Tu avais fini d’apporter le métal à ta forger et maintenant, tu pouvais passer un peu de temps dans ton magasin, réfléchissant à ce que tu avais appris en forgeant les poings d’acier de Java. Tu avais fait une arme capable de trancher, percer et frapper, gardant un bon équilibre et puissance. Compensant le poids et la portée par la solidité et l’agilité que donnait l’arme une fois l’ennemi au corps-à-corps… Tu aurais pu aussi lui faire des avant-gardes pour plus facilement parier les coups, ça ne bloquerait pas son agilité et elle pourrait dévier les attaques tranchantes avec. Bras croisé derrière ton comptoir, tu fronçais les sourcils, et pensait encore et encore ce que tu pouvais faire pour améliorer cela. Comme si tu étais dans ton petit monde, ou comme si tu dormais.
Ton magasin et ta forge étaient deux bâtiments séparés. Ta forge se trouvait plus haute dans la montagne, à l’abri de plus d’un danger et d’un problème. C’était utile de savoir que l’endroit où tu stockais tes métaux et métal pour la forge était à l’abri… Ton magasin par contre ce n’était pas le cas. Depuis la route sinueuse remontant la montagne, tu pouvais assez facilement voir le magasin. C’était un bâtiment en bois assez simple, ce n’était vraiment pas le machin qui tapait dans l’œil comme à la capital. Seul la double porte en bois à l’avant semblait avoir un minimum de prestige. Et si vous regardiez par les fenêtres, vous auriez du mal à voir l’intérieur à cause des armes à l’intérieur gâchant la vue.
Le bâtiment de ton magasin se coupait en deux parties. Le magasin, et ta maison. L’avant du bâtiment est consacré au magasin. Lorsqu’on passait les portes, on n’était pas accueillit dans un monde de merveille et de tranquillité mais dans qui ressemblerait plus à un entrepôt d’arme avec des prix amusant. Vous serez donc accueillit par de nombreuses armes et une chemin assez direct vers le vendeur. Plus vous irez vers lui, plus les prix monteront, mais la qualité des armes. Vous pourrez voir clairement deux types d’armes. Les « belles » armes, des armes ou un sacré travail d’orfèvre a été dessus, et des armes efficaces. Moins belles, mais qui ne casseront pas au premier problème rencontrer.
Derrière le comptoir, se trouvaient les armes les plus poussiéreuses et avec des prix les plus obscènes. Pour des raisons très spécifiques, tu mettais ce genre de prix… C’était ton magasin après tout ! Tu faisais ce que tu voulais.
Ignorant le monde autour de toi, que ça soit les bruits de pas dehors, ou la clochette qui retentira lorsque la porte s’ouvrira à la venue d’un client, tu te concentrais sur comment améliorer une arme que tu avais vendu depuis un moment déjà.
cherche une lame"
J'avais entendu parler d'un forgeron qui vivait dans le coin. Je devais retrouver le sentier et le suivre, jusqu'à sa boutique. Et en restant sur le chemin, j'avais moins de risque de tomber sur d'autres piailleuses volantes. J'aurais préféré voir un forgeron de la Capitale, mais comme j'étais plus ou moins sur le chemin, autant aller voir celui là. J'avais horreur d'avoir le sentiment d'être à poil. Il me manquait une épée et ça me rendait nerveuse. Il me fallut plusieurs dizaines de minutes de marche avant de voir une construction en bois. C'était assez... basique et pas spécialement accueillant. Enfin, si j'avais dû me fier aux apparences, j'aurais été surprise plus d'une fois, à force de parcourir ce Royaume. Je poussai la porte d'entrée et ma présence fut aussitôt signalée par le son d'une petite clochette. Je refermai derrière moi et m'arrêtai un instant pour regarder où j'avais mis les pieds. C'était pas vraiment rangé, il y avait des armes un peu partout et pour toutes les bourses. Mais, globalement, les armes étaient de bonne qualité. J'allais peut-être trouver mon bonheur ici, après tout, pour un prix inférieur à ceux que je pouvais trouver dans la Capitale. Je suivis le seul "chemin" qui se présentait à moi. Il menait directement au comptoir où se trouvait un homme qui n'avait pas remarqué ma présence.
L'homme semblait assez jeune, il devait avoir le début de la vingtaine. La couleur de ses cheveux était peu banal. Un roux avec des yeux tout aussi flamboyants. Mais pas très grand... Pas franchement attirant, pour un homme. Je déposai l'épée brisée sur le comptoir et m'y accoudai, patientant sagement que le jeune rouquin me remarque. Je commençai à ressentir le contre-coup de mon combat. Les coupures, que j'avais évidemment pansées, commençaient à devenir douloureuses. Je tapotai du bout du doigt le bois du comptoir, un mince sourire amusée sur les lèvres. Ce qu'il avait en tête devait être drôlement important pour ignorer une cliente. Venait-il d'avoir une commande particulière qui nécessitait autant l'attention de son esprit ? Ou alors pensait-il à une femme ? Il avait un air plutôt énervé, en tout cas. Les traits de son visage étaient un peu étirés. Bon, même si j'avais du temps devant moi, je n'avais pas non plus envie de poirauter là jusqu'à ce qu'il décide de sortir de ses pensées.
"Hey... ? J'veux pas te couper dans tes pensées mais t'as une cliente." Lançai-je, plutôt douce.
Alors oui, j'étais de bon humeur, je pouvais être plus docile, mais il ne fallait pas trop pousser non plus. Je regardai le jeune homme, à travers mon bandeau. Je lui désignai l'arme brisée sur le comptoir, d'un léger mouvement de tête. Moi qui pensait que mes lames jumelles étaient adaptées, on m'avait menti. Légères certes, mais trop fragiles. Ce type là allait peut-être être capable de faire mieux.
Une voix résonna alors, et tu plongeas ton regard sur la chose en face de toi. Cheveux blancs, bandeaux sur les yeux, peau de porcelaine. Tu t’approchas pour observer les détails sur visage… Une poupée ? Vachement bien faites pour le coup, les cheveux sont très clairs, et réalistes, un peu sale comme l’aurait n’importe qui mais ayant une certaine propreté comme les cheveux d’une femme… Elle avait même une voix. Elle avait dit quoi la voix ? Une cliente ..?
Ton cerveau fit une accélération de 0 à 100 très rapide. D’abord la peur, puis le sang-froid qui reprend, la honte d’avoir eu peur puis la politesse qui arrive. Ce qui se résumait à : « AAAH HOP PFF PARDON ! » Ce que tu crias en sursautant et en reprenant ton calme. Ce n'était pas une poupée, très clairement. Tu levas alors les mains t’écriant encore. « Pardon ! Ma faute, j’étais sûr … Enfin, je pensais à un truc et… » Tu redescendais tes mains voyant qu’il n’y avait que toi, et elle ici… Mais aussi une lame briser entre vous deux. Tu levas une main avant de claquer des doigts et la pointer du doigt.
- « Oui ! Une cliente ! Et une épée à réparer. Pardon encore… Et bienvenue chez Obsid, le forgeron de la montagne, blabla, je vais éviter de vous faire perdre du temps après une telle réaction. » Sans plus attendre, tu te penchas vers l’arme en face de toi et… Oof, bien casser. Te concentrant et manipulant les morceaux d’épée avec aisance sans te couper ou même craindre de te couper. La lame avait du vécu, et… Avait encore même du sang dessus. Elle était récemment émoussée, donc elle a du casser dans un combat il y a peu de temps. Donc elle venait de se battre. L’odeur de sang te le confirmait, pas juste le sang de quelqu’un. C’était le sang d’un animal, ou d’un monstre… Ou d’un humain… Tu avais un doute, mais il fallait voir qui l’avait utilisé.
Tu finissais d’observer la lame de sa base à l’endroit de fracture. La lame n’était fait qu’un seul type de métal dur, donc c’était certaine qu’il allait casser lors d’un mauvais impact. La lame n’était point flexible pour le coup, donc ça confirmait ta pensée. C’était réparable, mais ça ne rendra pas la lame meilleur, au contraire, ça sera pire d’utiliser une lame qui a déjà brisé. Tu relevas le regard sur la demoiselle en face d’elle et… Tu haussas les sourcils en voyant l’état de ses vêtements. Tu retiras ta cape en soie pour littéralement le jeter un peu au-dessus d’elle que ça retombe légèrement sur elle.« Mettez cela en attendant, aussi forte, vous pouvez être, je dirais plus que vous êtes dans un sale état. Vous avez dû avoir un sacré combat pour le coup. Et une femme devrait éviter de se balader comme ça. » Tu partis vers l’arrière-boutique et revint même pas une demi-seconde après avec une chaise que tu déposas de son côté du comptoir, qu’elle puisse s’asseoir si elle voulait.
- « Alors, pour commencer. Lame très belle et légère, mais pas efficace en combat, très clairement. Je ne vais pas vous faire une leçon, mais c’était une lame qui finirait par se briser d’une façon ou d’une autre. Je peux vous la reforger et la faire presque neuve, mais elle finira par casser encore un jour. Ensuite pour votre tenue… Je ne suis pas un couturier, mais j’ai encore des doigts assez agile, donc je devrais pouvoir vous le réparer… Enfin, rafistoler sera plus adapter, surtout de la part d’un forgeron. Et si vous voulez, je peux juste vous prêter un équipement de couture… Sauf si… »Tu la présentas de la main. « Vous vous baladez habituellement comme ça. » Tu souris en rigolant doucement, amuser par ce que tu disais.
cherche une lame"
"Pardon ! Ma faute, j’étais sûr … Enfin, je pensais à un truc et…" Fit-il, confus.
Un truc, hmhm. Je me redressai et fis un petit pas en arrière, une main posé sur le comptoir. S'il rêvait comme ça pendant qu'il forgeait, je n'étais plus aussi certaine de la qualité de ses armes. Je regardai à nouveau derrière moi pour jeter un œil à sa boutique. Si ça se trouvait, ce mec c'était juste un vendeur, par le forgeron...
"Oui ! Une cliente ! " Lança-t-il, accompagné d'un claquement de doigt.
Je le regardai à nouveau, perplexe. Une cliente, oui.
"Et une épée à réparer. Pardon encore… Et bienvenue chez Obsid, le forgeron de la montagne, blabla, je vais éviter de vous faire perdre du temps après une telle réaction."
