Camaël Auphanim
Le Marcheur
En quelques mots...
Δουλεύομεν θεοῖς, ὅ τι ποτ' εἰσὶν οἱ θεοί.
Nous sommes les esclaves des dieux -quoi qu'ils soient.
Camaël est de ceux qui croient qu'on ne peut penser qu'en marchant. La Cabale a suivi son modèle. Le maître revenu aux élèves attend de continuer à apprendre d'eux.
Catégorie : Pouvoirs et changements physiques
>La mue n'a lieu que tous les dix ans. En l'état actuel des choses, il est impossible d'en forcer la survenue avant la décennie suivante.
>Celle-ci ne constitue pour le moment qu'un simple rajeunissement ; elle ne permet pas d'altérer son apparence, pas plus qu'elle ne confère la moindre capacité surnaturelle. En outre, en dehors de son immortalité virtuelle, Camaël n'a rien de spécial, et doit par conséquent s'en remettre aux moyens du commun pour survivre jusqu'à restauration de son don.
>De fait, s'il est bien immunisé contre toutes les mutations potentielles qui mènent à des affections internes, son corps peut-être endommagé normalement par des moyens extérieurs. Sa peau n'est pas moins dure aux armes que celle d'un autre.
>L'insensibilité au vieillissement bloque la dégradation des fonctions cérébrales. Le Marcheur est au meilleur de son potentiel intellectuel et ne risque rien d'une quelconque sénilité.
>Bien qu'extrêmement efficiente, la mue n'en demeure pas moins circonscrite dans la limite du passage du temps ; c'est pourquoi elle ne permet pas de vieillir artificiellement.
>Ses exuvies se dégradent à très grande vitesse. Il suffit de cinq ou six heures pour qu'elles disparaissent presque intégralement.
Ces éléments précisés, il est impératif d'expliciter les effets secondaires qui en accompagnent les altérations bénéfiques.
>L'immortalité se couple mécaniquement d'un vécu spécifique arrachant celui qui l'expérimente au cycle d'une existence classique, dont les lois particulières s'apprivoisent au prix de sacrifices affectifs lourds.
>Chaque rajeunissement l'afflige d'une faim incompréhensible de plusieurs semaines.
>Le corps du Marcheur est en partie dysfonctionnel ; sa musculature est peu développée, et son poids ne dépassera probablement jamais les cinquante-cinq kilos.
>Son épiderme ne bronze plus. Sa production de mélanine, au demeurant relativement faible, est de plus en plus légère. Le soleil ne lui en est étrangement pas plus hostile.
>Bien que le processus de rajeunissement n'ait entraîné aucun changement substantiel à sa physionomie, il se trouve à chaque jouvence plus lisse, en tous les sens que le terme puisse couvrir -moins marqué de traits, le teint plus égal, les aspérités du corps adoucies. Probablement rien d'important.
>Il a remarqué des modifications notables en plusieurs endroits de son organisme ; il est stérile, sa peau fine, d'une élasticité anormale -bien que cela demeure purement cosmétique-, et ses hormones se dérèglent progressivement. Il n'a aucune idée de ce à quoi ses mues à venir le mèneront ; il postule l'impossibilité d'utilisation de ses organes génitaux, voire leur disparition pure et simple à terme. Ce n'est cependant qu'une projection.
