Grand port, satanée ville puante qui cachait sa déliquescence sous un soleil de plomb que la jeune femme n'aimait guère. Mais de nombreux contacts l'avaient prévenu que la garde commençait à trouver des pistes qui contredisaient l'accident et la discorde entre les deux cambrioleurs.
Ce genre de choses ne pouvaient pas arriver, de peur que le Grand Port ne devienne rapidement une zone ou elle ne pourrait pas mettre les pieds. Et cela ne devait pas avoir lieu.
Prenant sa tenue de garde, elle avait donc falsifié des ordres pour que Sasha, soit mutée temporairement au grand port, pour aider à l'enquête.
La papier qu'elle avait entre les mains avaient tout de l'authentique, et pour cause, ce dernier était tamponné du sceau d'un haut gradé de la civile. Et la jeune femme comptait notamment sur le fait que les informations circulaient mal entre les différentes institutions.
Son matériel habituel rangé dans ses poches sans fond dans sa ceinture, elle avait entreprit un nouveau voyage avec un matériel bien encombrant, notamment ces armures de cuir de la garde, et une petite épée courte qu'elle avait "récupérée" à la caserne.
Sasha avait donc tout d'une garde ordinaire, ses longs cheveux bruns tombant jusqu'à ses hanches et son sourire toujours présent.
Le peigne magique allait bien lui servir, et elle avait été jusqu'à voler les accessoire habituels des gardes, une médaille à son nom pendant à son cou
C'était un pari risqué, mais qu'elle devait prendre à tout prix.
Après une dizaine de jours à cheval, la jeune femme était arrivé à la ville, se rendant directement à la caserne, le bâtiment blanc et imposant semblant dominer toute la ville.
Un sac sur le dos et son armure passée, elle prit un air perdu en toquant à la guérie
-Oui m'dame ?
-Gade Strauss au rapport ! Je suis affectée de la capitale pour aider à une enquête ?
-Ah bon ? J'ai rien vu sur le tableau de la journée, vous étiez censé arriver aujourd'hui ?
-Oui ! Précisément à cette heure là d'ailleurs, mais on m'a prévenu que les informations circulaient mal en ce moment, ma mutation temporaire à du être perdu dans la paperasse
-Ah c'est pas faux ! On est en sous effectif avec les dernières attaques de bandits. Bon bouge pas je vais t'appeler quelqu'un pour t'aider
Le garde était plutôt sympathique, surement un vieux de la vieille habitué aux genres de couac administratif de la garde.
Ouvrant une fenêtre de la guérite, il se mit à hurler dans la cour de la caserne
-DRAK'GNIR ! MISSION POUR TOI !!!
La voix de ténor du soldat résonna dans les murs et il finit par se rasseoir en tendant le papier d'affectation à la petite jeune femme qui ne cessait de sourire.
-On te trouvera une chambre temporaire, on a de la place ici, ptet même un tabard en trop pour toi, les tenues de la capitale ça détonne ici
Je dois dire qu’on s’ennuie vraiment à la caserne quand l’officier supérieur n’y a pas. Nos petites engueulades pour un simple rien me manquent. Ce qui est assez étrange venant de moi. Bon, il faut dire aussi que tout était étrange depuis mon arrivée au grand-port. Déjà, ma rencontre avec ce dernier s’était mal déroulée. Ensuite, un noble, m’a attrapée en plein milieu de la rue parce qu’il n’aimait pas ma tenue et qu’en réalité c’était pour me demander de le protéger. J’avais dû m’habiller en robe et jouer la noble, puis il y a eu aussi cette histoire d’enquête sous couverture avec Valentino où encore une fois j’ai dû entrer dans la peau de la noble que je suis. Car oui, je dis faire semblant, mais je suis noble de naissance, malheureusement. On ne choisit pas notre famille.
Les assignations du jour avaient tous été distribuées et moi tout comme certain nouveau, devions rester à la caserne pour faire des tâches régulières. Après tout, les armes et armures n’allaient pas s’astiquer tout seul et le terrain d’entraîner n’allait pas s’épousseter par magie. Enfin, j’avais été attitré à la cour ce qui était bien mieux que la tâche des latrines ou que celle du lavage. Ha vous savez quand on finit une longue journée de travail cuisante au soleil, on a qu’une idée en tête et c’était de dormir. Alors la sueur imbibait les draps et puis il y avait ceux aussi qui ne savaient pas qu’une cafétéria et qui cachaient des réserves de miettes au cas où ils avaient faim. Enfin, je balaie doucement la cour enlevant les poussières ainsi que les déchets que le vent pouvait amener jusqu’ici et je pousse un soupir. Que dirait ma mère si elle me voyait faire une tâche comme celle-ci. Elle me giflerait de nouveau me traitant de gueuse comme elle savait si bien le faire? Je m’arrête un moment m’appuyant sur le manche du balai et je sens une boule de rage se former en moi et j’ai envie de l’expulser, mais que dirait mes collègues s’ils me voyaient balancer le balai ou bien même briser le manche en deux. J’aurais l’air bien fou. Je ferme les inspires profondément et j’entends une voix forte m’interpeller par nom de famille et mieux encore, me signalant que j’ai une mission.
Je donne mes balais à mon copain et je le salue en mode fière de moi et je me dirige alors vers l’endroit où se situait l’homme. Mon uniforme de garde était quelque peu personnalisé, à vrai dire, ma tenue était plutôt étrange pour une garde, mais au moins elle avait fait comme le Capitaine l’avait demandé. Ces vêtements n’avaient aucun trou lorsqu’elle était en fonction. Je me signale donc, remarqua la nouvelle venue à mes côtés, et je porte mon poing à mon cœur tapant légèrement du pied au sol. « Garde Drak’gnir, au rapport! Vous avez une mission pour moi? »
Il me pointe la recrue du doigt et m’explique brièvement la situation, bien que je ne dis rien extérieurement, intérieurement c’est une tout autre histoire. Je dois me coltiner une recrue qui vient de la capitale? Encore une fois personne n’en avait entendu parler. C’est drôle à quel point personne ne se parle ici. Même à mon arrivée Valentino, l’officier supérieur n’était même pas au courant de mon arrivée, mais au moins j’avais passé un entretien avec le capitaine quelques semaines avant. Bon, du coup, je dois m’occuper de cette garde… « Suis-moi! » que je lui dis et j’attends qu’on ne soit que toutes les deux. « Bon, du coup, moi c’est Khalie et tu peux m’appeler de cette façon, je n’y vois pas d’inconvénient. J’ai cru comprendre que tu étais nouvelle ici? Tu sais dans quel régiment que tu vas être affecté? »
Bon pour le moment tout se passait bien, et mis à part l'encart habituel... Tout allait pour le mieux, son pouvoir la protégeant de bien des soucis. Dans le pire des cas... Et bien elle serait renvoyée à la capitale pour le vice de procédure.
