Dans l'esprit de la poupée, tout seras forcément plus simplement maintenant. Rien de plus logique en même temps, elle n'est plus seule! Pas seulement parce qu'elle a retrouvé son père, certes c'est sans aucun doute la chose la plus importante mais c'est loin d'être la seule... Elle a parcourue bien plus de chemin qu'elle ne l'aurait cru, s'est fait des amis, elle a affronté ses peurs, ses craintes les plus insidieuses, elle a même osé parlé à cet homme malgré toutes les questions qui la taraudaient alors, forcément, ce sera obligatoirement plus simple non? Pourtant, rien n'est jamais réellement simple, elle devrait le savoir depuis longtemps mais, la vérité, c'est que du haut de ses dix-neuf printemps, la jeune poupée reste une sorte d'enfant dont les rêves sont sans fin.

Comme souvent, elle dit ce qu'elle pense. Parfois, avant même de l'avoir pensé en fait. Sa parole allant généralement bien trop vite pour qu'elle ne réfléchisse à tout ce que cela implique... C'est bien pour cela qu'elle a cette capacité de parler sans cesse, de passer du coq à l'âne, de s'oublier elle-même dans ses élucubrations sans fin qui finissent généralement par décourager ses interlocuteurs. Bien-entendu, elle n'est pas idiote cependant, il est évident que certaines phrases sont parfois sans doute exagérer mais, elle font sens dans sa tête de poupée. C'est un peu le cas lorsqu'elle affirme qu'il est exactement comme elle le rêvait. Peut-être est-ce une affirmation inattendue ou qui semble un peu trop idéalisé? Sans doute est-ce vrai en réalité mais, quel enfant n'idéaliserait pas son père alors qu'il s'apprête à le rencontrer? N'est-ce pas normal que d'avoir des espoirs potentiellement fous? Alors, quand le capitaine la "reprend", toujours avec humour et sympathie, elle secoue doucement la tête. "Non je..." Commence-t-elle, hésitante alors que son esprit tourne à plein régime pour réussir à sortir ses phrases comme elle le veut et non en une bouillie d'idée ne faisant pas forcément sens. "Je sais que personne n'est parfait!" Affirme-t-elle en souriant doucement. "Je suis loin de l'être après tout..." Continu-t-elle sans réellement prendre le temps de se désigner même si le message sous-jacent est évident. "Mais tu es gentil, tu m'écoutes, tu ne détournes pas les yeux en me regardant... C'est tout ce que je voulais." Que son père ne la regarde pas avec dégoût ou frayeur? C'était sans aucun doute son rêve le plus cher pour cette rencontre.

Évidemment, pour elle il n'y a aucune hésitation : son père se trouve face à elle alors, naturellement elle veut rattraper le temps perdu! Apprendre à le connaître, le découvrir, vivre des moments complices comme seul peuvent le faire un parent et son enfant... Mais évidemment, ce serait trop simple. Une nouvelle gorgée d'alcool, une hésitation dans la voix lorsqu'il reprend cette simple phrase : rattraper le temps perdu. Ô bien-sûr, elle n'est pas stupide. Arriver dans le bureau d'un capitaine de la garde, affirmer qu'elle est sa fille avec pour seule preuve la parole de sa mère malheureusement décédée et un dessin fait sur le vif de cette dernière? Comment y croire entièrement? Pourtant, même si ses mots sont posés et censés, même si sa voix est calme, elle ne peut s'empêcher de pincer doucement les lèvres, son petit coeur battant sans doute trop fort dans sa poitrine et ses mains, jouant nerveusement l'une avec l'autre. Bien-sûr qu'il doute! Comment pourrait-il en être autrement? Même si l'histoire est vraisemblable, même si la jeune demoiselle n'a aucun doute sur le fait, comment ne pas imaginer - juste imaginer - que ce ne soit qu'un mensonge éhonté? Une tentative frauduleuse de s'approcher et de profiter d'un homme important de la garde? Après tout, certaines personnes n'hésiteraient sans doute pas.

