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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Lun 25 Jan 2021 - 12:30 #
    Ce mardi matin, dans la fraîcheur exaltée si caractéristique de cette capitale battante de vie, les gens qui se hâtaient près de la Place Marchande avaient pu constater qu’un élément du décor changeait radicalement des autres matins. De loin, on eut dit qu’un rocher avait été planté en plein milieu d’un carrefour, et qu’on lui avait mis une cape. Une sorte de performance artistique post-moderne que les non-initiés ne sauraient comprendre. Mais, si l’on avait le courage de s’en approcher pour se confronter à cette œuvre d’art si singulière, on constatait alors qu’il s’agissait d’un homme, doté d’une chevelure et d’une barbe blanchies par les années passées à arpenter ce monde, et au dos légèrement vouté du fait qu’il retournait dans tous les sens un vieux parchemin abimé qui ressemblait à une carte grossière de la Capitale…

    Du moins, à une carte grossière de ce que la Capitale était 15 ans auparavant. Depuis, le paysage avait grandement changé. Entre les incendies, les constructions, les ajouts aux bâtiments déjà existants, les destructions, etc… Seule une personne habituée à se balader dans ces ruelles pouvait s’y retrouver. Cette carte n’était donc d’aucune utilité à son propriétaire. La preuve : cela faisait déjà une bonne demi-heure qu’il se trouvait au milieu de ce croisement, et qu’il jetait des coups d’œil à gauche et à droite dans l’espoir qu’après avoir regardé sa carte et constaté que les noms de rue n’étaient plus les mêmes, il y ai soudainement une indication miraculeuse qui dirait « Anciennement : Rue du marteau » sous les panneaux des nouveaux noms de rue. Force était de constater que ce miracle n’arrivait pas.

    Finalement, l’homme rangea son parchemin dans sa besace, agacé. Si personne ne l’avait aidé jusque-là, c’était aussi bien parce que sa carrure de menhir intimidait, que parce qu’il ressemblait à un individu peu recommandable, avec sa cape sombre, sa tenue usée et son œil gauche crevé et strié d'une cicatrice. L’idée première qui arrivait dans les esprits de ceux qui le regardaient – c’est-à-dire tout le monde – était qu’il était une sorte de criminel, de vieil assassin qu’il valait mieux ne pas embêter.

    En vérité, il ne s’agissait ni plus ni moins du Capitaine Magnus Nottsen, qui était venu à la Capitale pendant un jour de repos pour y faire quelques emplettes. Il avait voulu venir le plus tôt possible pour éviter la foule et repartir vite de cette ville qui lui refilait la nausée de par son côté fourmilière gigantesque. Il ne s’était jamais senti à sa place dans cette métropole vertigineuse. Il avait toujours eu besoin d’espace, de nature, d’un contact avec les créations brutes de Lucy… À la Capitale, il y avait surtout du contact avec des gens peu aimables, vivant leur vie à une vitesse ahurissante, et, en plus, il y avait les gardes, qu’ils soient royaux ou non. Bien propres, bien rangés, imbus d’eux-mêmes de par la haute distinction qu’était leur mission supérieure de protection de la Capitale, et méprisant ses chers Belluaires. Il n’avait jamais eu une bonne image de ces types, et n’avait jamais voulu sortir de ses préjugés. Il vivait bien en étant loin d’eux, et eux-mêmes devaient apprécier de ne pas l’avoir dans leurs pattes.

    Le militaire incognito finit par se diriger vers une échoppe en extérieur, qui vendait poteries et fabrications de terre cuite en tous genres, et s’adressa au type qui le regardait avec un éclat de terreur dans les yeux.

    « Dites-moi mon brave ! Je cherche une boutique, chez Ivara… Vous connaissez ? On m’a dit que ça se trouvait dans la Rue des Crabes. »

    « Peut-être… » répondit le bonhomme. Sa voix se voulait stable mais l’oreille attentive aurait perçu le léger tremblement dans son ton. De toute évidence, il se demandait ce que ce grand gaillard pouvait bien vouloir à Ivara, l’aimable petite blonde avec qui il avait eu le plaisir de discuter quelques fois. Avait-elle des problèmes ?

    Le mastodonte leva les yeux au ciel et sortit sa bourse de sous sa cape, en sortit de quoi payer un repas copieux pour trois ou quatre personnes dans une bonne taverne et le plaça sur le comptoir.

    « J’avais oublié à quel point vous autres de la Capitale êtes pingres… Du coup, ça suffit pour vous aider à retrouver la mémoire ou faut que j’aille proposer cette somme à quelqu’un d’autre ? »

    Bizarrement, l’appréhension du commerçant s’envola subitement. Des étoiles dans les yeux, il scruta les cristaux puis lâcha l’information tant désirée : à gauche, sur l’Allée des Ondes ; puis à droite dans la Rue des Crabes. La boutique se trouverait sur sa gauche, avec une grande vitrine depuis laquelle on voyait les sculptures déjà disponibles à la vente. Magnus lui déposa les cristaux dans la main, le remercia et s’en fut.

    Quelques minutes plus tard, il arrivait devant l’échoppe en question. De l’extérieur, on pouvait tout voir de ce qu’il y avait à l’intérieur. Des petites tables décorées assez finement – trop pour que la vue désormais fatiguée du capitaine puisse détailler les décorations en question – et pourvues de chaises trop étroites pour son séant de colosse : sûrement la salle d’attente pour les clients de la sculptrice. Autour de ces tables, des sculptures déjà prêtes, qui représentaient toutes sortes de choses : l’une d’elle était une petite fille qui se tenait à côté d’un lampadaire avec une feuille gigantesque en guise de parapluie et qui était accompagnée d’une sorte de d’ours mélangé à un lapin qui était tout sourire ; une autre était une simple boule de verre posée sur un socle fait de mains entrelacées, mais qui laissait entrevoir malgré la distance des reflets étonnants, que l’on aurait plutôt vu dans un diamant que dans du verre ; une autre encore représentait un personnage en armure complète et au doux visage découvert, pourvu d’ailes aussi belles que celles des colombes, sa lance plantée dans la gorge d’une espèce de dragon ou gargouille, étalée au sol et vaincue par la magnificence de cet homme. L’émerveillement le prit si fort au corps qu’il ouvrit sans plus attendre la porte et pénétra dans la boutique, faisant tinter une petite cloche située au-dessus de l’entrée.

    Tout en foulant le tapis rouge, il constata que personne n’était là. Il appela, haut et fort – mais pas trop, par peur de faire se fissurer ou tomber le verre des sculptures :

    « Bonjour ? Il y a quelqu’un ? Je viens sur recommandation d’un ami, Marcel Boudin ! »

    Avant qu’il ait une quelconque réponse, son attention fut happée par une sculpture faisant presque sa taille, située sur sa droite, et qu’il n’avait pas vu depuis l’extérieur. C’était une femme aux courbes notables, et à la chevelure si finement sculptée qu’on aurait pu se demander s’il s’agissait là de verre ou de vrais cheveux. Son visage était à la fois féminin et masculin, et présentait ce on-ne-sait-quoi que Magnus trouvait envoutant dans la face de Bernardine. La femme, debout dans un coquillage géant lui aussi fait de verre, cachait d’une main sa poitrine, et de l’autre son sexe avec l’aide de sa longue crinière de cheveux. Chaque détail sculpté rappelait au Capitaine ces petites choses qu’on ne voyait qu’en s’attardant sur Bernardine. Ces rien du tout qui pourtant faisaient toute l’affection qu’il portait à cette créature divinement faite par Lucy. Au bas de la sculpture, un petit panneau indiquait son nom : « La Naissance de Lucy ». Magnus esquissa un sourire tout en continuant d’admirer cette œuvre si éclatante et émouvante.

