2ème lune de la saison chaude de l'an 1000
Assise à la sortie du cabinet de Luz, Rebecca essayait de se remettre de ses émotions. Elle est donc enceinte. Véritablement et incontestablement enceinte. Mais comment cela peut être possible ?
- Tu veux vraiment que je t'explique comme on fait pour avoir des bébés ?
- Ce n'est pas ça, le problème ! Le vrai problème c'est que ~
- Tu ne sais pas qui est le père. Cela va te faire une belle aventure, dis donc !
- Ne sois pas aussi détestable. La situation n'est pas aussi joyeuse que ça.
- Pour moi, si ! Tu sais que je me régale de ton malheur...
Ne voulant plus prendre en compte le moindre mot qui sort de la bouche de Machin, l'aventurière -- et future maman -- se met en route pour rentrer chez elle, toujours perdue dans ses pensées.
Les premières ne furent pas aussi joyeuses que la nouvelle pourrait le laisser penser. Elle se demandait si elle ne ferait pas mieux de le faire partir, ce petit bébé, par quelque moyen que ce soit. Le rôle de maman ne lui allait clairement pas, elle ne pouvait s'imaginer avec des couches sales et un braillement incessant en guise de fond sonore. Elle ne se voyait pas non plus quitter son rôle d'aventurière. L'adrénaline que cela lui donnait était plus que plaisant.
Tins, parlons-en, de son métier d'aventurière. Les quêtes sont parfois tellement longues que la rentrée d'argent se fait rare. Avec un bébé en route, faudrait-il vraiment qu'elle quitte la Guilde ? Non, il lui fallait quelque d'à côté, où elle pourrait travailler quand aucune quête n'est disponible. Quelque chose de pas trop dangereux, si jamais elle garde l'enfant.
Mais avant de faire des plans sur la comète, il fallait déjà répondre à la première question : oui on garde, ou non on jette ? OOG ou NOJ ?
La tête complètement dans les étoiles, Rebecca vagabondait de plus en plus, ratant même l'entrée de sa maison pour continuer sa route jusqu'à un petit parc à proximité. En reprenant un peu ses esprits, elle se rend compte qu'elle a atterrit dans ce qu'il ressemble à une réunion de…de maman. Super, fascinant.
Les enfants, pas plus âges de cinq ans, couraient dans tous les sens, en criant et en gesticulant comme si le diable en personne les poursuivait. Certains avaient leurs vêtements complètement déchirés, d'autres encore grimpaient aux arbres et essayer d'imitait on ne sait quel animal du bestiaire. Non clairement, Rebecca n'allait pas pouvoir supporter quelque chose comme ça.
Puis, en reportant son attention sur les mamans présentent, elle peut apercevoir quelques enfants, assis à côté d'elles. Ceux-ci sont sages, regardent avec attention les autres faire leurs bêtises, sans crier. D'autres dorment paisiblement, ou jouent juste calmement.
C'est alors que Rebecca et Machin se rendent compte qu'il existe deux types d'enfant : les diables et les anges. La première moitié ferait devenir moine n'importe quel criminel du royaume, tandis que l'autre moitié les rendraient aussi doux et gentils qu'un agneau.
- Tu crois que...
-Non, aucune chance qu'il soit sage.
- Tu l'étais bien quand t'étais jeune, non ?
- Il n'y a pas que mes gènes qui rentrent en compte.
- Boarf, que ça soit l'un ou l'autre, je ne vois pas forcément beaucoup leurs mauvais côtés
Cela demandait réflexion. Beaucoup de réflexion. Et des tasses et des tasses de cafés. Non, pas de café, maintenant qu'il y a quelqu'un en plus dans le corps de Rebecca, le café était interdit. Un corps pour trois personnes. On commençait vraiment à être serré, ici...
Une fois rentrée chez elle, devant son verre d'eau, il fallait peser le pour et le contre.
- Contre : il va nous pourrir la vie pendant des années.
- Pour : C'est la plus belle chose au monde.
- Depuis quand tu penses ça ?
- Faut bien quelqu'un pour les pours, non ?
- Oui...Contre : Même une fois adulte, il va encore nous emmerder pour avoir des cristaux.
- Pour : Tu serais tout le temps fière de lui, et il te rendra heureuse.
- Heureuse de changer sa couche ? Ah, voilà, contre : faut le changer, le nourrir et l'habiller.
- Si tu n'y mets pas un peu du tiens...
