Bien sûr que mes propos ne sont pas dignes d’une garde, mais il n’empêche que c’est ce que j’ai pensé à ce moment-là. Une colère noire m’avait envahie à un tel point que j’avais souhaité la mort de ma génitrice. Mort que je lui aurais moi-même offerte. Mais je l’ai spécifié par la suite. Je me suis sentie dégoûtée d’avoir ce genre de pensée et je le regrette. Enfin, Valentino me le fait clairement savoir alors qu’il se poste devant moi levant une main pour venir placer son pouce et son majeur contre mon front me frappant ainsi d’une pichenette qui me fait reculer d’un pas. « Aïe! » Oui je m’attendais à ce qu’il me fasse la remarque, mais vous voyez, lui en parler m’avait fait un bien de fou et je me sentais déjà plus soulagé. J’avais toujours mal à la joue et j’allais très certainement avoir mal encore un moment, mais c’était tolérable. Pour le reste, je réponds à ce dernier mentionnant que je ne voulais plus être ici et que même si nous restions, approcher Lovregrove sera bien difficile. Du coup, je lui tends ma main sans avoir s’il va la prendre et lui propose de quitter les lieux en grand. Ce qu’il répond toujours faire les choses en grand en se saisissant de ma main. J’ai un petit sourire en coin et je referme mes doigts sur ses doigts et je le suis du mieux que je peux. Après tout, mes souliers ont de petits talons et je ne suis pas des plus à l’aise.

Les regards se tournent vers nous alors que nous passons en coup de vent entre les nobles présents. Certains se retournent derrière notre sciage surpris de voir des gens courir de cette façon. Valentino semble nous guider juste en face de mes parents et je ne vois pas ce qu’il lui fait, mais je constate que ça ne lui plait absolument pas. Pour ma part, je détourne la tête l’ignorant totalement alors que je vois mon père de l’autre côté avec un petit sourire amusé. Je lance un baiser souffler de ma main libre puis je me mets droite afin de suivre ce dernier jusqu’à l’extérieur de la demeure. Une fois à l’extérieur nous nous arrêtons un bref moment pour souffler et je ne sais pas pourquoi, bien que je ne le réalise pas, nos mains sont toujours liées. Il lance notre prochaine destination puis finalement se tourne vers moi en me demandant où se trouvait cette fameuse coupole. J’arque un sourcil et je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Je passe devant sans le lâcher et je le presse pour qu’il me suive. « Tu sais, ça doit bien faire douze ans que je ne suis pas venue ici, mais la coupole c’est l’endroit le plus haut de la ville aquatique. Tu n'as qu’à lever la tête et tu finiras par trouver la tour. » Le bras légèrement tendu vers l’arrière, parce qu’en vrai aucun des deux n’a décidé de se lâcher, je nous dirige vers cette dernière nous obligeant en montée légèrement en pente. C’est dans ces moments-là que je maudis ces maudites chaussures propres et que mes bottes me manquent. Enfin, on ne peut pas tout avoir dans la vie, n’est-ce pas? D’ailleurs, je tourne légèrement ma tête en direction de l’officier et j’ai un petit sourire qui illumine mon visage. « Tu as dit ou fait quelque chose à ma mère en passant à ses côtés? J’ai vu la tête qu’elle a faite par après. Ça valait son pesant de cristaux. »

Je porte de nouveau mon attention vers l’avant et je pense à cette situation foireuse qui a plutôt nui à notre mission. J’espère qu’il ne voudra pas m’éjecter du projet pour éviter une situation telle que celle-ci pour la prochaine tête. « Encore désolé que ça ait foiré à cause de ma famille. Je me sens responsable de la situation et je pense que certaines choses auraient pu être évitées. J’aurais dû prendre mon courage à deux mains et aller au-devant de ces derniers avant qu’ils ne me trouvent. J’aurais sûrement évité la catastrophe. Elle ne m’aurait pas giflée et nous serions peut-être en train de parler avec notre monsieur. » Je pousse un long et bruyant soupir. « Ça fait douze ans que je ne les avais pas revus… Malgré toutes ses années, j’ai encore du ressentiment pour eux. Tout ça à cause de ma sœur qui a été dénoncé mon rendez-vous secret avec Ramah, mon meilleur ami et le fils d’une domestique à l’époque. Il voulait m’avouer son amour, du coup, quand ma mère l’a vu m’embrasser sur la joue, ça ne lui a pas plus. Elle a chassé sa mère de la demeure en précisant que je ne serai jamais avec un gueux… J’ai voulu fuir, ses domestiques m’ont pourchassée, j’ai essayé de me défendre avec un chandelier, mais quand ils m’ont saisie, j’ai lancé le chandelier que je tenais au sol et c’est là que j’ai découvert mon pouvoir. Je l’ai activé par inadvertance et j’ai envoyé le chandelier vers le lustre à une vitesse folle. Ça l’a brisé et il s’est écrasé au sol non loin de moi. Des éclats de bois ont volé et je m’en suis pris un au visage. Dix jours plus tard, je me retrouvais assise à l’académie militaire la tête recouverte de bandages. » Je ne sais pas pourquoi je lui dis tout ça, mais j’ai l’impression que j’ai un poids énorme qui s’enlève de sur mes épaules. Bien que je ne veuille pas parler de ma vie privée, j’ai le sentiment que tout déraille ces derniers temps et bien que je prône le silence, je crois que j’avais besoin de me confier. Je sais qu’après cette soirée tout redeviendra à la normale.

Nous quittons la fête avec panache, c'est le moins que l'on puisse dire, je dois avouer que le regard que me lance la matriarche Drak'gnir vaut tous les cristaux du monde, aucun doute que si elle avait des lames, elle voudrait sans doute me les planter à des endroit pas très réguliers mais qu'importe? Vu comment elle traite sa fille je dois avouer que cela me fait on ne peut plus plaisir de me foutre littéralement de sa gueule de cette manière! Elle le mérite cette connasse! Quoi qu'il en soit, nous sortons pas la grande porte parce que bon, qui dit Valentino Rivolti dit forcément extravagance! N'est pas Luce qui veut n'est-ce pas? Maintenant direction la coupole! Sauf que bon, moi j'suis un gars de la capitale et, même si j'suis pas nouveau nouveau au grand port, sans pour autant être habitué encore, bah la ville aquatique c'est ma première visite! J'aurais dû y venir avec Solveig mais, les choses étant ce qu'elles sont, cela ne s'est jamais fais finalement... Du coup, j'suis pas paumé mais j'suis loin de savoir où je suis! Du coup c'est bien beau de vouloir se rendre à la coupole mais le soucis c'est de savoir où diable se trouve cette foutue coupole? Du coup, je me tourne vers Sunshine, après tout contrairement à moi elle est originaire du grand port, du coup elle doit sans doute savoir non? J'peux pas réellement croire qu'une gamine née au grand port soit jamais venu à la ville aquatique, cela semble totalement invraisemblable donc j'lui demande simplement de m'indiquer la direction et, visiblement, cela la fait éclater de rire! C'est la première fois que je l'entend rire ainsi pour être honnête... Elle a déjà sourit, mais rire ainsi jamais et, j'dois avouer que c'est pas désagréable de l'entendre se marrer de la sorte, elle a un jolie rire quand elle a pas l'air dépressive...

Bref, elle m'indique que la coupole est le bâtiment le plus haut de la ville... En même temps, pour que l'on puisse voir toute la ville depuis cet endroit, c'est logique! Quoi qu'il en soit, Sunny prend la direction des opération, elle n'est plus dans mon sillage, bien au contraire c'est maintenant elle qui mène la marche alors que nous sommes toujours main dans la main. Nous marchons un petit moment en réalité, bientôt nous nous trouvons dans une pente, je me dis que cela ne doit pas être évident pour la jeune fille, marcher sur ce chemin avec de telles chaussures, déjà elle a réussie à me suivre dans ma course, ce serait le comble de lui en demander plus! Cependant, alors que nous marchons, elle se tourne vers moi, m'empêchant par la même occasion de lui demander si cela n'est pas trop compliqué d'emprunter ce chemin. Sa question me fait rire doucement, je ne doute pas qu'elle n'ait pas perdu une miette du visage de sa mère à cet instant mais j'ose doucement les épaules. Je ne lui ai rien dit, il était inutile d'en ajouter encore une couche, mon message était parfaitement passé je pense! "Je lui ai juste fait un petit sourire amical... Je suppose qu'elle a dû appécier l'ironie de la situation!" Et je me remet à rire mais de bon coeur cette fois, après tout il faut avouer que j'ai apprécié de faire cela.

Cependant, l'ambiance n'est plus vraiment à la rigolade après cela... La jeune fille s'excuse et je secoue doucement la tête, je ne lui en veux pas, ce n'est pas sa famille qui a réellement foutu en l'air notre mission, c'est moi qui ait révélé ma couverture et puis, elle a fait bien assez en se contenant, je n'aurais pas forcément été capable d'un tel self-control... En fait, je n'en ai pas du tout été capable maintenant que j'y pense puisque j'ai réagis! Elle me raconte son histoire, ou du moins une partie de celle-ci et je l'écoute calmement, avec attention et respect, sans jamais l'interrompre... Elle a perdu son meilleur ami à cause de sa mère, a découvert son pouvoir de manière brutale, s'est blessé à cause de cela et a été envoyé à l'académie alors qu'elle ne le désirait pas forcément... Pas vraiment une vie de rêve en fait... Les nobles ont souvent des choses à cacher et je me promet d'enquêter sur madame Drak'gnir, j'pense que son père est quelqu'un de bien mais qui sait, si je fouille la merde je pourrais peut-être trouver un truc sur la matriarche? C'est peut-être pas une bonne idée cependant, j'veux pas spécialement rajouter encore plus de poids sur les épaules de ma jeune amie... Quoi qu'il en soit, elle peut sentir un poids au bout de son bras, l'empêchant d'avancer plus loin. La raison? Elle est relativement simple en fait, j'ai tout simplement arrêter d'avancer... Je suis droit comme un i en train de réfléchir en réalité... Elle s'est confié à moi, auparavant elle était en pleure... Cela ne me ressemble pas je le sais et pourtant, d'un coup, je tire sur le bras de la jeune fille pour l'attirer jusqu'à moi et la serrer dans mes bras. Je sais pas trop pourquoi, j'ai juste l'impression qu'elle en a besoin et que cela pourra pas lui faire du mal.

Je lâche finalement sa main, pas facile de la tenir dans mes bras en tenant sa main en même temps! J'me moque un peu de ce que les passants, peu nombreux de toute façon, pourraient croire ou penser, je ne dis rien d'ailleurs, j'fais juste la tenir contre moi parce que... Je sais même pas pourquoi en fait! Soudain, je me recule et je dépose mes mains sur ses épaules, encrant mon regard au sien. "T'es plus une gamine Sunshine, elle a voulu t'envoyer à l'académie et contrôler ta vie? Grand bien lui fasse! Tu es une garde! Tu n'as aucunement besoin de la fuir, elle ne peut plus t'atteindre tu as assez de force pour choisir ce que tu veux faire et en plus, tu as les lois avec toi! Et puis je suis là aussi! Enfin, ce que je dis fais peut-être pas grand sens mais je te l'ai dis : je t'aiderai peu importe pour quoi! Ta mère ne pourra plus t'atteindre quoi qu'il arrive!" Bon, c'est sans doute débile ce que je lui dis, surtout que sa mère vient de la gifler mais justement, agression envers quelqu'un, qui plus est une garde? On pourrait facilement s'occuper de cette noble juste avec ça, sans compter le harcèlement morale et le préjudice à la fois physique et moral? Franchement Khalie a bien des moyens de s'occuper de sa mère maintenant... Soudain, je me rends compte de ce que je suis en train de faire, de notre situation et je lâche les épaules de la jeune fille en me grattant la tête. "Enfin... Voilà quoi! Aller, continuons!"

Je reprends la main de la jeune fille, par automatisme sans doute et je me remets en route. Le point le plus haut hein? Nous arrivons finalement devant le bâtiment dans lequel se trouve la coupole, je lâche finalement la main de Khalie et je me sors une clope et ma pierre de feu... "Enfin arrivé!" Soudain, un homme m'interpelle et me demande si je peux lui donner une cigarette... J'dois dire que j'aime pas trop filer mes clopes en réalité, surtout pas gratuitement! On marchande un peu et le gars me propose 5 cristaux? Assez honorable en fait, j'accepte donc de lui vendre l'objet en question, empoche les cristaux et me tourne vers la jeune fille. "Hum... Désolé pour ça! Bon on y va?"

