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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Ramar AldorAventurier
    Ramar Aldor
    Informations
    Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Dim 4 Avr 2021 - 17:26 #
    La pièce était sale. Beaucoup de poussière reposait sur tous les meubles et le sol. Le parquet en était recouvert d'une bonne couche, à tel point qu'on pouvait repérer les traces de pas de la dernière personne à y être entrée. La lumière éclairait doucement la pièce par les interstices irréguliers des volets craqués de toute part. Sous ses tendres rayons, on pouvait distinguer un grand lit rapiécé à quelques endroits, haut mais visiblement usé jusqu'en bas. Dans l'obscurité, au coin du coin, trônait une petite peluche au regard triste. Cela faisait bien longtemps que personne n'avait joué avec. Elle ressemblait à un petit animal enfantin. Il n'était dès lors pas difficile de deviner qui avait vécu dans cette chambre, auparavant : un enfant, sans nul doute.

    Pourtant, ce n'était pas un enfant qui était allongé en plein milieu de la literie. Sa tête blonde dépassait des couvertures poussiéreuses, un bras sur le côté et l'autre encore en-dessous. Sa peau nue, blanche, laissait transparaître les os de sa clavicule sous un petit rayon solaire. Une écharpe, finement constituée de plumes blanches, se tenait en boule à côté de sa main. Mais elle se déplaça, doucement, comme pour éviter de réveiller l'endormi, et vint se poser comme une mère le ferait avec un petit drap sur son cou découvert.

    Malgré toutes ces précautions, le jeune homme ouvrit les yeux, un peu hébété, clignant paresseusement des paupières. Il semblait surpris. Sans bouger, ses yeux parcoururent ce qu'il pouvait voir de son entourage. L'éclat dans ses yeux et son expression rassurée indiquèrent le retour de ses souvenirs et la compréhension. Il caressa l'écharpe qui se déplaça alors tendrement pour lui libérer l'accès aux draps, qu'il ouvrit alors pour se découvrir dans sa nudité tandis que la plupart des objets de la pièce lui souhaitait joyeusement un bon réveil. Il caressa tendrement ses affaires avant de commencer à les enfiler.

    *Bonjour Ramar !* retentit alors une petite voix fluette dans son esprit.

    Bonjour ! répondit-il en tournant la tête vers le haut du lit.

    Il semblait bien comprendre de qui venait cette petite voix, puisqu'il fit le tour du lit, après s'être habillé, non sans contenter au préalable sa tunique de quelques caresses et petits tapotements pour lui retirer toute la poussière. Il prit alors la petite peluche dans ses mains tandis que Chimère, l’écharpe, en profita pour couler le long de son bras et venir se lover autour de son cou.

    *T’es pas venu me voir depuis te’ement longtemps ! J’ai cru tu m’avais oublié… ! * lui reprocha l’objet, de toute son immaturité.

    Le jeune homme sourit tendrement, puis malicieusement et pinça les deux oreilles de la peluche à deux reprises.

    Pouet pouet !

    Le jouet éclata de son rire cristallin et ravi. Le caprice était déjà oublié. L’aventurier faisait beaucoup ça avec lui, lorsqu’il était enfant. La peluche s’en souvenait et se laissait amadouer tel un gamin. Après tout, Ramar avait grandi et muri, mais pas lui… Il resterait à jamais un jouet de son enfance, simplement, qui serait plus en sécurité ici qu’avec lui, justifiant le sort que le jeune homme ne pouvait que lui réserver...

    ***

    Ramar se trouvait dans la maison de sa famille, de son enfance. Il était venu y faire escale après sa petite mission, arrivant tard la veille. Il n’y avait pas trouvé son père, qu’il avait laissé plus tôt assommé dans son propre lit après lui avoir fait décuver tout l’alcool qui, à force, devait probablement circuler plus que son propre sang dans ses veines…

    Il ne s’était toutefois pas inquiété. Peu lui importait, en réalité, ce qu’il avait pu advenir de son père. Cet homme n’avait plus d’honneur depuis bien longtemps, il était aussi déchu qu’on pouvait l’être, depuis des années, et le jeune homme s’étonnait qu’il soit encore en vie après tout ce temps. La perte de sa mère avait été un coup dur pour lui, enfant, mais cela avait complètement anéanti le mari. Il avait commencé par négliger son travail puis son fils et enfin tout le reste. Seul un petit autel au coin du salon restait son centre de gravité.

    Ce sinistre meuble remémorant à quiconque le regardait la défunte épouse était le seul endroit parfaitement propre de la maison. Il représentait tout ce qu’il lui restait de sa femme, son seul et dernier bijou. Ramar était certain qu’on pouvait bien détruire la maison, son père ne réagirait pas, mais si on touchait à ça… Il retournerait le monde entier pour anéantir le coupable. L’homme n’avait plus qu’une ancre avec la réalité et c’était cet autel.

    Le jeune homme avait prié Lucy, parfois, pour sa mère, pour l’accompagner, devant cet autel. Il comprenait, en un sens, le profond désespoir de son père qui avait perdu toute foi en tout. Il regrettait toutefois sa toute aussi profonde inaction, son relâchement total… Lui, qui n’était qu’un enfant alors, était parvenu à revenir de son deuil, mais son père vivait macabrement dedans. Cela faisait des années, maintenant, et il ne pouvait pardonner son père de l’avoir totalement abandonné, plus préoccupé par son chagrin, même s’il pouvait en comprendre évidemment la raison.

    Se rendre compte de son absence ne lui avait donc fait ni chaud ni froid. Sa chambre et son lit l’avaient accueilli sans broncher et il avait dormi tout son saoul. Après son réveil, il avait fait le tour de la maison, à la recherche d’un quelconque indice. Une veste toute rapiécée lui en avait apporté un bon : il arrivait parfois à son père de partir, ivre, en forêt, pour retrouver sa femme. Ironiquement, cela fit comprendre à Ramar pourquoi son père se complaisait autant dans l’alcool : il n’était pas en deuil, il n’en était encore qu’au déni ! Dépité par l’information, il était alors sorti de la maison après s’être couvert d’une vieille cape de son père qui ne rechigna pas à le couvrir du froid mordant, puis se dirigea d’un pas décidé vers l’avant-poste le plus proche.

    Il ne pouvait pas aller à la recherche de son père seul. Les montagnes étaient dangereuses et même s’il était aventurier, au moins une personne supplémentaire pouvait servir, surtout s’il retrouvait son père ivre mort, comme il s’en doutait déjà fortement, et qu’il devrait le porter pour revenir…

    ***

    L’air était glacial, le vent soufflait en descendant de la montagne. Ramar tenait sa cape bien fermée autour de lui pour le couper avant que ça n’atteigne sa tunique puis sa peau et enfin ne morde sa chair. Il était habitué, il ne craignait pas tant le froid que ça, mais il lui fallait garder son énergie, au cas où. Chimère était bien enroulée autour de son cou de façon à le protéger au mieux du moindre contact avec le froid. Elle remontait même devant sa bouche et son nez, une attention délicate qu’il appréciait au plus haut point.

