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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
    Informations
    L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Mer 25 Nov 2020 - 18:12 #
    Assise au bord du Grand Fleuve qui parcourait tranquillement la capitale, Violette parcourait les pages de ce fameux rapport d’enquête. Un rapport qui n’aurait jamais dû finir en sa possession, puisque réservé à l’usage des gardes de la capitale en tant qu’archive sur une affaire déjà censée être classée.

    Aussi avait-elle été reçue assez froidement la veille en essayant d’obtenir des informations de façon tout à fait légal. Peut-être qu’en se présentant en tant que la fille de la victime cela aurait pu fonctionner… Mais se présenter en tant que fugueuse devant un tas de garde dans un des bâtiments les mieux gardés de la Capitale n’était pas vraiment quelque chose à quoi elle se risquerait. Même si la personne qui avait peut-être voulu la retrouver n’était plus de ce monde et que son indépendance était désormais garantie. Elle avait donc décidé de laisser son ombre s’infiltrer dans les archives de la garde et avait attendu le milieu de la nuit pour s’introduire dans le lieu pourtant fermé à clé. Heureusement, personne ne semblait avoir remarqué son ombre pendant la journée qui s’était trouvée un coin isolé, et l’opération s’était passée sans le moindre accrochage.

    Profitant d’une petite part de tarte aux pommes d’une échoppe réputée, les pieds battant légèrement dans le vide depuis la rive au-dessus du fleuve maintenu dans son lit par de grands murs de pierre, Violette parcourait attentivement le rapport de la garde. Bien plus détaillé que ce que les nouvelles et la presse avait pu lui apprendre, elle n’y apprit tout de même pas grand chose… Si ce n’était la présence d’un témoin. Un témoin dont le témoignage était pour le moins confus selon le rapport, mais son état de simple civile commerçante ne rendait pas la chose particulièrement suspecte.

    Arrivant à la dernière page, elle soupira légèrement, rangeant le rapport dans son sac de voyage et se concentrant sur sa part de tarte, pensive. Elle ne savait pas vraiment quoi penser de tout cela. Et une seule et unique personne à sa connaissance pouvait l’aider à en savoir plus. Peut-être bien celle qui avait tué Nikolaos de ses mains. Est-ce-que Violette en voulait à cette pauvre femme qui s’était apparement juste défendue? Elle n’en était pas certaine.

    Ivara Streÿk, sculptrice de verre, possédant un atelier non loin. Qu’y perdait-elle à aller lui poser quelques questions?

    L’aventurière s’étira une fois son petit déjeuner terminé, son badge de la guilde caché sous les vêtements la protégeant du froid, avant de bondir sur les pavés de la rue dont elle avait tourné le dos jusqu’ici, plusieurs calèches et autres charrettes avançant mollement dans le quartier commerçant. La matinée était froide, au point de faire rougir son nez et ses joues, ainsi que le bout de ses doigts qu’elle s’empressa de réfugier dans les poches de son manteau. Abritant un peu plus la tête entre ses épaules comme si cela pouvait un peu plus la protéger du froid, elle se mit donc en route d’un pas tranquille.

    Aucun besoin de se précipiter, cette Ivara n’allait sûrement pas s’envoler dans la journée. La petite Lehnsherr aurait peut-être l’air elle-même un peu louche à poser des questions comme si elle connaissait parfaitement l’affaire sans être une garde… Et elle ne voulait pas vraiment de soucis avec celle-ci. Elle devrait sûrement essayer de la jouer un peu finement. Mentir n’était pas particulièrement son truc à elle, ni même le vol, à vrai dire. C’était juste qu’elle jugeait avoir le droit de connaître et le droit d’enquêter donc… Elle s’était servie.

    Après un petit peu d’errance dans les rues aux abords du quartier commerçant, elle finit enfin par trouver l’échoppe qu’elle cherchait. Ouverte, elle poussa la porte en laissant dans le même temps un courant d’air froid pénétrer dans la pièce. Elle prit le temps d’observer l’endroit quelques secondes, tout ce verre, finement sculpté. Cela devait représenter un sacré travail s’il était manuel.

    Elle se retourna rapidement vers la tenancière, l’analysant de ses yeux sombres l’espace d’un instant. C’était bien elle. Ivara. Mais maintenant, comment la mener sur le chemin de la confession sans la brusquer?

    « Bonjour… C’est joli ce que vous faites. » déclara-t-elle dans un premier temps de sa voix guillerette habituelle. Elle était assez honnête, alors qu’elle décalait un peu son écharpe et son manteau pour parcourir les quelques pièces exposées, parcourant les lieux d’un pas lent. Après tout, elle était bien moins une proie du froid ici. Elle profita d’ailleurs pour remettre rapidement en place ses mèches, avant de retourner son regard vers la commerçante. En temps normal, elle aurait sûrement enchaîné en lui posant un tas de questions sur son travail et comment elle le réalisait… Mais cette situation là était… exceptionnelle.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Dim 29 Nov 2020 - 14:26 #

    Ivara


    Ces derniers temps, Ivara se réfugiait derrière son commerce pour oublier tous les autres tracas de son quotidien. Il y a peu, elle avait goûté aux joies des sorties en plein air et avait décidé de ne même plus mettre le bout de son petit orteil hors de la Capitale. Encore une fois, elle s’était longuement pris la tête avec Inaros - par le biais de leur carnet - pour lui demander de ne plus exécuter de contrat de mercenaire jusqu’à nouvel ordre. Il n’avait pas eu tant le choix que ça d’écouter ses demandes et semblait avoir restreint ses activités pour un temps. La jeune femme ne se sentait en sécurité nul part. Elle avait vécu suffisamment d’aventures pour le reste de ses jours. N’était-il pas possible de vivre paisiblement, était-ce trop demander ?

    Tous les jours, elle se réveillait aux environs de vingt-trois heures et essayait de s’occuper l’esprit de différentes façons. Elle couchait beaucoup ses pensées sur le papier. Elle ne parlait à personne d’autres de ses tourments. Une fois, elle avait essayé mais était restée sur sa faim. Impossible pour elle de se livrer véritablement. Ivara restait seule, prisonnière de ses propres pensées. Ironique pour quelqu’un qui n’était jamais véritablement seul dans sa tête. Au fur et à mesure que l’heure tournait, elle repartait se coucher pour être en forme aux aurores. Ce sommeil-là ne faisait pas apparaître Inaros. C’était donc bien elle qui se réveillait, prête à vivre une journée le plus normalement possible. Elle était loin de se douter qu’un autre problème allait bientôt lui tomber sur les bras.

    Ce matin-là, il n’y avait personne dans la boutique. Le froid commençait à se faire de plus en plus rude, ce qui dissuadaient sûrement les gens de sortir pour réaliser des achats de plaisir. La commerçante avait donc tout loisir de mettre de l’ordre dans ses papiers. Elle s’était même permis un petit écart professionnel en chantonnant une comptine pour enfant, maintes fois entendue dans la bouche de sa mère. Elle s’interrompit lorsqu’une personne entra et releva brusquement la tête pour l’accueillir comme il se doit.

    Bonjour mademoiselle. Merci.” furent ses premiers mots. Elle s’était levée de son tabouret pour se placer devant son comptoir, enchaînant. “Comment puis-je vous aider ? Vous désirez peut-être simplement regarder ?