Souriant largement à sa nouvelle amie du jour, la suivant avec enthousiasme
-Moi c'est Sasha ! Je suis affectée ici temporairement, le lieutenant m'a dit que c'était le temps de vous donner un coup de main pour l'enquête. Et de ramener une copie du dossier à la capitale.
Ils pourraient le demander par courrier, mais les voies de la garde sont impénétrable. J'ai arrêtée d'essayer de comprendre mes supérieurs
Dit elle en se mettant à rire doucement, lissant sa queue de cheval en faisant tomber son petit sac qu'elle s'empressa de ramasser avant que ses sous vêtements ne soient à la vue de tous.
Valeera instaurait son petit rôle de garde sympathique bien qu'un peu maladroite. La petite Sasha s’attirant facilement les bonnes grâces de tout le monde
-Normalement je fais parti de la garde de la ville, mais mon supérieur... je pense qu'il aimerait bien se débarrasser de moi de temps en temps. Et je dois dire qu'avec l'agitation dans la capitale, c'est pas le mieux... Et dire que vous êtes aussi en sous effectif...
A croire que je tombe à pic !
Dit elle en riant, ses dents blanches ressortant presque au vu du soleil avant qu'elle ne se concentre sur la tenue de sa collègue.
Quelque chose qui ne semblait pas vraiment réglementaire.
-Et vous portez ce genre de tenue ici ? Je ne sais pas combien de temps je serais là mais.... je ne pense pas avoir ça dans mes bagages
A vrai dire, on ne m'a pas dit de prendre grand chose sinon mon médaillon et mon épée...
Bon et elle n'avait pas pensé à récupérer grand chose d'autre, la date était quand même tardive, et elle avait fait du mieux possible pour arriver jusque là.
-Alors ? On commence quand ?
Dit elle, bien enjouée par cette nouvelle situation
Même si en réalité... elle en avait déjà marre de ce soleil cuisant
La nouvelle se présente et dit s’appeler Sasha et me signale qu’elle est affectée ici que temporairement pour nous aider sur une enquête? Bon, déjà de quelle enquête me parlait-elle? Il y en avait déjà pas mal et la seule dont j’avais aidé était celle sur les meurtres de nobles et je ne crois pas que d’autres gardes étaient au courant et ceux qu’ils le savaient hormis Valentino et moi-même devait être des gardes corrompus. Enfin, c’est ce qu’il m’avait fait comprendre et c’est ce qu’Aslander semblait dire aussi. D’ailleurs, je devrais éventuellement lui rendre visite et investiguer un peu plus sur ce dernier. En même temps, je pourrais passer du temps avec mon ami.
« Heum, pour ce qui est de l’acquisition d’un quelconque dossier, je ne crois pas que tu vas pouvoir partir comme ça avec. Si t’as été envoyé jusqu’ici c’est que ne t’as pas le grade pour avoir accès au dossier et encore moins la possibilité de conserver ton poste à la Capitale. Ça va prendre l’accord d’un lieutenant ou du capitaine pour pouvoir partir avec de quelconques documents et un papier prouvant l’acquisition de ce dernier. »
Je ne veux pas lui mettre des bâtons dans les roues, mais même si le courrier est plutôt lent, de ce que j’ai pu comprendre, personne n’avait été avisé de sa venue, alors j’imagine que personne ne lui donnera quoi que ce soit tant que les papiers officiels ne seront pas arrivés jusqu’ici. Puis, sachant qu’il y avait des ripous et qu’en plus je ne faisais pas confiance aux gens naturellement alors disons que sans papier officiel, je ne la croyais pas sur parole. D’ailleurs, son petit rire et son petit lissage de queue de cheval n’avaient pas passé inaperçus. Je pousse un petit soupir. On peut me dire pourquoi c’est moi qui me coltine le fait que je dois lui montrer le bâtiment. D’ailleurs, à sa place, je ne me vanterais pas trop que son lieutenant veut se débarrasser d’elle. Il n’y a pas de quoi être fier et ça ne me donne encore moins envie d’être ici.
Je regarde ma tenue un moment avant de relever la tête pour l’observer elle. Avoir ça dans ses bagages? Je fronce les sourcils. « Bah, c’est ma tenue, chacun porte ce qu’il veut tant que ça reste dans la limite du correct. Soit une tenue fermée, pas de trous, pas de chemise ouverte sur le torse, ce genre de chose. Mais, à moins qu’en l’espace de quelques semaines les règlements de la garde aient changé à la Capitale, mais aux dernières nouvelles les seuls qui avaient un uniforme imposé étaient les hommes de la garde royale. Mais sinon, ouais, notre insigne est tout ce dont nous avons besoin. » Elle ne devait pas être dans la garde depuis bien longtemps si elle ne savait pas tout cela. En tout cas, la demoiselle était juste trop enjouée pour moi. Après tout, mon surnom ici n’était pas la flemmarde pour rien bien que Sunny était un titre ironique utilisé par l’officier pour se moquer de moi et de ma joie de vivre.
« Je veux bien commencer, mais t’es ici pour quelle enquête en fait? Je peux te montrer les locaux, tout ça, mais aller sur le terrain sans être assigner à cette tâche ça va être compliqué pour nous surtout que je suis affectée ici par mon lieutenant.»
Comme elle le pensait, il ne s'agissait pas de simplement persuader les gens qu'on était garde. C'était un monde étranger au monde normal ou tout une suite de petit code légiférait ici... Le temps de s'habituer à tout cela.... Heureusement, cette Khalie semblait peu suspicieuse.