Au moins, il n'est pas fermé à l'idée, les doutes sont justifiés même si, pour la jeune noble, cela est difficile à entendre. Elle espérait retrouver son père mais il était présomptueux d'imaginer que traverser le royaume suffirait. Cela prouvait certainement sa détermination, pas du tout sa filiation. A-t-elle assez de volonté pour y croire pour deux? Sans doute! Sinon elle ne serait jamais venue ici après tout et puis, il affirme qu'elle ne sera pas seule. Au moins, il veut démêler cette histoire, il veut aller jusqu'au bout de l'enquête pour savoir si oui ou non, elle dit vrai! Cela prouve qu'il ne rejette absolument pas cette vérité comme possible, il doute certes mais c'était au moins un peu attendu même si, dans son esprit rêveur enfantin, elle espérait que ce ne soit pas le cas. Ils peuvent trouver une solution ensemble comme par exemple... Rencontrer les grands-parents de la jeune demoiselle? Nouveau coup de massue, bien-sûr c'était une solution logique : même si son grand-père n'apprécierait sans doute pas revoir l'ancien aventurier qui avait mit sa fille enceinte, il pourrait au moins confirmer le lien de parenté entre le garde et la demoiselle de tissu... Malheureusement, une possibilité rapidement écartée dans l'esprit de la jeune fille pour une raison évidente.

Elle écoute calmement et en silence, il rit, il tente d'expliquer les choses avec humour ou métaphore et si, normalement, l'idée même de vivre une grande aventure avec son père l'aurait emplie de joie, c'est beaucoup plus difficile de s'extasier devant cette possibilité actuellement. Attrapant sa robe avec ses deux mains, tirant légèrement dessus comme souvent lorsqu'elle est inquiète ou soucieuse, c'est une voix beaucoup plus faible que voulu qui s'échappe de ses lèvres. "Et si..." Commence-t-elle. "Et si au bout de l'aventure... Il n'y a aucune pierre de réponse?" Demande-t-elle finalement en baissant le regard, trouvant ses mains qui jouent avec sa robe bien plus intéressantes que le visage de son interlocuteur pour l'instant. "Je n'ai jamais connu grand-mère et grand-père est mort il y a plusieurs années..." Avoue-t-elle. "Maman m'a apprit à lire, à écrire, la musique, le dessin aussi et je sais danser aussi - même si je doute avoir un jour un cavalier - j'ai de bonnes manières et je suis curieuse! J'aime tout savoir, tout découvrir, tout comprendre, tout apprendre..." Énumère-t-elle, persuadé d'arriver quelque part. "Mais... Malgré tout ça... J'ignore comment prouver que je suis ta fille!" Conclue-t-elle en relevant les yeux sur lui.

"J'aimerai qu'il y ait un moyen de le prouver, une preuve irréfutable mais il n'y a plus personne pour témoigner de la véracité de mes propos." Dit-elle. "Bien-sûr, j'aimerai vivre cette aventure avec toi, aller jusqu'au bout du monde s'il le faut? Cela ne me fait pas peur! J'ai affronté mes peur pour venir ici alors, je peux le refaire avec toi à mes côtés mais..." Léger arrêt, réflexion sur comment formuler la prochaine phrase, faire comprendre ce qu'elle ressent alors que son visage figé reste inexpressif. "J'ai peur!" Finit-elle par dire. "Je sais qu'on ne trouvera aucune preuve que ce que je dis soit faux, simplement parce que je sais que ce n'est pas le cas! Mais, si on ne trouve aucune preuve non plus de la véracité de notre lien alors... Alors tu douteras encore? Tu ne me verras pas comme ta fille et cela me terrifie parce que... Même si je comprends la raison de tes doutes moi... Moi je n'ai plus de famille excepté toi..." Conclue-t-elle en rebaissant ce visage malheureusement toujours aussi vide d'émotion.