    Ivara ne se doutait de rien et même la nouvelle arrivante lui révélait son identité, la manieuse de verre n’aurait pas fait le lien avec Inaros. Toute innocente et loin de s’être préparée à la tempête qui arrivait, la vendeuse joignit ses mains devant elle et attendit que la demoiselle brune lui réponde. Sa voix avait été toute guillerette, elle ne semblait pas être méchante. Elle remarqua simplement le bout de son nez tout rouge, preuve évidente que les températures n’étaient plus aussi clémentes, et crut bon d’ajouter :

    Vous voulez peut-être une boisson chaude ? Il a l’air de faire froid dehors.
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Mar 1 Déc 2020 - 12:49 #
    Ainsi c’était elle, Ivara Streÿk. Elle correspondait à la description du rapport, et ne semblait pas capable de faire de mal à une mouche effectivement. Pourtant, c’était selon le rapport, elle qui avait porté le coup fatal à Nikolaos, en légitime défense. Elle ne devrait pas lui en vouloir pour cela, il ne devrait pas y avoir de rancoeur envers une pauvre femme qui n’avait fait que se défendre d’un assassin. Mais il y avait tout de même quelque chose qui la tourmentait, une drôle de sensation qu’elle n’avait jamais vraiment ressentie. Comme si au fond, elle lui en voulait tout de même.

    A sa proposition d’une boisson chaude, elle failli accepter par habitude, mais cette drôle de sensation l’en retint. Et aussi une petite once de politesse, déjà qu’elle allait lui faire subir un interrogatoire non officiel. Est-ce-qu’elle allait se faire sommer de quitter les lieux immédiatement? Ou bien allait-elle coopérer et répondre à ses demandes?

    « Oh… Non merci, j’ai l’habitude du froid, ça ira. » répondit-elle poliment. Ce n’était pas comme si la première neige était déjà tombée sur la capitale et la jeune aventurière avait déjà vécu bien pire sur les routes du nord les années précédentes, lorsque l’amas de flocons tapissant le sol lui arrivait jusqu’aux genoux. Un souvenir qui lui donnait des frissons rien que d’y repenser.

    Détournant son attention des diverses pièces exposées ici, elle la reporta presque exclusivement sur la blonde. L’aventurière s’était rendue assez présentable, pour une fois. Ses cheveux étaient attachés d’un fin ruban discret assorti à la couleur de celle-ci, alors que plusieurs mèches raides continuaient une course assez classique - d’une façon néanmoins très ordonnée. Elle avait volontairement mis de côté son apparence habituelle d’aventurière à moitié négligée - Pour une fois, elle enquêtait pour elle-même. Ou plutôt pour celle qu’elle avait été à l’époque. Alors même si son apparence était loin d’être redevenue celle d’une noble, elle ne ressemblait plus à une vulgaire aventurière non plus.

    La jeune femme s’approcha alors de la commerçante, s’arrêtant à quelques mètres d’elle avant de fixer son regard. Son air était assez sérieux, mais ne contenait pas de colère. Il s’agissait plus d’un mélange de curiosité, d’espoir et de fermeté. C’était une piste qu’elle n’allait pas laisser mourir bêtement.

    « Rien de tout cela… A vrai dire je viens vous parler d’un sujet peut-être difficile pour vous, et je m’en excuse d’avance. » commença-t-elle alors, préférant ne pas cacher ses revendications bien longtemps. Ses tournures de phrases restaient polies et soignées comme on le lui avait appris. Elles ne lui ressemblaient plus vraiment, mais elle ne les avait évidemment pas oubliées. Peut-être Ivara se douterait-elle de ce qui allait suivre après une telle introduction…

    « … J'aimerais vous poser quelques questions à propos de cette soirée d’avril dernier. » précisa-t-elle alors avec un petit silence d’un ton qui trahissait un peu sa détermination. Violette s’en voulait un peu de l’embêter avec cela, et d’agir comme telle avec elle. C’était bien loin de sa personnalité habituelle qui posait simplement joyeusement des questions, mais ce cas là était un peu exceptionnel. Selon elle, la date n’avait pas besoin d’être précisée. Elle le saurait bien assez vite en regardant l’expression de la commerçante. Comptait-elle mentir ou non? Avait-elle des petits tics ou était-elle une excellente menteuse? Avait-elle autre chose qui se cachait derrière sa vie de facade?

    « Je pense que vous voyez de quoi je veux parler et, si cela ne vous fait pas trop de peine, j’aimerai bien entendre votre version des faits... » demanda-t-elle ensuite. Elle n’avait pas particulièrement de certifications à lui présenter. Elle n’était clairement pas de la garde en tout cas. Après, c’était à la marchande d’en faire ses propres suppositions. Son badge d’aventurière avait été bien entendu caché pour l’entrevue. Il était préférable que son identité reste secrète. Après tout, ils ne devraient pas se rendre compte qu’une des archives avait disparu… Mais si c’était le cas, le moins de preuves il y avait, mieux c’était.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Mar 1 Déc 2020 - 21:37 #

    Ivara


    Ivara sentait encore le courant d’air glacial qui avait envahi la boutique pendant quelques instants. La saison fraîche s’installait petit à petit, ne laissant pas à Ivara la chance de profiter des derniers moments de chaleur dans le calme et la sérénité. Heureusement pour la commerçante, la neige n’était pas encore arrivée. Elle savait déjà qu’elle serait sa pire ennemie pour la période à venir. Tout le monde rentrerait avec les chaussures trempées, laissant des flaques et de la gadoue sur son parquet qu’elle serait sûrement obligée de nettoyer plusieurs fois par jour. Il faudrait qu’elle fasse plus de provisions pour permettre de servir plus de boissons chaudes à ses potentiels acheteurs. Ce serait bien le comble de tomber en pénurie, surtout par ce temps.

    La vendeuse recentra son attention sur la jeune femme qui venait d’entrer. Elle ne put s’empêcher de la détailler de la tête aux pieds, la trouvant toute mignonne et même pimpante. Elle n’était pas vêtue avec des guenilles et était loin d’avoir un ton froid. La nouvelle venue paraissait gentille. Peut-être était-ce la curiosité qui l’avait fait pousser la porte ? Malgré son apparat, sa première réponse laissa pourtant sous-entendre que la jeune fille avait l’habitude d’être dehors. Cela ne se voyait pas à première vue mais, eh, il y a un tas de choses qu’on ne voyait pas au premier coup d'œil.

    Très bien. Si vous changez d’avis, n’hésitez pas à me demander.

    La blonde ne s’impatientait pas. Elle avait l’habitude de mener la conversation avec différents types de caractères. Que la brune s’intéresse ou non à ses sculptures - comme les petits flocons qu’elle avait commencé à confectionner pour la saison -, Ivara ne la mettrait pas à la porte. Peut-être désirait-elle un simple renseignement. Les fêtes de fin d’années approchaient à grands pas et les habitants du Royaume commençaient à préparer les présents qu’ils offriraient à leurs proches.

    Quelle ne fut pas sa surprise lorsque les raisons de la venue de la demoiselle commencèrent à être exposés. Ivara n’avait pas besoin de réfléchir. Elle savait déjà de quelle soirée elle parlait. Comment peut-elle être au courant ? Que me veut-elle ? Pourquoi me parle-t-elle de cette soirée ? Comment dois-je réagir ? furent ses premières interrogations. Elles n’étaient qu’à quelques mètres l’une de l’autre et Ivara se contint de ne pas laisser paraître le moindre signe trahissant ses états d’âme.

    En avril, elle avait haït Inaros. De toutes ses forces. Aujourd’hui, elle était plus mesurée. Elle ne le haïssait plus mais n’était pas passée à des sentiments opposés. Elle le tolérait, surtout depuis qu’il avait eu d’étranges révélations qui avaient modifié - assez drastiquement - son comportement.

    Le regard de la sculptrice se durcit, elle plissa les yeux et toisa son interlocutrice avec insistance.