Seulement un sourire? Je suis presque déçue, mais c’était déjà bien assez pour que cette dernière fasse l’une de ses têtes qui me délectaient de la voir ainsi. Enfin, bien que je rigole un moment, je ne sais pas pourquoi, j’ai ce besoin pressant de me confier à ce dernier. Je crois qu’aujourd’hui est une bonne journée pour m’ouvrir non? Après tout, il a rencontré ma famille au complet et a assisté à la scène de mère et moi-même. Bien que je lui aie dit que ma situation familiale ne le regardait pas lors de notre première rencontre, je pense que la situation actuelle lui donne le droit de savoir. Puis, bien que nous ayons commencé de façon houleuse, je pense qu’on se débrouille pas mal lui et moi depuis un petit moment. Enfin, bien que je l’avais exaspéré en début de soirée au point de douter de ma présence dans la garde. C’est fou comme vivre quelque chose comme ça rapprochait les gens. Enfin, je dis ça, je ne dis rien, mais il se peut que demain tout soit redevenu à la normale et que je l’exaspère toujours. Après tout, ça ne serait pas normal que je me fasse deux amis en si peu de temps alors que me lier d’amitié avec autrui était bien difficile.

Enfin, je veux continuer ma route et l’entraîner avec moi, mais je sens sa poigne se raffermir sur ma main m’empêchant ainsi de bouger plus loin. Je me retourne pour l’observer et voir ce qui pourrait le distraire de cette façon. Après tout, je ne m’attendais pas vraiment à ce qu’il me réponde quoi que ce soit. Dans une situation inverse, j’aurais fait pareil. Écouter et être présent est déjà bien surtout qu’il se sent privilégier que je me confis à lui, parce que ce n’est pas quelque chose que j’ai pour l’habitude de faire même si je me retrouve bourrée. Alors voilà, je fronce les sourcils et alors que m’apprête à lui demande ce qui ne va pas, il tire soudainement sur mon bras m’attirant à lui et lâche ma main pour me serrer dans ses bras. Je dois dire que je fige un instant. Je ne sais pas trop quoi penser… C’était plutôt inattendu. Mais j’avoue que cela faisait du bien. Alors sans me soucier de qui pourrait nous voir, je passe mes mains dans son dos et le serre aussi contre moi. Ce n’est pas le genre d’accolade que feraient deux amoureux, mais c’était ce genre de câlin que faisaient les amis essayant de remonter le moral de l’autre. Je colle ma joue à son torse, parce que je suis quand même petite comparée à lui, puis je relâche mon étreinte après un moment et surtout parce que j’avais senti se dernier lever ses bras jusqu’à mes épaules.  Il me signale que je suis libre de son joug et que la loi est avec moi. Que j’ai le pouvoir d’agir contre elle et il ne la laissera plus jamais m’atteindre de cette façon. Je pouvais donc compter sur ce dernier en cas de problèmes. Je n’aime pas relayer sur les autres, mais je dois dire que ce sujet est assez délicat. « Merci, Val’. Car je ne sais même pas si j’aurais la force de porter plainte contre elle si quelque chose d’autre de ce genre venait à se produire. Je ne veux pas causer de tort à mon père ni même à ma sœur. Puis… Grace reste ma mère. Pourrais-je faire cela à ma propre famille, même si c’est elle qui m’a tourné le dos en premier… »

Enfin, je secoue la tête. Je ne veux plus y penser même ce dernier semble nous dire de continuer et il reprend ma main. Ce contact ne me dérange plus du tout et ne semble pas me déplaire à vrai dire. Actuellement, je me sens en sécurité avec ce dernier et c’est un sentiment que j’avais besoin de ressentir dans ce genre de situation. Savoir qu’il y avait quelqu’un pour moi en ce moment m’aidait à passer au travers de cette épreuve. Je n’y voyais aucun sous-entendu et je crois que c’était la même chose pour lui. Enfin, une fois arrivé à l’entrée, ce dernier abandonne ma main pour s’allumer une clope et bien sûr il a besoin de ses deux mains pour cela. Un homme arrive près de nous et interpelle ce dernier. Je n’écoute pas trop leur sujet de conversation, mais je vois Valentino empocher quelques cristaux. Il a sûrement vendu une de ses clopes. Enfin, il s’excuse et me demande si je suis prête à continuer.

« C’est plutôt à moi de te le demander, non? Je ne me suis pas arrêtée pour m’allumer une clope, moi. J’étais prête à entrer. » Dis-je en souriant.

Enfin, j’ouvre la porte du bâtiment et nous guide jusqu’aux marches que nous montons. Comme il s’agit du plus haut lieu, je ne vais pas vous mentir, mais il y a beaucoup de marche. Qui dis marches, dis mal de pieds. Ce qui me fait arrêter en plein milieu de notre ascension pour retirer mes chaussures que je tiens par l’ouverture au talon. Tant pis si je suis pieds nus, mais je n’en peux plus. J’avais bien droit à cette petite pause et puis je n’aurai qu’à les remettre à notre départ. D’une main, je tiens ma robe pour éviter d’y mettre les pieds et de l’autre, je tiens la rampe comme je peux malgré mes souliers en main. Enfin, au moins je me dis que la vue vaudra cette douleur. Une fois en haut, je prends le temps de souffler un moment puis je lève la tête observant le spectacle qui s’offrait à nous. J’ouvre la bouche un instant puis je m’élance vers la paroi de vitre qui nous retenait de tomber dans le vide. J’y colle presque mon front comme l’aurait fait une enfant et je me retourne vers Valentino avec une lueur d’émerveillement sur le visage. Je voulais voir si lui aussi avec une quelconque réaction spéciale. Après tout, si c’était sa première fois ici, j’image que le paysage devait être stupéfiant pour lui aussi.

Bien-entendu je ne pensais pas que la soirée allait évoluer ainsi, dire le contraire ne serait que pur mensonge. J'avais dans la tête de profiter de l'origine de la jeune fille afin d'interroger un noble, il est évident que prendre le chemin de la coupole, main dans la main avec la demoiselle n'avait jamais fais partie de mes plans alors encore moins la tenir dans mes bras! Et pourtant, cette étreinte est bien présente! Certes, elle n'a rien d'une étreinte de couple, il est évident que ce moment de tendresse entre nous n'a rien de romantique ou autre truc du genre, ce n'est qu'une étreinte amicale pour lui assurer ma présence à ses côtés si elle en a besoin! Je sais que sa vie n'a pas été facile, elle vient de me le dire en réalité, il est évident qu'elle ne doit pas compter sur grand monde... Puis-je être une personne de confiance pour elle, une demoiselle en laquelle elle pourra compter, un homme sur lequel elle pourra se reposer? Je l'espère, après tout, un bon supérieur hiérarchique n'est pas celui qui hurle en donnant des sanctions à ses hommes, c'est celui qui est capable d'être sévère lorsque cela est nécessaire mais qui va soutenir son équipe lorsqu'elle en aura besoin! C'est ma façon de voir les choses, je ne dis pas que je vais être ami avec toutes les recrues, qui sait peut-être même que dès le lendemain, Khalie me retrouvera extrêmement chiant et je me dirais que c'est une flemmarde incorrigible mais qu'importe? Aujourd'hui, je ne vois en elle qu'une jeune fille qui a besoin du soutien moral d'un ami et, si je peux être cet homme alors je le serai!

Bien-sûr qu'elle aura du mal, je comprends parfaitement ce qu'elle ressent... Ma relation avec mon père est loin d'être de tout repos, elle est même plutôt insupportable d'un certain point de vue : il semble déçu par tout ce que je fais et je ne vois plus en lui qu'une étape, un défi à surmonter pour pouvoir lui montrer ce que je vaux, ce n'est en aucun cas une relation père fils conventionnelle, bien au contraire on pourrait dire que cette relation à un côté toxique qui m'empêche d'apprécier mon paternel, le fait de ne plus le voir a grandement motivé ma décision d'accepter un transfert si loin de la capitale en fait! Malgré cela, serait-je capable de vouloir du mal à mon père ou au reste de ma famille, serais-je capable de renier mon nom et de traîner mon géniteur dans la boue? J'en doute fortement bien-entendu, c'est une chose de dire qu'on haït ses parents, s'en est d'une autre d'en assumé les conséquences. Je suis sûr que présentement, ce n'est pas une conversation que la demoiselle désire tenir et puis, peut-être ne veut-elle pas le faire avec moi non plus? Elle n'a peut-être pas beaucoup d'amis mais nul doute qu'elle doit en avoir, au moins un... Je ne prétends pas pouvoir me qualifier comme tel, si elle désire me parler je serai présent pour l'écouter mais je suppose qu'il y a des personnes dont elle est plus proche que moi présentement, après tout, c'est la première fois que l'on fait quelque chose ensemble en dehors du travaille et même là... Ça part en grande partie du boulot en fait donc bon, c'est pas comme si nous avions décidé de passer une soirée ensemble comme pourrait le faire des camarades!

Quoi qu'il en soit, nous arrivons finalement à notre destination et je lui demande si elle est prête, elle me sourit en me précisant que ce n'est pas elle qui s'est arrêté pour allumer une cigarette et je regarde, coupable, le bâton de nicotine... En effet, pour le coup je suis le seul et unique responsable, inutile de le nier! Je ris doucement en haussant les épaule et en lui tirant la langue comme un véritable gamin, ma seule réponse étant un petit bruit que l'on pourrait définir comme "Blaaah" un véritable enfant quand je le veux... Elle pousse la porte et nous montons les marches, en plein milieu de notre ascension cependant, ma jeune amie s'arrête pour ôter ses souliers, il est vrai qu'avec ses talons, monter un tel nombre de marche ne doit pas être chose aisée... J'hésite un petit instant, je pourrais sans aucun doute la saisir en mode princesse pour monter jusqu'à l'étage, vu notre différence de taille je doute qu'elle soit extrêmement lourde et que cela me demande des efforts incommensurables mais, je finis par me dire que ce n'est pas une bonne idée. Premièrement parce que j'ignore quelle serait sa réaction, certaines personnes sont plus tactiles que l'autre et je dois avouer que j'imagine mal la jeune fille faire partie de cette catégorie, de plus une telle posture pourrait lui être désagréable, elle est en robe, nous serons peut-être en publique et puis, elle me tolère à peine, c'est sans doute une mauvaise idée! De plus, elle recommence déjà à avancer alors, le temps de me dire que ce serait une mauvaise idée, il est déjà trop tard pour la suivre.

Nous reprenons donc notre montée, approchant de plus en plus vers le sommet et notre destination finale, du moins pour cette partie de la soirée! Arrivé au sommet, je dois avouer que je ne savais pas à quoi m'attendre mais sans doute pas à un tel spectacle! J'avance, légèrement bouche bée, vers la demoiselle et vers la paroi nous séparant du vide. Je dois avouer que la ville aquatique la nuit, vue de cette position est absolument incroyable! Un mélange de couleur et de lumière qui offre un spectacle des plus magnifique! Je rejoins assez rapidement la demoiselle pour le coup et observe un petit moment la ville. Bien-entendu elle et moi ne sommes pas seuls sur place, je suppose que ceci doit être un haut lieu touristique vu le spectacle que cela offre... Pour le coup une rapide observation autours de nous m'assure une chose, ce sont surtout des couples qui profitent de la vue et très peu d'amis pour le coup! Je regarde la jeune fille un instant avec un petit sourire en coin et je finis par hausser les épaules.

"Au moins cette soirée n'aura pas servie à rien... La vue seule vaut bien le déplacement!"

Alors que je lui dis que ce n’est pas spécialement après moi que l’on attendait, il rigole de son côté puis me tire la langue en me faisant un blaaah de gamin. J’ai un petit sourire en coin et un petit ricanement avant de lui répondre d’une petite grimace à mon tour. Sauf que je ne me fais pas attendre pour ma part et je passe devant ouvrant ainsi les portes. Alors que nous nous dirigeons vers les marches je ne peux m’empêcher de repenser à ses agissements et je n’ai qu’une façon de décrire la chose. C’était mignon tout ça, mais ne lui dite pas que j’ai pensé! Cela nuirait à ma nature. Je ne peux pas trouver quelque chose mignon, c’est impossible! Ce ne serait pas digne de ma joie débordante. Enfin, je dois dire que je me suis quand même bien marrée ces derniers jours et j’avais même réussi à me faire un ami. Bon Valentino voulait que j’enquête sur ce dernier, car il avait peur qu’il soit criminel ou qu’il avait d’autres intentions en tête, mais bon, c’était un sujet délicat. On n’est pas ami depuis bien longtemps et j’ai du mal à m’imaginer arriver chez lui et le questionner sur ce genre de chose. Bonjour la confiance.

