Au loin, dans l'espace et parmi les étoiles, on pouvait voir un chat encastré dans un gâteau rose voler, laissant derrière lui un arc-en-ciel majestueux. « Nyan nyan nyan », disait-il pour communiquer à son chevaucheur. Sur son dos, on pouvait y voir une silhouette féminine profitant de ce voyage.
Mais nul ne se doutait que ce chat se dirigeait en fait sur Aryon pour s'y écraser afin de ne laisser que mort et désolation, et c'est avec horreur qu'Astrid se vit tomber à toute vitesse.
Avant l'impact toutefois, la citoyenne se réveilla d'un seul coup, couverte de sueurs froides. Merde, encore un rêve bizarre sans queue ni tête. Elle en faisait beaucoup, mais celui là était spéci...De quoi avait-elle rêvé déjà ?
Aucune idée. Ce qu'elle savait par contre, c'était qu'elle avait mal partout. Son corps entier souffrait, surtout au niveau du crane. Une migraine des plus atroces qui lui donnait l'impression que son cerveau allait fondre et s'écouler de ses deux oreilles. Il ne fallait pas être un génie pour deviner que la Astrid du passé avait encore probablement picolé comme un trou sans se soucier de la Astrid du futur qui maudissait intérieurement sa elle d'hier, tout en sachant pertinemment que c'est quelque chose qu'elle referait, laissant ça à une autre Astrid du futur et devenant ainsi elle-même une Astrid du passé.
Il lui fallut plusieurs minutes avant d'oser ouvrir les yeux, agressée par la lumière du soleil qui filtrait à travers la fenêtre de la chambre. Quelle heure était-il ? Aucune idée. Quel jour on était ? Aucune idée. Qui était-elle ? Elle en avait une vague idée, mais n'était pas sûre.
Toutefois, il fallait bien qu'elle se lève pour bosser et ainsi gagner ses cristaux pour repicoler ce soir et payer son loyer.
Astrid tenta donc de se lever, mais sans réussite. Au lieu de ça, elle posa sa main sur quelque chose de mou. Hein ? Berk. Qu'est-ce que c'était ? Elle prit le machin pour l'observer et...Une part de pizza ? À l'ananas en plus ? Qu'est-ce que ça foutait ici ? Qu'est-ce qu'elle avait fait hier ?
…
Bah, les questions pour plus tard.
Avec toute la lassitude du monde, la jeune femme se traîna hors du lit pour se diriger vers la salle de bain, refoulant en elle l'envie de vomir. Elle avait la bouche pâteuse et avait extrêmement soif. Malheureusement pour elle, le chemin vers la salle de bain – qui se situait juste à quelque pas du lit, fut des plus ardus car elle faillit bien trébucher sur des bouteilles d'alcool, des vêtements, des peaux de bananes, et même...euh...des concombres ? Euh, ok ?
Plus tard les questions, plus tard…
Une fois arrivé dans la salle de bain, la première chose qu'elle fit fut de vérifier qu'elle avait toutes ses dents devant le miroir. Elle avait l'air d'une zombie avec ses cheveux ébouriffés et son regard épuisé, mais elle avait encore ses dents. Bien. Elle nota également qu'elle était nue pour une raison ou une autre, mis à part le collier de nouilles autour de son cou et sa couronne factice. Ce n'était pas dans ses habitudes d'être à pwal en dormant, mais ça arrivait parfois. Pour les accessoires par contre... Meh.
L'eau, comme attendu, avait un goût absolument divin. Quel délice ! Sah, quel plaisir ! Elle se rafraîchit également le visage et alla vider sa vessie, tentant de se remémorer la soirée d'hier. En vain. Sûrement beaucoup de conneries cela dit.

L'esprit un peu plus clair, mais ayant toujours la tête dans le cul et le cul dans le brouillard, elle revint vers la chambre et observa le bordel sans nom. Ouep.
En regardant ce lit, ce placard, cette poule qui se baladait avec une cigarette dans le bec, ces divers objets par terre, ces chaussettes, cette tenue et ces oreilles de lapine par terre, ce panier de fruits et de légumes, et cette grosse épée qui traînait, elle réalisa une chose primordiale :

-C'pas ma chambre en fait...Où est-ce que je suis ?

Ah.
La bonne nouvelle, c'était qu'il n'y avait pas de tigre, ou de bébé perdu cette fois. Yep.
La mauvaise nouvelle, c'était qu'elle avait trouvé le reste des parts de pizza à l'ananas : collées au plafond. Hé bah putain.

-Oooooooooooooooooooooooooooooooook.  Marmonna-t-elle pour elle même.

Qui allait devoir ranger tout ce bazar ? Sûrement pas elle.
…
Pourquoi l'un des oreillers sur le lit était bombé et montait et descendait au rythme de ce qui semblait être une respiration ? Maintenant qu'elle regardait de plus près, il y avait même ce qui semblait être une silhouette d'une personne humaine sous les draps. Une silhouette féminine, probablement. Sauf si il y avait deux melons du panier de fruits qui s'étaient cachés sous les draps.
…

-Oh putain... soupira Astrid en se cachant le visage dans ses mains, souffrant encore de sa gueule de bois.

Elle commençait à vaguement deviner ce qui s'était potentiellement passé. Elle l'avait vécu un certain nombre de fois. Un verre de trop, le trou noir, et ça termine dans une chambre sans aucun souvenir.
Si la personne venait à se réveiller, la situation aurait été un peu cocasse vu qu'Astrid ne se souvenait pas de son nom. Il n'y avait dans ce cas là qu'une seule solution, une technique secrète passée dans la famille Dalgaard depuis des générations : prendre ses jambes à son cou.
Aussi rapidement que sa migraine le lui permettait, elle chopa sa culotte et sa chemise pour les enfiler (elle garde le collier et la couronne) et prit sous son bras le reste de ses vêtements pour les enfiler en dehors de la chambre. Elle ne chercha même pas à savoir qui était sous la couette, il en était mieux ainsi.
À pas de loup, elle se dirigea vers la porte et tenta de l'ouvrir en douceur et en toute discrétion mais bizarrement...elle ne s'ouvrit pas.
Il y avait une serrure, mais pas de clef en vue.

-Sésame, ouvre-toi ! Abracadabra ! Expelliarmus ! Euh non, pas celui-là...euh…..Aberto ?

Tu n'est pas un sorcier, Hastrryd!

Astrid fronça les sourcils en voyant l'autre nana sortir du lit d'un bond et traverser la pièce comme si de rien n'était, sans trébucher ou glisser sur quelque chose, et sans l'air de souffrir d'une quelconque gueule de bois. La citoyenne aurait été à sa place, elle se serait traînée sur le sol comme un cadavre avec une épée dans la tête – d'ailleurs c'était bien la sensation qu'elle avait ça, une épée dans l'crane -. Les jeunes récupéraient plus vite qu'elle ne l'aurait pensé huh. Soit ça, soit l'autre nana n'avait pas beaucoup bu, ce qui était possible aussi.
Mais….

-Aaaaaah...

Astrid poussa un petit soupir et lâcha ses vêtements pour se masser les tempes lorsque l'autre lui demanda qui elle était.
Ok. Donc elle ne se souvenait de rien non plus. Elle aussi, avait picolé comme jamais. Ou...Astrid s'était invitée dans son lit pendant qu'elle pionçait ? Non non non, vu l'état de la chambre, impossible.
Bah. Dans tous les cas, c'était exactement pour éviter ce genre de situation et de questions qu'elle avait voulu se casser avant que l'autre se réveille. Mais c'était raté. Tch.

-Des traces j'en ai laissé plein. T'as qu'à regarder sur les draps et nos culottes, j'imagine. Et vérifie sur tes fesses si j'ai pas écris ou tatoué mon nom dessus. Pour la pizza, j'me souviens pas et c'une très bonne question. Et Law ? Law sérieusement ?  Astrid rejeta la question d'un revers de la main. Non, tu penses sincèrement que l'eau aurait pu faire ça ?

Elle montra la chambre qui était de toute évidence le fait de l'alcool. Pfff, quelle idée.

-Et pointe ça vers le bas au moins si tu veux te montrer menaçante, pas vers la bouche. Mauvais orifice.  Continua-t-elle en baissant l'objet phallique que tenait l'autre.

Donc c'était sa chambre huh. Elle se sentait navrée pour elle vu l'état du lieu. Ce serait pas facile à ranger. Ni à nettoyer.
Un peu lente à la détente, ce ne fut que quelques secondes plus tard qu'Astrid réalisa que l'autre nana était à poil. Elle plissa les yeux, s'approcha un peu, et l'examina de la tête aux pieds – tout en s'arrêtant quelques instants sur la poitrine et la partie basse – et hocha la tête avec un sourire satisfait :

-Ah, je vois que je suis une femme de culture, même bourrée.

Un peu jeune cela dit, Astrid préférait les femmes plus matures, mais eeeeeeeh, ce n'était pas une mauvaise pioche non plus. Elle regrettait du coup de ne pas se souvenir de ce qu'il s'était passé hier entre elle et l'autre nana parce qu'elle ne savait pas si elle était un bon coup ou non. Peut-être que ça reviendrait un peu plus tard.
L'air de rien, la femme à tout faire ramassa un concombre et la pointa vers la bouche de l'inconnue :

-Une petite faim ? On dit souvent que les concombres c'bon pour le réveil. J'te conseille juste de….euh...l'éplucher avant. On sait pas ce qui a été fait avec hier soir haha. Y'a un panier de fruits et euh…une poule pour ton déjeuner aussi, pour me faire pardonner pour l'état de ta piaule.

