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Le monstre qui grogne, c'est mon ventre... [Nora]
Violette LehnsherrAventurière
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Un soupir se faufila entre les lèvres de l'aventurière. Le ciel nocturne peinait à éclairer le sol moussu de la forêt à travers la dense canopée qui recouvrait tout l'endroit. Devant elle, l'eau ruisselante d'une clairière n'avait pas attiré le moindre gibier malgré son approche des plus discrètes à l'aide de son pouvoir.
Cela faisait maintenant une heure que la nuit était tombée, et dix heures qu'elle n'avait pas touché le moindre repas. La faim creusait son estomac bien trop vide qui criait de temps en temps famine. Certes, Violette n'était pas une gloutonne, mais elle était aussi habituée à manger régulièrement, emmenant souvent quelques provisions avec elle. Alors pour un tout petit voyage, elle n'avait pas daigné en prendre... Alors comment en était-elle arrivée ici?
C'était ce matin, sur la route, une caravane arrêtée, à moitié en panique. Naturellement, elle s'était approchée pour s'enquérir des événements, et alors qu'une femme dans la trentaine disait que son fils de dix ans, Lukas, avait disparu, Violette s'était proposée pour aider à le retrouver. Elle se disait que cela serait fait en quelques minutes, qu'elle pourrait alors rendre service et continuer son voyage sans perdre trop de temps. Elle était bien naïve. Après plusieurs heures de recherches proches, elle avait décidé de suivre une piste s'enfonçant dans les bois.
Elle savait maintenant qu'elle n'était clairement pas la meilleure des pisteuses. Déjà, parce-qu'elle avait fini par perdre une trace dont elle doutait même maintenant que c'était la bonne. Ensuite, parce-qu'elle avait réussi à perdre la trace en question dans les deux sens et avec elle l'ensemble de ses repères. Le temps qu'elle se décide à utiliser le Soleil pour se guider et revenir en direction de la route, il avait déjà presque disparu sous l'horizon. Serpentant entre les arbres une fois son guide de lumière perdu, elle avait fini par se rendre à l'évidence : Elle était complètement perdue. Et elle avait faim.
La chance ne lui avait pas sourit cette fois ci. D'habitude, elle trouvait toujours quelques baies qu'elle savait être comestibles. Mais pas cette fois. Les seules qui lui étaient tombées sous la main étaient douteuses, et elle ne se risquerait clairement pas à les dévorer. Elle avait juste trouvé quelques racines comestibles, mais en plus d'avoir un goût immonde, elles n'étaient pas très nutritives. Autant dire qu'elle avait faim comme jamais et que passer une nuit dans cette condition allait être éprouvant. La jeune femme se disait qu'au final, camper ici ne serait pas une si mauvaise idée... Avait-elle vraiment le choix de tout de façon? C'était aussi ça, l'aventure!
Elle s'étira, fatiguée d'une journée de recherche infructueuse. Peut-être que la caravane avait déjà retrouvé le gamin et était repartie... Ou peut-être que la mère du petit Lukas continuait de se ronger les sangs. Inspirant une grande bouffée d'air pur, une odeur fugace, mais caractéristique d'un feu de forêt et d'un repas en train de cuire, vint chatouiller son odorat... Et faire grogner son ventre comme jamais. Mince, ça n'avait pas l'air si loin que cela. Elle n'avait qu'à suivre le vent qui venait de lui apporter cette bonne odeur. Peut-être était-ce la caravane qui dinait?
Se faufilant entre les arbres, attentive à chaque son, chaque bruit, elle sursauta à moitié et manqua de crier en braquant son arme sur ce qui n'était qu'un Floki curieux qui l'avait observé en laissant échapper de la lumière phosphorescente entre les feuillages. La créature avait détalé face à son brusque mouvement et Violette relâcha la corde de son arbalette de poing qu'elle avait été sur le point d'armer. Peut-être, au cas où, devrait-elle séparer son ombre? Si les choses tournaient mal?
Continuant de suivre le vent, l'odeur se faisait effectivement de plus en plus forte, la faisant saliver de plus en plus. Elle pressa le pas, son ventre la mettant toujours plus mal à l'aise. Jusqu'à alors voir la lueur vacillante de flammes à travers les feuillages. Approchant avec une discrétion pour le moins inexistante, ne voulant pas non plus passer pour une ennemie, elle réajusta son sac à dos sur ses épaules. Ce n'était pas la route qu'elle cherchait, mais une personne seule. Il semblait l'avoir entendu arriver, de façon pas spécialement discrète, il fallait dire. Elle s'avança. Un homme, jeune, assez grand, cheveux noirs, mi-longs, accompagné de ce qu'elle identifia comme un coeurl domestiqué à ses cotés, qui avait relevé la tête à son approche. Il ne l'avait pas sentie à cause du sens du vent, forcément, mais il l'avait bien entendu arriver. Il semblait savoir ce qu'il faisait, prêt d'un âtre de pierres fabriqué sur place où brûlait un feu de camp d'une chaleur réconfortante. Vu la saison, cela ne lui ferait pas trop de mal non plus.
« Hey! Bonsoir! » s'exclama-t-elle avec un minimum de gêne tout en essayant d'avoir l'air affable et sympathique, sans afficher le moindre geste hostile. Ses mains restaient bien loin de la dague qu'elle avait à sa ceinture, et sa petite arbalète avait été rangée sur le côté de son sac. Si la situation dégénérait, elle avait son ombre pour s'échapper...
Elle s'avança, sans trop faire attention que la scène pouvait paraître à moitié irréelle tant son corps ne générait absolument aucune ombre une fois proche du feu, la faisant presque plus ressembler à un mirage qu'à une personne normale. Son regard, quand à lui, oscillait entre son interlocuteur, son compagnon animal, et ce qui était en train de mijoter sur le feu. Par Lucy, qu'est-ce-que ça sentait bon! Son ventre approuva d'ailleurs cette réflexion et choisit ce moment là, le meilleur, bien entendu, pour manifester l'étendue de sa détresse dans un son bien réel. Le rouge monta légèrement aux joues de la jeune femme qui détourna le regard.
« D..Désolée c'est juste que... Ca sent vraiment bon. » fit-elle remarquer avec un petit sourire gêné. Elle détestait devoir dépendre des autres, mais, pour une fois, la tentation avait été bien trop grande... Et puis, elle n'avait pas particulièrement envie d'avouer qu'elle était perdue, aussi. Après tout, dans son métier, c'était un peu une honte.
Cela faisait maintenant une heure que la nuit était tombée, et dix heures qu'elle n'avait pas touché le moindre repas. La faim creusait son estomac bien trop vide qui criait de temps en temps famine. Certes, Violette n'était pas une gloutonne, mais elle était aussi habituée à manger régulièrement, emmenant souvent quelques provisions avec elle. Alors pour un tout petit voyage, elle n'avait pas daigné en prendre... Alors comment en était-elle arrivée ici?
C'était ce matin, sur la route, une caravane arrêtée, à moitié en panique. Naturellement, elle s'était approchée pour s'enquérir des événements, et alors qu'une femme dans la trentaine disait que son fils de dix ans, Lukas, avait disparu, Violette s'était proposée pour aider à le retrouver. Elle se disait que cela serait fait en quelques minutes, qu'elle pourrait alors rendre service et continuer son voyage sans perdre trop de temps. Elle était bien naïve. Après plusieurs heures de recherches proches, elle avait décidé de suivre une piste s'enfonçant dans les bois.
Elle savait maintenant qu'elle n'était clairement pas la meilleure des pisteuses. Déjà, parce-qu'elle avait fini par perdre une trace dont elle doutait même maintenant que c'était la bonne. Ensuite, parce-qu'elle avait réussi à perdre la trace en question dans les deux sens et avec elle l'ensemble de ses repères. Le temps qu'elle se décide à utiliser le Soleil pour se guider et revenir en direction de la route, il avait déjà presque disparu sous l'horizon. Serpentant entre les arbres une fois son guide de lumière perdu, elle avait fini par se rendre à l'évidence : Elle était complètement perdue. Et elle avait faim.
La chance ne lui avait pas sourit cette fois ci. D'habitude, elle trouvait toujours quelques baies qu'elle savait être comestibles. Mais pas cette fois. Les seules qui lui étaient tombées sous la main étaient douteuses, et elle ne se risquerait clairement pas à les dévorer. Elle avait juste trouvé quelques racines comestibles, mais en plus d'avoir un goût immonde, elles n'étaient pas très nutritives. Autant dire qu'elle avait faim comme jamais et que passer une nuit dans cette condition allait être éprouvant. La jeune femme se disait qu'au final, camper ici ne serait pas une si mauvaise idée... Avait-elle vraiment le choix de tout de façon? C'était aussi ça, l'aventure!
Elle s'étira, fatiguée d'une journée de recherche infructueuse. Peut-être que la caravane avait déjà retrouvé le gamin et était repartie... Ou peut-être que la mère du petit Lukas continuait de se ronger les sangs. Inspirant une grande bouffée d'air pur, une odeur fugace, mais caractéristique d'un feu de forêt et d'un repas en train de cuire, vint chatouiller son odorat... Et faire grogner son ventre comme jamais. Mince, ça n'avait pas l'air si loin que cela. Elle n'avait qu'à suivre le vent qui venait de lui apporter cette bonne odeur. Peut-être était-ce la caravane qui dinait?
Se faufilant entre les arbres, attentive à chaque son, chaque bruit, elle sursauta à moitié et manqua de crier en braquant son arme sur ce qui n'était qu'un Floki curieux qui l'avait observé en laissant échapper de la lumière phosphorescente entre les feuillages. La créature avait détalé face à son brusque mouvement et Violette relâcha la corde de son arbalette de poing qu'elle avait été sur le point d'armer. Peut-être, au cas où, devrait-elle séparer son ombre? Si les choses tournaient mal?
