Je ne vois qu’une chose, on va passer un merveilleux retour à ses côtés. Cette tigresse va nous donner du fil à retordre si on veut avoir notre paye à la fin. Non pas que je sois près de mes sous mais tout travail mérite salaire surtout qu’on a mis le paquet sur cette mission. Enfin, on a beaucoup utilisé de notre temps ce qui est déjà précieux, nous n’avons qu’une vie et tic-tac, l’horloge tourne.
Bon nous n’avions pas trop le choix mais on va devoir la garder à l’oeil. Peut-être que mon ami a reconnu que j’avais plus de chance si j’étais derrière son dos que lui. Il faut avouer qu’il a fait du rentre-dedans plus que osé, c’est normal qu’elle ait peur aussi l’autre.
- Bon ma belle, c’est parti ? Allez grimpe.
- Je ne vais pas monter sur ce truc
- Ce truc s’appelle K’awill et il va être vexé.
- Tu crois qu’il va m’insulter aussi ?
- Moi poli, moi pas dire gros-mots.
La jeune femme fait un bon et dévisage ma monture.
- Il parle !
- Oui, moi être trop fort.
- C’est bien ton familier. Il parle comme toi.
- Moi être saphir plus tard.
- Aussi bête que la propriétaire, effectivement on voit la ressemblance - Hey, je ne te permets pas de critiquer ma loutre !
- Vous êtes une bande d’abrutis.
- Peut-être mais on t’a sauvé tes miches alors arrête de faire ta casse-pied et viens.
- Tu oses me toucher et je te pète les dents.
- Mais oui, ne t’inquiète pas. Je tiens à ma vie puis j’attends que mon charme fasse son effet.
- Tu n’as pas un problème de bottes ces derniers temps ?
- Jamais, elles s’adaptent à mes dires !
Je l’entends souffler et je grimpe sur le dos de ma loutre. Je lui tends une main pour l’aider à monter derrière moi mais elle refuse avec toute sa délicatesse. Nous étions enfin prêts et nous partîmes à notre camp improvisé pour récupérer nos dernières affaires. Ce fut rapide et nous devons décamper rapidement d’ici avant qu’ils comprennent que leur prisonnière a pris la poudre d'escampette. Le trajet se fait en silence, tout le monde avait compris que tant que nous étions dans les environs, il ne fallait pas faire les malins. On restait ainsi pendant deux bonnes heures avant de finir par s’arrêter car la fatigue nous pendait au nez.
- Fauve, on se trouve un petit coin douillet et on passe la fin de notre nuit ici !
Un peu à l’abri, proche du sentier, je lance mon Emport’tout. Petite acquisition fort utile pour les aventuriers. On peut dormir à huit avec nos équipements ou sinon bien assez pour trois humains, un chien et une loutre. Oui pour les poneys et équivalent, c’est dehors, il ne faut pas abuser.
- Bon, il faut que ça ressemble à un camp de marchands maintenant.
Car même si nous avions mis la distance avec les autres, il ne faut pas qu’il nous tombe dessus à la première occasion. Bon déjà, il faut qu’ils trouvent la bonne direction et là.. Ce n’était pas gagné ! Je m’approche de la princesse et attrape ma trousse de secours.
- Tiens, pour désinfecter tes plaies. Ca irait plus vite si je te le faisais mais je pense que tu vas dire non ?
- Bien joué. Tu commences à réfléchir.
- Si tu as besoin pour ton dos, je suis là !
- Tu ne rate jamais une occasion ?
J’affiche mon plus grand sourire.
- Jamais.
Elle se faufille sous la tente, à l’abri des regards indiscrets. J’y vois un léger remerciement à travers ses yeux. Peut-être a-t-elle compris qu’on ne lui veut pas de mal mais je finis par lui dire bien haut.
- K’awill se trouve derrière alors ne compte même pas t’enfuir.
