Je me suis approchée de ce dernier avec de fourbe intention! Oui, je compte essayer – je dis bien essayer – de le mettre au sol, même si je sais que mes chances sont bien faibles. Ne faut pas être idiot pour réaliser que notre différence de taille ou de poids me met déjà en difficulté. Je suis un poids plume et lui un poids lourd. Cela m’aurait certainement pris plus d’élan ou bien mes bracelets d’adrénaline pour le mettre au sol de la manière que je m’y prends, mais je ne vais pas gaspiller mon énergie pour cela. Sinon, il ne m’en restera plus pour plus tard! D’ailleurs ce dernier se moque de moi en parlant de ma taille bien évidemment et ose même dire que malgré les semelles de mes bottes, il me reste encore des croûtes à manger! Un jour, il ne s’en attendra pas et va se retrouver le derrière au sol. Il sera tellement surpris qu’il ne saura pas quoi dire. On ne doit jamais sous-estimer les personnes de petite taille. Heureusement pour lui que je ne suis pas en colère. Enfin, je me permets un petit rire sarcastique et c’est à ce moment que ce dernier m’attrape pour me tirer à lui sans éprouver la moindre difficulté. Bien que j’aie eu l’impression de me faire arracher le bras, ce dernier se montre très doux par la suite. Je passe mes bras dans son dos le serrant tout contre moi avant de profiter du baiser que ce dernier m’offre en fermant les yeux. Bien évidemment, je ne peux pas refuser l’offre qui vient par la suite.

« Oui, rentrons et réchauffons-nous. Nous n’avons toujours pas mangé! »

Tant pis pour la visite de Forteresse. Rien ne nous empêche d’y  aller dans les jours à venir ou bien même une prochaine fois. Pour le moment, j’ai envie de passer du temps qu’avec ce dernier et je l’attrape donc par la main pour nous diriger aussitôt vers l’accueil. Nous commandons à manger et celle-ci nous prévient qu’il y aura certainement un petit délai puisque tous les occupants des chambres ont pensé à la même chose à cause de la tempête. Ce n’est pas bien grave, puis ça nous donne le temps de profiter un peu du feu dans la chambre.

Une fois dans la chambre, je retire mes vêtements chauds pour ne garder que ma simple tenue et je me frotte finalement les mains l’une contre l’autre en m’approchant de l’âtre ou les flemmes avaient réduit. Quelques buches de bois se trouvaient à côté nous donnant ainsi la possibilité d’en rajouter et c’est ce que je fis.  J’ai souvenir que j’avais un petit quelque chose pour lui et me dirige alors vers ma valise que je couche au sol et ouvre afin de sortir de sous une pile de vêtements un sac enveloppé dans un sac avec un peu de soie pour cacher son contenu. Je me lève aussitôt pour le lui tendre. « Tiens, c’est pour toi! Je me suis dit que ça pourrait te tenir compagnie quand je ne suis pas là… »

Une fois dans la chambre, j’enlève une couche de vêtement afin de réussir à m’adapter à la température ambiante puis je me dirige aussitôt vers le petit foyer dans lequel je m’empresse de remettre un peu de bois. Je sais que ce n’est pas trop utile pour Valentino, mais pour moi ce l’est. Je suis une frileuse et bien que je me promène toujours un peu la peau exposée, nous sommes tout de même dans le nord du royaume et il y fait plutôt froid! Pendant ce temps, Val semble inspecter les alentours comme s’il cherchait quelque chose à redire ou quelque chose d’anormal, mais son silence me fait savoir qu’il n’y a donc rien. D’ailleurs je profite donc de ce moment de silence de calme pour lui offrir mon cadeau. Bon, je sais que mes paroles peuvent très bien porter à confusion et le connaissant, il peut me sortir un nombre incalculable de blagues foireuses, mais il se contente de sourire tout simplement acceptant ainsi le cadeau que je lui offre. Ce n’est pas grand-chose, mais c’est l’intention qui compte non? Je penche la tête à droite puis à gauche essayant de décrypter ses réactions. Appréciait-il? Est-ce qu’il trouvait cela étrange comme cadeau? Enfin, il me remercie, mais je ne suis pas sure. Bon, tant pis! J’aurai au moins essayé et il faut dire que ce n’est pas bien facile de lui prendre quelque chose. OK, j’avoue que ce n’était pas intentionnel puisque je l’ai gagné! Il en trouvera sûrement une bien meilleure utilité que moi.