Bon inutile de pensée à ce dernier, j’ai déjà bien des soucis et je dois monter beaucoup trop de marches à mon goût vêtu d’une robe beaucoup trop bouffante à mon goût. Ça ne parait pas, mais tout ce tulle qui se cache sous la jupe de la robe ça pèse son poids. Moi qui suis habituée à des vêtements troués et n’avoir presque rien sur la peau et en plus, que dire de ces souliers qui me font un mal de chien. C’est d’ailleurs à la moitié du trajet que je décide de les enlever et que sans trop faire patienter Val’ qui se trouvait toujours derrière, je me remets à mon ascension. L’arrivée au somme valait toute la douleur du monde à marcher. La vue était à couper le souffle et comme une vraie gamine je cours vers un endroit de libre pour observer la ville aquatique que nous surplombions.  Je me retourne vers mon officier afin de voir sa propre réaction et celui-ci semble aussi ébahi que moi. Bien que son regard se promène sur les citoyens déjà présents. En effet nous ne sommes pas seuls, mais nous semblons être les seuls à ne pas former un couple.  J’ai un petit ricanement à cette simple idée que nous puissions en être un et pour de vrai, j’ai du mal à imaginer. Nous sommes beaucoup trop différents déjà et pour cela il faudrait que nous éprouvions des sentiments l’un pour l’autre en dehors de notre métier. Je suis bien trop exaspérante selon lui et il me prend trop la tête. Enfin, si j’enlève le fait qu’on se prend la tête pratiquement à chaque fois que l’on se croise et si on mélange ça avec les évènements de ce soir, ce serait un bon ami. Mais puis-je vraiment être amie avec mon officier? Je hausse les épaules, surtout pour moi-même. Puis ce dernier déclare que cette soirée n’aura pas servi à rien, puisque la vue valait le déplacement.

« Hm, ça a presque quelque chose de féérique voir romantique. Enfin, à mes yeux c’est juste très beau. Mais bon, j’imagine que de toutes les personnes de ton entourage, tu ne te serais jamais attendu à venir ici avec moi, Sunny… » Je dis ce surnom avec presque une touche d’ironie. Je m’y étais habituée avec le temps et puis c’était bien plus personnel que m’appeler Khal’. D’ailleurs le surnom qu’il avait donné à Calixte aussi m’amusait bien; Ghost, parce qu’on ne le voyait pratiquement jamais. Ça me soulageait de lui savoir aussi un petit surnom à la Valentino, parce qu’en vrai ça m’aurait fait bizarre d’être la seule. Enfin, je me sens presque mal d’être celle qui se trouve ici avec lui. À voir tous ses couples qui se tiennent la main ou qui se câlinent, je me dis que sa première fois aurait pu être avec quelqu’un qui lui plait vraiment et non une fille a qui il veut remonter le moral. Je lève la tête pour observer la sombre mer qui était calme au-dessus de nos têtes. Les cristaux lumineux éclairaient les écailles des poissons qui voyageaient de nuit dans cette eau et ceux-ci semblaient danser. Question bête, mais est-ce que les poissons sont nyctalopes? Je me demande ce que cela ferait d’être un poisson… Ne pas sentir son poids, être porté par le courant, ça doit être bien, non? Oublier ses soucis et se laisser aller. Enfin, je baisse la tête pour regarder devant moi et je détaille la fille qui se trouve là. Elle a vraiment une mine triste, ses yeux sont brillants comme si elle essayait de ne pas pleurer. Plus je la regarde et plus elle me dégoûte. Je secoue la tête et je la frappe de mon poing au visage en la fixant droit dans les yeux. Bien sûr, il ne s’agissait que de mon reflet. Je pourrais changer devenir la femme parfaite que ma mère voulait avoir, lui ressembler, effacer ma propre personnalité, mais conserver une famille. Ou tout perdre et rester, qui je suis? Est-ce que ça en valait vraiment la peine?

Cette vue est tout bonnement incroyable! On n'a beau vous dire que le spectacle offert depuis ce point est magnifique, le voir c'est tout de même bien plus impressionnant encore... Bon, bien-évidemment, un endroit pareil ça attire énormément de touristes mais surtout des couples amoureux, faut avouer que le décors se livre bien au romantisme alors autant en profiter et du coup, Khalie et moi, on est les seuls à ne pas former un couple... Même si en réalité, à nous voir ainsi elle dans son élégante robe et moi dans ma tenue de soirée, je suppose que certains pourraient le croire mais bon, les on-dits ne m'ont jamais dérangé personnellement, après tout les seuls qui se soucient des rumeurs sont ceux pour lesquels il y a une part de vérité non? Quoi qu'il en soit. Khalie semble arriver à la même conclusion que moi puisqu'elle se tourne vers moi, commentant le romantisme du lieu avant de m'affirmer que, d'après elle, je ne me serais jamais attendu à y venir avec elle... Je souris doucement à cette affirmation. Il est vrai que la demoiselle n'est pas la première personne qui me serait venu en tête, bien évidemment c'est une autre jeune femme qui m'arrive en tête à cet instant mais je soupire doucement avant de m'avancer vers la vitre pour regarder l'immensité qui s'offre à nous... C'est fou, certes c'est magnifique mais c'est autre chose que je vois moi, plus que le romantisme et la beauté de la chose, je me rends compte qu'au final on peut voir en ce lieu absolument tout ce que l'on désire en réalité : certain y verront la grandeur, d'autre le romantisme, les pessimistes verront qu'ils sont petits face à tout cela et moi que vois-je? Je me tourne vers la jeune fille en haussant les épaules.

"Hey, c'est moi qui t'appelle Sunny déjà! Vole pas mon surnom! Il est vrai que t'es pas la première personne à laquelle j'aurais pensé, déjà j'suis surpris que t'ai monté tous les escaliers, j't'aurais bien vu avoir la flemme en plein milieu!" Je ris doucement avant de reprendre mon sérieux en plongeant mon regard dans le sien. "Cela étant c'est avec toi que j'y suis... C'est moins romantique et je doute que ça finisse en nuit agitée, surtout si la chambre est hantée ce soir, pauvre Ghost... Mais, au moins, la compagnie reste agréable pour une première fois!"

Je détourne la tête en regardant de nouveau l'horizon. C'est peut-être mieux que ce soit avec elle au final, si j'étais venu avec la personne avec laquelle je devais venir, les choses seraient bien différentes en réalité, c'est sans doute mieux ainsi, le destin n'est pas forcément un truc auquel je crois, je pense que ce sont nos décisions qui guident nos actions cependant, je n'ai pas pour habitude de regretter mes actions quelle qu'elles soient! Je fais bien trop de conneries à longueur de journée pour avoir le temps de les regretter en fait! J'voudrais bien me prendre une clope mais ce serait pas sérieux, j'en ai fumé une il y a peu et puis ça briserait la magie non? Je jette un regard en coin à mon accompagnatrice et je secoue doucement la tête, c'est quoi ce regard triste et en plus elle fout un coup de poing dans la vitre? Je regarde devant moi et je vois mon propre reflet, comprenant alors qu'il est évident que c'est dans cela qu'elle frappe : son image! Je me détourne du spectacle qui s'offre à mes yeux, à la place je viens coller mon dos à la vitre et je tourne la tête vers la demoiselle en laissant passer un long soupire sonore.

"Bon... Qu'est-ce qu'il se passe dans ta jolie petite tête de rayon de soleil dis-moi? Parce que bon, d'habitude les femmes ont ce regard triste que quand je leur refuse mon inestimable présence tu sais... Si tu as l'air triste à mes côtés les gens vont croire que je t'ai largué surtout en ce lieu... C'est mauvais pour ma réputation tu sais!" Et je lui souris largement, signe que je plaisante... Bah ouai, ma réputation je m'en bas les coquillettes si vous voyez ce que je veux dire, le reste par contre est totalement vrai! C'est difficile d'être aussi parfait que moi, que voulez-vous...

Alors que je lui mentionne qu’il ne se serait jamais attendu à venir dans un tel endroit avec moi, il me signale qu’en effet je ne suis pas la première personne à laquelle il aurait pensé. Sur le coup, je suis quand même intriguée. Avait-il quelqu’un en vue, mais s’il avait décidé de venir ici, c’est parce qu’il n’était pas avec cette autre personne. Du moins, dans mon cas je n’aurais pas mentionné cet endroit si c’était pour venir avec un simple collègue, ami ou que sais-je. Du coup, je ne peux m’empêcher de me sentir comme une nuisance. Faisait-il seulement cela par gentillesse et parce qu’il avait pitié de ce qu’il avait vu? Je secoue la tête chassant à peine les pensées qui envahissait mon esprit et je fais comme si de rien n’était alors que j’analyse ce qu’il m’avait dit. Le fait qu’il me mentionne que je l’aille surpris à monter toutes les marches d’un coup sans avoir la flemme, me fait avoir un petit rictus. En vrai, j’ai hésité à attendre ou a rebroussé chemin une fraction de seconde lorsque je me suis plainte de mes souliers, mais j’avais vite chassé cette idée de mon esprit. Enfin, si j’avais été seule, ça aurait été une tout autre histoire. Mais bon, il rigole avant de plonger son regard d’acier dans le mien et je ne parle pas de la dureté de son regard, mais bien de la couleur.

« Surtout si la chambre est hantée? Parce que s’il n’était pas là, ça ne t’aurait pas dérangé? » J’arque un sourcil, n’utilisant que le bout de la phrase que j’avais voulu comprendre. Bon j’avais compris le message, vous savez, mais je voulais juste un peu l’emmerder. Vous savez, s’il me traite de flemmarde, je peux bien utiliser ce qu’il dit contre lui aussi. Enfin, j’hésite tout de même sur la partie que j’étais de compagnie agréable. Je me sens tout sauf agréable et j’en détourne même la tête sans rien y répondre. Ce dernier aussi semble faire de même alors que je songe aux événements de ce soir et à ce que je devais faire allant même jusqu’à frapper mon reflet. Cela ne passe pas inaperçu aux yeux du garde et il se met dos à la vitre pour mieux m’observer. Il ne se fait pas subtil avec son soupir et bien sûr, il me questionne sur ce qui se passe dans ma tête. Je pourrais lui répondre honnêtement, mais je ne veux pas l’emmerder davantage avec mes problèmes familiaux. C’est déjà la merde comme ça et je ne veux pas qu’il me prenne davantage en pitié. Je suis une grande fille, je suis capable de faire mes propres choix, pas besoin d’emmerder les autres. Seuls mes yeux bougent en sa direction et je dois dire qu’au vu des conneries qu’il me dit, j’ai envie de lui faire un sal coup à la bastet. Vous savez ses petits félins qui font des mauvais coups grâce à leur pouvoir, mais moi je veux de nouveau utiliser ses paroles contre lui. Et en même temps essayer de détourner le sujet sur autre chose que mes problèmes personnels.

« Quoi?! Tu veux me larguer? Ici, comme ça, devant tous ces gens?! » Je me pince doucement les lèvres et j’observe légèrement autour de moi. Quelques têtes se sont tournées en notre direction. « Tu devrais avoir honte, Valentino! Ça m’apprendra à te faire confiance! » Je laisse tomber mes souliers au sol pour rajouter de l’impact à mes paroles et puis je cache mon visage entre mes mains. En vérité, ça m’aurait vraiment amusée dans d’autres circonstances, alors j’inspire profondément avant de souffler et de me remettre droite, affichant ainsi l’un de mes fameux faux sourires pour ne pas montrer la tristesse qui se trouvait en moi. Personne n’avait besoin d’une garde défaillante…Personne n’avait besoin d’une fille rebelle, personne n’avait besoin de Khalie.

Bien-entendu, la demoiselle joue avec mes mots, les retournant totalement contre moi pour me faire dire ce que je n'ai pas dis officiellement... S'il n'y avait pas notre colocataire est-ce que cela me dérangerait? Soyons honnête, la jeune garde est loin d'être repoussante, physiquement parlant elle n'a rien pour déplaire à un homme, il y a de cela quelques semaines, je n'aurais pas hésité un seul instant à lui montrer toute l'étendue de mon charme de nature pratiquement divine mais, les choses ont changés depuis... Ce n'est plus un rôle que je désire jouer, je ne veux plus me retrouver dans cette situation, peut-être que tout cela ne m'a jamais rien apporté en réalité? En plus, la demoiselle partage ma chambre, ce serait dommage de foutre la merde avec elle non? Certes elle est attirante, bien qu'un peu jeune avouons-le, mais en même temps, mon esprit ne peut pas imaginer un seul instant que je tente de la draguer, qu'est-ce que cela m'apporterait? Un nouvel échec? Une nouvelle déception ou une autre aventures sans lendemain et sans importance comme j'en ai déjà tant connu? Je sais que c'est ce que certains font, passer de fille en fille pour oublier celle qu'ils ont perdus, c'est ce que j'ai fais également lorsque j'ai mis de côté ma relation avec Saori, j'ai vécu des aventures sans qu'aucune n'ait d'importance, certes j'en ai gardé quelques amitiés, je pense notamment à Zahria, cependant dans l'ensemble, cela ne m'a apporté qu'un soulagement temporaire, des filles dont j'oubliais le nom peu de temps après et qui ne sont rien de plus que des reflets aux contours incertains dans ma mémoire... Après cela, il y a eut Solveig et l'espoir d'une relation sincère mais là encore, le destin a décidé que ce n'était rien de plus qu'une illusion alors voilà... Je pourrais recommencer cette vie de débauche, me moquant des conséquences et qui ne me laisserait qu'un goût amer en bouche, un goût me rappelant que tout cela n'a aucun sens... Mais non, je décide de suivre un tout autre exemple en réalité...

