Ça faisait maintenant plusieurs jours que Lancelot et des gardes étaient partis retrouver Jin je ne sais où. C’était mon jour de repos aujourd’hui et je comptais profiter de ce début de saison chaude pour améliorer mon teint. La fatigue et l’angoisse me tiraillent depuis l’annonce de la mère de Jin. J’avais promis de le retrouver ou du moins faire tout le nécessaire et j’avais peur de la décevoir et surtout peur de ne jamais le revoir sans avoir pu poser les mille et unes questions qui me taraudent. Il ne m’a jamais parlé de la disparition de sa soeur, ni de ses goûts, de ses envies et j’en passe. Ces petites choses qui me permettraient de le connaître et que je puisse justifier qu’il était autre chose qu’un passe-temps dans mon lit.

Un livre sous le coude, une tasse de thé dans la main, je me dirige vers mon salon de jardin pour profiter de cet air matinal. Je l’avoue, je n’ai pas réussi à beaucoup dormir et quand le soleil a frappé la vitre de ma chambre, j’ai préféré me lever que de traînasser dans mon lit. J'espérais qu’au fond que la fatigue ait raison de moi et m’endorme sur mon transat plus tard dans la matinée.

Je prends place alors dans le fauteuil, au calme et écoute les bruits environnants. Oiseaux, vent, voilà la tranquillité que j’inspire quand j’entends des voix s’élever. Etrange, j’étais pourtant loin de la route puis j’entendais le bruit des armures métalliques des gardes royaux. Qu’est-ce qui se passe ? Puis le buisson derrière moi bouge à vive allure quand un Dafresk sort de sa cachette. Je hurle par surprise et tombe de ma chaise. Il me grogne dessus et j’entends alors une voix familière.

- Ma…Ma… Majesté ?    

Puis le dafresk continue son cirque et mon regard passe de la bête à la Reine. Puis quelques gardes arrivent, affolés par le bruit. Le dafresk continue de grogner puis finit par partir à l’autre bout du jardin, les gardes dans son dos.

-Je ne comprends pas….    

Puis je vois la main tendue de la Reine et je la prends pour m’aider à me relever. J’étais en tenue décontractée, beaucoup trop. Un simple pantalon en lin noir et un débardeur blanc sans rien dessous. Mes cheveux n’étaient malheureusement pas coiffés, un simple chignon faisait l’affaire commes mes pieds sans aucune chaussure. Bref, je n’étais pas en pyjama mais presque.

-  Un ami ?  

Ne me dites pas qu’elle a craqué pour prendre une bestiole pareille ? Elle a pris un familier combattant ?

- C’est à vous, c’est ça ?    

Je vois ce sourire qui se dessine sur son visage. Elle avait osé faire ça et cette bestiole avait décidé de se faire une petite balade. Bon j’avoue que j’avais un gloot, enfin on m’a offert un gloot qui n’a rien d'intelligent mais c’est inoffensif. Ca, ça mords ! J’essaye de retrouver une tenue plus confortable, enlève les brins d’herbe sur mon pantalon mais je n’arriverais pas à cacher mes cernes et ma grise mine. Au palais, je faisais en sorte qu’on ne remarque rien mais ici… j’étais chez moi, pas besoin de faire bonne impression.

- Je parie que votre venue n’était pas du tout préméditée avec ce sac rempli de viennoiserie ?    

Je lui avait dit plusieurs fois qu’elle pouvait passer au manoir pour prendre une thé gourmand mais le timing n’était pas le bon. Mais je ne pouvais rien refuser à ma Reine. Rien du tout quand je vois la beauté de cette femme. Je tends alors la main pour montrer une tonnelle végétale avec une table et quelques chaises.

- Suivez-moi, allons discuter ce fameux compte-rendu. Ne tenez pas rigueur de ma tenue, si j’avais su, j’aurai enfilé quelque chose de plus présentable.  

Je tire alors la chaise pour Allys et finit par m’assoir également.

-  Alors, racontez moi tout. Je pense que vous avez une bonne histoire à me raconter pour venir jusqu’ici !    

Pas du tout prémédité, je ne peux qu’afficher un léger sourire à cette affirmation. Je doute que cette visite impromptue ne soit pas quelque chose qu’elle a voulu depuis un certain temps. Je lui avais à plusieurs reprises, proposé de venir mais je ne m’attendais pas du tout à visite soudaine sans aucun préavis. Etant chez moi, dans mon domaine, il était tout de même plus aisée de me reprendre même si l’idée de quitter ma lecture et mon transat me peine, j’aurai l’occasion d’avoir l’agréable compagnie de la Reine. Malgré mes pensées maussades à l’égard de Jin, je pourrai peut-être penser à autre chose. Je ne fus pas suprise que notre Régente profite de l’occasion de parler de quelques affaires du Royaume, elle pensait très régulièrement à son peuple, c’était une seconde nature. Elle a été élevé ainsi, perdre un enfant ou voir la stabilité de son pays était presque la même chose. D’ailleurs, j’ai cru comprendre qu’il y a peu, qu’on semble l’avoir vu au Village Perché mais aucun dispositif militaire était parti là-bas. Je prie Lucy qu’elle prenne enfin la bonne décision et qu’elle revienne à la raison. Un an… un an qu’elle était partie et il était temps qu’elle devienne raisonnable. Sa mère fait tout pour paraître sereine, elle a retrouvé un fils mais la disparition de sa fille l’a marqué. Je le sais, j’ai vu ses quelques ridules aux coins des yeux. Les soucis vont avec les cheveux blancs mais bien heureusement, il n’y aucune trace pour l’instant, notre Majesté était toujours aussi resplendissante.