« Pourquoi m’offrir un cadeau? » lui demandai-je tout simplement alors que ce dernier s’avance doucement vers moi tout en me parlant de traditions. Je ne comprends pas trop ce qu’il veut dire puis je lève les yeux au plafond et y découvre le gui. Tiens, tiens… comme par hasard! Un large sourire s’affiche sur mes lèvres et je me soulève alors sur la pointe des pieds pour venir coller mes lèvres aux siennes. Bien des idées me viennent en tête en cet instant. Je pourrais le faire reculer jusqu’au lit pour transformer se baiser ou bien tout simplement l’amplifier, mais ce ne serait pas raisonnable. Nous attendons toujours notre repas et personne n’apprécie être coupé dans leur élan. Alors je me défais doucement de son emprise en le fixant droit dans les yeux. « Tu sais, tu m’as déjà fait un beau cadeau en m’amenant ici. Je n’ai pas besoin de plus, même si j’avoue avoir une autre surprise pour toi, mais je compte la garder pour plus tard ou peut-être même un autre jour. » Je hoche la tête surtout pour moi-même. « Oui, un autre soir, puisque tu as déjà eu un cadeau aujourd’hui. » Dis-je en dernier en venant toucher le bout de son nez de mon index.

Évidemment, la nourriture finit par arriver et je prends les plateaux qui nous sont apportés pour les amener jusqu’à la table qui se trouvait dans un coin de la chambre. Je l’invite donc à me rejoindre afin de nous remplir l’estomac.

Enfin! C’est l’heure de manger! Aider du commis, nous déposons les plateaux du repas sur la table et ce dernier s’empresse aussitôt de quitter la chambre après nous avoir souhaité un bon appétit. Il nous explique vite fait que nous n’aurons qu’à les rappeler grâce au cristal magique qui se trouvait sur la petite table à l’entrée que nous n’avions même pas remarquée. Celle-ci était liée à sa jumelle dans la salle de gestion et quelqu’un sera donc envoyé pour récupérer les plateaux vides ou ce qu’il restait. À vrai dire, je ne m’attendais pas à avoir toute cette nourriture lorsque nous avions choisi le repas saisonnier. Il y en avait bien trop pour nous deux. J’avais surtout l’impression qu’il s’agissait d’un repas que l’on mangeait en famille lorsqu’il était temps de passer du temps avec ces derniers dans les dernières semaines du mois de l’année. Elle ne manquait qu’un petit sapin dans le coin de la chambre avec  quelque guirlande colorée pour accompagner le gui au plafond et nous avions de quoi festoyer.  Enfin, je ne pense pas que des familles complètes se présentent en ce lieu déjà, puis surtout pas avec des bains privés dans leur chambre.