>cheveux clairs, yeux clairs, peau claire -on lui voit les veines en de nombreux endroits-
>absolument imberbe
>de taille moyenne ; aux alentours d'1m77
>capacité surprenante à moduler sa voix, dans les limites des possibilités humaines ; elle est au naturel excessivement calme, voilée, médium tirant sur l'aigu
>rictus énigmatique
>lèvres dessinées, mais bleuâtres ou violacées selon l'exposition
>les dents excessivement blanches
>silhouette délicate, d'apparence fragile, mais remarquablement souple en mouvement
>très long, sur le point de serpenter ou bien de se briser
>ne pas confondre finesse et faiblesse ; il n'est en rien incapable d'accomplir un effort physique
>d'une endurance remarquable
>démarche élégante
>l'air d'une poupée d'envoûtement qui se balance sur ses propres fils
>muni d'un balisong ouvragé dont il se sert de marque-page
>capable d'en user au corps-à-corps et de s'en servir comme projectile
>ambiance générale dérangeante, entre pleine santé et maladie indéterminée
>soigné
>vêtements de toutes les couleurs ; ou bien amples, ou bien moulants, rarement coupés d'une autre manière
>le plus souvent très sombres, sinon blancs
>encapuchonné la majorité du temps
>friand de bijoux en tous genres, qu'il tend à accumuler
>une préférence pour l'or sur l'argent ; pas irréductible cependant
>maquillage fréquent, bien exécuté, sur les lèvres et/ou les yeux ; jamais le teint fait
>ongles longs et entretenus, vernis à certaines occasions
>son tatouage caractéristique, l'inspiration de celui qui marque les membres de la Cabale, disparaît à chaque nouvelle mue
>il a appris à le reproduire lui-même, et choisit un nouvel emplacement chaque fois
>celui-ci se trouve actuellement sur son téton gauche, qu'il recouvre et dépasse largement
>jouvence est sur le point d'être à nouveau opérationnelle ; elle le sera d'ici environ deux mois
>sinistre au demeurant, et difficile à lire
Une fois admis qu'il n'est rien de fixe, toute attache est vouée à se déliter. L'intégralité des instances se dérobent ; la famille, le pays, le nom. Alors on découvre qu'on s'était exilé du monde et par conséquent coupé d'absolument tout.
Le Marcheur est à compter au nombre de ceux qui se sont dérobés aux obligations des affects les plus élémentaires. Les siens ont disparu dans une injustice qui lui a appris à reconnaître les yeux qui mentent et l'odeur du sang ; une fois la leçon retenue, il a suivi un autre chemin et laissé les corps au soleil à la merci des oiseaux. Il n'est pas injustifié de le taxer d'une indifférence coupable ; sans doute y répondrait-il que son intérêt s'est toujours porté là où il devait être, c'est-à-dire absolument partout et donc à proprement parler nulle part.
Il était une fois un homme qui répétait toujours : τί ἐστι ;
Qu'est-ce que c'est ?
Il n'y a rien à savoir de plus concernant Camaël, sinon que cette question l'a dévoré jusqu'au corps, jusqu'au sexe, jusqu'au genre, et qu'il s'est noyé dans le flot des réponses mouvantes, et que c'est submergé sous cette marée clair-opaque qu'il est balayé d'une forêt l'autre, à la recherche de formes qui n'existent pas et de mots qui ne veulent rien dire.
Puisque la mort n'est qu'un fait qu'il ne connaît pas, puisque l'infini mouvement des choses l'emporte avec lui sans espoir de le recracher un jour, alors il se repaît de curiosité, d'angoisse, d'urgence, et d'une patience que seul connaît celui que le temps n'affecte pas directement.
Parfois, bien sûr, il oublie. Il se trompe. Il recommence. Par politesse, il l'admet. Les heures, pense-t-il, ne lui manquent pas. Mais la vanité n'épargne personne ; probablement ne se souvient-il plus qu'une épée l'emporterait et mettrait fin à l'entreprise de son existence extensible. C'est son problème. Il en réchappera ; ou pas.
Ses arrêts n'ont rien d'une inertie momentanée. Il emmagasine. Et quand il croit qu'on l'écoute -marginal, certes, mais partageur-, il se penche pour parler. Enfin, une fois que la situation lui semble épuisée, il repart sur les chemins. Quant à savoir ce qu'ils sont, c'est une question sans réponse.
Qui pourrait lui reprocher son refus d'implication ?
Le Marcheur n'est pas un homme. Pas à proprement parler. Pourquoi devrait-il se comporter comme eux ?
Sans doute est-il cruel de n'écouter que pour prendre des notes. Sans doute. Sans doute.
Et alors ?
On finit par penser que le ciel s'est arrêté. Qu'il tournait autrefois sur lui-même et que son mécanisme grippé, l'inertie qui supporte ses longueurs indénombrables, l'asphyxie sous son propre poids. La voûte étoilée pourrit ; on croyait suivre des lumières qui n'étaient qu'un amas de trous dans le plus grand cadavre du monde.
