" Bonjour Monsieur Dante Ifrael, je vous ai d'ores et déjà adressé des remerciements pour avoir pris soin de ma fille. Nous devons échanger rapidement sur certains points vous concernant. Vous êtes attendu dans trois jours dans les jardins royaux en espérant que la météo nous soit profitable. Avec mes salutations. Allys Renmyrth."
Sirius jouait auprès des feuilles apportées par le vent de saison fraîche. Il jappait joyeusement en se roulant par terre. Même si elle lui avait acheté un parchemin pour qu'il puisse s'exprimer, il ne le faisait que très peu. C'était vraiment un enfant ce familier. Dès qu'il vit la lettre, il se précipita pour s'en saisir. Il avait déjà sa gueule grande ouverte que la reine la reprit pour la mettre en sécurité hors de ses crocs.
" Donne moi.. donne..."
" Non... "
" Apporter à lui... te plaît... "
Ses phrases pour le moment étaient de cet ordre. Il les complétait par des coups de tête associés à quelques couinements. La reine voulut le caresser, il recula sa tête en cherchant à jouer. Mieux valait ne rien lui confier d'important, il ne pensait qu'à jouer et faire des bêtises. Ce qui n'empêcha pas de suivre le coursier en sautillant, le dafresk arrivait à s'éloigner un peu plus du château depuis quelques temps. La reine semblait sereine, cela lui suffisait. Dès que le coursier allait mettre la lettre, il eut à esquiver un loup forestier. La reine avait eu la présence d'esprit de lui mettre l'une de ses écharpes. Une belle écharpe bleue flottait à chacun de ses bonds. Les autres gardes royaux de passage voyaient un combat entre ce serviteur et une créature un peu trop enthousiaste. Dès qu'il sentit une personne nouvelle sortir, il se dressa un instant puis voyant l'attitude de soulagement du coursier ; sa réaction fut immédiate. Sirius s'empara de la missive pour foncer vers cette personne.
" IFRAEL ! Ifrael ! "
Le dafresk tenait entre ses crocs la lettre, tournait la tête à chaque fois qu'il passait à côté de quelqu'un. Finalement, il perçut un signe vers cette nouvelle personne que le coursier avait vu. C'était bien lui ! Après une forte accélération, il était plus déterminé que jamais. Il s'arrêta devant lui en ouvrant la gueule tout fier. Le loup des forêt avait à peu près la taille d'un chien de forte corpulence, il n'était qu'un tout jeune dafresk même si bientôt en dépit des apparences, il serait adulte.
" C'est toi....? "
Dès que l'humain prit la missive, il put voir le dafresk partir à fond de train comme un fou. On aurait dit une flèche, il avait hâte de refaire le beau devant la reine. A son passage les gens s'écarter de peur que l'animal les bouscule. Il retourna vers son abri à l'extérieur du château, cette course l'avait bien fatigué. La reine ne sut rien de la livraison, pour elle tout s'était déroulé dans les règles de l'art. Ce n'était pas dans les habitudes des serviteurs de revenir une fois leurs tâches accomplies. Elle n'en sut strictement rien. Après qu'elle ait reçu une réponse affirmative, elle se prépara pour recevoir cet étranger.
A ses yeux, il n'était qu'un nom et une vague image aperçue. Sa fille ne serait sans doute pas d'accord qu'elle s'intéresse encore de près à sa vie, mais c'était également une marque d'intérêt de s'enquerrir de son futur... gendre ? Même si elle redoutait effectivement qu'il soit venu de nulle part, sa mère et elle en avaient discuté la veille. Dame Neilia lui avait simplement dit de se méfier parce qu'elle l'avait connu dans un moment d'errance, qu'il n'y avait peut-être qu'une influence pouvant se montrer néfaste au développement de la princesse. Allys n'avait pas apprécié ce terme... De toute manière, sa mère était assez inquiète quand elle parlait de sa fille. Elle ne s'engageait jamais à remettre en question l'éducation... Allys avait mariné pendant deux heures entières sur des hypothèses, des phrases commençant par " mais imagine donc.. " et finissant toujours pour la plupart de façon catastrophique. Pour ainsi dire, elle n'avait pas très bien dormi durant la nuit, elle avait tiré le bras de Grimvor pour parler jusqu'à ce qu'il dorme trop pour se réveiller...