    Qui êtes-vous pour me demander cela ? J’ai déjà raconté ma version des faits à la Garde, je suppose donc que vous n’en faites pas partie. Je ne les vois pas non plus arriver avec cet air, la fleur à la main, pour me poser cette question. Vous relatez les faits du Royaume ? Vous diffusez les informations avec du retard ?

    Le ton de Ivara était maîtrisé. Elle n’était pas montée dans les tours et les questions s'enchaînaient avec clarté, les unes après les autres. Elle ajouta : “Pourquoi continue-t-on de me hanter avec cette histoire ?
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Jeu 3 Déc 2020 - 17:23 #
    La sculptrice de verre était maîtrisée dans ses mots, gardant la tête froide, retournant chaque demande et chaque question de Violette avec une question de plus, presque avec insolence malgré un vocabulaire poli et maîtrisé. La blonde arriva en tout cas parfaitement à lui transmettre son état d’âme. Et ne jugeait visiblement avoir rien à lui dire - du moins pas sans avoir eu quelques réponses.

    De ce qu’elle avait lu dans le rapport de la garde, elle avait été bien plus coopérative, ce qui n’était pas si étonnant compte tenu qu’il s’agissait de personnes officielles. Et non pas une aventurière tout à fait aléatoire qui s’était présentée comme une fleur pour un interrogatoire. Néanmoins, même si les remarques d’Ivara étaient fondées, elle avait visiblement juste envie d’oublier ces moments et de ne plus en parler. Ce qui pouvait être compréhensible.

    Ivara n’avait pas l’air particulièrement dangereuse, et à vrai dire le plus menaçant de ses agissements serait sûrement celui d’appeler à la garde. Dans tous les cas, Violette ne comptait de tout de façon pas lui faire de mal. Cela se serait peut-être mieux passé si elle avait pris le temps de la connaître, mais se retenir d’aborder ce sujet et simuler une fausse amitié était tout aussi méprisable que des menaces avec une dague sous la gorge. Deux agissements qui n’était pas du tout du genre ni du goût de Violette.

    La jeune femme laissa échapper un petit soupir déçu, baissant brièvement les yeux une petite seconde avant de les relever vers la blonde. Au grand diable la politesse et les formules alambiquées.

    « Je suis de leur famille. » avoua-t-elle d’une phrase brève et honnête, son regard droit vers le sien. Elle ne lui mentait pas, et la flamme de sa détermination brûlait toujours dans son regard sombre. Les mensonges et autres entourloupes n’étaient pas vraiment son genre de tout de façon.

    « Même si tu te rappelles de cette pièce dans tes cauchemars, sa vision m’est encore plus claire. Les bibliothèques en fond, les piédestaux et les statuettes qui se trouvent dessus, la table basse de réception et les fauteuils. » déclara-t-elle après un léger silence comme pour laisser le temps à la sculptrice de comprendre toutes les ramifications de l’affirmation de la jeune femme aux cheveux sombres. Elle en penserait ce qu’elle voulait, mais Violette n’allait pas se mettre à genoux pour autant en la suppliant, ni la forcer à tout avouer avec un couteau sous la gorge.

    Violette en connaissait déjà beaucoup sur Ivara, puisqu’une bonne partie du rapport expliquait son profil à la recherche d’éventuelles motivations ou autres raisons qui pourraient expliquer ce crime. Elle habitait chez ses parents à l’époque, ce qui lui laissait entendre que ces derniers étaient encore en vie. Cela ne l’empêchait pas de s’être mise à la tutoyer, une façon de s’adresser aux gens bien plus caractéristique de Violette.

    « Si demain tes parents se retrouvaient morts dans un accident similaire, n’aurais-tu pas envie de connaître la vérité? Ce qu’il s’est vraiment passé? J’ai perdu toute la famille qui me restait en l’espace d’une journée, alors je veux savoir. » déclara-t-elle ensuite. Et tant pis s’il fallait pour cela lui rappeler des souvenirs douloureux, et raisonner avec elle d’une façon plus émotionnelle, ainsi soit-il.

    « Alors oui, je suis en retard, mais ne crois pas que tu étais facile à trouver non plus. » conclut-elle alors en tant que dernière explication. Au final, voler le rapport de la garde n’avait pas été si difficile que cela, mais c’était un acte qu’elle avait longtemps hésité à faire. Et au final, en ne voyant aucune de ses pistes avancer, elle avait fini par céder. Ce n’était pas comme si son vol avait couté quoi que ce soit à ces gens de tout de façon. Cela n’allait finir par ne plus être que des feuilles de papier moisissantes dans une réserve jusqu’à ce qu’enfin le rapport soit jugé trop vieux, inutile, et se retrouve brûlé pour alimenter le feu d’une cheminée pendant quelques minutes. Il était bien plus utile entre les mains de l’aventurière, déterminée à tirer cette affaire au clair même huit lunes plus tard.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Dim 6 Déc 2020 - 22:25 #

    Ivara


    En temps normal, Ivara n’aurait pas seulement offert une boisson à son hôte mais aussi une multitude de petits gâteaux, allant des cookies au chocolat aux macarons à la châtaigne. Là, la situation était différente puisque la jeune femme venait de poser des questions auxquelles Ivara pensait n’avoir plus jamais à répondre. La sculptrice avait beau essayer de garder son sang-froid et tout son calme pour ne pas faire la moindre erreur, intérieurement c’était la panique. Tout le temps qu’elle ne saurait pas qui était la personne face à elle, alors elle ne pouvait pas prévoir sur quel pied elle devait danser. Dire que, avant son entrée, Ivara s’interrogeait sur les autres sculptures qu’elle devrait réaliser pour décorer sa boutique pour les fêtes : des sucres d’orges ? Des sapins ? Des guirlandes ? C’était bien plus joyeux que ce qui se passait à présent. La manieuse de verre essayait même de déterminer si son interlocutrice constituait une menace. Plus que quiconque, elle savait qu’il valait mieux se méfier des apparences ; depuis qu’Inaros partageait son corps, elle s’était découvert de nouveaux muscles et des réflexes insoupçonnés.

    Elle est de leur famille. Cette révélation fit un choc à Ivara qui éprouva des sentiments contradictoires. D’un côté, elle venait tout simplement d’entendre que cette personne faisait partie de la famille d’Inaros. Évidemment, le fait était assez surprenant pour mériter ces petites secondes de latence de la part des réactions d’Ivara. Le mercenaire n’avait jamais évoqué le moindre membre de sa famille et la blonde était toujours partie du principe qu’il n’en avait pas et/ou qu’il avait coupé les ponts. De l’autre côté, elle éprouvait une étrange sensation de surprise encore plus grande - comme si elle savait que cette personne existait mais pas qu’elle pouvait revenir dans sa vie - et une pointe de nostalgie. Une espèce de sixième sens qui lui indiquait qu’elle avait vécu des choses fortes avec la brune, sans réussir à déterminer ce que c’était, ni quand.

    Alors, lorsque la brune raconta avec encore plus de précisions le lieu où le meurtre avait eu lieu, le sang d’Ivara ne fit qu’un tour. Il n’y avait pas de doute possible, elle ne mentait pas.
    Les revendications de la jeune fille était légitime. Si elle avait été à sa place et que ses parents avaient été assassinés par un inconnu, elle aurait tout donné pour retrouver celle qui avait assisté à la scène - et commis un “meurtre” -. L’empathie naturelle de Ivara revint au galop. Si elle n’avait pas été aussi embarrassée, elle aurait insisté pour que la jeune fille prenne quelque chose à boire. Tout ce qu’elle pouvait faire, là, avec son regard planté dans celui de la brune, c’était lui proposer de s’asseoir et un bout d’histoire. Si elle pouvait au moins lui offrir ça…

    Assied-toi. Je t’en prie. Je ne savais pas que Madame Lehnsherr avait encore de la famille. Personne ne s’est manifesté à l’enterrement et la Garde n’a pas mentionné d’autres membres proches de la famille. Je suis bien Ivara Streÿk, comme tu as dû le deviner. Pourrais-je connaître ton identité ?