Continuant de suivre le vent, l'odeur se faisait effectivement de plus en plus forte, la faisant saliver de plus en plus. Elle pressa le pas, son ventre la mettant toujours plus mal à l'aise. Jusqu'à alors voir la lueur vacillante de flammes à travers les feuillages. Approchant avec une discrétion pour le moins inexistante, ne voulant pas non plus passer pour une ennemie, elle réajusta son sac à dos sur ses épaules. Ce n'était pas la route qu'elle cherchait, mais une personne seule. Il semblait l'avoir entendu arriver, de façon pas spécialement discrète, il fallait dire. Elle s'avança. Un homme, jeune, assez grand, cheveux noirs, mi-longs, accompagné de ce qu'elle identifia comme un coeurl domestiqué à ses cotés, qui avait relevé la tête à son approche. Il ne l'avait pas sentie à cause du sens du vent, forcément, mais il l'avait bien entendu arriver. Il semblait savoir ce qu'il faisait, prêt d'un âtre de pierres fabriqué sur place où brûlait un feu de camp d'une chaleur réconfortante. Vu la saison, cela ne lui ferait pas trop de mal non plus.
« Hey! Bonsoir! » s'exclama-t-elle avec un minimum de gêne tout en essayant d'avoir l'air affable et sympathique, sans afficher le moindre geste hostile. Ses mains restaient bien loin de la dague qu'elle avait à sa ceinture, et sa petite arbalète avait été rangée sur le côté de son sac. Si la situation dégénérait, elle avait son ombre pour s'échapper...
Elle s'avança, sans trop faire attention que la scène pouvait paraître à moitié irréelle tant son corps ne générait absolument aucune ombre une fois proche du feu, la faisant presque plus ressembler à un mirage qu'à une personne normale. Son regard, quand à lui, oscillait entre son interlocuteur, son compagnon animal, et ce qui était en train de mijoter sur le feu. Par Lucy, qu'est-ce-que ça sentait bon! Son ventre approuva d'ailleurs cette réflexion et choisit ce moment là, le meilleur, bien entendu, pour manifester l'étendue de sa détresse dans un son bien réel. Le rouge monta légèrement aux joues de la jeune femme qui détourna le regard.
« D..Désolée c'est juste que... Ca sent vraiment bon. » fit-elle remarquer avec un petit sourire gêné. Elle détestait devoir dépendre des autres, mais, pour une fois, la tentation avait été bien trop grande... Et puis, elle n'avait pas particulièrement envie d'avouer qu'elle était perdue, aussi. Après tout, dans son métier, c'était un peu une honte.
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Succès : ![Le monstre qui grogne, c'est mon ventre... [Nora] FFXnyYu](https://i.imgur.com/fFXnyYu.png)
Cristaux : 3332MESSAGES : 552COULEUR : #9999ffInvitéInvité
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L'air était humide.
Humide comme lorsque la saison chaude cède à sa place à la fraîche, comme lorsque l'on s'approche du grand froid à petits pas, laissant derrière nous les joyeux souvenirs à la plage et d'autres plus tristes, entre une amourette et une virée au bar. Nora était étranger à ces notions-là, n'ayant fait – ou presque – que travailler, rencontrer quelques personnes, vécu des aventures, certaines entraînante qu'il se remémorerait avec joie, d'autres plus lugubres laissant la mélancolie prendre le dessus.
L'air empreint d'une odeur de sève et de feuilles mortes se leva dans une bourrasque et caressa le visage du chasseur, qui se retrouva bien plus tôt qu'à son habitude à chercher un futur site pour camper. La fraîcheur de la saison, les créatures préparant une hibernation, les autres se regroupant sitôt la brise se lève pour se tenir chaud, tant de facteurs le menant à une simple conclusion, un constat immuable, pareil à chaque année : les journées allaient rétrécir. Avec elles, le planning, la charge de travail, l'abondance de bêtes sauvages à chasser. Pestant dans son souffle, éloquent à l'oreille de Nocturne - le cœurl familier - cette dernière leva un regard vers son père adoptif en établissant un contact télépathique.
- Papa faim ?
- Non. Mais si tu flaires quelque chose, dis-le-moi.
- Pas beaucoup de proie ...
- Je sais ... Continue de chercher.
Et la saison fraiche frappait déjà.
L'absence considérable de gibier aussi tôt dans l'année ne présageait rien de bon, pour l'aventurier qui allait devoir considérer un peu plus les auberges, au dépit de la vie sauvage. Une triste fatalité qui le laissa boudeur, car son occupation préférée était bien de sillonner routes et sentiers avec son familier et dormir à la belle étoile.
- Papa ! Du bruit !
S'arrêtant net, le regard du chasseur partit instinctivement dans la même direction que celui de Nocturne, ayant entendu du grabuge non-loin. A pas feutrés, le duo se déplaça avec aisance dans son élément naturel et tomba sur une piste visuelle que pointa Nora du doigt.
- Des empreintes, suivons-les.
Attentif au moindre écart, au moindre son, le brun n'attendait que de trouver une piste olfactive à donner au familier, n'ayant à l'empreinte que trop peu d'information sur un parterre d'herbes courtes. La piste permit aux prédateurs de remonter jusqu'à un chenal, abritant un ruisseau discret dont le lit majeur indiquait son enclin à la crue s'il devait se mettre à pleuvoir. Aucun nid ni tanière à proximité directe donc, aussi les traces s'estompèrent en empruntant le tracé de galets qui descendait en aval, étouffant toute potentielle odeur pour aussi longtemps que la proie gardera les pattes dans l'eau.
Nora prit une halte et Nocturne, désolée, s'installa à ses côtés. Il arrivait à tous de perdre une piste, mais ce qu'il était frustrant de manquer la seule se présentant de la journée. Un regard partagé entre maître et familier et l'intention passée fut la suivante : ils n'avaient ni l'un, ni l'autre l'intention de baisser les bras. Dans un acquiescement commun, ils tirèrent court à la réflexion pour repartir aussitôt, bottes et pattes dans le courant en examinant précautionneusement chaque rive. Bien assez vite, Nocturne fut de nouveau celle interceptant un indice, une touffe de poils tirée par un buisson épineux et plus loin, lorsque la caillasse cédait sa place à la terre meuble, le retour de la piste. Les chasseurs reprirent donc le jeu de traque et purent de fil en aiguille, de traces en excrément, trouver leur proie.
Battant l'horizon boisé de son iris noire, un daim, mâle dont les bois plats se fondaient dans le décor de branches et feuilles semblait suspicieux du mouvement autour de lui et considérait l'option d'approcher une clairière avoisinante, rendant sa potentielle fuite plus aisée s'il devait réellement être en danger. Il l'était. Nora tira le bois de son arc et l'arma en enfilant la corde à ses deux extrémités, gardant un profil au plus bas que possible, puis tira une flèche de son carquois pour la poser contre le manche, prêt à encocher.
- Contournes-le et attires le vers moi. Laisse-moi le tuer, son cuir peut nous être utile et il ne faut pas l'abîmer.
Sans un mot de plus, le familier s'exécuta, habitué à ce genre d'exercice, ainsi comme une ombre filante à plat ventre sur le sol il évolua jusqu'à la position inverse du chasseur pour tenir l'animal en étau, au signal du brun, Nocturne gronda et surgit du buisson derrière lequel elle se cachait. Le gibier prit instantanément la fuite en faisant demi-tour, direction le tireur embusqué qui bandait son arc et décocha en visant la gorge, à une dizaine de mètres à peine de sa proie. Tombant au sol, le daim battit des sabots en laissant une série de râles étouffés, si bien que le chasseur n'entama aucune prière avant d'enfoncer son poignard entre les côtes de l'animal, abrégeant au plus vite et efficacement ses souffrances. Ce soir, ils mangeraient à leur faim et un ronron satisfait de Nocturne dédramatisa le geste du chasseur, ne trouvant rien à redire sur l'éthique s'il s'agissait seulement de nourrir sa propre famille.
L'instant d'après, la bête fut vidée et ses viscères, abandonnées pour les charognards. Les bois, la peau et les sabots, eux, furent lavés de retour sur le lit du ruisseau qui semblait avoir légèrement grandit depuis le dernier passage du chasseur. Ayant laissé Nocturne en garde de la proie pendant qu'il s'éloignait pour laver son butin, il s'empressa de tout faire rentrer dans son grand sac sans fond pour la rejoindre au plus vite. Sur place commença alors l'établissement d'un modeste camping, créant un petit feu proche de l'orée de la clairière précédemment visitée. Il commença ensuite la découpe et offrit – comme à son habitude, une part généreuse à Nocturne, aujourd'hui serait l'épaule avec l'os. Le temps que la braise prenne en chaleur et atteigne la température adéquate pour cuir ses aliments, Nora chercha des herbes aromatiques dans le secteur et jura que la prochaine fois qu'il partait en expédition, ce serait avec un stock de sauge et romarin pour accompagner ses plats improvisés. A la place, il trouva quelques radis blancs et poireaux sauvages ainsi que quelques racines ressemblant à des tubercules : carottes noires et patate douce. Il revint alors les bras chargés et sortit son petit tabouret et son bol en fonte avec ses pieds de la même matière sur lesquels poser le récipient sans écraser le foyer. Une fois installé sur les flammes, l'aventurier dégaina alors sa planche à découper ainsi que sa dague et commença à détailler tous les aliments en commençant par les carottes et la patate qu'il jeta aussitôt dans la marmite avec un fond d'eau de sa gourde fontaine. Vinrent ensuite le poireau et le radis puis finalement, la viande détaillée en cubes dont les dimensions ne dépassaient pas les deux centimètres de largeur au maximum. Laissant mijoter pour amasser un fond de graisse brune, il attendit que tout prenne une couleur appétissante en assaisonnant de sel et poivre avant de couvrir jusqu'à moitié d'eau, puis laissa mijoter en diffusant lentement, mais sûrement, l'odeur d'un ragoût maison comme on en sert souvent dans les auberges, en saison froide. A regret, le chasseur n'ajouta aucun champignon, trop peu sûr des variétés du coin qu'il ne connaissait pas assez. Après tout, son domaine à lui, c'est le gibier.