Au matin, elle fit une de ses habituelles toilettes raffinées en soignant chaque détail, d'autant plus aujourd'hui que son esprit se répétait " et si c'était une mauvaise influence... ". Son pinceau à maquillage passait et repassait sur sa paupière. Elle fronça les sourcils et dut recommencer les contours. Sa robe mise, elle put accéder à sa fenêtre pour voir... des trombes d'eau orageuse... Leur rendez-vous serait dans le petit salon dans ce cas. Elle en fit part à ses serviteurs pour qu'il l'oriente vers cet endroit si lumineux.... aujourd'hui les seules lumières vives étaient celles apportées par la cheminée. Les murs étaient couverts d'étagères sur lesquelles reposaient des livres, mais aussi des boîtes contenant différents jeux. La lumière provenait de la grande baie vitrée qui s'étirait donnant une vue sur le jardin. Sirius n'avait pas demandé à rentrer.. c'était curieux cela lui arrivait pourtant... Sirius était effectivement à guetter.. l'arrivée qui inquiétait tant sa maitresse. Dès qu'il vit la même silhouette, il se leva pour courir vers lui sous la pluie battante. Il jappait fortement en sautillant avant de marcher à côté de lui comme s'il l'escortait jusqu'à la porte. En voyant le loup arrivé trempé, les serviteurs soupirèrent en ne l'empêchant pas de rejoindre Allys et se coucher devant le feu. La reine s'était posée face à une table basse en cristal dans un fauteuil confortable. Plongée dans la lecture d'un nouveau rapport, elle n'avait pas perdu son temps dans cette attente. Dès qu'elle vit le jeune homme entrer, elle aperçut dans son nouvel uniforme de garde royal... Non elle ne voulait pas se laisser avoir par tous ces racontars que l'on pouvait raconter sur lui, c'était ce quii la poussait à le rencontrer.
" Bonjour Monsieur Ifrael, vous pouvez vous asseoir si vous le souhaitez, le thé ne devrait pas tarder. Avez-vous une préférence ? "
Je sentais évidemment les regards sur moi, cet illustre inconnu, arrivant de nul part et proche de la princesse, comment passerais-je bien ? Les gardes me regardaient avec de gros yeux, quand aux femmes, j'étais presque sûr qu'elles parlaient de moi dans mon dos... La question était de savoir ce qu'elles disaient !
Je n'avais jamais sentis autant l'inquiétude d'être jugé qu'au palais, peut-être n'étais-je pas à ma place...
Sortant d'un débriefing, je soupirais discrètement avant de sursauter à l'approche fougueuse d'un loup, j'allais déployer mon bouclier, lorsque je vis l'écharpe. Il jappait mon prénom et portait une lettre ? Un familier ? Mon camarade à mes côtés me faisait les gros yeux et le coursier derrière lui était furieux, mais me confirma que c'était pour moi.
- Oui. Répondis-je bêtement à la bête en prenant la missive. Aussitôt fait, aussitôt parti.
Je regardais la scène incrédule, le coursier s'excusa et parti. Mais le regard presque inquiet de mon camarade vers ma lettre ne me plus guère et il faut dire que le sceau qui y était apposé ne me rassura pas le moins du monde.