    J’ai bien fait de venir ici, on dirait, pensa-t-il.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Ven 5 Fév 2021 - 19:59 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    Elle referma la porte en poussant un discret soupir de soulagement. S’il y avait bien un jour dans la semaine qu’elle redoutait, c’était le mardi. Ce jour faisait directement suite au lundi, qui n’était déjà pas facile à vivre, et précédait le mercredi, qui annonçait seulement le milieu de la semaine avant le repos bien mérité du week-end. Le mardi se dressait tel un terrible obstacle, par-dessus lequel il fallait prendre tout son élan pour sauter par-dessus sans heurt. La tâche devenait rude lorsque les dits-obstacles s’incarnaient en des clients particulièrement impolis et ingrats.

    Heureusement, ça ne semblait pas être le cas aujourd’hui. Les trois grâces, une blonde, une brune et une rousse étaient rentrées dans un éclat de rire, demandant à découvrir L’Atelier d’Ivara. La sculptrice s’était exécutée, leur montrant les nombreuses sculptures qui, en plus d’être achetables, décoraient la boutique. Avec élégance, la jeune femme se déplaçait entre les tables, relativement vides en ce début de matinée, en répondant avec amabilité à leurs questions.

    - Et ce… Cette créature, elle sort tout droit de votre imagination ? s’enquit celle aux cheveux noir de jais. Le bras tendu, elle désignait une grande sculpture qui représentait un ours mélangé à un lapin.
    - Mais non Clotilde ! C’est le monstre dans la célèbre pièce de théâtre qui est jouée partout en ce moment. Elle est dérivée de l’histoire du messager de la mort et seuls ceux qui sont sur le point de mourir peuvent le voir… La fillette à côté de lui le voit et est emportée dans le royaume des morts.
    - Si c’est pour voir des horreurs pareilles, je préfère encore aller me balader par ici ! Epta, tu nous écoutes ?
    - Oui, oui… répondit distraitement la troisième en haussant vaguement les épaules, son attention semblant happée par la carafe de boisson gazeuse posée sur le comptoir et qui n’avait pas encore été rangée.
    - Regarde, il y a même des poches ! On peut y glisser sa main ! Attention, tu vas la casser, Gaby !
    - Vous pouvez y glisser vos mains, c’est fait pour ! Ce n’est pas réellement du verre. C’est une matière unique que je crée et qui ne se brisera pas si vous la faites tomber. Évidemment, il faut éviter les chocs à répétition car cela la fragiliserait. Par contre, certaines des sculptures ici présentes sont encore plus fines que le verre et sont donc extrêmement fragiles, répliqua Ivara en joignant ses mains devant elle. Je me permettrais de rajouter, pour Madame, que la pièce de théâtre a été adaptée pour convenir à tous les publics. Il semblerait que l’auteur ne soit pas vraiment d’accord avec cette légende. Mais dites-moi donc ce qui vous amène ici ?

    Un joli sourire sur le visage et une dizaine de questions plus tard, la sculptrice avait réussi à vendre dix petites sculptures qu’elle leur livrerait pour la fin de semaine. Le soupir qui s’extirpa d’entre ses lèvres témoignait simplement de sa fatigue. Inaros avait dû être particulièrement productif la veille. Sûrement un contrat qui lui avait réclamé pas mal d’énergie. Pour couronner le tout, elle se sentait toute courbaturée. Il fallait pourtant qu’elle s’active et qu’elle commence les créations. Le salon était vide, autant en profiter !

    Tandis qu’elle s’activait dans l’arrière-boutique, une voix tonitruante la fit sursauter et elle revint précipitamment dans la boutique, les bras chargés de plusieurs petits sacs de sable qu’elle déposa sur le comptoir avant de s’approcher de l’homme qui venait d’entrer. Ses cheveux blancs et sa barbe de la même couleur lui conféraient un âge certain et la sculptrice frissonna en remarquant l’horrible cicatrice qui barrait son œil gauche et empiétait sur une partie de son visage. Sous ses airs de brute épaisse, il dégageait pourtant une aura sympathique et, surtout, était en pleine admiration devant l’une de ses plus fameuses sculptures. Elle en était très fière et elle le laissa profiter encore un moment avant de se manifester, juste à côté de lui.

    - Bonjour ! Un ami de ce cher Marcel Boudin ? Oh ! Permettez-moi de vous accueillir comme il se doit alors… Venez, je vous en prie ! Je vais vous installer à ma meilleure table. Sans attendre de réponse de la part de l’individu, elle l’invita à le suivre jusqu’à l’une des tables duo, non loin de la grande estrade.Je parie que vous êtes au moins aussi blagueur que lui ! S’était-elle exclamée avec enthousiasme, attendant que ce cher ami de Marcel pose son séant sur le siège.

    Le regard bleu lagoon d’Ivara se perdit un instant sur les pieds du vieil homme, remarquant ses chaussettes aux motifs d’avocat. Malgré son âge, il avait du goût en matière de chaussettes, bien plus que pour le reste de son accoutrement. Ivara n’aurait jamais pu se douter qu’il s’agissait d’un des capitaines de la garde !
    L’ami de ce cher monsieur était l’un de ses plus fidèles clients. C’était un homme d’une quarantaine d’années, toujours agréable et drôle quand il venait lui rendre visite. Voilà maintenant qu’il commençait à lui donner une petite réputation, cela lui faisait très plaisir ! Elle lui en toucherait quelques mots lorsqu’il viendrait. Pour l’heure, elle se devait d’être aux petits soins pour le vieil homme. Elle était persuadée qu’il venait pour découvrir la boutique et, pourquoi pas, acheter quelque chose. Cependant, elle décida de jouer franc jeu devant lui et de poursuivre chaleureusement.

    - Je me dois de vous avouer quelque chose… J’ai l’impression de vous avoir déjà vu ! C’était un homme un peu perdu qui cherchait… Que cherchait-il déjà ? Ah oui, ça me revient ! Le “grand relais des chars d’ghol”. Mais je ne suis pas certaine que c’était vous. C’était il y a quelques lunes déjà...

    Se rappelant sans doute ce qu’il regardait avant qu’elle ne l’entraîne jusqu’à la table, elle ajouta : - Vous avez apprécié La Naissance de Lucy ? Après tout, si elle comptait lui vendre quelque chose, il fallait bien qu’elle commence par cerner ses goûts.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Mer 24 Fév 2021 - 11:28 #
    La vendeuse énergique le prit quelque peu au dépourvu. Alors qu’il était en pleine admiration devant la scène d’une sensibilité religieuse et artistique toute particulière, elle était venue le sortir de son monde de pensées et d’émerveillement pour le bringuebaler jusqu’à une table en lui proposant d’un geste simple de s’assoir. N’étant pas vraiment habitué aux galeries d’art et leurs us et coutumes, le militaire se contenta de s’assoir sans un mot, sur une chaise légèrement trop petite pour lui : il l’entendit crisser et se releva d’un bond alors que la fameuse Ivara parlait d’une personne que Magnus lui rappelait. Un type incapable de trouver son chemin, apparemment. Le capitaine ne releva pas, bien qu’il eut fortement envie de lui dire quelque chose « maaaaais je sais où je vais moi, ma p’tite dame, pas besoin de demander mon chemin », qui eut été un mensonge éhonté étant donné la méthode qu’il avait adopté pour trouver l’échoppe.