- Je sais…
Dit-elle en soufflant. De toute façon, vu son état, elle a bien compris que si elle veut nous faire faux bond, elle doit se reposer. Je m’approche proche de Fauve pour seul lui puisse entendre.
- ll faudra monter la garder avant le lever du jour. Tu peux demander à Loufoca de faire le premier tour de veille ? Je m’occupe du reste, j’ai l’habitude de me reposer sur le dos de K’awill.
Je crois que c’était tout vu pour nous deux. Ce soir, on va se partager les provisions froides, nous n’allons pas faire de feu, c’était mieux…
- Alors, cette première mission ? On s’en est bien sorti non ?
Je pense que oui et la princesse de venir nous tenir compagnie et me tendre ma trousse.
- Tiens.
- il y avait tout ce qu’il fallait.
- Je peux prendre un bout ?
- Faut dire s'il te plaît !
Elle ne dit rien mais je lui tends tout de même la miche de pain et mon verre.
- Tiens et Fauve a de la viande séchée. On ne peut pas te proposer un truc de chaud mais demain soir, nous serons au point de ralliement mais demain midi, on sera proche d’un village. On pourra faire une halte là-bas. Une mamie sera heureuse de te préparer un truc !
- Tu es pote avec tout le monde ou quoi ?
- Non mais la gentilesse nous ouvre bien des portes.
- Quelle rabat-joie…
- Allez, dépêchons nous. Une nuit de folie nous attend. J’ai pas assez de couette, je peux te proposer de te partager ma couche.
- Et l’autre nigaud en prime c’est ça ?
- Tu préfères à trois ? Pourquoi pas !
- Je vais dormir proche de la loutre, il est bête mais au moins il n’est pas aussi pervers.
- Toi calin ?
- ahahah, fais attention, il ronfle comme pas possible !
- Vivement que je rentre chez moi…
Cette fin de soirée se passe dans la rigolade. Princesse a voulu s’échapper une fois dans la nuit mais K’awill l’a plaqué au sol pour éviter le drame. Le reste de la nuit fut plus calme, elle avait abandonné. Après je la comprends, j’aurais fait pareil à sa place. On se lève deux bonnes heures après le lever du soleil, on était crevé et je me lève la première pour nous trouver du petit bois pour le feu. De l’eau chaude, ça sera parfait pour cette nuit un peu fraîche. J’avais pas mal d’affaires en double, donc tout le monde avait de quoi se couvrir malgré mes dires. Princesse s’est réveillée plusieurs fois en sursaut mais quand elle comprends qu’elle était avec nous, elle se rendormait malgré tout. Je ne sais pas dans quelles conditions elle s’est fait kidnappé mais je pense que ses prochaines nuits vont être difficile. Peut-être la femme à qui on doit la rendre sera faire quelque chose pour elle. De toute façon, avec Fauve, on a décidé que si Princesse faisait le moindre signe de recul, on l’embarque et on la donne pas. On dira adieu à notre prime mais bon cette petite mérite de vivre une vie tranquille ! En parlant du loup, la voilà.
- Oh mon rayon de soleil !
- Tu es en forme dès le matin !
- Ouaip, si tu savais ce que je pouvais faire dès le matin chérie...
Elle secoue la tête et finit par s’assoir à côté de nous avec Fauve sur ses talons.
- Pour toi
Je lui tends un verre avec du thé chaud. Parfait au réveil, pas le courage de faire du café ce matin.
- Encore une bonne journée qui nous attend, pas vrai les amis ?
Fauve rigole et Princesse non mais bon au moins, on va profiter de la journée pour la taquiner. Et ça, c’est peut-être mieux que la prime !