Quel membre de la famille voulait me voir ? Atheas non, elle n'en n'avait pas besoin je veux dire. Déglutissant, j'alla me mettre à l'écart pour ouvrir la lettre. Qui fut courte, mais pas assez, car le peu d'information et son ton d'ordre vrillèrent mon estomac autant qu'une lance en plein ventre pu le faire. La reine ! M'avait fait demander et le ton ne me rassurait pas. Si je n'avais pas fait d'erreur... je crois/espère. Elle avait tout droit de me faire dégager (j'irais presque dire "si ce n'est que ça") pour incompétence ou autre. Cependant la lecture de la missive me fit hésiter entre deux tons, celle d'une reine à l'intention de son sujet et celle d'une mère questionnant un homme que ramène sa fille... Bon dis comme ça on imaginerai facilement des choses, mais je n'étais qu'un ami pour Atheas et rien pour une princesse. Après ce n'est pas pour autant que la reine ne le verrait de cet œil-là...
Inquiet de ce qui pouvait se passer, j'eus mal au ventre durant les deux jours suivants et le jour même je fus quelques peu patraque, mais pris une potion de soin afin de faire face tel un homme, euh un garde. Je pria presque pour que la pluie la dissuade, avant de me dire que cela ne ferait que retarder notre conversation et que j'aurais à souffrir plus longtemps de ce mal...
Il pleuvait comme vache qui pisse. Malheureusement, pas de missive donnant de contre-ordre et je préférais aller vérifier ne pas être attendu qu'avoir une lettre de sanction pour avoir oser éviter la reine ! Gloups... Bizarrement, je n'avais jamais autant craint la royauté... C'est le palais qui fait ça où bien mon rôle ?
Soupirant, je fis attention au moindre défaut de ma tenue, me coiffa, mit un peu de parfum. Non que je cherchais à séduire la reine, mais à bien passer de ma personne, ne pensant pas le moins du monde que l'effet inverse pourrai être problématique (passer pour un play boy...).
L'estomac noué, je me rendis aux jardins royaux malgré le temps et je fus surpris de voir une figure "familière" approché à grand... pattes. J'activa alors mon bouclier pour faire office de parapluie, mais le loup ayant malgré tout traverser une partie du jardin trempé, fut assez mouiller. J'eus presque envie de le caresser, cependant, je savais maintenant qu'il appartenait à la reine et cela le rendit intouchable à mes yeux.
L'animal bien que foufou était un compagnon énergique et agréable qui me dirigea en partie vers les appartements de la reine, me retenant de prendre la fuite par sa présence. Maintenant à la vue de tous, faire marche arrière était impossible. J'inspira et bomba inconsciemment le torse pour me donner du courage. Le serviteur qui m'ouvrit m'annonça et je pénétra avec Sirius qui alla se mettre au coin du feu.
Aussitôt je m'inclinais.
- Bonjour ma reine.
Elle me répondit par un "monsieur" Ifrael qui me mit mal à l'aise... Précisément car ce n'était pas "garde" mais monsieur... Donc elle voulait me voir moi en tant que moi et non en tant que garde ? Est-ce que je crains pour ma tête ? Je déglutissa discrètement et lui offrit un sourire charmant, chaleureux.
- Je ne suis pas un fin connaisseur ma reine. J'approchais pour ne pas rester éloigné, assumant mon statut ? Ou quoi que ce soit d'autre.
Je me posa devant le siège qu'elle m'avait montré, attendant un dernier avale pour m'y installer. Je serais bien rester debout, mais comme il s'agissait d'une discussion, je risquais de montrer trop d'éloignement ? C'est compliqué la bienséance !!!
- Je suis toutefois certains que vous avez bon goût et pourrez me conseiller.
"RAH mais qu'est-ce que je raconte ?! Dante, tu fais du lèche botte ? Sa reste la reine hein ! ... attends, ce que j'ai dis ne peux pas passer en flirte hein ?!" pensais-je intérieurement inquiet. Malgré tout, je gardais mon sourire et mon regard poser vers elle. Etais-je trop familier ?
- Vous m'avez fait appeler, je suis là pour répondre à toute vos question ma reine. Inclinais-je la tête, montrant soumission à son altesse.