    Tout en cherchant comment exprimer correctement sa pensée vis-à-vis de la Naissance de Lucy, comme elle le lui avait demandé, le Colosse posa son postérieur sur une banquette normalement prévue pour deux personnes. Cette fois, pas de cri de douleur de la part du meuble.

    « Ah ça, pour me plaire, elle me plait cette sculpture… Y'en a qui vous diraient que c'est du blasphème, mais moi je suis convaincu que c'est un hommage. Notre chère Lucy vous a donné la possibilité de faire de si belles choses, alors ça me parait logique que vous lui rendiez honneur en la sculptant. »

    Il joint ensuite ses mains, ferma les yeux et marmonna quelques mots que seul lui et Lucy pouvaient entendre, une petite prière de remerciement de lui avoir permis de trouver une telle artiste dans cette horrible ville qu'était la Capitale. Il se releva ensuite la tête, les yeux brillants d'émotion.

    « Je ne crois pas connaître de mots capables de vraiment exprimer précisément ce que ça m’a fait de voir cette œuvre. Il faudrait limite inventer d’autres mots, des mots complexes, pour réussir à résoudre ce problème ! »

    Puis il pouffa légèrement. Il avait un flashback d’une érudite qui s’était décarcassée pour essayer de lui faire comprendre des mathématiques, cette science obscure dont il n’avait cure si elle ne concernait pas la quantité de nourriture dans son assiette, ou de bière dans sa chope.
    Il se reprit, et continua, plus pour lui-même que pour la vendeuse :

    « J’ai bien fait de venir tôt, je peux profiter du salon pour moi seul… C’est très cosy comme petit coin, ça donne envie de rester et de se détendre. »

    Son regard se baladait tout autour de lui, en ignorant presque la vendeuse. Les petites chaises, les petites tables, les œuvres d’art, quelques plantes par-ci par-là… Cette galerie ressemblait à s’y méprendre à un salon de thé huppé.

    « Il ne manque plus qu’une tasse de thé pour compléter le tableau ! Enfin, toujours est-il que je venais pour… »

    Mais il n’eut pas le temps de finir sa phrase. Il venait de déclencher quelque chose en prononçant ces mots, mais n’en avait pas encore tout à fait conscience. Il était sur le point de découvrir quoi.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
    Informations
    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Jeu 25 Fév 2021 - 18:12 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    Quel délice pour la tisseuse de verre d’entendre quelqu’un parler ainsi d’une de ses sculptures ! Les petits yeux de l’imposant colosse transmettaient un certain nombre d’émotions qu’elle adorait discerner quand on lui parlait d’art. Sa sensibilité artistique était mise à rude épreuve avec le mercenaire habitant son corps, celui-ci ne lui ayant même pas une seule fois donné un avis sur ses créations, et puisqu’elle s’était pratiquement coupée de tout autre contact… Elle dévorait donc les paroles de son interlocuteur, hochant la tête à de multiples reprises. En plus, il s’était parfaitement mis à son aise en prenant place sur une banquette un peu plus large pour sa carrure. Ivara était certaine de tenir là un gros poisson. Elle comptait le choyer et ne pas le laisser repartir les mains vides.

    Dans sa hâte, il lui semblait même que l’homme ne venait que pour ça. À peine prononça-t-il les mots tasse et thé que la jeune femme se sentit toute euphorique. Peu importait qui il était et à qui il pouvait bien lui faire penser, il était ici pour consommer.

    Mais peut-être s’emballait-elle un peu trop ? Et si cette prière à Lucy n’était pas un signe ? Et si elle interprétait mal son regard ? Avait-il vraiment dit qu’il voulait rester et se détendre ? Les yeux d’Ivara se posèrent sur la figure sympathique du bonhomme. Ses doutes se dissipèrent instantanément. Une telle expression ne pouvait tromper !

    - Ne bougez pas, je vais vous chercher ça tout de suite !

    Sans attendre de réponse de sa part, elle se précipita vers son comptoir et prépara un grand plateau sur lequel elle dispersa un grand nombre de victuailles et de thés. L’eau en train de chauffer, elle revint vers le grand gaillard avec un grand sourire lumineux. Il n’eut même pas le temps de l’empêcher de faire quoique ce soit. La commerçante était devenue une véritable furie que personne ne pouvait arrêter.
    Sur le plateau, il y avait beaucoup de sucreries : cookies, brownies, bonbons, crêpes et d’autres merveilles se dévoilèrent sous les yeux de celui qu’elle considérait déjà être un client. Et du fromage. Il lui semblait que certains clients appréciaient particulièrement ce fromage, alors elle l’avait aussi posé sur le plateau, sait-on jamais ! Il y avait aussi plusieurs boîtes, qui contenaient chacune plusieurs herbes et épices pour le thé.

    - Je peux vous proposer tout un large choix de thé… Alors, nous avons ici une composition très florale, commença-t-elle à débiter à une vitesse folle tout en ouvrant la boîte qu’elle positionna sous le nez du barbu. Sentez ! C’est une merveille, mais cela ne vous ravira peut-être pas… Hmm… J’aurais alors plutôt ça !

    Et elle reposa la première boîte - toujours ouverte - pour se saisir d’une autre qu’elle ouvrit pour la replacer au même endroit. Cette fois, les saveurs étaient un peu plus épicées. Ses yeux lagoons fixaient l’homme aux cheveux blancs, attendant impatiemment qu’il réponde. S’il avait été transporté par La Naissance de Lucy, nul doute qu’il serait bien servi pour autant ravir ses pupilles que ses papilles ! La seule lettre de différence entre les deux mots la fit rire intérieurement, ce qui eut pour effet d’agrandir le sourire qui animait déjà tout le bas de son visage.

    - Si ça ne vous plaît pas… Je peux aussi vous proposer…, ajoutait-elle déjà en répétant le même schéma.

    Le pauvre homme n’avait même pas le temps de souffler, mais Ivara était bien trop emballée par tout ça pour s’en rendre compte.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Mar 16 Mar 2021 - 15:14 #
    En un instant, la discussion calme à propos d'oeuvres d'art magnifiques avait viré à une tornade incompréhensible et incontrôlable que Magnus n'avait pas vu venir.

    Il n'avait pas eu le temps de finir sa phrase que la vendeuse l'avait assailli avec sa proposition de faire du thé, puis avait enchainé à une vitesse ahurissante en allant chercher un nécessaire à thé, avec diverses variétés qu'elle lui fit sentir, tout en continuant de déblatérer sur les goûts et bénéfices pour la santé de chacun de ses thés.

    Pris de court, le colosse en eut presque vaciller, eut-il été debout. Il cligna à de nombreuses reprises des yeux ; tenta tant bien que mal de commencer des phrases pour essayer de préciser sa pensée, ou de simplement exprimer la raison de sa venue. Mais rien n'y fit. Chaque faille qu'il pensait voir dans le schéma d'attaque de son opposante et dans laquelle il tentait de s'engouffrer se refermait aussitôt sur un nouveau coup porté, tantôt à base de compositions florales et de bienfaits pour le transit ainsi que pour le teint et les maux d'estomacs ; tantôt à base de lutte contre la perte de cheveux et la dépigmentation de ceux-ci ainsi que des poils ; ou encore à base de soulagement des douleurs articulaires et lombaires.