- Ah, plus d'argument pour les pours ? On dirait qu'on va devoir bientôt revoir Luz.
- Pour : il est peut-être de lui.
A ces mots, la bouche de Rebecca se ferma, et aucun mot ne pouvait plus passer. Elle se souvient alors, il y a quelques années, d'une rencontre assez particulière, avec quelqu'un qui lui assurait qu'il était son fils, et qu'il avait une petite sœur. Une situation pour le moins loufoque. S'il c'était passé la même chose maintenant, elle n'en aurait pas prêté autant attention qu'avant.
- Plus rien à dire là-dessus, petite fleur ?
- Est-ce qu'on est vraiment prête à faire le pari là-dessus ?
- Qu'est-ce que tu as à perdre, dans cette histoire ? A part ton ventre plat.
Sa discussion interne dura une bonne partie de la nuit, mais dès que les premiers rayons du soleil passèrent à travers sa fenêtre, sa décision était prise. Rebecca allait garder cette enfant qui poussait dans son ventre. Elle allait l'aimer et le chérir comme ces parents ne l'ont jamais fait. Elle allait tout lui apprendre, le rendre autonome, talentueux. Il allait être l'enfant jalousé de tous.
Mais voilà que la deuxième question revient en mémoire : ses finances ne vont pas bien, et ce n'est pas avec le peu qu'elle gagne en tant qu'aventurière qu'elle allait pouvoir donner la meilleure vie possible à son bébé. Il allait falloir qu'elle trouve quelque chose qui paye bien, et vite. Le seul autre métier qu'elle ait fait, c'est conseiller pour Keith Veriano. Elle sait jongler avec les chiffres, faire des bilans et suivre des dossiers. Mais, dans ses connaissances, qui pourrait être intéressé par ça ? Et puis une idée aussi folle que plausible commence à germer. Elle griffonne rapidement quelque chose sur une page, et sort de chez elle.
Voilà donc une Rebecca, seule dans une chambre au-dessus d'une taverne. Taverne qu'elle connaît bien, elle y vient régulièrement pour faire ces petits échanges. Elle attend donc que la porte s'ouvre pour laisser entrer son invité. L'aventurière incline légèrement la tête pour dire bonjour, mais ce geste ne se veut que courtois. Elle ne connaît pas encore assez bien l'individu pour être contente de le voir.
- Violette. Merci d'avoir répondu à mon appel.
Elle fait signe pour que Violette s'assoit dans le fauteuil en face d'elle.
- Je ne vous ai pas fait venir dans le but de vous acheter de l'opium. J'aurai besoin d'une...faveur.
Le tintement des cristaux se fit entendre, alors que la pile sur laquelle ils étaient arrangés tombait bruyamment en tintant. C'était un tas qui valait un petit manoir, et pourtant... Valeera venait juste de s'en servir comme chamboule tout.
Plusieurs tas similaires de cristaux transparents trônaient dans la pièce. De quoi vivre plusieurs fois et sans privation. Et pourtant cela ne posait que des problèmes à la vipère qui se voyait avec un stock tellement important qu'elle ne savait quoi en faire.
Ecouler de tels cristaux était difficile, de part leurs valeurs et leurs utilités dans la vie de tout les jours. Payer une bière à cristaux noirs avec un objet valant un million de fois plus ?
C'était déraisonnable et plus que louche.
Si le crime ne payait pas, la vipère se disait, elle, qu'il payait parfois beaucoup trop. La morsure de l'incandescent avait été un vrai tremplin, et les divers trafiques accessoires ne faisaient que renforcer cette fortune qui semblait ne pas avoir de fin.
Mais une telle quantité d'argent devenait compliquée à gérer à elle seule et si son premier cristal transparent avait semblé être un signe du destin, elle les lançait maintenant presque négligemment sur les piles
Sa maison était devenue une banque inaccessible, mais qui commençait à ne pas suffire pour ce qu'elle envisageait... Depuis plusieurs jours, l'idée de créer une façade légale à son entreprise la taraudait. Sortir une entreprise de terre pourrait aisément justifier les gains et même blanchir ceux provenant de commerces moins légaux.
Dans son esprit l'idée se faisait de plus en plus nette, le royaume avait bien quelques transports, l'entreprise Veriano avait tentée d'innover, mais n'était clairement pas assez performante, à peine une goute d'eau dans l'océan.
Et contrairement à ce noble sans ambition, la vipère voulait plus, beaucoup plus !