Sans doute devait elle passer pour une nouvelle recrue n'y connaissant strictement rien. Ce qui en soit... n'était pas bien différent de la réalité, sauf que bien sur, elle n'était pas de la garde.
-Oh je comprend mieux, ils m'ont fait porter tout un tas de chose à la capitale en me disant que c'était l'uniforme du moment....
Je crois que je me suis bien faite avoir....
Jouer la cruche ne la dérangeait pas tant que ça, au contraire, ça pourrait coller avec sa relative ignorance. C'était quelque chose qu'elle n'avait pas vraiment prit en compte. Autant elle connaissait les us et coutumes des maisons nobles... Mais dans la garde....
Il allait falloir un petit temps d’adaptation.
-Comme tu as du t'en douter, je ne suis pas dans la garde depuis très longtemps, en fait c'est même ma première mission ! Je me demande parfois si ce n'est pas une mauvaise blague qui est allée trop loin de temps en temps.
Mais bon, les ordres sont les ordres !
Farfouillant dans sa poche, elle en sorti une des lettres qu'elle avait emmenée. Celle censé provenir du lieutenant. Cette dernière était marquée d'un sceau confidentiel.
L'ouvrant précautionneusement, elle répéta ce qu'elle avait elle même falsifié dans le bureau de ce lieutenant avant de finir par réussir à nommer l'affaire en question.
Dans la réalité, elle connaissait le lieu, les noms, et bien plus de choses que la garde, mais elle ne devait rien connaitre pour être crédible.
-Alors, l'affaire en question correspond au manoir des Arkhinam, un cambriolage avec deux cadavres et une épave de carrosse.
Une affaire ou la moitié de la fortune à disparut et à fortiori on la cherche encore.
Sauf qu'elle connaissait de vue le criminel en question, pas assez pour donner un nom et une adresse, mais suffisamment pour donner un portrait robot. Si la situation se voulait trop tendue, elle pourrait ajouter son visage sur la pile. Pour peu qu'il y ai un témoins.
Mais c'était à voir une fois que tout serait arrangé, pour le moment, mieux valait ne pas se montrer trop pressée
-De toute façon le courrier doit me suivre, il arrivera sans doute demain avec la première livraison. Si mon lieutenant à pensé à l'envoyé cela dit...
Bon comme c'était elle qui l'avait posté, et payé quelques personnes pour surveiller les lettres qui sortiraient d'ici, il n'y avait pas trop de soucis à se faire, et si un supérieur tentait d'envoyer une lettre pour vérifier ses dires, elle serait fort heureusement interceptée et répondue
-Enfin pour le moment, je suis là ! C'est déjà pas mal ! Donc si tu voulais bien me montrer les alentours, et me faire un petit rappel du règlement de la garde du grand port histoire que je ne passe pas pour une cruche dès mon arrivée, ce serait gentil !
Les gardes de la capitale était tombée aussi bas en se moquant des recrues et les obligeant à porter n’importe quoi ou était-ce simplement elle, qui était trop crédule. Enfin, être trop crédule n’était pas un atout à la garde alors je plisse légèrement les yeux. Il fallait être vraiment être désespérer pour prendre n’importe qui, enfin, ça prenait bien de tout pour former un monde.
« Fais gaffe à ne pas trop prendre n’importe qui au sérieux. Tu vas te faire manger tout cru… »
Oui, les gens profiteront d’elle à coup sûr et je n’avais pas meilleur conseil pour elle. Déjà que c’est moi qui devais lui montrer les environs. D’ailleurs, bien qu’elle soit nouvelle et que ce soit sa première mission, je trouvais ça tout de même suspicieux qu’elle soit ici. Après tout, envoyé en renfort pour une affaire. Normalement c’est au Capitaine d’ici d’en faire la demande non? Alors nous devrions avoir été mis au courant. Enfin, je l’observe sortir son papier de sa poche et elle me lit ce qui y avait été écrit. Je ne dis rien, mais cette histoire est de plus en plus étrange. Puis elle finit par me révéler de quelle affaire il s’agissait. Bon déjà, ça sans l’entourloupe en ce moment. Valentino est en charge de cette affaire et le connaissant, il était bien trop fier pour demander de l’aide à la capitale. Déjà, parce que Luce est là pour apporter la lumière et que Luce est bien trop orgueilleux pour demander de l’aide alors qu’il ne se trouvait pas dans une impasse. Il ne m’avait pas mise au détail de la situation, mais j’imagine bien qu’il m’aurait mise tout de même au courant, puisque nous enquêtions déjà ensemble sur une mission jugée secrète.
« Hey, bah, pour l’affaire, je ne veux pas te décevoir, mais ça fait un moment que l’officier supérieur est sur l’affaire. Ça fait quoi, plus d’une vingtaine de jours. La demeure Arkhinam a été rendue opérationnelle pour les propriétaires. Nous ne pouvons pas nous y rendre sans avoir eu un mandat. Même avec, les preuves et témoignages ont déjà été récoltés et la maison passer aux peignes fins. Donc pour ça, il faudra que tu te présentes aux lieutenants Calyx et Prêth ou Capitaine Al’Rakija eux-mêmes pour avoir accès à la demeure. Et puis comme j’ai dit, moi je ne peux pas t’aider bien que tu me lises ta lettre. Si on n’a pas l’accord des gradés du port, on ne bouge pas lettre ou pas. »
Je suis qu’une soldate de l’avant-garde. Je suis peut-être dans la même chambre que mon officier supérieur, mais je ne dirige rien ici. Je ne fais qu’obéir et j’obéis aux ordres de mes supérieurs directs pas à ceux qui viennent de je ne sais trop où.
« Bref, on doit attendre que la logistique se fasse alors. Donc, commençons par faire le tour des lieux. Je vais te montrer les dortoirs pour commencer et aussi les vestiaires, ensuite la cafétéria. »
On se met en marche et je lui montre justement ce que je viens de lui dire lui expliquant que les chambres sont mixtes et que comme moi, elle risque de tomber avec des hommes. Mais que si cela arrivait la cohabitation était tout à fait réalisable. Après tout, cela se passait plutôt bien avec mes colocataires, chacun respectait les effets de chacun et on avait instauré un code pour lorsqu’on voulait entrer dans la pièce. Bien sûr, on ne ramenait personne par respect aux autres. Ensuite vint les vestiaires qui était séparé homme et femme par respect pour le genre de tous et chacun. Après tout, moi-même je n’avais pas envie de me mettre à poils devant des hommes. Puis, plus loin la cafétéria, ensuite un terrain d’entraînement. Puis on change d’aile ou se trouvait le côté logistique de la caserne là où se trouvaient les bureaux des gradés et les dossiers plus importants. Bien sûr, je lui présente de loin. Je ne veux pas prendre le risque de déranger qui que ce soit, puis je ne sais même pas si on peut y aller sans rendez-vous.