Il était vachement nul comme vendeur. Il se pencha vers mon épée pour la regarder de plus près. Il manipula le métal, probablement plus trop tranchant, dans ses mains. Peut-être que c'était bien lui le forgeron, au final. Je restai silencieuse, pendant qu'il ...faisait ses trucs de forgeron. Je ne comprenais pas pourquoi il passait autant de temps sur une lame cassée. Bonne à jeter aux ordures. Une fois son analyse terminée, il releva la tête vers moi pour me dévisager. Enfin, plutôt ma tenue. Ou ce qu'il en restait. Assez pour tout couvrir, c'était déjà ça. Il récupéra une cape légère pour la faire basculer au dessus de moi. Elle retomba sur mes épaules, délicatement.
"Mettez cela en attendant, aussi forte, vous pouvez être, je dirais plus que vous êtes dans un sale état. Vous avez dû avoir un sacré combat pour le coup. Et une femme devrait éviter de se balader comme ça. " Déclara-t-il.
Je haussai les épaules, plutôt indifférente à ce qu'il pouvait bien penser de ma tenue actuelle. Je n'étais pas là pour parler chiffon, mais pour retrouver des épées de bonne qualité. Sans prévenir, il se dirigea vers l'arrière boutique pour revenir rapidement avec une chaise dans les mains. Ah, voilà qui était le bienvenu ! J'avais les jambes en feu, après ce combat et cette marche. Me reposer un peu n'allait me faire que du bien. Je m'installai, entourée dans ma cape, et croisai les jambes.
"Alors, pour commencer. Lame très belle et légère, mais pas efficace en combat, très clairement"
Oh vraiment ? J'avais du mal à juger avant qu'il ne me le dise. Il me proposa de la réparer, mais qu'elle finirait par se briser à nouveau. Encore une fois, non. Ce n'était pas ce qui m'intéressait. Alors que j'allais lui préciser ma demande, il enchaîna aussitôt avec un sujet qui était, à mes yeux, superficiel.
"Je ne suis pas un couturier, mais j’ai encore des doigts assez agile, donc je devrais pouvoir vous le réparer… "
Par politesse, je le laissai terminer. Même si j'aurais préféré écourter ce passage inutile pour nous faire gagner du temps, à tous les deux.
"Sauf si… Vous vous baladez habituellement comme ça." Lança-t-il en me désignant de la main.
Il se foutait de ma gueule, là ? Et sa propre connerie le faisait rire, en plus ! Le petit effronté. Je poussai un léger soupire et me repositionnai plus confortablement sur la chaise.
"J'en veux deux nouvelles. Des neuves et qui sont adaptées à ce que j'aimerais en faire."
Je dégainai Atropos, mon sabre, pour le poser sur le comptoir. Atropos était une excellente lame, qui avait du vécu et qui, malgré tout, était toujours aussi mortel. Efficace, tranchant. Voilà ce que je voulais.
"Deux lames, qui ressemblent à celle-ci. Mais plus légères."
Je regardai un instant mon sabre, avant de reprendre.
"Ne l'abime pas." Prévins-je, froidement.
Je lui laissai déjà l'honneur de toucher Atropos, il n'avait pas intérêt à lui faire le moindre mal. Je n'étais pas vraiment quelqu'un qui s'attachait aux objets. Mais pour Atropos, c'était différent. C'était un cadeau et le seul souvenir que j'avais de mon père. J'avais des projets, pour cette épée. Elle allait se montrer de plus en plus ... Efficace. Je devais simplement trouver une personne en qui je pouvais faire confiance, pour la lui confier.
Le précisa alors a commande d’une façon très simple… Adapté à ce qu’elle voulait faire. OK ! Donc tu allais devoir jouer les inspecteurs pour elle. Tu le fixas attentivement. Réfléchissant à ses armes. Premièrement, c’était une combattante, elle avait de la force, et utilisait plusieurs lames… Donc elle voulait avoir l’avantage du nombre sur le combat pour battre son adversaire. Tu ne savais pas comment elle se battait, mais elle prenait des blessures, ce qui veut dire qu’elle était plus tournée sur l’offensif que défensif… Des lames fines et légères, tranchantes, de même taille… Son style de combat devait donc être similaire par sa légèreté et vitesse.
Elle dégaina son arme, et la posa face à toi, une très beau… Katana ? La longueur était trop longue pour un katana classique, et trop court pour une nodachi… Tu le trouvais même un peu disproportionner pour elle. Avec son style de combat, une lame pareille serait ennuyante… Attendez, elle veut trois lames ? Cette femme était… Unique, c’est certain. Mais la lame face à toi encore plus. Elle voulait deux lui ressemblant, mais plus légère. Tu souris à cette réflexion, mais t’arrêta lorsqu’elle te dit de ne pas l’abîmé. Tu la fixas d’un regard, prenant la lame d’une main. Son regard était froid, mais tu restais parfaitement confiant, lui disant juste. « Si la lame est bonne, elle sera difficile à abîmer, et si l’utilisateur est doué, ça sera encore plus dure. Aucune chance que je l’abîme alors. »
Tu souris alors de ta propre phrase, admirant le grand katana… Ou petit odachi… La lame avait un d’un blanc immaculé, mais la couleur ne cachait pas totalement les traces du temps. La poigne était très légèrement desserrée, ce qui arriverait à n’importe quelle arme au fil du temps. La lame avait gardé son tranchant, la ligne de trempe était encore visible, le tranchant était nickel et le métal très bien fait… Tu ne savais pas qui avait fait cette lame, mais il semblait efficace… Ton regard se durcit alors que tu tendais la lame, observant attentivement sa courbure et son équilibrage.
La longueur poussait légèrement le centre de gravité en dehors de son point d’équilibre et le manche était trop court pour compenser… Cette lame avait une bonne force de frappe, mais si jamais elle frappait dans quelque chose de trop dure, elle se plierait, comme chacun des lames de ton test.. Tu étais même certain qu’en frappant avec ton pouvoir, cette lame ferait pareil. Elle n’était pas la lame que tu cherchais, loin de là… Et tu trouvais encore plus étrange qu’elle utilisait une lame pareille, elle devait avoir beaucoup de force malgré ses formes son apparence efféminée.
Tu fis légèrement tourner la lame dans ta main, fixant la demoiselle, mais ne touchant rien avec la lame. Tu t’arrêtas et déposas l’épée. « Cette épée n’a clairement pas été faite pour vous… Enfin, si je vous aurais fait une épée, elle n’aurait pas été comme ça. La lame est bien longue pour un katana et trop court pour une odachi. Un étrange hybride, mais avec un certain charme. La lame tranche affreusement bien, ça doit être grâce au déséquilibre, mais est loin d’être incassable… Si bien manier, cette épée est très bonne, mais ce n’est pas une arme qui irait à n’importe qui. »
Tu croisas les bras, fixant la demoiselle. « Que je pige bien. Vous voulez des lames adaptées à ce que vous faites, donc pour tuer vu les traces de sang. Cependant, je ne peux pas faire de lame qui ressemble, et mais sont plus légères sans plus de précision. Si vous voulez des copies conformes, je dois juste réduire la taille à l’échelle et de façon générale. Sinon je peux réduire la longueur de la lame elle-même, ça ressemblera moins, mais vous aurez votre légèreté. Je pourrais même utiliser le métal de votre ancienne épée pour faire la base de votre nouvelle… Vous qui voyez. Faire une copie d'une lame est clairement dans mes capacités je pense, mais réduire son poids veut dire aussi beaucoup de chose. Vous pourriez donc précisé ce que vous voulez ? J'ai compris que vous vouliez les même, sans problème, mais que voulez-vous que je change pour les alléger ? Réduire l'épaisseur de la lame, la longueur, l'échelle de manière général ? »
Elle n’était pas très bien précise dans sa commande, mais tu sentais que dans sa tête, c’était différent. Elle avait un visuel précis de ce qu’elle voulait… Dommage que tu ne saches pas lire les pensées, sinon tu pourrais faire l’épée comme elle le voulait.
cherche une lame"
"Si la lame est bonne, elle sera difficile à abîmer, et si l’utilisateur est doué, ça sera encore plus dure. Aucune chance que je l’abîme alors." Assura-t-il.
Ah, c'était bien mieux comme ça. Il pouvait se le carrer là où je pensais, son humour. Moi je voulais du concret. Des actes qui ressemblaient aux paroles. Ma lame était plus que bonne. Elle était parfaite à mes yeux. Elle ne m'avait jamais déçue. Elle ne m'avait jamais fait de mauvaises surprises. Fiable. Un frisson nerveux remonta le long de mon dos lorsqu'il prit Atropos en main. Je me sentais même mal à l'aise. Il était le premier homme à pouvoir ainsi prendre mon katana en main. Même ma compagne, Evelyn, n'osait pas le toucher. Je déglutis, prête à lui sauter à la gorge si je voyais la moindre éraflure apparaître sur mon arme. Mon compagnon.
Mais son regard avait changé. Il semblait soudainement... Très sérieux. Analyste. L'espace d'un instant, j'aurais même pu croire qu'il voyait mon katana dans les moindre détails, qu'il venait de le connaitre mieux que moi. Jalouse ? Pas du tout. Si. Mais c'était son métier, après tout. L'équilibre, le tranchant, la prise en main. Il passa tout en revu. Le forgeron réalisa quelques mouvements, faisant tourner la lame dans sa main tout en me fixant. Il finit par déposer Atropos devant moi. Craintive, je me redressai légèrement pour le regarder, être certaine qu'il n'avait rien.
"Cette épée n’a clairement pas été faite pour vous…" Certifia-t-il.
Il avait entièrement raison. Ce Katana était légèrement trop grand pour moi. Mais je ne faisais qu'un avec lui et son "défaut" était devenu une force. Car c'était moi qui devait le manier. C'était moi qui devait m'adapter à lui et non l'inverse. J'étais forte. Assez forte en tout cas pour me battre avec cette lame. J'avais appris, rien de plus. D'années en années, c'était avec Atropos que j'avais appris. Aujourd'hui, on pouvait dire que si. Cette lame est faite pour moi. La nuance est légère. Pas forgée pour moi. Mais faite pour moi. Je souris doucement, moins crispée.
"Un étrange hybride, mais avec un certain charme."
Ouh... J'en tremblai presque. Il savait comment me parler, celui là.
