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    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

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    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
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    [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Dim 2 Mai 2021 - 14:56 #
    Parcourant à nouveau des yeux la copie du rapport de la Guilde qu’iel avait obtenu pour préparer leur assignation, ainsi que les notes dans son livre mémoire qu’iel avait soutirées à Vrenn – car après de fumeuses recherches auprès d’une femme du même nom que le Sbire, il lui avait finalement paru que c’était bien auprès de son collègue qu’il lui fallait s’adresser – à travers un appel cristalique des plus formels, Calixte se dit qu’iel avait rarement été demandé-e sur une mission aussi frontalement périlleuse. Poussant délicatement Apolline qui s’était endormie sur ses notes, découvrant à l’occasion que l’âme artificielle avait profité de sa scribouilleuse pour y dessiner ce qui ressemblait à une immonde anguille abyssale ou un audacieux phallus, l’espion-ne ajusta les feuilles de papier sous la lueur du cristal éclairant le petit bureau de sa chambre. La nuit avait depuis longtemps embrassé les reliefs de la Volière aux Dragons, et seul le craquement bavard de la bâtisse fendait le silence alangui qui y avait temporairement posé ses valises. Tout comme lo soldat-e. Iel avait gagné la colocation de Luz et l’Ombre au terme d’un simple tour postal des grandes villes du Royaume, allégé-e de ses colis et missives mais alourdi-e d’un nouvel ordre de mission. Ne lui laissant qu’un couple de journées pour préparer celle-ci. Et peut-être le document avait-il eu du mal à arriver entre ses mains, ironiquement, car iel passait la plupart de son temps sur les chemins d’Aryon. Mais iel espérait que sa collègue, colocataire et amie, Ayah, avait disposé d’une notification plus anticipée. Le trajet du Grand Port à la Capitale ne se faisait guère rapidement, et à moins qu’elle n’eût investi dans un pass de téléportation depuis la dernière fois où iels s’étaient croisé-es, ou qu’elle ne fût déjà dans les environs pour d’autres raisons, ou qu’elle n’eût soudainement obtenu un rapidodo, une unicorne, un cheval de lune, un catosorus, ou toute autre monture pourvue d’une endurance et d’une vitesse capable de traverser le Royaume en un rien de temps, celui-ci lui aurait demandé un certain nombre de jours incompressibles sur la route. Dans tous les cas, iel se réjouissait déjà de revoir la jeune femme dès le lendemain.

    Iel se réjouissait cependant bien moins du descriptif de l’être qu’il leur était demandé – ordonné – d’appréhender. Le rapport de la Guilde mentionnait un personnage certainement de sexe féminin, dotée notamment d’un pouvoir de transformation acérant ses griffes, ses crocs, ses cornes, rendant sa peau vermeille et la munissant d’ailes fonctionnelles. Capable aussi, à en croire les notes du Sbire, de se régénérer à la moindre blessure. D’une force bestiale et d’un esprit pas moins sauvage, vu l’étendue et la composition de son aire d’évolution. Dans les entrailles de la Grande Forêt, les aventuriers qui avaient initialement pisté l’inconnue étaient tombés sur un large charnier, s’étendant sur plusieurs tranchées profondément creusées. Démentant à la fois la puissance destructrice de celle-ci, comme son caractère impitoyablement sanguinaire. Si Vrenn, pourtant des plus féroces et débrouillards, avait préféré prendre la fuite face à la Furie Rouge plutôt que de risquer l’affrontement, Calixte comprenait mal ce que ses supérieurs attendaient d’iel. Son regard accrocha à nouveau l’ordre de mission, et glissa jusqu’aux lettres tracées de noir indiquant « Capitaine Arthorias Hekmatyar ». Sans doute leur salut résidait-il dans cette innocente mention. L’espion-ne avait déjà rencontré, et travaillé, avec l’homme par le passé. Mais sur une enquête qui n’avait assurément aucun point commun avec leur nouvelle assignation. Cela n’empêchait que ce nom, déjà auréolé de l’aura du Capitaine de la Garde Royale, instillait en iel un sentiment serein d’espérance, qui dissipait le moindre doute qu’iel pouvait avoir sur la réalisation de leur mission. L’homme était non seulement connu et reconnu pour ses capacités martiales, iel l’estimait personnellement bon et volontaire face à l’adversité. Lame adroite comme bouclier robuste en fonction du besoin de la situation. Assurément, iel lui confirait sa vie sans hésitation.