Dans son esprit se dessinait un plan plus grand, qui se voulait à la fois ambitieux et utile, car elle savait pertinemment qu'un commerce destiné uniquement à camoufler des activités criminelle n'irait pas loi.
Du transport et des messages : choses que la magie n'arrivait pas à remplacer totalement... Voilà qui lui paraissait prometteur. Il ne lui manquait que des associés de confiance, chose qui allait surement être plus dur à trouver qu'un Kumiho...
Mais ses pensées furent interrompues par une petite sonnette magique... Le business ne s'arrêtait jamais.
*****
La cliente était une habituée, et c'était l'une de celle qui avait permit à Valeera de commencer dans le trafic de drogue. L'opium était une valeur sure, bien moins à risque que la morsure mais bien moins lucratif. De quoi se faire la main en quelque sortes.
Comme d'habitude, l'endroit convenu était le même, et la vipère avait finit par se renseigner sur cette fameuse cliente régulière. Et son parcourt était.... atypique... Ex-femme du capitaine de la garde royale, ex bras droit de la compagnie Veriano... Elle était ex beaucoup de choses, et sa carrière était intéressante
-Je suis toujours là pour mes clients ma chère
Dit elle en souriant avant de s'arrêter quand il ne fut pas question de drogue. Son esprit s'emballa un moment... Une faveur hein ? C'était le genre de chose qui pouvaient tout dire et rien dire.
Croisant les doigts devant elle, Valeera se concentra un peu plus, ses deux yeux jaunes se fixant sur Rebecca avec intensité
-Une faveur hein ? Allez y, je vous écoute
Un léger sourire se dessinant sur son visage
2ème lune de la saison chaude de l'an 1000
Maintenant que Rebecca avait réussi à avoir l'intention de Violette, il fallait encore formuler la demande. Et en plus de ça, il fallait qu'elle l'accepte. Mieux vaut ne pas trop en dire pour l'instant.
- Je suis à la recherche d'un travail. Un travail qui...rapporte assez.
Assez pour nourrir deux personnes, dont une qui va manger comme quatre pendant plusieurs mois. Et payer les couches, les nourrices, les vêtements, les meubles. Dommage que la patience et l'énergie ne soit pas quelque chose qu'on puisse payer, Rebecca en allait avoir besoin, dans quelques temps.
- Je sais que vos activités ne sont pas très...légales. Mais je sais également que c'est là qu'on peut gagner le plus.
Comment elle pouvait le savoir ? Cela coulait de sens. Les choses les plus dangereuses sont toujours payés le plus chères, et c'est donc normal que le trafic de drogue rapporte beaucoup.
- Je m'occupais de tous les papiers administratifs, dans un ancien travail. Je suis sûr que mes différents dons pourront vous aider, dans quoique ce soit.
Après avoir décrit ses capacités, Rebecca attendait la réponse de Violette. Elle espérait qu'elle soit favorable, histoire de ne pas devoir refaire le même pitch une seconde fois.
Un travail lucratif ? N'était-ce pas justement le genre d'occasion qu'attendait la vipère ? Mettre la main sur quelqu'un d'à la fois compétent et peu regardant sur le travail ?
Cette catin de Lucy savait y faire quand elle daignait se bouger. Croisant les jambes, Valeera fit mine d'y réfléchir. Elle semblait s'y connaitre un peu en terme de malversation...
-Un travail hein ? Je ne sais pas ce qui vous à fait penser à moi mais, il se pourrait que je puisse vous trouver ça, quelque chose qui rapporte énormément... Plus que vous ne pouviez en rêver, si vous faites l'affaire bien sur
Le cv théorique de la jeune femme était impressionnant, bras droit des Veriano... Difficile de demander plus, surtout si sa spécialité était les chiffres, rien de plus utile pour dissimuler un trafic ou pour blanchir des cristaux provenant de sources douteuses.
A vrai dire, la vipère n'aurait pu rêver mieux. Mais... C'était à une seule condition.
-Je sais. Conseillère de Veriano, et depuis que vous n'y êtes plus, nous n'entendons plus parler de ce qui fut une tentative ratée de s'étendre. Néanmoins ma chère amie, je serais franche.
Cela vous demandera de cacher bien pire qu'un transfert un peu louche ! Il faudra ruser pour que les contrôleurs ne voient que du feu à blanchiment de cristaux à grande échelle.
Nous parlons de milliers de cristaux transparent, issus de bien des trafics louches. De quoi générer beaucoup de bénéfice.