- Inventaire:
- 1 sucre magique (05/12)
- Notre cible:
C’est typiquement le genre de princesse que j’aime très moyennement aller récupérer et qui me fait prendre mes distances de leur lit facilement. Oui, j’ai tout de même couché avec des connards, j’en suis un aussi, mais je ne sais pas, ça donne d’un coup bien moins envie. Puis même, me dire que c’est à cause de cela fait moins mal à mon égo que savoir que j’ai été mis de côté comme un sac à merde dès la première approche. Il faut être tout de même réaliste dans cette histoire. Au moins la bonne humeur de Carci fait vraiment du bien et emmerder la miss jusqu’à son employeur semble des plus hilarant.
— Une journée pleine de superbe surprise, j’en suis certain.
— Votre mort par exemple ?
— C’est un peu rude dès le matin, étoile de nos nuits.
— Donc après le rayon de soleil, je suis une étoile, de mieux en mieux.
— Il faut bien rester dans le thème alors que tu illumines notre voyage.
— Et vous assombrissez ma vie actuellement.
— On a autant d’importance que cela ? Cela me touche beaucoup trésor.
— On va arrêter avec les surnoms merdiques par contre.
— Il faut bien qu’on te donner des petits noms affectueux pour te prouver notre affection chaton.
— Je n’ai pas besoin de votre affection ou même de vous.
— Mais oui, mais oui, grogne pour nous prouver ton amour, ça ira mieux ensuite.
Elle grogne et se met à marmonner dans sa barbe inexistante une flopée de jurons bien variée alors que je ris d’avoir eu le dernier mot de cette histoire. Elle est si facile à faire tourner en bourrique, au moins ainsi elle reste pleine d’énergie et ne se met pas à pleurer comme une enfant parce qu’elle s’est fait kidnapper par des criminels voulant la fait passer visiblement à la casserole sans lui demander son avis à force pour avoir des renseignements. Nous, au moins, on n’est pas de ce genre-là même si on est lourd. Enfin, lourd c’est un bien grand mot, on ne pèse pas des tonnes non plus tout de même. Après, si elle ne voulait pas rentrer à destination elle peut aussi nous le dire, on la laissera partir une fois sur place, mais pour le moment elle n’exprime rien dans ce sens-là. Juste qu’elle voudrait être loin de nous, mais c’est encore une autre histoire.
Les laissant prendre le temps de prendre leur petit déjeuner je passe un petit temps pour jouer un peu avec Loufoca et K'awill un peu plus loin. Cette loutre est vraiment avec une énergie incroyable à revendre et il manque de faire voler deux ou trois fois Loufoca dans le décor. Heureusement que ma chienne a de bons réflexes et surtout qu’elle voit cela comme un jeu qui l’amuse. Vraiment, jouer à chat est un peu ironique pour le coup. En tournant la tête vers le campement je vois le dépit dans les yeux de notre invité face à cette scène et quand je lui fais signe de nous rejoindre, il y a une hésitation qui teinte son regard. Au final, elle sembla préférée n’avoir que les avances de Carci à écouter et auquel répondre sèchement sans pour autant quitter son emplacement.
Une femme qui grogne beaucoup, mais qui ne prend pas forcément ces distances quand elle pourrait en avoir l’occasion. Oui, de nous deux c’est vraiment notre miss Saphir qui a toute ces chances avec notre cible. Ou alors c’est une manière comme une autre de se rassurer. Qu’importe que cela soit l’un ou l’autre, j’aide à plier le campement une fois le déjeuner pris et la partie de chat finit sur une victoire de K'awill. Enfin, il n’y a jamais de vrai vainqueur dans un chat, mais ça semblait lui faire plaisir de gagner alors je lui offre le point sans le moindre souci. Loufoca toute exciter du jeu lui cours dans les pattes encore et encore.
— Allez ma rose des sables, on est plus si loin, bientôt tu auras les larmes aux yeux de nous quitter.
— J’aurais surtout le bonheur au cœur que cela arrive.
— Au moins, on arrivera à te rendre heureuse d’ici la fin du trajet.
— En étant une bande de fous, certainement pas.