    Il remontait la route, le pas léger mais sûr. Son père était un idiot irrécupérable, mais il ne méritait pas pour autant de mourir, encore moins de finir dans l’estomac d’un quelconque animal sauvage du coin. Pas avec ce qu’il était arrivé à sa mère auparavant. C’était donc sans aucun doute qu’il irait à sa recherche. Intérieurement, il espérait qu’il ne serait pas trop tard non plus, mais son père était solide, il doutait qu’il puisse succomber aussi facilement, même ivre. Par contre, il ne doutait pas que cet idiot de paternel puisse s’en prendre à un animal quelconque dans l’illusion de son alcoolisme…

    Il ne fallait donc pas tarder, et la première étape était de demander l’aide de gardes. Il y en aurait bien un pour l’accompagner, l’avantage était qu’ils connaissaient en général bien les montagnes, secours précieux donc, sans compter les bras supplémentaires pour porter son père ou affronter une bestiole. Absolument non négligeable.

    Il arriva finalement devant la bâtisse et avisa un garde qui se tenait non loin. Il portait une armure qui ne semblait pas très chaude, mais les fourrures qui dépassaient laissaient comprendre l’inverse. Diolime, son épée, réagit aussitôt en le voyant.

    *Il est bien prêt, lui ! Allez, on l’embarque et on va chercher ton pater’ !* s’enthousiasma-t-il, comme d’habitude, de sa voix masculine.

    Ramar fit non de la tête. Le garde semblait assez décoré, l’aventurier doutait qu’il viendrait, il devait probablement avoir un grade quelconque mais c’était une aubaine. Il n’avait plus qu’à s’adresser à lui pour qu’il réponde à sa requête et lui indique, avec un peu de chance, les meilleurs éléments pour l’accompagner. Il se reprocha donc, lui fit signe respectueusement et commença.

    Bonjour ! J’aurai besoin de quelqu’un pouvant m’aider. Je suis aventurier, mais mon père qui vit dans un village voisin est allé se perdre en forêt. Je connais un peu les environs et je sais que ce serait dangereux pour moi comme pour mon père que j’aille à sa recherche tout seul. Y aurait-il parmi vous des gardes disponibles pour m’accompagner ? J’ai une bonne idée de là où il se trouve, c’est plus une question de parer l’imprévu en cas de besoin…

    Il se tut et attendit une réaction de l’officier. Chimère s’était retirée de devant son visage pour qu’il parle, mais elle reprit alors sa place, maintenant qu’il avait terminé.

    *Il faut se couvrir pour le moment, le vent est frais. Dès qu’il t’envoie quelqu’un, on y va, ne perdons pas plus de temps.* lui dit-elle, telle une bonne mère pour le rassurer.

    Il acquiesça légèrement pour ne pas perturber son interlocuteur et attendit patiemment tandis que ce dernier entrait dans le bâtiment pour appeler quelqu’un, après lui avoir demandé un petit instant. La curiosité gagna Ramar et ses épées : à quoi ressembleraient les gardes qui lui viendraient en aide ? Chacune des armes y allaient de sa petite hypothèse, le jeune homme souriant à leurs idées mais n’en pensant pas moins.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Dim 11 Avr 2021 - 14:07 #
    Une autre journée habituelle au camp, j’étais assise dans mon m’assurer que mon équipement était en ordre pour une sortie. J’avais déjà fait une patrouille ce matin et il y avait peu de chance que j’aie à quitter le camp officiellement aujourd’hui. En réalité, j’hésitais à faire une autre de mes sorties clandestines ce soir. L’adjudant commençait à connaître mon horaire et arrivait à prendre en flagrant délit de plus souvent. Je détestais rester les bras croisés alors qu’il y avait tant à faire pour sécuriser le nord. "C’est pour éviter que les soldats se et autres conneries du genre qui m’ont été présentées comme arguments pour m’empêcher de passer tout mon temps au milieu des montagnes. Je voyais justement l’adjudant me lancer des regards inquisiteurs. Ah merde. Et le voilà qui venait à ma rencontre.

    « Brazier ! Je sais très bien ce que tu es en train de manigancer ! Ne pense même pas à pour une autre de tes "escapades" dès que j’ai le dos tourné. Je sais que tu préfères de loin être là dehors, mais l’hiver approche et j’ai besoin que tout le sois en forme. Tu sais comment se passe les hivers. »

    Je sentais tout de même un peu mal pour ce pauvre adjudant qui devait endurer mon insubordination. Mais, je n’aidais personne en restant assise sur mon derrière. Je ne pouvais pas devenir plus forte en restant en faisant rien. Je m’apprêtais lui répondre et feindre la surprise qui n’aurait convaincu personne lorsque l’un des gardes posté à l’entrée de l’avant-poste s’approcha de l’adjudant.

    « M’sieur, il y a un aventurier qui demande de l’aide. Son père se serrait perdu en forêt et il voudrait au moins une personne pour l’accompa— »

    « Je me porte volontaire ! »

    J’avais boudi sur mes pieds avant même que l’autre garde n’ait le temps de terminer sa phrase. Je regardai l’adjudant en souriant. Il n’était clairement ravie de cette situation. Je continuai à sourire innocemment. Il finit par craquer et lança ses bras en l’air.

    « D’accord ! Vas-y ! Mais si je t’attrape encore une fois à sortir du camp sans mon autorisation, je t’envoie à la Forteresse directement au capitaine pour qu’il s’occupe de toi ! »

    Et le voilà repartis en grognant. Je ne perdis pas de temps à ramasser mes affaires et me diriger vers l’entrée du camp. Il fallait mieux ne pas perdre notre temps au cas où il décidait de changer d’idée. Je fus finalement à l’extérieur de l’avant-poste, vêtue de mon armure et mon nodachi à la ceinture. Je trouvai rapidement l’aventurier qui y attendait.

    « Bonjour, je suis le soldat Brazier. C’est moi qui vais vous accompagner. Votre père s’est perdu en forêt de ce que j’ai compris. Est-ce que vous avez une idée de quelle direction il aurait pu prendre ? Est-ce qu’il y a un endroit qu’il visite fréquemment ? Dans quel état était-il la dernière fois que vous l’avez vu ? »
    Ramar AldorAventurier
    Ramar Aldor
    Informations
    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Mer 28 Avr 2021 - 3:58 #
    *AHAHAH ! AAAAAAAH AHAHAH !*

    L'hilarité innocente de Diolime ne resta pas longtemps sans réponse. Nolune, l'autre épée, et la tunique de l'aventurier suivirent juste après, tandis que Chimère semblait blasée de leur comportement, d'après le souffle qu'entendit Ramar dans son esprit. Il comprenait les réactions de chacun. Sortant de l'avant-poste et se présentant devant lui pour l'aider, le soldat Brazier ne ressemblait guère à ce dont ils s'attendaient en demandant de l'aide ici.