« Bon, les règlements sont plutôt pareils d’un endroit à l’autre. Nous sommes des gardes et on doit respecter notre code, mais je peux te dire quelques points importants que notre Capitaine attend de nous. On doit faire preuve d’honneur, d’excellence, être engagé à la cause, être professionnel, être consciencieux de notre travail; on ne fait pas les choses à moitié et lorsqu’on les fait, on les fait très bien. Mais bon, tu dois avoir été mis au jus pour le reste par les hommes de la capitale après tout, le capitaine doit accepter les nouvelles recrues ici. Après tout, tout passe par lui, n’est-ce pas. »
Bref, je rebrousse chemin, ne m’engageant pas dans l’aile administrative en revenant sur nos pas. Je l’incite à faire de même.
« Bon tu as des questions? »
-Oh l'affaire serait déjà résolue ? Je vois... j'en informerai mon supérieur par courrier dès que possible, je savais la hiérarchie un peu lente et confuse...
Cette satanée garde savait se montrer compétente quand il fallait... Un cambriolage comme cela... C'était vrai que la famille était suffisamment aisée pour que la moitié de la garnison restante s'en occupe rapidement. Cela faisait intérieurement rager la vipère qui se rendait plus que soudainement compte que son coup avait foiré lamentablement.
Pas assez préparée, et n'ayant pas suffisamment d'expérience dans la garde... Son pouvoir pouvait assurer qu'elle était garde, tout comme ses vrai-faux courrier. Mais cela ferait toujours poser des questions. Quant à réussir à attirer la confiance des gens...
Tant pis, cela lui servirait de leçon, et elle n'allait pas s'enfuir du jour au lendemain.
-Franchement... je pense surtout que mon supérieur voulait se faire mousser en faisant en sorte que son nom apparaisse dans le rapport. Enfin c'est sans importance, je ferais mon rapport pour qu'il tire la situation au claire au plus vite
Bon, il fallait bien insister qu'elle n'était pas là éternellement. Et qu'un jour, l'ordre de rentrer arriverait, plus ou moins vite en fonction de comment la situation évoluerait.
Pour l'instant le plain initial n'était plus en vigueur, et à défaut de couvrir ses traces, elle essaierait de parfaire sa connaissance de la garde.
Secouant la tête, elle fit de son mieux pour paraître aussi cruche qu'elle le voulait avant d'ajouter
-D'accord, guère différent de la capitale, sauf que nous somme un peut moins centralisés que vous. Vous savez, il n'y a que deux régiments dans la ville, les Myrmidons du solstice et la Garde royale. Et à moins de se spécialiser dans le contrôle fluvial ou la protection du palais...
Enfin je m’adapterai en tachant de ne gêner personne, le but était à la base d'aider....
"Échec", ce mot résonnait douloureusement dans la tête de la vipère qui commençait à se reprocher sa propre bêtise.
Evidemment que tout n'était pas si simple, la garde avait un tas de règles stupides... Et pour une fille qui n'avait eu comme règle que sa propre survie, le choc était difficile.
-Très peu, la principale étant de savoir ou je peux déposer mes affaires, et si je peux trouver de quoi écrire pour mon lieutenant.
Je ne suis pas sur qu'il aimerait que je passe des vacances gratuitement ici.
En attendant, si je peux aider à quoi que ce soit, je déteste rester inactive.
Quitte à rester bloquer ici quelques temps, autant en profiter pour s'immerger dans ce monde qu'elle ne connaissait pas.
Qui sait, si elle pouvait en profiter pour apprendre deux ou trois choses. Cela ne pourrait que l'aider pour plus tard.
Resserrant sa tunique autour de sa taille, "Sasha" tenta de produire un sourire convaincant. Le poids de l'épée à sa ceinture ne cessait de la gêner, et elle comprenait difficilement à quoi pouvait servir ce bout de métal mort quand le seul droit qu'avaient les soldats étaient de le sortir pour l’exhiber sans s'en servir contre quiconque sous risque de se faire emprisonné...
-Tu pense que je devrais me présenter tout de suite ? Ou attendre que l'information fasse son chemin, voir que la lettre arrive ?
Je ne sais pas s'il serait correct de le faire avant la lettre, ni même si un lieutenant serait disponible pour cela... Voir s'il en as quelque chose à faire.
Dans les patrouilles de la capitale, on se présente le plus souvent au chef de patrouille lors de notre affectation, on ne voit les gradés que pour les promotions ou les punitions.
Il faut dire que ces idiots étaient tellement nombreux. Les rares fois ou elle était passée dans des postes de gardes, il n'y avait que des bidasses ronflant sur des tables, les officiers se faisant rare.
Autant dire que ce régiment et ses coutumes allaient surement la changer.
Observant la garde avec elle, Sasha prit un moment pour se demander comment elle prenait la situation. Était-elle agacée ? Lassée ? Ou simplement sceptique ? Difficile à dire dans l'immédiat, la demoiselle semblait presque avoir percé magiquement ses intentions, comme une nyctalope par une nuit sombre
Si l’affaire avait été résolue, je ne savais pas le dire. Je sais qu’il était parti dans une mission assez importante et je ne sais pas combien de temps cela allait lui prendre, mais ce qui est sûr c’est qu’il n’allait pas être de retour avant quelques semaines. Je ne suis qu’une soldate alors on ne me met pas au courant pour ce genre de chose après tout, il ne me doit rien. Nous ne partageons qu’une chambre avec Calixte, bien que je me demande comment l’officier supérieur s’était retrouvé avec deux soldats comme nous?