Celui de mon ami, Devon! Ce-dernier a connu l'amour, un amour réel et sincère qui s'est arrêté brutalement à la mort de son épouse, depuis il a refusé toutes les avances, préférant s'accrocher au souvenir de ce sentiment pur et doux plutôt que de se jeter à corps perdu dans des histoires sans lendemain. Pendant un long moment, je l'ai considéré comme stupide sur ce point, pensant qu'au final il ne faisait que s'enfermer dans une spirale de souffrance dont il ne pouvait sortir et pourtant, le voici maintenant en couple avec une jeune fille intelligente et qui s'inquiète sincèrement pour lui : Saryna... Devon a guérit, il a prit le temps pour cela, s'éloignant de tout ce qui était inutile et incertain pour pouvoir enfin revivre une véritable histoire, en un sens son exemple me paraît plus intéressant et je me dis que, ma manière de fuir la réalité est bien plus stupide que sa façon de l'affronter. Je n'ai jamais réellement guéris de Saori et si je recommence, je ne pourrais pas guérir de Solveig non plus! Et puis, on parle de Khalie tout de même, c'est ma subordonnée, ma colocataire et également une demoiselle que j'apprécie, la traiter comme un aventure d'un soir ne servant qu'à soulager un instinct animal primitif ne serait pas la traiter avec respect. Tout cela pour dire que oui, la demoiselle est plaisante, je ne doute pas que de nombreux hommes puissent la désirer mais non, même si la chambre était libre ce soir, je ne voudrais pas la traiter ainsi et faire quoi que ce soit de regrettable. Je souris donc doucement avant de secouer la tête.

"Aussi jolie que tu puisses être Sunny, j'ai pas l'intention de profiter d'une quelconque situation, surtout qu'honnêtement, vu ce que tu viens de vivre, j'aurais l'impression de profiter de ta tristesse et ce ne serait pas super respectueux vis-à-vis de toi..."

Parce que bon, soyons honnête, ma relation avec la jeune femme n'est pas non plus toujours au beau fixe, si j'avais tenter quoi que ce soit et qu'elle avait accepté, je pense que cela aurait été dû à son état psychologique, il est évident que cela aurait été un abus de ma part! Mais bref, quoi qu'il en soit, je n'en reste pas réellement là vu la suite des événements... Elle frappe son reflet et je me pose dos à la vitre pour lui demander ce qu'il se passe. Forcément, vu ma grande gueule et mon ego surdimensionné parfois, j'en rajoute beaucoup trop si bien qu'elle décide d'en profiter pour tenter de retourner la situation contre moi! Elle joue parfaitement le jeu en fait, attirant le regard des gens dans ma direction en prétextant que je suis en train de la larguer? Petite manipulatrice beaucoup trop intelligente! Certaines des personnes présente la regarde avec tristesse, d'autre ont un regard bien plus dur vers moi et je me dis que je pourrais retourner la situation, prétendre que c'est elle qui m'a menti, qu'alors que je pensais notre amour sincère je viens d'apprendre qu'elle est déjà fiancée... La rumeur qui court sur elle et ce noble du nom de O'Sullivan pourrait sans aucun doute me servir à retourner sa petite comédie contre elle cependant... Elle en fait trop? J'ignore si c'est parce qu'elle joue le jeu trop intensément, parce que j'ai une faculté naturelle à voir des signes presque invisibles ou si c'est parce que je suis moi-même un comédien bien trop habitué à porter un masque cependant, son sourire ne me trompe pas : il est faux, c'est évident, bien qu'elle semble vouloir le masquer, je ne lis que la peine dans son regard et sur son visage, elle souffre mais elle refuse de le montrer, je le sais, je fais cela depuis des années!

Je suis ce genre d'homme qui se moque du regard des autres, en fait j'ai tendance à affirmer que la seule personne qui compte quand il s'agit de me juger, c'est moi-même... C'est simple en fait, je suis le seul capable de dire si ce que je fais est mal ou bien, du coup le regard des citoyens qui me fixent durement ne m'atteint pas le moins du monde, je suis comme dans une sorte de bulle, il y a moi et la jeune fille qui me fait face, nous sommes deux dans un monde de silence et de solitude. Je ne vois que son regard, sa tristesse masqué derrière un sourire de connivence dans lequel ne se lit que des faux semblants alors, je fais ce que je fais le mieux : j'agis à l'instinct. Puisqu'elle a lâché ses chaussures, sa main est libre, je l'attrape donc dans la mienne. Elle est plus petite que moi, légère aussi alors je tire sur sa main, sans violence mais sans qu'aucune résistance ne puisse se faire et je l'attire contre moi. Je l'enlace, pas comme un amoureux pourrait le faire mais simplement comme une personne bienveillante, un ami peut-être? Il n'y a personne autours de nous, juste moi et elle dans cette accolade, qu'importe ce que les gens diront ou penseront, imagineront-ils que je tente de me faire pardonner pour l'avoir largué? Que je tente de masquer ce fait? Je m'en moque, ma phrase dite dans un souffle, murmuré à l'oreille de la demoiselle n'aura de sens que pour elle de toute façon.

"Tout ira bien Sunny, tu n'es pas seule..."

J'ignore ce qu'elle a en tête, ce qu'elle pense, ce qu'elle ressent à cet instant précis et pourtant, c'est une sorte de promesse que je lui fais à cet instant précis, si elle se sent mal, si elle doute, si elle veut parler alors... Je suis là!

Je le regarde un moment, je ne sais pas dire si je suis surprise ou pas par sa réponse. À vrai dire, je ne m’attendais pas vraiment à en recevoir une. Je l’avais plutôt dit comme ça, par plaisir de jouer sur les mots, mais ce dernier avait tenu à me répondre mentionnant qu’il n’avait pas l’intention de profiter de la situation ou bien même de ma tristesse, car ce ne serait pas respectueux pour moi… Je pourrais lui répondre, lui dire que ce genre de chose, je m’en fiche complètement. Si ça peut, me permettre d’oublier ce qui s’est passé temporairement alors soit, mais je garde le silence et hausse les épaules pour lui montrer que ça m’était égal. Enfin, c’est le message que je veux passer après tout, si je ne parle pas pour dire vraiment ce que je pense, il pouvait être difficile de le deviner. Bon en même temps, il est mieux aussi qu’il ne se passe rien. À quoi ressembleraient nos interventions futures l’un avec l’autre. C’est le genre de choses qui pourrait m’arriver et dont j’effacerais de ma mémoire le jour suivant si je le désirais, mais pour lui, je l’ignorais. Je le ne connaissais pas tant que cela en vérité. Enfin, de toute façon, ça n’allait pas arriver et je n’en avais pas spécialement envie. Je me rapproche déjà de ce dernier niveau amical, je ne vais pas sauter d’étape avec ce dernier. Je me mets donc face à la vitre observant mon reflet, frappant dans ce dernier, puis ce dernier me demande ce qui se passe en ajoutant un peu de sa personnalité que je ne connaissais pas trop et je décide de faire mon petit bastet et je lui jouer un mauvais tour. Déclarant devant toutes les personnes à nos côtés que ce dernier souhaite me larguer comme ça.

D’ailleurs, ça le ferait vraiment mal si quelqu’un osait larguer sa copine après avoir monté toutes ses marches et avoir droit à un spectacle comme ce dernier. Au contraire, ça devrait être un endroit où déclarer ses sentiments ou bien même faire sa demande en mariage, que sais-je?! Ce n’était pas un endroit propice à la rupture. Dites-le-moi si quelqu’un le fait vraiment pour que je vienne lui casser la gueule. Enfin, en vérité, ça me passe dix pieds par-dessus la tête vos problèmes d’amour. J’ai déjà les miens, bien que ça ne touche pas ce genre de sentiment… J’essaie de me contrôler, de cacher ma tristesse. Je ne veux pas attirer la sympathie ou bien en parler. Je veux juste retourner à notre chambre, me coucher dans mon lit, monter les draps sur le dessus de ma tête et rester là plusieurs jours sans manger ni boire. Juste dormir et peut-être aller à la salle de bain de temps à autre.

Valentino ne réagit pas à ma petite mise en scène. Cela ne m’aurait pas étonnée qu’il parle de mon supposé fiancé pour expliquer la raison de notre « rupture », mais il resta silencieux acceptant les regards lancer en sa direction. Ça m’aurait plu, ça m’aurait fait rire, mais en réalité cela ne me faisait ni chaud ni froid. Je ne voulais seulement pas en parler. Du moment que je laisse tomber mes souliers pour ajouter un peu plus de punch à ma petite mise en scène, ce dernier attrape ma main et me tire vers lui. Je ne peux pas m’en défaire et encore une fois ce dernier m’enlace. Comme s’il avait su lire en moi et percer mon secret. Je ne bougeai pas, surprise par son geste tout en restant figée sur place. J’ouvre grand les yeux avant de battre des paupières à toute vitesse. Son menton sur ma tête et ses bras dans mon dos, je l’entends me murmurer ses quelques mots qui n’ont de sens que pour moi. Je ne suis pas seule? Le pense-t-il vraiment? Pourra-t-il me dire la même chose dans deux semaines ou dans un mois? Qu’est-ce qu’il ne nous dit pas que je ferai encore une bêtise pour l’énerver au point qu’il ne veuille plus me parler ou regrette ses paroles?

Enfin, mon corps finit par réagir et mes bras passent derrière son dos s’accrochant à sa veste de façon désespérer. Je presse mon front contre son torse et j’use de toutes mes forces pour me retenir et ne pas me laisser aller. Je ne veux pas pleurer, pas ici, pas maintenant. Pas devant tous ces gens que je ne connais pas. Une autre partie de moi me dit d’abandonner. Peut-être que je me sentirais mieux? Mais quelque chose en moi m’empêche de le faire devant tous ces gens. Alors je me recule de son emprise, je ne le regarde pas et je me penche pour récupérer mes souliers qui étaient au sol, puis je me dirige vers la cage d’escalier. J’ai besoin d’air, peut-être que ça m’aidera. Alors j’attrape le devant de ma robe et la soulève puis je file à toute vitesse contournant les gens qui descendait trop lentement à mon goût. Mes pieds me font mal, mais ça ne me dérange guère et mon cœur accélère. Je sens qu’une nouvelle boule se forme dans ma gorge alors que je suis seule dans mes pensées. Je ne sais pas si Valentino me suit, mais je ne le fuis pas. J’ai juste envie de sortir. D’ailleurs une fois en bas, je cours vers les portes menant à l’extérieur que j’ouvre en grand. Je longe le mur, échappe un soulier avant de tourner le coin puis je me retrouve dans une ruelle sombre où pas d’âme y était. Je m’appuie dos au mur et me laisse glisser au sol soufflant finalement un bon coup. L’air n’était pas plus naturel qu’à la surface, mais ici, il n’y avait pas de regard de jugement. C’est dans ces moments que je regrette de ne pas avoir de bouteille pleine sur moi… Enfin, ce que j’avais tenté de cacher plus tôt finit par sortir et en gros sanglot. Je me détestais de ne pas être assez forte pour garder tout cela en moi et j’espérais que Valentino ne se tanne pas ou bien même qu’il ne me retrouve pas.