On s’installe alors tranquillement et je laisse Valentino nous servir alors que je l’observe doucement. Je prends ma coupe en main, invitée par ce dernier à le faire, et je trinque à cette sortie ensemble et à nous, j’imagine. Je bois une petite gorgée de mon vin et dépose ma coupe avant de prendre mes ustensiles en main, bien que c’est à ce moment que Val’ décide de prendre la parole. En effet, il y a quelque semaine de cela, Val’ avait quitté le sud pour rejoindre sa famille à la capitale. Notre couple étant ressent, j’avais compris sa décision d’y aller seul puis peut-être serait moins surprenant pour le reste de sa famille s’il apprenait que ce dernier avait trouvé quelqu’un avant que j’apparaisse dans le décor. Enfin, en vérité, il me parle de cela dans le but de m’inviter chez lui l’année prochaine. J’ai un petit sourire qui s’affiche, je pourrais rigoler du fait qu’il se projette bien d’avance avec moi comme il me l’avait fait alors que je lui ouvrais ma porte – que je n’ai pas encore – comme bon lui souhaitait. En aucun cas je ne l’avais invité à venir vivre avec moi. Mais bon, je me suis déjà bien assez moquée de lui aujourd’hui alors je vais rester normale, pour une fois.

«  Bien sûr, Val’. Cela me fera plaisir de t’accompagner dans ta famille l’année prochaine. Puis, cela compensera pour les repas en famille que je n’aurai pas de mon côté. » Dis-je alors avec un petit sourire à la fois heureux, bien qu’une certaine tristesse se cachait derrière.

Je crois que ce genre de rassemblement familial ne sera plus jamais d’actualité avec les Drak’gnir. Nous n’avons que de famille le nom que nous portons. J’observe de nouveau les victuailles sur la table et regarde vite fait en direction de Val’. « En tout cas, j’espère que tu as faim, parce que pour ma part, je ne pense même pas pouvoir avaler la moitié de ce qu’il y a là. » Puis sur un ton un peu plus sur la rigolade je reprends; « Quoi qu’on peut en garder pour plus tard! On aura sûrement besoin de reprendre des forces. » Faisant comme si de rien était, je plonge ma fourchette dans mon assiette et garde mon sérieux. Rien ne nous empêchera d’avoir un petit creux en pleine nuit, non?

À vrai dire, je ne cherchais pas à faire pitié ou à lui faire passer un quelconque message lorsque j’avais parlé de ma famille. Notre famille est brisée et je ne pense pas que les morceaux pourront être recollé un jour ou l’autre. Ma mère me déteste – du moins, si elle m’apprécie, ne le démontre pas du tout de la bonne manière – et elle me laisse en tête simplement parce que ma sœur a fait pire connerie que moi. Quand je dire pire, je parle de prison bien évidemment ce que je n’ai jamais fait et pour mon père, n’en parlons pas. C’est le seul membre de la famille à me démontrer réellement de la gentillesse, mais il est incapable de s’affirmer. J’ai presque envie de lui présenter Valentino pour qu’il apprenne de ce dernier.  Je soupire doucement quand ce dernier me dit que nous pourrions tout aussi bien aller dans ma famille tout en parlant de ma mère. J’en échappe presque un rire. Ma mère est aussi froide qu’un bonhomme de neige, mais sans le côté sympathique de la chose et au vu de dernières paroles échangées, j’ai l’impression qu’elle et lui seront comme chien et chat. «  Tu crois que la bouteille qui contenait la potion de jouvence venait d’elle d’ailleurs? Pour te montrer à quel point elle t’appréciait? » Vaut mieux en rigoler que d’en pleurer non? Au moins, le capitaine n’aura jamais su que nous nous étions infiltrés dans ses appartements et soupoudrer ses biens de choses étranges qui provenaient des cuisines.  « Enfin, tu sais bien que si ma famille faisait réellement quelque chose, elle ne te laisserait même pas mettre le pied dans la demeure familiale, Val’… Enfin, je ne veux pas que tu le prennes mal. Je parle surtout de ma mère, parce que ma sœur doit t’être redevable de l’avoir sortie de cette situation et mon père il manque juste un peu de courage et de pouvoir? Il ne sait pas tenir tête à Grace… Alors qu’en extérieur, il a l’air bien confiant et sûr de lui… »