Je glisse mes mains dans mes poches prenant un air légèrement blasé bien qu’il s’agissait de mon air naturel et je l’écoute tenter de s’expliquer. Enfin, plutôt en remettant cela sur la faute de son officier. Ce dernier voulait faire mousser son nom? D’ailleurs de quel officier parlait-elle?
« En effet, il serait mieux que tu leur rapportes la situation. Après tout, je ne comprends pas pourquoi avoir envoyé une recrue une vingtaine de jours plus tard. On est peut-être occupés, mais n’est pas tous envoyés sur le front. D’ailleurs, ils sont bien beaux à la capitale, mais on n’est pas tous une bande d’incapables non plus. Enfin, je vais me taire. Les décisions de la hiérarchie ne me regardent pas. »
Enfin, on fait notre tour, je lui montre les endroits importants et je finis, par lui explique, les principes de notre régiment. Pour sa part elle m’explique ce qui en est de la capitale. Je hausse doucement les épaules.
« Ouais, les Myrmidons sont dirigés par la capitaine Dorako et sa lieutenante Alnilnam et La Garde royale est dirigée par le Capitaine Hekmatyar. Y’a même eu une rumeur sur lui et d’une nouvelle recrue de la royale, Jaina. » Je rigole un moment. Je me souviens avoir sorti une expression débile sur elle l’autre jour en discutant avec Valentio. « J’étais à la capitale il y a peu. D’ailleurs on commence tous là, je dois dire puisque l’école y est. Ensuite on se fait recruter selon nos exploits ou nos demandes. Enfin, c’est un paquet de problèmes, des entrevues, bref. »
Le tour terminer, je décide de rebrousser chemin et je lui demande si elle a des questions, elle me signale qu’elle en a peu, mis part où poser ses affaires. À vrai dire, si elle n’a pas de chambre attitrée et qu’elle n’a pas eu sa clé, je ne peux pas la diriger.
« Et bien, tant qu’on ne sera pas dans quelle chambre tu es attitré, la seule place que tu pourrais déposer tes choses c’est dans l’un des casiers du vestiaire des femmes. T’as eu un long voyage aussi peut-être que tu voudras t’y rafraîchir et en même temps je pourrai te trouver du papier et de quoi écrire. Et pour te présenter, je pense que c’est mieux de le faire rapidement oui. Le capitaine aime bien savoir à qui il a à faire et ajouter son grain de sel. »
En tout cas, ici elle avait noté que les gens étaient bien plus proches et même la hiérarchie semblait plus près de ses soldats. Il prenait le temps de nous parler et on travaillait en équipe plus qu’un pour l’autre. Bref, je la ramène vers les vestiaires.
« Voilà, je te laisse t’installer. Pour ma part je vais aller te chercher ce dont tu as besoin et j’ai une petite course à faire ici dans la caserne. On se donne rendez-vous à la cafétéria pour la suite. »
Je la salue brièvement et me dirige aussitôt à l’entrée de la caserne où il y avait l'accueil et notre très cher monsieur qui avait accueilli Sasha. Je lui demande s’il peut me donner des papiers et une plume et de l’ancre puis quand j’ai le tout, je cours jusqu’à ma chambre pour y récupérer un petit sac dans lequel s’y trouvait un livre. Je l’avais récupéré l’autre jour en faisant les boutiques et l’avait bien aimé, mais comme je suis une radine, je ne donne jamais rien de gratuitement. Alors je me dirige vers la chambre du garde en question et je toc à sa porte. Il ouvre cette dernière puis je lui tends le sac. « Allo, désolé de t’avoir oublié! Mon assignation a légèrement changé en cours de route alors je n’ai pas pu venir plus tôt. Voilà le livre dont on avait parlé! » Il prend le sac, regarde l’état du livre et nous procédons à la vente. Je glisse les cristaux dans ma bourse et lui repart avec le livre.
Maintenant que c’était fait, je fonce au pas de course vers la cafétéria en essayant de ne rien échapper. Une fois là-bas, je vérifier si Sasha n’y est pas déjà. Bien sûr, nous ne sommes pas seules, mais les tables restent visibles.
Voilà qu'elle se décide à parler garde ? Bon si la plupart des infos étaient connus, sauf la petite rumeurs sur cette fameuse garde, elle haussa les épaules avant de s'arrêter.
Cette fameuse Jaina...
N'avait-elle pas rencontrée une personne portant le même nom et dans la garde royale ? Oh.... Décidément elle cachait bien son jeu, et si l'homme qu'elle parlait de trahir ou non n'était autre que le capitaine de la garde royale....
Peut être l'avait elle jugée un peu hâtivement, côtoyer des gens important n'était pas donner à tout le monde. Dire qu'elle lui ressemblait tant...
Enfin c'était une histoire que ne regardait qu'elle, et elle se remit joyeusement à marcher comme si de rien n'était.
-Oh tu sais les rumeurs, il y en as partout, peut être ne faut-il pas leur accorder trop de crédit, on ne sait jamais d'ou ça part, et d'ou ça viens....
De mon côté de je m'en méfie un peu, mais bon... peut être qu'il y a un fond de vérité vas savoir.
Et dans son cas, elle n'irait pas, pour le moment, chercher beaucoup plus loin. Le plus important était sa propre galère, qui, dans ce cas précis... était bien engagée pour être catastrophique
Mais pour l'instant, elle ne risquait pas de prendre la poudre d'escampette. Sa couverture, si elle serait oubliée à peine partie, risquerait de faire tache, et un signe bien suspect.
Car si on oubliait la jeune femme, comment expliquer qu'une chambre avait été allouée ?
Hochant la tête joyeusement, elle fit mine d'être enjouée avant de reprendre.
-Et bien, ça me suffira pour le moment ! Je n'ai pas grand chose dans mon sac, je suis habituée à faire avec bien peu de choses.
Ce qui au moins était totalement vrai. Que ce soit en tant que Valeera ou Sasha... de tout temps, elle avait fait avec les moyens du bord, et son sac contenait encore bien peu d'objets.
Il allait falloir organiser une entrevue avec le capitaine, mais si elle aurait effectivement bien voulu se changer, son pouvoir, encore un peu mal maîtrisé, risquait de la faire repartir de zéro dans la relation qu'elle avait avec la garde
Un mal pour un bien ? Difficile à dire... Mais avant qu'elle ne puisse réellement dire quoi que ce soit, elle se retrouva abandonnée au pied des vestiaires, dans lesquelles elle déposa le strict nécessaire avant d'effectivement passer sous la douche. Le pouvoir fonctionnerait... ou non, tant pis.
