DÉFI RP

ARTHORIAS

Il n'y avait pas de quête ou de travail intéressant aujourd'hui, à la Guide. Et c'est peut-être mieux ainsi. Avec ce nouveau métier, il était difficile d'avoir un peu de temps pour tout le reste. Il fallait tisser des liens avec les autres aventuriers et les employés de la Guilde (sait-on jamais, ça peut toujours servir d'avoir un hôte ou une hôtesse de son côté), tout en n'oubliant pas d'être un aventurier actif. Boire jusqu'à plus soif tous les soirs n'allait donc pas suffire. Et en plus du travail de toute la journée, les efforts n'étaient pas fini. Une fois de retour à la maison, dans son humble demeure, il fallait faire les poussières, la cuisine le linge en retard, nourrir les familiers. Et tant d'autre chose, tellement difficile à faire en une soirée.

Dans sa To Do List du jour, Rebecca doit aller faire des emplettes pour le reste de la semaine. Un marché se tenait aujourd'hui même, elle irait donc là-bas acheter quelques produits frais afin de se faire un bon repas en toute grande célibataire qu'elle est. Parce que ça suffit, les repas sur le pouce. Un pauvre bout de pain et un reste de plat réchauffé au-dessus du feu n'était pas ce qu'on pouvait appelé un repas équilibré. Elle se devait de manger plus de fruits et de légumes, sinon elle peut tout de suite redonner son tablier d'aventurier.

D'un pas pressent, Rebecca se dirige vers le marché temporaire. Il est de plus en plus compliqué de se déplacer sans toucher quelqu'un. Super, les bains de foules étaient ce qu'elle préférait. Elle allait devoir prendre une rue parallèle si elle ne voulait pas faire un massacre. Un gros OUI pour le massacre !! . Sa patience mise à rude épreuve, elle finit par arriver dans une petite rue beaucoup moins fréquenté, non sans avoir à la fin pousser un peu violemment quelques tourismes.

Une micro pause plus tard, le marché était en vue. Si Rebecca avait continué à marcher à travers ses gens plus longtemps....et bien, mieux vaut ne pas le savoir. Elle aurait bien voulu avoir un anneau autour d'elle, histoire que personne ne s'approche de trop près. Il faudrait garder cette idée dans un coin de la tête, tiens. Le marché n'est constitué que de cinq ou six stands, positionnés en cercle sur une grande place. Il n'y a peut-être pas beaucoup de vendeur, mais on peut y trouver de tout : fruits, légumes, viandes, condiments, plats cuisinés en tout genre. Faisant rapidement le tour de chaque stand, Rebecca ressort de là une bonne heure plus tard, les bras chargés. Il est difficile de voir où elle allait, et elle espérait ne pas rentrer dans quelqu'un.

Mais au détour d'une rue, le choc se fit. Pas assez violent pour lui faire mal, mais assez fort pour les faire tomber par terre, elle et ses achats.

- Aïe....

Se frottant machinalement la tête, elle reprit ses esprits.

-Il faudrait savoir regarder où on va, hein ! J'espère que rien n'est abîmer, sinon je peux vous garantir que vous allez devoir tout repayer.

Mais quelle ne fût pas sa surprise en découvrant l’empoté qui lui a fait du rentre dedans.

- Arthorias ?

Sa voix n'était qu'un murmure à peine audible. Il est peu possible que son ex-mari est entendu quelque chose. Elle se remet debout plus vite que lui, son armure de tous les jours pesant plus lourd que ses simples vêtements de saison chaude.

- Allez, donne moi ta main, que je t'aide.

Pourquoi se montrait-elle si gentille avec lui ? Il n'était plus son mari, elle n'avait plus l'obligation d'être aimable. Peut-être à cause de l'habitude ou de la surprise de tomber sur lui à ce croisement, allez savoir.

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ARTHORIAS

Sa voix n'était pas grave, on dirait qu'il ne lui en voulait pas. Est-ce si bizarre que cela ? Rebecca savait qu'Arthorias est assez grand d'esprit pour ne pas lui pourrir la vie après le divorce. Mais de là à proposer de lui faire porter ses achats. Hésitante, elle finit tout de même par accepter sa proposition.

- Ça serait gentil, oui. Mais je ne vais pas te laisser tout prendre quand même.