La lame tranche affreusement bien, ça doit être grâce au déséquilibre, mais est loin d’être incassable… Si bien manier, cette épée est très bonne, mais ce n’est pas une arme qui irait à n’importe qui." Analysa-t-il.
Comme il le disait lui même : Si l’utilisateur est doué... Tant que c'était moi qui combattait avec, ce katana n'avait rien à craindre car je le connaissais par cœur. Son poids, son équilibre, sa longueur... Je savais comment me battre avec. Le rouquin croisa les bras, l'air pensif. Il me regarda un moment, avant de se lancer.
" Que je pige bien. Vous voulez des lames adaptées à ce que vous faites, donc pour tuer vu les traces de sang"
Je hochai la tête une fois. Il se mit ensuite à m'expliquer un tas de trucs, de ce qu'il était capable de faire, les conséquences que cela aurait sur ma demande... Au moins, j'étais fixée à présent. Ce garçon n'était pas qu'un guignole aux blagues douteuses. Il avait visiblement de l'expérience et savait de quoi il parlait. Bien. J'étais d'accord pour essayer.
"Vous pourriez donc préciser ce que vous voulez ? J'ai compris que vous vouliez les mêmes, sans problème, mais que voulez-vous que je change pour les alléger ? Réduire l'épaisseur de la lame, la longueur, l'échelle de manière général ?" Demanda-t-il.
Je croisai les bras un instant, songeuse. Je n'avais, en effet, pas apporté beaucoup de précisions quant à ma commande. Et, comme on le disait, une image valait souvent mille mots. Je regardai à mes pieds, pour contempler un instant mon ombre. Je fis appel à mes deux tentacules d'ombre qui allèrent saisir Atropos par le manche. Pour le tenir comme si c'était un humain qui empoignait une arme, prêt à se battre. Mon katana flottait dans les airs, parfaitement immobile, pour le moment. Mais je pouvais déjà sentir son poids. Mes ombres n'avaient pas l'habitude de tenir une épée si lourde.
"Atropos est unique. Je ne veux pas des copies. Mais ses deux petites sœurs. C'est moi qui combat avec. Mes ombres, elles, ont davantage l'habitude d'avoir chacune des lames plus légères."
Je regardai un bref instant la lame brisée sur le comptoir, avant de reprendre.
"Le charlatan qui m'a forgé ce déchet avait compris. Mais la qualité n'allait pas. Je veux deux autres katana, qui ressemblent au mien. Mais pas des copies."
Mes deux ombres vinrent rengainer Atropos dans son fourreau. Moi, je n'avais pas bougé d'un centimètre. Ma demande me semblait plus clair à présent. Du moins je l'espérais... Le forgeron venait de voir comment je faisais pour combattre avec trois lames. Surtout qu'en passant, dans son allée, j'avais repérée des katana. Il savait donc en forger. Il partait avec un sacré avantage.
Tu sursautas encore une fois lorsque tu vis son ombre prendre forme et sortir… Du sol comme de long filament solide… Des tentacules… Bon sang ! C’était effrayant, tu devais l’admettre. Mais très intéressant, ça expliquait assez bien sa maîtrise de 3 armes, plus elle avait de tentacule, plus elle pouvait utiliser d’arme. Les bras d’ombre attrapèrent la lame et elle donna même le nom de cette arme, Atropos. Tu pouvais le voir assez facilement, les ombres n’avaient pas la force de porter une épée aussi lourde. Tu ne remarquas pas ce détail en observant les ombres, mais en regardant la manière dont la lame était portée, et le bout de la lame qui n’arrivait pas à être stable. Si elle avait l’habitude de manier des armes, elle devrait être capable d’être immobile avec une arme en main… Donc les épées doubles étaient pour son ombre, et c’est elle qui maniait Atropos.
Tu croisas les bras et hocha de la tête lorsqu’elle expliqua qui utilisait les lames et pourquoi elle voulait des « petites » sœurs à Atropos. Un défi qui allait être intéressant, mais tu te posais plusieurs questions déjà alors qu’elle parlait du charlatan qui lui avait vendu son ancienne arme. Elle l’accusait de charlatan, mais c’était elle qui n’avait pas remarqué la qualité de la lame… On lui avait vendu une bonne épée, mais pas une bonne arme. Elle donna alors une commande précise… Deux katana, ressemblant au sien, mais pas de copies… Qui ressemble, mais qui ne sont pas des copies… Donc deux katanas en clair.
Ouais, donc, tu allais pouvoir t’amuser. En écoutant bien sa commande, elle n’avait pas vraiment de quelque chose de précis. Elle voulait juste deux katanas jumeaux maniable à une main, de bonnes longueurs et légère… Elle rengaina son épée, et attendait ta réponse. Tu te penchas en avant pour voir ses ombres disparaître. « Pfiouuu, sacré pouvoir ça… Effrayant aussi, le mien semble ridicule en comparaison. » Tu posas tes mains sur tes hanches, fixant la demoiselle de haut en bas, avant de fixer tes armes dans le magasin, réfléchissant attentivement.
- « Donc, vous maniez vos armes ainsi… Alors… J’imagine que lorsque que vos… Votre ombre… Prends un coup, vous n’êtes pas blessé j'imagine… Donc, une lame similaire, mais plus légère. Je dois pouvoir vous faire cela. En retirant ce qui facilite la prise en main, et épurant la lame à son maximum, je devrais faire des lames de la même taille et forme que votre Atropos, sans pour autant retirer de l’efficacité ou du tranchant. Plus léger, moins facile à manier dans les mains d’un humain, sans garde… Mais parfait pour une main intouchable, on va dire. »
Tu fixas le plafond, en tapotant doucement le comptoir avant de rediriger le regard sur elle.« Un travail pareil m’aurait pris 4 jours, mais vu que je peux survoler la partie confort de vos katana, et faire deux lames parfaitement similaires pour ambidextre… Je dois pouvoir le faire en 3 jours environ. Vous voulez autre chose ? » Tu levas le regard, te disant même que tu pourrais lui faire une offre comme pour Java. Elle garde le magasin le temps que tu restes à ta forge… Ouais, ça ferait une bonne offre, et pas besoin de t’inquiéter pour ton magasin. « Et si vous voulez, je peux vous proposer un petit boulot pour baisser le prix de vos nouvelles armes. Rien de bien compliquer, je vous assure. Et faudra me laisser votre épée, le temps que je prenne des mesures dessus dans ma forge après. »
Tu commenças à rassembler les morceaux de son ancienne épée, se disant que tu pourrais l'utiliser pour faire le tranchant de ses prochaines épées... Mais faudra d'autres métaux pour faire la partie souple de l'arrière du katana.
cherche une lame"
"Pfiouuu, sacré pouvoir ça… Effrayant aussi, le mien semble ridicule en comparaison." Avoua-t-il.
Je me contentai de le regarder, neutre. Les pouvoirs c'était comme les épées. Ca dépendait de l'utilisateur. Il posa ses mains sur ses hanches avant de me regarder de haut en bas. Là encore, je restai silencieuse même si je n'aimais pas être regardée avec insistance.
"Donc, vous maniez vos armes ainsi… Alors… J’imagine que lorsque que vos… Votre ombre… Prends un coup, vous n’êtes pas blessé j'imagine… Donc, une lame similaire, mais plus légère" Fit-il, hésitant.
Je hochai simplement la tête, tandis qu'il m'assura être capable de répondre à ma demande. Il avait plutôt bien compris ce que je voulais. La prise en main était secondaire, pour cette commande. Evidemment, elle devait tout de même posséder un manche et être maniable pour un humain, mais le superflu pouvait être retiré. Pas de pommeau, pas de garde. Un manche simple. J'écoutai toujours ce qu'il disait, très attentive cette fois, pour être certaine qu'il avait tout saisi. Il fixa un instant le plafond en tapotant le comptoir avec son doigt, comme pour remettre toutes ses idées en places.
"Un travail pareil m’aurait pris 4 jours, mais vu que je peux survoler la partie confort de vos katana, et faire deux lames parfaitement similaires pour ambidextre… Je dois pouvoir le faire en 3 jours environ. Estima-t-il.
Je devais m'y attendre, je n'allais pas repartir d'ici avec deux lames toutes fraîches. J'allais devoir me montrer patiente... Et clairement, je devais rester dans le coin et attendre. Le chemin de retour me prendrait à lui seul au moins 3 jours de marche.
Vous voulez autre chose ? Demanda-t-il ensuite.
Oui, j'avais bien un autre travail pour lui. Mais avant, je voulais être certaine du résultat des épées jumelles.
"Et si vous voulez, je peux vous proposer un petit boulot pour baisser le prix de vos nouvelles armes"
Je haussai les épaules, indifférente. Soit, de toute façon j'étais coincée ici. J'allais juste devoir trouver un endroit où dormir. Il y avait peut-être une auberge, dans cette montagne.
"Et faudra me laisser votre épée, le temps que je prenne des mesures dessus dans ma forge après" Finit-il par dire.
Mes poils se hérissèrent aussitôt, je fronçai les sourcils, tant cette idée ne me plaisait pas. Il avait lui-même dit qu'Atropos était trop grand pour moi, alors pourquoi vouloir prendre des mesures ? C'était hors de question, tout simplement hors de question. Protectrice, je posai une main sur le fourreau de mon katana, comme pour l'empêcher de bouger. Il allait rester là. Pour les mesures, il avait un tas d'épées ici. Il n'avait qu'à en trouver une qui me correspondait.
"Si je dois te laisser Atropos, je préfère venir avec toi à ta forge. Sinon c'est hors de question." Lançai-je, sèchement.
Je me relevai, un brin nerveuse, avant de reculer d'un pas.
"C'pas les katana qui te manquent ici. Trouve-en un à ma taille, maintenant."Ordonai-je.
Quand j'avais peur, comme ici, j'agissais souvent de manière violente. Un peu comme un animal sauvage dos au mur. Quand un animal ne pouvait plus reculer, il attaquait. Là, j'avais le sentiment profondément désagréable qu'on voulait me voler Atropos. S'il pouvait voir mes yeux, il verrait deux iris bleus le transpercer, deux pupilles dilatées de colère.
"Et si j'dois t'accompagner, tu devras considérer ma présence comme une escorte. Ca sera ça, le p'ti boulot."