Perturbée dans son repas, Nocturne leva la tête de son bout de viande et attira l'attention de son maître, observant avec ses facilités de cœurl approcher une silhouette depuis la pénombre qui s'était installée avant-même que l'aventurier ne la remarque. Une voix résonna et permit de mieux cerner le genre d'invité qu'avait Nora, une jeune femme qui alors qu'elle approchait du feu, n'avait aucune ombre projetée sur les troncs alentours. Elle le salua et le chasseur ne porta pas de suite sa main à son épée, gardant malgré tout sa dague lui permettant de tourner sa tambouille dans sa dextre. L'inconnue, fichée de son sac de voyage et de la panoplie typique de l'aventurier en vadrouille permit au jeune homme de se détendre, malgré encore une fois, l'absence d'ombre qu'il trouvait de plus en plus suspecte. Un gargouillis l'interrompit alors qu'il allait se présenter et la gêne apparente de la demoiselle n'arrangeait en rien la scène, tirant un souffle long de la part du brun. Il observa sa nouvelle partenaire de la tête aux pieds alors qu'elle complimentait l'odeur du plat. Une courte réflexion et s'il s'avérait qu'elle n'était bel et bien qu'une aventurière, il pourrait éventuellement partager son repas avec elle.
- "Nora, aventurier et éclaireur", dit-il en tirant la plaque autour de son cou, garant de son métier. "Et voici mon familier, Nocturne. Tu es ? Oh, trouves-toi quelque chose pour t'asseoir."
Son regard se posa instinctivement sur un petit rondin couché non-loin, providence inespérée et témoin d'un invité apparut de nulle part, comme mené par le destin. L'éphèbe se trouvait bien moins méfiant qu'il ne l'aurait été pendant une journée de travail, ce soir en repos et livré à lui-même. Aussi, rien ne l'empêchait de tailler le bout de gras avec cette curieuse personne démunie de projection, tant qu'elle ne tentait rien de suspect, bien évidemment. Le ragoût était bientôt prêt.
Violette LehnsherrAventurière
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Violette savait parfaitement qu’on pouvait faire des mauvaises rencontres dans ce genre de situations. Durant ses voyages, cela lui était déjà arrivé de tomber sur des gens malhonnêtes ou des brigands essayant de la délester de ses maigres possessions. Elle avait toujours réussi à leur échapper - réussir à fuir les problèmes de tous types était un peu une seconde nature chez elle, quand elle y pensait. Tout comme elle avait fuit son ancienne vie.
Elle fut néanmoins assez bien reçue, et, heureusement, il était un aventurier. Nora, et son familier, Nocturne. Aventurier et éclaireur, il semblait bien plus professionnel qu’elle rien que dans sa manière de se présenter. Mais il ne semblait pas méchant, ni même opposé à ce qu’elle reste, ce qui la rassura. Affichant un petit sourire gêné, elle dévoila un petit peu plus son visage et sa tête alors que les flammes du feu de camp commençaient à doucement la gratifier d’une chaleur bienvenue.
« Oh... Où sont donc mes manières... » s’excusa-t-elle toujours un peu gênée du fait de s’incruster ainsi dans la soirée d’un aventurier qui n’avait rien demandé. Dans le même temps, elle prit quelques secondes à attraper le petit cordage qui était lui aussi autour de son cou, utilisant le bout de son index comme d’un crochet pour en remonter le badge officiel de la guilde à son tour.
« Moi c'est Violette! Je suis aussi de la guilde! Je n’ai pas particulièrement de spécialités par contre, j’aime bien varier mes travaux! » répondit-elle avec un nouveau sourire bien plus lumineux. Après tout, c’était un collègue, et ces derniers avaient souvent des conseils, des histoires, et des anecdotes dont elle raffolait. Nora, en particulier, avait en plus l’avantage d’être en train de faire cuire un ragoût qui lui mettait l’eau à la bouche. Et, si elle pouvait se jeter dessus, elle n’aurait pas hésité. Mais la jeune femme, bien que turbulente, avait trop de retenue pour cela, et décida plutôt de s’installer sur un petit rondin proche que l’aventurier venait de désigner, laissant glisser son sac à dos à côté d’elle. Un petit soupir quitta ses lèvres. Car, même si son ventre criait toujours famine, la journée avait été assez longue et physique à remuer ciel et terre à la recherche d’un enfant perdu.
Au final, l’enfant perdu ici, c’était maintenant aussi Violette...
Jetant un discret coup d’oeil derrière elle, histoire de tout de même pouvoir réagir rapidement en cas de pépin - on ne savait jamais - elle remarqua d’ailleurs qu’il lui manquait effectivement son ombre et que son petit tour de magie était loin d’être aussi discret qu’elle ne le pensait. La jeune aventurière décida tout de même de faire confiance à son collègue, et désactiva son pouvoir. Son ombre réapparu immédiatement derrière elle. Elle ne fit pas particulièrement de remarques à ce sujet - pas tant qu’il ne l’interrogerait pas sur cela. Après tout, garder le bénéfice de la surprise sur sa capacité lui permettrait toujours de s’échapper plus efficacement. Si besoin. A la place, elle enchaîna plutôt sur le sujet de ce ragoût, dont elle n’avait aucune idée de s’il comptait en partager un peu ou pas.
« En tout cas l’odeur de ce que tu fais mijoter me rappelle beaucoup le ragoût de l’auberge du calice d’argent! Elle est dans les plaines à un peu moins d’un jour de la capitale et ils en font souvent pendant la saison froide. Je m’y arrête toujours dés que je passe à proximité pendant la saison froide, c’est toujours parfait après une longue marche de déguster ça à côté d’un bon vin chaud près de la cheminée. » radota-t-elle alors, sans spécialement faire de la publicité à l’établissement, elle ne parlait que de ses expériences histoire de débuter une discussion. Et aussi parce-que cela faisait bien longtemps qu’elle n’y avait pas mis les pieds et que les températures qui chutaient jours après jours lui laissaient entendre que le temps d’y remettre les pieds approchait de plus en plus.
Par contre, ce genre de discussions n’arrangeait clairement pas le creux qui avait pris place dans son estomac, qui eu pour une fois la décence de ne pas grogner trop fort. Par contre, Violette était tout de même à moitié pliée en deux sur son petit rondin, les bras croisés devant son estomac. Ses prunelles illuminées par les flammes du feu de camp vacillaient entre l’aventurier et son familier, leur offrant un regard teinté de curiosité et également de la simple excitation de pouvoir parler avec quelqu’un.
« D’ailleurs, j’ai croisé une caravane sur la grande route. Un des enfants qui voyageait avec le groupe de marchands a disparu, et ils supposaient qu’il était parti dans la forêt. Il a une dizaine d’années, des cheveux bruns courts, des vêtements de lin... Est-ce-que tu ne l’aurais pas vu par hasard? Lui ou une piste qui correspondrait? J’étais en train de le chercher, mais avec la tombée de la nuit, les recherches deviennent difficiles... » demanda-t-elle alors, dans l’espoir qu’il ait éventuellement des informations à lui donner. Si cela se trouvait, il l’avait croisé et raccompagné jusqu’à la grande route, et Violette cherchait pour rien depuis plusieurs heures! Elle serait ravie d’apprendre que le petit était sain et sauf et dans les bras de sa mère. Même si elle avait perdu sa journée dans cette tâche. D’un autre côté, s’il était vraiment perdu en forêt, il était bien moins préparé que Violette pour cela... Et cela pourrait mal se passer pour lui. Elle était assez inquiète...
« Enfin, je ne suis pas retournée à la caravane depuis plusieurs heures maintenant donc... Peut-être qu'ils l'ont déjà retrouvé et qu'ils sont repartis. J'espère... » ajouta-t-elle après un court silence. Pourtant, ils avaient appelés son nom encore et encore, mais aucune réponse. Peut-être qu’il avait fait une mauvaise rencontre dans la forêt? Ou qu’il s’était simplement perdu comme Violette qui n’osait pas vraiment l’avouer. Peut-être devrait-elle investir dans une boussole pour ce genre de situations...
« En tout cas, je ne m'attendais pas à croiser un autre aventurier en plein milieu des bois par ici. » fit-elle remarquer. Une rencontre qui était toujours moins surprenante que si c’était la reine en personne, bien évidement. C’était juste que le hasard le plus complet l’avait guidé devant son feu de camp. Le hasard, et la bonne odeur de son ragoût, aussi.
« Et, donc, qu'est-ce-que tu faisais par ici, si ce n'est pas trop indiscret? Une quête? » s’enquérit-elle alors. Dans ces milieux sauvages, peut-être chassait-il une créature dangereuse aperçue par des villageois il y a peu? Ou bien son assignation était bien moins épique que cela et qu’il étudiait juste les environs. Une chose était certaine : Si elle pouvait goûter à sa cuisine, c’était que Lucy lui souriait ce soir plus que jamais!
Elle fut néanmoins assez bien reçue, et, heureusement, il était un aventurier. Nora, et son familier, Nocturne. Aventurier et éclaireur, il semblait bien plus professionnel qu’elle rien que dans sa manière de se présenter. Mais il ne semblait pas méchant, ni même opposé à ce qu’elle reste, ce qui la rassura. Affichant un petit sourire gêné, elle dévoila un petit peu plus son visage et sa tête alors que les flammes du feu de camp commençaient à doucement la gratifier d’une chaleur bienvenue.
« Oh... Où sont donc mes manières... » s’excusa-t-elle toujours un peu gênée du fait de s’incruster ainsi dans la soirée d’un aventurier qui n’avait rien demandé. Dans le même temps, elle prit quelques secondes à attraper le petit cordage qui était lui aussi autour de son cou, utilisant le bout de son index comme d’un crochet pour en remonter le badge officiel de la guilde à son tour.
