Arya Tolevira

De ce que mon père m'a raconté, ma mère voulu s'enfuir avec le bébé, après ma naissance. Bizarrement, le bébé a été récupéré, mais aucune trace de la femme... Étrange, n'est-ce pas? Sauf lorsqu'on connaît vraiment mon père. Le pensée commune dit que la mère est morte contre des bêtes sauvages, ayant tout juste mit son enfant en sécurité. Mais si on en croit certaines rumeurs, la mère a été tuée par mon père et son corps caché.

Je suis née au village perché, du temps où il était gouverneur. J'ai passé une bonne partie de mon enfance cloîtrée dans son grand château, dont les piliers sortaient de l'eau, lui donnant un style si unique et imposant. Il paraît que que j'étais petite, les autres enfants avaient peur de moi à cause de mon pouvoir mal maîtrisé. Mon père m'élevait lui-même, et je l'admirais. D'un côté, il me faisait peur, de l'autre, je lui devais tout. Je me suis toujours inspirée de son autorité... C'est lui qui m'a forgée. Pour en revenir au fait qu'il me fasse peur, un jour, il m'a emmené sur un balcon qui offrait une belle vue sur le lac sur lequel était construit le château. J'avais peur du vide, il savait que je détestais aller sur les balcons. Et il m'a jetée par-dessus la rambarde... Il voulait que je vainque ma phobie et que je développe mon pouvoir sous l'eau. C'est ce que j'ai fait. Après m'être éclatée à la surface de l'eau et restée plusieurs secondes paralysée, à couler comme une merde, l'adrénaline a coulé dans mes veines et en un mouvement de tentacules, j'étais revenue à la surface, tout le corps couvert d'écailles pour la première fois, mes vêtements déchirés. En haut, il m'a semblé le voir sourire, puis il est rentré, me laissant à mon sort. L'eau était froide... J'aurais pu revenir sur la terre ferme, aller me réchauffer dans ma chambre et pleurer comme la faible que j'étais. Mais... Dans l'eau, je me sentais plutôt bien. Et finalement, je suis restée plusieurs heures dedans, à découvrir la vie sous-marine et longer les énormes piliers du château qui s'enfonçaient jusqu'au fond du lac. En fait, je n'avais même plus envie de sortir. Je ne sais pas combien de temps j'y serais restée si je n'étais pas tombée sur ce trou dans le pilier central, presque caché, enterré dans la vase et masqué par les algues. Je m'y suis faufilée, découvrant un espace creux dans le pilier, et une trappe menant au-dessus. À l'intérieur du pilier, il y avait un escalier en colimaçon plongé dans le noir total, que j'ai monté lentement. Jusqu'à arriver tout au-dessus... Au niveau des caves du château. Les caves que mon père me défendait de visiter, et dont j'avais, de toute façon, beaucoup trop peur. Mais ces caves-là n'étaient pas celles que je croyais. J'ai découvert qu'elles étaient reliées aux vraies caves par une entrée secrète. Tout était dans le noir, et tout ce que j'ai pu sentir au marchant à tâtons jusqu'à tomber par chance sur cette sortie, ce sont des murs froids et des barreaux.

Les semaines qui suivirent, j'étais retournée dans l'eau, mais n'avait pas osé retourner dans les caves. Mais un jour, la curiosité était trop forte... J'y suis allé, mais cette fois-là, en passant discrètement par les caves principales. Tout simplement parce que j'avais besoin de feu, de lumière. Je voulais voir clairement ce que cachaient ces caves secrètes. À savoir, des os. Des tas d'os. Des squelettes complets, même des tas de squelettes, la plupart ne présentaient plus aucune chair depuis des lustres, mais certains semblaient un peu pus frais. Les pierres étaient, par endroits, tachées de sang. Aux murs, des outils de cauchemar.  Et dans cette cellule isolée des autres... Juste un squelette, un seul. Il lui restait des cheveux longs. Mais ce qui m'a fait le plus peur, c'est la main qui s'est posée sur mon épaule à ce moment là. Quelqu'un m'avait donc vu entrer... Et par la plus grande des chances, c'était mon père. Je m'attendais à ce qu'il soit fâché, mais au contraire, il était toujours accompagné de son fidèle sourire impassible. La seule chose qu'il m'a dit, c'est "Ta mère est moins belle sans la chair..."