    Leurs vies. Sa main passa songeusement sur la rondeur presqu’invisible de son ventre, et l’ambre de ses yeux parcourut une dernière fois les documents rassemblés devant iel. Demain viendrait bien assez vite, et rien ne pouvait mieux l’aider, à présent, qu’une bonne nuit de sommeil. Levant sa dextre au contact du cristal de lumière pour éteindre celui-ci, le parcours de ses doigts prit brusquement la tangente pour se rabattre sur la panière qui lui servait de poubelle. Et iel y vida le contenu de son estomac. Réveillée par le bruit – comme probablement l’odeur – de ses renvois, Ashae quitta les draps de son lit pour venir se poser sur ses mèches claires. D’un geste tremblant, caressant d’un doigt la shupon inquiète, Calixte se laissa aller contre le dossier de sa chaise. Il faudrait, aussi, qu’iel redemande à Ayah un remède contre ses indispositions qui ne semblaient vouloir se tarir.

    ~

    La Caserne de la Garde Royale, telle un majestueux dragon veillant sur le Palais Royal étalé sur l’îlot adjacent, se dressait de son auguste silhouette sur l’île de la Citadelle. Avisant l’entrée principale où était donné leur lieu de rendez-vous à l’aube de la journée, Calixte flatta l’encolure de sa loutre géante pour l’arracher à sa contemplation méditative de la Luisante et poursuivre son chemin. Le soldat était légèrement moins bien équipé que s’il s’était octroyé un passage par sa chambre au Bastion du Grand Port, mais il lui semblait n’avoir oublié derrière lui rien de bien essentiel. Sur son dos somnolait encore Abdallah, contenant son grand sac sans fond et ses multiples bricoles. Ainsi que, très certainement, une Apolline fugueuse. Dans les sacoches de Kaname, dépassant uniquement par son museau laiteux presque invisible dans la clarté matinale, Vreneli se tenait coi. Le teisheba avait pris l’habitude, dans les grandes villes toujours animées de milles activités, de se faufiler dans un sac ou un vêtement, afin de contenir ses pulsions pugnaces.

    Saluant courtoisement ses collègues de la Royale qui montaient la garde devant leur maison mère, le coursier choisit un petit muret à proximité pour poser son séant et attendre l’apparition de ses camarades d’assignation. Profitant de ce temps d’attente pour, à nouveau, consulter ses notes.

    Humain ou comme Kana ? lui demanda mentalement la loutre, essayant de décrypter le document en regardant par-dessus son bras.
    Humaine, a priori. Peut-être une hybridation étrange. Mais aucun rapprochement n’a pu être fait avec une autre créature.
    Sbire a vu Furie. Autre ?
    Oui. Ainsi que l’aventurier Adekin. Mais apparemment ce dernier est décédé lors de l’expédition à la Cité Enfouie,
    répondit l’espion en frissonnant instinctivement au souvenir des [b][color=#ff66ff]centipèdes géants et des wardäns.

    Du mouvement à l’orée de son champ de vision attira son attention, et il décrocha des yeux son calepin. Pour adresser un sourire amical à Ayah, qui arrivait d’un côté, puis un salut plus protocolaire au Capitaine Hekmatyar, qui arrivait de l’autre.
    Ayah StormsongLa Garde
    Ayah Stormsong
    Informations
    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Lun 3 Mai 2021 - 18:05 #
    L’ordre de mission était tombé il y a quelques jours déjà, l’enjoignant à se rendre à la Capitale dans les prochains jours pour mener à bien une assignation.

    Le trajet Grand Port / Capitale : elle commençait à connaître.
    Cela faisait déjà plusieurs aller-retours qu’elle faisait entre les deux grandes cités. Non pas que cela la dérange outre mesure, elle le ferait assurément autant de fois qu’on lui demanderait de le faire. Elle avait déjà passé un certain temps dans le régiment Al Rakija : tout juste de quoi commencer à tisser des liens avec ses nouveaux compagnons.

