Zaleski, Orphée

Nom du pouvoir : Transfert des maux
Catégorie : Pouvoir de soin


La notion de base de ton pouvoir est simplissime : tu absorbes une blessure physique ou mentale, et tu en soulages le porteur en l’intégrant à ta propre physiologie. En gros, tu es un genre de Martyre pour le bien commun.

Si on se penche un peu plus sur ce dont tu es capable, on peut facilement se rendre compte que ton don est aussi fort qu’il est horrible. En effet, par apposition des mains sur une personne blessée, tu es capable de déclencher la ponction de la blessure. Ce temps pour absorber le mal est proportionnel à la gravité de la blessure. Si ce n’est qu’une coupure, tu n’en as probablement pas pour plus de quelques secondes. Si le bras est cassé, tu mettras quelques minutes. Et plus tu absorbes de blessures en même temps, plus tu mets du temps, parce que tu es obligé de les arracher les une après les autres.

C’était la partie sympa de ton pouvoir. Parce que non, tu n’es pas capable de prendre la blessure et pouf, tout est fini. Puisque ce mal existe, si tu le retires de quelqu’un, il doit continuer à exister, et pour ce faire, c’est en toi qu’il vient se greffer. Ton corps récolte les maux que tu prends, et tu encaisses la blessure, sa douleur et les complications qui peuvent venir avec.

Ton pouvoir ne peut ramener à la vie un mort. De même, tu tomberas dans les pommes avant de pouvoir te tuer en absorbant la blessure de trop. Ce qui ne veut pas dire que si tu ne reçois aucun soin après avoir encaissé des blessures graves tu ne peux pas mourir, au contraire.

Un garçon efféminé. Une fille mal coiffée. Tu oscilles probablement entre ces deux stéréotypes, bien que ça te rende complètement malade que ce soit le cas. Tu as toujours aspiré à être un beau, grand et fort jeune homme, mais la nature ne t’a pas gâté des mêmes atouts que ton aîné.

Tu n’es pas très grand, à peine cinq ou six centimètres que la moyenne des femmes d’Aryon. Tu as toujours eu cette silhouette fine à l’extrême, clairement maladive quand tu étais gamin, et désormais simplement svelte et élancée. Si tu t’es entraîné durement, autant pour entrer chez les Aventuriers que pour changer ta morphologie, tu as hérité en faite d’une musculature toute finesse, en longueur. Si l’on soulève tes vêtements, on découvre que tu es en effet bien entraîné, mais une fois la couche de tissu relâché, tu as juste l’air d’un gringalet.

Tu as toujours eu les cheveux sombres : aile-de-corbeau la marque des Zaleski. Sur ça, comme pour tes yeux bleus intrigants, on ne peut pas vraiment dire que tu renies les tiens. La mèche blanche, sur le bord gauche de ton front, elle, est apparue peu après l’éveil de ton pouvoir. Pour les médecins et guérisseurs, que ta mère s’est empressée de consulter, ce n’est que le résultat de ton organisme face au stress nouveau de ton pouvoir. Puisque ça ne s’est jamais étendu au reste de ta chevelure, tu ne t’en préoccupes même plus. Tu as les cheveux longs, assez pour être retenus par un élastique fatigué au bas de ta nuque, c’est la particularité qui te différencie de ton jumeau, qui les a toujours eus plus courts que toi. Certainement que ça joue beaucoup sur cet aspect efféminé qu’on te colle à la peau.

Une peau pâle, probablement trop, c’est l’héritage de ta mère. Tu ne prends pas bien le soleil, et d’ailleurs, tu as tendance à te cacher sous une cape de voyage dès que le soleil tape un peu trop fort. Tu n’as rien de particulier, pas de marques, quelques cicatrices comme tout le monde en a. La seule chose que tu portes, tout le temps, sans même le retirer pour te laver, c’est le collier d’argent de ta naissance. Une chaine toute simple et un bout de saphir en pendentif.

En résumé :
168 cm ๑ 55gk ๑ Musculature fine & allongée ๑ Peau pâle ๑ Cheveux noirs aux reflets bleutés ๑ Yeux bleus ๑ Allure presque féminine.