Codage par Libella sur Graphiorum

Il est parfois difficile de dire ce que l'on ressent, lorsqu'en plus il est impossible de le montrer, l'exercice n'en devient que plus dur encore. Pour la poupée, avouer ses craintes, cela n'a rien de réellement étrange cependant. Elle n'a jamais eu la prétention d'être particulièrement forte, c'est plus une étiquette qu'on lui a collé quelque part entre celle de monstre et celle d'effrayante. Certaines personnes, voyant ce qu'elle subissait et ce grand sourire qui restait en permanence sur ses lèvres ont fait ce lien, se disant sans doute que si elle ne s'écroulait pas, c'est qu'elle était forte au final? Pourtant, il ne faut pas oublier qu'elle n'est encore qu'une "enfant"! Dix-neuf ans certes mais les fait-elle vraiment présentement? Elle qui n'a rien connu, qui ne pouvait pas réellement sortir sans sa mère par peur des conséquences, qui a voyagé pour la première fois en venant à la capitale... Elle n'est qu'une enfant qui se retrouve face à son père, tout ce qu'il reste de sa famille, et qui a peur au fond que celui-ci la rejette. Parce qu'il ne la connaît pas, parce qu'elle n'a aucune preuve, parce qu'elle ressemble à cela et qu'elle s'inquiète. Est-ce que le capitaine de la garde, aussi gentil soit-il, voudrait réellement être associé à "ça?"

Plus le moindre son, un silence qui sans être gênant en devient par contre oppressant. Avec ses craintes sont venus question et affirmation : Que se passera-t-il s'ils ne trouvent rien? Elle n'a plus que lui! Deux attentes en réalité d'une jeune fille qui jusque-là était inexistante dans l'esprit de son interlocuteur et pourtant, deux attentes qu'elle dépose bien malgré elle sur ses épaules car, elle pourrait faire n'importe quoi, il est le seul à avoir les réponses à ses questions. Il est le seul à pouvoir décider de la suite et de cette manière, il a l'avenir de la jeune poupée entre les mains! Une responsabilité qu'il ne se connaissait même pas ce matin. Peut-être est-ce égoïste de la part de la demoiselle d'attendre qu'il prenne les décisions mais, que peut-elle faire d'autre? En venant ici, elle savait qu'elle ne pourrait pas choisir seule de la suite, les choses auraient pourtant été si simples...

Brisant le silence, le capitaine Al'Rakija commence par s'excuser? Un "désolé" qui peut avoir mille significations, un mot qui ne la rassure ni ne l'inquiète mais sa manière de le dire lui fait relever la tête. S'excuse-t-il parce que même si elle lui confie ses craintes il ne peut rien faire de plus? Parce qu'il ne peut rien promettre ou bien la signification est-elle plus positive? Elle l'écoute : attentive à ses moindres paroles, elle a toujours été bon élève pourtant elle ne comprend pas réellement. C'est normal d'avoir peur? Peut-être? Sans doute? Mais la métaphore de l'épée lui passe au-dessus de la tête pour être honnête! En plus est-ce comparable? Aimer ou avoir peur de sa propre épée certes mais, ne sommes nous pas responsables de l'utilisation que l'on fait d'une arme qui est notre? Ici, Fedora n'est nullement maîtresse de la situation : au mieux elle subit les événements sans réellement avoir les moyen de les influencer. Elle ne peut pas forcer son père a accepter ce lien de filiation alors qu'elle ne possède aucune preuve.

Hochant doucement la tête, comme un aveu silencieux à sa question : effectivement, elle ne comprend pas... Pourtant, il y a dans la voix du capitaine du sud quelque chose de chaleureux, d'apaisant alors, quand il affirme qu'elle ne sera pas seule, lorsqu'il fait la promesse qu'ils trouveront - peut-être - des réponses à leurs questions, elle retrouve ce grand, beau et effrayant sourire. Il aura des doutes, temps qu'ils n'auront pas trouvé une preuve concrète ce sera le cas et c'est sans doute normal. Mais au moins, elle a la certitude qu'il ne va pas l'abandonner! N'est-ce pas, au final, le plus qu'elle pouvait espérer?