— Avoue que tu as eu rarement des occupations aussi divertissantes que nous.
— C’est supposé être une bonne chose ?
— Bien entendue, comment on vit pleinement sans s’amuser ?
Elle soupire et préfère ne pas me répondre. Encore un nouveau point pour moi de l’avoir eu à la longue.
Je passe mon bras autour du cou de Fauve. Etant maintenant en force contre notre princesse. Je m’amuse à poursuivre nos efforts dans notre mission de la faire craquer.
- J’aurai dit mon petit papillon de nuit. D’ailleurs, tu crois qu’elle a un tatouage… tu sais... le genre de tatouage qui est bien caché.
- Bien sûr, sur la fesse droite avec marquer “ vive les loutres “ ?
- Tu aimes tant que ça les loutres ?
- NON. ELLES PUENT ET DÉBILES !
- Ce n’est pas très sympa pour K’awill.
J’enlève mon bras de mon camarade et fait semblant de bouder.
- Vous me fatiguez…
- Et encore, ce n’est rien là !
J’appelle K’awill télépathiquement et il revient tout de suite à nos côtés.
- Voici ton carrosse, princesse !
- Est-ce vraiment nécessaire ?
- Oui car tu es fatiguée et je te veux à l'œil, Madame je veux partir affronter la forêt toute seule.
- Tu crois que j’ai besoin de votre protection ?
- En tout cas, ta patronne a fait appel à nos services car il semblerait que tu en ai besoin.
- Elle n’était pas obligée, j’aurai pu finir par partir par mes propres moyens !
- Oui après que tout le camp soit passé dessus, on y croit tous... Allez grimpe, on est sympa nous !
- Vous faites ça que pour l’argent de toute façon..
- Pas que, on aime les missions de sauvetage avec mon pote !
Je prends de l’élan et grimpe sur ma loutre. Je lui tends une main qu’elle refuse et grimpe derrière moi comme cette nuit. Le trajet fut silencieux au début. Puis princesse n’arrêtait pas de se plaindre de la lenteur de notre convoi puis ensuite que nous étions incompétents et j’en passe… La matinée passe vite et on retrouve bien vite le village d’il y a quelques jours. Le garçon était encore présent et fait des gros yeux à Fauve.
- Oh vous avez réussi votre mission !
Je me glisse de ma selle, Princesse également. Le garçon s’approche de notre cible et lui attrape la manche. Méfiante, elle se recule d’un pas mais il lui fait signe qu’elle se baisse pour lui dire un “ secret “.
- Ne t’approche surtout pas de cet homme. Il est dangereux, il fait pleurer les femmes !
Princesse finit par rigoler. C’était la première fois qu’on la voyait ainsi. Peut-être qu’elle avait besoin de ça pour se détendre.
- Tu peux ajouter aussi cette femme. Ils sont pareils tous les deux.
- Mais non ! Elle est trop forte elle ! Elle est Saphir ! Mémé Maïe a dit qu’elle avait beaucoup aidé le village !
- En lui causant des dégats ? Je ne vois pas trop sinon…
- Non elle escorte les convois puis tout le monde le sait que les Saphirs sont gentils. Toi aussi, tu l’es ? Tu as l’air drôlement forte…
- Euh non… je… je ne suis pas comme ça…
- Car tu ne ressembles pas à un garde. Tu attrapes les vilains, tu es mercenaire ?
- Non… plus.
Fauve et moi, on voit que notre rose des sables est prise dans son propre piège. La patronne avait dit qu’elle avait quelques soucis, également. Est-ce que nous ne venons pas de libérer une femme plus dangereuse que ses tortionnaires ? Seule Lucy le sait et je décide de poser ma main sur le sommet du crâne de monsieur l’inspecteur…
- Et toi, toujours pas chez toi ?
- Non ! Mémé Maïe a dit que ça serait plus simple de vous attendre pour le retour !