Ce n'était qu'une partie du plan, la jeune femme n'allait pas dévoiler son jeu aussi facilement. Mais en laisser apercevoir une petite partie permettrait de voir si cette Rebecca était sérieuse, ou si elle allait se dégonfler face au risque
-De quoi nous couter la prison pendant quelques temps si ça venait à se savoir, et si je saurais passer inaperçue, vous en revanche...
Gros risque, mais de quoi vous financer pendant quelques vies...
Mais avant tout... Pourquoi venir me voir moi ? Et pourquoi maintenant ? Ce n'était pas comme si le travail était rare de nos jours
Enfin tout dépendait de ce qu'on était prête à faire pour l'accomplir et au vu du visage de Rebecca, serveuse dans une taverne miteuse n'était pas au programme
2ème lune de la saison chaude de l'an 1000
Ce qui lui a fait penser à Violette, c'est surtout la promesse d'avoir beaucoup d'argent, et ceux, assez rapidement. Rebecca allait avoir tellement de chose à acheter, à prévoir, à comprendre et à connaître. Comment changer une couche, donner un biberon. Et quant il crie, est-ce qu'il a faim ? Mal ? Veut juste que les voisins entendent sa jolie petite voix ? Si elle pouvait s'acheter une nourrice pour pouvoir s'en occuper, la vie serait bien plus belle.
- Comme je vous l'ai dit, il me faut de l'argent. Et rapidement. Je ne peux pas attendre d'avoir un salaire de 2 cristaux par lune, et ça pendant plusieurs années avant de pouvoir avec une bonne situation financière. Mes motivations sont pures, ce qui tranche pas mal avec vos activités.
Est-ce que Rebecca est prête à dire à sa dealeuse qu'elle est enceinte ? Oui, mieux vaut qu'elle sache tout.
- Je suis enceinte. Et je ne veux pas que cette...chose manque de quoi que ce soit. Alors il va falloir de l'argent. Beaucoup.
Oui, ces motivations sont pures. Elle fait tout cela pour son futur enfant, pour qu'il est une vie heureuse, loin de la pauvreté. Qu'il puisse avoir de beaux vêtements, aller dans une bonne école, faire un beau métier. Et tout ça, sans penser aux difficultés financières de ces parents. Alors oui, certaines personnes pourront dire que c'est moche, que rien ne vaut de tomber dans le crime. Mais Rebecca la déjà fait une fois, pour suivre son sauveur. Pourquoi elle devrait hésiter à le refaire ?
Au vu des hésitations de Violette, la partie n'était vraiment pas gagnée. L'aventurière se lève donc, prête à quitter la petite pièce.
- Je comprend votre hésitation. Si vous décidez quelque chose, je reviendrai ici dans deux jours, pour vous laissez le temps de prendre votre décision.
Enceinte ? ELLE ? Valeera resta un moment perplexe, incapable de savoir si elle devait hurler de rire ou ressentir un peu de peine pour Rebecca. Cette fille avait tant de soucis... Et voilà qu'un gamin venait entacher son tableau déjà suffisamment sombre. Pour certaines, c'était un besoin, pour l'hydre c'était un boulet.
Mais qu'importait la raison au final, c'était un levier comme un autre qui lui servirait à obtenir ce qu'elle voulait. Et au fond... Elle ne détestait pas cette Reb...
-Enceinte.... Mmmh... Je vois...
Et alors qu'elle se levait, la vipère leva la main pour lui faire signe d'attendre. Sa réflexion étant de toute manière quasiment faite. Il manquait simplement quelques lignes sur le contrat qu'elle avait en tête.
-Si vous acceptez mon offre, votre enfant ne manquera de rien, suffisamment de cristaux pour le faire passer pour un noble, et plus encore... Mais ce sera au prix de votre travail. Sous mes côtés malhonnête, je sais récompenser ceux qui savent être utile sans devenir présomptueux.
J'ai donc un travail à vous proposer...
Voilà qu'une première pierre venait de se poser, ne resterais à savoir que si cette Rebecca voudrait bien continuer à en poser d'autre. Et créer les fondements de son nouvel empire.
-J'aurai besoin d'un bras droit, pour gérer une nouvelle compagnie, il faudra régler bien des choses, et une fois tout cela fait, se charger de modifier des chiffres.