Sur la tête de la poupée, Grimmy s'avance alors qu'une question lui est posée : pourra-t-elle lui faire confiance? Elle ne sait pas ce que son compagnon âme artificielle a en tête mais elle l'attrape entre ses mains pour l'empêcher de répondre à sa place, connaissant le phénomène il risquerait de menacer leur interlocuteur à base de "si tu ne tiens pas ta promesse..." mais, Fedora n'a pas besoin de ça, pas présentement! Pas alors qu'elle n'a aucun doute! C'est mue par une détermination inflexible qu'elle hoche la tête cette fois. Bien-sûr elle a encore peur, on ne chasse pas une crainte aussi aisément que cela après tout, mais malgré cela, il y a une vérité enfantine qui ne peut souffrir d'aucune nuance. "Bien-sûr!" Affirme-t-elle. "Je doute, beaucoup, j'ignore qui pourra nous aider, quand ou comment mais..." Continue-t-elle, plongeant son regard immobile dans celui de son père. "Tu as promis alors bien-sûr je te fais confiance... Comment pourrais-je douter de mon père?" Car même sans preuve, ce lien familial qui les uni ne fait aucun doute aux yeux de la jeune noble et, à partir de là, pourquoi n'aurait-elle pas confiance? Comment un enfant pourrait-il ne pas faire confiance à son parent? "Mais j'ignore par où commencer..." Dit-elle en se tenant le menton, réfléchissant visiblement déjà à la suite. Elle a bien le message de Lin mais cette-dernière disait de venir la voir si son père ne croyait réellement pas son histoire, ce n'est pas le cas... Soudain, un éclair de lucidité lui traverse le regard. "Wilfred!" S'exclame-t-elle! Comment n'y a-t-elle pas pensé? "Wilfred est le majordome de la famille Sanward depuis trois génération! Il a été celui de grand-père, de maman et le mien maintenant... Il t'a peut-être connu? J'ignore quand il est entré au service de grand-père, il était aventurier avant! Il est très gentil, il m'a accompagné jusqu'au grand port..." Peut-être le majordome serait-il une bonne piste à suivre?

Codage par Libella sur Graphiorum

Wilfred! Mais c'est bien-sûr, comment n'y a-t-elle pas pensé plus tôt? Même Grimmy lui tapote la tête comme pour lui signaler son étourderie dans cette affaire. Loin de n'être que le majordome, il est surtout un excellent point de départ pour leur "quête", l'ancien aventurier a connu Eléanor Sanward alors qu'elle n'était encore qu'une jeune enfant, il l'a vu grandir tout comme il a vu Fedora grandir, nul doute que, même sans l'avoir rencontré, il doit avoir entendu parlé de ce "gueux qui avait osé séduire grâce à ses aventures grotesques - totalement différentes de celles vécues par Wilfred lui-même bien-entendu - la chair de sa chair..." Oui, définitivement, elle imagine parfaitement son grand-père se plaindre de cette manière auprès du majordome et ami de la famille... En tout cas, la jeune fille hoche vigoureusement la tête aux paroles de son père, posant ses mains sur ses deux joues pour empêcher cette dernière de choir alors que Grimmy s'accroche à la couronne, ornement sans doute ridicule, qu'elle a dans les cheveux pour ne pas être éjecté par le mouvement de la demoiselle.