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Et tu vois, tout ce que l’on vient de décrire juste avant explique certainement ton caractère aussi enflammé qu’impétueux. Il y a en toi une forme de révolte qui ne s’est pas tue avec le temps, bien au contraire. Tu as 24 ans, mais tu continues de lutter dans la vie comme si tu n’étais encore qu’un adolescent stupide.

Avant tout, il faut noter sur toi que tu es une de ces personnes qui a de grands rêves. Faire tes preuves, être reconnu parmi tes paires, tirer la fierté et l’envie dans le regard des autres, voilà ce à quoi tu aspires. Tu ne savais pas comment tu atteindrais ce but, jusqu’à ce qu’un homme croise ton regard émerveillé un jour, et ose te dire que c’était à la portée de tous.

Et vient la seconde chose sur toi. Tu es naïf… Ou plein d’espoir, c’est au choix. L’un dans l’autre, quand on te met une idée en tête, il est extrêmement difficile de t’en détourner. Tu es du genre dévoué sans limites, et ça frise parfois la stupidité. Quand tu as décidé que tu pouvais faire quelque chose, tu le fais, même si tu dois échouer cinquante fois avant ou te blesser. En faite, il n’y a qu’en te fichant un bon coup sur le ciboulot pour te tirer hors du danger que l’on peut te faire obéir. Il faut dire qu’évanoui, tu ne représentes plus vraiment un problème pour personne.

Depuis que tu es entré dans la Guilde des Aventuriers et que tu as compris que personne ne te prenait au sérieux, tu es devenu plus acharné et clairement plus lunatique. Tu détestes qu’on te prenne pour une femme, ça t’enrage aussi sec. Tu ne démords jamais de tes idées, même quand ça fait chier tout le monde. Tu t’emportes, parfois tu cries (nan en faite c’est souvent), ça t’arrive de casser des trucs et de cogner les autres. Le seul souci c’est que tu ne gagnes jamais un combat.

Avec les autres, du coup, c’est “ça passe ou ça casse”. Ceux qui ont compris que ta volonté de réussir était un moteur puissant te font confiance et savent tirer le meilleur de toi-même. Ceux qui continuent de te prendre pour une femmelette se heurtent sans cesse à toi et t’ont invariablement dans les pattes quand il ne faut pas. Autant dire que tu es aussi apprécié et détesté. Fabuleux, non ?

En résumé :
๑ Entêté ๑ Volontaire ๑ Parfois maladroit ๑ Ambitieux ๑ Nerveux ๑ Souvent impuissant ๑ Facilement émerveillable ๑ Sûrement un peu naïf ๑ Téméraire ๑ A la limite d’être con ๑ Dévoué ๑ Râleur ๑ Un goût particulier pour le danger ๑ Veut être utile ๑ Besoin de reconnaissance ๑ Lunatique ๑ Explosif ๑ Parfois ombrageux ๑ Clairement emmerdant ๑ De bonne confiance ๑ Loyal & fiable

Ne donnez jamais d’espoir à un enfant… il pourrait vous croire.

C’est un peu la morale de ton histoire à toi, Orphée. Tu as toujours été de ces enfants qui vivaient tout à fond. Avec tes grands yeux lumineux, tu dévorais la vie comme un drogué se jette sur sa drogue ou qu’un affamé engloutit un buffet. Tu n’avais aucune retenue, aucune manière, tu vivais tout jusqu’à te faire trembler l’épiderme de frisson d’excitation. Comme si tu avais quelque chose à rattraper…

Orphée est né dans la famille Zaleski, au sein des quartiers bourgeois de la Capitale. Les Zaleski n’ont jamais spécialement brillé par leurs rentes ou l’héritage qu’ils se transmettaient de père en fils, mais plutôt par l’apport qu’ils faisaient d’eux-mêmes pour la société. Mme Zaleski était une guérisseuse de la ville, douée et dévouée, qui a pris du recul à la naissance de ses jumeaux. M. Zaleski était un garde efficace, loyal et courageux, qui vit la fin de sa vie arriver avant la naissance des jumeaux.  

Tu voulais faire tout. À chaque fois que tu croisais un homme solide et utile au Royaume, tu disais vouloir faire comme lui. Un besoin de figure paternel, disait ta mère. L’expression de ta faiblesse pensait ton aîné. La force de ton caractère te soutenait ton jumeau. L’un dans l’autre, tu as donc voulu faire bien des choses, au gré des années qui passaient.