- Ma famille a toujours vécu dans des domaines aussi fleuris. Je ne conçois pas ma vie sans cela. J’ai deux jardiniers qui travaillent ici à plein temps et font les arrangements. Je ne peux qu’être heureuse de profiter de ce parvis de fleurs et autres arbres en quittant ma demeure. Ca ne vaut pas le jardin royal mais ici, j’ai pu choisir les couleurs que je voulais.    

Je ne connaissais pas les goûts précis de la Reine pour les fleurs. Beaucoup jardiniers royaux s’occupaient du Palais ainsi que le Paysagiste en chef. Peut-être souffle-t-elle les idées à celui-ci, ses envies ou que sais-je. On pouvait retenir tout de même les mêmes motifs depuis des années, comme une sorte de tradition qui perdure depuis des siècles. Mais changer l’agacement de toutes les allées et autres, n’était pas à l’ordre des priorités au sujet des dépenses royales.

La Reine prit alors place, évoquant sa venue, ses explications au sujet de son dafresk, quérir de mes nouvelles, la princesse ainsi que les doux souvenirs de notre journée magasin. Je me rappelle encore de ce moment et je revois ses images. Ses lèvres, sa gêne et nous n’avions pas parlé de cela. Nous n’avons pas pris le temps d’évoquer ce moment honteux et embarrassant. Jamais elle aurait dû le savoir. Je suis sa plus fidèle sujet et je lui dois dévotion, je ne souhaite pas l'embarrasser par des ressentis qui ne sont que admiratifs à son égard. Certes cette femme est magnifique, elle était forte, sensible, aimante, protectrice. Je l’admire pour ce qu’elle est et la frontière est infime, je le sais mais ça s’arrête là même si l’envie de la connaître plus est tentante mais totalement interdite.

- Si mon travail se poursuit jusqu’à chez moi, je vais devoir trouver une autre demeure pour être enfin au calme, Majesté.    

Je pris un léger ton ironique mais c’était bon enfant. Je préfère donc continuer.

- Mais c’est toujours un plaisir de vous accueillir mais si vous voulez parler d’affaires importantes. Votre Ministre dévouée se fera un plaisir de vous écouter.    

Je m’en rends compte que je dois préparer le thé mais j’étais trop loin et je ne voulais pas laisser la Reine seule.

-  Je suis une mauvaise hôtesse. Je vous propose de vous asseoir sans prévoir de quoi accompagner vos gourmandises. Parlons un peu de nos affaires et je m’occupe de ça après.  

Louise était en congé et ce n’était pas son rôle de faire une chose. Peut-être Sekyung viendra à ma rescousse mais je m’en doute. Enfin, c’était une occasion de présenter ma “ fille “ à Allys et inversement. Elle souhaitait voir la femme qui prenait tout mon temps et je vois déjà les yeux qu’elle pourrait lui lancer.

-  Sinon, je vous remercie de vous quérir de mon état. Je suis quelque peu fatiguée depuis quelques jours. Une affaire personnelle dirons-nous qui occupe beaucoup de mon énergie mais ne vous inquiétez pas Allys, ce n’est rien de grave. Le Royaume n’est pas en danger juste mes heures de sommeil.  

Parler de ma vie sentimentale avec elle était comment dire compliquée. Elle avait d’autres soucis que de m’entendre m’attrister de la disparition d’un simple aventurier qui se trouve un ami proche.

- Mais je suis ravie de savoir que notre cher Roi ait pu profiter de ses achats. Ca serait toujours un plaisir de vous raccompagner pour ce genre de balades. Ca nous change de nos réunions, dirons-nous, moins attrayante.    

Puis ce n’est pas dans ce genre de réunions que j’ai l’occasion d’avoir les mains de la Reine sur moi et voir des choses plus qu intéressantes.

- Donc de quoi vous voulez me parler. Commençons par les choses sérieuses et le thé accompagnera les plus futiles.    

Puis je vis Sekyung au loin à sa fenêtre. Je fis un léger signe de tête pour qu’elle vienne nous retrouver. Peut-être pensera t’elle à ramener le thé. Je lui ai expliqué plusieurs fois les bonnes attentes en tant qu’hôtesse puis sa préceptrice fit de même avec elle. La Reine finit par appuyer son regard vers moi. Peut-être, mes cernes sont beaucoup trop visibles ou curieuse comme elle l’était, elle voudra savoir qui est cette jeune femme. Je pris alors les devants avant qu’elle me pose la question.