Bon, j'sais pas trop ce qu'à la jeune fille exactement mais c'est pas très important : je vois son regard triste, je comprends qu'il y a quelque chose qui ne va pas même si je ne sais pas dire quoi et puis, même si elle tente de retourner mes paroles contre moi c'est le dernier de mes soucis! Les connards qui me jugent juste en entend un truc j'm'en bas les roubignoles personnellement! Surtout que bon, faut quand même être vachement con pour croire une seule seconde que je largue la jeune fille, non franchement vous pensez que j'aurais monté autant de marches, que j'aurais emmené la demoiselle dans un lieu si romantique et qu'en plus je serai habillé comme un putain de snobinard si j'avais eu l’intention de larguer ma promise? Pour être un salaud et briser le coeur d'une fille il n'y a pas besoin de faire d'effort! Petit conseils aux connards qui me lisent et veulent larguer leur donzelle sans trop savoir comment s'y prendre : Ouvres-toi une bière et dit lui dans un rot que tu veux plus d'elle! Pourquoi vouloir tourner ça comme si c'était un drame? Elle va tout de même te détester alors si au moins tu assumes d'être une pauvre petite merde, elle aura une bonne raison de le faire! Mais bref, comme je le dis c'est pas le cas ici! Déjà parce que Sunny et moi on n'est pas un couple, ensuite parce que si on l'était je la larguerai pas ou du moins pas comme ça comme je viens de l'expliquer du coup, j'suis là devant elle à regarder son sourire triste et je fais la seule chose qui me vient naturellement en tête : parce qu'il faut toujours écouter son instinct, ça sauve des vies, je l'attrape dans mes bras, l'attirant dans une étreinte chaleureuse et amicale. Je lui dis alors tout simplement qu'elle n'est pas seule...

Il lui faut un petit moment avant de réagir, d'abord elle reste immobile, complètement inactive dans mes bras, je me demande ce qu'elle peut bien penser à cet instant, j'vais pas la brusquer cependant, après tout serait-ce nécessaire? Je ne le crois pas! Après un petit instant, elle passe ses bras autours de moi, s'accrochant comme désespérée à mon dos. Elle va froisser ma veste mais bon, c'est un sacrifice que je suis prêt à faire! Visiblement la belle en a gros sur la patate et j'suis pas réellement désireux de la laisser seule dans ces conditions, comment pourrais-je me prétendre être une lumière qui éclaire ce monde si je tourne le dos à une personne qui a besoin de moi? J'suis pas ce genre d'homme, je sais que j'ai les épaules assez large pour supporter pas mal d'emmerde, c'est bien pour ça que je m'implique dans bien trop de choses en même temps! Mais que voulez-vous, on ne devient pas le meilleur sans se mettre de contraintes! Sauf que voilà, en parlant de contrainte, la jeune fille décide de me mettre des bâtons dans les roues! Elle se recule, se dégageant de mes bras et naturellement, je la laisse faire, j'suis pas du genre à retenir une poulette contre sa volonté moi, j'veux dire j'suis pas le meilleur des hommes mais j'suis pas non plus ce genre de personne, surtout pas maintenant... Elle ramasse ses chaussures et elle se barre en courant? Non sérieux?

Là c'est sûr, les gens autours de moi vont croire des trucs, bande de connards sans cervelle! Enfin bref, je me mets donc en route sauf que moi je marche... J'vais pas courir dans cette tenue, mes mouvements sont pas si ample que cela avec ce foutu pantalon! Comment les nobles peuvent porter des trucs aussi serré sans avoir envie de l'arracher? Ouai elle court mais c'est pas trop grave, j'peux sentir les vibrations de ses déplacement dans l'air, dans le pire des cas j'peux passer en mode hybride pour la trouver plus facilement encore et dans le pire des pires des cas... On dort dans la même chambre donc c'est pas comme si elle avait une chance de véritablement m'échapper. Je quitte donc ce lieu sans un regard en arrière, la vue est belle mais j'ai autre chose à faire. Je redescend tranquillement les marches, bon j'suis pas non plus un putain d'escargot hein, je marche à un rythme normal... J'arrive quand même assez vite en bas des marches, faut avouer que la descente est moins longue que l'ascension, je sors par les portes qui n'ont pas été fermé suite au passage de la jeune fille et je regarde à droite et à gauche voir si je vois sa chevelure bien particulière qui pourrait me faire de l'oeil mais non... Je soupire doucement me grattant la tête, j'vais devoir employer mon pouvoir? Je soupire en songeant à cette éventualité et c'est là que je trouve une piste en remarquant un objet à terre.

Une des chaussures, sans doute hors de prix, de Sunny! Je la ramasse en voyant bien dans quelle direction la demoiselle a dû prendre la fuite, au moins je sais pas où me diriger, je vais retrouver la donzelle grâce à sa chaussure! Ça me rappel ce noble une fois qui avait demandé qu'on retrouve une gonzesse qu'il avait croisé en soirée et qui s'était barré juste avant minuit... Il avait juste la pantoufle de la jeune fille et promettait une fortune à qui retrouverait la propriétaire! Ils avaient finit par la trouver en faisant essayer la pantoufle à plusieurs femmes, finalement c'était la domestique d'une autre famille noble une certaine Cindy Rella si je me souviens bien... Sombre histoire surtout quand on sait que certaines filles s'étaient mutilé le pied pour entrer dans la chaussure juste par appât du gain... Bref, je divague - Vague!- continuons notre recherche! Je me dirige donc dans la direction vers laquelle pointe le témoin podal qu'est le soulier... Il ne faut pas longtemps pour que j'arrive à une intersection de laquelle se fait entendre un bon gros sanglot, preuve qu'une demoiselle ne peut plus retenir ses pleurs... Je m'engage dans la ruelle où se trouve Sunny et je soupire doucement avant de m'asseoir à côté d'elle, je sors un mouchoir en tissu de la poche de ma veste et le présente à la jeune femme.

Je me recule sans rien dire et je ne le regarde pas un seul moment. J’ai peur de lui faire face et de croiser son regard sous peine d’exploser ici et maintenant. Alors je fais ce que je sais faire le mieux depuis des années. Je fuis la situation dans laquelle je me trouve. Désolé Valentino si cela te donne une sale réputation à cause de moi, mais je suis faible. Je me cache derrière mes airs de dur la plupart du temps, mais j’ai pas toujours été ainsi et j’étais surtout une jeune fille renfermée qui n’avait pas beaucoup d’amis. Alors je dois dire qu’une partie de mon moi du passé se reflète encore sur celle que je suis aujourd’hui et je n’ai surtout pas le courage d’affronter les regards et les jugements plus longtemps. J’attrape ce qui m’appartient et je fuis au pas de course. Ma robe me gêne, mais je trouve un moyen de la lever pour que je ne m’y emmêle pas les pieds. Je ne me retourne pas une seule fois et je continue ma descente esquivant les citoyens qui s’apprêtaient à aller admirer la vue.

Je sors du bâtiment en poussant les portes devant moi. Je me fiche que ces dernières restent ouvertes de cette façon et que cela puisse créer un courant d’air. Tout ce qui compte c’est de trouver un endroit où me cacher. Je longe donc le bâtiment et m’arrête dans une ruelle tranquille sans savoir que j’avais échappé l’un de mes souliers que m’avait offerts mon ami. Je m’adosse et me laisse glisser sur le sol. Tant pis si cela endommage la robe, j’avais longuement à hésité à m’en débarrassé de toute façon. Je pourrais les vendre, mais une petite voix en moi me dit que ça pourrait heurter les sentiments de Aslander. Enfin, j’appuie ma tête contre le mur et ferme les yeux avant de sentir des larmes couler le long de mes joues. Ma respiration se fait soudainement saccader parce que je recherche mon souffle et j’échappe un gros sanglot.

Peu de temps après cela, je vois une ombre apparaître sur le côté illuminé par les cristaux qui se trouvaient plus loin. Ses pas sont lents signe qu’il ne semble pas pressé et qu’il doit savoir où me chercher. Enfin, je présume qu’il s’agit de Valentino, après tout, il doit m’avoir suivie jusqu’ici, non? Bien que ça ne me dérange pas qu’il me laisse seule ici et qu’il décide de retourner à la caserne sans moi. Après tout, il n’a peut-être pas envie de gérer une jeune femme en pleure en prise avec une crise existentielle? Je ne sais même pas si je serais capable de faire la même chose que ce dernier. Prendre quelqu’un dans mes bras et lui dire que je serais là pour lui.

Enfin, il apparaît finalement dans mon champ de vision vêtu de ses beaux habits. Je l’entends soupirer alors qu’il s’approche de moi. À ce moment je ne sais pas dire, si je suis encore plus triste par la situation ou si je suis contente qu’il m’ait retrouvée et qu’il prenne place à mes côtés me tendant par la même occasion un chiffon. Je l’attrape, la main tremblante, et éponge doucement mes yeux. Je ne veux pas me moucher dedans, ça serait assez dégoûtant, mais je le passe vite sous mon nez pour enlever de quelconques traces d’écoulement. Puis je profite du fait qu’il soit à mes côtés pour appuyer ma tête contre son épaule.

« Je..je..je suis désolée, Val’. On aurait pu finir la soirée sur une meilleure note, mais voilà… Je ne sais pas quoi dire… Je doute sur mes choix de vie... est-ce que ma vie actuelle vaut vraiment la peine de perdre ma famille? Ou je dois lutter, renier mes origines et risquer d'avoir des emmerdes avec elle éventuellement. » J’attrape sa main qui se trouvait près de moi et j’y enlace mes doigts. C’était bien plus un soutien réconfortant qu’autre chose, je dois vous dire. « En tout cas, merci d’être là. Je ne te l’ai pas dit, mais merci… Je le pense vraiment. » Je ferme doucement les yeux et essaie de me calmer. Je m’étais tout de même retenue depuis la gifle monumentale qu’on m’avait donnée alors, je me trouvais tout de même forte d’avoir tenu bon jusqu’ici. « Tu veux que l’on retourne au grand-port? À moins que tu connaisses un endroit qui pourrait m’aider à me changer les idées? » Bon il y avait la taverne de Gerolt, mais est-ce que me saouler était réellement une bonne idée. Bien que m’enfiler quelques pintes ne me ferait pas de mal. Sinon, un endroit tranquille? Enfin, je ne veux pas lui imposer de choix, alors je préfère lui demander avant tout.

Je ne lui en veut pas réellement de fuir, difficile de lui en tenir rigueur en réalité, après tout les événement se sont enchaînés et puis, il faut avouer qu'elle a prit une sacrée claque... Du coup quand elle se met à courir je fais la seule chose que je peux faire dans cette situation : je marche sur ses pas. Après tout, impossible de faire autrement, j'vais pas abandonner une demoiselle en pleurs et rentrer tranquillement à la caserne comme si de rien n'était, c'est sûr que ses problèmes ne sont pas les miens cependant, j'suis ce genre de type qui est bien incapable de tourner le dos à la misère du monde! Il y a toute sorte de personne dans le monde mais, j'aime à croire que je ne suis pas le dernier des enfoirés malgré tout. De coup, j'peux pas faire grand chose pour la demoiselle c'est certain mais, je peux sans doute essayer d'être là pour elle non? C'est ptète pas le meilleur des soutiens mais c'est celui que je suis capable de lui donner présentement alors, autant le faire! Je descend les marche à un rythme normal, contrairement à la demoiselle j'vais pas courir dans les escaliers, c'est le meilleur moyen de glisser et de se briser quelque chose donc bon, non merci très peu pour moi! Et puis, elle veut peut-être se retrouver seul aussi, avoir un gros débile à ses côtés pourrait ne pas réellement l'aider non? Du coup, c'est sans aucun doute une potentielle idée de merde que je suis en train de suivre mais, je l'ai déjà dis me semble-t-il... J'aime beaucoup me mêler de ce qui ne me regarde pas! Après tout, c'est ce que doit faire une enquêteur non et je n'ai de cesse de dire que je suis un enquêteur de qualité!

Du coup, je finis par arriver dans la ruelle ou se trouve la demoiselle et je m'installe simplement à coté d'elle, après tout salir mes vêtements n'est pas un problème en soit, c'est pas le genre de fringues que je vais remettre tous les jours de toute façon donc bon... J'lui donne un mouchoir pour qu'elle puisse sécher ses yeux et éventuellement se moucher sauf qu'elle se frotte à peine le visage... C'est con, elle a foutu un maquillage léger et il est en train de couler, c'est un peu dommage ça lui allait pas mal de faire dans la retenue à ce niveau... Pas que le fait d'avoir plus de maquillage lui aille mal hein, j'la trouve mignonne qu'elle soit en mode dépressive intense ou fille de bonne famille mais bon, ça changeait c'était pas mal quoi! Enfin bon, au moins ma présence sert à lui fournir un appuie dans le sens littéral du terme puisqu'elle dépose sa tête sur mon épaule, je pose sur elle un regard et je l'écoute alors qu'elle prend la parole, interrompue uniquement par certains pleurs... Ses choix de vie? Malheureusement je ne peux pas vraiment décider pour elle à ce niveau, j'suis dans la garde parce que c'est ce qu'on fait de père en fils, enfin c'était surtout vrai au départ ça en réalité, dans les faits au fur et à mesure j'ai trouvé ma place en faisant mon service armé donc bon, j'peux pas réellement dire que ce soit encore une obligation mais, pas sûr que ce soit la voie que j'aurais choisi si j'étais né dans une autre famille... De fait, la jeune femme n'a pas réellement eut le choix...