En parlant de la coupable, la voici qui approche vers nous.
- Bien bonjour les jeunes. Oui, on savait que vous allez être rapide alors je vous propose un bon plat chaud et amenez moi ce chenapan chez lui. Ses parents vont être inquiets…
- Mais je leur ai laissé une lettre !
- La forêt est dangereuse, tu n’aurais jamais dû
- Elle a raison ! Alors on mange quoi ?
- Truffade
Je lève très haut les bras à l’annonce du repas !
- ça fait tellement longtemps que je n’ai pas mangé ça. Tu vas voir, princesse, tu vas adorer ça ! Une recette du coin.
- Vivement que je rentre chez moi… j’en peux plus.
Résignée, elle tape dans le petit caillou qui était à portée de bottes avant de se faire amener de force dans l’antre de l’octogénaire…. Le repas fut simple mais bien amusant. J’adorais les missions pour ça. Pour les repas partagés, les anecdotes et les histoires qu’on raconte au fil des routes. Le petit était resté proche de moi, lançant quelques regards assassins à Fauve. Princesse était dans son coin, mangeant en silence.
- Alors, c’est quoi ton prénom petite ?
- Oui dis le nous !
- Vous n’avez pas à le savoir.
- La moindre des politesses, c’est de se présenter quand on est invité à une table, Mademoiselle.
La mamie avait pris son air autoritaire comme toute grand mère qui se respecte. Le garçon se tient à carreau et même Princesse fit de même.
- Jane… Je m’appelle Jane
- C’est joli ça, il ne faut pas avoir honte.
- J’aimais bien t’appeler Princesse moi...
Elle pointe son couteau face à nous et Maïe se lève aussitôt.
- Pas de ça chez moi. Les couteaux sur la table et pas les coudes !
Un “ Oui madame “ est chantonné et on finit notre assiette comme des gloutons. Comme si nous n’avions pas mangé depuis des lustres. On finit par quitter la chaumière et on reprend la route. Du coup, on échange nos places avec Fauve. Jane était avec lui et moi j’avais le droit du petit qui refusait de monter derrière le soi-disant bourreau des cœurs. Allez, j’espère qu’on sera arrivé avant la nuit !
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- 1 sucre magique (05/12)
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Notre princesse donne enfin son prénom, il est moins horrible que ce que je pensais. Oui, je le pensais horrible puisqu’elle ne voulait absolument pas le donner, même pas un faux sur lequel on serait parti sans poser de question. Ce n’est pas comme si on lui avait demandé ces papiers d’identité ou une merde dans ce genre là, on voulait juste un prénom. Après, princesse Jane ça sonne plutôt bien.
Carci semble bien s’en sortir avec elle, je suis certain qu’elle a une touche des plus évidente avec la demoiselle. C’est peut-être un cœur d’artichaut sous ces airs de guerrière qui grogne un peu trop. En tout cas c’est amusant à voir, comme les réactions du gamin. Il ressemble un peu à Xarope quand il boude. Je commence à discuter couteau avec Jane. Au début elle a pensé à des sous-entendus des plus graveleux, j’aurais pu, mais si la personne en face a un dégout prononcé pour le poireau je ne vais pas insister et la laisser profiter des abricots. Un jour j’aurais la possibilité aussi de proposer cela aux menues, mais ce n’est pas le cas pour le moment.
Je vous épargne les détails, mais c’est très amusant de la voir s’emballer sur les propriétés d’une dague, de comment elle donne bien en main, de me regarder quelque seconde, laisser un blanc puis m’insulter sur le fait d’être un putain de pervers sans que j’aie rien ajouter sur le moment. J’embraille sur une autre lame et de lame en lame elle rougit et semble se détendre de plus en plus en même temps. Ce n’est pas plus mal, la fin du trajet n’en sera que plus simple. On est pas des plus loin, le jour est encore loin d’être tombé quand on arrive à destination et Jane a un grand sourire en m’expliquant de combien les dagues couvertes de bave de glooby pouvaient faire peur à des non initier au poison pour l’effet de surprise. C’est presque une déception d’arriver à destination au final.