-   C’est ma pupille, Sekyung. Je vous en ai parlé quelques fois. Elle est un brin timide et veuillez l’excuser si elle ne connaît pas toutes les bonnes manières mais c’est une jeune femme adorable. Vous le verrez bien.  

En parlant d’elle, je la vois avec un plateau. Elle a dû prendre les infusions dans le cellier frais que nous avons fait hier soir. Du thé froid était la meilleure chose en cette période. Je la vois tremblante, les tasses bougent avec les ballottements de ses bras. Je finis par me lever pour l’aider et surtout qu’elle ne renverse rien. Elle était là, debout, figée dirons-nous. Elle avait une tenue simple, elle était brune comme moi même si nous n’avions aucun lien du sang. Plus petite, maigrichonne, malgré qu’elle ait pris du poids, elle avait peu de forme mais ses cheveux étaient tressés pour l’occasion d’une grande natte qui se met sur le côté. On pouvait voir une partie d’un tatouage avec une rose sur la naissance de son cou qui était visible. Elle avait enfilé une jolie robe à fleur, d’un magnifique bleue. Je lui passe la main derrière son dos et elle me cherche des yeux.

-  Ma Reine, voici Sekyung. Ma fille dirons nous.  
- B… Bonjour…
- Elle n’a pas l’habitude de voir des étrangers.    
- R… Ravie de vous voir ici.. J… J’ai ramené une infusion à la m...menthe.
- C’est devenu aussi une experte en gâteau également.    
- Mais dis pas ça devant sa majesté ! Sinon moi aussi je raconte tout.
-  Et un brin rebelle, un peu comme la princesse.  
- Je ne suis pas une princesse moi ! Je…Je… j’allais dire des bêtises devant la Reine Allys.

Je vois que la Reine se réjouit de notre petite discussion. Et Sekyung compris aussitôt qu’on la regardait.

- Vous venez pour lui dire qu’elle doit se reposer et vous lui donner des jours de repos ?
-  Sekyung !  
- Bah quoi, la Reine qui se déplace en personne pour sa Ministre. Si ce n’est pas personnel, je ne vois pas trop pourquoi. Pour une affaire urgente du royaume, tu aurais reçu un message. Puis les croissants, on dirait un appel à ouvrir son coeur.
-  Je…  
- Je vous laisse alors. Votre Majesté, occupez-vous bien de ma chère mère. Elle a le don de ne jamais parler mais demandez lui ce qu’elle pense des aventuriers.
- Tu vas être privée de dessert pour les cents prochaines années.    
- Ce n’est pas grave, tant que tu ne souffres plus. Ca me convient. Majesté.

Je la vois la saluer avec révérence et fuir vers le bâtiment. Les yeux d’Allys étaient plus qu’expressif. C’était fichu… je vais devoir parler de Jin.

- Vous voulez tout de même d’un thé avant ?    

J’étais fichue, aucune perspective de partir et il était aisé de voir que la Reine voulait connaître la suite. D’abord pour satisfaire sa curiosité mais pas que, elle voulait m’aider dans cette situation. Je restais interdite face à cette déclaration. Elle voulait être ma confidente et je doute qu’elle sache vraiment à quoi s’attendre. Elle dit les aventuriers, peut-être elle pense que ça concerne plusieurs, une expédition mais non, ce n’était que pour un… pour Jin. Sekyung, je crois qu’on va devoir parler toutes les deux…

-   Si le thé doit attendre… je crois que je ne vais pas réussir à m’échapper.  

Car oui, voilà comment je me sentais. Prise aux pièges face à ses yeux inquisiteurs. Mais ce n’était pas cela le pire mais son pouvoir. Je ne pouvais lui mentir de toute façon, je ne le faisais jamais en sa présence et il était rare que je détourne les mots pour elle, je privilégiais l'honnêteté.

- Je ne sais pas vraiment quoi dire Allys. Je ne souhaite pas vraiment vous déranger car c’est essentiellement personnel, cette affaire. Il faut dire que peu de gens sont au courant de cette situation qui n’a rien d’officiel. Ce n’est pas illégal, soyez rassurer !    

Heureusement, je ne souhaite pas détourner les biens royaux pour mon convenance personnelle, ce n’était pas mon genre. Puis je suis consciente que sa Majesté le sait parfaitement.

- J’ai peut-être été abrupte à votre arrivée. Il est vrai que ce n’est pas ma journée et je profitais du temps pour essayer de penser à autre chose. M'éloigner de ma situation, du travail même si au fond, parlez des affaires du Royaume me font oublier mes sombres pensées.      

C’était la chose à quoi je m’accrochais. Servir ma Reine et m’endormir de fatigue à la nuit tombée.