Elle est heureuse d'avoir fait mention de son accompagnateur. Déjà parce que cela ajoute quelques arguments en sa faveur, si effectivement le nom de l'ancien aventurier raisonne comme un nom connu dans l'esprit de Yuduar, cela prouve un peu plus la véracité de l'histoire contée par Fedora non? Mais plus que cela encore, elle aime voir l'engouement que cela provoque chez son géniteur, preuve évidente - pour la demoiselle en tout cas - que ses paroles n'étaient guère juste des mots, des affirmations énoncé juste pour apaiser l'esprit tourmenté d'une jeune femme de tissu... Il voit sincèrement l'homme d'âge mûr comme une piste, imaginant même que son ancienne profession - partagée avec lui-même d'ailleurs - pourrait lui permettre d'avoir plus d'information encore, des pistes à suivre, des possibilité auxquelles la jeune noble et le capitaine de la garde n'ont pas encore pensé. Il est vrai que les aventuriers ont parfois recours à des techniques moins orthodoxes d'après ce qu'il lui est arrivé d'entendre...

"Il est effectivement en ville! Il disait que cette rencontre était importante pour moi et que donc, je devais le faire seule!" Dit-elle en souriant doucement. "Je pense qu'il imaginait que cela donnerait plus de poids à mes mots si je n'avais pas un chaperon vers lequel me tourner lorsque je ne trouvais pas mes mots?" Avoue-t-elle, bien consciente que depuis la mort de sa mère, Wilfred avait était un soutient indéfectible pour elle. "Je suis sûr qu'il sera ravi de nous aider!" Conclue-t-elle sans l'ombre d'un doute! Après tout, il la soutient dans cette démarche depuis qu'elle l'a entreprit, que ce soit pour la préparation, le voyage ou toute autre situation liée à cette envie folle - et un peu égoïste - de Fedora de changer la vie de tout le monde en venant au Sud, il a toujours été présent...

Elle a encore tant à lui dire, tant de choses dont elle veut parler, maintenant que la situation est plus "simple" ou du moins qu'ils ont une sorte de plan d'action elle voudrait pratiquement se mettre en route immédiatement mais un simple juron - bien commun des situations problématiques - lui fait savoir que ce ne sera sans doute pas possible : merde? Alors il doit aller manger avec des gens important? Le gouverneur et un haut siège de la guilde marchande? Il est vrai qu'être capitaine lui donne sans aucun doute certaines obligations, certaines responsabilités... Souriant doucement, elle a la chance de pouvoir aisément cacher sa peine, elle aurait aimé avoir plus de temps ou partager un repas avec lui - même si, tout comme pour boire, elle n'aurait pu manger - mais elle comprend les obligations dues au rang ou, dans ce cas, au grade! Après tout, n'aurait-elle pas souvent aimé pouvoir éviter les rencontres avec sieurs Godbout ou les discussions budgétaire concernant l'entreprise Sanward?

Pourtant, lorsqu'il avoue qu'il n'aura pas la tête à ces discussions, quand il dit qu'il "regrette" d'une certaine manière de ne plus être aventurier car cela lui permettait d'éviter ce genre de repas avec des nobles, une idée folle germe dans sa tête. "Je pourrais..." Commence-t-elle avant de se raviser, regrettant sincèrement cette manie de parler avant de réfléchir. *Idiote, idiote, idiote!* Se flagelle-t-elle mentalement, regardant son père sans terminer sa phrase alors qu'elle ne sait comment la finir en réalité... Pourtant, comme toujours, Grimmy choisi ce moment pour parler, comme si l'âme artificielle était capable de comprendre l'âme de Fedora. "On pourrait t'accompagner! Les repas avec les nobles chiants on connaît ça!" "GRIMMY!" Hurle Fedora, sa voix plus forte que jamais... Si elle pouvait rougir, elle serait sans doute de la même couleur que le plus beau des coquelicots... "Je... J'y ai pensé bien-sûr..." Avoue-t-elle sans regarder le capitaine. "Mais ce ne serait pas correct!" Continue-t-elle avant de prendre Grimmy entre ses mains pour le regarder. "Mon père... Le capitaine, a des obligations, il ne peut pas amener une inconnue a une réunion si importante! Et puis, comment expliquerait-il la présence d'une poupée humaine qui ne peut pas manger? Tu comprends?" Demande-t-elle... Certes, rencontrer l'un des haut dignitaire de la guilde marchande aurait été une occasion inespérée pour la compagnie Sanward, et plus important encore, elle aurait pu passer du temps avec son père mais, elle est bien consciente que ce n'est pas le genre de chose qui se fait, surtout dans la noblesse. Heureusement, elle voit une porte de sortie à cette conversation, se tournant vers son père avec un grand sourire.