Suite à quoi elle prit la route de la cafétéria, ou l'homme qui avait été au poste de garde la salua comme s'il ne l'avait jamais vu, la dévisageant sans la reconnaître...
Pratique tout compte fais !
Elle commanda un petit café, respirant d'aise en se sentant bien plus propre que depuis quelques temps, serrant la petite tasse qu'on lui donnait, avec un morceau de pain en supplément. Dieu qu'elle aurait réellement mangé... Mais pour le moment le temps n'y étais pas.
Reconnaissant la jeune qui l'avait laissée ici, elle lui fit de grands signes pour attirer son attention.
C'était le moment de voir si cela marchait ou non
En effet, écouter les rumeurs n’était pas toujours une bonne idée, mais vous savez, moi j’aime bien me moquer un peu de ses personnes victimes de rumeurs. C’est peut-être vilain de ma part, mais en même temps, si tu ne veux ne pas être pris dans ce genre de délire, fallait bien se tenir. Tout comme le fait qu’on avait commencé à ébruiter le fait que j’étais fiancée à un certain Aslander O’Sullivan alors qu’il ne s’agissait que d’un rôle. On se moquait de moi, on me posait des questions, mais je niais les faits. Il n’était qu’un noble en détresse qui avait besoin de monde aide. Bonne garde que je suis, j’ai accepté de jouer le jeu pour nous rendre dans un endroit sur pour le protéger. Bon, bien sûr, il n’y a jamais eu d’assassin dans les parages, seulement deux voleurs et les pires que ce monde ait portés, mais rien de plus. Nous nous sommes liés d’amitié tout simplement.
Enfin, je l’amène jusqu’au vestiaire où je lui signale qu’elle peut laisser ses biens et prendre un peu de temps pour elle alors. Je lui donne rendez-vous à la cafétéria. Pendant ce temps je me dépêche de me rendre à ma chambre, puis passe à l’autre chambre puis je m’arrête pour récupérer de quoi écrire pour Sacha. Bien sûr, cela me prend maximum dix minutes et je me doute bien qu’en arrivant sur les lieux du rendez-vous je serai la première.
Du coup, je cherche brièvement, puis j’attends…et j’attends…je regarde mes mains remplies de paperasse et je plisse les yeux. Pourquoi j’ai ça moi? Et pourquoi je suis venue dans la cafétéria? Je tourne sur moi-même rapidement pour essayer de trouver une quelconque raison à ma présence, mais il ne semble pas y avoir de réunion… Les autres sont installés et mangent tranquillement, donc je ne comprends pas pourquoi. Bref, je secoue la tête et me gratte rapidement l’arrière de la tête. Si je me mets à avoir des pertes de mémoire à mon âge, qu’est-ce que ce sera dans soixante ans? « Tsssss »
D’ailleurs, le garde avec qui je travaillais plus tôt semble être à sa pause. Il me salue brièvement et remarque ma détresse.
« Ça va? Ce n’était pas trop dur ce qu’on t’a demandé de faire?
- Euh… non.
- Cool, en tout cas tu n’as rien manqué! »
On m’avait demandé quelque chose?? Je ne comprends pas. Enfin, je me retourne et remarque qu’une jeune femme me salue. Je regarde derrière moi pour m’assurer que c’était bien à moi que ses signes étaient destinés et pourtant, mis à part les gardes attablés, il n’y avait que moi debout. Elle semble avoir en main un café. Enfin, dans le doute je m’approche d’elle.
« Euh, salut? Tu as besoin de quelque chose? »
Pour tout vous dire, je ne la reconnais pas et cela me semble être la première fois que je la vois. Enfin, peut-être que c’est ma mémoire qui me joue encore des tours.
Valeera, ou plutôt de nouveau Sasha remarqua l'air étonné de celle qui l'avait conduit ici, cette dernière allant même jusqu'à la resaluer, et lui demander en quoi elle pouvait aider.
Elle eut un petit moment d'arrêt, réalisant que son pouvoir avait marché. C'était son premier réel essais, et il lui fallut un peu de temps pour remettre en place son déguisement en partant de zéro.
Elle se leva un peu plus lentement, se fendant d'un salut tel qu'elle avait vu de nombreux garde de la capitale le faire.
-Garde Strauss pour vous servir. Je suis passé au poste de garde, à mon arrivée, et on m'a dit de venir vous trouver.
Au moins... cela lui donnait tout le loisir de recommencer son bluff depuis le début, et cette fois en prenant plus de pincettes. Si sa première tentative lui avait appris quelque chose, c'est que la garde du Grand Port semblait bien moins crédule que celle de la capitale.
Mieux valait trouver une excuse qui cette fois serait un peu moins évidente et louche. Voyons... Qu'est ce qui aurait bien pu amener un soldat de la capitale ici...
-Je suis de passage ici, on m'attend à la ville aquatique, mais le bateau prévu par le régiment ne sera à quai que dans deux jours. On m'a dit de chercher une garde dénommée Drak'Gnir pour ce qui était des formalité. Et en demandant un peu partout, on m'a fait une brève description qui vous ressemblait, et conseillé de vous attendre ici... Je me suis trompée ?
Elle farfouilla dans son sac, laissant allègrement voir son médaillon de garde civil autour de son cou, finissant par abandonner l'idée du faux document. Il était assez vague pour correspondre à un tel ordre, et dans le pire des cas, une rapide sortie en ville suffirait à en avoir un de meilleur facture.
-L'ordre de déplacement à été transmis à votre responsable, et on m'a dit de finalement voir avec vous pour obtenir un endroit ou dormir.
Tout en parlant, elle continuait à réfléchir à ce qu'elle pouvait bien aller faire à la cité aquatique, tachant de trouver une excuse valable. Qu'est ce qu'une garde civile comme elle pouvait faire dans un endroit entouré d'eau...
Une idée lui vint soudainement.
-A vrai dire... je suis attendue la bas pour recevoir un entrainement un peu plus poussé en contrôle naval, c'est un prérequis pour intégrer le Myrmidons du Solstice.