« Moi c'est Violette! Je suis aussi de la guilde! Je n’ai pas particulièrement de spécialités par contre, j’aime bien varier mes travaux! » répondit-elle avec un nouveau sourire bien plus lumineux. Après tout, c’était un collègue, et ces derniers avaient souvent des conseils, des histoires, et des anecdotes dont elle raffolait. Nora, en particulier, avait en plus l’avantage d’être en train de faire cuire un ragoût qui lui mettait l’eau à la bouche. Et, si elle pouvait se jeter dessus, elle n’aurait pas hésité. Mais la jeune femme, bien que turbulente, avait trop de retenue pour cela, et décida plutôt de s’installer sur un petit rondin proche que l’aventurier venait de désigner, laissant glisser son sac à dos à côté d’elle. Un petit soupir quitta ses lèvres. Car, même si son ventre criait toujours famine, la journée avait été assez longue et physique à remuer ciel et terre à la recherche d’un enfant perdu.
Au final, l’enfant perdu ici, c’était maintenant aussi Violette...
Jetant un discret coup d’oeil derrière elle, histoire de tout de même pouvoir réagir rapidement en cas de pépin - on ne savait jamais - elle remarqua d’ailleurs qu’il lui manquait effectivement son ombre et que son petit tour de magie était loin d’être aussi discret qu’elle ne le pensait. La jeune aventurière décida tout de même de faire confiance à son collègue, et désactiva son pouvoir. Son ombre réapparu immédiatement derrière elle. Elle ne fit pas particulièrement de remarques à ce sujet - pas tant qu’il ne l’interrogerait pas sur cela. Après tout, garder le bénéfice de la surprise sur sa capacité lui permettrait toujours de s’échapper plus efficacement. Si besoin. A la place, elle enchaîna plutôt sur le sujet de ce ragoût, dont elle n’avait aucune idée de s’il comptait en partager un peu ou pas.
« En tout cas l’odeur de ce que tu fais mijoter me rappelle beaucoup le ragoût de l’auberge du calice d’argent! Elle est dans les plaines à un peu moins d’un jour de la capitale et ils en font souvent pendant la saison froide. Je m’y arrête toujours dés que je passe à proximité pendant la saison froide, c’est toujours parfait après une longue marche de déguster ça à côté d’un bon vin chaud près de la cheminée. » radota-t-elle alors, sans spécialement faire de la publicité à l’établissement, elle ne parlait que de ses expériences histoire de débuter une discussion. Et aussi parce-que cela faisait bien longtemps qu’elle n’y avait pas mis les pieds et que les températures qui chutaient jours après jours lui laissaient entendre que le temps d’y remettre les pieds approchait de plus en plus.
Par contre, ce genre de discussions n’arrangeait clairement pas le creux qui avait pris place dans son estomac, qui eu pour une fois la décence de ne pas grogner trop fort. Par contre, Violette était tout de même à moitié pliée en deux sur son petit rondin, les bras croisés devant son estomac. Ses prunelles illuminées par les flammes du feu de camp vacillaient entre l’aventurier et son familier, leur offrant un regard teinté de curiosité et également de la simple excitation de pouvoir parler avec quelqu’un.
« D’ailleurs, j’ai croisé une caravane sur la grande route. Un des enfants qui voyageait avec le groupe de marchands a disparu, et ils supposaient qu’il était parti dans la forêt. Il a une dizaine d’années, des cheveux bruns courts, des vêtements de lin... Est-ce-que tu ne l’aurais pas vu par hasard? Lui ou une piste qui correspondrait? J’étais en train de le chercher, mais avec la tombée de la nuit, les recherches deviennent difficiles... » demanda-t-elle alors, dans l’espoir qu’il ait éventuellement des informations à lui donner. Si cela se trouvait, il l’avait croisé et raccompagné jusqu’à la grande route, et Violette cherchait pour rien depuis plusieurs heures! Elle serait ravie d’apprendre que le petit était sain et sauf et dans les bras de sa mère. Même si elle avait perdu sa journée dans cette tâche. D’un autre côté, s’il était vraiment perdu en forêt, il était bien moins préparé que Violette pour cela... Et cela pourrait mal se passer pour lui. Elle était assez inquiète...
« Enfin, je ne suis pas retournée à la caravane depuis plusieurs heures maintenant donc... Peut-être qu'ils l'ont déjà retrouvé et qu'ils sont repartis. J'espère... » ajouta-t-elle après un court silence. Pourtant, ils avaient appelés son nom encore et encore, mais aucune réponse. Peut-être qu’il avait fait une mauvaise rencontre dans la forêt? Ou qu’il s’était simplement perdu comme Violette qui n’osait pas vraiment l’avouer. Peut-être devrait-elle investir dans une boussole pour ce genre de situations...
« En tout cas, je ne m'attendais pas à croiser un autre aventurier en plein milieu des bois par ici. » fit-elle remarquer. Une rencontre qui était toujours moins surprenante que si c’était la reine en personne, bien évidement. C’était juste que le hasard le plus complet l’avait guidé devant son feu de camp. Le hasard, et la bonne odeur de son ragoût, aussi.
« Et, donc, qu'est-ce-que tu faisais par ici, si ce n'est pas trop indiscret? Une quête? » s’enquérit-elle alors. Dans ces milieux sauvages, peut-être chassait-il une créature dangereuse aperçue par des villageois il y a peu? Ou bien son assignation était bien moins épique que cela et qu’il étudiait juste les environs. Une chose était certaine : Si elle pouvait goûter à sa cuisine, c’était que Lucy lui souriait ce soir plus que jamais!
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- "Moi c'est Violette ! Je suis aussi de la guilde ! Je n’ai pas particulièrement de spécialités par contre, j’aime bien varier mes travaux !" Annonça la jeune femme après s'être bafouillée une remarque à elle-même.
Nora hocha la tête pour lui rendre son salut et l'observa silencieusement s'installer. Nocturne de son côté était retournée à son occupation – c’est-à-dire mâchouiller son os – sitôt l'aventurier avait invité la demoiselle. Non pas qu'elle soit moins méfiante, simplement que si le brun semblait serein, elle ne chercherait pas outre mesure à l'avertir d'une inconnue de laquelle n'émanait aucune hostilité. Le chasseur lui la toisa de haut en bas et de long en large jusqu'à ce qu'elle prenne place, veillant à ne pas la mettre mal à l'aise dans la mesure du possible. Après un regard par-dessus son épaule, la dénommée Violette retrouva subitement sa projection, sans plus d'explication que cela. Un phénomène bien curieux que l'éphèbe tâcherait de percer à jour si la discussion pouvait s'éterniser. Plutôt, il l'écouta sagement en remuant continuellement sa pitance, curieux de cette auberge dont elle vendait la carte avec un air assuré.
- "Jamais entendu parler. Je ne fréquente pas beaucoup les auberges. Du vin chaud tu dis ? Il faudrait que je goûte, un jour ..."
Curieux de découvrir de nouvelles saveurs, le jeune homme n'était pas forcément amateur de vin, mais l'idée de la boisson chaude, débarrassée de sa texture si singulière par la magie des flammes ne pouvait qu'intéresser Nora. La cuisine était pour lui comme une passion secrète. Peu de personnes avaient goûté ses plats car il ne les réservait qu'à lui-même et ses binômes en expédition, aussi aurait-il suffit qu'il y ait des vivres d'avances pour lui épargner la peine de se mettre aux fourneaux. Quoique, cela n'était pas vraiment un désagrément à ses yeux. Le calice d'argent, donc ? Une adresse qu'il vérifierait par lui-même si l'occasion devait se présenter et si son expérience avec la nourriture que l'on sert dans les auberges a parfois été déplorable, il ne cracherait pas sur un plat tout prêt tiré de la marmite, s'il devait s'avérer si bon que le vendait Violette.
- "Je n'ai pas d'alcool pour l'accompagner, mais tu pourras toujours me dire si le goût du ragoût est similaire."
Une invitation subtile pour lui éviter d'avoir à faire des yeux de chien battu et une proposition dont il connaissait le fin mot. Les établissements destinés aux voyageurs ont très souvent leurs propres jardins et leurs ingrédients régulier, il était donc quasiment impossible de trouver les mêmes saveurs d'une auberge à l'autre, car les variétés de légumes et la viande utilisée était souvent différente. Sans compter que le chasseur avait ajouté du poireau sauvage à son potage, source de goût prononcé et bien plus que le poireau que l'on connaît dans les cuisines classiques. Visiblement enjouée par le fait de pouvoir converser, l'aventurière étrangère partagea une information pour le moins inquiétante au jeune homme, supposant qu'un enfant se soit perdu dans les bois. Voilà un problème qu'il ne souhaitait pas ignorer et sans pour autant interrompre son mouvement du poignet – évitons de brûler la nourriture – Nora prit un air songeur.
- "Un gamin d'une dizaine d'année ... je n'ai croisé personne sur ma route. S'il est encore perdu, il sera compliqué à trouver, dans la pénombre. Laissons-le plutôt venir jusqu'à nous. La lumière, la chaleur, l'odeur, s'il ne retrouve pas sa route, espérons qu'il se présente à nous de lui-même."
Venait aussi un point qui l'inquiétait tout autant que de savoir un petit loin de ses parents : le cours d'eau qu'il avait traversé plus tôt dans la journée avait gagné en volume. En amont de celui-ci, il y avait peut-être des averses à l'origine de la crue. Si elle devait parvenir jusqu'ici, adieu l'odeur, le feu de camp et la nuit au sec, aussi faudrait-il aviser pour trouver un endroit ou dormir sans se faire tremper jusqu'aux os.
- "Il faudrait retracer son trajet depuis son point de départ. Avec un peu de malchance, il pleuvra d'ici une à quelques heures, dépendant d'où vient le vent. Si la pluie brouille les pistes, autant te dire qu'il faudra prier pour un miracle ... mais partir le ventre vide ne serait pas plus sage. Mangeons et on je verrais ce que je peux faire pour t'aider."
Il s'avança sur le temps restant avant l'averse en s'appuyant sur le fait qu'il n'y ait aucun nuage gris dans le ciel ni à l'horizon. Ça leur laissait le temps de se remplir l'estomac avant de se jeter sur la piste d'un garçonnet, s'il n'était pas le premier à les trouver. Avec un peu de chance, son interlocutrice ne serait pas trop compliquée à rassurer, il aurait suffi d'une fibre maternelle trop puissante pour troubler son calme, aussi il profita du changement de sujet pour s'y étendre un peu plus et provisoirement lui faire oublier une éventuelle détresse, le temps qu'il restait à la cuisson pour pouvoir manger.