    À n'en pas douter, la vendeuse avait estimé qu'un vieux comme lui méritait qu'on porte une attention toute particulière à ses maux corporels pour qu'il ne sente pas le poids de l'âge peser de trop sur ses épaules.

    Un spectateur aurait eu tôt fait de rire face à cette scénette digne des meilleures comédies de la Capitale. D'un côté, un typhon inarrêtable qui parlait parlait parlait et parfois même parlait. De l'autre, un pauvre bougre borgne et déboussolé qui tentait tant bien que mal d'en placer une : « c'est que... » ; « mais enfin... » ; « non, je... » ; « je vous en p... »

    Il comprit finalement qu'elle n'en démordrait probablement pas et accepta de prendre un thé noir à l'écorce d'orange et au miel. Apparemment, c'était un must contre les maux d'estomacs et les problèmes de toux récurrentes. Non pas que Magnus soit sujet à beaucoup tousser, mais il fallait bien se sacrifier pour mettre fin à ce manège. Et il préférait faire ça avec ce thé là plutôt qu'avec celui à l'ortie ou encore celui au basilic et au piment...

    Aussi étrange que cela puisse paraître pour quiconque connaissait le Capitaine, il restait muet. La vendeuse lui avait fait une si forte impression qu'il en était presque effrayé. Il se demandait si sa prochaine phrase ne porterait pas à confusion une fois de plus, et ne mènerait pas à plus d'incompréhension encore. Il n'osa pas parler pendant plusieurs minutes, et ne communiqua qu'en ergotant des « Oh ? » ; « Ah... » ; « Hmmm » ou encore « Hmhm... ».

    Finalement, il trouva en lui le courage de demander :

    « Et c'est une bonne situation ça, sculpteuse de verre et tenante de salon de thé ? »
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Lun 22 Mar 2021 - 17:09 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    - L’eau est prête, j’arrive tout de suite !, enchaîna-t-elle, tout en se dirigeant vers son comptoir et en assaillant, encore, le pauvre colosse de mille et une explications supplémentaires sur les différentes vertues des thés qu’elle lui proposait. Il finit par en choisir un, peut-être plus par peur que par véritable envie. Il fallait voir cette petite blonde, du haut de son mètre soixante-douze, qui alpaguait le géant simplement avec de l’eau chaude aromatisée. Mais c’était un ami de Marcel Boudin. Elle ne pouvait pas le traiter d’une autre façon que celle-ci !

    En effet, ce cher Marcel avait été un grand ami de son père et elle le connaissait depuis qu’elle était toute petite. Il l’avait un peu aidé lors de l’installation de son commerce dans la Capitale et, bien qu’elle n’ait pas eu de nouvelles de lui depuis longtemps - elle ne remerciait pas la présence du mercenaire dans son corps pour cela - Ivara était bien heureuse de savoir qu’il pensait toujours un peu à elle. Notamment en parlant de sa boutique autour de lui.

    Ivara prépara donc le thé de son client, puis elle revint à sa table pour la débarrasser des choses superflues.
    - Je vous laisse tout ce qui se mange. Sauf si vous êtes intolérants à l’un des ingrédients ? Dites-le moi, je ne voudrais pas qu’il vous arrive quelque chose… D’ailleurs, je ne vous ai pas demandé, d’où venez-vous ?

    Elle lui laissa le temps de répondre. Quand même. Puis un grand sourire anima son faciès de porcelaine, mais marqué par la fatigue. Elle fronça les sourcils, comme si elle essayait de se souvenir de quelque chose, ce qui gonfla légèrement ses joues, avant qu’elle ne se lance dans un nouveau monologue…

    - Vous savez, moi je ne crois pas qu'il y ait de bonne ou de mauvaise situation. Moi, si je devais résumer ma vie aujourd'hui avec vous, je dirais que c'est d'abord des rencontres. Des gens qui m'ont tendu la main, surtout ce cher Marcel ! Peut-être à un moment où je ne pouvais pas, où j'étais seul chez moi. Et c'est assez curieux de se dire que les hasards, les rencontres forgent une destinée... Surtout lorsqu’il s’agit d’un CRIMINEL qui rentre dans ta tête… Parce que quand on a le goût de la chose, quand on a le goût de la chose bien faite, le beau geste, parfois on ne trouve pas l'interlocuteur en face je dirais, le miroir qui vous aide à avancer. Alors ça n'est pas mon cas… Ce n’est plus mon cas, comme je disais là, puisque moi au contraire, j'ai pu : et je dis merci à la vie, je lui dis merci, je chante la vie, je danse la vie... je ne suis qu'amour ! Et finalement, quand beaucoup de gens aujourd'hui me disent « Mais comment fais-tu pour avoir cette humanité et cette passion pour la sculpture ? », et bien je leur réponds très simplement, je leur dis que c'est ce goût de la sculpture et de l’amour… Ce goût donc, qui m'a poussé aujourd'hui à entreprendre ces œuvres et à ouvrir ce salon de thé, mais demain qui sait ? Peut-être simplement à me mettre au service de la communauté, à faire le don, le don de soi…

    Et elle s’interrompit, gardant un silence presque religieux suite à sa tirade. Ah ! Beaucoup de ses sentiments étaient entachés par la présence du mercenaire dans sa tête, mais Ivara n’était pas une mauvaise personne. Et, si aujourd’hui elle clamait avec force qu’elle pouvait chanter et danser la vie, c’était uniquement pour se changer les idées et transformer, pendant un instant, le goût amer et morose de sa vie…
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Dim 4 Avr 2021 - 13:43 #
    Il n'aurait pas du.

    Il n'aurait pas du lui demander si c'était une bonne situation. Il regrettait. Amèrement. Tellement amèrement qu'il sentait le goût de son erreur dans sa bouche, et siroter l'intégralité de sa tasse de thé ne changea rien à cette désagréable sensation.

    La jeune femme regorgeait d'une énergie qu'il n'aurait jamais pensé voir chez quelqu'un qui tenait une galerie d'art. Dans l'imaginaire de Magnus, ces gens étaient souvent calmes et nantis, avec une façon de parler bien méprisante et se croyant au dessus de tout et tout le monde. Le genre de gens qui considéraient certainement le fait d'être motivé et d'avoir de l'énergie comme une bassesse de plus de la part de l'être humain.

    Elle, en revanche, pétaradait dans tous les sens. C'était à se demander si elle n'avait pas consommé des drogues ou autres substances pour la faire partir en vrille. Elle semblait avoir été frappée par la foudre et avoir besoin d'extérioriser toute cette énergie électrique qui s'était emmagasinée dans son petit corps frêle. En un sens, il retrouvait en elle quelques détails de Xylia, mais aussi de Java et de Javier, de Moldenn et de Pretios... En bref, il voyait ses gars les plus vifs rassemblés en une seule et même personne.

    C'était un sacré spectacle à voir – et à entendre. Si la parole avait eu une force physique, elle aurait pu soulever Magnus d'une seule et unique main et l'envoyer valser à travers toute la galerie avec une aisance qui aurait déconcerté le Colosse au point de remettre en question son rythme d'entraînement physique et son régime alimentaire pourtant impressionnant.