Elle prend ma main dans la sienne, la serrant doucement et je comprends qu'elle cherche du réconfort alors, je fais de même, gardant nos doigts entrelacés, pressant doucement sa main pour lui signifier que je suis là... Elle me remercie? Pourtant je n'ai rien fais de bien spécial pour l'instant, je doute que ma présence puisse réellement juste l'aider alors que pour l'instant j'suis juste un gros débile qui l'a entraîné dans une situation désagréable alors qu'elle refusait au départ... J'aurais pu me démerder pour entrer seul dans cette demeure, ça aurait été plus dur mais la jeune fille n'aurait pas eu besoin d'affronter la harpie qui lui sert de mère... Cela aurait sans doute été plus simple pour elle non? Pourtant elle me remercie de ma présence et je finis simplement par soupirer en me tournant vers elle, je dépose ma tête sur la sienne si bien que quelqu'un passant pourrait croire qu'on est un couple... Bon pourquoi un couple serait assit en plein milieu d'une ruelle directement sur le sol et habillé comme des nobles? J'en ai aucune idée mais la position pourrait le faire croire.

"La seule qui peut répondre à cette question Sunny... C'est toi! Tu dois faire ce que tu juges le mieux pour toi, ta famille, les autres... On emmerde leurs avis! Même le mien en fait tu l'emmerdes d'un certain point de vue... Qui es-tu Khalie Drak'gnir? Es-tu une noble qui va danser dans des soirées mondaines en cherchant un bon partie? Es-tu une garde qui prends du plaisir à faire son devoir et à arrêter les criminels? Es-tu une marchande de poisson qui va gueuler sur le marché à quel point il est frais ton poisson? Tu ne dois pas te soucier des autres, tu dois juste te demander ce que toi tu veux car, c'est ta vie alors tu es la seule dont la décision a de l'importance! Sois qui tu veux, fais ce que tu veux! J'fais confiance en ton jugement pour faire ce qui sera le mieux pour toi et, peut importe ce que tu choisiras... T'auras au moins un un grand connard d'officier supérieur de la garde qui sera là pour seconder ton choix!"

Et je lui souris à pleine dents en désignant ma personne du pouce de ma main libre. Pour le reste de sa question, j'dois avouer que c'est difficile de répondre... Naturellement il y a un lieu qui me vient en tête mais je le chasse bien vite... Ce lieu ne m'appartient pas, il appartient à Solveig et ce serait de bien mauvais goût d'y amener une autre jeune fille même si la situation n'est pas la même! Bien-entendu la taverne de Gérolt pourrait être une bonne idée également, après tout boire un coup n'a jamais fais de mal à personne... Enfin, sauf la gueule de bois, les vomissements, les bagarres d'ivrognes,... Ouai non boire dans une taverne serait absolument pas la meilleure des solution... Mais je souris doucement, après tout il y a un truc qui est toujours agréable selon moi... Je regarde la jeune fille avec un large sourire et je dis simplement avec une affirmation sans nul autre pareil. "On a besoin d'une crème glacée!" Oui, il est tard, pas sûr qu'on en trouvera une quelque part mais hey oh! Une ville touristique sans vendeur de crème glacée ça se peut pas! C'était le remède ultime lorsque Lisa avait de la peine et, faut avouer que c'est toujours bon! "Alors Sunny? Tu veux enquêter avec moi sur où se trouve la meilleure crème glacée de la ville aquatique?"

Alors que nos doigts s’enlacent, je sens sa main qui se referme fermement, mais toujours en douceur sur la mienne. C’était très certainement une façon de me montrer qu’il était là pour moi. Mis à part faire acte de présence, il n’y pouvait pas grand-chose. Après tout, il s’était déjà interposé entre ma mère et moi prenant ma défense devant tous ses gens. Notre couverture avait été détruite au moment même où il s’était retourné pour lui faire face nous faisant perdre la seule chance que nous ayons de discuter avec notre cible. Bref, j’essuie rapidement mes yeux et le dessous de mon nez avec le mouchoir qu’il m’avait donné et je laisse ma tête appuyée contre son épaule alors que je lui parle des mes doutes… Je sens le dessous de sa tête s’appuyer contre la mienne et je ne fais que me blottir un peu plus contre lui. Je ne suis peut-être pas la plus chaleureuse des personnes qu’il existe, mais bien que j’essaie de ne pas le démontrer, j’ai des sentiments et je n’ose même pas imaginer ce qui pourrait m’arriver si ce dernier n’était pas présent. Parfois pour oublier ou penser à autre chose, on fait bien des bêtises… Enfin, rien d’illégal non plus, juste quelques petites pintes, quelqu’un rencontré vite fait, tout ça tout ça. Vous voyez le genre?

Enfin, j’écoute calmement ce qu’il me dit. Je suis la seule à pouvoir prendre ma décision et je ne dois pas me laisser influencer par qui que ce soit. Seule moi compte et les autres ont les emmerdes. Bon, en même temps, je ne veux pas blesser personne. Il me poste une question suivie de trois exemples. Suis-je une noble qui pourrait danser, suis-je une garde qui aime arrêter les criminelles ou suis-je une marchande. Bon je dois dire que le troisième était sûrement là pour me changer les idées, mais dans tous les deux je suis en partie des deux. Je ne peux pas renier complètement mes origines, car je ne serais sûrement pas qui je suis aujourd’hui? De plus, c’est grâce à mon côté noble que nous sommes ici lui et moi à discuter et c’est d’ailleurs grâce à ce côté que j’ai rencontré un ami.

« Un grand connard, seulement? » Je lui donne un petit coup d’épaule alors qu’il se désigne avec son pouce et je lui souris un peu. Bon je ne veux pas éterniser mes états d’âme et je ne veux pas lui en imposer plus alors je lui demande s’il souhaite retourner au grand-port ou s’il avait un endroit où on pourrait se changer les idées. En tout cas, sa réponse me surprend et je me redresse pour le regarder droit dans les yeux. De la crème glacée, vraiment? Il me prenait pour une gamine de 7 ans ou quoi?! Bon, c’est vrai que de la crème glacée c’est bon, peu importe notre âge. C’est sucré, froid et rafraichissant puis si tu ne fais pas attention, tu peux te retrouver avec un méchant mal de front!  Enfin, j’étais plutôt septique à l’idée d’en trouver dans ce lieu, mais allez! Soyons fous, non?!

Je me remets donc sur pieds et j’essaie de renfiler les chaussures. C’est bien beau de rester pieds nus, mais si je ne veux pas attraper une saleté faudrait tout de même que je me protège puis bon, je ne voulais pas non plus les traîner dans mes mains trop longtemps aussi. Je replace ma robe, la secoue et enlève un peu de saleté qui se trouvait sur cette dernière, puis je me tourne vers ce dernier qui s’était levé en même temps.

« Je suis présentable, mon maquillage n’est pas trop désastreux? » Je demande au cas où, parce que je ne veux pas me retrouver avec le visage tout barbouiller, puis heureusement que j’en avais mis un léger. Dans le pire des cas, je n’ai qu’à l’enlever complètement avec le linge qu’il m’avait laissé. Je n’aurai qu’à le laver avec le net’noix que je m’étais procuré. J’attends sa réponse pour décider de ce que je fais, puis une fois dite, nous nous mettons en route. Les gens penseront ce qu’ils voudront en nous voyons sortir de la ruelle, je m’en fiche en vrai, après tout on a rien fait de mal, puis en quoi ça les regarde? Rien du tout! Nous prenons la direction du marché aux coraux. Après tout, il doit bien y avoir des marchands toujours sur les lieux. Puis, tout ce qui concerne la nourriture peut être très bon vendeur à cette heure-ci. D’ailleurs j’arrête un passant vite fait pour m’assurer qu’on ne se dirige pas inutilement là-bas puis il nous pointe la direction dans laquelle nous nous dirigions. Je le remercie avant de le laisser filer.

« Bon, la grande question! À quel parfum je vais prendre cette glace! » Question existentielle, je le sais. D’ailleurs, pendant que je marche, je manque de me prendre les pieds dans un petit félin en fuite avec un poisson en bouche. Je rigole doucement alors que le bastet grimpe en hauteur et se lèche doucement une patte comme si rien ne s’était produit avant d’entamer son repas dûment chasser.

Bien-sûr je serre sa main, je ne peux rien faire de plus que cela, un acte de présence, une tentative de lui assurer que je la soutiens? Que puis-je faire d'autre de toute façon? Je ne suis pas le genre d'homme qui va lui faire un grand discours, j'ai pas réellement le physique de l'emploi et certainement pas le droit de faire cela, pas quand il s'agit de se battre ou de fuir ses problèmes, j'suis pas réellement le mieux placé dans ce genre de cas puis bon, chacun a sa manière de gérer les soucis alors, je peux juste lui assurer silencieusement ma présence et c'est déjà pas mal je trouve! Normalement j'aurais sans aucun doute balancer l'une ou l'autre connerie, j'lui aurais dit de pas s'en faire, qu'elle peut faire ce qu'elle veut, j'aurais peut-être même tenter de détourner la conversation sur autre chose vu notre proximité, j'aurais sans doute pu faire une blague de merde digne du beauf que je suis parfois, de celui que je prétends être en réalité mais cela n'aurait servi à rien... C'est pas ce dont la jeune fille à besoin présentement, elle a besoin d'un soutient, pas d'un gros débile et puis, ce n'est plus moi... Non, cela n'a jamais été moi! C'est juste un rôle que je jouais pour fuir mes problèmes et surtout ma propre lâcheté sur un point bien précis : mes sentiments! Lorsque ma soeur est née, je me suis sentis incapable de gérer à la fois la petite et ma relation alors, j'ai fuis! Je ne voulais plus m'attacher et je me suis dis que le meilleur moyen, c'était simplement de jouer un rôle, parfois bien loin de ce que je suis réellement... Le soucis, c'est que même en faisant cela, ça a fini par mal tourner lorsque j'ai rencontré Solveig... La fuite ne m'a apporter que des emmerdes alors, pourquoi recommencerais-je avec ma jeune subalterne?

À la place, je ne fais que lui dire ce qu'il en est : Elle seule peut décider ce qu'il convient de faire, je ne veux pas l'orienter dans une mauvaise direction, je ne peux pas choisir pour elle, elle est la seule à pouvoir décider qui elle est, ce qu'elle veut faire ou être. Si c'est une garde, cela sera de mon plaisir de travailler avec elle, si c'est une noble il n'y a aucun mal avec cela, après tout elle est né dans ce monde, je suppose qu'on ne sort pas si facilement que cela du moule, sinon je ne serais probablement pas garde... Quoi que, je ne vois pas ce que je pourrais faire d'autre de toute façon donc bon... Quoi qu'il en soit, j'lui fais la promesse que quoi qu'il arrive, je serais présent si elle a besoin de moi, et je me rends compte qu'il faut que j'arrête de faire des promesses du genre mais en même temps, c'est pas faux, c'est bien parce que je le pense que je l'affirme! J'suis pas le genre de personne capable de rester indifférent à ce qui touche les autres, plus encore quand il s'agit de jolies filles, j'en peux rien! Mais bref, suite à mon judicieux conseil la demoiselle trouve juste le moyen de se moquer un peu de moi en appuyant sur le fait que j'ai parlé de "grand connard" me demandant si c'est juste cela et je soupire doucement... "J'vais pas sortir tous les descriptifs poulette on n'a pas assez de temps pour ça!" Bah ouai, puisqu'elle en rajoute je fais de même!

Quoi qu'il en soit, après cela, je lui propose l'idée du siècle : aller manger une glace! Bah ouai, c'est une excellente idée! Bon, elle me regarde l'air de me demander si je la prends pour une gamine et je me retiens de lui dire que oui, après tout il est vrai que c'était ma technique quand Lisa était une enfant et qu'elle avait un gros chagrin d'enfant... Mais vous allez pas me raconter de connerie, on sait tous que les sucreries c'est le remède universel contre la tristesse, surtout la crème glacée! Quiconque osera dire le contraire est un menteur! Bon, en vrai j'l'aurais bien amené chez Gérolt mais non, j'ai peur de ce que cela pourrait donner, soyons honnête, sous l'effet de l'alcool il peut se passer beaucoup de chose, surtout que la demoiselle est loin d'être laide faut bien l'avouer! C'est une flemmarde de première classe, qui a le don de me désespérer mais malgré tout, c'est une belle femme et je suis pas certain que sous l'effet d'une substance telle que l'alcool, je sois véritablement en mesure d'empêcher quoi que ce soit d'arriver le cas échéant! Autant ne pas tenter le mâlin après tout, cela ne serait pas très intelligent de ma part! Surtout que, vu la situation actuelle, s'il se passait quelque chose je ne pourrais plus la regarder en face, ni Solveig non plus d'ailleurs, je ne veux pas donner l'impression d'aller d'une fille à l'autre, pas à ces deux-là en tout cas!