Bref, on doit changer de sujet, sinon je vais me mettre à déprimer et ce n’est pas vraiment l’endroit ni le moment pour l’être. Alors je parle aussitôt de la nourriture qui se trouve sur notre table et signale que je ne pourrai pas réellement tout manger. Il y en a bien trop et pour rigoler, je lui mentionne qu’il nous suffira d’en garder pour plus tard afin de reprendre des forces. Je ne dis rien de plus et ne laisse sous-entendre rien. Mon visage reste de marbre alors que je commence à me nourrir. Par contre, ce dernier ne rebondit pas, mais semble essayer une tout autre tactique. Il me fait croire qu’il n’a pas compris et qu’il est fatigué, mais je n’en crois pas un mot! Déjà, il me parle du froid du nord alors qu’il est le premier à venter les bienfaits du scorpion capable de s’adapter à toute température! Alors si cela l’épuise, il y a un petit problème puis il se met à me parler de métaphore en parlant de guirlandes et de fleurs fanées ce qui n’est réellement pas son genre. Je lève donc la tête pour le regarder. S’il croit que je vais sauter dans son petit jeu, il va s’en mordre les doigts.

« Très bien, je comprends. Tu te reposeras alors. Je ne suis pas réellement fatiguée pour ma part, alors je vais profiter la première des bains. Je viendrai te rejoindre dans le lit après, mais bon tu ne le remarqueras pas puisque tu dormiras, bien évidemment. »

Je comprends parfaitement pourquoi ce dernier n’aime pas ce genre de personne parce que c’est le cas aussi pour moi. Une personne ayant plus d’argent qu’une autre n’est pas plus importante que la seconde! Surtout qu’elle n’a aucun pouvoir. Bien évidemment, ma mère possède une richesse et possède un certain pouvoir sur tous les gens qui travaillent pour elle, mais ça ne fait pas d’elle une meilleure personne. Elle reste humaine avant tout et sa vie n’a pas plus d’importance. Malheureusement, des riches qui ne sont pas pompeux et prétentieux sont plutôt rares.

Je me souviendrai toujours de ce moment où j’étais bien plus jeune et que je marchais en compagnie de mes parents dans les rues du grand-port. Pendant que ces derniers discutaient avec quelques marchands, je m’étais éloignée d’eux et était partie vivre ma petite aventure sans me soucier que je pourrais me perdre à mon tour. Quand je l’avais réalisé, il était trop tard pour rebrousser chemin puisque je ne me souvenais pas du tout d’où je venais. Je m’étais mise à pleurer et je me rappelle de la peur que j’avais éprouvée à ce moment-là. Et si je ne les revoyais jamais? Mes petits pieds m’avaient donc menée auprès de gens bien vêtus tout comme mes parents, mais on m’avait tout simplement chassée d’un revers de main en me disant d’aller jouer ailleurs. J’avais continué à crier maman et papa jusqu’au moment où une âme charitable s’était arrêtée à mes côtés pour me guider. Cet homme semblait vieux et sale et avait même une odeur de déchets. Aujourd’hui, je sais qu’il s’agissait d’un itinérant, mais il fut le plus aimable. Il m’avait attrapée par la main et avait accepté de m’aider à chercher mes parents. Je me souviendrai toujours du dégoût que ma mère avait exprimé lorsqu’elle m’avait vue à ses côtés. Elle m’avait arrachée à lui et ne l’avait à peine remercié. Par contre mon père s’était montré plus courtois et l’avait fait à sa place lui remettant même une récompense qu’il avait déclinée en exprimant que de me savoir avec mes parents était sa seule récompense.

