L'exiger... C'était une tournure de phrase intéressante qui fit sourire l'argenté. Il n'avait jamais rien exigé de personne dans sa vie. Ni même usé de son titre, convaincu que quelques mots étaient bien plus utiles que de taper du poing sur la table.
Mais Kala... Voilà bien une personne qui lui faisait revenir sur ses principes pourtant ancrés en lui depuis des lunes.
Un caprice de noble ? Peut être bien, cela dit, cette demoiselle valait bien de risquer un peu de sa prétendue réputation. Et d'un autre côté, "l'exigence" n'avait pas l'air d'être insupportable.
S'exécutant avec diligence, elle fit lentement monter le désir du noble déboutonnant sa chemise avec une main experte alors que lui même effleurait la peau de la jeune femme, dont il s'appliqua à retirer le tissu excédentaire subtilement. Admirant cette chair cuivrée qui de par son exotisme le faisait déjà voyager vers d'autres contrées
-Toute ma dévotion ? J'imagine que c'est négociable... Vous êtes de celles pour qui on sacrifierait sa fortune. Je peux bien vous accorder cela.
J'espère simplement que vous aurez suffisamment de temps à m'accorder pour ça.
Alors que les vêtements se faisaient de plus en plus inutile, Liory finissait lentement par s'abandonner aux caresses de Kala, réussissant à garder ce filet de raisons propre aux amants.
Un petit rire s'échappa de ses lèvres alors que sa bouche parcourait son cou, montant jusqu'au lobe de l'oreille ou il lui murmura doucement.
-Heureuse ou non, je serais plus que ravi de m'abandonner à vous.
Les mots semblaient se faire de trop, et les gestes, eux, devenaient un langage privilégiés, alors que les caresses se mettaient à exprimer plus que quelques syllabes qui bientôt seraient trop décousues pour être intelligibles.
Ne restait qu'une ultime barrière à franchir, que l'argenté sauterait volontiers sur un simple commandement.
Un long jeu touchait lentement à sa fin, ouvrant la porte à une nouvelle partie plus instinctive. Deux orbes d'or lui promettaient une luxure sans commune mesure.
La seule question qui demeurait était : quand ?
-Je crois une seule et unique chose douce Kala. Et c'est bien que le soleil nouveau ne vous verra pas reposée comme il se devrait
Dit il en l'embrassant à nouveau
- Musique:
Lorsqu’elle rouvrit les yeux, que les tremblements de ses jambes se furent calmer, elle était lové contre le corps de Liory. Un léger sourire de contentement aux lèvres, elle embrassa sa peau qui lui laissa un goût légèrement salé.
- Je constate, qu’effectivement, tu n’as pas ménagé tes efforts. Le temps du vouvoiement lui semblait révolu, encore plus parce qu’ils étaient en privé.
Sans trop savoir comment, ils étaient passés du petit salon à la chambre, qu’elle supposa être celle de Liory. Ses yeux coururent un instant sur les murs puis se posèrent sur la fenêtre où il faisait encore nuit noire. Elle ne savait qu’elle heure il était, et ne voulait pas le savoir. Elle aurait tout le temps de s’en soucier lorsque le jour serait levé et qu’elle devrait retourner travailler en sachant que son sommeil avait été amputé de moitié. Doucement, elle repoussa les draps et se redressa. Ses cheveux emmêlés retombaient dans son dos comme une cascade brune et or en colère. Enfin, elle se retourna puis se pencha au dessus du visage de son compagnon, lui arrachant un ultime baiser.
- Suis-je toujours de celle pour qui l’on sacrifierait sa fortune ? Demanda-t-elle plus par amusement que dans l’attente d’une véritable réponse. - Si j’avais su que cette course se terminerait de cette façon… Soupira la danseuse.
Ensuite, elle s’étira comme un chat et entreprit de démêler ses cheveux à l’aide de ses doigts.