    Sa petite taille était l'élément le plus marquant, elle faisait une tête, peut-être deux, de moins que l'aventurier. Elle semblait vaillante et brave, mais comparée à l'image du soldat grand et fort que Ramar et ses objets s'étaient imaginés, elle faisait pale figure. L'habit ne faisant pas le moine, le jeune homme ne s'en formalisait pas, ni son écharpe, mais certains de ses objets n'avaient pu retenir leurs rires tant la différence entre les deux était importante.

    Un regard à l'arme longue que la jeune femme portait à son côté lui indiquait par ailleurs une certaine maitrise du combat. On ne se pavane pas avec une telle lame, si différente de ce qu'un soldat possède habituellement, sans savoir s'en servir. En outre, l'armure intégrale qu'elle portait, bien que petite, naturellement, semblait taillée sur mesure. Il ne lui faisait aucun doute que la soldate Brazier faisait preuve d'un talent reconnu. Plus encore, la fourrure qui dépassait et la recouvrait par endroits prouvait son expérience de la région et du terrain. Cette personne suffirait à l'aider, sa brève analyse l'en persuada rapidement.

    L'aider... C'est vrai, il en avait oublié momentanément ce qu'il était venu demander. Son père, il fallait le retrouver, il ne pouvait se permettre de perdre trop de temps. Il se reconcentra sans difficulté et répondit tout en indiquant la direction de la forêt pour amorcer la marche.

    Bonjour, je suis Ramar Aldor, aventurier de la Guilde. Je sais de source sûre qu'il est parti en forêt, certainement dans un état lourd d'ébriété, pour retrouver sa f-ma mère, décédée il y a des années. Elle avait disparu dans les montagnes. Il se rend visiblement souvent sur les lieux pour la sauver, dans un déni incessant. Mais il y est depuis hier soir au moins...

    Il pressa le pas sur sa dernière phrase, plus inquiet qu'il ne l'aurait souhaité.

    *Ramar, tu devrais la laisser passer et lui expliquer ton pouvoir, elle pourrait ainsi mieux appréhender le trajet, les risques et les solutions.*

    Le jeune homme caressa son écharpe en hochant doucement la tête pour lui faire comprendre son accord. Tandis qu'ils se dirigeaient vers la forêt et le flan de la montagne, Ramar se tourna vers la jeune femme et lui indiqua de la main le sentier qui ouvrait l'orée de la marée verte.

    Le lieu en question est une clairière se trouvant plein nord, en plein centre de cette forêt. Il s'y trouve de gros rochers hauts comme deux hommes, environ. C'est assez connu des aventuriers, j'imagine de la garde aussi. Mais je m'inquiète surtout de l'état de mon père et des dégâts qu'il pourrait avoir occasionnés depuis hier. Et des bêtes qu'il pourrait avoir croisé, ou que nous croiserons. Je peux parler aux objets, mais pas aux animaux, c'est mon pouvoir. Je préfère vous laisser passer, à moins que la clairière ne vous dise rien ?

    Ramar regardait la soldate, innocemment curieux. Il n'avait en vérité aucune idée de la réponse. Toutefois, il avait été direct dans ses informations, de façon à gagner en efficacité. Il espérait seulement que son pouvoir ne paraîtrait pas trop étrange à son interlocutrice. Cela arrivait si souvent qu'il ne s'en formaliserait pas, mais ce serait gênant pour la mission.

    *Tu dis que tu peux me parler alors j'espère que tu vas entendre ça : NE - RECOMMENCE - PLUS - JAMAIS - CE - GESTE - AVEC - OPPIA ! Si c'était de la galanterie mal placée, je vais te trancher le bras sans que tu t'en rendes comptes, crois-moi !*

    L'aventurier fut médusé sur le coup. Aucun de ses objets ne sut quoi répondre avant quelques secondes durant lesquelles chacun put se remettre de la menace explicite émanant avec une évidence absolue de l'épée de la garde, d'une si belle voix féminine et pourtant si manifestement agressive. Ramar regarda la jeune femme, désolé. Il n'avait pas du tout pensé à de la galanterie ou autre lorsqu'il avait laissé le chemin pour lui offrir la première place. Il sentait qu'encore une fois, il avait fait malgré lui une bêtise, dont il préférait se repentir avant de s'aliéner la seule personne voulant l'aider dans sa recherche. Mais ses objets reprirent les premiers la parole, dans son esprit évidemment mais aussi audibles pour tous les objets, dont l'épée menaçante...

    *On t'a entendue, l'épée, si tu veux te battre, je suis ton homme ! Ramar n'avait aucune pensée pour ta nai-*

    Mais Diolime fut heureusement coupé avant de dire encore pire par Chimère, qui aborda la situation plus diplomatiquement.

    *Suffit Diolime ! Excusez-nous, toi et ta propriétaire. Ramar ne lui voulait en effet aucun mal, il a voulu la laisser passer pour qu'elle puisse mener la recherche à l'aide des informations qu'il a fournies, mais sans obligation, comme il l'a expliqué. Il ne voulait aucunement lui manquer de respect, au contraire.*

    *C'est ça, oui ! Je vous ai entendus rire tout à l'heure !*

    *Oui, excuse les quelques objets de Ramar qui n'ont pas su se tenir, ils ne sont pas tous doués de tact, on pourrait dire, mais lui n'a pas rit. Donc ne le menace pas ni ne te méfie pas de lui, il ne veut que retrouver son père.*

    Diolime voulut répliquer à sa critique mais Chimère l'arrêta avec un petit bruit sec, entendu seulement par les autres objets et Ramar. Ce dernier en profita pour s'expliquer à la garde.

    Il semblerait que votre épée soit très protectrice, elle a cru que je vous avais manqué de respect en voulant vous laisser la possibilité de passer devant. J'espère que ce n'est pas votre cas. Elle semble en tout cas beaucoup tenir à vous, vous avez de la chance, ce n'est pas si courant pour une arme, je trouve...

    Il n'entendait plus aucun objet, pour le moment, commenter quoi que ce fut. Il espérait donc que le malentendu de l'épée était dissipé et qu'il en serait de même avec la garde, ce pour quoi il reprit, espérant ainsi lui prouver qu'il n'était pas fou, comme elle le penserait probablement, sinon.

    Vous pouvez évidemment ne pas me croire, mais dans sa menace, je crois bien qu'elle a prononcé votre prénom, Oppia si ma déduction est bonne, sans vraiment s'en rendre compte. Si j'ai bien raison, j'en conclus que vous prenez bien soin de votre lame.