En entendant cette proposition, la poule regarda les deux jeunes femmes et lâcha sa cigarette qui tomba dramatiquement au sol, avec un air choqué et outré.
…
Simple coïncidence ou est-ce que cette poule comprenait vraiment ce qu'elles disaient…. ? Coïncidence coïncidence.

-Sinon ma jolie, t'aurais pas la clef de la porte ? J'ai euh...du boulot haha. Ouais voilà, du boulot. Pour ça que je t'ai pas réveillée. Tu dormais siiiiiii paisiblement qu'il aurait été dommage de remplacer l'image d'ange que j'avais de toi par...euh... une image de femme hystérique à poil tenant un godemichet magique en main comme une épée, avec un bout d'ananas entre les seins, de la bave coulant le long du menton et les yeux injectés de sang.

Disait la femme qui avait elle même un bout d'ananas dans les cheveux, les yeux injectés de sang et des traces de vomi et d'alcool sur sa chemise, tout en portant un collier de nouilles et une couronne factice.

Des traces sur mes fesses ? Eh ? L’objet vibrant toujours en main et tendu vers la jeune femme, j’utilisais ma seconde main pour aller tâter les courbes de mes fesses, vir si une quelconque cicatrice était venue dessus. C’était plutôt bon signe, il ne me semblait pas avoir grand.. Mes doigts s'arrêtèrent sur ce qui semblait être une griffure. Baissant la tête, je me contorsionnais légèrement pour regarder les marques. Pas de traces de marqueur, en revanche j’avais trois lignes sur la fesse droite, comme des griffures superficielles. C’était ni un tatouage, ni une scarification, c’était déjà ça. Probablement une blessure de guerre d’hier.

Relevant la tête, mon regard se posa sur la jeune femme qui me reluquait de haut en bas. C’est à ce moment en fait que je réalisais vraiment que j’étais nue devant l’inconnue. Mais pourquoi diable étais-je à poil, on avait vraiment… Pour un enterrement de vie de jeune fille ? Non mais je préférais un chippendale moi, pas une femme, même si celle là était chaude comme le hamam. Beaucoup de théories fusaient dans ma tête, même si la jeune femme semblait nier que cela soit le fait de Law…

“- Non il doit y avoir méprise, je ne coucherais pas avec une femme et encore moins avec un concombre.. A moins qu’il ne reste plus que lui et moi sur cette terre. Il doit y avoir une explication plus que probable. J’ai dû commencer une fête ici et..” Tournant la tête mon regard se perdit sur les murs. J’avais changé le papier peint aussi pendant la nuit ? “- Mais on est où en fait.. C’est pas du tout chez moi là…”

La jeune femme reprit la parole, me parlant de clef et de son auto-portrait.  A l'énoncer de tous ses propos, ma main se porta tantôt sur ma poitrine pour y déager le morceau tout collant d'ananas, tantôt sur mon menton, là ou un filt de bave séché  devait être encore apparant.. Une image d’ange ? Un ange sacrément déchu, c'pas le même que les croyant il vénère parce que l'ange saint qui  devait montrer l'exmple avait surtout l'air à côté de la plaque...  Elle semblait tout autant surprise que moi de me voir ici. Quelle rustre. J’allais lui faire payer à Law ce sale coup. Ou peut-être était ce cela son plan, faire en sorte que je me retrouve avec cette gonzesse après une nuit bien trop arrosé et me voir juste après pour me faire comprendre que c’était lui le meilleur amant ? D’un hochement de tête presque admiratif envers mon ami de beuverie, je saluais ce plan de génie en abaissant le jouet vibrant. Même si j’allais maintenant lui faire payer la monnaie de sa pièce. Dans un reflexe, mes mains se posèrent sur l’emplacement de mes poches invisibles, si j’avais enfilé un pantalon magique. Mais rien, pas de clef. Me tournant légèrement, je pointais avec le jouet la fenêtre de derrière.

“- Une clef ? Normalement les amants ils se tirent par la fenêtre, t’as un peu foiré ton coup j’crois bien”

Rita, la poulette -car elle se prénomme Rita, c’est écrit sur son collier en forme d’os autour de son cou- visiblement vexée par les propos de ma comparse en culotte se mit à caqueter de plus en plus fort, comme décidée à entrer dans notre conversation. Mais comme on s’en battait les reins, elle partie dans son coin l’espace de 2 minutes, avant de revenir vers nous, avec un nouvel objet dans le bec, entouré d’un papier blanc. Ce n’était clairement plus une clope. Un gros pétard peut-être ?Fronçant les sourcils, je me penchais vers l’avant et lui pris du bec, c'est pas bon pour la santé ces conneries là. Elle semblait irritée et se mit à courir autour de nous en pondant quelques oeufs dans son action. Je m'apprettais à le porter à mes lèvres pour le fumer à sa place mais arrêta mon geste à quelques centimètres de ma bouche.

“- Tu as tous tes orteils… ?”

Questionnais-je alors la jeune femme, tout en baissant les yeux vers mes propres pieds comme si je lui demandais si elle voulait encore un bout de tarte au chocolat. Si j’avais tous mes orteils, et que la jeune femme aussi. A qui appartenait celui que je tenais désormais entre les doigts… ? Regardant la poule, je zieutais également chez elle, m’arretant sur les trois petits doigts griffus de chaque patte. Ma main droite se posa sur mes griffures à la fesse, comme par instinct.. On pouvait voir quelque chose d'écrit sur le morceau ..

“- Je sais ce que vous avez fait le soir dernier..” Commençais-je à lire à haute voix. Tournant le papier, je regardais de l’autre côté “Si vous voulez le retrouver entière, vous suivrez le lapin blanc”

Pardon ? Ma main droite vint se poser sur ma tempe. Fallait vraiment réfléchir là ? J’avais l’impression qu’un troupeau de gloot affamé venait de m’écraser la tête comme un frisbee.

Astrid prit un air déçu en entendant que c'était probablement une méprise et qu'elle ne couchait pas avec les femmes. Ah. Dommage. Même si certains éléments indiquaient le contraire, il n'était en effet pas improbable que rien ne se soit passé entre les deux jeunes femmes au grand regret de la citoyenne. Meh. Ce n'était pas vraiment le plus important pour l'instant, car l'autre nana annonça qu'au final...ce n'était pas chez elle.

-AH. S'exclama Astrid à haute voix et en faisant une tête légèrement choquée.

Pfff, l'autre avait donc encore la tête dans le cul, quelle idiote pour ne pas avoir immédiatement reconnu sa chambre à travers tout ce bordel au premier regard. Astrid elle….Astrid elle…
Astrid…Non, rien.

-Mais du coup...on est chez qui ?

Elle jeta un coup d’œil à la chambre pour tenter de trouver une troisième personne mais rien. Peut-être que d'autres personnes se trouvaient en dehors de la chambre, dans le salon, et qu'on les avait enfermé à l'intérieur hier. Ce ne serait pas étonnant ça, pendant une fête, et c'était même judicieux d'enfermer Astrid. Si c'était le cas, elle aurait bien volontiers tapé sur la porte pour attirer l'attention, mais le bruit et le choc de son poing sur le bois lui donnait déjà mal au crane en plus de lui donner envie de vomir. Elles pouvaient aussi être dans une chambre d'une auberge quelconque…
Dans tous les cas, faudrait pas compter sur la citoyenne pour nettoyer, encore une fois.

Très justement, la camarade d'infortune d'Astrid pointa la fenêtre. Mais bien sûr. Mais oui! Quelle génie ! Si la porte ne s'ouvrait pas, il suffisait de passer par la fenêtre.
Elle se fraya donc un chemin à travers les objets aux sol et les ouvrit, poussant un long râle d'agonie en tentant de se protéger du soleil en levant ses deux mains, tel un vampire devenant poussière. Le soleil ! Le pire ennemi des alcoolos !
La seule satisfaction de tout ça fut l'air frais qui était bienvenue. Ça permettrait d'aérer la pièce qui puait la mort et le vomi.

Les yeux encore plissés à cause de la lumière, Astrid s'accrocha à la rambarde et passa de l'autre côté. Dos tourné face au soleil, elle rouvrit les yeux et n'hésita pas un seul instant à mater l'autre qui n'était toujours pas habillée. Sacré derrière.
La citoyenne tenta vainement de toucher le sol avec l'une de ses jambes mais en vain.

-L'est où le sol ? Et hein ? Mes orteils tu dis ? Huuuh….

Drôle de question ça. Astrid remua ses orteils mais ne sentit aucune différence. Elle finit par regarder en bas pour biieeeen vérifier et…

-Alors. Bonne nouvelle, je compte 10 orteils, même si en vrai je devrais en avoir 8 vu le nombre de fois où j'ai pété mes petits orteils sur le coin d'un meuble. La mauvaise nouvelle, c'est que je compte deux étages. Annonça-t-elle dans le plus grand des calmes, comme si habituée à ce genre de chose.

Et elle remonta pour revenir dans la chambre, comme si de rien n'était. Yep. Sacré gueule de bois. Elle avait sacrément besoin d'un café. Et d'une potion contre la gueule de bois en fait.

Un peu épuisée – déjà - , elle alla sur le lit et s’allongea, toujours les yeux rivés sur l'autre.
Oula. Une énigme ? Elles devaient chercher un indice ? Les deux femmes n'étaient clairement pas en état.
« J'sais que j'suis une détective aussi,  mais j'ai pas signé pour un rp métier moi », se dirait-elle.

-Un lapin ? Ou nous pose une énigme ? Ou...est-ce qu'on nous pose un lapin ? Elle ricana à sa propre blague et, karma, cela lui fit mal à la tête. Argh. Euh, donc un lapin blanc ? Ton blaze c'est Alice et on doit aller au pays des merveilles ? Héhéhé...aille.... D'ailleurs, c'quoi ton nom ? Histoire que je varie un peu des « l'autre, la nana, elle ».