En grandissant, mon état mental empirait, selon les gens. Ce qui est vrai en tout cas, c'est que je devenait abusivement lubrique... Si bien qu'on m'appelle parfois "La Satyre". Je m'intéressais beaucoup aux activités secrètes et illégales de mon père. Les rumeurs le concernant n'étais pas fausses. Pourtant, bien peu de gens savent que ce brave homme gère toute une communauté de hors-la-loi. Le cas contraire, nous ne serions plus nobles... Mais personnellement, je ne prenait pas de grandes responsabilités, je savais que je n'hériterais que de ce château, je n'aurais aucune fonction. J'étais libre comme le vent, riche et puissante... Et j'en profite encore. Oh, pour l'instant, je ne fais pas trop dans l'illégalité, je n'en ai pas encore besoin ni envie. Je me contente de gambader sur le continent à suivre mes désirs, réaliser mes objectifs... Ce qui m'a menée à visiter l'archipel. C'est là-bas que j'ai fait une rencontre fort intéressante.

Je me prélassais tranquillement sur une plage où l'eau était chaude, le jour où j'observais une fille magnifique, qui devait avoir mon âge ou presque. Tel un prédateur, quand elle était allée dans l'eau, je l'avais suivie, sachant déjà à quoi j'allais être occupée le soir même. Je ne m'attendais pas à ce que cette fille, emportée par les courants, n'arrive plus à rejoindre la plage, entrainée vers les eaux plus froides, elle était seule et personne ne semblait disposé à la secourir lorsqu'elle a commencer à se noyer... Sauf moi. C'est pas mon truc de sauver les gens, surtout quand il n'y a personne pour le voir, mais je n'allais pas laisser partir une telle proie. Je suis allée la chercher pour la ramener sur la plage mais, au moment où je l'ai touchée, j'ai été envahie par un sentiment puissant... C'était mille fois plus puissant que les effets de mon pouvoir. J'avais soudainement envie d'elle, je me sentais même étrangement amoureuse, d'un éclair, je contrôlais à peine mon corps et désirait le sien plus que ma vie. Sur le coup, mes sentiments étaient trop forts pour comprendre que j'avais été touchée par son pouvoir. J'ai un peu de mal à me souvenir des heures qui ont suivi, mais ce dont je suis sûre, c'est que je suis restée avec elle jusqu'au lendemain et que la nuit s'est déroulée exactement comme je l'avais prévu. J'ai compris après qu'elle avait le pouvoir passif de rendre quiconque la touche éperdument amoureux d'elle. Comme si son corps ne suffisait pas... Bref, pour la première fois, je suis tombée sur quelqu'un que je n'étais pas prêt de laisser partir. Oh, je n'étais pas réellement amoureuse je vous rassure, mais son pouvoir est devenu une vraie drogue. Elle s'appelle Rubis. Je ne suis pas dupe, il est évident qu'au dessus de toute affection, elle reste avec moi parce que je peux lui offrir une belle vie excitante. Je suis même certaine qu'elle pense être celle qui tient les cordes... C'est si naïf.

Récemment, j'ai commencé à m'intéresser plus sérieusement aux histoires illégales de mon père. C'est un avantage énorme d'avoir tous ces contacts à portée. Je commence à avoir quelques projets plus ambitieux pour l'avenir... Mais ça, ça va rester dans ma tête pour le moment.

/!\ Je compte poster Rubis et le père d'Arya en tant que prédéfinis