Inutile de préciser leur spécialité de contrôle fluvial. Et quel meilleur endroit que la citée Aquatique pour s’entraîner. Bon bien sur, il y aurait pu avoir le grand port... mais la flotte de la cité devait être bien importante pour assurer sa défense.
S'inclinant légèrement, elle tacha de paraître un peu stressée, quelque chose qu'elle imaginait normal pour un soldat allant si loin pour un entrainement pareil.
-Je m'appelle Sasha, habituellement affectée à la Garde Civile de la capitale !
Alors que je salue rapidement la femme qui m’avait fait signe, je m’approche d’elle incertaine que ses signaux s’adressaient à moi. Je lui demande, si je peux l’aider cette dernière me fait, un salut à la militaire. Enfin, je ne suis pas gradée alors je ne vois pas l’importance de cette introduction. Je suis, après tout, assez nouvelle non?
« Hm, ok et pourquoi donc? »
Avec ce qui venait de se passer et ma perte de mémoire assez étrange, je suis encore un peu déboussolée. On m’avait fait demander pour une tâche que je ne me souvenais même pas alors que mon compagnon garde semblait savoir. Il faudrait que je lui touche un mot d’ailleurs, pour qu’il m’en dise plus. Du coup, je suis peut-être mieux d’aller voir l’homme qui s’occupe de distribuer les ordres. D’ailleurs, quelqu’un devait bien attendre ce papier et cette ancre quelque part, non? Bon tant pis! Je me ferai engueuler si nécessaire. Je dirai que j’ai oublié. Ça ne fera pas changement de toute façon. Entre faire de l’attitude à mon officier supérieur dès le premier jour ou refuser de l’accompagner dans une mission par après, ce n’est pas vraiment le fait d’avoir oublier d’amener de la papeterie je ne sais trop où qui va me faire peur. Se faire renverser avec son lit est bien pire, je vous le dis.
Du coup, la demoiselle prend le temps d’expliquer la situation. Ainsi donc elle était de passage et elle était attendue à la ville aquatique, mais le navire prévu ne sera là que dans deux jours. Elle étrange cette fille. J’arque un sourcil et je ne peux empêcher mon petit sourire.
« Nenon, c’est bien moi, mais… Tu sais qu’il y a les navettes qui vont du grand port jusqu’au village? Ce n’est pas cher le billet et tu y seras dans quelques heures. Mais bon, si tu préfères attendre le navire et faire de la plongée pour t’y rendre c’est comme tu veux han… »
Je hausse les épaules. Oui je me moque un peu d’elle, mais bon vous savez je suis comme ça et c’est plus fort que moi. Elle cherche quelque chose dans son sac et sort son insigne, mais elle continue.
« Attends, attends, je suis pas responsable de la logistique moi. Je lève les bras pour démontrer mon impuissance. J’suis qu’une simple soldate. Je peux pas décider d’où tu vas dormir comme ça. »
Je me gratte l’arrière de la tête de ma main libre et poussa un soupir énervé. Je sais bien que ce n’est pas la faute de celle qui se tient devant moi, mais c’était quoi ce merdier? Enfin, elle m’explique la raison qui la pousse à rejoindre le village aquatique. OK, les batailles navales, ce n’était pas quelque chose qu’on apprenait ici au régiment Al’Rakija justement, parce que dans le village aquatique qui se trouvait sous l’eau, il n'y avait pas vraiment de place pour avoir des navires...
« Bon, écoute Sasha, je pense, bien que ton ordre de mission a des erreurs. Celui qui l’a transcrit à sûrement fait vite, parce le village aquatique est sous l’eau. C’est plus une ville touristique remplie de noble et de maison, y’a pas de navire qui s’y rende normalement. On peut seulement y aller par navette qui passe sous l’eau. Tout ce qui est du contrôle naval, c’est ici même que ça devrait se passer. Si j’étais toi, je prendrais le temps de demander à ton chef de la capitale ou celui qui t’a transmis ton ordre de mission pour confirmer avec lui. Parce que c’est un peu broche à foin tout ça. »
Bon, justement j’ai de quoi écrire! D’ailleurs, la personne qui lui avait dit de me rejoindre, n’avait pas pensé à lui expliquer ça de son côté?
« Si tu veux, je te donne une feuille et la plume… ou on peut toujours aller voir l’un de mes supérieurs pour de plus amples informations. »
Décidément, les archives de la gardes étaient plus qu'inutile, à quoi bon stocker des tomes soit disant remplis de savoir, s'ils étaient faux, ou au mieux périmés...
Soupirant devant cette nouvelle annonce qui ne faisait que prouver à ses yeux l'inutilité d'une garde aussi désorganisée, elle fit de son mieux pour avoir l'air ennuyée.
-Ces ronds de cuir incompétents commencent plus que sérieusement à m’agacer, il y a bien souvent des erreurs dans les ordres de missions, mais aussi important que cela ?
Foie du soldat Brauss, il vont m'entendre
Dit elle en laissant libre court à son énervement et finissant son café d'un trait avant de reposer la tasse un peu plus violemment que d'habitude. Si même les propres archives de la gardes étaient défaillante... Cela voulait dire qu'au mieux, il fallait aller voir dans celles de la cabales pour avoir des informations à jour, ce qui était pitoyable en restant polie.
Décidément, cette bande d'amateur qui portaient un uniforme aussi varié qu'inconvenant avaient tout d'arrivistes. Même la cabale semblait avoir une organisation mieux faites
Tant pis, elle s'arrêterait là pour le moment, se levant pour rendre la tasse avant de reprendre avec un soupire.
-Tant pis, si je dois encore attendre des mois pour faire cette satanée formation, je le ferais, mais à la capitale navrée de t'avoir importunée avec ça, je vais faire le chemin en sens inverse et réfléchir au rapport que je vais écrire au lieutenant
Si Valeera avait vraiment été dans la garde, il y avait fort à parier qu'elle se serait fait une joie de lui aérer les poumons à coup de surin. Même si le responsable des archives de la cabale aurait une mauvaise surprise à son retour.
Oh rien de trop grave, mais la vipère détestait qu'on se joue d'elle ainsi, et la garde pouvait se montrer rassurée, un membre de la cabale ferait le ménage que l'institution aurait du faire il y a déjà bien longtemps.