Lapin blanc. Lapin blanc. Astrid se leva et fouilla la chambre, redonnant à l'occasion la cigarette à la poule. Elle avait vu un truc...Ah, voilà.
Elle ramassa le machin et le tendit à l'autre :

-Tiens, une tenue de lapine blanche. Je sais pas ce que ça fout ici. Tu pourrais enfiler ça d'ailleurs, si t'as froid, heh.

Bon. Il n'était pas impossible que la clef soit quelque part dans la pièce. Elle suivit son instinct et chercha dans le tiroir de la table de nuit à côté du lit et remarqua quelque chose d'étrange sur une grosse épée qui traînait sur le sol.

-Hmmm...C'est à toi cette épée ? Y'a des lapins de toutes les couleurs peints dessus dont un lapin blanc et ça pointe vers...sous le lit.

Bâillement soudain. Par réflexe, Astrid passa sa main devant la bouche et...remarqua des choses sur sa paume. Des lettres, qui formaient une phrase.

-La poule a les réponses. Kwa ?

-Kwak ?

-Hein ? T'pas un canard, si ?

-Cot-cot-cot.

-…

Est-ce qu'elle avait vraiment fait que boire hier ?

Ma main s’abaissa, éloignant l’orteil de ma vue. Je pris un morceau de papier dans lequel je l’enroulais. Au pire, on fait genre on à rien vu et on se casse ? A moins que l’orteil appartenait au propriétaire de cette maison et que nous l’avions séquestré et attente d’une rançon ? La jeune godinette venait de remonter de la fenêtre, visiblement déçue de son plan. Elle comptait vraiment se casser par là, en culotte en plus ? Aucune pudeur les jeunes de nos jours ! Et si y’avait des enfants en dessous ? Ca m’faisait un peu rire j’avoue. Parlant de vêtement, faudrait peut-être que je retrouve les miens tiens.. Un lapin blanc ? Alice au pays des groseilles ? On devait pas avoir les mêmes références pensais-je. J’avais plus l’impression de me retrouver dans une intrigue à la Batman de 1966. Espérons juste que mon acolyte serait plus efficace que Robin face aux énigmes.

“- Marie Madeleine.. Et toi ?J’peux me tenter la narration avec des synonymes de "jeune femme", mais j’vais vite être à court.. Non et garde ce costume je n’en veux pas, je ne travaille pas au Casino !”

Des fringues vite. Avant que l'énergumène ne me donne autre chose de sordide. j’savais pas ce qu’elle avait fait, Ou ce que j’avais fait, Ou ce qui avait été fait, avec ce costume de lapin alors non merci ! Comme la donzelle, je m’activais, enfin, j’avais l’impression de le faire mais mon corps était tout pataud et j’étais à deux à l’heure, sans parler du mal de crâne qui pointait le bout de son nez. Pas de fringues en vue. Par contre, une bouteille de pinard. Je m’assis par terre et la pris dans mes main, reniflant le contenu. On sait jamais, si notre devergoigneuse m’avait droguée et qu’au final elle avait aussi bu dedans ?

“- Vain dieu, tu m’étonne qu’on soit dans un sale état, c’est d’la piquette sans nom!” Haussant les épaules, j’en pris une gorgée, au pire, j’suis plus à ça prêt. “- Parait qu’il faut vaincre le mal par le mal, tu en veux ?”

Je fis la grimace, découvrant les lapins sur mon épée. RIVEN nom de dieu. Je lui avais fait poser des runes dans mon état d’ébriété ? Et ca allait lui donner quoi comme pouvoir, la transformer en carotte ?Dans un soupire, je me relevais et repris mon entreprise de recherche de fringues. Toujours que dalle, à croire qu’ils avaient disparu... Par contre, y’a une malle là. Peut-être des fringues dedans, c’est à ca que ca sert non ? Ou à ranger des cadavres ? Damn. Entrouvrant le meuble, je fermais à moitié les yeux, au cas ou un trucs sordides apparaîtrait… C’était pire que ce que je pouvais penser.. Mon visage palît. Un frisson me parcouru l’échine alors que je me penchais pour saisir son contenu .. Un short en simili cuir ... que je pris soin d’enfiler. Des piles de vêtements et accessoirs en tout genre en simili cuir se trouvaient là, comme dans un vieux remix de 69 Nuances de craie mais le pire, c’était tout ces trucs avec des queues et oreilles de chats…Répugnant, ils avaient aucunes estimes d’eux les propriétaires ? Je pris également un bandeau à mettre sur la poitrine et une veste, le tout en cuir, évidemment. Il me manquait plus que la moustache et on aurait dit un remake du village people, un peu trop court.

Et pendant ce temps, la bachelette menait son enquête en questionnant la poulette. La poulette ? La clef de l’histoire ? C’est vrai qu’elle nous avait ramené l’orteil… Peut-être était-ce un détective ? Ce qui expliquait qu’elle fumait comme un pompier ? A ce qu’il parait les inspecteurs fument toujours la pipe et boivent beaucoup de café. La poulette sans son café serait-elle performante ?

“-Tu dois avoir raison attend..” Je m’accroupis devant la poule “- Salut Rita. On t’a un peu marthyrisé hier j’imagine.. ?” La poulette tira une taffe. Elle me jugeait. “Je euh.. J’en suis désolée. On espère la Joliette et moi-même que tu as quand même passé une bonne soirée et que euh.. Tu nous en veux pas.. ?” La poulette nous regarde, une à une, plissant ses petits yeux de poulette. “- Tu veux bien nous montrer où tu as caché la clef ?” La poulette lève la tête vers le plafond, comme par dédain “- Allé là!”

Face à son refus d'obtempérer, je pris cette dernière et et la secoua à l’envers. Rien ne se produisit, mis à part qu’elle avait perdue sa clope. Ca se trouve elle avait bouffé la clef et fallait attendre sa prochaine fournée ? Relâchant la bête, je me redressais pour aller voir là où elle créchait tout à l’heure, sur un tas de fringues rempli de fiente… Soulevant le tas, je me demandais à qui appartenait toutes ces fringues moisies.

“- Mortecouille.. Mes braies…”

Dépitée. Bon. Aujourd'hui j’allais devoir garder le short alors… Un objet tomba du tas… Une clef ?! Prenant cette dernière, je ramassais Riven avant de la glisser dans la serrure de la porte. Un clic se fit entendre.. Je n’ouvris pas la porte, pivotant vers la ribaude.

“- On sait pas ce qui nous attend derrière.. Peut-être des gens qu’on a séquestré, peut-être des gens chez qui on s’est incrusté.. Mais faut retrouver le propriétaire de ca” Déclarais-je, en mettant l’oreil emballé sous le nez de la paillarde. “- Tu me suis ou tu t’enfuis ?”

Ca pourrait être le titre d’une chanson ringarde. Non loin de la porte, un bruit attira mon attention. Yeux plissés, j'approchais mon oreille contre cette dernière. Damn quelle est donc que cette sorcelerie musicale ?

La muique en question ...

La citoyenne fut déçue une seconde fois en voyant que l'autre refusait la tenue de lapine. Zut alors, ça lui irait pourtant si bien ! Et donc, son blaze c'était Marie Madeleine ? Drôle de nom et prénom. Oui, très drôle….héhé.

-Ah moi ?Astrid. Petite question qui va te paraître incongrue mais, t'as quel âge, Marie ? Pour voir si je prends mes responsabilités et si je vais devoir te demander en...Marie-âge. Heh.

Tout en faisant la blague, elle pointa la jeune femme avec ses deux indexes et lui fit un clin d’œil espiègle. Il ne manquait plus qu'un « ba dum tss » pour accompagner sa tentative un peu pathétique de faire rire.
Ce fut si pathétique que Marie se mit même à picoler dès le réveil, probablement pour se consoler ou pour pouvoir supporter Astrid. En tout cas, l'ex-garde refusa l'offre d'un mouvement de la tête. Elle n'avait pas envie de vomir dès le matin et savait étrangement se tenir loin de l'alcool quand il ne faisait pas nuit. Plus ou moins.

-Nah merci, je picole pas le matin. 'fin, j'crois qu'on est le matin.

Elle ne savait toujours pas quelle heure il était, ce qui était un peu gênant. Peut-être qu'elle allait prendre une journée de repos et ne pas aller bosser après tout. Elle pouvait se le permettre, étant sa propre patronne.
Parmi les nombreux objets trouvables dans la chambre, et les nombreuses tenues dont celle de lapine, Marie avait préféré enfiler une tenue tout de cuir qui fit glousser Astrid. Est-ce que c'était comme ça qu'elle s'habillait tous les jours ? Hé bah putain. Sacrée nana.

-Heh, cuir, cuir, cuir moustache, héhé. Chantonna-t-elle, moqueuse.  Il te manque plus que le fouet et on pourra t'appeler Marie Madeleine la dominatrice héhé.

Ce fut au tour de l'aventurière de questionner la poule, aussi la femme à tout faire se décida à s'habiller aussi. Elle alla retrouver ses vêtements, enfila sa veste habituelle un peu tachée, reprit son épée, enfila sa jupe et...remarqua que la fermeture de celle-ci était cassée. Merde. Elle allait devoir faire réparer ça, et ça coûterait des cristaux. Vainement, Astrid tenta de trouver quelque chose pour remplacer ça – elle en profita aussi pour chercher la clef -, et fouilla même dans la malle où Marie avait trouvé ses habits, mais ne trouva pas de jupe de rechange. Il fallait donc faire une chose :
S'adapter, improviser, surmonter.
Elle prit le drap du lit, en déchira une partie pour le passer autour de ses hanches et s'en servit comme jupe provisoire lui arrivant jusqu'aux genoux. Elle s'assura que le nœud était bien serré et jugea le tout satisfaisant même si basique. Elle s’achèterait une nouvelle jupe sur le chemin ou en prendrait une autre en retournant chez elle.