Tous les deux sont à quatre pattes en plein milieu de la rue, entrain d'essayer de ramasser les oranges qui ont roulé un peu plus loin de la zone de collision. Rebecca continuait à jeter des coups vers lui. Non, décidément, elle ne peux pas faire semblant. Faire comme s'il ne c'était rien passé, qu'ils ne s'étaient jamais mariés.

En se relevant, la jeune femme ne pu retenir une question.

- Je pensais pas qu'on allait se revoir de sitôt...Qu'est-ce tu fais par ici ?

Bien sûr, elle en avait encore plein dans son sac. Mais tout demander d'un coup ne le ferait que peur.

- Peux-tu m'accompagner jusqu'à chez nou...moi ? Je pourrais t'offrir quelque à boire, si tu veux.

Peut-être que la proposition était de trop. Peut-être qu'elle n'aurait pas dû. Mais, hé, on ne vit qu'une fois. C'est la première fois depuis bien longtemps qu'ils se croisent et qu'ils se parlent. Mieux vaut ne pas tout laisser tomber maintenant.

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ARTHORIAS

Il y a quelque chose d'étrange dans sa voix...Elle est beaucoup trop douce pour l'Arthorias qu'elle connaît. "Je te dois au moins ça". Qu'est-ce qu'il lui doit ? Tout ces années en commun ? Le fait qu'elle lui a laissé tous les meubles ?

- Nous avons beaucoup de choses à nous raconter, je pense.

Plusieurs mois sans nouvelles de lui...Rebecca c'était inquiétait et était aller plusieurs fois à la caserne pour savoir si le capitaine de la garde royale était là. Mais personne n'a voulu lui dire quoi que ce soit. C'est totalement compréhensif. Mais...j'aurai voulu garder contact avec lui. Avec Keith, c'est la personne qui compte le plus pour elle. Depuis qu'elle a changé de métier, toute sa vie a été remise en question. Peut-être que cela leur ferait du bien de parler ensemble.

Le trajet jusqu'à son domicile se fait dans un silence total. Aucun des deux ne savait quoi dire, ou ne voulait tout simplement rien faire. Contre toute attente, ce genre de trajet faisait du bien à Rebecca. La tranquillité du moment, l’absence de parole gênante. Devant la porte, l'aventurière ouvre difficilement la porte. A l'intérieur, le beau salon et salle manger d'antan à fait place à une pièce désespéramment vide. Seules les plantes sont restées.

-Je suis désolée, je n'ai pas eu le temps d'acheter des meubles... Tu peux poser tout cela par terre, je vais aller préparer du thé.

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- Est-ce que j'ai acheté cette maison ? Bien sûr que non.

Voilà qui confirme ses soupçons. Arthorias n'as pas reconnu la maison dans laquelle ils avaient vécus ensemble bon nombre d'année. En plus de cela, il lui parlait normalement, sans de haussements de ton ou de phrases sarcastiques. Il lui a même proposé son aide toute à fait naturellement. Le doute n'est donc plus possible : il a effacé de sa mémoire leur passé commun. De façon humaine ou non. Ca peut être un blocage, ou même une intervention magique. Rebecca savait que dans certains quartiers de la capitale, il existe des lieux particuliers pour qui veut oublier certains détails gênants de sa vie. Mais de là à penser que la capitaine de la garde royale s'abaisserait à ce niveau.

Pour en être sûr, il allait falloir le mettre au défi. Mais comment ? Il ne se souvient pas de cette maison, donc tous les souvenirs liés à elle ont sans doute tous disparus. Il y a un souvenir, plus marquant que les autres, qui peut être toujours présents.

- Cette collision, tout à l'heure. Ne te rappelle-t-elle pas quelque chose ?

Parler de la rencontre d'un couple divorcé, il n'y avait pas plus glauque. A croire que la jeune femme fait tout pour le récupérer. Mais loin de là son idée. Elle veut juste s'assurer que son ancien partenaire soit bien, et que toutes ses facultés soient opérationnelles.

Rebecca revient de la cuisine avec une tasse de thé dans chaque main. Elle en tend une à Arthorias, et leur doigts se frôlent. Comme une enfant de 15 ans en pleine puberté, celle-ci se met légèrement à rougir, non sans détourner les yeux.

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ARTHORIAS

Le discours d'Arthorias ne collait pas avec la question posée. Ne se rappelle-t-il vraiment pas leur rencontre ? Ce moment gênant où toutes les courses de la demoiselle finir de nouveau par terre, et où ce jeune garde lui proposa tout de suite de faire un dîner en sa compagnie ? Il est vrai que son pouvoir est assez encombrant, la taille des armures n'étant pas fixe. Mais de là à ce faire réprimander plusieurs fois à cause de cela.