"Ne t'en fais pas, j'avais prévu mon voyage. Kliff, un des employé de la compagnie Sanward, a fait du repérage au grand port, à l'heure où nous parlons, Wilfred doit inspecter la demeure que ce jeune homme m'a trouvé... Enfin... Puisque tu es ici j'ai l'intention de déménager, plus rien ne me retient à la capitale et puis, j'ai aussi une amie à la ville aquatique!" Conclue-t-elle en pensant à Lin.

Codage par Libella sur Graphiorum

Penchant la tête sur le côté, elle regarde en direction de son père, intriguée et curieuse. *Edgar?* Se demande-t-elle sans un mot. Elle est pourtant certaine qu'il n'y avait personne avec eux dans ce bureau, aurait-elle parlé aussi librement en sachant qu'une autre personne pouvait les entendre? Et puis, qui est ce Edgar en question? Comment peut-il ne pas être vu? Tant de questions qui trouvent réponse lorsqu'elle voit apparaître le classeur possédant un visage. Une âme artificielle, semblant bien plus occupé à gérer les dossiers du capitaine que sa conversation avec sa fille... Bien que curieuse, il y a des sujets qui selon elle ne la regardent pas, elle préfère donc faire la leçon à Grimmy. Oui, passer du temps avec son père lui plairait mais ce n'est pas le moment, une chose qu'il confirme lorsqu'il revient auprès des deux poupées, riant comme bien souvent depuis le début de cette conversation. Elle aimait cela, cela faisait bien longtemps qu'il n'y avait plus réellement de rire depuis la mort de sa mère...

Sa description d'une soirée avec des représentant de la noblesse pourrait sans aucun doute faire grimacer la demoiselle si elle en était réellement capable. Bien qu'elle même issue de ce milieu, elle n'aimait pas spécialement ce genre de jeu de dupe dans lequel chaque courbette ne sert qu'à tirer un peu plus la couverture sur soi. Oh oui, elle connaissait parfaitement cela, plus qu'elle ne l'aurait voulu, plus que les autres ne le croit! Le meilleur exemple, celui qui lui vient immédiatement en tête : sieur Godbout! L'homme d'affaire, anciennement partenaire de son grand père qui n'a pas réellement de droit dans la société de la famille Sanward et qui pourtant, depuis la mort du fondateur de la dite société, n'a de cesse que d'essayer d'en prendre le contrôle. Il a tenté de le faire sans succès avec Eleanor, il essaie encore avec la jeune Fedora, se disant sans doute qu'une poupée qui est fuit par la noblesse ne sera pas un grand obstacle? Il se trompe bien-entendu, c'est la société de feu son grand-père et elle ne compte pas la céder!

Une légère imitation de soupirer, geste qu'elle fait décidemment bien souvent pour quelqu'un n'expulsant pas d'air. "Oui je connais cela..." Dit-elle avec sur les épaules un poids bien trop lourd pour une enfant de son âge. "Après tout, c'est moi qui suit à la tête de la société Sanward maintenant..." Une responsabilité dont elle se serait bien passé, la société spécialisée dans le transport, le commerce en plus de la production de quelques denrées - la famille Sanward possédant deux fermes et un vignoble dans les plaines du royaumes - elle doit malheureusement souvent faire affaire avec certains nobles et cela est d'autant plus vrai maintenant qu'elle est seule... Enfin, qu'elle l'était! Un nouveau regard sur le capitaine, elle ne l'est plus vraiment n'est-ce pas?