- "Non, je suis en repos. Après chaque quête, si j'en ai l'occasion et que le temps s'y prête, je pars quelques temps retrouver de la famille."
Quoique, Lulla n'était pas vraiment sa famille à proprement parler, plutôt une colocataire qu'il appréciait tout particulièrement et considérait comme une sœur, malgré l'absence de lien du sang. Mais ce n'était là qu'un maigre détail.
- "Et toi ? Tu as dit que tu aimais varier tes travaux, mais tu dois quand même avoir un domaine de prédilection, non ? Tu chasses, aussi ?"
Ce n'était pas vraiment dans la nature du jeune homme de débiter des questions à la chaîne, encore moins avec une personne qu'il rencontrait tout juste. Malgré quoi, il ne faisait pas de mal, une fois de temps en temps, de se laisser aller à la curiosité. D'un coup d'œil vers la marmite, Nora jugea bon de préparer les bols pour manger légèrement en avance, tout juste le temps pour la préparation d'être cuite juste comme il le fallait. Il piqua alors un petit morceau de viande avec sa dague et le goûta après avoir soufflé trois fois dessus. Tendre, parfumée, on ressentait malgré tout le manque d'herbes et la présence puissante du poireau, bien que ce ne soit pas pour déplaire au jeune homme. A l'aide d'une cuillère en bois, il servit alors une généreuse portion à Violette et fit de même pour lui-même, ayant préparé assez de nourriture pour ce soir et le lendemain avant son départ, soit deux parts. Avant de prendre la première bouchée, Nora adressa un demi sourire discret à la demoiselle et l'invita à se méfier d'une potentielle brûlure de langue, lui souhaita bon appétit et attaqua lui-même son assiette. Ce n'était pas le plat du siècle, mais il y avait là assez d'amour et de produits frais pour ravir son estomac.
Violette LehnsherrAventurière
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Assise sur une vieille souche, ses affaires posées à côté d’elle, Violette écoutait simplement la réponse de son collègue. Il n’était pas du genre à fréquenter les auberges, apparement. Et vu qu’elle venait de le croiser ici au milieu de rien, elle devinait qu’il était peut-être un peu plus du genre solitaire à aimer le camping sauvage. Elle espérait du coup ne pas trop le déranger en débarquant ainsi à l’improviste.
« C’est vraiment sympathique pendant la saison froide. C’est doux, épicé, et surtout chaud. Après avoir passé toute la journée dans la neige, c’est parfait. Et puis c’est assez facile à faire pour peu que l’on a les bonnes épices sous la main. » répondit-elle dans un premier temps à propos de ce qu’elle venait de dire. Puisqu’il n’était pas trop du genre à aller dans les tavernes ou auberges… Elle n’avait malheureusement pas vraiment de recette exacte, chaque endroit gardant au minimum quelques ingrédients secrets, et les arrangeant un peu à leur façon.
« Il n’y a pas forcément besoin d’alcool pour ça. C’est juste que l’odeur m’a rappelé cet endroit, c’est tout! Ce qu’il me reste d’eau suffira largement. » ajouta-t-elle alors. L’alcool était loin d’être une composante obligatoire de ses repas, après tout. Cela dépendait simplement des moments et de ses envies. Après tout elle était bien assez bavarde et joyeuse pour réussir à s’amuser sans être complètement ivre.
Il semblait tout de même visiblement concerné par son annonce et par le sort de cet enfant. Il gardait la tête froide, bien sûr, mais semblait tout de même assez déterminé à l’aider. D’un côté, l’aventurière s’en voulait un petit peu de l’avoir tiré d’une nuit potentiellement reposante avec de telles nouvelles. Même si pour le moment, laisser la lumière et l’odeur potentiellement l’attirer était peut-être le mieux qu’il pouvait faire.
Violette n’avait pas vraiment fait attention à la situation de l’enfant avant. Avait-il fugué, et dans ce cas il ne répondrait sûrement pas à la moindre sollicitation et se cacherait en les entendant arriver? Ou bien s’était-il juste perdu? Dans le premier cas, le trouver en pleine nuit allait être impossible et seule la faim allait peut-être le faire approcher.
« J’espère qu’il ne va pas se mettre à pleuvoir… Sans un bon abri, ce sera difficile pour lui. » répondit-elle inquiète, regardant un peu le sol de la forêt. Elle s’en souvenait très bien, des premiers instants de sa fugue. C’était à la même saison qu’actuellement, et le vent et la pluie avaient été ses pires ennemis. Elle était une jeune noble de seize ans, lui était peut-être plus habitué à la route et aux trajets, mais n’en avait que dix. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une certaine empathie pour ce pauvre garçon peut-être perdu.
Elle laissa échapper un petit sourire à son évocation de sa famille qu’il partait retrouver de temps en temps. Violette n’en avait plus, depuis quelques mois, et elle se sentait étrange depuis. Un drôle de sentiment alors qu’elle rencontrait énormément de gens, elle se sentait seule. Seule alors qu’elle ne s’était jamais sentie proche de sa mère et n’avait plus vu son frère depuis toutes ces années juste pour qu’il se retrouve mort.
« Oh, de mon côté je me débrouille plus en herboristerie, plus particulièrement les plantes médicinales. J’essaye aussi de m’améliorer sur les comestibles, ça pourrait m’aider dans… Certaines situations. » avoua-t-elle en détournant le regard tout en prenant le bol qu’on lui tendait gentiment. Notamment le genre de situations où elle venait mendier du ragoût en forêt. Elle n’était pas des plus dégourdies, c’était certain, mais ce qui continuait à la faire aller de l’avant c’est que jour après jour elle apprenait des choses et avançait toujours plus facilement. Elle savait parfaitement que la voie pour devenir une grande aventurière allait être longue et difficile, mais elle savait aussi qu’elle passerait de magnifiques moments à la parcourir. Ou du moins, c’était ce qu’elle pensait.
« Je chasse un peu mais disons que mes méthodes sont assez peu conventionnelles. J’ai encore un peu de mal à pister… » continua-t-elle alors - cela était vrai pour les bêtes comme pour les hommes. Elle venait d’en avoir un douloureux rappel en se retrouvant ici.
« Merci beaucoup et… Et bon appétit! Et si tu veux j’ai quelques baumes et onguents pour les blessures en échange, ça peut toujours être utile. » proposa-t-elle avant de se jeter sur le plat qu’on venait de lui donner. Elle souffla à peine sur la viande et se brûla donc à moitié, mais peu importait, elle avait trop faim pour cela. A la voir ainsi manger, c’était évident qu’elle avait vraiment faim - et qu’elle passait aussi un très bon moment. L’aventurière n’avait pas vraiment à l’exprimer, cela se voyait à son visage que c’était délicieux.
Délicieux au point de réussir à lui faire garder le silence pendant une bonne minute. Certes, peut-être ne savourait-elle pas assez… Mais elle décida tout de même de faire une petite pause à la moitié de son bol une fois son estomac un minimum satisfait.
« Profites bien de ta famille, en tout cas. Tout ce qu’il me reste, c’est de courir après un fantôme. Un pseudonyme... » déclara-t-elle alors avant de laisser échapper un petit soupir et de continuer son repas, un sourire amer sur les lèvres. Elle préférait ne pas trop en raconter pour le moment - surtout à quelqu’un qu’elle venait tout juste de rencontrer. Nora n’avait certainement aucune information à ce sujet de tout de façon. Celui qu’elle cherchait n’était sûrement même pas Nikolaos, et elle se faisait sûrement des idées. Après tout, ce n’était sûrement pas le seul gamin à avoir lu ce livre et fait du personnage d’Inaros son idole. Au point de prendre son nom.
La jeune femme finit tout de même par se resaisir un petit peu, se redressant, reprenant un sourire un peu plus joyeux.
« Ah, désolée, je fais une bien mauvaise compagnie à débiter ce genre de mauvaises nouvelles et de sujets déprimants. En tout cas le ragoût est délicieux, il est différent au goût de celui de l’auberge dont je te parlais avant, on sent bien plus le poireau mais j’ai l’impression que le reste des ingrédients est assez proche! » tenta-t-elle alors de changer un peu de sujet. Après tout, les sujets déprimants ne lui réussissaient pas, en général.
« C’est vraiment sympathique pendant la saison froide. C’est doux, épicé, et surtout chaud. Après avoir passé toute la journée dans la neige, c’est parfait. Et puis c’est assez facile à faire pour peu que l’on a les bonnes épices sous la main. » répondit-elle dans un premier temps à propos de ce qu’elle venait de dire. Puisqu’il n’était pas trop du genre à aller dans les tavernes ou auberges… Elle n’avait malheureusement pas vraiment de recette exacte, chaque endroit gardant au minimum quelques ingrédients secrets, et les arrangeant un peu à leur façon.
« Il n’y a pas forcément besoin d’alcool pour ça. C’est juste que l’odeur m’a rappelé cet endroit, c’est tout! Ce qu’il me reste d’eau suffira largement. » ajouta-t-elle alors. L’alcool était loin d’être une composante obligatoire de ses repas, après tout. Cela dépendait simplement des moments et de ses envies. Après tout elle était bien assez bavarde et joyeuse pour réussir à s’amuser sans être complètement ivre.
Il semblait tout de même visiblement concerné par son annonce et par le sort de cet enfant. Il gardait la tête froide, bien sûr, mais semblait tout de même assez déterminé à l’aider. D’un côté, l’aventurière s’en voulait un petit peu de l’avoir tiré d’une nuit potentiellement reposante avec de telles nouvelles. Même si pour le moment, laisser la lumière et l’odeur potentiellement l’attirer était peut-être le mieux qu’il pouvait faire.
Violette n’avait pas vraiment fait attention à la situation de l’enfant avant. Avait-il fugué, et dans ce cas il ne répondrait sûrement pas à la moindre sollicitation et se cacherait en les entendant arriver? Ou bien s’était-il juste perdu? Dans le premier cas, le trouver en pleine nuit allait être impossible et seule la faim allait peut-être le faire approcher.