Rien de très dangereux, et j'installerais un homme de paille pour servir de paratonnerre si cela venait à mal tourner, mais en aucuns cas je ne pourrais garantir que vous en ressortiez indemne.
Même si elle frisait la faveur, les yeux jaunes de Valeera n'étaient jamais vraiment dénué d'un soupçon de calcul. Faire confiance à quelqu'un impliquait un risque de trahison, chose qui, évidement n'était pas concevable.
Mais quelque chose lui disait que la jeune femme en face d'elle était prête à tout pour ce petit être en devenir.
-400 cristaux gris me semble un bon salaire pour débuter qu'en dit tu ?
Tendant la main elle lui fit un petit sourire, cette paye équivalent à celle d'un ministre
-Partenaire ?
2ème lune de la saison chaude de l'an 1000
La main tendue de Violette fit hésiter Rebecca. Elle aurait préféré qu'elle prenne un peu de temps pour y réfléchir, ce qui aurait pu l'aider à à savoir si elle ne faisait pas une erreur. Mais la proposition est beaucoup trop alléchante pour être refusé.
- Je connais déjà ce monde. Malheureusement, devrait-on dire.
Elle voulait continuer en disant qu'elle s'en fichait pas mal du trafic et de tout ce que Violette voulait mettre en place. Elle, la seule chose qui lui importait, c'était l'argent. De quelle façon elle le gagne, en devant se salir les mains ou non, qu'importe. Et surtout, elle n'allait pas renoncer à ce gain aussi facilement, la trahison ne faisait donc pas partie de ses multiples plans.
Et puis, sans s'en rendre compte, la main de l'aventurière serra celle de la vendeuse de drogue, scellant alors -- à jamais ? -- leur lien.
- Partenaire, oui.
Et bien voilà une affaire qui était rondement menée. Elle avait été facile à convaincre, mais au vu de sa situation, c'était compréhensible. La nécessité était un argument de négociation comme un autre, même s'il était sans doute le plus efficace.
A quoi bon négocier avec la seule personne qui pouvait vous sauver la mise, savoir se faire discret et se contenter de dire oui était parfois une solution acceptable.
Mais cela posait un soucis à la jeune femme qui allait devoir s'assurer de la loyauté de sa nouvelle amie assez vite. Rester dans l'ombre éternellement ne serait pas tout le temps la solution.
Mais comme souvent avec Valeera, il y avait un déguisement pour solutionner le problème, une nouvelle identité qui viendrait faire fusible pour tout les problèmes éventuels.
-Si nous avons notre accord, inutile de rester dans l'ignorance trop longtemps. Il va nous falloir un endroit pour faire nos affaires.
Un manoir serait une bonne idée, rien de mieux pour assoir sa domination sur un quartier de la ville... Mais il va falloir planifier cela soigneusement…
On installe pas un siège d'une compagnie comme un repère de crime...
Dire qu'elle finissait déjà par recourir aux services de Rebecca... Mais au vu de son expérience, elle saurait mieux qui quiconque ou le placer
-Une idée de ou nous pouvons nous installer ? Pas de limite de budget, mais il nous faut quelque chose de parfaitement adapté, si possible un quartier avec beaucoup de mouvement, pour justifier un peu de circulation et camoufler nos affaires les moins licites
Une carriole de cristaux dans une rue vide faisait tache, un chariot parmi des dizaines d'autres...
2ème lune de la saison chaude de l'an 1000
Un endroit pour faire leur affaire ? Rebecca pensait que Violette en avait déjà un. Mais on dirait que non...Cela commence à faire un peu de temps qu'elle n'a plus mis les pieds dans ce monde, ces relations sont peut-être un peu trop vieille...
- T'as vraiment pas une petite idée, hm ?
- Si tu en as une, je l'ai aussi. Réfléchi.
- Plutôt à moi de te dire ça ! Tu sais à quoi on pense.
- Oui.
- Le manoir de Keith Veriano.
Oui, c'est peut-être une bonne idée. Le manoir est idéalement bien placé dans la capitale, prêt de tous les grands lieux. Mais est-il encore habité ?
- Cela fait plusieurs lunes que son propriétaire a disparu. Mais je ne sais pas si le manoir est toujours libre ou non. Je peux aller voir s'il y a toujours du monde là-bas. Cela pourrait être un trés bon point de chute.
- Aaaah ! Ma mauvaise fifille revient au galop ! C'est bien, ça !
- Nous pourrions aller le visiter demain. Le plus tôt sera le mieux, je pense.
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