    Dépité par ce qu'il venait de déclencher, il baissa les yeux vers sa tasse et patienta calmement qu'elle eut fini de déblatérer ce qu'elle avait en elle. Un œil avisé aurait pu voir que, peu à peu, les épaules du garde finissaient par s'affaisser, comme si la vie l'abandonnait, ou toute volonté de rester parmi les vivants.



    Il leva les yeux, interloqué par un bruit étrange qu'il n'avait pas entendu depuis son arrivée ici.



    C'était le silence.



    ENFIN !

    Elle s'était tue. Enfin.

    L'entrain de Magnus lui revint et il sourit largement, aussi bien parce qu'il était heureux que tout cela avait prit fin, mais aussi parce qu'il souhaitait faire bonne impression à cette artiste qui aurait certainement mal pris qu'il lève les yeux au ciel ou lui fasse une remarque sur son monologue fou.

    « C'est, euhm... Très bien, tout ça ! Vous êtes... Sacrément énergique ! Vous d'vriez venir au Village Perché un de ces jours, on a un complexe de bla... De lab... De baléno... Balé... »

    Il jura dans sa barbe, mécontent de ne savoir prononcé ce mot nouveau.

    « Un complexe où on prend soin de vous avec de l'eau chaude et froide. Balénorapétie, ou quelque chose du genre... J'suis pas érudit, j'y connais rien à leurs mots difficiles moi ! »

    Il secoua la tête, contrarié de sa propre incapacité à dire correctement un mot qu'il s'était pourtant entraîner à prononcer dans son bureau afin de prononcer le speech d'inauguration avec le plus d'aisance. De toute évidence, ses efforts n'avaient pas payé sur le long terme. Le discours s'était bien déroulé, mais son cerveau avait décidé qu'après celui-ci, il ne serait plus nécessaire d'user d'un mot si compliqué. Hop, aux oubliettes !

    « M'enfin ! Toujours est-il que ça vous ferait du bien d'vous détendre, z'avez l'air d'avoir bien trop d'énergie pour votre p'tit corps – sans vouloir vous offenser. Gérer tout ça, ça doit pas être bien simple : prendre du temps pour vous ça pourrait que vous faire du bien ! »

    Le garde ne laissa qu'une seule seconde s'écouler avant de reprendre la parole, de peur de laisser la tempête parolière reprendre le dessus et l'emporter une fois de plus dans son tourbillon meurtrier.

    « Alors sinon ! Je venais vous voir parce que j'aurais bien b'soin d'une sculpture. Ce s'rait pour faire un cadeau, m'voyez ? »
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Dim 4 Avr 2021 - 14:51 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    Le commerce d’Ivara était sa planche de salut. Un moyen d’évacuer sa frustration quotidienne d’avoir un autre type coincé dans son corps. Elle le chouchoutait comme si c’était son véritable bébé. Les clients - avérés ou non - le devenaient également une fois qu’ils posaient un pied à l’intérieur de la boutique. Le colosse en faisait les frais et, sitôt la jeune femme s’était tu que le rouge lui monta aux joues. Elle avait un peu mal à la mâchoire, ne cessant de parler depuis une bonne dizaine de minutes déjà.

    Ainsi, pendant qu’il reprenait la parole, elle en profita pour se masser discrètement les maxillaires. La sculptrice de verre remarqua le sourire de l’homme et elle en fut soulagée. Au moins, il n’était pas agacé par ses remarques ou par ce qu’elle faisait. Quand elle y réfléchissait, il n’avait pas esquissé un seul mouvement de colère, de lassitude ou de peur face à la tornade qu’elle était ; ce qui était plutôt bon signe. La sympathie qu’il avait dégagé au premier abord était toujours d’actualité. Ou n’était-ce que de la politesse ?

    Impossible, il venait de demander une sculpture.

    - Un cadeau ? C’est merveilleux ! Quelle délicate attention… Je suis vraiment touchée que vous ayez pensé à cet endroit pour une telle occasion… Vous êtes de passage à la Capitale ? Vous me parlez du Village Perché… La route a dû être longue jusqu’ici ? Vous avez fait bon voyage ?

    Couplé à l’énergie folle qu’elle dépensait depuis tout à l’heure, sa curiosité. Presque maladive. Elle posait souvent des questions sur tout et rien et s’intéressait beaucoup aux autres. Elle mettait aussi ça en relation avec une déformation professionnelle. Bien souvent, ceux qui venaient ici commander une sculpture ne savaient pas ce qu’il voulait précisément. Ivara se retrouvait donc obligée de les sonder avec quelques questions pour déterminer ce qui pourrait le plus leur plaire.

    Mais un autre élément avait aussi attiré l’attention de la jeune femme.

    - Je ne suis encore jamais allée au Village Perché. Mais je serais ravie d’y faire un tour s’il y a un complexe comme celui-là ! J’ai ouïe dire qu’une bâtisse de ce genre avait ouvert ses portes aux alentours du Grand Port, mais elle n’est réservée qu’à certaines personnes… C’est bien dommage ! Le complexe de la Forteresse est aussi beaucoup trop loin pour moi… Mais, vous avez peut-être raison, un peu de détente ne pourrait pas me faire de mal.

    Un large sourire sur son faciès, elle sembla se perdre quelques instants dans ses pensées.

    - Enfin, dernièrement j’ai essayé de mettre aussi un peu plus d’humour dans ce que je dis, ce que je fais ou ce que je vois… Ce n’est pas facile, et pourtant [l’humour a des vertus folles ! Il paraît que, plus on rit et plus on pourra vivre longtemps. Je ne sais pas trop pourquoi, moi parfois quand je rigole trop, j’ai plutôt tendance à avoir mal ici et là… Commença-t-elle à expliquer en désignant ses joues et son ventre. Mais c’est vrai que je suis toute sereine après ça. On se sent toujours bien mieux après une franche rigolade. Je pense qu’on devrait pas sous-estimer l’humour. Alors, oui, il y a certains types d’humours qui peuvent être blessants, mais on connaît tous l’adage « on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». Peut-être que l’humour, c’est avant tout connaître son public et s’y adapter. Je pense qu’une fois qu’on a réussi à trouver le juste équilibre… Ça marche tout seul ! Tiens, la dernière fois, j’ai assisté à un spectacle de rue, et c’était vraiment hilarant ! Ça m’a fait un bien fou de pouvoir me changer les idées en riant. Et grâce à quoi ? L’humour. Si vous voulez mon avis, je pense qu’il faudrait qu’on soit tous dotés de savoir-vivre ET de savoir-rire ! L’humour, c’est aussi convivial, chaleureux ! Et ça apporte vraiment beaucoup de bonne humeur… Chose que devrait avoir certaines personnes…]

    Puis elle sembla sortir de sa rêverie et vint plaquer une main sur sa bouche qui formait un « o », tout en s’exclamant.

    - Pardon ! Je parle trop… Une sculpture, me disiez-vous ? Vous avez une idée précise en tête ?
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Jeu 6 Mai 2021 - 21:24 #
    Il avait voulu parler, mais décidément, il semblerait que Lucy ne voulait pas qu'il passe une bonne journée. La petite vendeuse repartit dans une tornade de mots que rien ne su arrêter. Même les mouvements de Magnus, ou ses hésitations, ses onomatopées, et enfin son air résigné... Rien ne réussit à mettre fin à cette folle furieuse, ni même à ralentir son rythme. Cette fois, elle était parti sur un monologue incompréhensible et sorti de nulle part sur l'humour et ses bienfaits.

