandé, une tarte aux citron azuré qu'il prenait à chaque fois qu'il venait ici.
Même si elle se mariait mal au thé du même fruit, c'était un régal pur et simple.

-Une question qui va vous sembler insignifiante mais... est ce un travail que vous accepteriez ? Tout le monde n'accepte pas de travailler pour la garde ainsi... je préfère m'en assurer.
Je ne saurais vous en dire plus sur vos conditions de travail même si, connaissant le Major, vous serez convenablement traité, je n'ai aucuns soucis à me faire la dessus.

Et autre chose lui trottait dans la tête, après avoir vu son panier et sa tenue, qui ne collait décidément pas avec le fait d'éduquer des enfants des rues comme elle le disait.

-J'avoue que vous m'avez l'air plus distingué que bien des gens que je croise. Ainsi je me demande ou vous habitez. De telles manières sont l'apanage de bourgeois et de nobles...

Pas qu'il suspectait quoi que ce soit, au contraire, si elles paraissaient pompeuse avec bien des nobles, pour Miss Applebee, cela semblait totalement normal et coller à ce drôle de personnage.

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Oh payer sa dette à nouveau ? Et pourquoi pas ? La compagnie de mademoiselle Applebee était loin d'être embêtante, c'était même plutôt l'inverse. En fait il ne voyait absolument pas le temps passer sa tasse se vider.
Il écoutait avec attention la jeune femme, souriant parfois à ses remarques alors que dans le fond du bar, on pouvait apercevoir Yio, qui jouait avec la patronne.

-Mon temps n'est pas aussi précieux qu'on le pense, et si je peux échapper à la paperasse quelques heures, je serais ravi de le faire, peu importe le moyen. Ne soyez donc pas gênée par un quelconque sentiment d'urgence. J'ai tout mon temps pour vous.
Reprenons donc un peu de tout alors !

La dame attendait déjà, prête à noter la commande du petit binôme du jour. Et Arthorias reprit donc un peu de thé pour tout les deux et pour ne pas gêner la tutrice, un assortiment de différentes tartelettes. Ainsi elle pourrait librement se servir sans avoir eu l'impression de commander quoi que ce soit.

-Vous avez une histoire bien originale, en général, les gens ne vont pas à la capitale par plaisir, c'est une ville avec des richesses et du travail, mais dans le fond de cette dernière se cache aussi bien des dangers.
On raconte bien des choses sur les bas fonds, et je crains que la garde civile ne puisse y faire grand chose...

Et c'était une réalité, la récente fermeture d'un marché noir le prouvait, la garde ne pouvait pas être partout à la fois. Pire, la garde royale devait parfois aider ces derniers pour les opérations les plus sensibles.
Mais difficile de leur en vouloir. La capitale était vaste, et surveiller chaque quartier consommait des gens et du temps.

-Mais je note votre enthousiasme à titre personnel. J'espère que le nouveau salaire qui vous sera versé vous aidera dans cette "promotion" . Je n'en connais pas encore le montant, mais nul doute que le major ne sera pas trop radine.
Quoi qu'il en soit, j'attendrais de vos nouvelles pour faire des papiers vous concernant. Vous allez surement être amenée à venir sur l'île royale, là ou se trouve la forteresse de la garde royale.

Aube ne pourrait pas tout le temps faire garder ses enfants à domicile et en cas d'urgence, il serait dommage que la nourrice soit bloquée à la porte.
Le ravitaillement arriva bien rapidement et l'officier désigna l'assortiment avec un regard malicieux.

-Bon je crois que ce sera trop pour moi, n'hésitez pas à vous servir, vous m’honoreriez.

Tout en parlant il resservit un peu de thé dans la tasse de son "invitée", ne cessant de la fixer en se réjouissant d'avoir un visage aussi amical dans la caserne.

-Dans tout les cas, si tout se passe bien, je pourrais vous faire visiter l'île royale, ce serait un véritable plaisir nous ne recevons que peu de visiteurs !

Rétrospectivement, cela faisait bizarre de parler aussi calmement à quelqu'un sans qu'on lui reproche quoi que ce soit.
Ne voyant pas le temps passer, Arthorias continua à parler alors que le temps s’écoulait

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Les compliments touchaient le blondinet, qui appuya nonchalamment sa tête dans sa main en regardant miss Applebee. Il était dans cette même situation, peut habitué à des conversations aussi longues et agréables. Peut être était-ce la magie de la feuille d'émeraude, ou simplement celle de la demoiselle. Reste qu'il n'avait aucunement envie d'y mettre fin prématurément, même si toutes les excellentes choses avaient une fin.

-Sachez que c'est un sentiment partagé. Le régiment ne me laisse que peu de discussions informelles, que ce soit de la part de mes collègues ou de nobles condescendant.
Une telle chance illumine ma journée mademoiselle.