Étonnamment, Marie trouva la clef. Oh. Ce fut plus expéditif qu'Astrid ne l'aurait pensé. Elle avait imaginé rester bloqué dans la chambre pendant 24 heures, ne survivant qu'avec l'eau de la salle de bain, le panier de fruits et la pizza au plafond, et la poule. Et éventuellement, avec l'ennui….

-Oula, tu t'inquiètes pour rien ma petite. Ça se trouve c'un jouet, ou d'la bouffe qui ressemble à un orteil.

Cela dit, ce qui était écrit sur sa main l'intriguait encore, aussi elle prit la décision d'emmener la poule avec elle. Pour cela, elle lui mit autour du cou un collier en cuir avec une laisse trouvé dans la malle.

Calme comme jamais, habituée à ce genre d’événement, Astrid ouvrit la porte et sortit de la chambre.

-J'suis sûre que c'est une chambre d'auberge, ou qu'on est dans la baraque de l'une de nos connaissances. Pas de séquestration, pas de kidnapping, rien de biza….

Elle s'arrêta net en entendant une musique étrange et en voyant l'état du couloir hors de la chambre. Les murs étaient peints de tomates écrasées, et le sol était dans le même état que celle de la chambre.
Elle n’imaginait même pas la gueule au rez-de-chaussez, mais il faudrait bien y passer pour sortir.

-La bonne nouvelle, c'est que pour l'instant il n'y a pas de corps.

Tout en disant cela, elle faillit trébucher sur quelque chose caché sous un drap. Curieuse, elle enleva le bout de tissu et soupira :

-Ça m'apprendra à parler trop vite.

Un corps était retourné sur le sol, ne bougeant absolument pas, et couvert de ce qui semblait être du sang. L'ex-garde s'agenouilla près de la personne, prit son pouls, fronça les sourcils, et testa la texture et le goût du sang.

-Merde. Marmonna-t-elle.

Astrid se releva et regarda Marie droit dans les yeux, avec pour la première fois depuis son réveil un air grave. Elle annonça sans l'ombre d'un sourire:

-Il est mort.

À côté, la poule béqueta le cadavre qui....se mit à grogner.
...
Ah.

-Teehee! Fit la farceuse en tirant la langue et un clin d’œil.

“- Tu as eu peur de me prendre ma virginité ? Oulah. Elle est morte et enterrée y’a longtemps..”

Avec mon bon sens et ma dignité. Me souvenais même pas ou je l’avais égarée d’ailleurs. Ca devait être pour ca qu’on se retrouvait ici. Son humour à deux balles avait du me faire baisser la garde. Ne rigole pas. Surtout garde ton sérieux hein.

Oreille contre la porte, j’écoutais cette drôle de musique sans vraiment en comprendre le sens. Ils parlaient quelle langue ? Wakan takoa ? C’était des incantations vaudous où quoi ? Et si on avait atterri dans une maison de mages puissants profanateurs de Lucy qui égorgeait des mantabu avant de s'enduisent le corps de leur sang et de danser de manière possédée autour d’un glooby rose ? Quelle bande de dégénéré. Un léger frisson me parcoura l’échine. Qu’elle drôle d’idée de voué un culte au Glooby. Tournant la tête vers mon acolyte j’eu un peu de mal à ne pas rigoler devant sa blague. Et sa tenue, on en parle ? La voilà habillé comme une souillon avec une jupe de fortune. Inspire, expire. Mais en vrai, si je rigolais maintenant, ça allait casser tout le scénario des profanateurs idolatrant le seigneur Glooby, alors non.

Prenant les devants, Astrid passa devant moi et ouvrit la porte. La poule en laisse, elle s’aventura dans le couloir. Le quoi ? Ouai ouai le couloir. Enfin c’était. Maintenant c’était plus un.. Beh je sais pas trop, y’avait un bordel monstre et un mec qui dormait au sol. Il dormait hein ? Astrid pivota vers moi l’air grave. Vain dieu non, j’voulais pas croupir en prison moi ! Parais qu’on s’fait bouffer les moignons par des rats géants et qu’il y a même pas de gnôle ! Quelle vie ! Mon sourir s’éffaça devant cette terrible perspective.

“- Attend.. Non non c’est pas possible il doit-...”

Dépitée, je regardais la jeune femme.

“- Mais il fou quoi par terre ce pauvre diable ?”

Dans un éclair de génie, je m’accroupis pour checker ses orteils. Il les avait tous. Mince. On pouvait pas juste lui déposer à côté de lui et se barrer comme des voleurs. Tentant de réveiller le gars, je le secouais, le giflais, lui mis un doigt dans le nez. Rien. Il se contentait de grogner. A l’aide de mon index et de mon pouce, j’ouvris l’une de ses paupières. Sa pupille était dilatée à l’extrême et ne semblait pas vouloir se rétracter..

“- Il est défoncé le gars, et crois moi, on en tirera rien j’crois bien… Peut-être en bas quelqu’un pourra nous renseigner sur ce lieu et ce qu’on fait ici .. ?”

La poulette se mit à caqueter et à avancer devant nous, comme pour nous indiquer le chemin. C’était hyper bizarre. Plusieurs corps jonchaient le sol sur notre passage, tous dans le même état. Mais le pire… A peine avions nous descendu les escaliers en catimini que nous étions arrivé dans une salle, avec tous les volets fermés. Des corps endormis partout, à moitié nus. Un peu le même état que nous précédemment. Juste un homme se tenait debout, nu comme un vers en plein milieu de la pièce, sous les éclairs des stroboscopes avec des espèces d’écran qui projettaient des lumières psychédélique… D’un bref coup d’oeil envers Astrid, je m’avançais et me postais devant le type.

“- SALUT CA VA ? ON EST OU” ? Gueulais-je, pour que ce dernier puisse m’entendre
(Défonc’man) “- C’ESt D’La BoNNe PUrEe”
“- PARDON ? J’SUIS PAS SÛRE D’AVOIR COMPRIS”
(Défonc’man) “- J’AIme LEs UnICOrnES SExY”

Il est chelou c’type. Ses pupilles étaient également très dilaté, comme les autres. Et je savais même pas comment arrêter ce bruit infernal, ca devait provenir d’un objet magique que seul le propriétaire pouvait activer. Baissant les yeux, je vis la poule fixer les projections lumineuses. Elle semblait hypnotisée et commençait à danser d’une patte sur l’autre, tête penchée vers l’avant comme un zombie..

“- BLANQUETTE SORTONS VITE D’ICI AVANT DE FINIR COMME EUX !”

-Ah, c'est bon à savoir. Répondit l'ex-commandante. Mais il y a deux types de virginité, l'autre étant la virginité a...a…atchoum !

Brrrr, il faisait un peu frais avec la fenêtre ouverte.
Heh, les blagues et la farce avaient fait effet sur Marie au plus grand plaisir d'Astrid qui se réjouissait de pouvoir taquiner quelqu'un dès le réveil. Même si malheureusement, la poule avait un peu tout gâché. Pour se venger, elle arracha mesquinement une plume de la poule qui se mit à caqueter et l'utilisa sur la plante des pieds de la personne à terre qui ne réagit pas malgré les gifles de l'aventurière.

-Certains payeraient pour se faire gifler par une femme tout habillée de cuir comme ça, heh, et ils chanteraient sûrement « Oh Marie, si tu savais, tout le mal, que TU me fais », bwahahaha !

Des gens défoncés, ça devrait pourtant inquiéter Astrid, mais non. Elle faisait des blagues, et prenait la situation avec légèreté et humour. Tant qu'il n'y avait pas de mort, c'était tranquille.
Tranquille...tranquille...façon de parler. Vu l'état de la baraque, elle se demandait comme elle avait atterri ici et pourquoi. Ça ne ressemblait pas à une auberge, mais à une vraie habitation. Ce n'était pas la première fois qu'elle se réveillait dans une maison avec d'autres alcolos endormis et à poil, mais là c'était un peu différent et...bizarre. Surtout avec la musique en fond. Elle crut reconnaître quelques personnes dans le tas, et même quelques femmes qui avaient auparavant capté son attention. Welp, elle devrait leur poser des questions une prochaine fois.
Par contre, la personne qui était à poil, elle ne la connaissait pas. Peut-être le propriétaire de la demeure ?

-Heh. Ricana Astrid moqueuse en regardant l'entre-jambe du mec, rapprochant son pouce et son index pour représenter la taille de quelque chose.

Mais sa provocation n'eut pour réponse qu'une danse où l'homme bougeait ses bras de manière désarticulée tout en suivant le rythme de la musique. Il avait l'air d'un pantin, et d'être en transe. C'était donc ça, la tecto…

-...Nique sa mère. Marmonna la femme à tout faire en voyant la poule danser en bougeant ses ailes et ses pattes frénétiquement.

En plus de ne pas vouloir aider à nettoyer toutes ces conneries, elle ne voulait pas du tout savoir ce qu'il s'était passé hier à cet endroit. Avec de la chance, Astrid s'était introduite dans la chambre par la fenêtre sans avoir participé à tout ça.  Mais quoiqu'il en soit, il n'y avait qu'une chose à faire : Fuir. Et surtout, fuir cette danse de mort.
La citoyenne prit la poule sous son bras et se dirigea visa vers la porte de sortie sans demander son reste. Elle tourna la poignée à de multiples reprises mais comme pour la chambre tout à l'heure, elle n'eut aucun succès.

-Merde, c'fermé à clef aussi ! Hurla-t-elle à l'attention de l'aventurière.