« J’espère qu’il ne va pas se mettre à pleuvoir… Sans un bon abri, ce sera difficile pour lui. » répondit-elle inquiète, regardant un peu le sol de la forêt. Elle s’en souvenait très bien, des premiers instants de sa fugue. C’était à la même saison qu’actuellement, et le vent et la pluie avaient été ses pires ennemis. Elle était une jeune noble de seize ans, lui était peut-être plus habitué à la route et aux trajets, mais n’en avait que dix. Elle ne pouvait pas s’empêcher d’éprouver une certaine empathie pour ce pauvre garçon peut-être perdu.
Elle laissa échapper un petit sourire à son évocation de sa famille qu’il partait retrouver de temps en temps. Violette n’en avait plus, depuis quelques mois, et elle se sentait étrange depuis. Un drôle de sentiment alors qu’elle rencontrait énormément de gens, elle se sentait seule. Seule alors qu’elle ne s’était jamais sentie proche de sa mère et n’avait plus vu son frère depuis toutes ces années juste pour qu’il se retrouve mort.
« Oh, de mon côté je me débrouille plus en herboristerie, plus particulièrement les plantes médicinales. J’essaye aussi de m’améliorer sur les comestibles, ça pourrait m’aider dans… Certaines situations. » avoua-t-elle en détournant le regard tout en prenant le bol qu’on lui tendait gentiment. Notamment le genre de situations où elle venait mendier du ragoût en forêt. Elle n’était pas des plus dégourdies, c’était certain, mais ce qui continuait à la faire aller de l’avant c’est que jour après jour elle apprenait des choses et avançait toujours plus facilement. Elle savait parfaitement que la voie pour devenir une grande aventurière allait être longue et difficile, mais elle savait aussi qu’elle passerait de magnifiques moments à la parcourir. Ou du moins, c’était ce qu’elle pensait.
« Je chasse un peu mais disons que mes méthodes sont assez peu conventionnelles. J’ai encore un peu de mal à pister… » continua-t-elle alors - cela était vrai pour les bêtes comme pour les hommes. Elle venait d’en avoir un douloureux rappel en se retrouvant ici.
« Merci beaucoup et… Et bon appétit! Et si tu veux j’ai quelques baumes et onguents pour les blessures en échange, ça peut toujours être utile. » proposa-t-elle avant de se jeter sur le plat qu’on venait de lui donner. Elle souffla à peine sur la viande et se brûla donc à moitié, mais peu importait, elle avait trop faim pour cela. A la voir ainsi manger, c’était évident qu’elle avait vraiment faim - et qu’elle passait aussi un très bon moment. L’aventurière n’avait pas vraiment à l’exprimer, cela se voyait à son visage que c’était délicieux.
Délicieux au point de réussir à lui faire garder le silence pendant une bonne minute. Certes, peut-être ne savourait-elle pas assez… Mais elle décida tout de même de faire une petite pause à la moitié de son bol une fois son estomac un minimum satisfait.
« Profites bien de ta famille, en tout cas. Tout ce qu’il me reste, c’est de courir après un fantôme. Un pseudonyme... » déclara-t-elle alors avant de laisser échapper un petit soupir et de continuer son repas, un sourire amer sur les lèvres. Elle préférait ne pas trop en raconter pour le moment - surtout à quelqu’un qu’elle venait tout juste de rencontrer. Nora n’avait certainement aucune information à ce sujet de tout de façon. Celui qu’elle cherchait n’était sûrement même pas Nikolaos, et elle se faisait sûrement des idées. Après tout, ce n’était sûrement pas le seul gamin à avoir lu ce livre et fait du personnage d’Inaros son idole. Au point de prendre son nom.
La jeune femme finit tout de même par se resaisir un petit peu, se redressant, reprenant un sourire un peu plus joyeux.
« Ah, désolée, je fais une bien mauvaise compagnie à débiter ce genre de mauvaises nouvelles et de sujets déprimants. En tout cas le ragoût est délicieux, il est différent au goût de celui de l’auberge dont je te parlais avant, on sent bien plus le poireau mais j’ai l’impression que le reste des ingrédients est assez proche! » tenta-t-elle alors de changer un peu de sujet. Après tout, les sujets déprimants ne lui réussissaient pas, en général.
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Le monstre qui grogne
Violette Lehnsherr
Il écouta, calmement, tantôt jetant un œil au feu et savourant son crépitement, l'instant d'après rompait-il le silence en acquiesçant lorsque nécessaire. Cette Violette semblait pour le moins être une aventurière ordinaire, un peu maladroite et enjouée de nature. En jaugeant une fois de plus ses traits et la consistance de son ombre projetée sur les arbres, le brun se demanda ce qu'une demoiselle comme elle pouvait bien faire perdue à cette heure-là dans la forêt. Ce questionnement silencieux trouva ses réponses dans l'une de ses tirades, lorsqu'elle annonçait ne pas avoir de famille, courir après un fantôme. Oh, il connaissait ce sentiment. Son père, disparu depuis des années était – du moins il semblait à beaucoup – devenu une aberration de Schrödinger. Une existence oubliée, perdu entre vie et mort, sans que personne ne puisse trouver la preuve déséquilibrant une théorie face à l'autre. Il était à la fois l'un et l'autre, à cet instant précis. La mine du brun s'attrista, replongé dans des souvenirs d'adolescence pour le moins affligeant et malgré ses longues années de dépression lui ayant permit de faire le deuil de sa mère, il restait encore un problème bien entier et pour ce problème-même parcourait-il les routes, à la recherche de vérité.
- "Ne perds pas espoir. Ce fantôme comme tu l'appelles, n'est peut-être pas si loin que ça. Je cherche aussi quelqu'un et je refuse d'accepter sa mort tant que je ne l'aurais pas vu de mes propres yeux."
Car malheureusement, la balance penchait souvent vers l'hypothèse du décès. Il est si facile de se débarrasser de ses problèmes en blâmant la faucheuse, pourtant dans l'éventualité où il était encore en vie, l'aventurier aurait eu la sensation de trahir sa mémoire. Puis, il était aussi potentiellement le seul détenteur d'une vérité qui changea totalement la donne, grâce à son pouvoir. Bientôt il se ravisa, prêtant une oreille gratifiée par les compliments de la demoiselle et si elle relevait la même analyse de son ragoût, il n'en fut pas offusqué lorsqu'elle souligna la forte présence de poireau. Le repas étant parfaitement à son goût et si elle partageait ce même plaisir à manger, sûrement qu'il devrait un peu plus s'intéresser à cette fameuse auberge dont elle parlait.
- "Ne t'en fais pas, tu peux parler librement, ça ne me dérange pas. Heureux que la nourriture te plaise."
Il y eut un coup de vent, traversant la clairière, portant l'air froid en aval de la rivière quelques mètres plus loin. La flamme du foyer vacilla, dansant une éternelle lutte contre son allié d'un jour et ennemi d'un soir, la brise trop forte n'aura fait qu'attiser le brasier qui repartit avec d'autant plus d'intensité et ce malgré que l'air soit humide. Nora respira l'air loin de la fumée du feu de camp et sentit effectivement cette odeur si atypique que l'on trouve avant un orage. Il prit alors quelques bouchées de plus, silencieux, pensif, à fixer l'orée de la clairière. S'il y avait un gamin perdu quelque part dans le coin, il ne restait qu'à souhaiter qu'il trouve sa route lui-même, avant de ne se faire attaquer par un animal sauvage ou le froid lui-même.
- "Tu avais une piste, de l'enfant que tu cherches ? Une direction, des empreintes de pas ? Si tu as quelque chose lui appartenant, je peux essayer de le faire renifler à Nocturne, tant qu'il ne pleut pas, on ne perd rien à essayer."
Un coup d'œil vers son familier et celle-ci ayant entendu son nom leva les oreilles, attentives aux dires de son père adoptif. Un semblant de sourire apaisa sa curiosité, comprenant assez vite que le brun lui demanderait peut-être de les aider, bien assez tôt.
- "Ne perds pas espoir. Ce fantôme comme tu l'appelles, n'est peut-être pas si loin que ça. Je cherche aussi quelqu'un et je refuse d'accepter sa mort tant que je ne l'aurais pas vu de mes propres yeux."
Car malheureusement, la balance penchait souvent vers l'hypothèse du décès. Il est si facile de se débarrasser de ses problèmes en blâmant la faucheuse, pourtant dans l'éventualité où il était encore en vie, l'aventurier aurait eu la sensation de trahir sa mémoire. Puis, il était aussi potentiellement le seul détenteur d'une vérité qui changea totalement la donne, grâce à son pouvoir. Bientôt il se ravisa, prêtant une oreille gratifiée par les compliments de la demoiselle et si elle relevait la même analyse de son ragoût, il n'en fut pas offusqué lorsqu'elle souligna la forte présence de poireau. Le repas étant parfaitement à son goût et si elle partageait ce même plaisir à manger, sûrement qu'il devrait un peu plus s'intéresser à cette fameuse auberge dont elle parlait.
- "Ne t'en fais pas, tu peux parler librement, ça ne me dérange pas. Heureux que la nourriture te plaise."
Il y eut un coup de vent, traversant la clairière, portant l'air froid en aval de la rivière quelques mètres plus loin. La flamme du foyer vacilla, dansant une éternelle lutte contre son allié d'un jour et ennemi d'un soir, la brise trop forte n'aura fait qu'attiser le brasier qui repartit avec d'autant plus d'intensité et ce malgré que l'air soit humide. Nora respira l'air loin de la fumée du feu de camp et sentit effectivement cette odeur si atypique que l'on trouve avant un orage. Il prit alors quelques bouchées de plus, silencieux, pensif, à fixer l'orée de la clairière. S'il y avait un gamin perdu quelque part dans le coin, il ne restait qu'à souhaiter qu'il trouve sa route lui-même, avant de ne se faire attaquer par un animal sauvage ou le froid lui-même.