Peu de gens prenaient la peine de parler aux soldats du palais, considérant bien souvent les sentinelles d'or et d'argent comme des golems d'acier sans parole, leurs capitaine inclus.
Et si cet aspect était en parti recherché pour protéger ces même soldat, cela pouvait à la longue peser lourdement. Surtout quand on n'avait pas le loisir de sortir, faisant d'Arthorias une analogie parfaite avec une princesse enfermée au sommet d'une tour.
Sauf que la princesse en question n'était nulle autre que le gardien.

-Mon jour sera le votre ? Et bien... voyons cela.

Il sortit un petit carnet qui lui servait de mémo, non pas pour organiser des journées de rendez-vous, un tel accessoire aurait été superflus. Le capitaine n'avait que bien peu d'interlocuteurs mis à part la Reine et le commandant.
Mais c'était justement pour éviter d'oublier ces rares rendez vous qu'il prenait note. Quand votre vit se retrouvait rythmée comme une horloge, il était facile d'oublier les rendez vous important.

-Le même jour, d'ici une lune ? Je vous organiserait une entrevue avec le Major Grassim, et j'en profiterai pour faire un laisser passer. Suite à quoi j'abuserai éventuellement de mon pouvoir pour vous faire découvrir le palais.
Enfin si votre propre envie se joint à nous.

Parfois, les gens ne souhaitaient pas découvrir le siège du pouvoir de la capitale.
En théorie, il aurait fallut plusieurs enquête pour qu'une citoyenne puisse poser les pieds dans le palais. Mais être le responsable de la sécurité impliquait certains privilèges, et s'il ordonnerait certes une fouille minutieuse du passé de notre chère Miss Applebee, chose qu'il ne comptait pas lui cacher, ce serait avec une certaine confiance.

-Oh... Malheureusement, ces derniers temps ont été calmes, comme vous le savez, notre princesse fougueuse à disparut, et j'ai du aller moi même la chercher, sans succès malheureusement.
Sinon mon journée restent plutôt simple, je reçois chaque jours plusieurs missives d'informations, et j'essaye de gérer au mieux les problèmes qui se présentent.
La garde du palais commence à être rodée, et cela ne nécessite pas plus de supervision que cela.
A vrai dire, je crains d'avoir une vie bien morne comparé à l'imaginaire que beaucoup de gens ont.

Pour sur, il existait des moments dignes de comptes et légendes, mais depuis la cité enfouie, c'était rare. Et son emploi du temps majoritaire consistait à expédier lettres sur lettres à des membres de la commission pour s'assurer de leurs soutien pour un projet ou un autre.
Grignotant une tartelette au citron, il eut un petit sourire en pensant à cette petite escapade qui lui avait apporté un éclat bienvenue dans sa journée.

-Et puis, cela à fait faire un peu d'exercice à Yio, j'espère que votre protégée n'aura pas été trop traumatisée par mon warg ou moi même, je me rend compte seulement maintenant que c'était peut être trop.
Veuillez m'en excuser, je ne suis que peu au fait des coutumes hors du palais.

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Si tout le monde allait pour le mieux, et que la petite ne faisait pas de cauchemars toute la nuit avec un grand loup sombre qui venait l'enlever ou la dévorer, tout était pour le mieux alors !
Il se permit même un petit rire, mais resta un moment perplexe devant la part ainsi tendue au bout de la fourchette
C'était assez tendancieux non ? Et peut être un peu....
Bah... Ce n'était pas comme si quelqu'un allait débarquer dans la boutique pour observer les jeunes gens, pas plus qu'il n'avait de compte à rendre.

Se levant légèrement, il attrapa délicatement la part avec la bouche, ne faisant pas le jeux du "Fait aaaaah" trop longtemps.
Le gout de la tarte se répandit rapidement, un mélange sucré si typique du fruit. Pas exactement ce qu'il prenait d'habitude, mais cela ne ferait pas de mal de changer un peu.

-Hm....

Dit il en mastiquant sans bruit avant d'avaler le petit morceau de tarte, portant un doigt à ses lèvres d'un air pensif.

-Décidément, même dans les lieux que je connais vous me faites des surprises mademoiselle, effectivement ! Je ne pouvais pas le rater !

La patronne arriva à nouvelle fois à point nommé, à croire qu'elle suivait la conversation, ce qui heureusement n'était pas le cas. Et cette fois accompagné de la louve dont la queue battait en tout sens.
Signe qu'il était fatalement l'heure de repartir, même si Arthorias n'en avais aucune envie.

-Pour sûr, pourriez vous préparez une tarte aux melon de chance pour mademoiselle ?

Dit il en réglant d'avance la note, déposant quelques cristaux dans la main de la serveuse avec un sourire aimable.

-Miss Applebee, je ne tiens pas à vous retenir plus que de raison, mais sachez que je suis ravi d'avoir pu discuter avec vous, j'espère que notre prochaine rencontre se fera sous d'aussi bon hospices

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