    Offrant un sourire qui se voulait réconfortant, elle l’invita à la suivre un peu plus dans la boutique, là où il y avait des sièges à disposition. Attendant qu’elle y prenne place, elle déplaça sa chaise pour lui faire face et s’asseoir à son tour.

    Je suis désolée…” commença-t-elle, un peu hésitante. Elle ne voulait pas paraître maladroite dans ses propos. “Effectivement, je fais toujours des cauchemars de cette journée surtout de… De... ” elle s’interrompit, le regard perdu dans le vide, comme si elle ne voulait pas trop se souvenir de cet événement. “Qui était-il pour toi ?" Après tout, il n’y avait pas de raisons qu’elle ne soit pas la seule à enquêter. “Ma question est peut-être maladroite et tu m’as demandé le droit d’en poser avant. Je t’écoute. Pose les questions que tu veux. Je ne sais pas si tu as eu connaissance de ma version des faits… ? Peut-être que tu voudrais que je commence par là ?

    Les lèvres pincées, elle attendait les réactions et les réflexions de la jeune fille. Elle ne comptait évidemment pas dévoiler toute la vérité, mais seulement une partie. Elle ne connaissait pas ses véritables intentions. Désirait-elle seulement obtenir des réponses pour elle-même, pour pouvoir avancer, ou voulait-elle des informations dans un dessein plus sombre…?
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Lun 7 Déc 2020 - 15:29 #
    Les informations qu’elle venait de données n’avaient pas été données malicieusement ou avec un but avoué de manipuler la souffleuse de verre de lui livrer des informations. Effectivement, Violette était au courant de plus de choses à propos de la blonde qu’elle ne pouvait l’avouer. Aurait-elle réagi plus froidement qu’elle se serait posé bien plus de questions à son propos, mais son petit aveu semblait l’avoir un minimum touchée. Assez pour faire tomber la défense qu’elle était en train d’ériger face à la demande de l’aventurière.

    A la demande de la blonde, elle s’assit, tranquillement. Ce n’était pas si étonnant que la Garde n’ait pas mentionné à Ivara l’existence de Violette. Et pas si étonnant que Violette ne se soit pas manifestée à l’enterrement, puisqu’elle n’était pas vraiment joignable à cette époque. Elle n’avait appris la nouvelle que plus tard, après un simple fait divers relayé par la presse. Bien trop tard pour elle pour assister à un enterrement dont elle n’avait même pas spécialement eu envie d’aller.

    « Violette Lehnsherr. » répondit-elle simplement, son nom donnait déjà une preuve en soi de son origine ou de ses liens. De même que son âge apparent ne laissait pas vraiment de doute sur sa situation dans la famille.

    « Je suis la fille et la sœur des deux victimes lors de l’affaire. Je n’étais juste pas facilement contactable à l’époque et j’ai appris la nouvelle après l’enterrement. » ajouta-t-elle ensuite, sans grande surprise. Elle n’avait pas précisé le terme de demi-soeur, pour la simple raison qu’il n’avait que peu d’intérêt ici et qu’elle l’avait considéré, à une époque, comme un frère à part entière. Jusqu’à ce qu’il ne l’abandonne après ce bien drôle de rêve qu’elle avait fait.

    Violette était d’ailleurs assez surprise que l’artisane ait utilisé le masculin. En général, c’était rarement l’assassin qui était le regretté dans ce genre d’accident. A moins qu’Ivara parlait de Nikolaos en priorité parce-qu’il était apparemment mort de sa main. Pas de raisons pour elle de relever ce fait, mais elle le garda dans un coin de sa tête.

    Déjà, Violette avait de gros doutes sur l’identification de Nikolaos. Il faisait un coupable parfait, en effet, mais personne de confiance n’était présent pour l’identifier correctement donc la chose ne restait qu’une supposition. Cela aurait pu très bien être un coup de maître d’une autre personne connaissant bien les Lehnsherr et ayant utilisé l’identité de son frère pour cela. Ou peut-être cela avait-il été un moyen pour celui-ci de simuler sa mort. Elle ne pouvait pas sous-estimer la perfidie de certains nobles sur ces points…

    « Oui, ce serait un bon début d’avoir ta version des événements. Encore désolée de te rappeler ces souvenirs. J’aurai aussi besoin de savoir si l’assassin a dit quoi que ce soit? Prononcé des mots, une phrase? » demanda-t-elle alors sans plus rentrer dans les détails. Ses questions étaient assez orientées, peut-être pas assez neutre, mais la jeune femme savait qu’il y avait quelque chose qui clochait. Même si Nikolaos et sa mère avaient eu des relations difficiles et que Violette comprenait parfaitement le motif de son meurtre.

    Le nom d’Inaros n’avait, lui, pas disparu, alors s’agissait-il d’une coïncidence? Ou bien son instinct criait-il pour rien qu’il y avait ici anguille sous roche? Peut-être était-ce simplement que ce nom se liait forcément dans sa mémoire et ses souvenirs avec son frère parce-qu’elle l’entendait si souvent. Ce nom et le fait que Nikolaos voulait devenir comme lui. C’était peut-être cela qui la perturbait tant.

    « J’ai besoin de comprendre ce qu’il s’est vraiment passé. Mais ne t’inquiètes pas, je ne t’en veux pas pour ce que tu as pu faire. J’ai compris que tu t’étais juste défendue, et c’était parfaitement dans ton droit. Je dirai même que c’était très courageux, dans une telle situation. » ajouta-t-elle alors, afin de préciser que même si elle faisait peut-être ici face au meurtrier de son frère, Ivara n’avait rien à lui cacher. Elle ne lui ferait de tout de façon pas de mal. Même si elle ne pouvait chasser cette drôle d’impression à son sujet. Après tout, Nikolaos, si c’était bien lui, avait eu le châtiment qu’il méritait. Et s’il avait de plus eu à tuer une innocente pour effectuer ses basses œuvres, elle aurait été bien plus investie pour aller lui faire payer ses crimes.

    Maintenant, restait à voir si la version des faits qu’elle allait lui exposer collerait avec celle qu’elle avait communiqué à la garde ou si elle allait volontairement omettre certaines parties. Ou bien si Violette avec sa connaissance du manoir familial y trouverait la moindre incohérence.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Sam 12 Déc 2020 - 15:22 #

    Ivara


    Ivara n’avait pas le talent naturel d’Inaros pour mentir et duper les autres. Elle ne pouvait donc pas s’engager sur la voie du mensonge et, comme le disait le proverbe : le chat avec des mouffles n’attrape pas de souris. Elle devait jouer la comédie en insufflant suffisamment de vérité pour rester crédible ; même si cette semi-vérité la plaçait dans le rôle de la meurtrière du frère de Violette. C’était un joli prénom, tout en douceur et qui contrastait avec les sonorités âpres du nom de famille qu’elle avait jadis partagé avec Inaros. Son faciès respirait la sympathie mais la situation n’y était pas propice. Dans d’autres circonstances, les deux jeunes femmes auraient sûrement eu plaisir à converser ensemble. Naturellement, elles avaient fini par se tutoyer.