Il avait déjà rassemblé les morceaux de mon épée brisée. Du coup, je dégainai l'autre pour la poser sur le comptoir. Je n'en avais plus besoin et je ne voulais plus me battre avec une épée qui pouvait à tout moment me revenir en morceaux en pleine gueule. Ca lui fera de la matière première en moins à utiliser, aussi.
Tu commentas d’abord sur son pouvoir, ce qui ne la fit strictement pas réagir de la moindre façon, et lorsque tu expliquas l’arme que tu avais en tête, elle hocha juste de la tête… Si je n’avais pas compris que c’était une femme capable de me briser la nuque ou même me trancher sans même bouger de place, tu lu aurais bien pincer la joue pour la faire sourire et lui donner un peu plus d’émotion ! Tant pis, au moins elle était calme et attentive. Elle semblait aussi parfaitement savoir ce qu’elle voulait. Ce qui était un sacré plus pour un forgeron. Sa demande n’était pas un truc hasardeux et étrange sans logique ou sens. Ce qui était bien franchement, et puis tu ne devais pas crier sur tes clients, car ils n’avaient pas d’émotion… T’étais qu’un forgeron après tout… C’est peut-être pour cela que tu aimes vivre en solitaire à la montagne. Moins de gens, moins de contact, moins de raison de râler sur absolument tout.
Tu lui donnas alors le temps qu’il te faudra pour forger ses armes, et elle n’avait strictement aucun problème… Et toujours pas de réaction. Tu lui proposas alors un petit boulot pour baisser le prix, elle haussa les épaules… Mon dieu, c’était vraiment un iceberg et lorsque tu parlais de son arme, elle se moquait juste de toi ? Tu continuas encore plus, disant que tu aurais aussi besoin de son épée pour forger, et c’est là que tu avais fait un pas de trop.
La demoiselle réagit au quart de tour en posant sa main sur son fourreau et te lançant sèchement qu’il était hors de question de te laisser partir avec ton arme. Elle préférait venir avec toi à la forge. Ok, enfin ! Voilà des émotions… Mais pas les bonnes pour le coup. Tu levas les mains devant toi comme pour te rendre alors qu’elle se relevait, et recula… Elle venait de reculer ? Donc juste pour vouloir prendre son katana le temps de forger une nouvelle arme l’effrayait à ce point ?... Nan, c’était se séparer de son arme qui devait lui faire mal. Elle devait avoir un lien particulier avec, probablement émotionnel.
- « Du calme mademoiselle, je suis pas là pour faire du mal à votre précieux. »
Elle ordonna alors sèchement de prendre un katana à sa taille… Tu tiquas alors sur sa remarque. Tu déposas les mains sur le comptoir te penchant en avant. Tu supportais des choses, qu’on se moque de toi, qu’on se moque de tes armes, qu’on ridiculise tes talents de forgeron, mais tu détestais qu’on te dise comment faire ton boulot. Alors qu’elle voulait te tuer du regard, toi, tu la fixas droit où tu pensais voir ses yeux, d’un regard calme, déterminer, mais surtout avec un brin de colère derrière. Tu la laissas parlé et décidé de son propre boulot elle-même. Mais tu ne dis rien, laissant un moment de calme s’installer.
Pendant une trentaine de secondes, tu restas sans bouger, la fixant dans les yeux ou le bandeau, avant d’enfin reprendre. « Calme ? » Tu te remis droit, croisant les bras en soupirant avant de la fixer froidement. « D’abord, j’ai peut-être des katanas ici à votre taille, mais comme je l’ai dit, votre épée n’est pas à votre taille, ensuite, si je veux faire des lames similaires, donc j’imagine avec le même déséquilibre, mais en allégeant la lame, il me faut non seulement des mesures exacte la longueur de la lame, mais aussi son épaisseur, sa courbure. Chaque lame est unique, et à moins de le vouloir vraiment, aucune lame ne peut être identique. Donc je vous demanderais qu’une seule chose, crier moi dessus de vous faire une lame, gifler-moi si la lame ne vous satisfait pas, aller jusqu’à me cracher dessus ou me menacer si je vous parle mal. Mais ne me dites jamais comment faire mon boulot. »
Tu relâchas la pression en soupirant d'un gros coup. Ta voix reprenant un ton normal et ton regard s’apaisant. Un léger sourire revenait même vite sur ton visage. « Et je peux comprendre que vous tenez à votre arme… Je tiens de la même façon à ma forge. Donc vous laissez venir est la moindre des choses. » Tu t’arrêtas pour grincer des dents en abandonnant l’affaire.« Et j’imagine qu’il n'y a pas moyen de négocier pour le boulot… Moi qui voulais vous faire garder mon magasin le temps que je forge, tant pis. » Tu te frottas les mains, prenant les clés du magasin. Tu t’écartas du comptoir passant à côté d’elle et allant vers la sortie.
- « Vous venez ? La forge est plus haute dans la montagne… Je vous expliquerais les règles à suivre dans mon chez-moi quand sur le chemin… En espérant que vous pourrez tenir la chaleur de la forge. »
cherche une lame"
" Du calme mademoiselle, je suis pas là pour faire du mal à votre précieux. " Déclara-t-il.
Je ne l'écoutai pas et il subit mes remarques. Il se contenta de me regarder, il semblait me comprendre. C'était l'impression que j'avais, en tout cas. Le calme revint rapidement. Un long silence qui dira, tandis que le forgeron avait posé ses deux mains sur le comptoir. Ce moment de tranquillité m'aida à me calmer petit à petit. Mes doigts, jusque là crispés sur le fourreau, se desserrèrent lentement. Je le regardai. Il me regardait. Je regardai mon katana. Il me regardait toujours. Je le regardai. Bon, ça faisait long là, quand même.
"Calme ?" Demanda-t-il.
Je hochai une fois la tête.
"D’abord, j’ai peut-être des katanas ici à votre taille, mais comme je l’ai dit, votre épée n’est pas à votre taille..."
Il m'expliqua l'importance, s'il voulait honorer ma commande, de prendre les mesures de mon katana et non pas un autre au hasard. Je l'écoutai attentivement. Ca semblait cohérent, tout ce qu'il disait... Je n'y connaissais pas grand chose, si ce n'était pour dire rien, à la forge. Je devais faire confiance au forgeron et je devais avouer que c'était ça, la parie la plus délicate. L'incompétence du précédent avait faillit me tuer. Et voilà maintenant que celui-ci me demandait d'emporter mon arme. Quand on disait qu'on était jamais mieux servit que par soi-même, j'aurais tout fais de mes mains si je le pouvais.
"Donc je vous demanderais qu’une seule chose, crier moi dessus de vous faire une lame, gifler-moi si la lame ne vous satisfait pas, aller jusqu’à me cracher dessus ou me menacer si je vous parle mal.
Pas besoin de me le dire, ça.
"Mais ne me dites jamais comment faire mon boulot."
D'acc. Je hochai une seule fois la tête, histoire de désamorcer la situation. Comme quoi, j'étais compréhensive. C'était sa faute, après tout, à me faire peur comme ça. Normal, si je montrais les crocs. Oui, voilà. Entièrement sa faute. Quelle idée de demander à une cliente de se délester de ses affaires. Le rouquin poussa un gros soupire, se détendit lui aussi avant de me sourire.
"Et je peux comprendre que vous tenez à votre arme… Je tiens de la même façon à ma forge. Donc vous laissez venir est la moindre des choses." Déclara-t-il.
Il n'avait pas le choix de toute façon, je l'aurais suivi comme son ombre.
"Et j’imagine qu’il n'y a pas moyen de négocier pour le boulot… "
Voila, brave garçon. Il avait vite compris avec qui il avait affaire. Pas moyen de négocier, non. En plus, ça allait me donner l'occasion de voir comment il travaillait. J'étais de nature très curieuse, malgré mes airs détachés. Découvrir de nouvelles choses, apprendre, observer ce que je n'avais pas l'habitude de voir... Ca me plaisait beaucoup. Et voir un forgeron à l'œuvre, pour l'une de mes commandes en plus, j'étais partante.
"Moi qui voulais vous faire garder mon magasin le temps que je forge, tant pis."
Oui, tant pis. Et de toute façon je n'étais pas une clébard de garde. S'il pensait que j'étais du genre à rester plantée au même endroit pendant 3 jours de suite à ne rien pouvoir faire, il se fourrait le doigt dans l'œil. J'avais un besoin constant d'activité, de bouger, de me dépenser. De me battre. Et si je ne pouvais pas combattre, je m'entraînais. Il devait sûrement avoir des mannequins d'entraînement, non ? Je verrais bien, j'allais trouver de quoi m'occuper. Le forgeron récupéra les clés de sa boutique et passa à coté de moi pour se diriger vers la sortie.
"Vous venez ?" Demanda-t-il.
Je le rejoignis, toujours enveloppée dans la cape. Je remarquai seulement maintenant qu'il me vouvoyait. Je m'arrêtai un instant, pour le regarder, songeuse.
"La forge est plus haute dans la montagne… Je vous expliquerais les règles à suivre dans mon chez-moi quand sur le chemin… En espérant que vous pourrez tenir la chaleur de la forge"
Je hochai la tête une fois. Des règles à suivre.... Ne rien toucher, j'imagine... Pour la chaleur, on verra bien.
"Ca devrait aller. Mais si je dois rester avec toi pendant 3 jours, il va me falloir un endroit où passer la nuit. Tu sais s'il y a une auberge, dans le coin ?"
Dans le pire des cas, je pourrais bien me trouver un coin dans sa forge, le temps de. Dormir dehors ne me dérangeait pas mais en pleine montagne, fallait pas déconner non plus. Il faisait froid, déjà, et servir de repas pendant que je dormais aux monstres nocturnes, sans façon. Le forgeron se mit alors en route. Je le suivi, marchant à coté de lui. J'espérais pour lui que sa forge n'était pas loin, car je n'étais pas vraiment la partenaire de voyage idéale. Faire la conversation pour tuer le temps ou le silence, je ne savais pas faire ça.