    Philosophie, expérience personnelle et psychologie se mélangeaient dans les paroles de la petite Ivara et des mots qui, séparément, étaient parfaitement compréhensibles et intelligibles, n'avaient plus aucun sens une fois mis bout à bout dans la bouche de cette femme. Il était encore très tôt et Magnus avait ce sentiment d'avoir déjà descendu plusieurs pintes de bière, si bien qu'il en eut un vertige – ou bien était-ce dû à son âge ?

    Finalement il réussit à revenir à peu près à lui une fois que la furie se calma pour lui demander quelle idée il avait en tête concernant la sculpture qu'il était venu commander pour Bernardine :

    « Par Lucy, ma bonne dame, c'est qu'vous vous arrêtez jamais de jacter, HAHA, » ria-t-il avec la puissance habituelle de sa voix. « Mais vous savez moi je pense que ce qui fait qu'une personne est heureuse c'est la famille. Parce qu'après tout, qu'est-ce qu'on est si on a pas de famille hein ? Vous pouvez avoir de l'humour, vous pouvez faire rire les gens, mais si après ça vous vous retournez et qu'y'a personne pour vous tendre les bras et vous féliciter d'avoir fait rire votre monde, à quoi qu'ça vous sert, hm ? »

    Pourquoi était-il parti sur ce sujet ? Simplement par malice. Si elle voulait jouer à la personne qui parlait beaucoup, lui, la grande gueule du Village Perché, n'allait certainement pas se laisser faire ! Il avait aussi de l'énergie à revendre malgré son âge, et il allait le prouver ! Qu'importe si la discussion ne faisait aucun sens !

    « Vous m'dites que le savoir-rire et le savoir-vivre c'est important, et j'suis bien d'accord, pour sûr ! Mais on est dans un monde difficile, impitoyable, même si Lucy veille sur nous, et même si on a l'humour. On est des êtres sociaux, nous autres, il nous faut du lien. Vous connaissez la théorie du hérisson ? J'vous explique. »

    Il se repositionna correctement sur son siège et ne laissa pas le temps à cette furie de lui voler la vedette.

    « En gros, les hérissons, quand ils ont froid, il faut bien qu'ils se réchauffent, hein ? Et quel meilleur moyen qu'en se serrant les uns contre les autres, hein ? Sauf que, bah vous savez quoi, les hérissons, y z'ont des piquots tout partout, hein ? Et que s'ils se rapprochent, ils vont se faire mal et se piquer les uns les autres, hein ? Eh ben qu'ils se rapprochent quand même les uns des autres pour se tenir chaud. Tout simplement parce que c'est un mécanisme de survie ! S'ils faisaient pas ça, ils mourraient de froid. Alors leur instinct leur dit qu'il vaut mieux se faire des p'tites piqûres qui vont guérir et survivre, que pas de piqûres et mourir. La conclusion de cette théorie, c'est juste que les hérissons ils ont appliqué d'instinct ce que nous autres on essaie de comprendre par la philosophie et tous ces trucs compliqués de gens qui pensent fort. Il vaut mieux souffrir un peu et être rassemblé, que ne pas souffrir en étant seul. Parce que la souffrance qu'on éprouve en étant en groupe, collés les uns aux autres, elle est aussi là pour nous rappeler que sans ça, en étant seul, on mourrait d'froid. Enfin, façon d'parler, quoi ! »

    Il marqua une pause le temps de la laisser digérer et prit une gorgée de thé.

    « Enfin, tout ça pour dire que la théorie du hérisson, c'est que nous autres humains, on a besoin d'être proches les uns des autres. On sait bien qu'en se rapprochant, un jour ou l'autre on souffrira. Mais c'est préférable à la mort – littérale ou imagée – que provoque la solitude. Y'a rien d'pire qu'être seul, ma bonne dame. C'est pour ça qu'une famille vaudra toujours mieux que l'savoir-rire. Parce que rire seul, petit à petit, ça vous tue, ça vous rend fou. Alors qu'une famille, certes c'est plein de gens casse-pieds, mais c'est mieux que perdre les pédales, croyez pas ? Et pis, le point positif d'une famille, c'est que si celle qu'on vous donne à la naissance vous va pas, z'avez qu'à refaire la votre, selon vos goûts, en choisissant vos frères et sœurs, que ce soit d'arme ou d'autre chose. R'gardez, c'est comme ça qu'j'ai organisé mon régiment, moi : tous mes gardes, c'est comme mes fils et mes filles. Ils sont rien chiants, mais j'leur fais parfaitement confiance et j'aime chacun de ces merdeux comme si j'l'avais fait. Et à la fin de la journée, mon humour, il part pas dans le vide : y'a des gens pour l'écouter et l'apprécier. Y'a des gens pour m'sourire. Pour m'aimer, m'acclamer ou encore me trouver rasoir, vieux jeu ou débile. Ma famille. »

    Un léger sourire passa l'espace d'une seconde sur ses lèvres, pour donner un air satisfait et doux à son visage buriné. Il le chassa aussitôt pour reprendre une conversation normale, au sujet de la commande notamment :

    « Donc, la commande. J'avais comme idée une petite statue, disons d'un pied de haut maximum, qui serait deux mains entrelacées, un peu comme celle que vous avez là bas. La première, faudrait que ce soit une main potelée et assez courte, une main de petite femme bien rondelette. La deuxième... Pardi, c'est ma main ! » dit-il en tendant sa main droite, tout sourire. « C'est pour faire un cadeau à une personne magnifique, une personne extraordinaire que je voudrais... »

    Ce fut à ce moment, en plein milieu de sa phrase, qu'il réalisa : il aimait Bernardine. On ne faisait pas ce genre de cadeau à quelqu'un de lambda. Il ne pouvait plus fuir la réalité : Magnus était fou amoureux de Bernardine. De sa carrure de tonnelet, de sa face rougeaude, de sa voix puissante et de son rire caractéristique, de ses hanches larges et de ses petites mains potelées, de sa jovialité et son air aimable, de ses cheveux roux fous, et de ses yeux verts tels la jade.

    La réalisation était une évidence pour quiconque l'avait déjà entendu parler d'elle, mais pour lui, le choc était énorme. Si bien qu'il restait là, comme figé dans le temps, incapable de continuer, les yeux écarquillés.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Lun 31 Mai 2021 - 23:02 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    Une nouvelle teinte de rouge venait d’être découverte sur les joues de la sculptrice. C’était un rouge si profond qu’on aurait pu croire qu’elle était née ainsi. Elle prétexta une petite quinte de toux, en profitant pour placer quelques mèches blondes sur ses épaules, comme si ce simple geste pouvait dissimuler la rougeur de sa peau.

    Heureusement pour elle, le vieil homme s’était lancé dans une série d'explications sur les hérissons qui lui rendait bien la pareille et lui faisait prendre conscience qu’elle s’était peut-être, un peu trop, emportée. Mais comment expliquer ces excès de bonne humeur, liés à la présence d’une autre personne dans sa tête ? Elle n’était pas folle, non ! Du moins essayait-elle de s’en persuader, écoutant à moitié la théorie sur les hérissons. Grand bien lui en faisait. Elle qui avait grandi dans un foyer aimant, bien que fille unique, était désormais pleine de remords à l’idée de donner si peu de nouvelles à ses parents depuis des lunes. À coup sûr, cela n’aurait qu’accentué sa déprime.