    Les renseignements de Violette lui permirent de faire le lien entre certaines informations qu’Inaros avait pu lui révéler dans le carnet, surtout sur sa famille. Ainsi donc, il avait une soeur. Cela expliquait la pointe de nostalgie qu’elle avait ressenti quelques minutes auparavant. Ivara n’avait encore jamais osé revenir sur le matricide commis ce jour-là. Elle avait préféré l’oublier, mais comment oublier un jour si marquant ? Finalement, elle n’aurait peut-être pas besoin de jouer la comédie tant que ça. À quelques jours du solstice d’hiver, elle allait raconter l’événement le plus traumatisant de son existence à quelqu’un d’autre que la garde qui avait été chargée de cette affaire.

    Elle n’était pas à l’aise avec ce qu’elle allait dire. Elle-même n’osait pas imaginer ce qu’elle pourrait ressentir si elle devait venir interroger le meurtrier d’un membre de sa fratrie, défense légitime ou non. La sculptrice avait, aux yeux de tous, porté le coup qui s’était avéré fatal. La faute à ce maudit parchemin et à ce sortilège qu’avait lancé Inaros pour s’échapper. Violette méritait bien ce bout de vérité. Un petit bout.
    Les mains crispées sur le tissu de sa jupe, elle prit une grande inspiration avant de débuter son récit.

    C’était la fin de journée. Le temps était doux et agréable. Je devais aller voir ta mère, Kathemia Lehnsherr, pour lui vendre une ou plusieurs sculptures de mon père. J’étais encore son apprentie, à l’époque. Tu dois très bien connaître la pièce où elle m’a reçu : la grande bibliothèque, le tapis de fourrure, l’imposant canapé couvert d’une multitude de coussins de soie, les épais rideaux ouverts ce jour-là et… Cette fameuse fenêtre. Il a débarqué sans qu’on ne s’y attende. Je n’ai pas vu grand-chose. Son visage était dissimulé par une sorte de masque et il avait aussi une capuche. Je n’ai pas pu remarquer le moindre élément pour permettre de l’identifier sur le coup.

    Ivara s’interrompit, le regard perdu dans le lointain. Jusque là, son récit était vrai et n’avait omis aucun détail.

    Je… Je crois qu’il ne m’a pas vu, au début. Il s’est simplement approché de Madame Lehnsherr et, en un clin d'œil, il était derrière elle. Il a placé une lame sur sa gorge et il… Elle n’avait pas l’air effrayée. Je crois même qu’il a dit quelque chose. Je ne sais plus exactement ce que c’était, mais j’ai clairement entendu le mot maman. Et l’instant d’après elle, elle s’était effondrée sur le sol. C’est là qu’il m’a vu. J’ai essayé de le neutraliser pour qu’il ne s’échappe pas. J’ai reçu un méchant coup là, dans le ventre. Et puis, j’ai sorti une des sculptures que j’avais pris avec moi et… J’ai frappé. De toutes mes forces.

    Elle ferma les yeux un instant. Le coup avait été lourd. Elle avait encore l’odeur du sang qui remontait jusqu’à ses narines. Cela ne lui rappelait que trop bien le malheureux épisode épidémique qu’elle avait traversé il y a quelques semaines. À deux doigts de lâcher son déjeuner, elle se contint et serra plus fort ses tissus entre ses doigts.

    Elle en était au point culminant de son récit. Devait-elle mentir ? Ou bien devait-elle lui dire la vérité ? Si elle était la sœur d’Inaros, peut-être serait-elle ravie de le revoir ? Peut-être qu’elle avait besoin de savoir. Elle n’avait pas été présente à l’enterrement des deux membres de sa famille, elle voulait bien croire qu’elle avait été dans le déni ou trop occupée pour s’y rendre, mais pourquoi remuer le passé maintenant ? Pour faire son deuil ? Devait-elle le faire avec un Inaros mort et enterré ou bien l’espoir de pouvoir le revoir un jour ou juste de savoir qu’il était peut-être quelque part, ailleurs dans Aryon, vivant ?

    L’hésitation était trop importante pour Ivara, qui mit un peu trop de temps à poursuivre son histoire. Cette indécision intriguerait peut-être Violette, la mettant sur la piste que quelque chose n’allait pas mais ça, Ivara ne s’en rendait pas compte.

    Je ne sais pas si c’est ce coup-là qui l’a tué... ” commença-t-elle, de façon un peu hasardeuse avant de poursuivre le mensonge. “Je suis moi-même tombée et je me suis cognée la tête, suffisamment fort pour tomber dans les pommes. À mon réveil, j’étais dans un lit que je ne connaissais pas, soignée par un médecin de la garde. Ensuite j’ai été interrogée et c’est là que j’ai appris la mort de celui qui se faisait appeler Inaros. J’ai appris que c’était un mercenaire et que Madame Lehnsherr était sa mère.

    Les poings toujours crispés, elle reporta son attention sur le faciès de Violette et la détailla un peu plus en détail. Ici et là, quelques ressemblances avec Kathemia Lehnsherr. Un air de famille, un petit on ne sait quoi gravé sur les traits de son visage.

    Voilà tout ce que je peux te dire. Je ne sais pas si ça t’avancera sur quelque chose. Je suis… Affreusement désolée pour ce qui est arrivé à ta famille. Je ne sais pas quel lien tu avais avec chacun d’eux, et je ne jugerai pas l’atrocité qui a été commise ce jour-là…Je peux bien parler, ce que j’ai fait était tout aussi atroce. Je viens d’avouer avoir porté le coup fatal et avoir tué quelqu’un. Légitime défense ou pas… Ça craint.Si tu as d’autres questions sur certains points… Je pourrais bien t’aider. Mais voilà tout ce que je sais. Ton frère s’est attaqué à ta mère et je suis moi-même responsable de…
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
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    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Lun 14 Déc 2020 - 16:53 #
    Il lui semblait que les détails que Violette avait pu donner avaient bien fonctionnés, et avaient réussi à faire changer la marchande d’avis. Après tout, elle avait certainement eu peur que Violette soit une journaliste à sensations ou n’importe quelle personne potentiellement mal intentionnée. La jeune femme ne doutait pas que les événements avaient pu être traumatisants pour Ivara, ce qui pouvait expliquer sa réticence initiale. Cela, ou bien le fait qu’elle avait peut-être des choses à cacher, mais l’aventurière aux cheveux sombres n’allait pas tirer de conclusions hâtives et garder la présomption d’innocence envers la verrière qui semblait assez inoffensive à première vue.

    Violette, de son côté, resta assez calme pendant le récit. Jambes croisées, se tenant assez droite, les doigts entrecroisés devant elle, son regard sombre regardait la blonde avec un mélange d’espoir et de questionnements. Elle n’était ni vraiment inquisitrice, ni agressive, juste une oreille attentive et un regard perçant, prête à analyser un éventuel tic qui pourrait la trahir. Mais elle n’en trouva aucun au début de son récit.

    Comme elle pouvait s’en douter vis-à-vis de ses réactions jusqu’ici, elle était affectée par les événements et cela se sentait dans son récit. La pause qu’elle avait dû faire au milieu de son récit interpella légèrement l’aventurière, qui essayait de déterminer si elle était nécessaire à une réflexion pour construire un mensonge, ou juste obligatoire pour lui permettre de contrôler ses émotions. Elle penchait peut-être un peu plus vers ce dernier point, mais ne devait pas oublier que cela pouvait être les deux à la fois.

    Pour le moment, cela corroborait assez bien le rapport de la garde, ce qui n’était pas particulièrement étonnant. Violette ne s’attendait pas vraiment à autre chose, tant la seule incohérence qu’elle avait pu remarquer jusqu’à maintenant était l’absence de la mention des gardes qui avaient été très rapides à intervenir comme si Nikolaos avait été attendu. Un oubli qui ne constituait rien d’incriminant pour elle.