Elle se relève, remet ses chaussures, me regarde et me demande si elle est présentable... Je souris doucement, sans trop savoir pourquoi, je prends le mouchoir qu'elle a dans les mains, le pliant en quatre pour être sûr de ne pas, par mégarde, utiliser un bout qui a servit à essuyer sa morve au préalablement et je viens, d'un geste doux, essuyer sous ses yeux, ses dernières traces de larme ainsi que de maquillage ayant pu couler. J'ancre mon oeil dans les siens et je souris doucement avant de lui faire un signe que tout est ok en levant le pouce. "T'es superbe Sunny! Manquerait plus que tu souris et tu serais magnifique!" Bah ouai, après tout c'est vrai non? Bref, je lui attrape la main plus par réflexe qu'autre chose et je l'entraîne à ma suite, direction le marché pour trouver un marchand de crème glacé... Bon en fait c'est plus Sunny qui ouvre la voie vu que sinon on risque de se paumer. D'ailleurs elle a l'intelligence de demander à des passants si on se déplace pas pour rien, apparemment non! Parfait! Nous continuons donc notre route alors que la jeune fille se pose une question pour le moins existentielle... À quel parfum va-t-elle prendre cette crème glacée? Je la regarde en souriant doucement en me souvenant son regard précédemment. "Et bien et bien une vraie gamine ma parole... Allez dépêchons-nous!" Et sans trop lui laisser le temps de réagir, je l'entraîne avec moi en me mettant à courir dans la direction indiquée par les personnes croisées précédemment.

Je me moque un peu de lui lorsqu’il se décrit comme étant un grand connard. Après tout, il aurait pu parler de lui autrement. Pourquoi se dévaloriser alors qu’il est celui qui se tient à mes côtés depuis le début de la soirée et qui me supporte et me défend. J’aurais plutôt dit un gardien, un « ami », mais je n’aurais pas pensé au terme de connard, surtout pas ce soir. Enfin, il m’appelle poulette, ça me fait légèrement marrer, car c’est une facette de ce dernier que je ne connaissais pas encore, puis on se remet sur pieds après qu’il m’aille proposer de manger une crème glacée. Bien sûr, je me demande s’il n’est pas en train de se moquer de moi, mais ce n’était pas le cas. Puis, qui n’aime pas la glace?

Je me tourne donc en sa direction et lui demande si mon maquillage n’est pas trop désastreux et plus tôt que de me répondre, il reprend le mouchoir qui se cachait dans le creux de ma main et essaie de prendre un côté propre de ce dernier et essuie par lui-même le maquillage ou le dernier vestige de mes larmes. Je suis un peu surprise par son geste et l’observe sans rien dire. Il fait de même et lève son pouce en me déclarant comme superbe, mais que si j’avais un sourire je serais magnifique? Mais je suis toujours magnifique avec un sourire ou pas! Alors j’ai le réflexe de lui donner ce qu’il me demande. Je souris, mais le reste de mon visage ne suit pas. Il est plutôt forcé presque grimaçant. Je pourrais sortir la langue et mettre mon doigt sous mon œil pour glisser la peau vers le bas, mais je ne le fais pas. À vrai dire, je n’ai pas le temps, puisqu’il attrape ma main alors que nous nous mettons en route. Je ne sais pas pourquoi, il a cette manie, mais je ne trouve pas cela désagréable. Bien au contraire, sa main chaude était réconfortante et même si on nous prenait pour un couple, je n’en avais que faire. Bref, en chemin je nous arrête un instant pour demander à un passant si on se dirige du bon côté et ce dernier nous signale que oui. Bien! Je ne sais pas pourquoi je demande à haute voix par la suite le parfum que je vais manger, mais Valentino me signale que je suis une gamine et de me dépêcher. Je fronce les sourcils! Mais il ne me donne pas le temps de réagir et nous nous mettons à courir. Du moins, je suis entraînée à sa suite.

« Dixit celui qui court pour se rendre jusqu’au vendeur de glace. Qui est le plus excité des deux; toi ou moi? » Je rigole doucement bien que courir dans cette tenue me demande bien des efforts, cela peut s’entendre à mon souffle, mais je n’abandonne pas. D’ailleurs, je ne sais pas dire dans quel état seront mes pieds demain, mais je sais qu’ils vont me faire un mal de chien. Nous ralentissons seulement lorsque nous arrivons devant le marchand de glace. Ce dernier à un sourire lorsqu’il nous voit main dans la main, mais je ne me déloge pas pour autant. Pourquoi avoir honte et pourquoi serais-je gênée par un simple geste? Deux amies peuvent se tenir la main, alors pour lui et moi ne pouvons-nous pas? Je secoue légèrement la tête alors que je lève le nez pour observer les saveurs qu’il y avait. Bien sûr, les plus populaires étaient celles à la vanille et au chocolat, mais celle à la fraise me faisait un peu de l’œil. Fraise et chocolat, ça doit être bon non?

« Bonjour, bonjour, mes jeunes amis. Je vois que vous voulez vous laisser tenter par une bonne glace? Quel parfum vous intéresse? Nous avons fraise, chocolat, vanille, pistache, brownie et aussi une spéciale pour ce soir uniquement, framboise.
- Pouvons-nous prendre plusieurs saveurs?
- Une boule; une saveur, deux boules; deux saveurs et trois boules; 3 saveurs.  Bien sûr vous pouvez n’en prendre qu’une selon le nombre de boules choisi.
- Hmm, je vais prendre fraise et chocolat pour ma part!
- Très bien, je te prépare ça, ma jolie, ça ne sera pas bien long. Pendant ce temps, monsieur pourra choisir ses saveurs. »

Il manipule agilement sa cuillère, prend un cornet gaufré et met deux généreuses boules de glaces de chaque sorte mentionner puis me tend mon cornet une fois compléter. N’ayant pas amené de cristaux sur moi, je souris à Valentino avant de m’éloigner et de trouver un endroit tranquille où on pourrait s’asseoir. D’ailleurs, le seul endroit que je trouve de convenable c’est un petit banc non loin du vendeur. Je vais m’y asseoir en attendant que l’officier revienne. Je commence doucement à déguster ma glace, histoire qu’elle ne me coule pas dessus et bien que je fasse attention, je ne remarque pas que cette dernière se colle légèrement à mon nez laissant une petite tache rose sur la pointe de mon nez.

« Désolée, mes pieds ont besoin d’une pause. Je me serais bien promenée encore dans la ville en mangeant la glace, mais voilà. Et puis, c’est bien d’être assis, non? D’ailleurs, désolée de te laisser payer pour moi, promis je vais me rattraper! »

Son sourire est sympathique dommage que le reste ne suive pas, en même temps il est difficile d’imaginer qu'elle puisse sourire sincèrement dans cette situation...Enfin, on verra bien ce que cette soirée nous réserve! Je l'attrape par la main et nous dirige vers le quartier commerçant de cette ville, du moins ce qui devrait être le quartier commerçant si on en croit les informations fournies par l'homme qui Khalie interroge. Certes, courir dans cette tenue ne doit pas être évident pour la demoiselle, pour le coup je fais sans doute preuve d'un léger manque de considération pour la belle mais que voulez-vous? L'appel de la crème glacé est plus fort que moi! Oui je sais, je me comporte parfois comme un gamin mais bon, haut les coeurs! Il faut bien faire en sorte que cette soirée s'améliore non? Elle aurait pu être agréable, du moins autant que peut l'être une enquête officieuse, sauf que pour le coup, la rencontre avec la matriarche Drak'gnir a absolument tout foutu en l'air! Du coup, et bien agir en gamin ne fait pas forcément de mal! Puis bon, elle rigole pour la première fois depuis un petit moment donc, si mon attitude permet cela, je considère que c'est une sorte de victoire voilà tout!

Nous arrivons finalement devant le marchand de glace et suite à un dialogue entre la demoiselle et l'homme en question concernant les saveurs de glaces et la possibilité de faire des mélange, la jeune fille commande son cornet avant de m'abandonner... C'est étrange, c'est seulement maintenant que je remarque que la jeune fille et moi-même avons fait tout le chemin main dans la main... Le fait de la lâcher pour qu'elle puisse prendre sa glace et de la voir s'éloigner me donne une sensation étrange... Je soupire doucement, après tout elle et moi avons grandement échangés durant cette soirée d'une certaine manière, je suppose que cela nous a un peu rapproché de partager tout cela ensemble? Quoi qu'il en soit, le marchand me sourit amicalement, je suppose qu'il prend mon regard vers la demoiselle qui s'éloigne pour autre chose que ce dont il s'agit? Je lui commande rapidement une crème glacé, pour moi pas de mélange, du chocolat couvert de chocolat et saupoudré de chocolat! Pourquoi ajouter une saveur à ce qui est déjà parfait? Je paie le montant dû et retourne auprès de Khalie qui a trouvé place sur un banc non loin de là.

Cette dernière me signale que ses pieds ont besoin d'une pause ce que je peux imaginer, marcher avec de telles chaussures n'a sans doute rien d'aisé avouons-le! Elle s'excuse également de m'avoir laissé payé, affirmant qu'elle va se rattraper mais je l'écoute à peine en réalité, mon regard ne lâche pas son visage ou plutôt son nez en fait! Est-ce que c'est de la crème glacé que je vois sur le bout de ce-dernier? Je souris doucement, une vraie gamine ouai! Mais ça lui donne un côté mignon et attendrissant en même temps! Bien-entendu, je ne peux pas laisser passer cela, mais je ne peux pas non plus simplement lui indiquer qu'elle a de la glace sur le bout du nez, ce serait bien moins amusant! Je ne résiste pas à l'envie de faire une petite plaisanterie, me moquant légèrement d'elle au passage parce que bon, c'est plus fort que moi que voulez-vous que je vous dise? "Et donc Sunshine, ta glace sent bon?" Je lui demande cela le plus naturellement du monde, alors que de mon index je me tapote le bout du nez pour lui faire comprendre le sens de mes paroles avant de rire de bon coeur, je m'installe à côté de la jeune femme, mangeant tranquillement ma propre glace alors que j'hausse les épaules. "T'inquiètes pas trop pour ça, c'est pas comme si une crème glacée allait me ruiner... Disons que c'est en remerciement de m'avoir accompagné!" Je lui souris à pleine dent avant de lever le regard vers le "ciel"... C'est dingue de se dire que l'on se trouve présentement sous l'eau et que l'on peut respirer comme en plein air, manger une glace installé tranquillement sur un banc, vivre tout simplement... Ce monde est tellement étrange parfois! "Et sinon, une fois vos divins pieds reposés, que voudrez-vous faire madame Sunny?"

Je ne sais pas ce qu’il est en train de regarder,  mais je n’ai pas l’impression qu’il est en train de m’écouter alors que je lui parle. J’ai quelque chose sur le visage? J’ai des marques de mon maquillage qui a coulé sur mes pommettes? Et voilà qui sourit. Je fronce les sourcils en me questionnant toujours autant. Non, mais qu’il me dise si j’ai une drôle de tête. Du coup, je m’arrête de manger ma glace et le fixe alors qu’il me questionne tout bêtement. Si ma crème glacée sent bon? Du coup, je l’approche de mon nez pour vérifier. Après tout, peut-être que c’était une question sérieuse, mais je le vois se tapoter le bout du nez. Du coup, n’ayant pas de miroir, j’essaie de voir le bout de mon nez louchant légèrement et je vois quelque chose de rose sur la pointe de mon nez. Aaaaaaah! C’est parce que j’ai de la crème glacée sur le bout du nez. Le plus naturellement possible, j’essaie de l’attraper avec ma langue, mais malheureusement, je ne fais pas partie de ces gens qui arrivent à toucher la pointe de son nez avec ce muscle.

Bien évidemment, j’abandonne et essuie rapidement avec la paume de ma main alors que ce dernier rit de bon cœur et prend place à mes côtés et décide finalement à me prouver qu’il m’écoutait tout de même me mentionnant que je ne serai pas obligée de lui rembourser et que cela n’allait pas le ruiner. C’était en guise de remerciement. Sauf qu’il oublie tout de même que depuis le début de la soirée, c’est lui qui a tout payé. «  Si seulement ce n’était que la glace, mais n’oublie pas que tu as payé la navette et que tu risques de devoir payer le retour aussi. Je n’ai pas amené de cristaux avec moi. » Je n’avais pas de quoi les porter. Bien sûr, je partais avec une mauvaise intention de lui faire regretter de m’avoir amené de force, mais plus la soirée avançait, hormis l’altercation avec ma mère, plus sa compagnie s’était montrée plus agréable que je ne le pensais. Enfin, le voir me sourire ainsi me fait sourire à mon tour. Je me sens le cœur moins gros et bien plus léger comme s’il arrivait à effacer mes quelques soucis personnels.