Alors que tu lui expliquas bien de ne pas te dire comment faire ton boulot, une des seules choses au monde qui t’énervait si rapidement. Elle hocha de la tête, bien ! Cela voulait dire qu’elle pouvait aussi plier le genou à certains moments. Même si elle semblait jamais ne baisser le regard… Enfin, ce qui lui servait de regard ? Tu ne pouvais absolument rien dire avec son regard, son bandeau cachait tout ! Tout ce que tu pouvais dire, c’est qu’elle était compliquée et de bien des façons. On ne voyait pas ses yeux, elle semblait se foutre de l’état de ses vêtements, elle se battait au point de briser des armes, son pouvoir était des plus particuliers, son arme valait autant que la prunelle de ses yeux… Et par-dessus tout cela, elle avait la peau d’une poupée en porcelaine ?! C’était quoi cet étrange mélange ? C’est comme si une poupée en porcelaine de taille humaine était façonnée et créer dans le seul but de combattre des choses que les humains ne pourraient pas affronter… On dirait le début d’une mauvaise histoire ça.
Tu sortis, lui demandant de te suivre jusqu’à ta forge. Elle ne lâchait pas ta cape, c’était une bonne nouvelle, si elle t’en voulait vraiment, elle aurait essayé de le détruire ou déchirer ou un truc du genre… Tu tenais fortement à cette cape, de plus, elle valait très cher. D’un côté, de la soie on avait un blanc immaculé, mais dans l’intérieur de la cape, une merveilleuse peinture fait avec le tissu, une œuvre d’art. Tu l’aimais particulièrement… En espérant qu’elle ne comptait pas se barrer avec.
Une fois, dehors, tu fermas le magasin à clé et pris le chemin vers ta forge, remontant la route vers le haut de la montagne. Elle suivait le pas, restant à tes côtés, et posant une question intéressante. Elle voulait un endroit où dormir, et s'il y avait une auberge. « Hum… Il y a un village plus bas dans la montagne, ça prendre du temps pour se rendre et si vous n’avez pas le bon chemin, vous risquez de vous perdre, mais vous devrez avoir une auberge. Par contre, c’est un village de vieux, et l’auberge est loin d’être de bonne qualité… Le dernier noble que j’ai envoyé là-bas, c’était pour bien l’envoyer se faire voir. Un abruti qui s’était dit que c’était une bonne idée de lancer ses dagues dans les murs de mon magasin. Vous n'avez pas idée à quel point je suis content de pas l’avoir recroisé depuis. »
Tu relevas le menton, suivant le chemin de la montagne avant de prendre soudainement à droite pour prendre un chemin passant plus difficilement dans la forêt, un petit chemin peu visible. « Faites attention à la cape en passant ici, elle prendre parfois dans les branches, éviter de la déchirer en tirant dessus… Et pour ce qui est de dormir… Vous avez 5 options. Partir maintenant pour arriver à une autre ville lointaine ou à la forteresse pour avoir un lit douillet. Partir tard le soir pour aller dans le visage voisin et profiter de leur lit de paille. Dormir dehors. Si vous aimez la chaleur, dormir dans ma forge, mais ça revient à dormir par terre. Et sinon y a bien chez moi, je dois avoir un lit en stock au grenier, je le prendrais et dormirais dans le salon comme ça, vous aurez une chambre tranquille. Je prendrais pas cela sur votre paye, mais la bouffe du matin oui… Bien que j’ai la viande de mon dernier client à manger, donc vous aurez rien à payer en plus. »
Un moulin à vent, c’était le cas de le dire. Tu ne pouvais pas t’arrêter de parler. Mais tu connaissais par cœur le chemin jusqu’à ta forge, donc ça posait aucun problème pour toi. Pas moyen de te perdre, et tu prenais tellement le chemin que tu esquivais sans mal chaque racine et branchage. « Pour les règles dans la forge. J’ai trois règles simple. D’abord, on m’obéit… Non, je vais pas vous donner des ordres à tort et à travers, pas besoin de vous enfer. Juste que je vous dirais de rester loin, d’être calme, ou fermer la porte si vous oubliez. Vous êtes pas mon larbin, juste que j’ai pas envie de vue blesser pour rien. Deuxième règle est juste que si vous cassez un truc, vous le payez prix plein ! Peu importe ce que c’est, dans ma forge, sauf vos objets à vous, tout est à moi. Vous cassez une chaise, vous repayez… Et la dernière est simple, ne me toucher juste pas pendant que je forge. Gueuler moi dessus si je vous réponds pas, mais ne me toucher pas, j’ai besoin d’être concentré. »
Alors que tu finissais de parler, on pouvait voir plus loin, camoufler par quelques arbres, un grand bâtiment d’où une fumée noire sortait par une cheminée. Ta forge ! Tu posas une seule question alors que tu marchais tranquillement vers le bâtiment encore un peu loin. « Autre chose ? »
cherche une lame"
" Hum… Il y a un village plus bas dans la montagne, ça prendre du temps pour se rendre et si vous n’avez pas le bon chemin, vous risquez de vous perdre, mais vous devrez avoir une auberge" Répondit-il.
La suite de sa description ne donnait pas franchement envie de m'y rendre... Mais bon, je n'avais pas besoin d'une auberge luxueuse pour dormir. Pas besoin d'auberge tout court. Je ne l'écoutais plus vraiment, lorsqu'il se décida à me raconter sa vie. Il ne répondait pas vraiment à ma question et visiblement il ne voulait pas que je me rende à ce village de vieux. Le roux emprunta un autre chemin, vers la droite, en passant par la forêt.
"Faites attention à la cape en passant ici, elle se prend parfois dans les branches, évitez de la déchirer en tirant dessus…"
Je me contentai de le suivre, silencieuse. Tant pis, si elle devait se déchirer. Qu'elle idée aussi de passer par là, s'il se faisait du souci pour une cape.
"Et pour ce qui est de dormir… Vous avez 5 options" Déclara-t-il.
Je l'écoutai encore, malgré moi. Ce mec était un moulin à parole, impossible de le faire s'arrêter. J'avais donc le choix entre la forteresse, qui étaient plus loin. Le fameux village de vieux, dormir dehors, la forge ou chez lui. Je le regardai, suspicieuse. Etrangement, il semblait avoir tout prévu, pour qu'une aventurière vienne vivre chez lui un petit moment. Un lit de secours, des vivres... Mais, à priori, c'était la meilleure option pour moi. De toute façon, s'il faisait le moindre truc louche, comme me regarder dormir ou un truc de pervers du genre... "couic!". Je lui couperais volontiers sa virilité.
"Pour les règles dans la forge. J’ai trois règles simple."
Seulement trois, hm. Je n'aimais pas vraiment les règles. Et la sienne, sa première règle, me fit tiquer nerveusement. "D'abord on m'obéit" ... Savait-il vraiment à qui il parlait, celui-là ?
"Vous êtes pas mon larbin"
Avait-il seulement besoin de le préciser ? J'inspirai lentement pour garder mon calme. Il me martelait la tête avec ses paroles. Peut-être que ce type devait se sentir un peu seul, ici, dans sa montagne. Et qu'il devait être content d'avoir de la visite. J'en savais rien... En tout cas il avait l'air d'un type assez soumis. Je restai silencieuse, jusqu'à arriver à la forge. Elle était bien cachée dans les bois; isolée. Une fumée noire s'échappait de la cheminée. C'était un petit coin charmant, j'aimais bien les endroits comme ceux là. Au calme. Personne pour venir nous emmerder. Je suivis le roux qui entra dans le bâtiment puis se tourna vers moi.
"Autre chose ? " Demanda-t-il.
Je niai de la tête. Surtout pas non, il avait assez parlé. Tellement que j'en avais des maux de tête. Ne rien casser, pas faire de bruit et voilà. Du moment qu'il avait compris ma seule et unique règle à moi, tout devrait bien se passer. Ne pas faire le moindre mal à Atropos. Pas la moindre égratignures. L'air de rien, je fis le tour du propriétaire, curieuse de savoir où ce forgeron travaillait. Il semblait avoir pas mal de matériel, plutôt bien entretenu. Et oui, en effet, il faisait drôlement chaud la dedans. Je retirai la cape que je déposai dans un coin. Toujours silencieuse, je me trouvai rapidement un endroit où me poser. Je soufflai en m'installant, puis détachai mon katana de ma ceinture que je posai à coté de moi. Ce forgeron pouvait le récupérer s'il le voulait, comme je l'avais à l'œil. Le bandage de fortune, à ma cuisse, avait déjà viré au rouge. Les serres de cette harpie ne m'avaient pas ratés. Je soulevai le bandage pour regarder l'état de ma blessure. Du sang s'échappait encore des plaies. Je lâchai un "merde", entre mes crocs. J'allais devoir me rendre à la Forteresse, après tout ça, pour refaire le plein.
"J'pense que tu devras me bricoler de nouveaux vêtements, ou raffistoler ma robe si t'arrive." Dis-je simplement.
J'étais surtout inquiète pour la blessure, à l'heure actuelle. Je serrai davantage mon bandage, en espérant que cela allait suffire. Je m'accoudai sur l'accoudoir de la chaise, mon menton venant reposer dans le creux de ma main. J'allais m'ennuyer pas mal ici... Surtout que je n'avais pas vu le moindre équipement d'entrainement. Alors pour passer le temps... Tant pis.
La dame de neige, dont tu n’avais toujours pas le nom, c’était enrouler dans sa cape et ne disait absolument rien. Elle manquait d’air ou bien elle était devenu de glace ? Tu étais assez étonné de la voir si peu parler alors que quand vous parliez de son épée, elle semblait bien plus enthousiaste… Peut-être qu’elle est comme ça au naturel ? Et qu’elle déteste juste parler habituellement, donc quand elle parlait de son épée, ce n’était pas normal… Cette femme était compliquée… Et tu allais la supporter pendant 4 jours… Mais tu voulais vraiment faire ses deux épées ! Pour une fois, que tu devais faire des épées qui n’avaient aucun intérêt à être confortable, juste des simples épées à leur état le plus brute ! Tu étais assez déçu de ce dilemme… Faire la discussion avec un glaçon pendant 4 jours allait être d’un ennuyant.
Tu expliquas ses options, et les règles dans ta forge, mais je n’ai strictement eu aucune réaction de sa part… Ouuuaaaah. C’était aussi ça ennuyant, même pour toi, car là tu remarquais vraiment à quel point tu es un moulin à vent… Voilà une raison de pourquoi tu vivais seul, tu n’es vraiment pas fait pour vivre avec les autres.