- Comment vous expliquez. Il y a quelques lunes de cela, je vous ai remis la lettre de démission de Nyx Anger. Vous connaissiez la raison de ce départ soudain. C’était ma compagne et il était difficile pour elle de rester. Je ne vous ai pas dit les vrais raisons. Certes les sentiments y sont pour beaucoup, je ne l’aimais pas autant qu’elle m’aimait mais il y avait un autre facteur à l’époque.      

Qui était jeune, beau, musclé, charmant, désirable et tous les superlatifs qui pourraient passer par la tête.

-  Il y avait un homme…. Un aventurier...  

Je ne savais pas comment lui. Dire tout haut cette infidélité sachant pertinemment que notre Reine n’aimait que son époux et je ne conçois pas qu’elle puisse faire un jour, un seul écart. Certes, à notre époque, chacun voit son couple comme il le veut mais c’était dur de parler d’ouverture alors que vous avez en face de soit le symbole de fidélité à toute épreuve.

- Je ne peux pas dire que je fréquentais une autre personne en même temps, non. Ce n’était ni passade mais un jour j’ai croisé son chemin puis Lucy a fait que nous avons discuté et plus encore. Mais à cette époque, il y avait eu que deux fois et je ne savais pas quoi penser. C’était troublant car cet homme n’a rien du compagnon idéal, il ne sera jamais accepté par ma famille. Il est rien comme ma mère s’y prête à dire à chaque fois car évidemment, elle l’a su et a voulu que j’arrête cet enfantillage.    

Et encore aujourd’hui, je ne sais pas si sa disparition lui incombe mais une fois que je l’aurai retrouvé, celle-ci répondra de ses paroles de l’autre jour.

-  Tout ça pour dire que cet homme, ce jeune homme car il est bien plus jeune que moi. Il a disparu depuis plus d’une demie-lune et personne ne sait où il est allé… Je suis inquiète car il ne réponds plus à mes appels.    

Machinalement, je touche mon bracelet jumeau au cou. Une pierre de lien était sertie avec et je ressentais rien, le néant qui était la pire des sensations. J’essayais de l’appeler encore devant elle mais rien en retour. Mon coeur et mon corps étaient las, mes yeux devenaient certainement un peu brillant mais je garde le menton levé, fière, comme toujours, j’étais une Du Lys.

- J’ai dépêché une équipe pour aller le chercher. Mon garde personnel est parti avec un officier de la Garde Civile depuis maintenant trois jours mais je n’ai aucune nouvelle. J’ai peur du pire, Allys. Ca me fait peur et quand Nyx est partie, j’ai souffert quelques jours mais pour lui ? J’ai l’impression qu’un trou se forme dans la poitrine. Je sais pas si on peut appeler ça de l’amour, je ne me rappelle pas d’avoir connu ça. Je n’ai fait qu’imaginer votre relation avec Grimvor car en plus d’être notre Reine, vous êtes une femme resplendissante au bras de votre mari. Je vous envie mais je sais qu’avec cet aventurier, pour moi, ce n’est voué qu’à un échec. Je le sais...    

Là tout de suite, je souhaitais ne pas avoir cette discussion avec la Reine en personne. J’avais perdu de ma prestance et voir les yeux inquisiteurs braqués sur moi me fait légèrement défaillir. J’étais sa Première Ministre, son bras droit, je n’avais pas le droit de défaillir et encore moins pour une homme dont je ne sais pas grand chose mise à part que son corps brûlant me manque. J’attrape aussitôt mon poignet, jouant avec ce fameux ruban rouge, c’était mon seul souvenir avec le collier jumeaux serti de sa pierre de lien. J’étais presque à me demander si on n’avait finalement par arnarquer Jin avec une pierre quelconque mais nous l’avons déjà utlisé au début pour contrôler leur fonctionnement. Je sais qu’au fond de moi, il y a un problème et je ne veux irrémédiablement pas le perdre.

Toutes les deux, nous étions dans quelque chose qu’on ne maîtrisait pas. Nous avons inversé les rôles. J’ai passé de nombreuses heures à la rassurer sur la disparition de son fils et aussi de sa fille mais également sur les affaires du pays. Je l’ai conseillé sur des affaires diverses et variées ainsi que des avis sur ses tenues. Mais ce matin, c’était différent, on parlait de quelque chose de personnel alors jusqu’à aujourd’hui, c’était le passé, nos ancêtres, des coutumes mais là, c’était de moi qu’on parlait. Peut-être un “ nous “, je n’en savais trop rien mais parler de mes problèmes de coeur à la Reine où va le monde, elle a d’autres soucis que d’ajouter les miens. Toutefois, sa main se retrouve au-dessus de la mienne alors qu’elle se lève presque brusquement de sa chaise. J’ai les yeux écarquillés quelques secondes, essayant de comprendre. On se regardait ainsi, elle cherchait ses mots après mes diverses révélations. Peut-être, à l’instant, elle a cru que je m’étais embarquée dans quelque chose de vraiment dangereux. J’avais certainement mal choisi mes mots car j’ai usé de mon pouvoir pour venir en aide à quelqu’un que j’apprécie. Un officier de la Capitale sauvait mon amant au lieu de protéger la ville. Je me sentais coupable d’utiliser ses moyens mais je n’aurai pas pu rester là, assise dans ma chaise, sans aider cette mère à retrouver son fils.