- Je gage que dans cette maison il doit y avoir une salle de bain, ainsi qu’une douche, puis-je l’utiliser ? Me suivras-tu ? Et elle lui offrit un simple sourire.
Les deux orbes argentés de Liory s'ouvrirent doucement, et sa première sensation fut celui du doux parfum de Kala encore étendue près de lui. La nuit avait été mouvementé, comme en témoignait les draps qui au lieu de reposer en carré ordonné sur le lit étaient étalés à même le sol, froissé par des mouvements devenus pressant.
Sa main continua parcourir de le corps fatigué de la jeune femme, se délectant de sa présence à ses côté. Et sans surprise, les deux pupilles d'or étaient toujours bien présente
-Une demoiselle comme toi l'exige voyons.
Un sourire apparut sur son visage avant que le rire cristallin du noble se faisait entendre. Se tutoyer de la sorte ajoutait une nouvelle dimension à leur relation. Et dans le confort et l'intimité d'une chambre à coucher, Liory trouvait cela plus qu'adapté à la situation
Un dernier baiser le fit frissonner, comme si la folle nuit qu'ils venaient de passer n'avait pas suffit.
Sa crinière emmêlé lui donnant un air de lionne farouche qui n'était pas pour lui déplaire...
-Non je te l'accorde, plus celle pour qui on sacrifierait sa fortune
Il laissa un petit doute planer avant de reprendre en caressant sa joue
-Celle pour qui je sacrifierait ma fortune
Un nouveau sourire entendu se fit jour sur son visage avant qu'il ne continue
-Tu aurai sans doute mandaté une autre pour le faire c'est bien cela ?
Et alors qu'elle commençait à s'étirer, le noble lui, profita de la vue ainsi offerte, ne résistant que difficilement à l'envie de prolonger la nuit déjà fatigante qu'ils avaient passés
-Je pense que te donner ou non la permission serait superflue, vu que tu es désormais la bienvenue qu'importe les circonstances quant à ma présence...
Suis-je donc si froid pour te donner l'impression que je ne vais pas profiter de toi jusqu'au dernier moment ?
L'argenté guida son invitée jusqu'à la dite salle de bain, ou le sol était fait de sable blanc qui par une complexe magie restait sagement au sol. Les pieds de Liory le foulèrent avec délice, retrouvant les sensations de sa propre plage du sud.
Une grande baignoire en occupait une bonne portion alors que l'autre extrémité s'encombrait d'une grande cabine de douche d'une taille peut être trop importante pour une personne seule.
-Libre à toi de prendre la douche, j'espère qu'un peu de compagnie ne te gênera point
- Musique:
Depuis toujours et sans doute à jamais, Diane vivait à la capitale. Si Sacor lui avait apprit tout ce qu’il y avait à savoir sur le monde, qu’elle savait exactement à quoi ressemblait le Village Perché avec ses grand arbres et ses maisons haut perchées, qu’elle imaginait sans problème l’immensité du Grand Port avec tout ses bateaux, ses marchandises, et ses pêcheurs, elle se contentait d’imaginer. De regarder les illustrations dans les Atlas de la bibliothèque. La Capitale était son unique foyer et jamais elle n’en avait franchit les portes. Sauf peut-être à l’occasion d’une promenade à cheval lorsqu’elle était plus jeune. Le sable était donc l’une de ces étrangetés dont les gens parlaient mais qu’elle s’était toujours contentée de rêver. Timidement elle posa ses pieds dessus, puis agita ses orteils pour les voir se faire ensevelir. Ses yeux clignèrent à plusieurs reprises avant qu’elle ne daigne faire un pas de plus. La sensation était étonnante. Le sol inégal semblait s’enfoncer sous son poids, tout en se glissant partout entre ses doigts de pied. Un sourire un peu idiot naquit aux coins de ses lèvres et elle rejoignit le noble.
Ses mains glissèrent le long de ses hanches pour venir se rejoindre en dessous de son nombril, sa poitrine alla heurter son dos et elle entreprit d’embrasser avec une lenteur exquise son omoplate.