    Néanmoins, la mention du nom d’Inaros fit tiquer l’aventurière, qui fronça légèrement les sourcils. Ce nom, il l’avait déjà hanté à plusieurs reprises, tel un fantôme et voilà qu’il réapparaissait dans les mots de la principale témoin. Alors même qu’il était complètement absent du rapport de la garde. C’était même ce nom qui l’avait plus ou moins amenée pour ici et forcée à investiguer une affaire qui aurait été sinon close à ses yeux. Elle resta silencieuse le temps de laisser Ivara terminer son récit. Elle venait juste de confirmer ce qui n’avait été qu’un vulgaire doute dans l’esprit de Violette. Un doute qu’elle aurait pu placer de côté sans cette bourde. La coïncidence était bien trop grande pour en être une.

    Ce simple nom avait éveillé le doute dans l’esprit de Violette. Ivara était-elle juste une très bonne menteuse? Est-ce-que tout cela avait été un acte dès qu’elle avait abordé le sujet? Après tout, toute l’enquête et tout le dossier tenaient exclusivement sur le témoignage d’une seule personne. Enfin, si l’on oubliait les quelques gardes du manoir mais ils n’avaient rien eu à ajouter au dossier, puisqu’ils étaient arrivés après les faits face à trois corps inanimés, dont deux morts. Nikolaos était même apparemment mort sur le coup, puisque son cœur était déjà arrêté tout comme sa respiration lorsque les renforts étaient arrivés. Un point où il n’y avait pas grand chose d’autre à exploiter pour elle que des doutes supplémentaires.

    « Tu n’as fait que te défendre, c’est normal. » répondit-elle dans un premier temps même si sa voix manquait ici un peu de sa conviction habituelle. Elle désirait la calmer, dans un premier temps, même si elle n’était plus certaine que tout cela n’était pas un simple jeu d’acteur.

    Inaros… Même si Violette avait su rester calme, l'évocation de ce nom avait eu l’effet d’une bombe pour elle. Inaros et Nikolaos seraient donc bel et bien la même personne. Et là encore, elle se demandait comment une citoyenne lambda avait pu surprendre un mercenaire entraîné d’un simple coup de statuette sur le haut du crâne. Si cela avait juste été son frère, et pas un guerrier et assassin entraîné, cela aurait pu se comprendre.

    « Mais j’aurais une petite question… Qu’est-ce-que tu pourrais me dire de plus à propos de cet Inaros? Tu as l’air bien renseignée sur lui. Je ne crois pas que c’est un nom que tu as communiqué aux enquêteurs, d’ailleurs. » déclara-t-elle alors en quelques phrases bien alignées. Le ton de l’aventurière s’était un peu refroidi, son regard s’était fait plus perçant, comme s’il visait à voir sous un éventuel masque, ou du moins percer le tissu de mensonges qu’elle suspectait Ivara d’avoir tissé. Elle ne montrait toujours aucun signe d'agressivité, elle avait à peine bougé d’ailleurs. Mais dans cette joute verbale, la petite Lehnsherr n’avait pas hésité à s’engouffrer droit dans la brèche que lui avait laissé la souffleuse de verre.

    Après tout, l’une des informations les plus importantes que Violette voulait apprendre était la véritable identité d’Inaros. Était-il lié d’une quelconque façon à Nikolaos qui était fasciné par ce personnage plus que n’importe quoi d’autre? S’il était la même personne, un autre utilisait-il maintenant son alias pour profiter de sa réputation une fois Nikolaos mort? Ou bien, peut-être…

    … Serait-il encore en vie, quelque part?
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Ven 18 Déc 2020 - 21:27 #

    Ivara


    Elle ne jouait pas la comédie en triturant ses tissus. La mâchoire un peu crispée, elle s’était replongée dans des souvenirs douloureux qui avaient marqué un changement de cap radical dans sa vie. Si on lui proposait de recommencer, nul doute qu’elle n’aurait jamais mis les pieds chez les Lehnsherr. Dans un certain sens, ils avaient ruiné sa vie. Certes, elle avait eu la chance de ne pas la perdre, sa vie, mais à quel prix ! Peut-être bien qu’elle aurait préféré recevoir un coup fatal de la part d’Inaros. Elle-même ne savait plus. Elle avait toujours essayé de faire preuve de bon sens et de sympathie envers celui qui partageait son corps, pour mettre de côté sa rancœur et son dégoût. Elle avait décidé de mettre sous un tapis tous ces événements pour les oublier. Maintenant qu’elle les ressortait, elle se rendait compte qu’elle était toujours en colère. Heureusement qu’ils s’étaient activement mis à chercher un moyen de rendre à Inaros un corps physique.

    Ce ne fut que trop tard qu’elle se rendit compte du froncement de sourcil de Violette. Avait-elle fait une bourde ? Les premiers mots de la sœur d’Inaros se voulaient pourtant apaisants. Les autres ne tardèrent pas à être aussi tranchants que le verre qu’elle créait. Elle se redressa vivement, l’émotion s’emparant d’elle. Sa bonne étoile l’avait abandonnée. Comme lorsqu’elle était petite, elle eut la désagréable sensation de s’être fait prendre la main dans le sac avec son jouet préféré, une poupée, qu’elle n’avait pas le droit d’emmener dans l’atelier de son père.

    Comment pouvait-elle s’en sortir ? L’émotion était bien trop présente pour qu’elle puisse réfléchir calmement et faire preuve de son sang-froid habituel. Ce fut une Ivara un peu rouge de honte et de colère envers elle-même qui prit la parole.

    Comment peux-tu savoir si j’ai communiqué ce nom aux enquêteurs ou pas ? Ils m’ont dit que le dossier était scellé", commença-t-elle à répliquer, la voix un peu chevrotante. "Le public ne peut pas avoir accès à ce dossier.

    Ce fut à son tour de froncer les sourcils. Bien que sa voix trahissait clairement qu’elle pouvait cacher quelque chose. Le mercenaire l’avait déjà prévenu : quiconque viendrait lui poser des questions sur Inaros amènerait sa source de problèmes, car ceux qui le cherchaient ne lui voulaient, en général, pas du bien sur Aryon. Évidemment, il n’avait jamais prévu que sa sœur puisse faire partie de ses personnes et être pleine de bonnes intentions. Du moins, qu’elle aurait pu ne pas en vouloir à la vie d’Inaros.

    Par réflexe, Ivara se leva et recula de quelques pas pour s’éloigner de Violette. Elle se présentait comme sa sœur et n’avait pas eu l’air de tenir rigueur à Ivara d’avoir tué Inaros, mais elle ne pouvait qu’être méfiante.

    Je suis à peu près certaine d’avoir dit ce nom au détour d’une conversation. Et je ne vois pas ce que je pourrais vous dire d’autres.

    Ivara croisa ses bras sous sa poitrine, fixant Violette de ses grands yeux émeraude. Elle se demandait si elle allait devoir la faire sortir. Elle ne savait pas de quoi la demoiselle Lehnsherr était capable. Ivara était bien placée pour savoir qu’une silhouette frêle d’aspect ne signifiait pas qu’on était incapable de se battre. Allaient-elles se battre ? Des tonnes de scénarios défilèrent en quelques secondes devant les yeux de la sculptrice.

    Vous ne vouliez que me poser quelques questions, non ? C’est chose faites.