    Dans le doute, Ramar ne voulait pas brusquer la garde, il attendit donc patiemment, sans qu'aucun objet n'intervienne dans son esprit. Ils devraient toutefois faire vite une fois qu'elle aurait pris ses décisions. Ils ne devaient pas tarder trop longtemps.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Mar 4 Mai 2021 - 4:40 #
    Sans grande surprise, l’homme était bien plus grand que moi… comme quasiment tout le monde… Mais comme on dit, dans les plus petits pots les meilleurs onguents. Je remarquai rapidement les deux épées à sa ceinture ainsi que l’écharpe. Il était venu prêt pour braver les bêtes et le froid. Bien. Nous allions pouvoir partir sans perdre de temps. Il se présenta alors. Ramar Aldor, aventurier de la guilde. Il m’expliqua ensuite que son père était probablement parti la veille à la recherche de sa femme qui était morte. Pauvre homme. Incapable d’accepter la réalité. Je pouvais mettre à sa place.

    Le lieu que ce dernier allait souvent en espérant la trouver était une clairière au nord de grands rochers. Je connaissais l’endroit. Je n’y passais pas très souvent puisque c’était un peu éloigné des routes, mais je savais comment m’y rendre. Il n’avait pas neigé depuis hier, nous pourrions alors facilement suivre sa piste. Il mentionna alors qu’il pouvait parler aux objets avant de me proposer de passer devant. Je n’y portai pas vraiment attention. Je parlais moi-aussi à mon épée de temps à autre.

    J’allais accepter sa proposition lorsque son visage prit une expression de surprise. Est-ce que j’avais encore un truc qu’il ne fallait pas. Ou bien j’avais quelque chose sur le visage… Un silence gênant s’installa alors. L’aventurier semblait suivre une conversation que je ne pouvais pas entendre. Il prit finalement la parole en m’expliquant que mon épée l’avait menacé parce qu’elle avait pris sa proposition de me laisser passer devant comme de la galanterie mal placée.

    Je haussai un sourcil. Ce n’était pas quelque chose que j’entendais tous les jours. J’avais un peu de difficultés à croire ce qu’il venait de me dire. Ça devait paraître sur mon visage, parce qu’il s’en était rendu compte. C’est alors qu’il prononça mon prénom. Le doute se transforma alors en surprise. Je ne lui avais jamais dit mon prénom ! Cela voulait dire qu’il pouvait… vraiment parler aux objets ? Je ne devrais pas être surprise… Je veux dire, il y a bien des gens à moitié animaux ou qui peuvent faire du feu. En quoi parler aux objets était si différent ?

    Je me ressaisie, il y avait un homme perdu en forêt et probablement en danger. Cela était bien plus important que de se questionner si cet aventurier avait vraiment le pouvoir de parler objet.

    « Oui, je connais cette clairière. Oui, j’aimerais bien passer devant. Non, contrairement à mon… épée, je ne prends pas ça comme de la galanterie mal placée. J’allais le proposer avant que celle-ci l’interrompt, je présume ? Dans tous les cas, nous ferions mieux de nous dépêcher si vous voulez retrouver votre père en vie. »

    *Garde tes objets en laisse, sinon ils vont avoir affaire à moi.*

    Je pris donc la route vers la clairière avec l’aventurier derrière moi. Le trajet se passa sans encontre et nous arrivâmes dans la clairière devant les grands rochers. Cet endroit avait une étrange atmosphère. J’avais l’impression que ces rochers étaient des géants. Leurs regards fixés sur moi, jugeant le moindre de mes mouvements. Je chassai cette pensé. Je me tournai vers l’aventurier.

    « Nous y sommes, maintenant il faudrait trouver une piste. Tu sais traquer ? Si tu trouves quelque chose avertit-moi. Je vais voir prêt des rochers. »
    Ramar AldorAventurier
    Ramar Aldor
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    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Mer 12 Mai 2021 - 16:51 #
    *Garde tes objets en laisse, sinon ils vont avoir affaire à moi.*

    Oppia avait bien répondu, très gentiment et légèrement étonnée, mais prenait la tête de l'expédition, connaissant la clairière dont Ramar avait parlé. Mais juste après, son épée avait ajouté ce commentaire.

    Sans qu'il n'y puisse rien, Nolune, sa douce épée à l'esprit féminin et complice de Diolime, son autre lame, y alla aussi de son commentaire, en réponse indirecte mais visant sans aucun doute possible le long sabre de la garde.

    *Pour une lame, elle n'est pas bien fine celle-ci...*

    *Cela suffit ! Nolune, ne lui manque pas de respect je te prie ! Et toi, tu es une lame extrêmement protectrice envers ta propriétaire et c'est tout à ton honneur, mais tu n'as aucune raison de te méfier de nous et Ramar. C'est grâce à lui que tu peux partager tes pensées. Alors au lieu de le menacer inutilement et injustement, tu devrais plutôt en profiter pour coopérer afin d'aider la mission de la personne que tu protèges, voire même en profiter pour lui faire passer tes pensées.* répliqua Chimère sur un ton sec mais juste. Elle poursuivit après un petit temps, comme pour laisser ses paroles bien s'imprégner dans l'esprit de son interlocutrice. *Sache qu'une fois que la mission sera terminée et que nous vous quitterons, tu n'auras plus l'occasion de les lui transmettre, à moins de recroiser la route de Ramar.*

    Cette dernière réplique avait sonné tel un glas. L'effet était voulu, afin de marquer de la pleine vérité l'esprit de l'épée acerbe. Plus aucun objet n'ajouta quoi que ce fut. Le point final était donné, la mission de recherche et de secours pouvait reprendre sereinement dans la tête de Ramar qui avait, forcément, subit tout l'échange. Il espérait au moins que l'arme de la jeune femme accepterait la situation et saurait s'en servir avec plus de recul et de sagesse.

    Une arme aussi protectrice qu'un bouclier... Elle devait tenir énormément à Oppia pour lui allouer une telle dévotion, c'était rare, très rare. Ses propres épées se contentaient de vouloir attaquer, même si leurs mentalités étaient aussi singulières, elles n'envisageaient pas de transcender leur rôle non plus.

    Peut-être l'arme aurait quelque chose à ajouter, ou accepterait constructivement les remontrances de Chimère, son écharpe. Toujours était-il que les deux coéquipiers fortuits avançaient silencieusement mais efficacement à travers la forêt. Le froid mordait leur visage mais le vent ne parvenait pas jusqu'à eux. Les arbres étaient trop grands et rapprochés pour le laisser passer. Seules leurs cimes se contentaient de l'accepter afin de se balancer, de danser selon son rythme.