La seule réaction « miraculeuse » qu’elle fit, c’était un non de la tête, tu demandas lorsque s'il y avait autre chose. Super… Tu ouvris donc les portes de la forge, une bouffée d’air chaud vous attaquant alors que vous n’étiez même pas entré… Et toi, tu te sentais comme à la maison. Sans la moindre autre, seconde d’attente, tu lui lanças une dernière plaisanteries : « Tu parlais bien plus quand on flattait ton épée. »
Tu te dirigeas vers les fourneaux que tu commenças à chauffer de plus en plus. Pour faire fondre de l’acier, il fallait une assez haute température. Et comme vous étiez haut en montagne, l’oxygène se faisait rare, tu avais donc une pompe à air que tu pouvais actionner pour augmenter la chaleur du feu, et ramollir le métal. Heureusement, tu n’avais pas à totalement le faire fondre. Sinon il te faudrait une énorme équipe manuel… Et contre cela, tu avais une autre technique infaillible.
Tu partis vers le fond de ta forge pour ramener plusieurs lingots d’acier… Ta technique secrète, était le raffinage ! OUI ! Ce n’était pas TA technique secrète, tous les forgerons le fond pour s’assurer d’avoir un métal pur et sans poche d’air, mais toi tu le faisais manuellement. De la fonte de l’acier, à la formation du lingot, jusqu’à la forge du métal, tu faisais toutes les étapes nécessaires pour faire une épée… Manquerait plus que tu ailles miner toi-même les ressources pour ta forge. Appuyant sur ton pied sur l’énorme pompe, tu commenças à chauffer la forger, en métal le lingot en son centre.
N’avais-tu pas besoin des mesures exactes en réalité ? Nan, pas du tout ! La seule mesure que tu devais prendre sur l’épée, était l’agencement des différents métaux dans l’épée, pour pouvoir prendre exemple, mais pour ce qui est de la taille, courbure, tu avais déjà tout retenu ! Alors qu’un sourire machiavélique se formait pendant que tu chauffais l’acier, tu entendis une insulte de la part de la demoiselle… Elle essayait de te faire penser à autre chose en parlant de nouveau vêtement et de sa robe. Ce à quoi tu répondis en voyant clairement le rouge à travers son bandage. « Comme je l’ai dit, je suis pas un couturier, et si je te fais des vêtements, ça rien probablement d’être moche. Rafistoler et réparer, c’est plus dans mon style. » Tu regardas alors ton brassard… Un vêtement que tu avais fait de tes mains, mais tu détestais juste travailler sur du tissu. Ce brassard renforcé n’avait qu’une seule utilité… Tu fixas à nouveau la demoiselle qui semblait ignorer ses propres blessures.
- « Bordel de ... » Tu lâchas la forge pour partir plus loin, ouvrant un tiroir, tu sortis une large boite, puis tu sortis une bouteille avec un liquide transparent à l’intérieur. Tu t’approchas de la demoiselle, te mentant à genoux à côté d’elle, et ouvrant la boite qui semblait contenir tout ce qu’on pouvait trouver dans une boite de premier secours. Tu sortis du bandage, compresse, aiguille, des ciseaux. Tu étais prêt, mais avant d’essayer d’atteindre la blessure, tu te tournas d’un regard sec vers elle. « Non ça sera pas compris dans le prix et oui, je sais soigner ce genre de blessure, j’ai eu la chance de le faire aussi souvent sur moi que sur mon vieux père en étant jeune. Quand on vit seul, on apprend à s’occuper de soit même. » Tu t’approchas de sa cuisse avec les ciseaux avant de relever le regard sur elle, sérieux.
- « Si votre blessure s’aggrave alors que vous attendez pour vos épées, vous risquez bien plus que ne plus pouvoir vous battre. Je suis certain que vous le savez comme moi, ce genre de blessure peuvent être très grave si mal soigner, et si vous voulez, je vous montrerais un exemple de blessure mal soigné pour que vous puissiez rigoler. » Tu secouas légèrement les ciseaux.« Donc je peux ? »
cherche une lame"
"Bordel de ..." Grogna l'homme.
Avait-il commis une erreur, un oubli ? Il lâcha tout et s'en alla au fond de la forge pour y récupérer une boite et une fiole contenant un liquide transparent. Mais au lieu de retourner sur son lieu de travail, il s'approcha de moi et se mit à genoux. Wow ! Qu'est-ce qu'il me voulait celui-là ? J'eus un léger mouvement de recule, avant de me pencher en avant pour voir ce que contenait la boite. Compresse, bandage, ciseaux, aiguille...
"Non ça sera pas compris dans le prix et oui, je sais soigner ce genre de blessure." Précisa-t-il
Je le regardai, puis regardai la blessure à ma cuisse. C'était Eve' qui prenait soin de moi, en général. Je n'avais pas vraiment les connaissances pour ce genre de chose. Il s'approche un peu plus de moi, prêt refermer la plaie.
"Si votre blessure s’aggrave alors que vous attendez pour vos épées, vous risquez bien plus que ne plus pouvoir vous battre"
C'était assez déconcertant, sa façon de me présenter les choses. Comme s'il savait exactement quoi me dire pour me rendre plus docile. Ne plus pouvoir me battre... Cette idée horrible me fit frissonner. Mon corps en était la preuve, j'étais une amoureuse des combats.
"Je vous montrerais un exemple de blessure mal soigné pour que vous puissiez rigoler." Lança-t-il.
Ultime argument de sa part, pour me faire fléchir. Machinalement, je regardai son bras, seule partie du haut de son corps qui était recouverte par une espèce d'amure en cuir. Ca ne m'intéressait pas plus que ça, on avait tous une histoire derrière nos cicatrices. Mais quitte à parler de banalité, je préférais entendre ce genre d'histoire là.
"Donc je peux ?" demanda-t-il en agitant les ciseaux.
Je hochai une fois la tête. Pas franchement prête à me faire recoudre comme ça... Nous étions dans une forge, pourquoi ne pas simplement cautériser ? Tant pis, de toute façon il fallait refermer, d'une façon ou d'une autre. Je récupérai Atropos pour serrer le manche, contre moi. Oui, j'étais courageuse. Oui, j'étais forte. Oui, j'étais téméraire. Mais je n'étais pas immunisée à la douleur. J'avais toujours peur d'avoir mal, surtout quand je savais à l'avance que j'allais en chier. Je sentis la brûlure de l'alcool, qui me crispa. Puis il piqua, avec l'aiguille. Je lâchai un grognement, entre mes crocs, mes doigts étaient si serrés que je pensais pouvoir briser le manche de mon katana. J'allais avoir mal, pendant de longues minutes. Quand bien même j'étais courageuse, la douleur m'arracha des gémissements et des grognements. Je sentis les larmes remonter et, sur le coup, j'avais envie de trucider ce mec sur place. Pour avoir osé me regarder dans un état de faiblesse.
Mon calvaire prit fin après ce qui semblait être des secondes interminables. J'étais en sueur, non pas seulement à cause de la chaleur de la forge. Je devais reprendre mon souffle, refusant de lâcher Atropos. Le roux me refit un bandage, tout propre et mieux réalisé que le torchon que j'avais fait moi-même. La douleur était certes moins vive, mais ça toquait toujours. Au moins, grâce à ce type, je ne risquais plus rien avec cette vilaine blessure.
"C'quoi, ta blessure mal soignée ?" Demandai-je simplement.
Je regardai ma cuisse, qui semblait bien pansée, puis la recouvris avec ma robe. Je parvins enfin à lâcher mon katana, que je déposai à nouveau à coté de moi. Prendre 4 jours de repos n'allait pas me faire du mal, finalement. De quoi laisser le temps à ma cuisse de cicatriser un minimum.
Tu évitais de trop parler, et tu lui mettais des faits sous les yeux, des faits évident et assez direct. Lui montrant que ça finirait mal au long terme. Elle accepta donc sans trop râler ou se plaindre. Tu te mis à genoux à côté d’elle, et commenças ta petite opération. Tu commenças d’abord par couper avec des ciseaux le bandage, et retiras délicatement en essayant de ne pas plus rouvrir la blessure. La suite fut simple et directe. D’abord, tu nettoyas le sang séché qui restait autour de la blessure pour avoir plus facile à recoudre. Une fois, cela fait, tu refis la même chose, mais avec de l’alcool pour être certain de retirer tout ce qui pouvait être mauvais. Puis, tu versas l’alcool directement contre la cuisse, que l’alcool glisse contre la blessure et la nettoie.
Tu pouvais l’entendre gémir et souffrir avec cela, et tu n’appréciais pas du tout d’entendre ça. Des pervers et gars mal tourné auraient aimé entendre cela, mais toi, tu détestais entendre des gens souffrir, peu importe qui. Cette femme qui n’était qu’une simple cliente souffrait et tu détestais entendre cela. Mais elle devait supporter la douleur pour que tu puisses la soigner. Tu pris une aiguille que tu chauffas dans la bougie à côté de toi, et commenças à recoudre. Faisant attention à ne pas te rater. Tu étais un forgeron, mais ton travail d’orfèvre t’avait permis d’avoir des doigts stables et ne tremblant jamais. Tu gardais ton calme, et recousu la blessure.
Et après, sans plus de complication, tu réussis à recoudre la coupure de la demoiselle. Tu mis donc une compresse sur la blessure avant de refaire un pansement autour de sa cuisse. Une fois fini, tu te relevas en te frottant les mains, fier et heureux du boulot. Normalement, tu aurais réagi différemment en touchant la cuisse d’une demoiselle, surtout avec un peau si lisse, mais comment dire que tu ne pouvais pas vraiment sentir quoi que ce soit… Merci la chaleur et le sang qui avait coulé sur tes doigts. Enfin ! C’est elle qui devrait être contente.
Elle qui posa alors une question très… Très spécial. Ton sourire disparu alors que tu te mordais la lèvre. Tu revenais jamais sur tes mots, et tu l’avais dit que tu lui montrerais… Donc tu allais lui montrer. « Comme vous voulez mademoiselle. »Tu pris une chaise, te posant à côté d’elle. Tu détachas le fil qui tenait le brassard et retira doucement la protection qui faisait l’entièreté de ton bras gauche. Tu serras les dents, sentant une douleur revenir instantanément alors que le tissu épais se retirait.