    La bourde était irrattrapable mais éloigner Violette permettrait au moins à la commerçante d’attendre le début de la nuit pour mettre Inaros au courant des événements. Le garçon avait bien tué sa mère. Qui sait de quoi la soeur était capable ?
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
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    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Mar 22 Déc 2020 - 15:47 #
    Violette ne comptait pas être particulièrement agressive, dans ses actes tout comme dans ses mots. C’était peut-être cette partie de son éducation qui lui était restée. S’énerver n’amenait en général rien de bon dans un échange, ou du moins rien de bien constructif. Au final, la personne qui perdait ses moyens dans une joute verbale et finissait avec ce genre d’émotions était souvent celle qui perdait. Même si Violette n’utilisait pas de basses tactiques, elle savait très bien comment tout cela fonctionnait, même si elle n’était pas des plus heureuses d’utiliser ce genre de choses. Néanmoins, ces méthodes avaient montré que cet innocent bout de femme avait des choses à cacher.

    A la voir ainsi rouge, debout à ses mots alors que l’aventurière n’avait pas bronché d’un pouce, gardant son regard sombre et curieux braqué sur elle, Violette se savait sur la bonne piste. Ce genre de question en retour, elle s’y était attendue, ce genre de réponses aussi. Évasives, visant à détourner le sujet de la conversation ailleurs, suivi d’une volonté de fuite comme si Ivara avait livré l’ensemble de ses secrets. Mais la brune savait pertinemment que c’était loin d’être le cas.

    « Clos au public, mais pas forcément à la famille proche. » répondit-elle dans un bref mensonge à son tour. Un qu’elle s’était évidemment préparée à dire dès qu’elle aurait dû faire recours à ce fameux “dossier” pour souligner une éventuelle incohérence. Et même si cela faisait légèrement mal à son égo de devoir recourir à de tels stratagèmes, était-elle vraiment la personne la plus en faute ici? Celle qui cachait des choses à la seule famille proche restante des victimes était Ivara, pas Violette, qui cherchait simplement à comprendre.

    Là encore, depuis que Violette avait noté ce qui avait l’air d’avoir été une bourde ou bien un lapsus révélateur, son interlocutrice était nerveuse, très nerveuse même. Mais l’intimidation n’était pas vraiment le fort de Violette, ni une tactique qu’elle oserait vraiment adopter. Elle restait assise, parfaitement calme, et pas contre le fait de la faire se sentir mal à l’aise face à son regard acéré. Un calme exemplaire face aux réactions fortes en face d’elle, surtout dû au fait que Violette réfléchissait au mieux, analysait ce qu’elle pouvait. Elle agissait bien plus mécaniquement qu’à son habitude.

    Elle s’était néanmoins facilement rendue compte que ce lapsus soulevait une foule monstrueuse de questions dans la tête de Violette. La jeune femme avait eu ses théories, mais entendre la confirmation indirecte que Nikolaos étaient la même personne, ou au minimum liés, était perturbant. Elle n’y avait jamais vraiment cru elle-même et voici qu’une chimère se retrouvait confirmée par la moins probable des personnes. Ivara n’aurait pas dû être au courant d’une telle chose. Elle aurait juste dû connaître le nom de Nikolaos. Violette garda le silence quelques instants, elle avait bien trop de questions, et ne pouvait pas noyer la verrière sous le flot, il lui fallait être plus maline que cela. Et regrettait un peu de ne pas avoir d’objet magique permettant d’enregistrer cet échange. Il y avait de quoi rouvrir le dossier, si elle ne l’avait pas volé cette nuit...

    « Mais où l’as-tu appris, ce nom? Et surtout comment as-tu pu le lier à Nikolaos alors que ce genre de pseudonymes servent justement à rester anonyme pour un mercenaire ? » demanda-t-elle alors, intriguée. Violette n’avait aucune idée que Nikolaos et Inaros étaient la même personne, même si elle en avait douté sans jamais vraiment y croire par le passé. Mais voilà que cette confession redistribuait les cartes. Une réflexion qui laissait entendre à l’aventurière que la sculptrice et son frère avaient été plus proches qu’elle n’osait l’avouer. Était-elle même une complice? Quelle était alors la raison de sa présence? Elle était le seul témoin direct de la scène. Peut-être avait-elle aidé Nikolaos à s’infiltrer dans le manoir? Était-ce Kathemia qui, avertie, avait réussi à tuer Nikolaos mais ne s’était pas méfiée d’Ivara? Toute cette histoire, toute cette version, était-elle fausse depuis le début?

    Pour en connaître autant sur un mercenaire à l’identité secrète, elle devait en être proche. Une associée, ou une collègue mercenaire qu’il avait payé pour ourdir sa vengeance? Peut-être même celle qu’il avait aimé. Cette pensée fit sourire Violette, au moins était-il mort en ayant trouvé quelqu’un qu’il aimait et qui l’aimait en retour depuis son départ du manoir familial.

    « Tu bossais avec lui, c’est ça? » demanda-t-elle alors immédiatement après, tout en redoublant de vigilance. Si elle était une mercenaire sous couverture, elle avait toutes les raisons du monde de se méfier d’elle. Assez pour, à sa question, laisser doucement son ombre se détacher d’elle et se réfugier hors de la vue de la blonde, derrière le comptoir. Si elle attaquait, elle pourrait ainsi esquiver facilement et profiter de la confusion de la blonde pour s’enfuir alors qu’elle aurait disparu de sa vision. Prudence était mère de sûreté, comme on lui avait déjà répété quelques fois...
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Dim 3 Jan 2021 - 17:55 #

    Ivara


    “Vous”. C’était le pronom qu’elle avait adopté pour mettre une autre forme de distance, autre que physique, avec Violette. Les bras fermement croisés sous sa poitrine, les lèvres pincées et le bout du nez légèrement retroussé, elle n’arrivait pas à mettre de l’ordre dans ses idées. Elle avait la désagréable sensation d’être prise au piège et de ne pas pouvoir en sortir. Pourtant, elle essayait ! Elle tentait de ne pas se focaliser sur ce qu’avait dit Violette pour pouvoir tisser un mensonge propre et sans bavure. Mais elle n’était pas Inaros et, intérieurement, c’était la panique. Pas de chance pour Ivara, son physique la trahissait : ses joues rouges, son regard fuyant, sa lèvre inférieure tremblante, son index qui triturait machinalement son tissu sous sa poitrine…

    La sculptrice était terrifiée à l’idée de commettre d’autres erreurs. Elle s’était déjà si profondément enfoncée dans son bobard qu’elle ne savait pas comment s’en tirer. A contrario, l’autre jeune femme, sous son apparence candide, était maîtresse de ses émotions. Les questions qu’elle lui posa la firent frissonner de terreur.

    Elle ne voyait toujours pas comment elle pouvait se sortir de ce mauvais pas. Pire, elle était tellement focalisée sur ce qu’elle-même devait dire qu’elle n’analysait même plus ce que racontait la sœur d’Inaros. Même si elle avait voulu y réfléchir, l’histoire de l’accessibilité du dossier par la famille proche était plausible et elle n’y connaissait pas grand-chose. Ivara avait toujours voulu vivre simplement, loin des embrouilles. Raté.

    Certainement pas.”, répliqua-t-elle en essayant de ne pas avoir la voix qui flanche davantage. “Je n’ai jamais bossé avec lui et je ne le connaissais pas avant.

    Elle ne semblait pas très assurée quand elle parlait. Quel comble de réussir à mener par le bout du nez certains clients et de paniquer la première fois qu’elle était confrontée au plus grand secret de son existence. Néanmoins, Ivara disait la vérité à Violette. Jamais elle n’avait travaillé avec Inaros. Il valait mieux qu’elle ne cherche pas à s’enfoncer dans d’autres inventions ou de tenter un bluff. La vérité était toujours plus stable.