Les volets ! Passer par la fenêtre ! Astrid tenta d'en ouvrir une mais eut le même résultat.
Curieuse, elle jeta un coup d’œil à l'homme nu qui avait changé de danse et qui balançait désormais ses bras alternativement devant puis derrière son corps comme un balancier. Putain, c'était Fort…

-Nid de merde !

Rien que de le voir danser en plus de toutes ces lumières qui lui donnait mal à la tête en plus de lui donner envie de…

-Buuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuuurp….

Le bruit d'une femme vomissant une partie de ce qu'elle avait bu et avalé hier. Les victimes fut nombreuses : une personne qui dormait en reçut sur le visage, la poule se retrouva avec des plumes un peu sales, Marie avait aussi probablement reçu quelques éclaboussures et le sol lui même avait été terni à tout jamais.
Mais cela n'allait pas arrêter la jeune femme qui était habituée à ce genre d'accident ! À travers les larmes et le goût de la bile, elle chercha du regard la clef et aperçut quelque chose briller à chaque fois que de la lumière était projetée dessus :

-Là-bas ! S'exclama-t-elle en pointant du doigt une clef qui...était posée entre les deux fesses poilues d'un homme endormi.

Est-ce qu'elle avait fait exprès de vomir pour faire semblant d'être dans une position de faiblesse et ainsi pour ne pas avoir à chercher la clef elle-même, une clef dont on était même pas sûr de ce qu'elle ouvrait… ?
Pfffffffffffffffffff.
Naaaaaaaaaaaaaaaaaah.
…
…
…
Ahem.

Rita la poulette sous le bras, notre blanquette semblait s’activer pour trouver une échappatoire, fuir aussi vite que possible. La porte ? Fermée. Les volets ? Fermés… Pendant qu’elle testait tout ceci, moi je fixais le type qui dansait. Qui dansait. Il se remuait. Et un deux. De ce côté un deux. Je le regardais, comme hypnotisé par cette danse sauvage zombiesque. Buuuurp ? Je sentis un truc m’éclabousser les chevilles. Secouant légèrement la tête pour me sortir de cette transe, ma tête se pencha en avant. C’était quoi ca ? Et puis.. Et puis je vis Astrid penchée sur un corps endormi, en train de s’essuyer les lèvres.. Elle venait de poser une galette ? Donc ce que j’avais sur la jambe … ?

“- Vain dieu… Mais c’est..” Je fis un pas pour m’approcher de la jeune femme et me penchais légèrement. “- C’est des restes de pommes d’amour au beurre de cacahuète ? Et la… Ce morceau… Serait-ce un morceau de nougatine à la pistache hurlante ?” Je le reconnaissais entre mille ! C’était des entremets que l’on trouvait uniquement chez…  “Notre prochaine destination, le pâtissier Etchlabaiz’ .. C’est clairement des choses que tu as dû manger là bas. Je suis sûre que si je me faisais vomir on trouverait les mêmes dans mon estomac…”

Mais j’avais pas trop envie pour l’instant, bien que la galette de la jeune femme aurait pu m’aider. Mais j’avais bien trop l’habitude de sentir ce genre d’odeur putride. Habituée de la taverne, qu’est ce que vous voulez que je vous dises ? Mais avant de sortir, il nous fallait la clef.. Qu’Astrid me désignait volontier .. Vomir lui donnait le droit de pas la ramasser ? Oh mon dieu… Je fis deux pas, direction l’homme à plat ventre et la clef entre les deux fesses. Et plus je me penchais, plus j’avais un haut le coeur grandissant. Allez ma grande…
Comme un mauvais pressentiment. Ca aurait pu être une galette qui arrivait, mais c’était pas ca non.. Une vision se déclencha. Je fis alors un bond en direction de mon acolyte de la nuit et lui attrapais la main, avant de me ruer vers l’entrée. C’était beaucoup demandé comme effort, pour deux gueules de bois. En vrai, on aurait dit surtout deux vieux alcooliques essayant de courir après avoir tourné le front autour d’un balais pendant 10 tours. La porte s’entrouvrit à la volée, défoncée d’un coup d’un seul par une femme couleurs aux gros biceps alors que nous venions juste de nous plaquer contre le mur à côté de la porte d’entrée, genre sous le gros rideau. Moins discret, tu meurs. Mais l’obscurité présente nous aida probablement…Ma main droite vint se poser sur les lèvres d’Astrid.

“- Je sais que t’en meurs d’envie, mais c’est pas pour te faire une gaterie. Chut maintenant… ”

Deux personnes entrèrent, au vu de leur tenues, deux gardes.. Une femme rondouillette avec une peau couleur ébène et son partenaire, un blanc tout frêle. L’association des deux était presque drôle tellement elle détonnait, je dû me retenir de rire.

(Garde homme frêle) “- Encore un repère de Junkies .”
(Garde femme costaud) “- On les choppe tous et on les embarque. Oublie pas, faut qu’on retrouve les deux mamies avec des cheveux blancs. C’est elles les responsables de tout ce merdier..”
(Garde homme frêle) “- Ouai je sais merci, j’étais là quand elles nous ont mis une taulé hier j’te rappelle. L’autre puterelle et sa super vitesse la...”
"- C'est toi la puterelle qui cours vite ?" murmurais-je à Astrid
(Garde femme costaud) “- J’pensais que t’en aurais plus voulu à miss j’ai-un-truc-a-compenser, vu comment elle t’as arraché ton slip pour te le foutre sur la tête aha”

Les deux gardes s’enfoncèrent dans la pièce. N’ayant toujours pas laché la main d’Astrid, je saisis alors le moment, où les deux gardes furent en haut des escaliers pour m’élancer avec la jeune femme dehors. Cours Astrid, cours. On dévale une rue, puis une seconde, histoire que les gardes ne nous voient pas courir comme des dératées dans la rue. Mon corps d’athlète me disait COUUURS. Mais mon foie affirmait le contraire, m’obligeant à m’arrêter légèrement plus loin. Bonjour l’endurance du super aventurier.

“- J’crois.. Qu’on a.. Un nouveau Problème..Mais on peut.. toujours aller.. voir la patisserie.. pour commencer..”

Vain dieu. L'orteil, cette soirée organisée à cause de nous, les gardes qui veulent nous faire la peau car il les a humilié, la pizza ananas au plafond, mais qu'avions nous donc fait ?!

Grande gourmande, Astrid connaissait toutes les pâtisseries de la capitale. Son amour pour les sucreries égalait son amour pour l'alcool une fois la nuit tombée, aussi lorsqu'ellee examina un peu son vomi, elle en vint à la même conclusion que Marie qui de par ses connaissances montait dans l'estime de la citoyenne. Une femme de goût ! Astrid savait toujours choisir les gens avec lesquelles passer ses soirées, heh.
Outrée d'avoir été tachée, Rita s'insurgea et commença à crier en plus de béqueter les pieds de la citoyenne.

-Roh ça va ça va ! Euh….

Elle ramassa une culotte traînant dans le coin et l'utilisa pour essuyer les plumes de la poule qui finit par se calmer. Drôle d'animal. Un peu trop intelligent. Ou tout n'était que dans la tête d'Astrid et elle avait dû consommer ce que les gens à terre avaient consommé pour se retrouver dans un tel état. Cette idée ne lui plaisait pas vraiment.
Au grand regret de la femme à tout faire qui s'était préparée à rire et à se moquer de Marie une fois qu'elle aurait ramassé la clef, cette dernière, pour une raison totalement inconnue, entraîna Astrid tant bien que mal vers la porte.

-Attends, et la clef ?! Me dis-pas que ta magie te permet d'ouvrir les portes ? Ce serait vraiment un pouvoir de mer…

Surprise surprise, la porte s'ouvrit, mais au lieu de sortir, les deux jeunes femmes se cachèrent à côté. Ce n'est qu'avec la main sur ses lèvres en voyant deux gardes rentrer qu'elle comprit la situation qui requérait un silence absolu pour ne pas se faire remarquer. Par précaution, elle pinça même le bec de la poule pour éviter qu'elle se mette à crier.

-Si tu veux me faire taire, t'as mis la main sur les mauvaises lèvres. Murmura-t-elle en s’empêchant de ricaner à cause de sa propre blague obscène.

En regardant de plus près...Astrid crut reconnaître les deux gardes qui étaient rentrés. Une personne à la peau d'ébène et un homme blanc comme un cul et frêle ? Mais c'était Soria et Frenn ! Ces enfoirés ! (toute ressemblance avec des personnages existants est purement fortuite) C'était avec une grande satisfaction qu'elle entendit qu’apparemment, elles les avaient  tournés en bourrique hier. Les souvenirs n'étaient pas présents, mais c'était suffisant.  
Pour répondre à la question de Marie, Astrid se contenta de hocher la tête, puis dit à voix basse :

-C'toi qui a un truc à com...Elle repensa à l'épée à la grosse épée que l'autre traînait. Ah, ouais c'est toi, heh. Pas mal.

Les deux jeunes femmes – et la poule, bien sûr, comment oublier la poule – profitèrent du fait que les gardes étaient partis explorer la baraque pour sortir et fuir de cet asile qui ne disait rien à l'alcoolique. En y repensant, elle ne savait pas pourquoi elles avaient couru, surtout vu leur état. Astrid était athlétique, bougeait beaucoup, mais la gueule de bois n'aidait pas et elle se sentait lourd, physiquement. Mentalement elle devait l'être pour sa camarade d'infortune, heh.
Après de multiples points de côté et le corps entier protestant contre son traitement, l'aventurière et la citoyenne finirent par s’arrêter, essoufflées.

-J...J'ai envie de vomir...marmonna Astrid en se couchant soudainement sur le sol. Heuresem….ment...que j'ai...déjà vomi...avant….