Oui, le sud a effectivement quelque chose d'agréable! Elle hoche la tête avec ce beau, grand et effrayant sourire qui la caractérise. Elle n'a pas encore réellement eu le temps de visiter, d'observer tous les coins et recoins du grand port, pas du tout même! Elle est directement venu jusqu'à la caserne, c'était selon elle la chose la plus importante à faire que de rencontrer cet homme. D'une certaine manière il était évident qu'il allait influencer les sentiments de la jeune noble vis-à-vis de la ville côtière. Si la rencontre s'était moins bien passée, elle n'aurait sans doute pas aimé l'endroit autant qu'elle le fait actuellement et sans rien en connaitre! Mais ce n'est que partie remise cela dit. La demoiselle est curieuse, elle aime tout savoir, tout apprendre, tout découvrir. Nul doute qu'elle aura tôt fait d'explorer la ville pour en apprendre le moindre recoins en espérant que les choses iront mieux que lors de certaines de ses escapades à la capitale cela étant...

"J'aimerai beaucoup aller à la ville aquatique!" Affirme-t-elle en sautant pratiquement sur sa chaise. C'est vrai, sans doute va-t-elle même le faire avant, pour voir Lin comme promit! Cependant, elle aurait sans aucun doute réagit exactement de la même manière s'il avait proposé d'aller sur le terrain d'entraînement du bastion? L'idée seule de passer du temps avec lui suffit à la mettre en liesse. D'ailleurs, elle baisse doucement la tête lorsqu'il parle de sa famille... Va-t-il les lui présenter? L'accepteront-t-ils? C'est une question qui forcément la taraude et à laquelle elle n'a aucune réponse, pas avant de l'avoir vécue du moins... Une frayeur de plus en réalité. Que pourra-t-elle faire s'ils ne veulent pas entendre parler de cette enfant illégitime? A-t-elle des grands-parents qu'elle n'a jamais vu? Vont-ils l'aimer? Elle voudrait bien les rencontrer mais ce sera sans doute impossible temps qu'elle n'aura pas de preuve de leur lien...

Sortant de ses pensées - qui devenaient sans doute un peu trop sombres - la jeune noble se lève de sa chaise. Visiblement il va être temps de se quitter, elle ne le veut pas mais, savoir dire au revoir, c'est aussi ça être adulte! Il a promit et elle a confiance, ils vont se revoir bientôt... "Je comprends... C'est vrai que j'aurais aimé te revoir plus vite..." Avoue-t-elle. "Mais tu es capitaine de la garde! Je savais que tu serais occupé souvent." Dit-elle en souriant. "En fin de semaine donc!" Tranche-t-elle finalement, écartant la possibilité d'attendre jusqu'au courant de la semaine suivante pour mettre cela le plus proche possible, après tout, elle est une poupée mais elle sait ce qu'elle veut! Un petit instant d'hésitation et finalement, le naturel revient au galop! D'un pas leste, elle s'approche pour venir passer ses bras autours de son père, lui offrant un câlin auquel il ne s'attendait peut-être pas mais dont elle avait désespérément besoin. "On se voit bientôt!" Affirme-t-elle plus pour se convaincre elle-même que pour le demander et, à contrecœur, elle relâche l'étreinte, consciente qu'elle ne le voudra plus si elle ne le fait pas maintenant. "Au revoir alors..." Dit-elle avant de tourner les talons, se faisant douleur pour partir alors que Grimmy, remonté sur la tête de la noble poupée, regarde le capitaine de la garde en lui faisant un signe d'au revoir jusqu'à ce que la petite poupée ai finalement quitté la pièce, heureuse et triste à la fois.

Codage par Libella sur Graphiorum