Ce contact avec la Reine était doux, agréable, chaud. Pas aussi chaud que Jin évidemment, je pense que c’était impossible mais la savoir à mes côtés, réchauffait mon palpitant. En temps normal, j’aurai adoré ce rapprochement, peut-être graver cette image à tout jamais mais toutes mes pensées vont vers l’aventurier. Jin… j’ai drôlement changé….

On retrouve nos places et Allys finit par parler. Bien évidemment, nous étions le même genre de femme. Fortes, accomplissant leur devoir, leur travail, ne jamais faillir. Je ne pourrai la laisser plus d’une semaine. Ma vie était aux côtés de ma Reine. Ainsi était mon choix pour que notre Royaume se porte bien ainsi que sa Majesté.

- Je ne pourrai vous laisser seule, Allys. Vous le savez bien.    

Une confirmation de ses dires et je la laisse reprendre. Il était rare de l’entendre parler de sa relation avant Grimvor. Son père Melvis et la reine consort Neila étaient des parents aimants, n’ayant pas forcé le mariage d’intérêt. Je sais que c’était un choix difficile pour les parents que leur fille s’émeut d’un garde avec tout de même un brin de sang noble. La Reine m’a déjà raconté leur relation avec Grimvor, pourquoi elle avait choisi cet homme si différent qu’il l’aimait autre que son pouvoir. Il était roi bien malgré lui, il aurait voulu la fille sans le trône, tout le monde le sait.

Oui Grimvor était celui que personne n’attendait, c’était certain tout comme moi qui fréquente un aventurier qui vivait dans une bâtisse qu’on ne pouvait même pas appeler maison. Certains diront que l’argent que je lui ai donné est pour sauver les apparences. Une toute petite partie, oui, ne soyons pas hypocrite mais je voulais vraiment l’aider lui et sa mère. Il ne sera jamais le parti idéal mais si rien n’aboutit, je serai heureuse de l’avoir aider. Et oui, les aventuriers ont la peau dure, oui il reviendra mais je sens que cette fois-ci, c’est différent. Une mère sent ce genre de choses, moi aussi, mon instinct me dit que peut-être nous arriverons trop tard. Jin était fort, une vraie tête de mule mais si il est coincé quelque part sans possibilité de sortir, une peur irrationnelle, même avec une jambe en moins, il serait capable de ramper pour trouver un passant pour l’aider mais si la tête ne suit pas… C’était ça que j’avais peur, la folie… Personne ne sait comment un homme combat la peur.

Donc oui, nos situations se ressemblaient. Deux femmes de grande famille qui se devaient se marier à un certain âge. Sauf que Allys était jeune, Grimvor avec quelques atouts mais moi ? Nous avions des années d’écart ! Sans un sous et j’étais à un âge où dire que c’est l’amour de ma vie, ce n’était pas raisonnable. Je n’étais pas une adolescente ou à ma crise de la quarantaine. Non parlons pas de ça, j’ai encore quelques années… Non je ne vais pas avoir quarante ans prochainement. Ecoutons les conseils de sa Majesté qui ont le don d’alléger mon coeur. Je sais qu’elle sera toujours mon alliée, quoi que je décide. Je sais qu’elle faisait attention à ses paroles, elle ne voulait pas donner un avis directif mais je comprends aisément ses paroles. Elles sont à l’unisson à celles de la belle doctoresse. Oui je dois profiter de la vie, oui je dois apprendre à aimer, ne pas faire attention à ce que pense les autres, Mère. Mais c’est facile à dire, oui j’aimerai croire au pouvoir de l’amour qui pourrait soulever un Fenrir mais la réalité ? J’en ai lu des dizaines de livres qui finissaient par un happy-end mais est-ce que j’en avais le droit ?

Je ne sais pas, là était le problème…

Cependant la Reine ne se laissait pas abattre. Essayant de rendre cette visite impromptue plus agréable en me servant le thé chez moi. J’étais la pire hôtesse mais j’avoue ne rien maîtriser aujourd’hui. Un premier sourire sincère franchit mes lèvres. Ce thé sera une bénédiction, j’en suis sûre. Mais je ne peux supporter ce silence plus longtemps quand je pose finalement ma tasse devant moi. Si je bois une gorgée, je crois que Allys va faire une syncope en oubliant de respirer.

-  Je vous remercie de vos attentions. Il est vrai que vous n’êtes pas la première à me dire ça. C’est ma vie, je dois en profiter, vivre. La situation était plutôt cocasse car cette personne m’a été de très bons conseils et j’ai profité de moment avec délice.  

Je tais la suite de mes pensées. Nous ne sommes pas au stade de raconter nos ébats ou autres désirs charnels.