- "Tu avais une piste, de l'enfant que tu cherches ? Une direction, des empreintes de pas ? Si tu as quelque chose lui appartenant, je peux essayer de le faire renifler à Nocturne, tant qu'il ne pleut pas, on ne perd rien à essayer."
Un coup d'œil vers son familier et celle-ci ayant entendu son nom leva les oreilles, attentives aux dires de son père adoptif. Un semblant de sourire apaisa sa curiosité, comprenant assez vite que le brun lui demanderait peut-être de les aider, bien assez tôt.
Violette LehnsherrAventurière
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Ce nom, Inaros, l’avait toujours intrigué depuis qu’elle était toute petite. Après tout son frère le débitait en permanence à un moment où la lecture du livre dont il était issu était encore un peu trop complexe pour elle. Après tout elle jouait encore à la poupée ou d’autres jouets divers à ce moment, loin de tous les problèmes qu’elle aurait alors plus tard. Nikolaos avait alors disparu avant qu’elle ne puisse en savoir plus, et bien vite, ce nom n’avait plus qu’évoqué un lointain souvenir pour elle. Mais il avait ressurgi il y a quelques années au fil de ses voyages, avant la mort présumée de Nikolaos, et toujours bien présent après celle-ci. Violette haussa donc les épaules à la remarque de Nora. Pouvait-il vraiment être si proche que cela?
« Je comprends… Je n’espère plus grand chose, de mon côté, même si ça ne me ressemble pas. J’espère que tu le retrouveras en vie. » souligna-t-elle brièvement, semblant comprendre qu’il semblait tenir à cette personne. L’aventurière ne pouvait du coup que lui souhaiter du succès dans ses recherches. Enfin, pas exactement, elle pouvait toujours faire un peu plus, même si le sujet était un peu déprimant, elle était toujours volontaire pour assister les gens dans le besoin.
« Peut-être que je pourrais même te donner un petit coup de main! Je voyage beaucoup dans tout le Royaume donc peut-être que je pourrais un jour dénicher une piste. Enfin, si tu le souhaites bien sûr, ça reste une affaire personnelle pour toi...» proposa-t-elle alors simplement. Elle ne voulait pas non plus lui forcer la main, même si elle proposait son assistance sans vraiment y réfléchir plus que cela. Si elle pouvait être utile à quelqu’un, Violette n’hésitait jamais à se lancer dans ces entreprises un peu folles. Et sans la moindre contrepartie, si ce n’était de quoi combler son estomac.
La jeune aventurière ne tarda d’ailleurs pas à finir son bol, relevant un peu la tête vers le ciel qui se retrouvait assez peu clément cette nuit, à masquer le spectacle féérique des étoiles. Là encore, elle s’inquiétait pour l’enfant perdu dans la forêt, mais c’était peut-être en vain. Peut-être quelques minutes après le départ de l’aventurière était-il revenu, alors qu’elle s’était engagée dans une expédition qui allait lui faire perdre tout sens de l’orientation.
« Je n’ai pas pensé à prendre la moindre de ses affaires, je n’espérais pas vraiment tomber sur quelqu’un capable de le pister à l’odeur... » avoua-t-elle d’un air un peu triste. En effet, cela ne lui aurait servi à rien. Peut-être aurait-elle dû plutôt laisser son ombre au niveau du convoi pour pouvoir y revenir en un claquement de doigts. Mais elle n’y avait pas pensé sur le coup et son ombre était, du coup, aussi perdue qu’elle.
« Le convoi était sur la grande route à l’ouest, et le gamin était parti environ est-sud-est la dernière fois qu’il a été apperçu. J’ai trouvé une piste, mais j’ai fini par la perdre au bout d’un moment. J’ai bien fouillé l’endroit où j’ai perdu la piste à la recherche de nouvelles traces ou bien du concerné. Aucune réponse à mes appels non plus. Donc j’ai continué un peu au hasard et me voilà. » expliqua-t-elle alors. C’était déjà il y a un petit bout de temps, elle avait complètement perdu la direction de la trace depuis, évidemment, et avec la nuit qui tombait cela serait très loin d’être simple de retrouver son chemin.
« Si Nocturne est capable de chercher simplement une présence humaine autre que la nôtre, on aurait déjà de bonnes chances de tomber sur lui, par contre. Ce n’est pas comme si cet endroit était très peuplé de tout de façon... » demanda-t-elle alors, loin d’être experte dans ce genre de pratiques. Mais si Nocturne arrivait à capter une autre odeur que la leur, ils pourraient peut-être réussir à le retrouver! Encore fallait-il que le vent leur sourisse, et qu’il ne leur amène pas un orage… Et à entendre le tonnerre, au loin, Violette doutait que celui-ci ne leur apporte des bonnes nouvelles. Elle posa son bol maintenant vide à côté d’elle. L’aventurière n’aurait pas refusé un peu de rab, mais il y avait plus important que son estomac et les efforts de Nora pour retrouver l’enfant redonnaient du courage à Violette.
« Essayons, si le temps se gâte, on trouvera un abri. En plein orage, on ne le retrouvera sûrement pas... » déclara-t-elle alors, même s’ils n’avaient vraiment que très peu de pistes pour se relancer dans cette recherche, qui était même peut-être vaine. Mais l’aventurière ne pourra dormir sur ses deux oreilles que lorsqu’elle aura fait tout son possible pour le retrouver!
« Je comprends… Je n’espère plus grand chose, de mon côté, même si ça ne me ressemble pas. J’espère que tu le retrouveras en vie. » souligna-t-elle brièvement, semblant comprendre qu’il semblait tenir à cette personne. L’aventurière ne pouvait du coup que lui souhaiter du succès dans ses recherches. Enfin, pas exactement, elle pouvait toujours faire un peu plus, même si le sujet était un peu déprimant, elle était toujours volontaire pour assister les gens dans le besoin.
« Peut-être que je pourrais même te donner un petit coup de main! Je voyage beaucoup dans tout le Royaume donc peut-être que je pourrais un jour dénicher une piste. Enfin, si tu le souhaites bien sûr, ça reste une affaire personnelle pour toi...» proposa-t-elle alors simplement. Elle ne voulait pas non plus lui forcer la main, même si elle proposait son assistance sans vraiment y réfléchir plus que cela. Si elle pouvait être utile à quelqu’un, Violette n’hésitait jamais à se lancer dans ces entreprises un peu folles. Et sans la moindre contrepartie, si ce n’était de quoi combler son estomac.
La jeune aventurière ne tarda d’ailleurs pas à finir son bol, relevant un peu la tête vers le ciel qui se retrouvait assez peu clément cette nuit, à masquer le spectacle féérique des étoiles. Là encore, elle s’inquiétait pour l’enfant perdu dans la forêt, mais c’était peut-être en vain. Peut-être quelques minutes après le départ de l’aventurière était-il revenu, alors qu’elle s’était engagée dans une expédition qui allait lui faire perdre tout sens de l’orientation.
« Je n’ai pas pensé à prendre la moindre de ses affaires, je n’espérais pas vraiment tomber sur quelqu’un capable de le pister à l’odeur... » avoua-t-elle d’un air un peu triste. En effet, cela ne lui aurait servi à rien. Peut-être aurait-elle dû plutôt laisser son ombre au niveau du convoi pour pouvoir y revenir en un claquement de doigts. Mais elle n’y avait pas pensé sur le coup et son ombre était, du coup, aussi perdue qu’elle.
« Le convoi était sur la grande route à l’ouest, et le gamin était parti environ est-sud-est la dernière fois qu’il a été apperçu. J’ai trouvé une piste, mais j’ai fini par la perdre au bout d’un moment. J’ai bien fouillé l’endroit où j’ai perdu la piste à la recherche de nouvelles traces ou bien du concerné. Aucune réponse à mes appels non plus. Donc j’ai continué un peu au hasard et me voilà. » expliqua-t-elle alors. C’était déjà il y a un petit bout de temps, elle avait complètement perdu la direction de la trace depuis, évidemment, et avec la nuit qui tombait cela serait très loin d’être simple de retrouver son chemin.
« Si Nocturne est capable de chercher simplement une présence humaine autre que la nôtre, on aurait déjà de bonnes chances de tomber sur lui, par contre. Ce n’est pas comme si cet endroit était très peuplé de tout de façon... » demanda-t-elle alors, loin d’être experte dans ce genre de pratiques. Mais si Nocturne arrivait à capter une autre odeur que la leur, ils pourraient peut-être réussir à le retrouver! Encore fallait-il que le vent leur sourisse, et qu’il ne leur amène pas un orage… Et à entendre le tonnerre, au loin, Violette doutait que celui-ci ne leur apporte des bonnes nouvelles. Elle posa son bol maintenant vide à côté d’elle. L’aventurière n’aurait pas refusé un peu de rab, mais il y avait plus important que son estomac et les efforts de Nora pour retrouver l’enfant redonnaient du courage à Violette.
« Essayons, si le temps se gâte, on trouvera un abri. En plein orage, on ne le retrouvera sûrement pas... » déclara-t-elle alors, même s’ils n’avaient vraiment que très peu de pistes pour se relancer dans cette recherche, qui était même peut-être vaine. Mais l’aventurière ne pourra dormir sur ses deux oreilles que lorsqu’elle aura fait tout son possible pour le retrouver!
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Le monstre qui grogne
Violette Lehnsherr
Si la discussion ne portait pas haut les tons de la joie et de l'espoir, il était possible de sentir chez les deux aventuriers une résolution, suffisamment ferme pour transparaître dans leurs voix entrecoupées par le crépitement du foyer. Elle n'était pas si différente de lui, Violette, elle qui pourchassait un "fantôme", semblait malheureusement assumer une perte d'espoir progressive. Et pourtant, Nora fut intimement persuadé que le simple fait d'en parler était le témoin suffisant d'une flamme n'ayant pas rendu son dernier souffle. Lui-même avait connu des hauts et des bas dans ses recherches, avait faillit tout abandonner et jetant sa dague à la mer, ayant perdu de vue tout ce qui avait de l'importance à ses yeux. Il n'était pas seul, après tout. Alors lorsque la demoiselle proposa son aide, le sourire du brun perça son masque trop sérieux.