Bien sûr, la notion même de sens est définitivement abolie. Il faut le reconstruire soi-même, pièce après pièce, avec une patience infinie, remettre les rouages à leur place, et donner un grand coup pour relancer la machine. On ne rendra pas aux dieux la vie ; au mieux, on en créera de nouveaux, ni plus grands ni moins que les autres n'étaient. Ils ne seront pas moins vides. C'est ici que naît la philosophie.
Je ne prétends pas apporter une réponse. Je ne suis pas tout à fait certain de pouvoir dire « moi » ; j'assume qu'il est une unité quelque part, bien qu'elle reste hors de portée, et que la postuler ne m'avance à rien. Disons qu'il faut avancer ; si je ne marche pas, j'étouffe. J'achève de me statufier.
Alors, plutôt que de m’appesantir sur un passé muet, je préfère avouer que l'intérêt me semble venir d'ailleurs. Peut-être mes proches sont-ils morts. Peut-être n'en ai-je jamais eu. Sans doute le sang sur mes mains n'était-il pas le mien ; qui sait. Ce ne sont que des images. Elles disparaîtront avec les cellules de mon épiderme, et les décomposeurs se nourriront de la matière de mes rêves.
Allez-y. Je vous laisse y puiser ce que vous voudrez.
Quand vous aurez terminé, nous pourrons passer à des travaux plus sérieux. J'admets qu'il faut un point de départ, mais je crois qu'il n'y en a pas. Ce n'est pas contradictoire. Il s'agit d'une hypothèse ; j'en fais ce qu'il faut en faire, c'est-à-dire une expérience de pensée. La mise en pratique appartient à un univers de données sur lequel je n'ai aucune prise. De ce réseau, vous êtes les unités primaires, l'irréductible sans lequel le système s'effondre. Aucun d'entre vous ne gagnerait quelque chose à sa ruine. Je vous fais une confidence : ça ne m'arrangerait pas plus. Au bout du compte, je m'ennuierais à mourir.
Ce n'est pas que je ne veux rien dire. Ne me croyez pas faire un quelconque secret. En vérité, si je savais, je parlerais. Je pourrais bien vous prendre dans les filets d'un chant d'agonie, vous raconter comment cette reine dont on a oublié depuis jusqu'au nom s'est acharnée sur les corps des siens comme un boucher à l’équarrissage. Je pourrais vous dire que c'est moi. Vous n'y verriez que du feu. Après tout, personne n'a les moyens d'être sûr. Nous devrions tous l'accepter.
Vous seriez jeunes, et moi, je serais reine.
Peut-être un jour ai-je régné.
Je n'en ai aucune idée.
Aujourd'hui est une autre vie.
Ce que je fais de mes yeux m'importe bien davantage. Nombreux sont ceux qui se repaissent de vestiges. Je ne suis pas de ceux-là. Précisément, pas tout à fait. Je n'arpente aucun chemin détourné, je n'atteins aucun sommet, ne découvre aucun temple abandonné. C'est à l'intérieur de moi qu'ils se réunissent ; ou bien ce sont eux qui font qu'il est un moi dont je puisse parler. L'impact de la différence est profondément négligeable. Quoi qu'il arrive, sans patron, ils tombent et se brisent au sol. On ne tire rien d'un fait seul. Les livres n'ont aucune valeur si personne n'est là pour les lire. La connaissance dormante est irrémédiablement perdue. Elle doit être redécouverte, assimilée, réécrite, et réincarnée. Ce ne sera plus jamais la même ; si le corps qui l'a digérée s'éteint, alors il faut tout recommencer.
La différence entre vous et moi, c'est que vous ne marchez pas.