- Si il y a bien quelque chose que tu n’es pas, c’est froid. Ses lèvres remontèrent sur sa colonne vertébrale. - Et que tu le veuille ou non je comptais bien sur ta présence, je ne t’ai pas invité pour la beauté du geste…
Elle détacha ses mains et ses lèvres de lui pour se diriger vers la douche, diantre qu’elle avait envie de se sentir propre. La nuit avait été agitée, sa peau comportait encore quelques marques érotiques qui y avait été apposée et elle était toujours recouverte d’une fine pellicule de transpiration désagréable. Un regard sur les quelques manettes servant à gérer la température de l’eau -les autres commandes lui paraissaient bien trop complexes, elle ne s’y essaya pas – et elle se glissa sous le jet qui s’était mit à couler. Un soupire satisfait lui échappa puis, lorsqu’elle rouvrit les yeux, ce fut pour attirer l’argenté à ses côtés, nouant ses bras derrière sa nuque.
- Tu parlais donc de mandater un autre coursier pour me remplacer. Mhh… L’idée n’est pas si sotte mais je suis certaine qu’Erald te plaira bien moins. Et je ne parle pas de Rita qui n’aurait aucun scrupule à te faire une tête au carré malgré ton rang. Incapable de s’en empêcher elle émit un petit rire avant d’aller l’embrasser furtivement. - Non, je pense que dorénavant je prendrais les courses concernant ton domaine, même si ce n’est pas mon travail… Elle abandonna sa chaleur pour se glisser sous celle de l’eau qui se mit à ruisseler sur sa peau cuivrée, et le long de ses cheveux qui se perdaient sur sa chute de rein. - A moins que tu n’en aies pas envie… Le taquina-t-elle.
L’une de ses mains attrapa un flacon qui se trouvait là, et versa un peu du liquide dans l’autre. Une odeur florale et parfumée s’en échappa, pour le plus grand ravissement des sens de la danseuse. Enfin, elle étala le contenu de sa main sur le torse qui lui était offert, commençant à le masser doucement.
- Je partirais après la douche, si cela ne te dérange pas. Le temps coûte cher pour le petit personnel, je ne peux me permettre un trop grand retard. « Surtout au palais » pensa-t-elle. L’Insomnie avait l’habitude de la voir découcher les soirs où elle ne dansait pas – et ceux où elle dansait aussi d’ailleurs mais beaucoup plus rarement étant donné que ses prestations s’étalaient souvent jusqu’au petit matin.
Quand elle en eut terminée avec Liory, elle s’attaqua à sa propre toilette.
Sous l'attention de Kala, Liory se sentit prit de l'envie de prolonger la nuit avec elle. Mais comme bien des choses agréables, il fallait savoir y mettre un terme.
Cela ne ferait que décupler le plaisir de la revoir, si l'occasion lui en était donnée bien sur. L'aplomb de la jeune femme avait quelque chose d'envoutant, et la simple pensée de devoir tirer un trait dessus lui donnait un petit pincement au cœur.
-Kala... Kala...
Il soupirait presque à chaque caresse, savourant chaque baisé volé avec un frisson d'interdit. L'idée de voir quelqu'un d'autre venir chercher les demandes du palais était plus que déplaisante. Bien sûr, une demoiselle tout aussi ravissante serait la bienvenue... Mais la tentatrice aux yeux d'or avaient gagnée une place spéciale, comme le confirmait leur proximité.
-Ce sera toujours un plaisir de t'accueillir ici ma chère, surtout si tes courses t'amènent à rester plus longtemps que prévu... Même si j'imagine que ce sera souvent bien trop rapide.
L'interdit... encore et toujours. C'était bien la seule chose qui retenait l'argenté. Retenir ses pulsions avait quelque chose de délicieusement frustrant.