Alors que le tissu rouge se retirait de ton bras, les lumières des bougies et de la forge éclairait une blessure que tu n’appréciais pas du tout. La raison ? La douleur que tu ressentais et la leçon que tu devais retenir à vie de cette blessure. Les lumières rougeoyantes éclairaient la blessure qui apparut directement sur l’épaule petit à petit. À peine, tu avais commencé à le retirer qu’on pouvait la voir, et ce n’était pas joli. Même si ça avait été cicatrisé, après de longues années, on pouvait encore voir comment et où la peau avait été déchiré et presque retourné.
La blessure n’était pas juste sur l’épaule, nan. Elle descendait le long du bras jusqu’au poignet. Ce n’était pas une simple blessure d’arme, ou erreur de forge… C’était une blessure comme nulle autre, la chair et la peau, et même les muscles semblaient avoir été retourné et exposé à vif puis cicatrisé. Le bras entier été une cicatrice. Une cicatrice très visible, plus le moindre poil. La peau avait été étiré et étendu sur les blessures. On ne pouvait pas comparer cela à un bras de forgeron. Mais le bras d’un mort. Tu tendis le bras à la demoiselle. Serrant les dents, ayant mal rien qu’à gardrt le bras exposé à l’air. Une chance que tu sois dans la forge, la chaleur soulageait légèrement ce que tu ressentais. « Voilà ma mauvaise blessure. Aucun point suture, 2 mois avant que je puisse le bouger à nouveau, presque 3 ans avant que j’arrête de trembler. Je me dis qu’il vaudrait mieux éviter que ça finit sur le corps d’une femme ce genre de cicatrice… Et si vous voulez savoir d’où il vient. Je peux remercier mon pouvoir pour cela. »
Tu tendis l’autre main. « Je peux observer votre arme en attendant ? Sauf si n’avez déjà plus envie de voir mon bras. Ahah, je peux comprendre. Ça choque les âmes sensibles. » Mais ça intéresse les curieux. Ce n’était pas une blessure normal, ou même normalement faisable. Le bras avait comme explosé de l’intérieur, et avait été ensuite déchiré plusieurs fois à plusieurs endroits comme une déchire un papier. Il n’y avait rien de beau et sympathique à voir dessus, juste l’énigme de l’origine d’une blessure venant d’un forgeron.
cherche une lame"
Il avait perdu son sourire. Cette blessure, à son bras, semblait faire remonter de vieux souvenirs. Et pas les plus agréables. le roux attrapa une chaise pour s'installer juste à coté moi. Il resta l'épaisse couche de tissu qui recouvraient son bras. Un bras meurtri, qui avait visiblement beaucoup souffert. C'était comme si quelque chose avait littéralement explosé à l'intérieur de celui-ci, que tout en était ressorti. Dégueulasse, ouais. Complètement dégueulasse, son truc. Mais je ne laissais rien paraître sur mon visage. Je penchai légèrement la tête, intriguée, me posant un tas de question sur les raisons qui auraient pu conduire à une telle blessure. L'homme me tendit son bras, comme pour m'inviter à mieux le regarder. Soit. Je le pris délicatement pour le laisser reposer sur mes cuisses. Doucement, je fis glisser mes doigts sur sa peau rugueuse. C'était une sensation pas franchement agréable. Ce bras semblait mort. Des blessures, des cicatrices, j'en avais vu un bon paquet, mon corps lui-même en était recouvert.
"Voilà ma mauvaise blessure. Aucun point suture, 2 mois avant que je puisse le bouger à nouveau, presque 3 ans avant que j’arrête de trembler." Raconta-t-il.
Comment aurais-je réagi, à sa place ? 2 mois sans bras valide, 3 ans à le voir trembler. Pour une combattante comme moi, c'était un vrai cauchemar. Déjà que je ne pouvais pas tenir un jour sans bouger... Et je n'étais pas franchement la personne la plus raisonnable. Même lorsqu'on me déconseillait de de me battre, à cause d'une blessure, c'était rare que j'écoutais sagement. Probablement à cause de ça que blessures cicatrisaient mal.
"Je me dis qu’il vaudrait mieux éviter que ça finit sur le corps d’une femme ce genre de cicatrice… Et si vous voulez savoir d’où il vient. Je peux remercier mon pouvoir pour cela. "
Je le regardai, l'air intriguée. Pourquoi spécifiquement sur le corps d'une femme ? C'était pas du tout joli à voir. Autant valable sur le corps d'une femme que celui d'un homme. En tout cas, j'avais un début de réponse quant à l'origine de cette blessure : Son pouvoir. Quel genre de pouvoir pouvait conduire à ça ? Il me tendit son autre bras, comme pour réclamer quelque chose.
"Je peux observer votre arme en attendant ? Sauf si n’avez déjà plus envie de voir mon bras. Ahah, je peux comprendre. Ça choque les âmes sensibles."
Je lui indiquai Atropos d'un signe de tête, posé juste à coté de moi. Il pouvait la prendre, s'il le voulait. Je ne relevai pas sa remarque. S'il pensait que j'étais une âme sensible, il se mettait le doigt dans l'œil. Il avait commencé à me parler de son pouvoir. Je reportai à nouveau mon attention sur son bras pour essayer de deviner le sien. Mais je devais vite me rendre à l'évidence : C'était impossible de deviner le pouvoir de quelqu'un avec pour seul indice un bras moche.
"Et c'est quoi ton pouvoir ?" Demandai-je simplement.
Je tournai la tête vers lui, alors qu'il observait encore mon katana. Je n'avais pas la patience de jouer aux devinettes avec moi-même. Alors autant en venir aux faits. Je posai ma main sur son épaule et m'approchai légèrement pour mieux regarder. Aucun point de suture, qu'il avait dit. Alors comme avait-il fait pour soigner ça ? Il n'y avait plus aucun poils sur ce bras et la peau semblait avoir été tiré. Je lâchai finalement son bras, puis je me relevai pour m'approcher de l'enclume. Elle semblait avoir pas mal vécue, comme tout le reste de sa forge, d'ailleurs. Maintenant que je le remarquai, il n'y avait aucune fenêtre ici. Ca me mettait un peu mal à l'aise. J'avais horreur d'avoir cette sensation d'être enfermée, sans issues.
Mais c’est avec une grand délicatesse qu’elle prit ton bras, et toi en échanger, tu pris son katana l’observant d’une main. Tu serras les dents lorsqu’elle déplaça ton bras, et de même lorsqu’elle passa son doigt. Même si elle faisait ça doucement, tu ressentais encore très bien la douleur. Le confort de ses jambes ressemblait à un bain d’eau trop chaude, et le passage de ses doigts était similaire au début d’une torture alors qu’on glissait le plat d’une lame brûlante contre toi… Bien qu’on ne t’a jamais torturé de ta vie.
Supportant de ton mieux la douleur, tu observas l’épée. Faisant attention, et essayant de voir comme le métal avait été posant, l’ordre et la composition. La demoiselle semblait plus intéresser par l’origine de ta blessure que la blessure elle-même. C’était logique, une blessure ne voulait pas dire grand-chose, l’origine de celle-ci était différente.
Tu te concentras de ton mieux sur l’épée, et entendit la question de la demoiselle alors qu’elle regarda l’origine de la blessure, remontant jusqu’à l’épaule. Ce n'était pas très beau à voir, même toi, tu pouvais l’admettre. Mais sa question par contre était amusante. Tu avais vu juste, seul l’origine de la blessure l’intéressait. Elle libéra ton bras et regarda le reste de la forge, intriguer par ce qu’elle pouvait y trouver. « Mon pouvoir ? Un pouvoir qui serait plus utile dans les mains d’un combattant qu’un simple forgeron. » Tu déposas délicatement son katana, pour te relever et remettre ta protection sur le bras. Tu glissas ton bras dedans, contenant la douleur de celle-ci et fixant correctement la protection. Tu ne pouvais plus vraiment te passer de cette protection pour le coup… Et aucune magie ne pouvait faire disparaître ce genre de cicatrice selon toi, même s'il y en avait une, tu refuserais de l’utiliser… Après tout, la magie avait sauvé ton bras, mais lui avait donner cette horrible apparence.
- « Mon pouvoir est juste de… Comment expliquer simplement. » Tu repris le katana, le déposant sur tes jambes, et passant tes yeux et tes doigts à différents endroits, vérifiant attentivement les formes et le métal. « Pour faire simple, chaque chose à une limite. Notre corps a ses propres limites, si on dépasse les limites, on se blesse. Et c’est pour cela que naturellement, notre corps ne nous laisse pas dépasser les limites. Moi, je peux les dépasser, pendant une seconde, je peux briser les limites que mon corps possède, et utiliser mon corps à son maximum. Je peux le faire autant que je veux, cependant… Je peux le faire qu’une fois par jour sans que mon corps subit le contre choc d’avoir dépassé les limites. » Tu caresses doucement ton bras, un regard inquiet et triste alors que tu observais la protection rouge.
- « Lorsque j’étais petit, à mes 11 ans, j’ai cassé d’un coup-de-poing un rocher… J’ai alors voulu le refaire devant mon père… Mais à peine lorsque j’ai activé mon pouvoir et juste reculer mon bras pour frapper… La douleur est arrivée. Mes muscles ont littéralement explosé sous ma propre force, mon bras à voler en arrière et… Mes os ont explosé eux aussi. Mon bras était devenu un… Un truc rouge dégueulasse, difforme attachant juste ma main à mon torse. » Tu te relevas, observant encore la lame.
- « Bon ! Désolé de vous occuper avec cela, vous vouliez juste savoir mon pouvoir, et moi je me suis emporté sur une vieille histoire pas importante. Si vous voulez bien m’excuser, je vais me remettre au boulot. »Tu déposas le katana sur la chaise et rallumas le fourneau, chauffant le métal. Tu avais un moyen de supporter la douleur… C’était de l’ignorer. L’ignorer en te concentrant juste sur autre chose… Sur le métal que tu frappais et l’arme que tu forgeais.
-
cherche une lame"
"Mon pouvoir ? Un pouvoir qui serait plus utile dans les mains d’un combattant qu’un simple forgeron" Répondit-il.
Je me tournai vers lui. Il avait reposé Atropos pour remettre son vêtement de tissu autour de son bras. Evidemment, je regardai du coin de l'œil l'état de ma lame, avant de revenir vers lui. Un pouvoir qui serait plus utile dans les mains d'un combattant... Ca voulait tout et rien dire à la fois. Mon pouvoir pouvait autant lui être utile à lui qu'à moi. Comme je le disais souvent, tout dépendait de comment on s'en servait.