- "C'est aimable de ta part. Merci. Et bien ... si tu devais trouver des informations concernant l'équipage du Brise Marée, un navire marchand disparu il y a des années, je serais dans ta dette."
Les chances étant que lors de sa disparition, Violette n'était alors qu'une adolescente, autant que l'était Nora, tous deux, espérons-le, vivant une enfance insouciante, loin de tragiques histoires de cet acabit-là. Ainsi il balaya mentalement ce sujet de conversation pour permettre de se recentrer sur l'objectif primordial de la soirée, retrouver un bambin perdu, loin du convoi de ses parents. La piste de la jeune femme face à lui semblait maigre, d'autant plus si comme il l'avait interprété, celle-ci s'arrêtait subitement. Avec la nuit tombante, même Nora, ayant fait de la traque son métier, aurait du mal à suivre un sentier quasi inexistant. Alors Nocturne serait un atout de taille pour retrouver la piste, l'éphèbe se tourna donc dans sa direction une nouvelle fois et d'un regard entendu avec son familier, plia les petits bagages sitôt le repas terminé.
- "Pressons le pas, oui. Tout espoir n'est pas perdu, tant qu'il ne pleut pas. Laissons le feu allumé, il ne pourra pas se propager d'ici et servira de repère pour le petit, éventuellement."
Il passa les sangles de son sac sans fond sur les épaules et s'équipa prestement pour assumer un départ imminent, au signal de sa nouvelle alliée.
- "Tu saurais revenir jusqu'à l'endroit où les pistes s'arrêtaient ? Sinon jusqu'à la charrette, mais si c'est plus loin, on risque de se faire devancer par l'orage ..."
Songeur, il laissa passer une seconde d'hésitation avant de secouer la tête et de se ressaisir.
- "Non. On aura le temps. Je te laisse ouvrir la voie, Violette."
Et il la talonna sans plus de formalité. Usant d'un tison arraché au foyer, Nora l'utilisa comme torche pour éclairer le chemin, le portant suffisamment haut pour partager avec la jeune femme cette visibilité si précieuse. Tout retard pouvant s'avérer critique, avec les nuages se profilant à l'horizon, ils ne voulaient pas prendre le temps de trébucher sur chaque racine se présentant sur le terrain.
- Nocturne, éloignes-toi de nous et cherche dans le noir.
- Papa en colère contre Nocturne ?
- Non, je ne suis pas en colère. Mais le petit pourrait avoir peur de toi, il faut que tu restes cachée.
- Mais Nocturne gentille !
- Je le sais, mais lui ne le sait pas. Tu viendras quand on l'aura retrouvé, en attendant, ne vas pas l'effrayer, il risquerait de se faire mal en fuyant.
Un petit gémissement mécontent du cœurl tira un soupire à son père adoptif qui se promit de lui offrir une séance de papouilles plus tard pour la réconforter. Malgré quoi il ne pouvait pas se permettre de faire dans la dentelle s'il voulait mener à bien sa mission improvisée.
- "C'est aimable de ta part. Merci. Et bien ... si tu devais trouver des informations concernant l'équipage du Brise Marée, un navire marchand disparu il y a des années, je serais dans ta dette."
Les chances étant que lors de sa disparition, Violette n'était alors qu'une adolescente, autant que l'était Nora, tous deux, espérons-le, vivant une enfance insouciante, loin de tragiques histoires de cet acabit-là. Ainsi il balaya mentalement ce sujet de conversation pour permettre de se recentrer sur l'objectif primordial de la soirée, retrouver un bambin perdu, loin du convoi de ses parents. La piste de la jeune femme face à lui semblait maigre, d'autant plus si comme il l'avait interprété, celle-ci s'arrêtait subitement. Avec la nuit tombante, même Nora, ayant fait de la traque son métier, aurait du mal à suivre un sentier quasi inexistant. Alors Nocturne serait un atout de taille pour retrouver la piste, l'éphèbe se tourna donc dans sa direction une nouvelle fois et d'un regard entendu avec son familier, plia les petits bagages sitôt le repas terminé.
- "Pressons le pas, oui. Tout espoir n'est pas perdu, tant qu'il ne pleut pas. Laissons le feu allumé, il ne pourra pas se propager d'ici et servira de repère pour le petit, éventuellement."
Il passa les sangles de son sac sans fond sur les épaules et s'équipa prestement pour assumer un départ imminent, au signal de sa nouvelle alliée.
- "Tu saurais revenir jusqu'à l'endroit où les pistes s'arrêtaient ? Sinon jusqu'à la charrette, mais si c'est plus loin, on risque de se faire devancer par l'orage ..."
Songeur, il laissa passer une seconde d'hésitation avant de secouer la tête et de se ressaisir.
- "Non. On aura le temps. Je te laisse ouvrir la voie, Violette."
Et il la talonna sans plus de formalité. Usant d'un tison arraché au foyer, Nora l'utilisa comme torche pour éclairer le chemin, le portant suffisamment haut pour partager avec la jeune femme cette visibilité si précieuse. Tout retard pouvant s'avérer critique, avec les nuages se profilant à l'horizon, ils ne voulaient pas prendre le temps de trébucher sur chaque racine se présentant sur le terrain.
- Nocturne, éloignes-toi de nous et cherche dans le noir.
- Papa en colère contre Nocturne ?
- Non, je ne suis pas en colère. Mais le petit pourrait avoir peur de toi, il faut que tu restes cachée.
- Mais Nocturne gentille !
- Je le sais, mais lui ne le sait pas. Tu viendras quand on l'aura retrouvé, en attendant, ne vas pas l'effrayer, il risquerait de se faire mal en fuyant.
Un petit gémissement mécontent du cœurl tira un soupire à son père adoptif qui se promit de lui offrir une séance de papouilles plus tard pour la réconforter. Malgré quoi il ne pouvait pas se permettre de faire dans la dentelle s'il voulait mener à bien sa mission improvisée.
Violette LehnsherrAventurière
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Autant aurait-elle aimé rester près d’un feu de camp à discuter de tout et de rien, il y avait mieux à faire en ce moment, et c’était retrouver un gamin perdu. Du moins à priori perdu, puisque la plus perdue ici restait Violette. Même si elle savait à peu près où elle était, elle s’était assez rapidement mise à chercher seule au hasard ce qui n’était pas du tout quelque chose d’efficace.
Une fois les arrangements sur la méthode placés, Violette acquiesça. Nora semblait bien plus s’y connaître qu’elle dans le milieu du pistage et la présence du coeurl aiderait certainement beaucoup s’ils arrivaient à récupérer la piste de l’enfant.
Le trajet dans la forêt se passa sans trop de difficultés, et à terme, ils retrouvèrent la route, même si ce n’était pas à l’endroit où Violette l’avait quittée. Un peu plus de marche, et elle retomba enfin sur l’endroit où la caravane s’était arrêtée. Elle n’était plus là. Tous partis, sans laisser d’affaires, ou de mots, ou quoi que ce soit. Le gamin était-il revenu de lui-même et ils n’avaient pas daignés attendre l’aventurière plus longtemps que cela? Ou avaient-ils abandonné? Elle n’en savait rien, et elle s’emploierait demain à tirer les affaires au clair.
Surtout que la pluie commençait lentement à tomber, alors que le tonnerre, proche, grondait, rendant tout pistage à l’odeur maintenant impossible. Peut-être ne saurait-elle jamais, mais la logique lui disait qu’une mère ne partirait jamais sans son fils. Impératifs de marchands ou non.
« Je… suppose qu’ils sont partis parce-qu’ils ont dû le retrouver. Je cherche peut-être pour rien et… Je m’excuse de t’avoir emmené là-dedans. » déclara-t-elle alors, tout en se grattant l’arrière du crâne, réajustant un peu sa capuche qui la protégeait un peu de la pluie. Elle se sentait un peu mal de l’avoir dérangé pour cela au final, mais elle n’aurait pas pu deviner.
Et, avec un camp de fortune remonté à l’abri de l’orage, et une nuit calme, l’aube arriva, tranquille, et avec elle deux chemins s’étant croisés brièvement sur une quête futile qui se séparaient tout aussi rapidement. Vers de nouvelles aventures et de nouveaux horizons.
Une fois les arrangements sur la méthode placés, Violette acquiesça. Nora semblait bien plus s’y connaître qu’elle dans le milieu du pistage et la présence du coeurl aiderait certainement beaucoup s’ils arrivaient à récupérer la piste de l’enfant.
Le trajet dans la forêt se passa sans trop de difficultés, et à terme, ils retrouvèrent la route, même si ce n’était pas à l’endroit où Violette l’avait quittée. Un peu plus de marche, et elle retomba enfin sur l’endroit où la caravane s’était arrêtée. Elle n’était plus là. Tous partis, sans laisser d’affaires, ou de mots, ou quoi que ce soit. Le gamin était-il revenu de lui-même et ils n’avaient pas daignés attendre l’aventurière plus longtemps que cela? Ou avaient-ils abandonné? Elle n’en savait rien, et elle s’emploierait demain à tirer les affaires au clair.
Surtout que la pluie commençait lentement à tomber, alors que le tonnerre, proche, grondait, rendant tout pistage à l’odeur maintenant impossible. Peut-être ne saurait-elle jamais, mais la logique lui disait qu’une mère ne partirait jamais sans son fils. Impératifs de marchands ou non.
« Je… suppose qu’ils sont partis parce-qu’ils ont dû le retrouver. Je cherche peut-être pour rien et… Je m’excuse de t’avoir emmené là-dedans. » déclara-t-elle alors, tout en se grattant l’arrière du crâne, réajustant un peu sa capuche qui la protégeait un peu de la pluie. Elle se sentait un peu mal de l’avoir dérangé pour cela au final, mais elle n’aurait pas pu deviner.
Et, avec un camp de fortune remonté à l’abri de l’orage, et une nuit calme, l’aube arriva, tranquille, et avec elle deux chemins s’étant croisés brièvement sur une quête futile qui se séparaient tout aussi rapidement. Vers de nouvelles aventures et de nouveaux horizons.
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