Fixant les yeux d'or de sa partenaire, il se laissa laver avec un grand sourire, sentant l'eau chaude couler sur sa peau.
Et une fois terminée, ce fut à son tour de s'emparer de la lotion, attrapant les mains de Diane avec un petit rire.
-Allons, il ne s'agirait pas de se montrer égoïste. Laisse moi donc le soin de ton corps
Ses mains savonnèrent la jeune femme dans les moins détails, aussi malicieuses qu'efficace, le noble tachant de n'oublier strictement aucuns endroit.
Et alors que leurs regards se croisaient, il ne put s'empêcher d'en ajouter.
-Il faudra bien que je te laisse repartir, sous peine de voir la garde royale débarquer ici. Et je ne pourrais que le comprendre, Allys c'est bien s'entourer, peut être pourrai-je lui en toucher deux mots.
Après tout, prêter une infime partie de son petit personnel, cela ne serait qu'un petit service pour un ami
Liory fit courir ses lèvres le long du cou de la demoiselle, profitant une dernière fois de la soie de sa peau avant de lui dire adieu. Puis ce fut le savon qui remplaça la salive.
Et l'argenté rinça la peau cuivrée de son invitée avant de l'enlacer une dernière fois
-Si jamais le cœur t'en dit, je connais un charmant manoir près du grand port, bien peu digne de ta beauté, mais idéal pour prendre du repos. La vie du palais doit être éreintante.
Je suis sur qu'avec un peu d'application, nous pourrions chasser cette lassitude qui ronge ton corps.
Un dernier sourire, un dernier baiser, et la toilette fut terminée à son grand regret.
-Et maintenant... appelle moi Liory
- Musique:
- Je crains malheureusement que la garde royale ne se déplace pas pour les domestiques du palais, ni même que la Reine connaisse mon existence. Nous sommes nombreux à travailler là-bas. Il est aisé pour nous de retenir leurs visages mais pour eux c’est une autre paire de manche. Un frisson parcourut son échine malgré la chaleur humide de la pièce. Pendant un instant elle se demanda si le palais ne pourrait pas encaisser un peu de son retard, puis la raison lui revint grâce à Liory qui abandonna sa douce torture pour l’asperger d’eau. - Tu me proposes des vacances ? Fit-elle, d’abord intriguée par la proposition aussi insolite qu’alléchante. - Pourquoi pas, je n’ai jamais voyagé. Le sud semble être une première destination toute désignée ! Plus tard, elle aurait le temps de se questionner quant au fait qu’il était probablement peu raisonnable de filer à l’anglaise pendant quelques jours, qui plus est avec un noble et encore plus avec un Alkh’eir. Venir au Grand Port la rapprocherait inexorablement de Calixte et elle n’était pas certaine d’en avoir envie. D’un simple hochement de tête elle chasse ses pensées pour se concentrer sur son amant. - Nous en reparlerons aux beaux jours. Et elle répondit avec plaisir à son baiser, le prolongeant même un peu plus
- Très bien, Liory. Minauda la danseuse avant d’échapper, à regret, à la tiédeur des bras du noble.
Visiblement ils avaient passés plus de temps ensemble qu’ils ne l’imaginaient car maintenant un fin rougeoiement perçait l’horizon, signe qu’il était temps pour Diane de s’en aller. Et elle le fit, retrouvant un peu partout dans la maison les vêtements qu’elle avait égaré la veille, elle réussit à reformer l’entièreté de sa tenue. Par chance ses affaires n’avaient pas été trop endommagés, elle n’aurait qu’à faire un petit saut à l'Insomnie et tout irait pour le mieux.
- Il me tarde que nos chemins se recroisent.
Après lui avoir offert un ultime baiser emplit de promesse, elle réajusta sa cape sur ses épaules et fila dans le froid matinal. Elle disparut en quelques instants à l’angle d’une rue. Perdue dans ses pensées, le trajet jusqu’au cabaret lui parut bien plus court que l’aller.
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