" Vous savez, je vais demander à ce que nous soit servi un thé qui me tient à coeur. Une amie me l'a fait goûter. Vous verrez, c'est une merveille. C'est à base de vanille et de fruits. C'est un thé noir, mais très fin qui a le mérite de ne pas être trop fort. Je vous avoue ne pas être friande des thés trop fortement dosé. J'en ai sans doute trop souvent abusé."
A force de rechercher les boissons pouvant accompagner chaque événement, elle avait fini par délaisser tous ces thés fort en goût mais qui masquait toute saveur. Il pouvait y avoir des feuilles de menthe ou de citron que tout semblait atténué. Le thé était un art savant du dosage, non une espèce d'explosion désordonnée de saveur. La reine était une fervente adoratrice de ces boissons uniques. Les domestiques partirent pour préparer celui que la reine avait indiqué tandis qu'elle avait repris doucement leur conversation.
" Autrement, vous avez raison, je suis assez connaisseuse en la matière. Je pourrais même vous chercher un thé pouvant correspondre plus à vos goûts. Préférez vous les saveurs avec de l'amertume ? Sucrées ? Préférez vous les boissons fortes en saveur ? Les boissons chaudes apaisantes. Dites m'en plus sur vos boissons préférées, je peux vous conseiller, mieux j'en serai heureuse."
Comme il semblait ne pas être connaisseur, autant le plonger dans ce monde merveilleux de saveurs. Elle pourrait en connaître bien plus s'il restait auprès d'eux un peu plus. Ce n'était pas une mauvaise chose, d'autant que la reine en avait assez des questions sans réponse.
" Et donc si vous commenciez par me raconter comment se sont passés ces derniers mois ? D'où venez-vous ? Votre arrivée m'a bien surprise autant que d'autres gardes, mais j'espère que vous vous êtes bien habitué à votre vie à la Capitale. J'y ai trop souvent séjourné pour ne pas trouver la vie en ces rues agréable. Vous êtes tout de même celui à qui je dois le retour de ma fille, je ne peux l'ignorer... Si vous saviez toutes les questions qu'une mère peut se poser à la disparition de sa fille... " Elle avait détourné le regard pour observer les portraits accrochés au mur qui n'avait aucune évocation particulière. Il ne s'agissait que des paysages de nature. " J'aimerais connaître un bout de cette vie qu'elle a passé en votre compagnie.. si vous le souhaitez bien sûr... "
- Il m'a l'air excellent ! Confirmais-je.
Partisane des thé, la reine continua sur sa lancée en me questionnant plus sur mes goûts, il me fallut un peu réfléchir pour donner une réponse, me re-imaginant le goût de ceux-ci.
- Je n'aime pas spécialement l'amertume, en fond je le tolère mais point en goût principale. Je suis plutôt sucré, fruité. Souriais-je un peu gêner. Et j'apprécie les boissons chaudes, ma mère m'en faisait avec du miel il me semble pour une petite touche de sucré. C'était très agréable lorsqu'il descend dans la gorge. Je ne connais pas beaucoup de différent thé, j'avoue prendre toujours les mêmes, par manque de temps et du coup de connaissance pour tenter d'autre boisson. Terminais-je mon petit exposé de mes goûts.
Nous ne tardions pas à changer de discussions, elle se mit à me questionner sur ma vie et me fit quelque peu rougir au fait que j'ai ramener sa fille.
- Ce fut un honneur. Y bredouillais-je embarrasser.
Elle me posa alors des questions sur sa fille ? Je le pris ainsi et me mordis la lèvre, ennuyer. Je baissa la tête, m'inclinant légèrement.
- Je vous prie de m'excusez ma reine, mais je ne sais pas ce que je peux décider de vous révéler sur votre fille sans sa permission. Elle a son jardin secret et certainement des histoires qu'elle apprécierai de vous le raconter d'elle-même et ne serait pas très heureuse à ce que je lui vole la surprise.
Je ne savais en effet pas ce que je pouvait dire de la vie de sa fille, pas sur que Atheas apprécie si j'en disais trop. Cependant...