Azur était le premier-né de la famille. Grand et fort, il avait pris la silhouette de guerrier de son père ainsi que sa volonté d’être quelqu’un. Il n’a jamais hésité à se mettre en avant ou à intervenir et il s’est rapidement faire un nom dans la capitale. On ne pouvait pas passer à côté de lui sans avoir le regard attiré autant par son assurance que la beauté sombre qui s’échappait de lui. Ensuite venait Thésée, le premier arrivé des jumeaux. Cinq années le séparaient de son aîné, ainsi que toute sa physionomie. Lui aussi était plus doux, plus svelte, plus petit qu’Azur. Et puis, en retard de cinq minutes, ce fut à Orphée de clôturer le cortège des enfants. Des jumeaux, il était le plus petit et pourtant ce fut celui qui avait le plus d’énergie à revendre.

Tu avais quelque chose comme dix ou douze ans lorsque tu croisas la route de cet homme. Tu ne saurais jamais son nom, et visiblement il était mort à l’extérieur, au cours d’une quête pour la Guilde, qui osa te donner un peu d’intérêt. C’est tout ce qu’il te fallut pour vouloir être comme lui, à la différence qu’il osa rajouter que tu le pourrais si tu le voulais vraiment. Sûrement voulait-il donner de l’espoir à un gamin maigrichon, simplement. Il créa à la place un jeune homme obtus et entêté qui, encore aujourd’hui, continue de se battre pieds et poings pour prouver sa valeur.

Avec son mari mort quelques mois avant l’accouchement, Mme Zaleski dut faire face à l’éducation et l’apprentissage de ses trois gamins. On ne peut pas dire qu’ils manquèrent de quelque chose, ça ne rendrait pas hommage à l’énergie qu’elle leur dévoua. Pourtant, il est certain qu’il manqua à Orphée et Thésée un père et qu’Azur refusa de prendre ce rôle. Tant et si bien que l’aîné prit son envol à 17 ans. Les jumeaux durent apprendre à se faire seuls, et bien vite leurs goûts varièrent.

À partir de cette époque, Orphée, ton chemin suivit celui des Aventuriers, que tu te mis à regarder avec envie et passion. Là où d’autres avaient tout pour rejoindre leurs rangs, tu luttas pour apprendre. Le combat n’était pas fait pour toi, la vitesse devint ta ruse. Le corps à corps était toujours en ta défaveur, alors les armes de jet et à distance furent ta rédemption. À chaque obstacle qui vint s’aligner sur ton chemin, tu fis preuve d’intelligence et d’une sacrée dose d’obstination pour le dépasser. Jusqu’à rejoindre les rangs, tardivement certes, mais tout de même. Tu avais 20 ans le jour où tu reçus ta plaque d’identification.

Beaucoup on dit que la famille Zaleski avait perdu de son éclat lorsque le père mourut, et c’était sûrement vrai. Azur vint faire briller à nouveau un peu le nom bourgeois, mais son départ de la capitale finit par ne plus suffire. Thésée, qui n’avait rien d’un combattant ou d’un aventurier prit le chemin de l’art. Et si on se moqua fort de lui à ses débuts, il est celui qui, aujourd’hui, dore votre nom. Ses tableaux sont prisés dans la capitale depuis qu’une rumeur souffle que même le palais à acheter certaines de ses œuvres.

Tu es le seul, Orphée, qui n’a rien apporté à ta famille. Ni reconnaissance, ni fierté et encore moins de notoriété. Pire que ça, quand tu dis être le frère du charismatique Azur ou du talentueux Thésée, on te rit au nez. Tu n’es rien, et maintenant que tu as rejoint la Guilde, autant dire que tu vas te battre pour changer cet état de faire. Et toi, quand tu te débats, t’hésites devant rien, même mordre.

Tout ça, parce qu’un pauvre guignol t’a un jour dit que tu pourrais devenir quelqu’un. Si seulement on lui avait dit de prêter attention à ce qu’il disait aux enfants, parce que les plus désespérés pouvaient le croire...