Malheureusement, je n’ai jamais revu cet homme depuis et c’est pour cela que je déteste être liée aux nobles en général. Je n’ai rien d’une princesse et s’il m’arrive d’agir comme tel, j’aimerais que l’on me le fasse remarquer! Bref, Val et moi terminons de manger en discutant tranquillement. Nos coups de fourchette sont bons, mais bien que la gourmandise soit présente, il faut savoir s’arrêter. J’ai donc fait savoir à ce dernier qu’il pourra dormir comme bon lui semblait même si je sais pertinemment qu’il n’est pas épuisé, mais je ne compte pas entrer dans son jeu. S’il y a en bien un de nos deux qui flanchera avant l’autre c’est bien lui et j’en suis sûre. Il est le premier à quitter la table pour se poser dans le lit, alors que pour ma part je vérifie avant tout les buches dans le foyer et j’en rajoute quelques-unes avant de m’approcher de ce dernier qui s’était allongé sur le ventre. Je grimpe doucement sur le matelas et dépose un simple baiser sur sa joue pour le border. « Merci et bonne nuit à toi! » Puis je me recule, un sourire aux lèvres alors que j’allume quelques chandelles histoire de m’éclairer avant de fermer les cristaux de lumière qui se trouvait dans la pièce. Une lumière chaleureuse se dégage donc des flammes du foyer ainsi que des chandelles éclairant assez la pièce pour que je puisse y voir quelque chose. Je m’approche donc du bain, faisant doucement tomber mes vêtements un à un jusqu’à laisser tomber mes derniers remparts au sol. Je regarde en direction du lit du coin de l’œil bien que je garde la tête droite et j’entre finalement dans l’eau avec lenteur afin de me placer contre un bord opposé au foyer tout en soupirant d’aise. « Ah ce qu’on est bien… »

À cause de cette tempête et de notre changement de chambre, nous avions pris bien plus de temps que nous ne le pensions pendant la soirée ce qui avait tôt fait de retarder l’heure de manger. De plus, plutôt que de nous nourrir, lorsque nous avions vu que la tempête s’était calmée, nous avions préféré aller jouer dans la neige retardant toujours notre repas. Bien évidemment quand celui-ci fut amené à notre chambre il était déjà bien tard et la sortie de table se fit quelques heures plus tard, parce que nous avions pris le temps de discuter et de bien manger, voir même un peu trop. Alors je dois dire qu’un petit bain de minuit n’avait rien de déplaisant même si ce dernier faisait semblant d’être fatigué. Bien évidemment, lorsque ce dernier s’allonge dans le lit, je viens le border doucement lui offrant un simple baiser sur la joue et commence doucement à retirer mes vêtements faisant bien exprès de prendre mon temps. Je tente de lui faire comprendre ce qu’il rate!

Lorsque j’entre dans l’eau je me mets face au foyer afin d’admirer les flammes et soupire d’aise alors que je ferme doucement les yeux. Malgré qu’il soit passé minuit, je suis toujours bien éveillée et je ne sais pas si c’est les activités de la journée ou bien le fait d’avoir profité des sources d’eau chaude un peu plus tôt, mais je me sens revigoré.

Par la suite, je ne peux m’empêcher d’éclater de rire lorsque je vois Valentino se lever rapidement du lit pour se désaper afin de venir profiter avec moi de la source privée que nous avions dans notre chambre. Il me traite de manipulatrice et pourtant je n’ai pas eu à parler. « Moi? Manipulatrice, je t’ai pourtant souhaité la bonne nuit et t’ai dit que cela m’allait si tu te couchais maintenant. » Dis-je faussement outrer par ce qu’il venait de dire. Mon visage prend une tout autre expression alors qu’un petit sourire s’affiche sur mes lèvres. « Je suis sûre à cent pour cent que ce n’est que pour les sources que nous sommes ici et rien d’autre. » Je me lève donc, mettant bien au fond et me lève délicatement en laissant l’eau glissée sur ma peau et m’avance doucement en sa direction. « Ce n’est absolument pas pour profiter de la vue. » M’avançant jusqu’à lui, je me penche finalement plaçant mes genoux de chaque côté de sa taille et m’assit sur lui glissant un bras derrière son cou. « Ce n’est pas non plus pour passer du temps avec moi et d’avoir droit à une véritable intimité. » Continuai-je en soufflant ces derniers mots. Attrapant délicatement son menton entre mon pouce et mon index, je soulève sa tête et viens plaquer mes lèvres contre les siennes lui offrant ainsi un baiser des plus langoureux avant de me détacher de ce dernier après de longues minutes. « Mais bon, il ne faudrait pas dépenser d’énergie plus que nécessaire. Après tout, nous sommes ici pour nous reposer, non? » Je ricane doucement avant de capturer un second baiser pour finalement éloigner mon corps de ce dernier. Tentons de rester encore sage pour le moment.