-  Non, c’est juste que je n’arrive pas à lâcher. J’ai peur. Peur de décevoir, peur de faire souffrir l’autre, peur de ne pas pouvoir assumer. Vous êtes une femme forte Allys. Vous avez épousé Grimvor, vous avez désiré cet homme, présentez à vos parents. Et ils ont finis par l’accepter ainsi que le peuple. C’est un bon roi, un bon père et un bon mari. C’est votre âme soeur.  

Je baisse légèrement les yeux, regardant l’anse de ma tasse qui devenait soudainement intéressante. Mais je sentis que la Reine me laissait le temps de finir. Mon regard était plongé vers le liquide ambré du thé aux parfums poivrés. On pourrait croire que j’attendais que les paroles sortent de ma tasse, comme si j’attendais que les mots s’affichent à la surface mais hélas non. Rien ne sort et je devais continuer.

- Ce que j’ai peur c’est de faire tout ça. Rentrer en conflit avec ma mère, ma famille, les ideaux de certains pour qu’au final que ce n’était qu’une simple amourette. Si je n’étais qu’une femme avec du pouvoir qu’il convoitait depuis des années. Si il rencontre une belle aventurière plus jeune, plus disponible avec une famille moins exigéante. Peut-être que me faire la cour n’était qu’une quête de plus pour devenir Saphir. Désirer l’impossible, comme si j’étais un trophée. Tous les soirs, des questions toutes aussi funeste fusent dans mon esprit. Je ne sais même pas moi-même si je l’aime. Je ne savais même pas pour Nyx même si cette femme était parfaite. Peut-être, je ne suis incapable d’aimer et que j’existe que pour vous servir selon les caprices de Lucy.    

Peut-être c’était ça ma vie, servir la Reine, rendre le monde meilleur. Sacrifier ma vie pour que tout ceci fonctionne. Il n’était pas rare de voir des bras-droits, sans aucune vie privée à côté, est-ce mon sort ? J’avais trente-six ans, le temps passe, mon horloge biologique. La preuve en ai car j’ai le même âge que mon vis-à-vis et ses enfants sont presque adultes. Voilà le décalage, voilà ma vie. Pourquoi Jin voudrait d’une femme qui ne pourra peut-être jamais lui donner d’enfant ? La magie résout bien des choses mais pas tout.

-  Je suis optimiste sur plein de choses, sur la prospérité du royaume mais sur ma vie, c’est une autre histoire malheureusement. Voir le mal partout, les complots, c’est mon travail malheureusement. Donner mon coeur à quelqu’un, c’est… une chose que je ne peux pas donner si facilement.  

J’attrape alors mon collier jumeaux et le décolle légèrement de mon cou.

- Mais comment être crédible quand j’ai accepté de prendre ce bijou qui nous unit. Je pourrai vous raconter cette drôle d’après-midi. Il aurait pu poser son genou à terre et me demander en mariage. Mais non, il avait préparé une délicieuse tarte que j’affectionne tout particulièrement puis son pouvoir est très pratique pour toujours avoir le thé à la bonne température. Hélas face à cette demande si imprévue, j’ai fini par céder car au fond, je pense que je le désirais. Quand je vois la façon qui me regarde, ses yeux brillants, les efforts qu’il a fait pour moi et il me traite comme une personne et non la fille du Lys.    

Ma main se pose sur la tasse et remarque que celle-ci a refroidi. Un Jin aurait été très pratique à ce moment là mais je finis par boire ce thé tiède. Il était toujours aussi bon mais il manquait cette petite touche de chaleur. Je me dis que les choses seraient tellement plus facile si j’aurai rencontré Allys plus jeune et que je ressemblerai à Grimvor. Cet homme avait une chance incroyable d’avoir une femme comme elle dans son lit. Elle était parfaite pour moi mais hélas, je me contente de la soutenir même si ce jour, c’est l’inverse. Allez soit raisonnable Haru, arrête de rêver l’impossible, pense à cet homme qui pourrait traverser le royaume à pied pour te retrouver car oui il le ferait.

- Je constate comme toujours je parle trop et seul le temps pourra résoudre mon problème. Apprendre à me faire confiance ou peut-être, je devrais arranger un rendez-vous avec vous pour l’interroger. Toutes mes peurs seront certainement résolues sous votre oeil avisé.  

Je souris légèrement car j’imagine parfaitement la scène. Lui devant sa Majesté, il serait en train de bafouiller devant elle. Genou à terre, se demandant pourquoi il se trouve devant la personne la plus importante du royaume. Je pense qu’elle n’aurait même pas besoin d’utiliser son pouvoir pour qu’il dise simplement la vérité. Peut-être qu’un jour, il la verra ou inversement si la Reine veut le voir. Je cède généralement à tous les caprices de ma Reine mais ça ne sera pas une partie de plaisir pour l’aventurier.