"Mon pouvoir est juste de… Comment expliquer simplement." Hésita-t-il.
Une fois son bras à nouveau protégé, il repris mon katana pour poursuivre ses observations. Atropos était confectionné de manière assez étrange, un assemblement précis de chaque pièce, dans un ordre précis. A mes yeux, en tout cas. A travers ceux d'un forgeron, c'était peut-être quelque chose de moins compliqué que ça en avait l'air.
"Pour faire simple, chaque chose à une limite. Notre corps a ses propres limites, si on dépasse les limites, on se blesse."
Sur le coup, j'étais en train de me demander si j'avais bien fait de lui demander quel était son pouvoir. Vu le débit de parole qu'il pouvait avoir, s'il se mettait à tout m'expliquer on sera encore là dans deux jours. Je me contentai alors de hocher la tête pour faire semblant de tout comprendre. Même si là, pour le moment, il n'y avait rien de difficile à comprendre.
"Moi, je peux les dépasser, pendant une seconde, je peux briser les limites que mon corps possède, et utiliser mon corps à son maximum."
Mh... Vu comme ça, il n'avait pas l'air bien fou son pouvoir. Surtout que, à priori, il ne pouvait s'en servir qu'une fois par jour. Quand il disait que c'était mieux pour les combattants, j'avais un doute à présent. A mon sens, un pouvoir pour combattant était bien plus utile si on pouvait l'utiliser pus souvent qu'une seule fois par jour. Une telle limite demandait trop de prudence et ne pas gâcher son utilisation.
"Lorsque j’étais petit..."
Oh non pitié !
"à mes 11 ans, j’ai cassé d’un coup-de-poing un rocher…"
Ca devenait un peu plus impressionnant déjà. Si une seule seconde suffisait à briser un rocher à main nue, je n'osais pas imaginer ce que cela pourrait faire sur un corps humain. Aucune armure ne pourrait encaisser un tel choc, alors des os... Il pourrait broyer n'importe qui avec ses mains.
"J’ai alors voulu le refaire devant mon père… " Poursuivit-il.
Ah, la fameuse limite de une fois par jour, donc. Il décrivit à cet instant la douleur qu'il avait ressenti et comment son bras vola en éclat. Une masse rouge difforme. Dégueulasse. Purement et simplement dégueulasse. Je réprimai une mine de dégoût, car j'avais l'image parfaitement en tête. Et à 11 ans, c'était quand même un traumatisme qu'on ne pouvait pas oublier. De quoi avoir peur de son propre pouvoir un long moment. Le roux semblait un peu ailleurs, parler de ça n'était peut-être pas ce qu'il préférait. Il se releva, gardant ma lame dans ses mains.
" Bon ! Désolé de vous occuper avec cela..."
Alors, oui. Dans l'immédiat, écouter la vie des autres n'était pas mob passe-temps favoris. Mais par simple politesse, je restai silencieuse.
"Si vous voulez bien m’excuser, je vais me remettre au boulot"Annonça-t-il.
Aussitôt dit, aussitôt fait. Il raviva les flammes de sa forge et s'occupa du métal chaud. Ca devenait bruyant, ici. Chaque coup, précis, qu'il donnait résonnait dans la pièce. Je récupérai une chaise pour m'installer, à l'autre bout de la table. Je croisais les bras sur celle-ci et posai le menton sur mon poignet pour le regarder travailler. Au moins, comme ça, j'oubliai rapidement cette sensation désagréable d'être enfermée. C'était la première fois que je voyais un forgeron travailler. Je ne m'étais jamais vraiment posée la question de comment ils faisaient, jusqu'à maintenant. En voyant tout ces outils, l'effort qu'il mettait lorsque son marteau frappait le fer chaud... Ca ne semblait pas être aussi simple. Je restai donc toute sage, silencieuse, pour regarder les différentes étapes. Là, je dirais qu'il devait commencer par la lame, c'était la partie la plus grande en général.
Faire une épée… Simple ? Oui. Complètement… Faire une bonne épée ? Là, vous arriviez sur un sujet délicat. Tout dépendait de comment la personne qualifie de bonnes épées. Tu ne pouvais pas faire une épée qui pouvait plaire à tous, et si c’était possible, tout le monde utiliserait cette épée. Une bonne épée dépend du point de vue de son utilisateur, mais aussi du talent de l’homme qui l'a créé. Tu aurais pu lui dire ça à la demoiselle, que son épée était bien à ses yeux, mais dans…. Nan ! Nan, tu devais te concentrer. Tu sortis s’assit face à l’enclume sur le tabouret… Tu pris une inspiration, et te concentras.
Tu frappas le métal, un coup simple, mais chaque coup comptait. Chaque coup devait être donné avec l’intention de former l’épée… Et là, tu devais forger chacune des différentes parties de l’épée. Tu avais assez bien comprit comment avait été forger l’épée de la demoiselle. 3 couches, parfaitement différentes, l’arrière souple, mais les côtés durs aussi. Un katana classique avait les côtés de l’arrière mou et juste le tranchant dur, pas celui-ci… Faire cette épée allait prendre du temps, mais heureusement pour toi, tu ne voyais pas le temps passer dans ta forge. Le métal face à toi brillait de rouge, et de blanc, un acier chauffé que tu frappais pour donner la forme souhaiter.
Tu sais bien qu’à la capitale, ils utilisent des moules pour faire des formes parfaite, laissant juste le métal couler dedans puis refroidir, avant de le détailler et finir… Enfin, ça c’était pour les épées classiques, les meilleurs étaient faites mains… Comme chacune des siennes chez toi ! Tu frappas encore et encore. Chaque coup donne avec force et précision, pliant le métal à ta volonté, changeant la forme et l’adaptant à ce que tu voulais. Tu oubliais peu à peu ce qui t’entourait, ton esprit, se concentrant juste sur la lame, mais pas juste le métal.
La fabrication entière de la lame passait en boucle dans ton esprit, tu voyais déjà comment la forger, et tu la repassais encore et encore dans ta tête. Faisant en sorte de rater aucun mouvement, et aucun coup. Pas de mouvement inutile, pas de respiration brusque. Tu oubliais ta fatigue, ton corps, ton état. Seule la lame occupait ton esprit, seul l’arme que tu façonnais avait ton attention. À chaque frappe, tu voyais encore comment faire, comment façonner la lame. Les 6 parties à faire, l’assemblage, la trempe, l’affûtage, la pose de la lame. Aucun détail te manquait. Doucement, même si tu étais en présence de la demoiselle, tu ne concentrais sur rien d’autre que la lame. Si tu entrais plus dans cet étrange état, on pourrait même te trancher le dos avec une lame, tu ne le remarquerais pas.
C’était cette concentration inhumaine qui faisait ton plus gros talent à la forge, et c’était grâce à cette concentration et ton talent que tu comptais accomplir ton rêve… Et aller jusqu’à trancher le monde lui-même s'il le fallait.
cherche une lame"
Je m'étais endormie, un long moment peut-être. Mais ce qui m'avait bercé m'avait également réveillé, à présent. Les coups de marteau ne s'étaient pas arrêtés. Le roux n'avait pas pris de pause, l'air toujours autant absorbé par son travail. J'ignorai combien de temps je m'étais assoupie, je ne pouvais pas voir le ciel dehors comme il n'y avait pas de fenêtre. Encore un peu dans le brouillard, j'émergeai lentement de ma sieste. Le rouquin avait réussi à faire une lame magnifique, son travail semblant à première vu remarquable. Je me voyais déjà utiliser mes deux nouvelles lames. Et je leur avais déjà trouvé un nom à chacune : Clotho et Lachésis.
Soudain, plus aucun son. Soigneusement, le forgeron se mit à ranger ses outils et son atelier. Peut-être avait-il remarqué ma sieste, ma fatigue. Ou alors il était tard... Mais en tout cas, il me dit qu'il était temps de rentrer. J'étais toujours bien plus docile au réveil, j'hochai donc simplement la tête en me relevant. Je récupérai la cape, en me disant qu'il allait faire bien plus froid dehors. Mes vêtements étaient toujours déchirés, évidemment. Déjà prête à partir, je patientai sagement sur le pas de la porte, le temps pour le rouquin de terminer ton rangement. Une fois dehors, je m'enveloppai davantage dans ma cape. Le froid était mordant et, sans attendre, nous prenions la route pour la boutique.
La marche fut silencieuse, nous arrivâmes rapidement chez le forgeron. La chaleur de sa maison me fit du bien. Mon hôte m'invita à prendre place dans la cuisine et me proposa une boisson chaude. J'acceptai volontiers, lui demandant une infusion. Il fit chauffer l'eau et prépara les tasses. D'ailleurs, il faisait assez "sombre" chez lui pour que je puisse enfin retirer mon bandeau sans vomir partout et avoir des migraines atroces. Je le retirai donc, laissant à mes yeux le temps de s'habituer à la lumière ambiante.
"J'me sens un peu crasseuse... T'as un endroit où j'pourrais prendre un bain ?" Demandai-je naturellement.
Oui, j'étais une aventurière. Oui, j'étais une grande buveuse de bière. Oui, je me traînais dans la boue quand je le devais, sans hésiter. Mais en dehors de tout ça, de l'image que l'on pouvait se faire des aventuriers, j'aimais avoir l'air propre, être présentable et soignée. Je remerciai dans un murmure le roux lorsqu'il me tendit la tasse. Je humai le parfum de l'infusion puis poussai un petit soupire d'aise. Même si je préférais l'alcool au reste des boissons, je n'étais jamais contre une infusion, surtout le soir après une journée aussi rude que celle-ci. Mon corps me rappela mon dernier combat et la douleur à ma cuisse revint toquer.
"En tout cas, ton pouvoir... Moi il me fout la trouille. C'est assez déroutant de se dire qu'on est face à un type qui peut littéralement nous exploser la tête d'un seul coup."
Je le regardai un instant, le regard sérieux. Regard qu'il pouvait à présent voir. Je ne voulais pas qu'il pense que j'étais en train de me moquer de lui. Car non, j'étais totalement sérieuse. Un seul coup de poing qui pouvait mettre n'importe qui ou n'importe quoi hors combat. Ouais, non, fallait pas prendre ça à la légère.
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