- Toutefois, je peux répondre à vos questions sur mon humble personne. Je redressais la tête pour la regarder. Dante Ifrael, né au village perché il y a vingt-cinq ans, ma mère gérait sa boutique de vêtement et mon père était un aventurier, il est devenu chasseur pour rester auprès de sa famille. Je suis resté au village jusqu'à ma majorité ou je me suis inscrit en tant que garde à la capitale, j'y ai fait mon service, avant de souhaité revenir auprès de ma mère. C'est à ce moment-là que j'ai rencontré la princesse, votre fille.
Bien que souriant, je me posa une question… En avais-je trop dit ? Comment expliquer le fait que Atheas revienne sans me vanter ? Comment la princesse avait-elle présentée le fait qu’elle veuille de moi en tant que garde ? DU coup, que pensait la reine de moi ? Un pur inconnu ayant charmer sa fille ? Un garde qui peut faire du bon travail ?
Je sentais l’anxiété lentement grimpé en moi. Comment était vue ma présence en ce palais ? Bon, détournons l’attention !
-Je connais donc la capitale pour y avoir vécu plusieurs années, mais c’est la première fois que je viens au palais. Je cherche encore à faire ma place… J’eus un petit rire gêner, je n’avais pas voulu laisser échapper ça. J’apprends la structure du palais pour vous servir au mieux. Rattrapé ?
Je me tus quelque peu et dévia le regard vers les tableaux en cherchant une nouvelle approche, je ne voulais as dénigrer les gardes qui me trouvaient arrivistes et n’osait pas parler de Atheas par crainte d’en venir à notre relation et des questions plus… intimes. Voir sa fille adolescente fuguer plusieurs moi et revenir avec un homme plus vieux qu'elle… Cela doit poser bien des questions, elle était assez grande pour commencer à penser à ce genre de chose et à faire. Bien qu’elle avait un fiancée…
" Vous savez.. je vous ai déjà transmis mes remerciements, mais je pourrais les reformuler aussi souvent qu'il soit possible. Je devine bien qu'elle n'ait pas revenu d'elle-même. Vous avez dû jouer un rôle dans ce retour, j'en ai parfaitement conscience."
En voyant l'air tout emprunté de ce jeune homme, elle eut l'espoir secret qu'il lui dirait tout ce qu'elle souhaitait savoir. Il n'en fut rien, ce fut même bien pire. Qu'elle ait un jardin secret, mais bien sûr, elle ne voyait aucun obstacle à cela... mais les secrets semblaient être le ciment sur lequel elle grandissait. Allys sentait bien elle perdait progressivement tout cette capacité pour la suivre. Sa fille n'était pas une enfant facile à guider, elle ne voulait en aucun cas qu'il lui arrive malheur.
" Bien sûr, il va de soi qu'elle a son jardin secret... "
Aventurier, chasseur, garde... La reine avait retenu ces mots comme des symboles pour comprendre d'où il venait. De toute évidence, sa fille ferait la même chose qu'elle : elle était attirée par les gens peu ordinaires, les gens ne partageant pas nécessairement son milieu. Ce n'était pas une mauvaise chose, mais sa fille ne lui ressemblait pas. Cet homme en face d'elle ne symbolisait-il pas tout le désir d'émancipation de sa fille ? Sa volonté de s'éloigner du palais.. sa volonté au final de se détacher de plus en plus fortement de toute cette vie clinquante. La reine commençait à en avoir des soupçons, mais n'en fit aucune remarque. Quand il évoqua l'idée de faire sa place, la reine tiqua quelques temps... Le jardin secret prenait tout son sens... elle eut un léger sourire en respirant doucement.
" Vous voulez donc faire votre place précisément au palais... Voilà qui est bien intéressant, je dois dire. "
Son rire gêné en disait long. Les thés furent déposés sur une table basse non loin d'eux dans deux théières séparées. L'une était légèrement ébréchée, mais c'était la préférée d'Alyss aussi ne pouvait-elle se dispenser de l'utiliser. Elle l'avait obtenu en cadeau lors de ses quinze ans, un âge béni où elle était tombée dans l'amour du thé et de toutes ses saveurs. L'autre théière était richement parée pour accueillir la boisson de ce garde si mystérieux.