Rebecca aurait bien voulu lui poser la question, "de quoi est-ce que tu parles", mais avant que le premier mot ne franchise ses lèvres, Arthorias était à son niveau, main sur le front. Ce simple contact a eu le pouvoir de la faire rougir encore plus. Pourquoi faire tout ça ? Dans le but de la torturer mentalement ? Hé ho ! Je suis là pour faire ça moi ! Pas besoin d'une personne supplémentaire !

Plus brusquement que voulue, Rebecca recule pour briser cette connexion entre eux.

- N-non....tout va bien...

Elle ne savait plus quoi dire, quoi faire, où se mettre. Même lever la tête pour le regarder dans ses yeux est trop difficile. Croiser ses yeux vairons ne la fera que plus rougir. Elle se force alors à boire une gorgée de thé, espérant que son attention sera dirigée vers le liquide brûlant.

- Je suis désolée. Je ne suis plus habituée à ce que quelqu'un me...touche aussi facilement. Mais reprenons donc : tout va bien pour toi ? La garde se porte bien ? Tu as fais de nouvelles rencontres professionnelles ?

"ou personnelles". Mais la suite de la phrase ne sortait pas de ses lèvres, trop peur qu'il y réponde par le positif.

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Depuis quand elle et Arthorias avaient eu un rendez-vous où il avait obtenu un œuf ? Rebecca ne nota tout de même pas ce passage, préférant ce concentrer sur autre chose. Sur ces excuses, par exemple. L'aventurière ne pût empêcher son cœur de se serrer. De douleur ou d'amour ? C'était bien là le mystère.

- Pourquoi tu t'excuses ? Il n'y a rien a pardonner. Tout va bien, ne t'inquiète pas.

Contre tout attente, Rebecca se rapproche d'Arthorias et lui prend sa main de libre pour lentement caresser le dos. Sa main était différente de ce qu'elle avait connue autrefois. Mais la peau change rapidement. Cela ne l'étonne donc pas de la trouver plus douce, plus lisse et plus rebondie.

- Tu sais...j'ai mis du temps à me remettre de notre....séparation.

Rebecca se rapproche petit à petit, limitant l'espace existant entre leur deux corps. Sa respiration devient saccadée, la température de son corps montant de degrés en degrés.

- Et je crois...que je n'ai pas encore fait une croix sur tout ça...

Leurs lèvres se rapprochèrent petit à petit. Mais alors qu'elles allaient se toucher, la magie s'annula. Devant elle, Arthorias laisse la place à une autre personne. Une femme, en l’occurrence. Surprise, Rebecca recule brutalement, surprise par l'apparition.

Une jeune femme aux cheveux blond, l'air aussi incrédule que le sien.

- Mais vous êtes qui, vous ?

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ARTHORIAS

Rebecca ne comprend rien. Où était passé Arthorias ? Est-ce un pouvoir de téléportation ? Ou bien...ou bien il n'a jamais été là. Ça a toujours était cette jeune, cette Jaina. L'aventurière ne se rappelle pas de l'avoir vu avant. Ou travaille-t-elle ? Elle doit sûrement connaître Arthorias, mais de où ?

Alors que celle-ci allait prendre la poudre d’escampette, Rebecca la retient en lui attrapant le poignet. Pensait-elle vraiment qu'elle allait pouvoir prendre congé après avoir dit que c'était à cause d'elle que le couple ait divorcé ?

- Mais attendez !

Contre tout attente, Rebecca n'éprouve pas de colère à son égard. Elle sait très bien que le divorce venait des deux côtés. Si elle voulait mettre de la distance avec lui à cause de sa folie, lui avait aussi un problème. Et c'était cette femme, donc.

- C'est quoi cette histoire que vous m'avez volé Arthorias ?

Jaina avait l'air remplit de tristesse et de chagrin. Elle était très mignonne et d'être gentille. Ce n'est pas étonnant qu'Arthorias soit tombé sous ses charmes.

- S'il vous plaît, écoutez moi. Je ne vous en veut pas, croyez-le. Si nous avons dû nous séparer, c'est en partie de sa faute, oui, mais également de la mienne. Nos vis étaient tellement différentes qu'il était difficile de trouver un moment pour nous deux.