    Ils arrivèrent ainsi à la clairière. Les rochers étaient tels qu'il s'en souvenait. Imposants, majestueux. Inaltérables. La densité de la végétation ne rendrait pas la recherche facile, mais pour traquer, elle s'avérerait utile : plus elle était haute, plus la trace que laissait son écrasement était visible et plus la couleur de l'herbe alors piétinée permettait de dater l'événement grâce à sa longueur. Cependant ce n'était pas sa spécialité, et quelque chose dans l'ambiance autour des rochers attisait sa curiosité.

    Oppia, après un temps d'observation, lui demanda s'il savait traquer et se dirigea vers les rochers après l'avoir prévenu de ses intentions. Elle n'attendait pas vraiment de réponse, juste elle organisait la recherche dans une démarche d'efficacité optimale. Il lui en fut reconnaissant. Cette garde savait faire son travail et ne se laissait pas déconcentrer. Il espérait juste qu'elle saurait faire face à ce qu'ils risquaient de trouver. Lui-même ne craignait pas la plupart des créatures du coin, mais il aurait été prétentieux ou purement idiot s'il pensait ne craindre aucune d'entre elles.

    Mon père vient apparemment souvent ici, je me doute qu'il a fait des conneries du côté des rochers, soyez prudente. Je vais faire le tour pour chercher des traces mais ce n'est pas ma spécialité. répondit-il sur un ton neutre.

    Il visait autant l'efficacité qu'elle. Il se mit alors au travail. Mobilisant ses connaissances acquises il y avait maintenant quelques années déjà, il partit du centre de la clairière. Il y avait là quelques pâquerettes, où l'herbe était la moins haute. Il y avait aussi quelques plantes classiques comme des pissenlits. Ces derniers avaient encore toutes leurs aigrettes, laissant supposer que cela faisait un moment que rien ni personne n'avait foulé cette zone en particulier.

    Ramar élargit alors son observation. Quelques cercles imparfaits, de part et d'autres, contenaient des plantes graminées mais elles étaient pour la plupart vides. Aux graines restantes, il put déterminer de l'orge, tandis que le reste n'était plus que pailles sans organe. La nature était suffisamment bien faite cependant pour qu'elles aient l'occasion de se remplir à nouveau avec un peu de temps, de manière à nourrir plusieurs fois les animaux et insectes.

    Il repéra d'ailleurs de nombreux papillons dans tout le lieu, passant justement de plante en plante parmi celles qui avaient encore leurs graines. A cette vue, l'aventurier comprit que l'écosystème avait reprit ses droits ici, ou ne les avaient jamais perdu, mais surtout que rien ne l'avait perturbé récemment.

    Au niveau de la lisière, de nombreuses parties étaient bouchées par des ronces hautes bien fournies en baies diverses. Il s'en approcha et remarqua que nombreuses avaient été mangées, mais ni lui ni ses objets ne sauraient déterminer ce qui les avait mangées, homme ou animal. Tournant autour de la zone, il trouva dans la partie Ouest, d'après l'orientation de la mousse sur les arbres, quelques fougères. Ces plantes nécessitaient beaucoup d'eau. Il n'entendait pas de ruissellement malgré le silence environnant. Il devait donc y avoir un ruisseau proche qui s'écoulait lentement ou une nappe souterraine pour les abreuver. Il remarqua que les plantes gagnaient fortement en densité plus loin dans la forêt, confirmant à moitié son hypothèse. Il garda l'information en tête.

    Il ne trouvait cependant toujours aucune trace claire du passage de son père.

    *Ramar, par là.* l'interpella Chimère en lui tapotant la joue avant de pointer vers les rochers. *Regarde, je vois un petit tronc au sol, parmi la végétation. Je crois...*

    Elle ne se trompait pas. Un vieille branche bien épaisse avait dû tomber d'un arbre proche et se briser au sol en trois morceaux. Elle avait repéré le plus gros, qui donnait en effet l'impression d'être un petit tronc tant il était gros. Il n'avait pas regardé en direction des rochers et n'avait pas repéré les monticules. Oppia était occupée à rechercher près des rochers, alors qu'ils en étaient à quelques mètres, elle n'avait donc pas dû les voir non plus.

    Cependant, les trois morceaux n'étaient pas récents. Au contraire, de la mousse et du lichen avaient poussé sur leurs écorces. Il y avait même quelques champignons et de nombreuses traces de passage d'insectes peu ragoutants, attestant de l'âge du bois tant il était marqué et abîmé. Un détail retint toutefois son attention. Il appela la garde.

    Je crois avoir trouvé quelque chose. Une partie de l'écorce sur ce bout de bois a été récemment arrachée, mais elle se trouve juste à côté, dans l'herbe qui est écrasée et qui mène...

    Il suivit les traces des yeux avant de continuer.

    ...vers le Nord-Ouest, en passant par les rochers. Vu la couleur de la végétation piétinée, c'est encore assez récent, sinon elle se serait brunie plus que cela. déduisit-il à vois haute pour partager les informations. Trouvez-vous quelque chose aussi ?

    Il se dirigea vers Oppia et les rochers en suivant les traces. Il savait que vers l'Ouest, il y avait de l'eau accessible, peut-être était-ce coïncident avec la direction prise par ce qu'il pensait être les traces de son père. Mais il n'avait pas la preuve encore qu'elles dépassaient les rochers, même si c'était fort probable puisqu'il n'y avait personne à part la garde et l'aventurier.
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    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Mar 8 Juin 2021 - 5:37 #
    *Je n’ai jamais eu besoin de lui avant, ni maintenant. Ceux qui m’ont porté n’ont jamais eu besoin d’entendre mes pensées. Que ce soit lui ou elle. Je suis une épée. Un outil. Je servirai celui qui me maniera comme il le désire. Je n’ai pas un mot à dire. Ceux qui ne me méritait pas n’ont pas survécu bien longtemps…*

    L’aventurier m’informa que la traque n’était pas son fort. En même temps, il ne fallait pas être un expert pour traquer un homme ivre d’un certain âge dans les bois. Je me dirigeai donc vers les rochers trônant au centre de la clairière. Je fis rapidement le tour de ceux-ci. Il ne fallut pas longtemps pour remarquer l’herbe piétinée près de l’un d’eux. Quelqu’un était passé par ici et à voir comment les brins ne s’étaient pas encore redressés c’était récent. Sans vraiment le vouloir mes yeux vagabondèrent vers le dernier rocher sur la gauche. Une petite visite rapide ? Je ne passais plus très souvent ici. Non. Un homme était en danger, le devoir devait passer avant le reste.



    Ce ne serait pas long. Je me dirigeai vers le rocher. À première vue, semblait ordinaire comme les autres dans la clairière. Évidemment, il ne l’était pas. Enfin, il ne l’était pas d’une certaine façon. Je glissai ma main le long du celui-ci jusqu’à trouver ce que je cherchais. Un marque gravée dans le roc. Pour n’importe qui d’autres, elle n’avait rien d’ordinaire. Mais, pour moi, elle m’indiquait que j’étais au bon endroit. Je m’accroupie en gardant une main sur le rocher et pris un profonde inspiration.