Je m’amuse avec ce dernier et comme je le connais plutôt bien que je sais qu’il a le sang chaud, à partir du moment où j’ai établi mon plan dans ma tête, je savais qu’il allait venir me rejoindre dans l’eau. C’était une évidence même. C’était même écrit dans le ciel que j’allais avoir ce que je voulais et qu’il ose me faire croire qu’il avait réellement l’intention de dormir, je n’en crois pas un seul mot. D’ailleurs, je me fais violence pour ne pas faire avancer les choses rapidement. Je lui murmure quelques paroles, me colle contre lui, l’embrasse et m’éloigne peu après. Je sais qu’il ne me laissera pas fuir et c’est le but! Il l’a dit, je suis une vilaine manipulatrice et je le vis bien. Alors lorsqu’il me rattrape pour me serrer contre lui, je ne peux que sourire. Je pourrais me moquer de lui, lui lancer quelques piques, mais je reste silencieuse alors que j’entoure mes bras autour de son cou me pressant contre lui.

« Un peu, seulement? » dis-je juste avant que mes lèvres ne soient scellées par les siennes et que nos corps s’enlacent doucement pour entamer une danse endiablée ayant pour seul témoin nos deux êtres. Ce n’est qu’après de longues minutes que le rythme ralentit tout comme l’intensité de nos baisers. Soufflant doucement, je vins coller mon front au sien en fermant les yeux tout en gardant mes bras autour de sa nuque. J’ignore si c’est l’endroit qui me pousse alors à vouloir parler ou bien le fait d’avoir réellement senti cette communion avec lui, mais lorsque j’éloigne mon visage du sien pour le regarder dans les yeux, je glisse une main délicatement contre sa joue avec un sourire heureux sur les lèvres.

« Plus le temps passe et plus je sens mon attachement pour toi se raffermir. Je suis vraiment heureuse que tu aies pensée à nous, à cela, dis-je en lui montrant la chambre du doigt,  pour venir fêter le solstice d'hiver ensemble. Je n’aurais pas demandé mieux que de me retrouver avec toi, sans craindre que l’on nous dérange ou qu’une affaire de dernière minute nous surprenne. Il n’y a que toi et moi et je voulais simplement que tu le saches… et…et je t’aime Valentino. »

Ça y est, je l’ai dit la première même s’il l’avait très certainement compris depuis ma tentative nulle de lui déclarer mes sentiments avec le bel’incandescent et je sais que cela ne lui ai toujours pas sortir de la tête et qu’il trouvera encore le moyen de m’embêter avec cela. D’ailleurs, je sens mes joues qui rougissent simplement par la chaleur qui s’y répande à toute vitesse. Cela devrait être normal de le dire, mais il faut se dire que lui et moi n’étions pas les plus démonstratifs en terme de mots. Enfin, je ne m’attends pas du tout à ce que ce dernier me le dise en retour et ce n’est pas le but, mais je voulais juste qu’il le sache. Je lui arrache un dernier baiser et le serre alors dans mes bras, plaçant le dessous de mon menton contre son épaule.