-Inutile de t'embêter plus encore, si mon Lieutenant à accompli l'exploit de se tromper à ce point, c'est que tout le reste ne vaut surement pas mieux.
Même si c'est du trajet en plus j'irai m'expliquer avec lui personnellement, un échange de lettre n'irait pas dans le bon sens.
Et à quoi bon envoyer une lettre à quelqu'un d'aussi fainéant. Elle le connaissait ce fameux lieutenant, pas comme une subordonnée, mais la paresse de la garde n'était pas qu'une légende, tout comme leurs gout vestimentaires douteux en dehors du services, et celui-là... C'était un exemplaire édifiant.
Le mécontentement se lit très bien sur le visage de Sasha. Après tout, je la comprenais. Si j’avais reçu un ordre de mission comme celui-là, je me serais tout de même renseignée un peu. Puis moi je suis du Sud alors je sais comment ça fonctionne. Peut-être qu’on venait de lui faire une vilaine farce et qu’elle ne le réalisait que trop tard. Enfin, je ne pouvais pas réellement me mettre à la place de celle-ci, puisque ça ne m’était jamais arrivé ici. Les détails de mon transfert étaient précis, j’avais une date, une chambre allouée et j’avais déjà rencontré mon capitaine lors de la sélection.
Le problème était donc venu de la capitale, même si je trouvais cela bien étrange cette histoire. En plus, que je venais de subir un genre de black-out et que j’avais complètement oublié ce que j’étais venue faire ici et au même moment y’a Sasha qui se pointe en disant qu’elle avait été envoyée à moi. Et le pire dans tout ça, c’est qu’elle n’a même pas besoin de ce foutu papier et de ce foutu crayon. Alors pourquoi je me trimbale ça, alors que la dernière chose dont je me souviens c’était d’avoir été interpellé. Enfin, j’ai presque envie de lui demander son ordre de mission pour vérifier tout ça. En même temps, peut-être que ça réveillerait certaines personnes à mettre certains imbéciles dehors. Que dire aussi de la réputation de la garde qui venait d’en prendre un coup?!
« Je suis désolée si ça ne va pas comme tu le veux. En tout cas, à ta place j’irais voir quelqu’un de plus gradé ou un autre lieutenant et je lui montrerais ce qu’on t’a remis comme ordre. »
Enfin, la demoiselle avait décidé de retourner à la capitale. Après tout, si les écrits étaient à ce point faussé, était-elle seulement enregistrée pour suivre une formation? Bon, dans tous les cas, je pourrais essayer de fouiner un peu, non? Ça ne ferait de mal à personne. Du coup, je prends quelques notes puisque j’étais en possession de quoi écrire. J’écris le nom de la jeune femme de sa provenance et aussi de la raison de sa présence ici. C’est brouillon, mais au moins je vais me comprendre.
Je m’offre pour la raccompagner, mais cela ne lui semble pas nécessaire alors je me détourne d’elle après l’avoir salué et je me dirige vers l’une des tables vides pour m’y asseoir seule. Je sais pas pourquoi, mais ce qui s’est passé aujourd’hui, m’a drôlement agacé et ce trou qu’il me manque d’où me vient-il? Enfin, je dépose mon coude sur la table et appuie ma joue sur mon poing fermé alors que je me mets à écrire et dessiner ce qui me passait par la tête tout en poussant un long soupir.
Le voyage allait être long, mais à peine sortie de la caserne, sur un pas furieux qui était autant jouer que réel, la jeune femme se fit un devoir de prendre une lettre destinée non pas à un quelconque lieutenant ou quelconque poste de garde, mais bien à la cabale elle même.
Un rapport serait de circonstance sur l'état des archives de la gardes, et de telles informations mériteraient d'y être cités
La lettre était évidement cryptée, et fut bien sur envoyée via un cryptex, à un contact qui saurait décoder le message et le transmettre à qui de droit.
"Une tentative d'infiltration à la caserne du Grand Port à échoué, conséquence d'une mauvaise mise à jour des archives de la garde.
Je recommande que les membres du verbe s'appliquent à veiller sur les informations que l'organisation possède, et si possible à obtenir des détails sur l'organisation de la garde, aussi bien au grand Port qu'à la capitale, bien des zones d'ombres sont encore méconnues."
Mieux valait rendre compte à la cabale de cette déconvenue, si l'échec était toléré, mieux valait que cela ne devienne pas une habitude. Valeera n'était pas encore une experte, mais couvrir ses traces était quelque chose qu'elle faisait relativement bien, mis à part cette déconvenue avec le manoir des nobles.
A peine la lettre fut elle close qu'elle en écrit une deuxième, cette fois à son contact dans la garnison. Son nom était déjà dans le registre, tout comme son premier ordre de mission, l'homme n'aurait qu'à le modifier pour le faire paraître authentique comme il se devait.
Cette fois la lettre fut écrite ouvertement, et postée sur le chemin du retour.
"Mon cher Lockart
Notre Lieutenant à malheureusement fait une erreur dans mon ordre de mission, il semble qu'il ne se soit pas bien renseigné sur le lieu exact de mon entrainement, la formation n'était en fait pas prévue pour la Citée Aquatique.
Lorsque tu lira ses lignes, je serais en chemin pour retourner à la caserne, je compte bien mettre l'ordre de mission sous les yeux du Lieutenant sous ses yeux pour qu'il se rende compte du pétrin dans lequel je me suis mise pour une erreur pareil.
L'entrainement au contrôle fluvial se fait au Régiment Al Rhakija, il serait bon que le lieutenant le sache, même si je me doute qu'il s'en fiche pas mal.
Je serais à la capitale dans la semaine pour que nous fassions le point ensemble.
Porte toi bien, et bon courage pour la paperasse que tu dois avoir à faire en ce moment
Soldat Brauss"
Deux lettres et pas une once de victoire sinon un rattrapage de justesse de ses propres gaffes. Bien qu'une fois partie, personne ne se souvienne d'elle, la vipère avait cette tendance à se montrer très prudente, surtout depuis cette affaire de manoir qui avait commencé à faire du bruit sans grandes raisons
Ne restait qu'une longue route pour rentrer, et beaucoup de choses à revoir sur sa propre préparation...
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