" Ah ... ce serait donc pour me servir... simplement. " s'amusa t-elle en le regardant du coin de l'oeil comme pour le tester. Les hostilités commençaient, elle allait bien finir par connaître plus de détails sur la fugue de sa fille et rentrer un peu plus dans ce 'jardin secret qui l'intriguait.
Elle ne tarda pas à revenir à la charge en me remerciant d'avoir ramener sa fille, ce qui me fit quelques peu rougir et m'incliner.
- Je vous en prie ma reine, c'est tout à fait naturelle, vous n'avez pas à me remercier. La princesse savait qu'elle devrait revenir un moment donner ou l'autre. Je n'ai fait qu'un peu la pousser à ce décider.
Par la suite elle comprenait que je ne pouvais pas trop en dire, qu'est-ce que Atheas voudrait dire ou non ? Cacher ou dire soit-même ? A dire vrai, je ne me rappelais pas qu'elle ai parler de sa famille... Parce qu'elle cachait son identité ? Où bien qu'elle n'était pas proche de celle-ci ? Et oui, je me devais de me faire une place au palais, arriver à être un bon garde afin de gagner la confiance et faire ainsi mon travail, être utile, me sentir utile en fait. Je ne tilta pas sur la mauvaise compréhension de la reine à mon propos, regardant avec des yeux pétillants la théières finement décorer.
J'huma les saveurs et me servi du coup, bien curieux du goût qui irait réchauffer mon corps et mon cœur. Le contact de la tasse chaude était bien agréable entre mes mains, je repris quelques peu la parole.
- Il y a beaucoup de chose à apprendre ici et je met tout mes efforts pour répondre à vos attentes. Venant d'un milieu humble, je sais que je dois démontrer ma valeur, mais je ferais ce qu'il faut pour ne pas vous faire honte ma reine.
Pour moi c'était un gros engagement, important, je protégeais sa fille après tout. Je commençais à boire et le chaud liquide coula dans ma gorge, ce doux goût... Je souris, fermant les yeux pour l'apprécier un peu plus.
- C'est un très bon thé que vous m'avez conseillé ma reine. Pourrais-je savoir où m'en procurez ? Je pense que je pourrais me faire mon petit stock.
Mon regard passa alors sur table à la recherche de petit biscuit, normal avec du thé. Mais il n'y en avait pas...
- Il n'y a pas de biscuit ? Laissais-je échapper avant de me reprendre, sa faisait un peu comme un enfant, ou une personne qui se croit chez elle. Aussitôt la domestique se pressa d'amener une boite alors que je virais au rouge.
Je me mordais la lèvre de gêne, j'avais envie de me cacher pour mon comportement, comment reprendre cette action ? Argh, bad point. C'est pas comme ça qu'on plait en montrant les oublies d’autrui, ou pas de manière si directe. N'osant pas la regarder, mon regard parti dans toute la pièce pour terminer sur des jeux, j'étais surpris au départ qu'elle en dispose. Mais j'imagine que tout un chacun à ses hobbys... A quoi pouvait-elle jouer quand elle ne s'inquiétait par pour sa famille, son peuple ?
" Vous savez, vous n'avez pas à vous donner autant de pression. J'ai beau être reine, je ne serai pas à surveiller chacun de vos faux pas. Nous en faisons tous et nous espérons toujours ne pas être aperçus... moi la première."