    Faisant quelques pas vers la sortie, Ivara posa la main sur la poignée de la porte pour faire comprendre à Violette qu’elle était invitée à sortir. Elle pouvait toujours tenter un peu de diplomatie. Si elle avait voulu l’attaquer, elle l’aurait déjà fait depuis longtemps et n’aurait pas perdu son temps à lui poser autant de questions, surtout après sa bourde qui aurait pu faire naître des réactions bien moins pacifistes.

    Elles se méprenaient sur les motivations de chacune et Ivara n’était pas assez calme pour réfléchir aux questions qui lui étaient posées. Plus elle essayait d’analyser la situation, plus elle se disait qu’il fallait qu’elle prévienne Inaros. Immédiatement.

    Les gardes ont sûrement fait le lien eux-mêmes et je l’ai inconsciemment ressorti. Comme dit, je ne sais pas ce que je pourrais vous raconter de plus. J’ai bien daigné vous accorder un peu de mon temps, mais j’ai du travail.

    Ivara évita de penser à la pochette de sable qu’elle conservait dans une des poches de sa jupe longue pour ne pas se trahir. Au premier geste brusque de son interlocutrice, elle était prête à dégainer. Abaissant la poignée, elle tira sur la porte pour l’ouvrir. Le vent glacial lui fit prendre conscience qu’elle avait excessivement chaud, le sang lui étant monté à la tête en quelques secondes seulement.

    Je vous prierai de bien vouloir sortir.

    Ivara n’était vraiment pas formée pour ce genre d’événements et avait hâte de se retrouver seule. Elle n’était définitivement pas à l’aise avec Violette, qui ne la lâchait pas du regard.

    Une pointe de remords la prit soudainement. Entre la peur qu’avait insinuée Inaros en elle sur des gens qui voudraient le retrouver, l’inquiétude de voir sa réputation ruiner alors qu’elle venait d’ouvrir son commerce et la crainte de se faire attaquer, son empathie naturelle reprenait le dessus. Encore. Et si… Si elle était juste une pauvre sœur qui recherchait son frère ? Mais qu’attendre de la famille de quelqu’un qui avait tué sa propre mère ? Pouvait-elle reprocher ce fait à Violette ? Elle ne la connaissait pas. Ivara essayait simplement de survivre et de mener son bout d’existence.
    Elle ajouta, les mots s’entrechoquant toujours les uns avec les autres.

    Écoutez… Si c’était simplement pour avoir des explications, elles sont là. Je suis encore désolée pour vous, mais je… Ce serait mieux que vous partiez. Vraiment.”  
    Violette LehnsherrAventurière
    Violette Lehnsherr
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    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
    Ven 8 Jan 2021 - 11:55 #
    Violette gardait cette impression que quelque chose lui échappait dans tout ça. Le puzzle qu’elle essayait de résoudre était encore bien trop incomplet, et elle s’en rendait compte maintenant. Toute cette affaire cachait certainement quelque chose de plus que Nikolaos ayant simplement tué leur mère pour se venger. Mais elle n’arrivait pas à mettre le doigt sur ce qui n’allait pas avec cette fille. Si sa supposition qu’elle soit une complice et une mercenaire aguerrie était vraie, pourquoi était-elle si nerveuse? Si elle avait des principes qui l’empêchait de l’attaquer ici et maintenant elle n’aurait pas participé à un meurtre de sang froid à la base…

    Bien entendu, la petite inquisitrice qu’elle était n’était pas la bienvenue ici, et Violette ne comptait pas vraiment se retrouver à expliquer calmement la raison de leur dispute à la garde. Ses propres mensonges pouvaient très bien tenir face à des civils, mais devant des gardes de la capitale ils risquaient d’être beaucoup moins efficaces, voire dangereux. Elle était très loin d’être une excellente menteuse de tout de façon… Son plus grand avantage était qu’elle avait réussi à garder un calme relatif face à la panique de la blonde après sa bourde.

    Elle avoua, alors, toujours aussi nerveuse, ne jamais avoir travaillé avec Inaros. Sa tournure de phrase fit légèrement tiquer Violette. Elle ne le connaissait pas avant... Cela sous-entendait-il qu’elle le connaissait bien mieux maintenant? Après tout, elle avait entendu qu’un Inaros était toujours un mercenaire actif quelque part dans le Royaume, même si ce n’était qu’une rumeur véhiculée par un type complètement ivre dans une taverne un soir de la saison fraîche. Pas vraiment ce qu’elle considérait être une source fiable. Sûrement lisait-elle bien trop entre les lignes… Elle ne releva pas ce point.

    Ce qu’elle savait par contre d’une source sûre c’était que les gardes n’avaient aucune idée du rapprochement entre Inaros et Nikolaos : Un tel élément aurait certainement été noté dans le rapport, et investigué en bonne et due forme. Violette supposait que ce n’était pas les enquêteurs les plus misérables qui avaient été mis sur l’affaire : On parlait tout de même de l’assassinat d’une noble au sein même de son manoir.

    « Oui, les gardes ont certainement omis de m’en parler, ça doit être pour ça. » déclara-t-elle comme si elle venait de complètement acheter son mensonge. Elle allait douter de chaque phrase qu’Ivara pourrait prononcer à partir de maintenant, c’était certain, et sa phrase était gorgée d’ironie. Son ton même était différent, trahissant le fait qu’elle n’y avait clairement pas cru, pour la simple et bonne raison qu’elle avait sur elle l’ensemble des informations de la garde sur l’affaire.

    Ivara insista ensuite pour que Violette quitte les lieux, ce que l’aventurière hésitait toujours à faire. Elle ne voulait pas de problèmes avec la garde, mais sentait qu’elle avait réussi à mener la verrière vers l’endroit où elle avait eu envie de la mener. Et, même si cela faisait un peu de mal à son égo et ses convictions d’utiliser ce genre de méthodes, elle n’avait pas vraiment eu le choix. Voyant qu’elle ne bougeait pas, elle insista d’ailleurs. La fin de sa phrase était inquiétante, même si elle n’avait pas été dit de manière particulière, elle sonnait fortement comme une menace. Une menace qui laissait entendre que la garde ne serait pas son plus gros problème si elle restait.

    « Ce serait mieux… Pour toi? » déclara-t-elle alors tout en la pointant du doigt. Son ton était revenu légèrement joueur, même si une pointe d’arrogance s’y était faufilée. Ce petit ton qui avait laissé entendre que dans cette bataille verbale, elle se sentait en être ressortie victorieuse, même si ce n’était qu’une bataille et que la guerre était très loin d’être gagnée.

    « … Ou bien pour moi? » demanda-t-elle alors en se pointant elle-même du doigt avant de se lever. Elle n’attendait pas spécialement de réponses alors qu’elle se dirigeait vers la sortie. Et la brune pensait bien qu’elle ne tirerait plus rien d’elle de tout de façon. Du moins peut-être pas de manière aussi directe. Quant à la suite de son plan et de son enquête, peut-être une filature? Elle préférait éviter de devoir entrer par effraction chez elle à la recherche d’un indice… Question de principes. Mais, quoi qu’il en était, surveiller discrètement les actions d’Ivara semblait être un bon plan. Surtout une fois son échoppe fermée. Violette y gagnerait sûrement à faire une sieste pour être en forme pendant la soirée et la nuit.

    « Dans l’expectative que nos routes se recroisent un jour, je vous souhaite une bien belle journée. » déclara-t-elle ironiquement, concluant ses mots d’une petite courbette distinguée avant de remettre les pieds dehors. Ivara la congédiait avec une menace, Violette pouvait très bien faire de même avec un peu d’esprit. Car derrière la formule de politesse se cachait une promesse et une certitude : Elles se reverraient, et Violette n’en avait pas tout à fait fini avec elle.
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    Re: L'opacité du verre, la curiosité d'une fleur [Ivara]
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