Je descends, confie Jane à Carci et attrape le petit chenapan comme un vulgaire sac à patates que je place sur mon épaule alors qu’il se met à se débattre comme un petit diable en hurlant tout ce qu’il savait. Je soupire et explique rapidement à ma compagne de quête que je vais rendre le garnement à sa famille et tirer son histoire au clair, je la rejoindrais pour le partage des parts plus tard si elle l’a reçu d’ici là. Depuis le début de cette histoire, je lui fais assez confiance pour ne pas m’enfuir comme une voleuse avec tout le pactole, au pire c’est une Saphir de la guilde, ce n’est pas comme si elle était inconnue au bataillon et que la retrouver soit des plus compliqué.
Retrouver la famille du petit plein de fougue ne fut pas des plus compliqué. Sa sœur nous sauta presque dessus alors que je demandais à une seconde personne que je croisais si la personne savait à qui appartenait ce criard. Et si, je l’ai déjà vu la miss, mais ce n’est pas moi qui l’ai baisé. Elle était entrain de se faire prendre par un jeune homme dans une grange qui a pris la fuite quand il m’a vu apparaitre et elle m’a giflé les yeux pleins de larmes après que je lui est proposer de finir le travail. Alors, oui, la gamine avait partiellement raison sur le fait que je l’ai fait plus ou moins pleurer. C’est un moment assez gênant pour elle visiblement de me faire face et elle entraine simplement son cadet à sa suite en me remerciant de l’avoir rapporté sans demander son reste. Bon, bha on va laisser glisser, j’ai d’autres chats à fouetté pour le coup.
Au pas de course je rejoins l’auberge où l’on avait eu notre premier contact avec notre employeur. Carci est déjà installé à une table, Jane à ces côtés et en face l’homme qui nous avait recrutés à la base. Bon, au moins ça ne sera pas trop chiant d’avoir de nouveau des nouvelles de nos employeurs visiblement. C’est bien. Je prends place et explique rapidement la situation avec la sœur du petit, sans oublier le moindre détail de comment je l’ai fait pleurer à la base puis reporte mon attention sur l’homme de main de la belle patronne du début qui est visiblement tout sauf ravis d’échanger avec nous, à moins que cela seulement avec moi. Pas mon souci pour le coup.
Je vois Fauve partir avec le gamin pour le ramener chez lui. Je suis donc seule avec cette fameuse Jane.
- Juste comme ça, c’est ton vrai prénom ?
- Je n’allais pas mentir à cette pauvre mamie.
- Finalement tu as des principes.
- Pour qui tu me prends ?
- Je ne sais pas. Une femme qui pourrait me tuer dans mon sommeil ou me crever un oeil car je l’ai regardé de travers.
- Oui c’est possible mais je n’ai pas de dague sur moi.
- Alors je suis contente d’avoir mes deux yeux.
- Peut-être que tu aurais plus de succès ainsi !
- Alors tu aimes les gens avec des blessures de guerre ? Tu n’apprécies pas Fauve ? ll en a partout non, sur touuuuut le corps ?
- Tu les a vu ?
Jane devient curieuse et je trouvais ça amusant de la voir réagir comme ça.
- Finalement, tu es comme ses enfants qui montrent que quelqu’un l’intéresse, tu les insulte, c’est ça ?
- Tu me prends pour une gamine ?
- Non, je constate.
- Tu ne peux pas la fermer des fois ?
- Non mais avec un baiser…
- Crève !
Au moins c’était clair et je prends la route pour rejoindre la taverne où le fameux homme de main nous attendrait. J’imagine qu’il attend depuis des jours pour qu’on revienne de notre mission de sauvetage. Heureusement qu’on n’a pas été long sinon il serait là, mort de froid… attendant d’accomplir sa mission héroïquement.