Je retourne donc à la dégustation de ma glace faisant cette fois-ci attention à ce qu’il ne m’en reste pas sur le nez, puis je regarde en sa direction et remarque le choix qu’il avait fait pour la sienne. Hum, ça me semblait fort chocolaté tout ça, bien que l’envie de lui voler un bout me tentait fort bien et comme il ne regarde pas vers moi et ni vers l’objet de ma tentation, j’étire doucement le bras et lui vole un bout que je porte aussitôt à ma bouche. J’espère tout simplement ne pas avoir été prise sur le fait et je rigole doucement de mon côté. Enfin, ce que je veux faire lorsque mes pieds seront reposés? À vrai dire, je n’y ai pas trop pensé.

« Hmm, on pourrait retourner à la surface… » Je penche la tête vers le haut et observe le dôme magique qui recouvre nos têtes. Je me suis toujours demandé comment cela faisait pour rester sous la pression de l’eau. La bulle n’avait jamais eu de fuite ou quoi que ce soit de ce genre. Enfin, c’était peut-être magnifique à observer, mais pour ma part, j’avais toujours eu cette sensation désagréable de m’y sentir coincée malgré tout. Puis, j’ai toujours préféré les étoiles à la mer.  « Je ne dirai pas non pour mettre des vêtements plus confortables. » Si je m’écoutais, je déchirerais la robe pour la raccourcir, mais je ne veux pas détruire le cadeau de mon ami. « Je suis sûre que tu es du même avis, enfin terminons avant tout nos glaces. » Je me laisse alors penchée sur le côté et je prends appui sur son épaule avec le côté de ma tête tout aussi naturellement que nous nous étions tenu la main.

« Je ne pensais pas que tu étais du genre à aimer le chocolat en quantité. On dirait un enfant quand tu lui demandes ce qu’il veut manger. » Je prends une voix de gamin pour la suite « Moi je veux une montagne de chocolat, recouverte de chocolat fondant, et par-dessus, y’aura plein de chocolat… »

Je dois avouer que je trouve la scène qui se déroule sous mes yeux parfaitement amusante, la jeune fille m'observe tout d'abord avec une certaine frustration, il faut avouer que mon regard peut sans doute entraîner cette réaction. Elle doit se demander pourquoi je la fixe de cette manière, c'est compréhensible en réalité. Lorsque je lui demande si sa glace sent bon par contre, je suis déjà presque sur le point d'éclater de rire en la voyant approcher sa glace de son nez, pense-t-elle réellement que cette question est sérieuse? Que j'en attends une réponse? Visiblement oui tout à fait puisqu'elle a en tête de sentir cette crème glacée... Heureusement, mon petit signe alors que je touche mon nez avec mon index lui signale que ce n'est pas le cas, et elle semble prendre conscience de ce que je veux lui dire sur ce ton mi amusé, mi moqueur! Elle regarde le bout de son nez en louchant, ce qui lui donne déjà une drôle d'allure mais en plus, la voir tenter sans succès de récupéré la crème glacée est parfaitement hilarant je dois bien l'avouer! Je m'installe donc à ses côtés en riant alors qu'elle laisse tomber son exercice de langue pour essuyer son nez de la paume de sa main.

Hum en effet, il n'y a pas que la glace, il y a également les ticket pour l'aller-retour jusqu'ici mais encore une fois, c'est moi qui l'ai traîné de force dans cette affaire, elle ne voulait pas venir ici ce serait tout de même le comble d'exiger d'elle une quelconque participation financière non? Bref, je regarde le "ciel" si on peut véritablement appeler cela ainsi, je dois avouer que je suis toujours impressionné par ce dôme cependant, j'ai toujours une préférence pour le ciel de la surface, rien ne vaut de regarder vers les étoiles! Cependant ce n'est pas parce que je me concentre sur le ciel que je fais forcément abstraction de ce qui m'entoure! Bien au contraire, je suis ce genre de personne qui est capable de surveiller sur plusieurs fronts, après tout je suis garde tout de même, si dès que je regarde un endroit on peut me surprendre d'un autre côté, et bien je serai un bien piètre garde! Du coup je vois parfaitement l'attitude inexcusable de la demoiselle alors qu'elle me vole de mon chocolat! Cela va se payer très chèrement jeune fille tu peux me croire même si, pour l'instant, je fais semblant de rien!

Retourner à la surface? Ma foi, ce serait sans doute mieux, nous n'avons plus grand chose à faire ici et puis, retourner à la surface ne veut pas forcément dire retourner à la caserne même si elle a raison sur un point : il me tarde de changer de vêtements! Je comprends parfaitement que ce soit son cas, marcher avec des chaussures comme les siennes? Je serai sans nul doute totalement incapable, cela doit être une torture de tous les instant! Mais bon, quoi qu'il en soit, je n'ai pas réellement l'occasion d'y penser plus que cela puisque la belle dépose sa tête sur mon épaule. Je la regarde du coin de l'oeil, un peu surpris je dois bien l'avouer cependant, je souris doucement en passant mon bras autours de ses épaules pour la garder contre moi. C'est un geste simple qui n'engage à rien mais voilà, cette soirée qui commençait plutôt mal se termine bien, de plus cela m'a permit de connaître un peu plus Khalie, la jeune femme est une personne très agréable sous ses airs de flemmarde incorrigible! Elle a vécue pas mal de merdes c'est un fait mais, je juge qu'elle est devenue une jeune fille formidable! Je l'apprécie pour être sincère...

Elle se moque de moi et de ma commande ensuite, un enfant? Sans doute cependant, un enfant peut se montrer particulièrement taquin en a-t-elle conscience? Je me tourne vers elle avec un petit sourire, plongeant mon œil métallique dans son regard et j'hausse finalement les épaules. "Je suis un homme simple qui aime les petits plaisirs de la vie voilà tout... D'ailleurs, il y a une chose que je veux faire depuis un petit moment maintenant..." Je me tourne un peu plus vers elle et j'approche lentement mon visage du sien, approchant mes lèvres des siennes en douceur et, alors que l'on pourrait s'embrasser, je me détourne pour venir croquer un petit morceau de sa glace à la fraise! Oui, j'ai totalement fait exprès de faire croire à un baiser! Cela lui apprendra à me voler MA crème glacée au chocolat non mais! Je la regarde alors avec un large sourire. "C'est quand même meilleur au chocolat!" Et je ris de nouveau avant de reprendre une position plus correcte sur le banc. "Tu ne croyais tout de même pas que je n'avais pas vu ton crime infâme? Une garde qui vole de la crème glacée? C'est honteux jeune fille! Juste pour cela, il va falloir payer et ce sera également ta manière de me rembourser pour ce soir..." Je lève alors mon index devant le yeux de la jeune fille signifiant un un. "Pour te faire pardonner de ce vole impardonnable et pour me rembourser cette soirée puisque tu voulais te rattraper... Tu me devras une autre soirée ensemble! Mais sans enquête, sans garde, sans tenue pimpante! Juste toi et moi ça te va?"

Alors qu’il me demande ce que nous voulons faire, j’opte pour un petit retour à la surface. Je n’ai jamais aimé être enfermée sous la surface de l’eau sous ce dôme. C’est très joli pour une première visite, mais ce n’est pas différent qu’une autre ville. Ou est-ce simplement moi qui avais du mal à trouver un certain intérêt ou m’émerveiller sur quelque chose. Je suis du genre à me lasser rapidement de quelque chose, alors bon. Enfin, Valentino accepte de retourner à la surface et heureusement, sinon je lui demandais les cristaux pour pouvoir y retourner seule. Bon, sa compagnie était agréable et je me sentais étrangement bien à ses côtés et c’est peut-être dû à la situation que je me permettais de m’appuyer sur son épaule sans avoir d’arrière pensé. Il en va de même pour lui. Je ne suis pas offusquée de le voir lever son bras pour entourer mon épaule ce qui bougea ma tête et me rapprocha de celui-ci. Je mange doucement ma glace et je finis par me moquer de son choix en prenant la voix d’une enfant. Sauf que ce dernier se redresse légèrement en haussant les épaules déclarant qu’il était simple et qu’il aimait bien les petits plaisirs que pouvait lui offrir la vie. Alors monsieur appréciait bien tout ce qui était au chocolat. Je souris amusée par cette réplique, mais me demande ce qu’il a en tête pour la suite.

Il se retourne vers moi et approche son visage du mien. En tant qu’être humain normal, j’aurais dû le repousser puis m’enfuir. Mais je fige un bref instant. Je l’observe, curieuse, sans le souffle et je sens mon cœur qui accélère. Mais qu’est-ce qui se passe ses derniers jours?! Pourquoi les hommes que je rencontre n’en veulent qu’à mes lèvres?! Ce dernier s’arrête, comme s’il me narguait, comme s’il prenait un malin plaisir à me torturer. Allait-il m’embrasser ou pas? Qu’est-ce qu’il faisait?! Puis sans attendre, il se détourne et s’en prend à ma glace que je tenais près de mon visage. Il me signale qu’elle est meilleure au chocolat puis éclate de rire. Je le fusille du regard un moment et sa bonne humeur semble plutôt contagieuse et je rigole avec ce dernier!

« Un crime?! Jamais! As-tu des preuves physiques ou matérielles de ce que tu avances? Mis à part ta propre parole? » Je lui souris de façon plutôt narquoise et je poursuis. « Enfin, j’ai cru pendant un bref instant que tu avais, finalement, succombé à mes charmes. Je suis bien heureuse qu’en réalité ce soit ma glace qui te faisait de l’œil. » Je lui fais un rapide clin d’œil alors que ce dernier poursuit. Si je voulais me faire racheter pour le vole et aussi parce que je me sentais mal qu’il est tout déboursé pour ce soir, je devais lui promettre une soirée rien que lui et moi, pas de devoir, pas d’artificielle, juste Valentino Rivolti et Khalie Drak’gnir. Je suis perplexe, mais après tout, on a fini par bien s’entendre et puis dans le fond ce n’est pas qu’un grand connard et malgré la situation il avait su se montrer présent avec moi.  Il y avait peut-être des chances que l’on puisse devenir ami? Et dire que j’avais bien du mal à m’approcher des gens alors qu’en moins de quelques jours je m’étais rapprochée de deux personnes de style complètement différent…

« Très bien, mais je choisis l’endroit et ce que nous ferons! » Bien sûr je n’ai aucune idée. Après tout, cela pourrait être une simple soirée autour d’un verre sans chagrin à manger une bonne bouffe. Parler de nous, apprendre à se connaître! Enfin, nous terminons nos glaces dans la bonne humeur cette fois-ci, puis on se remet en route pour retourner aux navettes. Val’ paie encore de sa poche pour nos passages puis on remonte aussitôt à la surface. Nous marchons calmement et lorsqu’on voit notre très chère caserne. Je lui lance un défi rapidement sans lui donner la chance de s’y préparer. « Le dernier arrivé sera une poule mouillée! » Bien sûr, j’étais déjà bien avancée quand je me suis mise à crier cela. Le temps qu’il réalise ce qu’il se passe lui pris qu’un bref instant parce que je ne sais pas ce qu’il a dans le derrière, mais il me dépasse sans la moindre difficulté et atteint la porte bien avant moi alors que je peine à me rendre jusque-là! Bon il avait un avantage, je n’étais pas à cent pour cent des mes capacités! Il s’allume une clope, me lance un regard alors que j’arrive finalement jusqu’à lui. « Hey bah poulette, on est toute mouillée d'avoir couru? » Bien sûr, je sais qu’il joue avec les mots. Alors je lui fais simplement une grimace, lui donne le temps de terminer sa clope alors qu’il l’écrase rapidement sous sa semelle avant de la jeter.

On entre finalement dans la caserne et première chose que l’on fait, ce fut de nous changer. Bien sûr, je me cache derrière le paravent mettant ainsi mon pyjama; le même que je portais avant qu’il ne me balance par terre comme un gros sac. Je ne prends pas le temps de prendre une nouvelle douche, je le ferai demain matin! Là, je suis trop claquée, j’ai le cœur qui bat dans mes pieds et j’ai plus envie de marcher. Même que je dois mettre des petits bandages adhésifs sur mes talons à cause du frottement des escarpins! Puis je me laisse choir comme une grosse patate dans mon lit. Oh douce couverture et matelas confortable, que vous m’avez manqués. Val’ semble aussi s’être préparé pour sa nuit et nous nous souhaitons tous les deux de biens dormir et il étend son long bras pour éteindre la lumière.