Fallait-il citer la fois où elle était tombée devant sa première ministre nouvellement entrée dans la fonction ? Ou encore la fois où elle avait laissé une toile de sa composition de la jardin où elle avait eu le retour comme si c'était un débutant... Non ce n'était pas une gaffe cela, plutôt une belle rencontre. Il était dommage qu'Ukyo ait dû quitter la capitale pour des affaires personnelles, sa compagnie lui manquait grandement. Depuis elle était persuadée de n'avoir pas bougé son niveau et que ses traits étaient l'égal d'eux-même... Elle redressa la tête pour quitter ses pensées et se focaliser sur son interlocuteur, elle ne l'avait laissé en plan que quelques secondes. Elle était tant appliquée qu'elle ne saurait toléré que son invité s'ennuie. Ce serait le comble d'inviter son futur gendre peut-être et qu'il s'ennuie...
" Oh si vous voulez, c'est issu d'un producteur situé au milieu des plaines. Ses feuilles sont d'excellentes qualité, il a également des idées de composition ingénieuses... Une fois même j'ai eu l'opportunité de goûter un thé avec des morceaux de... banane" dit elle en détachant ce mot comme s'il était une insulte. Elle détestait ce fruit, le trouvait pâteux et en plus de cela il avait tendance à empiéter sur toutes les saveurs. Si vous aviez une saveur fraise/ banane... c'était mort vous ne sentiez plus que la banane. Vraiment c'était un fruit à bannir. Au moins il allait peut-être se détendre à présent. " Et il l'avait mélangée avec un autre ingrédient fort en goût qui l'a masqué.. j'aurais presque aimé..
Des sujets des plus banals somme toute, mais c'était souvent eux qui rendaient une conversation moins officielle ou moins pesante. Si son titre lui posait problème, elle se présenterait en temps que femme plus ordinaire... Le sujet dériva fortement.. Il n'y avait pas de biscuit... Elle ne put s'empêcher d'écarquiller les yeux et de rire un peu.
" Si j'avais su que vous vouliez des biscuits monsieur, j'en aurais fait venir, vous m'en voyez navrée.. Je vais rectifier cela immédiatement. Servez nous un mélange pour que mon invité puisse choisir selon sa convenance"
Sa manière de demander avait été si innocente, elle l'avait fait beaucoup rire. On aurait dit qu'un enfant réclamait son moment sucré de la journée. Allys ne s'y attendait pas, c'était dit de manière si simple et si dissonante par rapport à tous ses airs qu'il se donnait.
" Vous savez ce n'est pas parce que je suis reine que vous devez... chercher à tout prix à me plaire. Si vous voulez après le thé, comme le temps est affreux, je pourrais vous inviter à visiter certaines salles du palais. Nous avons notamment de beaux tableaux.... Vous venez du village perché, j'ignore si vous êtes amateur d'art, c'est ma grande passion de mon côté... je serai ravie d'en discuter avec vous. "
Avec son rire, elle avait peur de n'avoir porté un coup de grâce à cette ambiance qu'elle tentait de créer pour le rassurer... En sentant l'odeur des biscuits, Sirius s'était redressé comme pour voir s'il ne pouvait pas en "emprunter" quelques uns pour ne jamais bien sûr les rendre.
" Je crois que mon dafresk est tout aussi attentif que vous à la venue de ces biscuits."
Une boite fut apportée et déposée devant eux sur la table basse. Elle était en fer argentée et contenait de nombreuses pâtisseries en petite taille ainsi que des biscuits de différentes saveurs. Ces boîtes étaient précieuses.. elles étaient mises hors de portée d'une petite souris nommée Athéas qui les faisaient fondre presque aussi vite qu'elles étaient remplies. La reine avait été obligée de trouver des cachettes pour en conserver.
" Vous deviez bien vous entendre avec ma fille sur ce point.. J'espère que vous savez confectionner de ces délicieux biscuits... "
Ce moment ne fut pas désagréable pour la reine, loin de là. Le jeune homme n'était pas désagréable à écouter, un peu étrange parfois notamment avec sa demande de biscuits lui donnant presque un côté gourmand, comme sa fille. Cet échange resta un moment agréable dans l'esprit de la reine, qui suspecta dès lors un fort rapprochement entre Dante et sa fille.
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