« Tu veux profiter encore de la source ou tu es réellement fatigué cette fois-ci? »

Il reste muet face à mes aveux et même que cela semble le saisir, peut-être suis-je allée trop vite ou qu’il ne ressent pas exactement la même chose que moi pour lui? Après tout, je ne savais pas du tout si je lui plaisais lorsque je lui ai parlé de mes envies d’être à ses côtés et je dois dire que le premier baiser que nous avions échangé m’avait plus que surprise. Je ne pensais pas qu’il ferait les premiers pas ainsi. Enfin, je ne doute pas de lui et je pense que s’il n’éprouvait rien pour moi, il ne serait pas avec moi. Nous ne serions certainement pas ainsi et nous n’aurions pas ce genre de moment de tendresse. Alors je me contente tout simplement de le regarder toujours les joues rosies par la gêne de l’avoir enfin dit pour la première fois et je souris. Je sais qu’il ne le dira pas, mais je pense que son silence ne fait que m’angoisser, alors je tente seulement de m’éloigner en douceur de ce dernier pour relaxer un peu avant ma sortie de la source, mais ce dernier passe une main dernière ma nuque afin de me rapprocher de lui. Son baiser est différent qu’à l’habitude. Ce n’est pas le genre à faire naître un désir incontrôlable qui me, normalement, me donne envie de me jeter sur lui. Non, celui-ci est doux et tendre, je ressens sa passion au travers de ses lèvres et je comprends, du moins, je pense, ce qu’il n’arrive pas à me dire. Je ressens ce qu’il veut me dire et ça me convient. Comme je l’ai dit, j’attendrai aussi longtemps qu’il le faudra.

Après ce genre de baiser, je dois avouer que j’ai envie de lui murmurer de nouveau ces trois petits mots, rester coller contre son torse, mais sentir étreint par ses bras, appuyer ma joue contre son épaule, mais peut-être serait-ce trop? Alors je réponds simplement à son sourire par un baiser volage et lui demande ce qu’il désire faire. Rester dans l’eau ou trouver notre lit? Bien évidemment ce dernier me fait savoir ses envies qui me conviennent parfaitement. Alors je me lève doucement de sur ce dernier et je suis la première à me mettre sur pied. Je lui tends une main afin de l’aider à se mettre sur pieds, puis je prends les serviettes qui étaient pliées et prête à être utilisé qui se trouvait à côté de la bassine et lui en tend une avant de sortir et de commencer à m’essuyer avant de me promener d’un côté à l’autre de la pièce. Quand toutes les perles d’eau furent essuyées de ma peau, je me retourne alors vers Valentino, attendant qu’il aille terminé et ne lui donne pas la chance d’enfiler de quelconque vêtement! L’attrapant par la main, je l’entraîne jusqu’au lit et je n’ai le temps que de soulever les draps d’un geste rapide de la main avant de le faire tomber sur ce dernier. Comme la gamine que je suis, je me laisse tomber à moitié sur ce dernier en rigolant doucement. Mes jambes sont à côté de lui alors que mon buste est en partie sur son torse et ma tête se trouve tout près de la sienne.

« Interdiction de dormir vêtu! » que je dis, alors que je laisse glisser une main contre son torse. « Que toi et moi dans nos plus simples tenues coller l’un contre l’autre. » Je penche ma tête pour embrasser le bas de sa mâchoire. « Je veux sentir ta peau contre la mienne ainsi que ta chaleur. » Puis je glisse mes lèvres doucement jusqu’aux siennes pour lui voler un doux baiser avant de m’allonger à ses côtés, ma tête appuyée contre son épaule gauche. Ma jambe droite était en partie remontée sur les siennes alors que mon bras du même côté était déposé sur son torse que j’effleurais du bout des doigts. Ce n’était que tendresse et en aucun cas je n’essayais de le chauffer pour faire quoi que ce soit d’autre. Le feu de bois toujours allumer laisse danser une lumière sur nos corps allongés ainsi. Je l’observe, lui jette quelques regards tout en ayant le sourire aux lèvres et embrasse sa peau dès que le désir m’en prend. Et dire qu’il s’agit seulement de notre première journée. J’espère que les prochains jours seront tout aussi plaisants.