    Cette nouvelle affectation dans la cité portuaire avait été un véritable renouveau pour elle. Elle s’y sentait bien mieux qu’à la garde régulière de la capitale. Il faut dire que le régiment du Sud était tel qu’elle l’imaginait, et bien plus encore...
    C’était pour elle comme une nouvelle famille dans laquelle elle arrivait peu à peu à s’intégrer.

    Il y avait donc entre les deux villes environs six jours de marche à pied, ce qui n’était pas possible pour elle car elle était attendue à la capitale dans quatre. Le régiment lui avait donc prêté un chouale cheval pour effectuer le trajet et mener à bien cette mission dans les temps.

    Au sujet de cette mission d’ailleurs, il était question de neutraliser une créature qui sévissait dans la grande forêt, menaçant régulièrement les gens vivant non loin de son terrain de chasse. La « Furie Rouge » était décrite comme un monstre humanoïde équipé de griffes, de cornes, de crocs et de grandes ailes. En gros : il y avait de quoi faire…

    Ce qui perturbait le plus Ayah n’était pas tant la description du monstre en lui-même que la mention qu’il s’agissait vraisemblablement d’une personne à la base tout à fait humaine qui aurait perdu le contrôle de son pouvoir… Elle ignorait que cela était possible et s’en désolait sincèrement.

    Ce fait ne manquait d’ailleurs pas de la faire passer à Yanxlin, qui ne maitrisait pas non plus son pouvoir… Pouvait-il lui aussi arriver à cette triste extrémité ?
    Et d’abord, existait-il un moyen de sauver la « Furie Rouge » d’elle-même ?

    Cette assignation ne s’annonçait pas particulièrement gaie, elle était même plutôt décrite comme une mission très dangereuse à laquelle il fallait se préparer consciencieusement.
    Ayah avait pris ces indications tout à fait au pied de la lettre et avait dédié toute la journée précédant son départ de Grand Port à la préparation de diverses préparations et cataplasmes à base de plantes médicinales. Elle avait donc dans sa besace divers anti-douleurs, solutions antiseptiques et bandages pour être en mesure de prendre en charge une blessure en économisant ses forces.

    En plus de cela, elle avait bien retenu la leçon de la dernière mésaventure dans les sous-sols de la Capitale, il y a quelques temps déjà, et avait choisi de revêtir son armure pour cette mission.
    S’il fallait intervenir pour soigner un de ses camarades, il valait mieux qu’elle soit à peu près protégée.

    Ce n’était pas une armure aussi robuste qu’une armure de plates classique, mais au moins elle pouvait se mouvoir à peu près correctement avec tout en étant protégée contre des attaques tranchantes. Bon, les attaques contondantes c’était encore autre chose… Mais on ne peut pas tout avoir.

    D’ailleurs, en évoquant cette fameuse mésaventure : le capitaine de la garde royale, Arthorias Hekmatyar, semblait faire partie de l’équipe en charge de cette mission. Décidemment, il était plutôt un homme de terrain. Sa présence, son expérience et son courage apporteraient à leur petite équipe une base solide face à l’adversité qui les attendait sous le couvert sombre de la Grande Forêt.

    Elle avait déjà assisté à ses prouesses martiales et à la détermination sans faille qu’il pouvait manifester en cas de difficultés. Il avait ses faiblesses humaines, certes, mais il avait largement prouvé qu’il était plus que capable de les surmonter.

    Toutefois, la présence d’Arthorias ne laissait rien présager de bon concernant la menace qu’ils s’apprêtaient à affronter. On n’aurait assurément pas dérangé le chevalier d’argent pour une simple affaire de pouvoir incontrôlable s’il n’y avait pas quelque chose de plus terrifiant en dessous.

    Elle se faisait cette réflexion tout en lisant sur son ordre de mission le nom de Calixte. Elle s’était d’abord étonnée de voir le nom du coursier, devenu un ami, parmi les participants à cette assignation avant de prendre cette information avec une sorte d’anxiété. En effet, il ne s’agissait pas seulement de Calixte, mais aussi de l’enfant qu’il portait quand il était sous sa forme féminine.