    « Salut, vieux fou. Désolé de ne pas venue plus tôt. Sois ils me laissent pas sortir du camp, sois mes patrouilles m’amène dans l’autre direction. »

    La voix de l’aventurier résonna de l’autre côté de la clairière. Il avait trouvé un piste dans les bois qui se dirigeait vers le Nord-Ouest. Bon. Temps de quitter la clairière je suppose.

    « Je dois y aller, j’ai un boulot à faire. Souhaite-moi bonne chance. »

    Je me levai et partie à la rencontre de l’aventurier.

    « J’ai trouvé une piste qui suit la direction de celle que t’as trouvé. Si c’est lui nous devrions continuer nos recherches par là. »

    Je marchai jusqu’à la lisière de la clairière. J’observai alors plus attentivement les traces que Ramar avait trouvé.

    « Il y a de fortes chances que ce soit ton père. Regarde, il a laissé des traces dans la terre molle. Elles sont distancée de façon irrégulière. Il y a aussi plusieurs branches brisées. Et je sais faire la différence entre quelqu’un qui a de la difficulté à marcher parce qu’il est blessé ou parce qu’il est ivre mort. Crois-moi pas la première fois que je dois retrouver un vieux fou complètement ivre et le trainer de force hors des bois. Au moins, il n’y a pas une tempête de neige. »

    *Elle ne lui a toujours pas pardonner ça…*

    Je pris les devants en gardant un œil sur la piste. Nous progression assez rapidement. Je commençais à entendre la ruisseau coulée un peu plus loin. La piste continuait dans cette direction. Espérons que nous n’allions pas le trouver sur la berge, noyé après avoir trébuché dans la ruisseau. Le cours d’eau fut finalement en vue et aucun cadavre à l’horizon. Voilà qui était rassurant. Par contre, la piste s’arrêtait nette au ruisseau. Il n’était pas très large et j’aurais pu facilement voir si la piste continuait de l’autre côté. Ce n’était pas le cas.

    « Merde… La piste s’arrête ici et ne continue pas de l’autre côté du ruisseau. Il a probablement continuer en marchant dans l’eau pendant un moment. Un idée s’il serait parti en amont ou si il aurait suivi le courant ? »
    Ramar AldorAventurier
    Ramar Aldor
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    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
    Ven 11 Juin 2021 - 0:40 #
    La réponse de la longue lame d'Oppia en disait long sur les mentalités des deux. De la loyauté et de la simplicité, de la droiture. Ramar n'aurait pas voulu la contredire donc, en répondant. Aussi, Chimère fit simple pour montrer son accord.

    *C'est tout à ton honneur.*

    ***

    Après que Ramar se soit approché, ce fut la garde qui s'approcha. Elle avait vraisemblablement trouvé des traces corroborant l'hypothèse de l'aventurier et la lui confirma même en observant d'autres traces autour de ce qu'il avait découvert.

    Il avait acquis ainsi la certitude qu'elle avait déjà bien plus l'habitude que lui pour pister. Il se sentit content que cette Oppia Brazier l'ait accompagné. Il n'appréciait pas les choix de son père, mais sa disparition prolongée l'inquiétait assez, prouvant qu'il ne désignait pas non plus rien pour lui.

    Comme pour apaiser un peu la tension, la garde s'essaya à un trait d'humour à propos d'une situation qui pourrait être pire s'il y avait eu une tempête de neige en même temps. En tout cas, c'est ainsi que Ramar comprit la remarque. Cependant, l'intervention de la longue lame le fit douter quelque peu.

    *Elle ne lui a toujours pas pardonner ça…*

    Le jeune homme ne put retenir son étonnement, mais il laissa Chimère faire la conversation pour ne pas vexer ni Oppia ni son arme.

    *J'en déduis qu'il lui est arrivé quelque chose de grave, à ta propriétaire. Je suis désolée pour elle... J'espère qu'elle saura s'en remettre.* dit-elle doucement, le ton compatissant.

    Pendant ce temps, la garde s'enfonça dans la forêt pour suivre la piste, Ramar à sa suite. Rapidement, il comprit qu'il ne s'était pas trompé, dans ses observations, car le bruit d'une eau s'écoulant lentement commença à égailler leurs oreilles. Mais ce n'était pas une bonne nouvelle, en soi, car la piste s'y arrêtait, d'après Oppia.

    Le ruisseau se promenait tranquillement sur une petite largeur, entre quelques végétations touffues et de nombreux galets. Ils avaient probablement roulés sous la puissance du courant, à une époque révolue où le ruisseau était encore rivière. La profondeur de l'eau autorisait parfaitement qu'on y marche sans se sentir en danger. Son père avait donc très bien pu s'y promener, mais comme le disait la garde, il avait dû continuer dedans dans un sens ou l'autre pour ensuite en sortir finalement. Elle lui demanda son avis.

    *Ton père cherche sa femme, ta mère, comme si elle était encore en vie. Nous venons de quitter l'endroit où elle avait vu en dernier, c'est bien ça ? Nous sommes loin dans la forêt, je trouve, donc ça me semblerait cohérent qu'il cherche à s'y enfoncer plus encore, Ramar, dans sa quête illusoire de sauvetage...*

    Pour une fois, ce ne fut pas Chimère ou Diolime qui commenta la situation, comme souvent, mais Nolune, sa deuxième épée. Sa nature plus calme que son complice la rendait peu bavarde. Sa douceur était souvent appréciée de Ramar et Chimère, et lorsqu'elle répondit cette fois-là, aucun ne broncha. Son analyse portait la trace d'une sagesse et d'une capacité à comprendre l'individu profond qu'était le père du jeune homme que ce denier ne lui soupçonnait pas jusque là.

    Il caressa sa poignée pour la remercier et transmit à la jeune femme.

    Grâce à l'analyse fort juste de mon épée, je pense pouvoir dire qu'il est certainement parti en amont pour s'enfoncer plus loin encore. Son but, aussi chimérique soit-il, est de retrouver ma mère disparue, après tout.

    Il n'avait pas d'émotion particulière dans la voix. Il était tellement habitué aux bêtises de son père que cela ne le touchait plus vraiment, même si la découverte de ces motivations profondes était récente...

    Ils se remirent donc en chemin, remontant le cours du ruisseau, chacun d'un côté pour tenter de repérer la moindre trace attestant que son père en serait ressorti. Mais ils ne trouvèrent rien sur une bonne centaine de mètres, avant qu'un détail commence à interpeler le jeune homme.

    Le silence. Il n'y avait plus que le son de l'eau ruisselante. Aucun insecte ne pullulait dans les feuilles mortes, aucun oiseau ne chantait pour attirer les louanges de ses congénères, aucun animal quelconque ne fuyait en courant en les sentant avancer. Rien, juste l'eau qui coulait.