Comme ça, à terre, jugée par les passants qui regardaient les deux clowns avec une gueule de zombi et habillées bizarrement, elle souhaitait juste rentrer chez elle pour prendre ses médocs et se caler dans son canapé. Toutefois, maintenant que les gardes les recherchaient, ça la rendait curieuse sur ce qu'il s'était passé hier. Ce fut apparemment aussi le cas de Marie qui proposa d'aller à la pâtisserie.

-Etchlabaiz huh. Dit-elle en se relevant et en réajustant son semblant de jupe improvisée. C'est ce que j'ai dû dire hier en te voyant, « Et j'la baise ! », pfff! Une blague faite et refaite, mais qui ne perdait pas de sa saveur. Normalement je préfère la pâtisserie de Gardon Romsy. C'bon, et  y'a un meilleur rapport qualité prix. M'enfin.

Cette fois-ci, au lieu de courir, Astrid et Marie marchèrent jusqu'à la place commerçante, là où se trouvait la pâtisserie de Etchlabaiz. Une boutique renommée, avec un patron charismatique et chauve qui ne tolérait pas la saleté dans son royaume d'une propreté remarquable, surtout quand on venait de sortir d'un dépotoir où les cafards et les rats menaient des guerres de territoire pour les restes de bouffe au sol...et sur le plafond.
Même depuis la rue, on pouvait entendre sa douce voix :

-Non mais c'est honteux ! Quand tu vas aux chiottes, tu te torches le cul à chaque fois, ou t'attends la fin de la semaine pour le faire ?! Nettoie moi ça ! Et mieux !

-Ça a l'air d'être un cauchemar en cuisine tout ça, heh.

Une cloche à l'entrée de la porte sonna lorsque les deux femmes rentrèrent avec la poule. Revenant d'une porte arrière, le propriétaire observa les deux jeunes femmes et poussa un petit soupir en fronçant les sourcils. Probablement à cause de...la saleté qu'elles amenaient avec elles. Néanmoins, alors que Astrid s'était attendue à des cris et à des « Vous avez ruiné ma boutique hier ! » il n'en fut rien. Il semblait même content de les voir. Astrid était après tout une cliente régulière.

-Yo patron.

-Déjà de retour ? Et dans un sacré état ! Je ne pensais pas vous revoir avant quelques jours, vu toutes les pâtisseries que vous avez prises avec vous hier !

Hmm, donc elles étaient bien venus hier.

-Ptite question, vous avez transformé votre boutique en pizzeria se spécialisant en pizza à l'ananas récemment ? Avec fromage en supplément, et le type de fromage qui colle bien au plafond.

Avant de pouvoir répondre, le bruit d'une vitre brisée se fit entendre. En se retournant, Astrid vit deux hommes en costumes noirs et des lunettes de soleil, armés de bâton et apparemment en colère. Au même moment, la poule se mit à caqueter frénétiquement.

-On vous retrouve enfin ! Où-est ce qu'elle est ?!

-Heu ? Qui ? Quoi ? Où ? Comment ? Euh...Vous vous trompez de pâtisserie ! La personne que vous recherchez est chez Gardon Romsy !

-Allez, sortez de cette putain de pâtisserie !

Donc euh...Elles n'étaient pas seulement recherchés par les gardes, mais par d'autres connards aussi maintenant ? Bordel de merde.

-Mais putain c'quoi ce délire ? S'exclama Etchlabaiz.

Uuugh, un risque de bagarre si peu de temps après le réveil, nooon….

Dire que nous venions à peine de nous sortir de cette galère ! J’étais tellement heureuse de voir ce grand chef de la cuisine que je n’en avais même pas surveillé les alentours ! En même, temps, qui de si bonne heure, pourrait se penser en danger de quoi que ce soit hein ? Nous étions que deux ivrognes qui avions passé une nuit dehors, dont personne ne se souvenait ! Et voilà que débarquent deux mecs chelous, tatoués sur les bras tel deux guerriers Mamori ! Astrid tenta une diversion qui visiblement fut un aussi bel échec que la pizza ananas. Nous devions nous battre là, sérieusement ? Esquiver des attaques risquait de ‘s'avérer fort compliqué car contrairement à nous eux, ils étaient frais comme des gardons ! Nous n’avions qu’une option, fuir.

(Etchlabaiz) “- Bons les nenettes, vous m’avez bien aidé hier mais là, si ils continuent à dégommer ma pâtisserie je ne réponds plus de rien !”
“- Comment ca ?”
(Etchlabaiz) “- Eh bien hier, d'avoir remplacé mes deux apprentis là pour le concour de pâtisserie ! Vous ne vous rappelez de rien?”
(Les affreux) “- OU VOUS NOUS LA LIVREZ, OU ON DÉFONCE TOUT”
(Etchlabaiz) “- J’ai bien fait de vous laisser un mot alors aha.. Enfuyez vous par la porte arrière, vous comprendrez. Je les retiens deux minutes, pas plus. Ca me f’rait bien chier qu’ils démontent toutes mes pâtisseries les deux ploucs !”
(Astrid) - "Mets leurs de grosses tartes comme tu sais les faire"
“- MERCI”

Ni une ni deux, Astrid, Rita et moi même on se tire. Mais avant de franchir la porte qui mène vers l’arrière, j’eus juste le temps de voir du coin de l’oeil le grand chef remonter ses manches. Et de ces deux doigts, des jets d’un liquide jaune et épais vinrent éclabousser la face des deux ploucs.. Des jets d’huile d’olive, évidemment. Et nous, on passe de l’autre côté. Mais à peine la porte franchi, ma course se stoppe nette, percutant le dos de la citoyenne qui s’était brutalement arrêtée. Je l’aurais vu, si je ne regardais pas le combat du chef hein. Relevant la tête, je vis alors une chose étrange.

Une femme sculptée. Astrid, pour être exact, presque à l’identique, allongée dans un plat dans une position qui cachait sa nudité.. Elle était légèrement plus petite, mais faut dire qu’allongée on s’en rendait pas compte. Devant, un petit écriteau.

“- Tritrid et Papay'… PUTAIN ON A GAGNÉ UN CONCOUR ?!”

On est des génies de la sculpture complétement défoncée ! Mais alors ce mot… Je sorti de ma poche le mot avec l’orteil enroulé dedans et croqua dans ce dernier.

(Astrid) "- J'suis bonne dans tous les sens du therme" lâcha la citoyenne avant de casser un autre morceau de son pied et de le mettre dans son bec.
“- De la pâte à sucre…” Mais alors..  “ Je sais ce que vous avez fait le soir dernier.. Si vous voulez la retrouver entière, vous suivrez le lapin blanc” Je me rapproche de la statue. A ses pieds, il manquait un orteil. Encore heureux, manquerait plus que j’ai croqué dans un vrai… "Mais cette histoire de lapin ?"

J’avais tendance à oublier que face au pâtissier, une boutique de farce se trouvait derrière.. Mais pas le temps de traîner davantage, déjà, on entendait la voix des deux ploucs se rapprocher...

Astrid était restée bouche bée l'espace d'un instant en voyant la statue. Quelle beauté ! Quelle bonasse ! Bien sûr que la statue était magnifique, puisqu'elle en était le modèle. Même la poule ne put résister à la vue et en mangea des bouts.

-Oula la poulette, pas l'entre-jambe ! T'as faim à ce point-là ? Haha.

Décidément, la magie de l'ivresse pouvait faire de véritables merveilles ! Par contre « la pucelle » était un mauvais choix de titre. Elle était pourtant sûre qu'elle aurait pu en trouver un meilleur, avec un jeu de mot bieeeeeeeeeeeen débile. Dommage.
Peu à peu, les mystères qui entouraient la soirée de la veille s'éclaircissaient. L'orteil, le mot, le lapin. Mais il en restait de multitudes d'autres, et certains s'ajoutaient même. La pizza à l'ananas, la petite fête avec les fous, et les hommes en noirs qui les pourchassaient et qui étaient à la recherche de quelqu'un ou de quelque chose. Il y avait aussi cette poule qui intriguait Astrid.
En entendant les deux connards s'approcher, elle prit cette fois les devants et emmena la poule et Marie avec elle dans la boutique de farces et attrapes. La citoyenne connaissait bien les lieux et la patronne, travaillant parfois avec elle sur de nouveaux objets de farces hilarants et bien casse-couilles. C'était également là qu'elle achetait des costumes pour se déguiser lors de ses missions de filature. Cette fois, elle comptait sur elle pour lui donner des informations quelconques sur ce qu'il s'était passé hier.

-Yooooooooo Sandrine ! S'exclama la femme à tout faire à toute vitesse. Comment va ? Bien ? Moi je vais bien, dis, tu saurais pas….

-….ce qu'il s'est passé hier ? Répondit la patronne au comptoir. Vous étiez bien torchés comme jamais heh.

Une femme mature dans la trentaine, agréable à l’œil, cheveux courts et roses. Ses yeux étaient cachés par des lunettes de soleil, sûrement pour se protéger elle même de son sourire étincelant. Elle était habituée à voir Astrid dans cet état.
Bien, elles étaient donc en effet passées par là !

-Ouais ouais ! Exactement ! Donc ?  Continua Astrid en lâchant sa couronne pour un haut-de-forme, deux monocles sur chaque œil, une fausse barbe blanche et une cape d'un rouge pétant avec un Glooby dessiné à l’arrière pour cacher ses vêtements . Elle prit également un chapeau avec une visière sur laquelle était écrit :  « Rendre Aryon à nouveau grand » et le lança avec brio sur la tête de Marie. On s'déguise, et rapidement!

Sandrine pendant ce temps sortit une feu de son comptoir et le montra aux deux jeunes femmes. À ce moment précis, Astrid fit une grimace qui voulait en dire long sur ses sentiments.