Tant que je ne cesserai pas de me déplacer, je pourrai préserver le savoir du monde, et empêcher son ciel de se déliter. Il faut être pour comprendre. Je règne sur l'empire de mon enveloppe stérile, et tous ceux qui me suivent et que je m'emploie à former constituent la voûte qui soutient le plafond de ma cathédrale de lettres. Ils sont le produit d'une matrice extraordinaire que je suis le seul à pouvoir incarner, sans espoir d'en déchiffrer les formules un jour. Heure après heure, semaine après semaine, décennie après décennie, je nettoie la poussière qui dissimule une ligne de plus, et je l'ajoute à mon florilège encyclopédique. J'en contrôle la propreté, sélectionne les éléments, et les classe selon l'ordre qui me paraît le plus adéquat. C'est une entreprise sans prédécesseur, vouée à ne pas connaître de potentiel suivant. La mienne, la mienne seule, pour ce que le terme peut bien vouloir dire. Le reste ne me concerne pas ; je n'y porte qu'une attention scientifique, et la soumet à la vigilance minutieuse à laquelle on doit s'astreindre pour composer avec sa fragilité. Les affects recueillis s'évaporent aussitôt qu'on les pose au creux de sa main vivante, et que le froid des instants passés les recouvre de son voile transparent.
Je vivrai, vous pas. C'est ainsi.
Ce que vous croyez vrai ne l'est qu'un instant ; ceux qui conversaient autrefois avec moi n'en ont rien appris. Mais je suis là. Leur souvenir s'est dispersé, pas la leçon de leurs mésinterprétations ; un jour, peut-être, je serai moi-même détrompé. La mort paraissait l'horizon seul, la ligne que nul ne peut déplacer ; une garde immobile et la limite entre l'individuel et le macrocosme. C'était une erreur de lecture. Peut-être en ai-je fait bien d'autres.
Je ne suis pas à même d'en juger.
Il faut que j'écoute encore, et par-dessus tout que je marche. Il est resté des vestiges à l'ombre de la Cabale, là où je me suis assis pour parler, l'espace de quelques moments incolores. Aucun des visages d'alors ne doit avoir conservé ses traits ; je ne les reconnaîtrais pas, enfoncés comme ils sont dans la pourriture, sous la terre cent fois fleurie et au fond du blanc de mes yeux fermés.
On ne se déplace pas en ligne droite. Rien ne s'étend indéfiniment jusqu'à la rupture sans connaître de boucle ou de succession d'arabesques. Le grand ballet des cycles ne s'interrompt pas pour quiconque.
Celui qui s'accroche à l'idée d'une Histoire est condamné à s'évanouir sans avoir rien vu.
Je dois revenir sur mes pas pour apprendre de ceux auxquels je vais succéder.
- Spoiler:
- (? > exil de sa famille et début de l'errance ; refus d'aborder le sujet depuis, et oblitération systématique des sources qui pourraient mener jusqu'à lui
? > découverte fortuite du don de mue
?- ? > apprentissage itinérant, collecte d'informations, expériences diverses
833 > fondation de la Cabale
892 > disparition dans la nature
?- ? > apprentissage itinérant, collecte d'informations, expériences diverses
997 > amorce de son retour progressif)
Côté HRP
Que voulez-vous donc que je vous dise.
(J'ai 23 ans) (et ça fait un certain temps déjà que j'hésite à vous rejoindre ; me voilà donc)
Et quelques petites questions pour les curieux !
Si tu avais un seul pouvoir IRL ça serait quoi ? Aucune idée.
Si on te parle d'histoires fantastique, d'invocation ou de réincarnation dans Aryon...
Est-ce que ça te plairait d'être incarné dans ton personnage ? Franchement ? Oui.
Quelle serait la première chose que tu ferais ? Marcher.
Comment as-tu connu le forum ? Java.
Un truc à rajouter ? Non. J'espère que tout se passera bien !
Source de l'avatar changement de feat discuté avec Zahria
- Code:
Pour un personnage masculin :
[color=#00cccc][size=16]♂[/size][/color] [b]DARK SOULS III[/b], Lothric Younger Prince @"Camaël Auphanim"
Ravie de voir que ce predef est pris
Côté pouvoir, on est bon pour moi, par contre avant de te valider je vais attendre le passage de Zahria étant donné que c'est son prédéfini, si elle a un mot à dire sur ta fiche (elle est plus à même de vérifier pour l'histoire et le personnage en lui même)
EDIT
Tu peux dès à présent aller RP sur le forum !
Nous te rajoutons dans tous les listings donc tu peux directement aller poster ton LIVRE DE BORD et faire une DEMANDE DE RP si tu cherches un partenaire !
Penses juste à mettre à jour ta fiche de personnage dans le profil et les liens vers ta présentation et livre de bord dans le champ contact !
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