Entre son travail comme capitaine de la garde royale et le sien en tant que conseillère la plus proche de Keith Veriano, trouver ne serait-ce qu'un moment de détente mutuelle était quelque chose d'impossible.

- Si vous voulez m'expliquer, vous pouvez rester ici. Mais....si tout cela est trop compliqué pour vous, je vous laisse vous en aller.

Rebecca avait beaucoup de curiosité. Mais leur histoire....est-ce vraiment quelque chose quelque chose qu'elle voudrait connaître ?

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ARTHORIAS

Rebecca écoutait le récit de la jeune femme que d'une seule oreille. Alors c'est ce genre de femme qu'Arthorias aime ? Des femmes plus jeune ? C'est compréhensible aussi, ils font tous les deux le même travail. Rebecca n'était pas très présente pendant des années. Ils avaient du mal à se voir. Les imaginer tous les deux; dans leur chambre, alors qu'elle est toute seule dans la maison...

Hoooo...pauvre petit fille sans défense...La voix résonnait dans sa tête. La colère de Rebecca ne faisait que renforcer sa présence. Tu sais ce qu'il faut faire, gamine....Oui, elle le sait. Ça serait tellement simple...là, maintenant...Pas de témoin, tout ce qu'il faut dans la cuisine.C'est ça gamine...laisse toi aller...

Rebecca croisait les bras, sa tasse de thé dans sa main droite. Elle ne peut pas détourner le regard de la garde. Son imagination alimenter sa colère, qui elle même faisait le plaisir de la voix. Elle n'était tellement pas dans le monde réel, que l'aventurière n'a pas vu la main tendue dans sa direction. Et comme si ça nature froide d'avant refaisait surface, elle ne dédaigna même la prendre, même pour une soucis de politesse. Elle restait là, à la fixer.

- Ce n'est parce que nous avons, Arthorias et moi, notre part de responsabilité dans le divorce, que vous, vous êtes hors de cause. Comme vous l'avez si bien dit tout à l'heure, nous avons tous les trois une part de responsabilité.

C'est vrai. Qu'est-ce qu'il serait arriver à leur couple s'il n'y avait pas eu une troisième personne ? Ils auraient fait comme d'habitude. Ils se seraient posé sur le canapé pour en discuter. Oui, il y aurait eu des disputes, des coups de gueules. Mais ils seraient peut-être toujours ensemble. Peut-être ? Non, ça aurait été du sûr. Si seulement il n'y avait pas eu quelqu'un d'autre dans le cœur du capitaine.

Toujours les bras croisés, Rebecca jetait un coup d'oeil vers la cuisine. Oui ! C'est ça que tu veux....vas-y...Un pas, deux pas, l'histoire était réglée. Ton Arthorias sera de nouveau à toi...Rien qu'à elle, personne entre eux.Plus jamais personne...Rien que tous les deux, jusqu'à la fin.

Rebecca tournait légèrement son corps vers la cuisine, mais se ravisa au dernier moment. Non, si elle fait ça, elle laissera la voix gagner. Elle souffla, et resserra ces bras autour de son corps.

- Vous devriez partir. Maintenant.

Même si son envie de s'expliquer avec elle est grand, Rebecca ne pourra plus répondre d'elle-même si la conversation devait continuer. Mieux vaut retarder cette affrontement à plus tard. D'un mouvement de bras, elle invite la jeune femme à quitter la demeure.

Seule, Rebecca se referme sur elle-même. Les jambes pliées et la tête reposant sur ses genoux, Rebecca balance son corps d'avant en arrière, afin d'essayer de se calmer. Mais rien n'y fait. Colère, peur, tristesse, rancœur, envie de meurtre. Tout ce qui faut pour que son esprit se brise encore plus. Son pouvoir commence à devenir hors de contrôle, des fumées d'ombre sortent de son corps. L'animal d'ombre prenait des formes des plus bizarre. En une fraction de seconde, le gentil oiseau se transforme en un smilodon inquiétant. Puis en un jacras, un griffroid, un xerwang, un talbug. Les transformations s'enchaînaient à une vitesse hallucinantes. Et puis, dans une explosion, la dernière création disparue dans des volutes de fumées aussi noires que la nuit. En cinq minutes à peine, Rebecca avait utiliser la totalité de son pouvoir. La fatigue l'avait calmer, faisant disparaître en même temps la voix inquiétante qui réclamé du sang.

Et dans une dernière pensée négative, Rebecca éclata en sanglot.