    Oui, c’était une histoire un peu étrange, mais véridique. En tout cas il lui avait fait suffisamment confiance pour le lui avouer et ça l’avait vraiment touchée. Elle s’était d’ailleurs plus ou moins proposée à l’aider du mieux qu’elle pouvait pour que tout se passe bien, en tout cas il pouvait compter sur sa discrétion.

    Mais maintenant cette révélation était davantage porteuse de préoccupations que de gaieté.
    Ayah ruminait, laissant malgré elle ses doutes et craintes enfler en elle concernant ce sujet.

    Toujours est-il, il arrivait régulièrement que Calixte/Iel ait des indispositions dues à sa grossesse, et Ayah avait ajouté dans ses affaires quelques remèdes à lui donner quand ils se croiseraient, indépendamment de ce qu’elle prenait pour le cadre strict de l’assignation.

    Trois jours s’étaient déjà écoulés depuis qu’elle avait quitté Grand Port, en direction de la Capitale. Trois longues journées qu’elle avait chevauché en tirant le plus parti de la monture qu’on lui avait prêtée sans trop épuiser cette dernière.

    Elle était donc arrivée au terme du troisième jour, assez tard, dans les rues de la Capitale et avait passé la nuit dans l’une des chambres de la caserne, qui lui parut bien confortable comparé aux deux dernières nuits qu’elle avait passées à camper.

    -

    Le point de rendez-vous était l’entrée principale de la caserne de la Garde Royale, qui siégeait non loin du palais royal. L’endroit était à couper le souffle tellement il était majestueux. La jeune femme l’avait déjà observé de loin, mais n’y avait jamais vraiment mis les pieds.
    Tirant sa monture par la bride, Ayah traversa timidement le pont qui menait sur laquelle la garde royale avait érigé sa base d’opération. Elle salua les quelques gardes qu’elle croisa, cherchant du regard l’un ou l’autre de ses camarades.

    Est-ce qu’elle était en avance ? En retard ? Difficile à dire. En tout cas elle avait le cœur résolu et était plutôt motivée à l’idée de partir à l’aventure.
    La première chose qu’elle avisa fut une loutre géante, suffisamment grande pour servir de monture.

    * Serait-ce Kaname ? * Se demanda-t-elle.

    Elle ne connaissait pas énormément de personnes qui pourrait être accompagnées d’une telle bête, et elle aperçut bien vite le maître. Calixte était assis près de son encombrant familier, sur un muret. Elle s’approcha et reconnut également Arthorias, qui sortait de la caserne. Quel timing ! Voilà qu’ils arrivaient tous en même temps !

    Etant arrivée légèrement avant que le capitaine ne soit à leur niveau, Ayah en profita pour rendre un sourire amical et joyeux à Calixte :

    « Salut Calixte ! J’espère que tu vas bien depuis le temps ! »

    Elle salua également les familiers visibles du coursier, leur témoignant autant de respect et d’amitié que s’ils étaient des êtres humains. Puis elle tourna son attention vers Arthorias qui était maintenant presque à leur niveau.

    La dernière fois qu’elle avait vu le capitaine de la garde royale, c’était au terme de leur enquête dans les entrailles de la cité. Elle l’avait laissé aux bons soins de ses collègues parce qu’il avait été blessé au combat, mais n’avait pas eut l’occasion de le recroiser.

    La dernière fois qu’ils avaient échangé, c’était en des termes beaucoup moins formels car c’était plus confortable dans le cadre de leur enquête. Mais maintenant qu’il était là elle ne sut pas trop à quel point il fallait reprendre les salutations protocolaires. Optant pour la sécurité, elle imita Calixte quand il adressa un salut militaire au chevalier d’argent.

    « Contente de vous compter parmi non, capitaine Hekmaytar. » Dit-elle simplement, mais le plus sincèrement du monde.

    Leur petite équipe était maintenant au complet.
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Lun 3 Mai 2021 - 18:30 #
    Mort à la furie rouge



    -Un, deux !

    Résonna une voix autoritaire dans l’enceinte de la caserne sonnant comme un coup de tonnerre rapidement suivit par le claquement de l’acier sur le pavement de la caserne

    -Trois, Quatre !