-Prix du pot de peinture que vous avez utilisé pour peindre sur l'épée de ton amie, prix de la tenue de lapine, prix d'un objet vibrant, prix du panier de fruits factice - avec un nombre impressionnant de concombres, prix du…

Putain de merde. La citoyenne allait devoir se contenter de pain rassis pour le reste du mois et doubler son travail si elle voulait continuer à boire et payer son loyer ! Sauf si…

-Euh, Marie ? On divise la note par deux hein ? Sinon je risque de pleurer comme une Madeleine. Haha.

-Eeeeeet prix des déguisements que vous m'achetez maintenant pour j'imagine fuir ?

Tsss, elle était bien perspicace. Trop perspicace.

-Bien sûr, pour vous remercier de vos achats, je peux vous dire que vous étiez arrivées hier avec une boite à pizza de chez « Hutte à Pizza ».

Pizza hutte pour les intimes. C'était donc leur prochaine destination !

Évidemment, l’enseigne de cette boutique de farce et attrape, le lapin blanc qui sort d’un caleçon, évidemment. Bien que je trouvais cette idée stupide de courir s’y réfugier, Astrid marqua tout de même quelques point. La vendeuse semblait nous connaître. Visiblement, pas pour des bonnes raisons, au vu de la facture qu’elle nous sorti… C’est pas possible.. Si ça continuait ainsi, on allait finir par apprendre qu’on avait volé la poulette au oeufs d’or du grand noble Al Papone ? Manquerait plus que ca et nous aurions plus qu’à fuir la capitale et disparaître à tout jamais.. Mais pour le moment, nous allions déjà disparaître aux yeux des deux ploucs. Je pris le premier costume qui se trouvait devant moi. Avant de le reposer. Non clairement non, cette tenue de soubrette n’était pas la tenue la plus adaptée pour une fuite.

Je pris alors un autre costume que j’enfilais à la hâte. Une espèce de salopette bleue, avec un pull rouge, mes cheveux cachés sous une casquette bleue avec un M dessus et une moustache. Parfait, on aurait dit un vrai plombier. Et pour parfaire mon costume, des fausse lunette avec un faux nez qui pendait. De nouveau au côté d’Astrid, j'acquiesçais et sorti des cristaux. Depuis quand ma bourse était elle aussi pleine d’ailleurs ? Aurais-je commis un vol hier soir, pensais-je, en ricanant. Et puis.. et puis ma boutade intérieur cessa aussi vite qu’elle était venue. Manquerait plus que ça, aussi tiens.. Tel Bill Gayts, je déposais cette somme si dérisoir à côté de ce qui se trouvait dans ma sacoche.

“- Hutte à Pizza ?  La boutique tenue par Dodo la saumure ?”
(Tritrid) “- Un de tes potes celui-là ?..”
“- Longue histoire.. On a eu quelques différends par le passé, parce qu’il voulait “saler” la morue que j’suis t’vois..”

Astrid ricane en m’attrappant la main pour nous faire sortir par l’arrière de la boutique. En soumsoum. Et nous revoilà dehors, avec nos magnifiques costumes. Même si il était impossible de nous reconnaître tellement nous avions des costumes adaptés pour la discrétion, nous devions faire vite. On marche vite, histoire de pas perdre notre avance. Mais je ne doutais pas que les deux affreux jojo allaient également questionner la vendeuse après notre départ…

“- Viens vite, c’est à cinq minutes d’ici !”
(Tritrid) “- T’inquiète, on passe tellement incognito que-...”
(?)“- C’EST ELLES, GROUILLE TOI!!”

On se regarde avec Astrid, une demie seconde. Mais c’était plus que suffisant pour lire dans notre regard un mélange de déséspoir et de lassitude. Et là, on se met à gueule comme des abruties en courrant comme des dératés de nouveau en pleine rue.

“- AU SECOUURRS”

Mais c’était pas l’effet escompté. Plutôt que de nous croire en danger, ces abrituis de badauds se mirent à nous courir après, en nous gueulant de nous arrêter, comme si c’était nous, les suspects de l’histoire… J’ai pas compris. Nous n’étions que deux jeunes femmes cotumés courrant pour leur survie ! Au loin, une pancarte indiquait la hutte à pizza…

(Dodo la saumure) “- VOUS!....”

Se mit à gueuler Dodo la saumure, qui sortait sa poubelle à ce moment là…
“- Eh, nous ?”... Euh. C’était bon signe au moins ca ?

Quelques différents par le passé. Merde, c'était pas une bonne nouvelle ça si elles voulaient savoir ce qu'il s'était passé hier. Est-ce qu'il allait donner les infos qu'elles voulaient ? Pas sûr. Bah au pire, un peu de violence par ci par là, il finirait par cracher le morceau ! Astrid savait se montrer très persuasive quand il le fallait. Elle savait très bien se déguiser. Franchement, elle ne voyait pas comment les deux connards pourraient la reconnaît…
Ah.
Ils l'avaient reconnus. Tout ça, c'était à cause de la poulette ! Elle en était sûre ! C'était la poule la responsable, et surtout par leurs déguisements foireux ! Putain. Elle savait qu'elle aurait dû déguiser la poule aussi, ou la cacher au moins, ça leur aurait évité de se remettre à courir, parce qu'elles n'étaient clairement pas en forme pour….

-OUI NOUS ! S'exclama Astrid qui était prête à le tabasser à toute vitesse pour qu'il crache le morceau.

L'homme au ventre rond semblait amical. Avec sa petite casquette rouge, son gros nez et sa moustache, Astrid ne voyait pas pourquoi il y aurait eu des disputes entre lui et Marie. D'ailleurs, il prit les deux jeunes femmes dans ses bras et leur fit la bise, pour ensuite enchaîner avec un fort accent bizarre :

-MammaMia pizzeria ! Mé merci pour les affaires d'hier ! Jamais au cours de mah vie jn'ai eu autant de ventes de pizzas à l'ananas ! Moi qui pensais fermer mah boutique !

-Hein ? Marie'oh, t'as des explications?

-Vous aviez l'air de tellement adorer ma pizza que d'autres clients s'y sont essayés ! C'est la démocratisation de ce met si délicat !

Astrid resta interdite l'espace d'un instant et demanda à Marie en chuchotant :

-T'aimes bien pizza à l'ananas toi ?

-Jamais de la vie !

L'alcool faisait bien des ravages, et cette gourde là était de niveau catastrophique. Quel honte, quel sacrilège pour la cuisine en général qu'une telle immondice puisse exister et que des gens en mangent!
…
Même si en vrai, à force d'en manger à cause de gages stupides, Astrid s'y était habituée.

-Comment avez vous aimé ma pizza à l'ananas avec supplément fromage extra fort que je vous ai offerte hier d'ailleurs ?

Oooooh. Ça expliquait la pizza collée au plafond. Par contre comment lui expliquer que sa pizza avait terminé aux plafonds et que Marie avait sûrement gobé sa merde parce qu'elles étaient trop ivres (d'ailleurs, elles avaient bu où?)  et que de la merde de Fenrir aurait pu passer pour un met délicat crée par le meilleur des cuisiniers de la capitale ?
…
Elle tapa dans les côtes de Marie avec son coude pour qu'elle trouve une excuse quelconque rapidement avant qu'elles se fassent la malle une nouvelle fois.
Et pour ralentir les gens qui les pourchassaient, Astrid se servit de la poubelle sortie par Dodo pour se servir en projectiles, tous plus dégueulasses les uns que les autres, allant des œufs pourris aux pizzas périmées, des champignons rouges et verts, mais aussi des...rats et des tortues mortes ? Putain !

“- Une découverte étonnante je dirais.. Une explosion de saveur dans la bouche”..

Ouai, mon pauvre palais avait dû souffrir le martyre surtout.. On avait un problème résolu en plus.. Mais maintenant, où irions nous ? .. Ca commençait à faire beaucoup de poursuivants là, pour une simple soirée.. Nom d’une puterelle, déjà les deux autres arrivaient.. Mais qui étaient-ils ?! Ma main se déposa sur Riven, que je portais dans le dos. Faut dire qu’avec un tel engin la discrétion était peut-être pas au top. Fallait se les faire là.. Mais je ne la sorti pas, attrapant l’avant pas d’Astrid pour la traîner à ma suite dans une nouvelle course folle..…

“- Bordel mais c’est un complot ?!”

Nous allions nous les faire, mais pas ici. Trop de gens, trop de gênes.. A un contre un, y’avait moyen de s’en sortir si nous n’étions pas gêné par des badauds… Mes pas me menèrent dans une ruelle vide que je pris avec la jeune femme et la poulette, avant de me tourner et de pivoter sur moi-même. Main sur le manche de Riven, je dégaine l’épée, face aux deux individus en noirs qui nous avaient rattrapé..

“- Vous commencez à nous les briser les deux pisses-froids! Vous êtes qui ?!"
(?) - ILS SONT LA !!”

Ma tête pivote, pour regarder derrière. Bordel les deux crétins de la garde qui arrive en courrant, manquait plus qu’eux… La femme métisse et costaud courrait plus vite que son homologue tout frêle et arriva la première. Elle dégaina une rapière de son fourreau qu’elle tendit en avant, pendant que son acolyte reprenait son souffle, les deux mains sur les genoux, penchés en avant.