    Ramar dégaina ses deux épées dans un même geste souple et fluide que son pas glissant sur les galets sans les renverser. Il se faisait le plus discret possible, gardant tous ses sens aux aguets, ses objets le secondant au mieux. Il ne fit pas attention à ce que la garde ferait ou faisait, il la sentait capable, tout comme lui, de ressentir le danger et de prendre garde. Il continua donc à avancer, peu à peu. Au bout d'un certain temps qui lui parut interminable, le ruisseau changea un peu de forme. L'eau n'y coulait plus autant, car il s'était arrondi pour former une sorte de marécage peu profond, avant de reprendre sa forme classique un peu plus haut.

    Cependant la zone était vide. Ramar, voyant cela, n'aurait pas été étonné si on lui avait alors dit qu'un animal se servait de ce lieu comme abreuvoir, faisant fuir toutes les autres espèces du coin. Ou encore qu'il y ait la tanière d'une bête peu sympathique non loin. Il regarda bien les alentours, sans avancer, sur ses gardes, mais ne distingua ni mouvement ni la forme quelconque d'une créature, quelle qu'elle soit. Il tourna alors le regard vers Oppia et lui chuchota calmement.

    Mon père est forcément passé par là, mais je ne distingue rien, et vous ?

    Ne voulant pas non plus trop s'appuyer sur les compétences de la garde, il se remit en recherche. L'absence de bruit était inquiétant et suggérait deux possibilités : une créature était proche, assez dangereuse pour faire peur à la faune locale, ou il y avait de la mort dans le coin, rendant la zone morbide pour le moment.

    La bonne réponse s'avéra être la seconde. Ramar découvrit une tanière non loin de la zone marécageuse avec le cadavre d'un très jeune warg blanc. Son crâne était manifestement écrasé. Le regard de l'aventurier se rembrunit immédiatement en voyant cela. Le pouvoir de son père était capable de ce massacre, il en était probablement à l'origine...

    De nombreuses traces désordonnées de lutte et de sang jonchaient les alentours. Il fit signe à Oppia pour lui montrer et lui expliquer lorsqu'elle l'eut rejoint, toujours en chuchotant, mais une note sombre dans le ton.

    Mon père a la capacité de rendre ses mains métalliques. Ce sont de véritables enclumes... Il a tué ce bébé Warg et s'est probablement confronté à la mère, au moins, vu tous les signes dans la zone. Suivons la piste...

    L'urgence et la colère commençait à se mêler à sa voix. Raison pour laquelle il s'arrêta dans un souffle pour ouvrir la marche, ses deux épées prêtes à intervenir de tous les côtés s'il le fallait. Au bout d'une trentaine de mètres, ils trouvèrent alors le corps sans vie d'une femelle Warg Blanche d'une taille impressionnante. Elle présentait de nombreuses marques des coups reçus, des coups brisant les os, des coups de son père. Mais le sang sur le pelage n'était pas que celui de la bête...

    Ramar pressa donc le pas et s'enfonça plus loin encore, suivant des traces si évidentes d'affrontement, comme des troncs de petits arbres complètement arrachés de force ou brisés et clairsemés de sang. Il avait du mal à savoir si son père avait frappé son adversaire si violemment que cela l'avait envoyé valser contre ces troncs, ou si cela avait été l'inverse. Dans les deux cas, il devait le retrouver au plus vite, si ce n'était pas trop tard.

    Des bruits commencèrent à leur parvenir. Il était évident, aux hurlements de rage qu'on pouvait clairement distinguer, que l'affrontement était violent. Ramar commença à courir dans leurs directions. Puis la scène se dévoila d'un coup, la forêt s'ouvrant sur une grande clairière, plus grande encor que la précédente, mais sans énorme rocher. En son centre, deux adversaires se tournaient autour. Un grand loup, gigantesque, au pelage magnifiquement blanc mais taché de part et d'autres de sang et une gueule effroyable, découvrant une rangée de crocs pouvant arracher un bras certainement sans effort. Et un homme, grand et puissant, méconnaissable tel un monstre rouge sombre, tant il était recouvert de sang de la tête aux pieds.

    L'aventurier fut stoppé net devant la scène surréaliste qu'il voyait. Son père affrontait seul à mains nues, juste avec son pouvoir, un Warg Blanc mâle, après avoir vraisemblablement tué le reste de la famille. Soudain les deux adversaires s’élancèrent, comme s'il réagissait au même signal qu'eux seuls pouvaient distinguer. Le grand loup asséna un coup de mâchoire puis un coup de patte dont les griffes pouvaient probablement percer une armure. Mais un poing de métal contra lourdement les deux coups, repoussant ainsi la bête en arrière. Un autre coup, d'une violence inouïe, vint le cueillir à l'épaule et le repoussa de quelques mètres dans un jappement rauque de douleur. Du sang avait giclé, recouvrant l'homme d'un peu plus de sang, sans que cela ne change rien à son aspect plus monstrueux que jamais. Sans compter le visage fou qu'il arborait. Fou de rage.

    Ramar tourna la tête vers Oppia.

    Je... Je ne sais pas lequel des deux on doit sauver...

    Chimère tenta de le rassurer en lui caressant la joue, mais il ne réagit pas. Son père était devenu dingue. Pourquoi s'en être pris à ces créatures ? Quelle folie était-ce là ? Il savait bien qu'il fallait lui venir en aide. Ses coups avaient peut-être réussi à tuer une Warg femelle, mais il affrontait un mâle, bien plus grand et puissant encore. Alors que lui était vieux même s'il restait, manifestement, puissant. Cependant, sa rage... Ramar se sentait démuni face à ça. Comment le faire revenir à la raison, alors qu'il était certainement très alcoolisé et qu'il ne parvenait à réaliser l'exploit qu'ils avaient sous les yeux que par un miracle qui ne durerait pas, à l'évidence. En effet, le Warg ne semblait pas tant affecté par les coups de son père, et sa propre rage laissait une écume manifeste au coin de sa gueule atroce.

    Son père, cet ivrogne invétéré, se révélait aujourd'hui n'être plus qu'un monstre qui périrait bientôt s'ils ne lui venaient pas rapidement en aide, avant que sa chance s'estompe. Mais Ramar ne parvenait pas à revenir à la première définition, il restait bloqué sur la dernière. Son père n'était qu'un monstre...

    ***


    Oppia Brazier avait pris les devants et demandé au jeune homme, le sortant de sa torpeur au passage, de s'occuper de son père tandis qu'elle s'occuperait du Warg. Chacun son monstre.

    Tout s'était rapidement enchaîné. La soldate avait empoigné solidement sa longue et puissante arme pour s'approcher discrètement derrière le canidé géant. Au moment où elle avait asséné sa lame sur la patte arrière de la créature alors que celle-ci ne quittait pas son adversaire du regard, Ramar avait empoigné son paternel par une épaule pour l'emporter au sol et l'y plaquer, le temps de le faire revenir à la réalité.