    Elle captait quelques phrases, ici et là, qui la renseignaient bien plus sur le personnage qu’elle avait devant elle que le reste de la discussion. Un régiment, des gardes. Elle ne recevait pas seulement l’ami de Marcel Boudin chez elle, mais bien plus encore ! Et il venait réellement passer commande. Quelle aubaine pour ses affaires !

    - Comme elle est chanceuse ! C’est un très joli présent que vous comptez lui offrir là. Vous permettez ? Je vais chercher mon carnet et je reviens tout de suite.

    Laissant ainsi le temps à son client de reprendre contenance, elle s’éclipsa pour revenir quelques minutes plus tard.

    - Je me permets…, dit-elle en prenant place sur la chaise lui faisant face.

    Le premier carnet était ouvert sur une page blanche, le second sur ce qui s’apparentait le plus à une liste de noms et de mots.

    - Tout d’abord, je vous montre certaines des commandes que j’ai réalisées. Des mains, des mains… Là, juste ici, regardez… Vous avez aussi le modèle d’exposition juste derrière vous. Quant au matériau, sachez que je suis capable de réaliser des créations pour ainsi dire éternelles. Voyez cette table, ce n’est pas simplement du verre. Ça y ressemble, mais c’est bien plus possible… C’est un peu plus lourd en contrepartie, mais on fait maintenant des miracles avec des petits gadgets magiques pour diminuer le poids des objets… Je peux aussi faire quelque chose de plus fin, mais dans ce cas, extrêmement fragile. Varier là-dessus me permet aussi de pouvoir jouer avec la couleur et la lumière.

    Elle s’interrompit, lui laissant le temps d’avaler tout ce qu’elle venait de lui livrer comme informations.

    - Pour ce qui est de votre main, je vais avoir besoin que vous posiez un peu… Vous avez le temps, Monsieur… ?

    Elle ignorait son nom.

    - Vu ce que vous m’avez décrit, je vous suggère de la poser exactement comme ça, ici… Oui… Et pour la main de votre amie, puisque je suggère que c’est une surprise, elle ne pourra pas venir… Hmm… Auriez-vous une représentation miniature d’elle sur vous ?

    Ce serait bien plus pratique. Dans le cas contraire, elle se fierait à la description qui lui en avait été faite.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Ven 4 Juin 2021 - 17:26 #
    « Nottsen ! Mais appelez-moi Magnus, y’a que le commandant et les autres capitaines qui m’appellent par mon nom, haha ! »

    Pour le plus grand soulagement du Colosse, la petite vendeuse avait enfin freiné sur son débit de paroles. Son monologue emporté, au départ blagueur mais devenu très sérieux, avait réussi à faire mouche de sorte qu’il effraie presque la blonde – du moins c’était ce qu’il en avait conclu.

    Après lui avoir présenté plusieurs exemples de sculptures mettant en scène des mains entrelacées, tous plus magnifiques et adorables les uns que les autres, le choix du militaire se porta sur une version légèrement différente de ce qu’il avait pensé : une sculpture sur laquelle on pouvait voir deux mains presque en position de prière, tenues par deux autres mains elles-mêmes dans une position similaire. Cette composition lui inspirait une forme de confort, comme un sentiment de voir un désir de protéger et de rassurer. Tout ce que la prière lui apportait, en somme.

    Il désigna son choix à la vendeuse :

    « Celle-ci, par Lucy… J’ai l’impression qu’elle vient d’me cueillir comme une prune bien mûre… »

    La phrase resta en suspens un instant, durant lequel ni l’un ni l’autre ne souffla mot. Finalement, des gens en pleine discussion passèrent devant la boutique, et le bruit de leurs paroles à peine étouffées par les vitres tirèrent le soldat de son hypnose.

    « Euh donc euh… Alors… Oui… Euh… Poser oui, » dit-il en positionnant sa main comme lui avait indiqué l’artiste. « Par contre je n’ai rien pour vous donner une idée de ce à quoi ressemble sa main à elle… »

    C’était bien la première fois qu’il participait à une activité du genre. Il fallait bien reconnaître qu’il n’était pas exactement l’archétype de la personne intéressée par l’art, de base. Rien qu’observer de l’art n’était pas vraiment dans ses habitudes, alors être le modèle ? Ha ! La bonne blague. Il n’avait absolument pas la patience nécessaire pour poser plus de 5 minutes, c’était pour lui une perte de temps. Si d’autres avaient l’envie de rester à ne rien faire pour avoir la chance de pouvoir voir à la fin une reproduction d’eux-mêmes en train de ne rien faire, tant mieux ! Lui préférait se bouger. Du moins, en temps normal.

    Cette fois, il prit la pose et resta ainsi sans broncher. À croire que ces années de service avaient finalement eu raison de lui et de sa bougeotte infernale, de son besoin d’être constamment en activité. Toute cette paperasse avait fini par fatiguer son grand corps, et l’immobilité quasi parfaite dont il faisait preuve pour laisser l’artiste travailler lui apporta une certaine sérénité. Etait-ce le simple fait de prendre du temps pour lui, ou le fait de prendre du temps à s’investir dans une relation qui lui tenait – et pas qu’un peu – à cœur ? Dans l’immédiat, il n’avait pas la réponse.

    « Est-ce qu’il vaudrait mieux que j’vous la ramène un aut’ jour ? Je pense bien qu’elle se poserait des questions si je venais à lui demander de me laisser faire une copie miniature d’elle, ou quelque chose du genre… Elle me prendrait sûrement pour un sacré fou ! »

    Ce serait le mieux, c’est sûr, mais il n’était pas sûr qu’elle veuille de lui. Et il souhaitait lui faire ce cadeau malgré tout, qu’elle ait un beau souvenir de lui, même si elle ne partageait pas ses sentiments…

    « Ou alors… Bon, ma main, faites deux fois plus p’tite ! Ensuite, rallongez y un peu l’index, qu’y fasse la taille du majeur. Pis le bout du pouce, grossissez le un peu. C’est, euh… Laaaaaa… Maaaaaain… Droite ! Alors, dans c’cas-là, sur l’dos de la main, juste là, » expliqua-t-il en montrant sur le dessus de sa main droite entre les tendons de l’annulaire et de l’auriculaire. « Juste là, une toute petite bosse, comme si elle avait pris un coup, voyez ? Mais pas rougeaude, c’est une malformation, je sais pas bien d’où ça vient mais ça part pas. Et pis pas plus grosse qu'une noisette, c'est bon ? »

    Il espérait ainsi que le talent de l’artiste permettrait de rendre une sculpture assez proche de la main originale. Tous ces petits détails étaient gravés dans sa mémoire, et étaient autant de poussières d’étoiles qui formaient la constellation de son amour pour Bernardine.
    Ivara Streÿk& Inaros
    Ivara Streÿk
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Lun 14 Juin 2021 - 12:43 #

    Earl grey and Art

    Ivara


    Un capitaine ? Pourquoi ressentait-elle cette contrariété et ces frissons en entendant le titre du vieil homme ? Encore un réflexe qui n’était pas d’elle. Elle avait été si perturbée qu’elle n’avait pas entendu la moitié de sa réponse. C’était bien malin. Comment avait-il dit s’appeler ? Noix de Seine. Oui, Noix de Seine mais il fallait l’appeler par son prénom qui commençait par un M. Miaou ? Non, c’était l’onomatopée du chat. Mia… Ma… Le prénom était court et, de ce dont elle se souvenait vaguement, lui allait à ravir. Quel coup du sort d’avoir été distraite par une si petite information !