- Evitons de lui faire peur toute de suite. Car évidemment quand on s’était rencontré la première fois, il ne savait pas mon poste et ni mon nom. Bien entendu, il avait deviné que j’habitais les beaux quartiers de la Capitale mais je me rappellerais toujours de sa tête alors je n’imagine pas si vous êtes en face de lui !    

Je me mets à rire pour la première fois depuis ce matin. Ca faisait du bien et pour tous les deux. Il fallait qu’on se détende, nous n’avions pas l’habitude de ce genre de situation.

- Enfin, avant tout ça. Il faudrait le retrouver mais on peut rien y faire donc je propose qu’on parle de quelque chose qui traîne sur le tapis depuis un petit bout de temps. Je pense que nous avons passé une première étape et que miraculeusement, nous n’avons pas parlé de votre nouveau pouvoir...  

- Non, cela ne me dérange pas le moins du monde que vous veniez à mon bureau pour telle ou telle chose. Ca rends ma journée moins monotone, voilà tout. Puis disons qu’aujourd’hui, était une journée bien différente des autres. Nous nous sommes que croisées pour le cadre du travail mais il est vrai que je vous avais promis de nombreuses fois des moments de lecture.      

Nous n’avions guère le temps au palais, parlons affaires plus ou moins urgentes. Il était étrange aussi de ne pas parler de ses enfants, de son mari ou de son peuple. Elle était de nature soucieuse mais également optimiste. Elle souhaite sur ses concitoyens soient heureux et je me rends compte, qu’elle souhaitait que je l’étais moi aussi. L’idée qu’elle désirer mon bonheur, on va dire, me réchauffe le coeur. Cette femme était grandiose et je ne mentirais pas que même plus jeune, quand elle était une jeune princesse, je l’admirais. Elle n’était qu’une enfant quand elle comprit aussitôt qu’elle allait avoir tout le pouvoir sur les épaules car elle était enfant unique. Malgré tout, elle restait rayonnante et acceptait son destin sans broncher. Je n’ose imaginer si c’était Atheas l’héritière au trône… ça aurait été une catastrophe, tout simplement.

Mais assez parler de moi et passons à un autre sujet qu’on peut évoquer dans une ambiance plus intime. Je me rappelle encore de cet effet quand elle a touché à ma main quand je pensais à elle. Il est étrange de songer à sa Majesté de cette façon et surtout qu’elle le voit. Qu’on me jette la première pierre pour dire qu’elle était séduisante puis nous étions en train d’essayer des sous-vêtements. Ma retenue avait des limites mais la tentation était trop grande et ça me rappelle de quelques rêves que j’ai pu faire dans ma jeunesse mais là n’était pas le sujet.

J’écoute alors ses explications, son soi-disant nouveau pouvoir ou du moins amélioration. Elle était gênée et là encore, je ne doute pas qu’elle ait compris ses images. Elles étaient explicites, des lèvres… les siennes, ses images tournaient dans ma tête, je pouvais presque dire que je la désirais mais est-ce un désir, un rêve, ou autre ? Aucune idée mais il faut dire qu’elle ne me laissait pas indifférente mais elle était tout bonnement inaccessible.

- Ne vous en faites pas… C’était un faux pas de ma part et j'essaierai d’être plus prudente. Je ne souhaite pas vous mettre mal à l’aise.      

Néanmoins, comment ne pas la mettre mal à l’aise en la laissant dans cette incertitude. Est-ce que le fait que je pense à elle de cette façon la dérange ou c’était son pouvoir qu’il lui faisait peur ? Cette question me taraude également, est-ce mal de la laisser dans cette incertitude ?

- Je crois que vous me posez plusieurs questions non Allys ? Je peux vous aider à trouver les réponses mais il faut m’assurer que vous n’allez pas prendre peur.    
Je reprends alors ma position préférée, celle de maîtriser un peu la discussion pendant qu’elle s’occupe de son thé. Je tends alors une main tendue, connaissant sa nature à détecter les mensonges, elle peut certainement voir la nature du mensonge. Si mes calculs sont bons avec les lèvres qu’elle avait vu apparaître, il suffit de penser à Allys, cette fois-ci de manière plus soft bien entendu.

- Vous êtes prête ?      

Un léger petit sourire, ma main se trouve tout près d’elle, il suffira qu’elle la pose au moment où je vais dire le fameux mensonge. Alors je l’imagine dans cette belle robe du solstice, lors du festival. Elle était resplendissante et j’étais plus qu’heureuse de l’accompagner au bal pendant que son cher mari avait une chose urgente à régler à la tente sécurité.

-  Allys… vous étiez la femme la moins séduisante de tout le festival du Soltisce.    

Je souris discrètement, la regardant droit dans les yeux attendant le contact de sa main sur la mienne….

Les secondes durent une éternité et la Reine reste perplexe le temps de comprendre la nature de mon mensonge. Je n’avais malheureusement pas le pouvoir de lire dans ses pensées même si malgré tout j’avais une envie folle de voir ses réactions à travers mon pouvoir. Est-ce que cette déclaration la gênera ou au contraire ? Non, Allys laisse toujours rien paraître sauf sa confiance sans faille en mes décisions et autres choix. Voilà comment était notre relation et je me contente de très bien de cela.