“- Mais vous voulez quoi vous aussi à la fin ? Vous êtes qui vain dieu ?!”
(?) Comment ose-tu me demander qui je suis ! Tu pourrais retenir nos noms, nous te l’avons dit trois fois hier !! Nous sommes Frenn et Soria. De la garde. Nous vous arrêtons pour avoir saboté un concours de pâtisserie !!
“- Pardon ? Mais nous l’avons gagné, et à juste de titre !!”
(Soria) “- C’est nous qui devons le gagner !! Nous représention Cyril Laniak, et nous avions fais la plus belle sculpture de notre chef Arthorias!! Froideur, dignité, candeur !”
(Frenn) “- Et vous, vous débarquez avec votre femme nue là !! Qu’elle caricature !! Évidemment que les chefs allaient voter pour vous ! Surtout lorsque le modèle là, tritrid a soulever son T-shirt pour montrer ses roploplo là ! ”
(Soria) “- C’est de la triche ! Vous méritez que l’on vous enferme pour bon !!”
“- Donc vous êtes juste des rageux ?”
(?) “- Bon ca va on vous dérange pas trop là ?!” L’un des hommes en noir brailla de l’autre côté pour attirer notre attention.. Il voulait quoi lui aussi ?
(Astrid) Et vous, on vous a fait quoi, on a volé vot’ poule ? Sheh”

Des bribes de mémoire me revenaient, petit à petit.. Surtout lors de la mention du concour.. Je me rappellais avoir été alpagué dans la rue, en compagnie d'Astrid. Pourquoi nous étions ensemble par contre, je ne savais pas.. Mais cette sculpture.. Etchlabaiz nous avait demandé de venir au plus vite pour l'aider car deux apprentis sensé le représenter pour un coucour avaient choppés la courrante et plus personne ne pouvait representer son nom.. Il avait préféré recruter deux inconnus en nous promettant une soirée teuf et de la bouffe à foison pour les prochains mois qu'en avoir personne pour le représenter face à tous ces grands chefs.-Une soirée teuf ? AH celle organisé par son frère non lon d'ici.. ? .- Un concour de sculpture, à thème.. "L'objet de vos fantasmes".. J'avais choisis Astrid, va savoir pourquoi, et cette dernière s'était prétée au jeu.. Bref la suite, vous la connaisez maintenant... Ils nous avaient donc pris en grippe.. Bande de mauvais erdant !

D’ailleurs c’est marrant, mais ces deux gardes me font penser à quelqu’un tiens..

Prises de toute part par des gens qui voulaient leur peau. Astrid mentirait si elle disait que ça ne lui arrivait pas souvent. Des événements parfaitement normaux pour la farceuse qui avait plus d'ennemis que d'amis dans la capitale. Avec son pouvoir, il ne serait pas difficile de se tirer de ce genre de situation en toute facilité, mais cela signifiait abandonner Marie et se faire une nouvelle ennemie. Jugeant le pour et le contre, elle décida de rester en tenant la poule dans ses bras, préférant laisser sa camarade d'infortune gérer la bagarre.
…
Comment ça elle pouvait aider ? Bien sûr, elle pourrait le faire. Elle pourrait. Elle pourrait assommer ces 4 gugusses en un clin d’œil. Mais est-ce qu'elle allait le faire avec une migraine et l'envie de vomir ? Eeeeh, seulement en dernier recours…

Ah. Des rageux, des mauvais perdants. Bien sûr. Pour pas changer. Astrid ricana, se moquant clairement des gardes. Elle prit une pose qui se voulait sensuelle – plus ou moins, avec les moyens du bord quand on gardait en tête qu'elle était déguisée de manière débile – et leur envoya un bisou avec son index et son majeur.

-Vous aviez qu'à être aussi bonne que moi, heh.

De toute évidence pas amusés par l'humour de la citoyenne, les quatre personnes s’avancèrent à l'unisson, dans un accord silencieux et tacite : Leur péter la gueule.
Merde. La poule toujours dans les bras, Astrid s’apprêta à user de son pouvoir. BOOM. Explosion de fumée blanche.
Astrid tomba à terre, sentant un étrange poids sur sa poitrine. Confuse, elle tenta de se relever mais en vain. Elle était clouée au sol.

-Qu'est-ce que…. ?

La poule avait disparu. Au lieu de ça, assise sur Astrid, se trouvait une magnifique poulette….en pyjama de lapin. Sa longue chevelure noire et soyeuse, son visage fin et son regard perçant rappelait quelque chose à la citoyenne. Et le tout lui revint quand la jeune femme se releva pour sortir un cigare de sa poche et pour la mettre dans la bouche après l'avoir allumée. Sans son pyjama ridicule, elle aurait été la femme fatale idéale.
D'ailleurs, Astrid et Freen eurent leurs yeux fixés sur sa poitrine, si bien que Sorna frappa son collègue derrière la tête et balança sur la citoyenne un caillou pour qu'ils redescendent sur terre.

L'un des hommes en noir mit un genou à terre :

-Mademoiselle ! Monsieur Al Papone vous a déjà dit de ne pas vous transformer en petit animal en public ou pour fuir ! Il était mort d'inquiétude et était prêt à nous faire tuer!

-T...T'es la fille d'Al Papone ?! S'écria Astrid en se relevant.

-Oh merde... Commenta Marie, réalisant probablement la même chose que sa camarade.

La fille d'un noble qui avait traîné dans des affaires pas très légales et qui avait une certaine influence dans tout le royaume… ?!
La femme aux cheveux blanc demanda un peu gênée :

-Héééé, on t'a rien fait de trop outrancier hier hein…. ?

-Désolée de t'avoir secoué dans tous les sens ce matin Rita – ton nom c'est Rita hein ? -, mais tout est la faute d'Astrid.

-HEIN ?

La fille d'Al Papone regarda les deux camarades avec un air dur et froid, et pointa son collier en cuir et le collier avec son nom qui étaient restés tout du long. Ça, et le traitement qu'elles lui avait réservé au réveil….

-Ne vous inquiétez pas les filles. Finit-elle par dire avec un grand sourire ravi. Je me suis jamais autant amusée de toute ma vie hier ! Et c'était d'autant plus drôle de vous faire tourner en bourrique quand vous vous êtes réveillées haha. On se refait ça quand vous voulez Tritrid et Papay’.

À son tour, avec plus de succès et de sensualité malgré son costume, elle envoya un baiser aux deux jeunes femmes et se transforma en lapine pour prendre la fuite, poursuivie par ses gardes du corps.
Astrid resta interdite, tentant de mettre les pièces du puzzle en place.
La poule avait les réponses. Tout s'expliquait. Elle avait été là depuis le début, probablement.
Astrid ne savait plus exactement quand Marie et elle avait rencontré cette personne. Peut-être avant la pâtisserie, ou juste avant d'aller dans la maison. Ou au tout début de la soirée avant de picoler. Mais Astrid se souvenait être tombée sous son charme et l'avoir invitée à les rejoindre dans leurs folles aventures et avoir fuit ses gardes du corps. Dans sa vie de fille de noble, elle avait été à la recherche de sensations fortes, fuyant à tout prix...son papa poule.

Rofl...Toutes ces révélations lui donnaient mal à la tête...Bon. Au moins, tous les mystères avaient été plus ou moins résolus. Il ne restait plus qu'un problème....

-Euh, vous devriez pas les chasser eux plutôt ? Ils ont euh...cassé une vitre. Alors que nous on est...innocent ? Pas vrai Marie ?

Les deux gardes se regardent, puis nous regardent. Puis se regardent de nouveau. Je crois qu’ils savaient pas trop quoi faire.

“- Ils ont cassé une vitre et en plus y’a la fille d’Al Papone. Qui mieux qu’elle pour révéler des infos qui joueraient en défaveur de son père, rien que pour embêter ce dernier?”

Attends, ils hésitent vraiment là, entre elle et nous, alors que notre seul crime, c’était de les avoir démonté sur une sculpture alors qu’on était torché ? Okay c’est un peu la honte pour eux. Surtout que ouai, on devait être faites à ce moment là et probablement qu’on les a insulté aussi. Et peut-être qu’on s’est moqué de leur sculpture aussi. Mais c’est un détail. Rien d’illégal quoi !

“- Une fois qu’ils auront tourné à l’angle vous pourrez plus les rattrapper hein. Bye bye la promotion et les flatteries de sa seigneurie Arthorias hein.”

Ils se regardent. Ils nous regardent. Et d’un coup, comme s'ils venaient de se comprendre par la pensée, ils se mettent à courir.

(Frenn) “- VOUS LES HOMMES EN NOIRS REVENEEEEEZ”
(Soria) “- VOUS ÊTES EN ÉTAT D’ARRESTATIOOOON”

Du coup, on se retrouve en plein milieu de la rue, Astrid, ma gueule de bois et moi-même. Plus de Poulette. Plus de mystère. Plus de Pizza à l’ananas. La vie semblait presque être devenue terne d’un coup, sans toute cette adrénaline. Quelle drôle d’histoire…

“- Un ptit remontant, pour clore toute cette histoire ? Y’a un super salon de thé à deux pas d’ici..” Astrid me regarde farouchement. Je le vois dans ses petits yeux.  “Ils font aussi des supers cocktails de vins blanc à l’infusion de thé et jus d’orange. Faut finir là où tout a commencé, comme ça la boucle sera bouclée !”

Je crois que je l’ai convaincu, au vu de son petit rictus. Faut pas croire, ca creuse ce genre d’aventure !
Et c’est ainsi que nos deux protagonistes vêtues de capes glooby, de faux nez et barbes prirent le chemin pour le salon.

J’vous laisse imaginer la tronche de la serveuse lorsqu’elle vit les deux femmes entrer dans son salon. Elle se mit à hurler et en lâcha son plateau. Car c’est ici, que tout avait commencé.

Ici que les deux femmes s'étaient rencontrées par hasard, en se renversant l’une sur l’autre un verre. Ici qu’elles s’étaient embrouillées et avaient foutus le boxon et commencer à se battre. Ici que Rita Papone les avaient vu et avaient décidé de les suivre en se servant de leur brouhaha d’embrouilles pour s’échapper à ses gardes….