    - Je ne manquerai pas de dire à Marcel que vous, Manu, êtes venu me rendre visite, révéla-t-elle avec le sourire.

    Et elle griffonna durant de longues minutes. Ici et là l’esquisse d’un pouce, de la rondeur de ses chairs, d’une phalange avec les mesures à vue de nez et des marques du temps. Au bout d’une dizaine de minutes de pose, le calvaire prit fin pour le Capitaine Manu. Il était libre d’utiliser sa main comme bon lui semblait, ce n’était plus l’affaire de la sculptrice, qui avait tout notifié sur son petit carnet et qui était restée bien calme. Cela avait dû ravir les oreilles du colosse. Terminés, les grands discours sur l’humour et les thés ! Elle avait laissé place au sérieux et à son talent.

    - Pour votre main, j’ai absolument tout ce que je veux. C’est pour celle de votre chère et tendre où nous sommes dans une impasse…

    Mais le barbu eut vite fait de trouver une solution en commençant à décrire avec précision la main de sa bien-aimée. Bien que très concentrée sur ce qu’il lui donnait comme informations, elle se surprenait à rêver que quelqu’un parle un jour de ses patounes avec la même passion dans la voix. Qui qu’elle fût, elle avait réussi à faire plier les défenses du géant et lui avait laissé un souvenir impérissable. Il était impensable de gâcher la surprise en lui demandant de se déplacer jusqu’ici.

    - C’est… C’est plus qu’il m’en faut ! Regardez, j’ai essayé d’esquisser quelques traits pendant que vous les décriviez… Qu’en dites-vous ?

    Elle tourna le petit cahier pour qu’il puisse pleinement profiter du dessin, aussi fidèle et précis que possible, qu’elle venait de réaliser.

    - Vos sentiments font chaud au coeur. Ils semblent si rares, de nos jours ! Votre dame est bien chanceuse, soyez assuré que je ferai au mieux pour faire transparaître tout votre amour dans cette sculpture ! Vous devez être mariés depuis si longtemps… Et pourtant, vous la connaissez toujours aussi bien, soupira-t-elle presque de bonheur - pour ces deux personnes qu'elle ne connaissait pas - en marquant une petite pause.

    Serait-elle un jour aimée comme ça ? Si jamais le plan fou qu’ils avaient monté avec Inaros pour essayer de trouver un artefact permettant de les libérer se révélait être un échec, que feraient-ils ? Quelqu’un pourrait-il comprendre sa situation et rester à ses côtés… ?

    - Dans combien de temps voulez-vous cette sculpture ? Viendrez-vous la chercher ou voulez-vous que je vous la livre ?

    Elle se tenait prête à noter les derniers détails de la transaction. Elle en aurait probablement pour quelques jours, mais l'emportement et l'enthousiasme du Capitaine conféraient une vigueur nouvelle à cette œuvre. Cette représentation serait à la hauteur des sentiments de ces deux jeunes gens.
    Zeny AstleyAventurier
    Zeny Astley
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
    Lun 14 Juin 2021 - 16:19 #
    « Manu » ? Comment ça, « Manu » ? De toute évidence, la petite artiste avait mal entendu. Mais au lieu de bougonner ou de la reprendre, il trouva la méprise assez drôle, et décida d’appliquer l’enseignement tout juste reçu sur le savoir-rire en pouffant légèrement en l’entendant dire son prénom de cette manière. Manu. Il y avait un côté amical et convivial dans cette appellation, comme s’ils étaient de bons amis qui partageaient des pique-niques dans un parc en rigolant, ou alors des explorateurs des étoiles qui savaient qu’ils pouvaient compter l’un sur l’autre malgré les dangerosités de l’espace. Manu, il aimait bien.

    Mais ce ne fut pas la seule chose que l’artiste compris de travers : elle semblait penser qu’il était marié à Bernardine et que cela faisait bien longtemps… L’admiration que laissait sous-entendre les propos de la jeune femme tranchait nettement avec la quasi résignation qu’un œil avertit aurait pu déceler dans ses traits. Mais Magnus – ou Manu – ne releva pas ce détail. Les années passées à interroger des suspects et essayer de déceler la moindre once d’émotion en eux pour les faire craquer lui avaient permis d’avoir ce coup d’œil, mais il jugea qu’une remarque sur le sujet était malvenue. Il se contenta de démentir.

    « Haha, c’est bien gentil tout ça, mais vous vous trompez… On n’est pas marié, loin de là… C’est juste que ça fait des années que je vais la voir et que je mange sa bonne soupe… »

    Même s’il se sentait une envie folle de parler d’elle et de ce qu’elle lui évoquait, la réalisation qu’il était amoureux de Bernardine était encore trop fraîche pour qu’il l’avoue à haute voix, surtout à une étrangère.

    « Le mieux ce serait que vous m’le livriez, ou fassiez livrer… Un grand gaillard comme moi, je risque de tout foutre par terre et de ruiner vot’ beau travail. Tenez, » dit-il en sortant un petit morceau de parchemin sur lequel étaient écrits les coordonnées du bâtiment du régiment des Belluaires, au Village Perché, avec comme précision le nom, prénom et grade du capitaine.

    « Et si jamais c’est compliqué d’vous déplacer, j’connais une bonne société de livraisons, tenez, » ajouta-t-il en lui tendant un deuxième morceau de parchemin, celui-ci donnant les coordonnées d’une société nommée ‘FedUx’, une branche de la très réputée société Obisuft.

    Il remercia ensuite chaleureusement la vendeuse et sortit une belle bourse en peau de fiouk qu’il posa sur la table. De là, il tira une poignée de cristaux gris, et en posa 8 sur la table avec un grand sourire. Tout en se levant pour s’en aller – sans pour autant oublier de prendre une dernière gorgée de thé et un dernier biscuit – il dit :

    « Voilà le paiement ! Si jamais c’est pas assez, faites-le-moi savoir, je reviendrais combler ce qui manque. À la revoyure ma bonne dame, et encore merci pour votre magnifique travail. Z’êtes sacrément douée ! »

    Et il s’en fut dans la rue, sans un mot de plus, sans même ponctuer sa phrase de son habituel rire tonitruant. Il se contenta de sourire, heureux de voir à l’avenir se profiler un futur qu’il n’aurait jamais cru possible pour lui. Il sentait déjà que le vent tournait et que cette vie qui, jusqu’à peu, l’avait toujours effrayé de par sa monotonie, était désormais devenu un rêve à portée de main, chargé de calme, de sérénité et de tendresse.

    Quel que soit la réponse de Bernardine à ses sentiments, il prendrait un tournant dans sa vie, un virage décisif dans lequel la Garde n’avait plus sa place, dans lequel il se remettait enfin au centre de sa propre vie. Dans lequel, peut-être, il trouverait le courage de recontacter son frère et sa sœur, s’ils étaient encore en vie. Mais, malgré tous les changements à venir pour sa vie, il n’arrêterait jamais d’aller à la Soupière Gloutonne pour y déguster la bonne soupe de Bernardine.
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    Re: Earl Grey and Art [PV Ivara/Inaros]
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