Sa main finit par rejoindre la mienne et j’essaye de revivre la scène de notre arrivée sur l’estrade. Elle était sublime avec cette robe. Je ne pouvais être plus fière de l’avoir accompagné que son cher et tendre mari. Loin de là de le faire disparaître à tout jamais car Allys ne vit que pour sa famille et son peuple mais l’idée de la consoler à la suite de la perte de son mari me traverse l’esprit mais c’est dans des moments d’égarements très lointain.

Je comprends assez tôt qu’elle perçoit enfin l’image que j’ai d’elle. Une femme forte, belle, séduisante, sexy même ! C’était un compliment plus que sincère et elle a peur voir une de mes pensées les plus intimes. J’ouvrais une nouvelle porte à notre relation et j’avais peur. Peur qu’elle fuit, peur qu’elle change de comportement face à cette révélation mais mon vis à vis sourit pour finir par rigoler. Oui j’avais frappé fort mais je voulais l’étonner, sortir de mon confort habituel.

Mais un cri me fait sursauter vivement, essayant de comprendre ce qu’il pouvait bien se passer. Je remets aussitôt les idées en place dans cette demeure soi-disante calme. Le dafresk… saleté de dafresk qui a coupé une discussion qui aurait pu être intéressante. Il déguerpit de nouveau dans mon jardin, espérant qu’il ne détruise pas tout. Je sentis alors une main serrée la mienne. Ma tête tourne aussitôt sur le dit contact et retrouve la main délicate de la Régente. Finalement, mon aveu ne lui a fait guère peur et rien ne changera entre nous. Un poids s’échappe de mon coeur et je me sens aussitôt soulagée. On se concentre de nouveau à notre thé et rigole à sa plaisanterie.

-   Il vaut mieux que vous le dressez, oui effectivement. Même si m’occuper du Royaume avec votre mari serait un grand honneur. J’aurai malheureusement encore plus de travail avec lui.    

Je souris à cette allusion car on le sait, le roi s’occupe essentiellement de la garde et la défense du Royaume. Pour le reste, c’était Allys car il n’a jamais voulu de ce poste mais il se veut d’être un soutien pour sa femme.

-  Donc autant que vous restiez vivante et tout le monde sera content ! Je connais quelques gardes qui pourraient vous aider ou des bonnes adresses.    
Mon garde personnel saura m’aider sur ce point et peut-être que j’envisagerai de dresser mes deux familiers car Natsu, mon gloot, est vraiment intenable. On continue encore quelques temps cette discussion quand Alec, mon jeune jardinier, vient à notre table, le souffle haletant.

- Dame Du Lys, Dame Du Lys !

Il finit par lever les yeux et voit aussitôt la Reine. Il reste tendu une fraction de seconde avant de poser le genou à terre.

- Ma Reine, je ne savais pas que vous étiez là. Excusez-moi mais c’était une affaire urgente avec Dame Du Lys.
-  Ne t’en fais pas Alec, elle était en visite. Je parie que tu vas me parler d’un Dafresk qui court partout.    

La Reine ajoute que c’était le sien et qu’elle va faire le nécessaire pour le récupérer.

- Ah d’accord, je vois. Non les gardes ont finit par l’attraper. Ils voulaient que je vous prévienne.
-  Merci bien. Je vais raccompagner sa Majesté alors.    

Le rouquin finit par partir, hurlant des ordres aux gardes pour trouver la sortie tout en évitant de casser tous les massifs de fleur.

-  je crois que notre petit rendez-vous touche à notre fin. C’était un plaisir Allys comme toujours. Encore désolée pour mon accueil mais dès que mon petit soucis sera réglé, je serai ravie que nous continuons des sorties de ce genre. Bien entendu, venez jamais seule.    

Allys me fait son petit signe de tête caractéristique quand je lui donne un conseil et que finalement, elle ne va certainement pas le suivre ou à moitié. Je commençais à la connaître elle aussi. Je finis par me lever et l’invite à me suivre par la grande allée.

- je vous ferai une visite plus officielle si vous le souhaitez. La saison est clémente encore et je sais que vous avez une folle envie que je vous raconte l’histoire de ma demeure non ?      

On continue de parler ainsi de tout et de rien jusqu’au portail où plusieurs gardes attendent sagement le retour de la souveraine.

- Je vous dis à demain, Majesté. Passez une excellente fin de journée.      

Je fis alors une légère courbette solennel et lui rends son sourire. Il y a aucun doute qu’elle sera demain à la première heure à mon bureau pour quérir de ma santé et surtout de l’avancement des recherches de Jin. Allez, reprenons ce que je faisais plus tôt dans la matinée mais finalement je ne regrette pas sa venue. Elle m’a fait oublier mes soucis le temps d’un thé...