- Bon, avant de t’amener au commanditaire. Je vais te dire mon plan.
- Quel plan ?
- Nous avons passé des heures à te sauver, ce n’est pas pour te jeter aux bras d’inconnus. Donc si le type est un mauvais gars, tu me dis “ fraise “.
- Tu es sérieuse, tu n’as pas mieux comme mot d’alerte ?
- Tu as mieux ?
- Fenrir.
- Fenrir ?
-Tu dis “ il est gros comme un fenrir “. C’est plus discret qu’un fraise sortit de nul part
- J’avoue, plus discret ! Mais si tu vois une personne louche, on s’en va.
- S' ils sont pleins ?
- Tu connais mon pouvoir non ? Attrape ma main et je nous fais disparaître.
- Ne prends pas tes rêves pour la réalité hein ?
- J’aurai essayé, bon on y va ?
On se dirige vers la taverne et je vois un marchand ambulant.
- Attends ! il vend des choco-coeur !
- Tu es vraiment une gamine.
Je m’arrête, achète un petit sachet et dévore un chocolat en forme de coeur.
- C’est trop bon.
Princesse souffle et nous continuons notre route. Pour l’instant rien à signaler et l’homme de main semble même content de reconnaître Jane. Bon, il n’y avait ici aucune effusion, aucune accolade mais il nous invite à rentrer.
- Mon camarade arrive bientôt.
- D’accord, nous l’attendrons.
On s’assoit en silence à une table. Un serveur arrive aussitôt et l’homme mystérieux commande trois chopines. Bon, pour le choix, c’est fait. Je n’aurai pas besoin de choisir pendant des lustres comme ça. Fauve finit par arriver et O par Lucy, il va mettre fin au silence pesant qui règne depuis tout à l’heure.
- Enfin, te voilà !
- Inventaire:
- 1 sucre magique (05/12)
- Notre cible:
La suite ne fut que chaos. Lorsque les clients se rendirent compte de la situation, plusieurs d'entre eux se mirent à hurler et s'enfuirent de la taverne précipitamment. L'assassin profita de la bousculade pour prendre la fuite, sans se soucier du devenir de l'homme de main, mais également sans savoir que l'une des sauveteuses l'avait déjà prit en chasse malgré sa réactivité.
Coupant à travers une ruelle puis bifurquant vers une seconde, elle se retrouva en un rien de temps suffisamment éloignée du lieu du meurtre pour que la garde ne soit plus un problème immédiat.
Elle reprit son souffle tout en abaissant sa capuche, et alors qu'elle se tournait pour continuer son chemin, un coup de poing violent vint lui fracturer le nez et la précipita au sol. Habituée à la douleur et malgré l'effet de surprise, elle réussit à se remettre sur pied rapidement et tenta de prendre à nouveau la fuite. Ce fut un échec, un nouveau coup dans le dos venant lui couper la respiration et la forçant à mettre genou à terre. Le visage en sang, elle tourna la tête pour apercevoir le visage de Carciphona, mauvaise, qui la jugeait de toute sa hauteur. Elle fit un geste pour se protéger d'un troisième coup à venir, mais ce dernier l'assomma pour de bon.
Ainsi gisa-t-elle pendant plusieurs minutes, au sol, en attendant d'être livré à la garde.
Après avoir observé son arrestation, elle se décida à sortir du bâtiment dans lequel elle avait trouvé refuge et passa à proximité du lieu du meurtre. Elle y aperçut son homme de main, menotté et conduit par une escorte de gardes ainsi que le cadavre de sa cible, emporté par une équipe de médecin. Carciphona et Fauve, guère plus loin, étaient déjà interrogés pour que l'on puisse obtenir un maximum d'informations quand aux raisons de cet assassinat. Elle sourit, puis se ravisa.
Une affaire rondement menée !
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