    La garde avait admirablement bien porté son coup à tel point qu'elle était parvenue à trancher le membre pourtant imposant de la bestiole qui, surprise, avait rugi de douleur et de colère en se rabattant plus loin, non sans donner un coup de griffes dans la mêlée. La jeune femme avait esquivé sans difficulté le coup qui relevait plus du réflexe défensif que de la réelle offensive.

    Dans le même temps, le père de Ramar, subitement au sol, son fils au-dessus de lui, ne parvint pas à comprendre la situation : il resta coi, hébété par l'événement. L'aventurier ne put que lui asséner un coup au visage pour le sortir de son état. Malheureusement, ça réveilla surtout sa rage. L'homme rouge de sang et de hargne avait alors repoussé celui qu'il voyait comme son nouvel adversaire, l'exhortant de tous les noms de ne pas le laisser achever l'animal qui avait pris sa femme.

    L'histoire prenait finalement tout son sens. Si ivre qu'il en avait oublié la mort de sa femme, l'homme avait cherché un coupable et était tombé, manifestement, sur la tanière de ce Warg blanc. Il y affronta un bambin et sa mère, puis tomba sur le mâle, démarrant ainsi ce combat titanesque, le prenant pour le responsable de la disparition de la femme de sa vie.

    La scène avait dès lors pris une toute autre ambiance. Un Warg blanc mâle, gigantesque, se retrouvait acculé par une garde de petite taille. Un fils affrontait froidement et agilement son musculeux père aveuglé par la rage. Deux monstres affrontaient leurs opposés, ironiquement.

    Méthodiquement, Oppia blessa progressivement le monstre blanc, le mutilant le plus possible et profitant de sa nouvelle faiblesse de par la perte d'un membre antérieur. Avec mépris, Ramar rendait la force des attaques du monstre rouge inutile, lui enchaînant prises sur prises. Les deux parvinrent à leurs fins sans trop de difficultés : les fatiguer pour les achever.

    La jeune femme se prit quelques coups de griffes mais n'avait pas semblé les ressentir pour finalement terminer la créature d'un coup bien placé sur le côté de sa nuque. Le jeune homme se prit un coup ou deux des poings terribles de son monstre de père, mais les avait supportés pour lui faire endurer une terrible prise de soumission, achevant de l'épuiser tandis qu'il baissait enfin les bras.

    Sans pitié, Ramar avait ensuite assommé son daron d'un coup de pommeau à l'arrière de la tête, pour éviter un quelconque problème avec lui. La garde l'aida à le porter, sur leurs épaules et à rentrer en ville. Ils n'échangèrent que très peu sur le chemin du retour : le combat n'avait pas été des plus simples pour l'un comme pour l'autre. Puis elle repartit pour sa caserne après qu'ils eurent balancé l'ivrogne dans un bac d'eau fraîche. Ramar eut à peine le temps de la remercier.


    ***


    L'homme, aux cheveux et à la barbe gris et hirsutes, portait un regard d'une tristesse infinie sur l'homme, plus jeune, qui brandissait une lame sur sa gorge. Assis, le vieux forgeron ne broncha pas.

    Tu es encore plus pitoyable que je le pensais. Tu ne vis plus depuis bien longtemps, tu ne bois que pour oublier sa disparition et, persuadé que tu peux la retrouver, tu te retrouves, complètement saoul, dans sa clairière. Chaque fois, tu y cherches des indices disparus depuis une bonne décennie, et n'en trouvant pas, tu en inventes et te trouves un bouc-émissaire qui n'a rien à voir avec cette histoire. Mais qu'importe, tu te défoules, tu risques le peu de vie qu'il te reste et provoque un carnage. Et après ? Tu te sens satisfait ? Tu la retrouves ? Tu la venges ? DIS MOI ! VEUX-TU A CE POINT MOURIR BÊTEMENT ?

    La lame se pressa un peu plus contre la gorge du père, laissant perler une goutte, sans que cela ne le fasse broncher. Son regard, las et emprunt de désespoir, se dirigea simplement vers l'autel au coin de la pièce.

    C'est donc ça... Tu te défoules avant de perdre certainement connaissance, pour te réveiller parmi des cadavres et rentrer, à nouveau en proie à ce sentiment de vide qui te caractérise désormais depuis qu'elle est partie. Sans accepter les faits ni avancer. Si tu fais ça depuis le début, je comprends, finalement, que tu sois encore aussi fort. Mais même si je ne me souviens pas de Maman aussi bien que toi, je suis content de plus lui ressembler qu'à toi...

    Ramar baissa Diolime. Aucun objet n'osait intervenir, pas même Chimère. Il était furieux, mais se contrôlait. Cela ne pouvait plus continuer ainsi. Il porta son regard sur l'autel, avant de revenir sur son père.

    Je te laisse le choix. Décide, maintenant. Soit tu continues dans ta folie, dans ton illusion, dans ton cercle vicieux qui ne pourra que te mener à une mort misérable, éloigné de tous. Soit tu te réveilles et te reprends en main. Si tu choisis la première option, je te tranche ici et maintenant les deux mains, pour m'assurer que tu ne blesseras personne...

    Il releva son épée.

    Tu les gardes si tu choisis la deuxième option, mais je te surveillerai. Alors ?

    Un rictus apparut sur le visage du père. Un coup vif lui trancha la barbe la seconde qui suivit, le faisant instantanément disparaître.

    Ne crois pas que je n'en sois pas capable. Tu es l'être le plus égoïste que je connaisse, je n'aurai aucun scrupule à te faire mal. Tu n'es pas le seul à l'avoir perdue, à la regretter, à l'aimer, contrairement à ce que tu penses. Mais tu es le seul à ne pas l'avoir encore laissée partir. Ne sois donc pas étonné que je brûle d'envie de t'infliger un tel sévice. Toi, tu as perdu ta femme. Moi, ce jour-là, j'ai perdu ma mère et mon père.

    Les yeux du vieil homme s'écarquillèrent, une fois la surprise passée. Ils se regardèrent si longtemps que cela parut interminable pour Chimère, l'atmosphère si tendue qu'elle en serait presque palpable.

    Puis le père s'affaissa sur sa chaise, les yeux embués. Ramar rangea Diolime dans son fourreau tandis qu'il ne restait plus qu'un chagrin infinie et terriblement ancien dans les sanglots de l'homme qui redevint, momentanément, le père qu'il aurait dû être dès le début. Il s'accroupit pour le prendre dans ses bras et le consoler, tout en laissant son propre chagrin revenir à la surface et raisonner avec le sien.

    Enfin, bien des années plus tard, le fils partageait avec son père la perte de la femme de leur vie.
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    Re: Père, ivrogne, monstre, ou un mélange des trois ? [PV : Oppia]
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