    Répondit un cœur de voix essoufflée qui produisait autant de bruit qu’une fanfare de casseroles malmenés.
    Les cuirassiers de la garde courraient le long de l’île, s’entraînant à porter leurs lourdes sous le grand soleil de la matinée, rythmant le passage du temps au fil de leurs pérégrinations.
    Arthorias les observa un petit moment, avant de retourner à l’affaire du jour.

    Se réinstallant dans son fauteuil, il relut pour la cinquième fois la missive qui lui était parvenue. « La Furie Rouge »…
    Le nom était clairement une idée fantaisiste, mais comme cela provenait de la guilde, on ne pouvait guère être surpris. D’autant que cette dernière commençait à sérieusement dater. Ce qui était étonnant, était d’ailleurs que la garnison locale n’avait encore jamais eu le temps de s’en occuper.
    Par manque de temps ou par peur, mais désormais la chose n’était plus vraiment si importante, car un ordre de mobilisation avait été envoyé.
    Un appel à volontaire, auquel l’officier avait répondu avec empressement,  surtout en découvrant les noms déjà accolés à la dite demande.
    Deux personne avec qui il avait déjà travaillé, et se faisait un plaisir de revoir.

    Deux membres de la garde du sud, dont les talents auraient été grandement utile dans la Royale que dans le sud. Mais Lucy avait ses raisons.
    Du moins c’est ce qu’il tenta de se dire avant de ranger soigneusement la missive dans une de ses sacoches.

    Deux de ses golems patientaient à la porte, aussi immobile que des statues, formant à eux seuls de formidables gardes du corps, immunisés autant à la fatigue qu’à l’ennui, attendant patiemment l’ordre muet de leur créateur.
    Ce dernier prit le temps de se vêtir convenablement, troquant son armure légère pour une bien plus emblématique. Qui, ironiquement se voulait moins lourde que bien des tenus en cuir.
    La solarite se mit luire doucement avec l’éclat du soleil, et s’adapta comme une seconde peau sur le corps de l’officier qui se permit même de l’enfiler seul, les sangles de la cuirasse enchantée se serrant d’elle mêmes.
    Quelques mouvements plus tard, et ses différents sacs harnachés, il put quitter son bureau, son matériel répartit entre ses clones et lui même, le tout formant un trio qui s’il était dissemblable marchaient d’un même pas.

    Des trois armures, seule l’une d’entre elle portaient la marque du mâne de la lune précédente, le heaume griffé au niveau de la joue jusqu’à la visière, alors que l’autre, sa jumelle était dans un état immaculé.
    Pour plus de facilité cela dit, Arthorias marchait tête nue, laissant le crâne stylisé de son heaume pendre à sa ceinture déjà bien encombrée, ses longs cheveux habituels rendu courts pour l’occasion et pour le confort.

    Les deux wargs qui l’accompagnaient habituellement le regardèrent partir, habitués à voir leur maître s’échapper de la paperasse habituelle.
    Trois chevaux furent s’élancèrent hors des écuries, de fier et hauts chevaux caparaçonné, portant chacun une version de l’officier qui n’eut pas grande distance à parcourir pour retrouver ses compagnons de route
    Car les deux attendaient déjà, et à en juger par la distance d’Ayah, son arrivée était relativement récente.

    Démontant immédiatement, il se laissa glisser au sol, offrant un grand sourire à ses futurs compagnons.

    -Calixte ! Ayah !


    Commandant à ses deux armures de rester sur place, il prit le temps d’aller rencontrer ses deux camarades du jour, leur rendant leurs salut protocolaire avant de déclarer loin des oreilles indiscrètes

    -Maintenant que les platitudes ont été échangés, on peut repasser aux prénoms si vous le voulez bien, j’ai été par bien trop de fois votre débiteur pour vous imposer ce genre de cérémonial, surtout pour un jour comme aujourd’hui.

    Ce n’était pas comme si Ayah l’avait remis sur pied et Calixte conduis une enquête de main de maître, affaire dans laquelle il c’était sentit quelque peu inutile.
    L’affaire d’aujourd’hui était cela dit beaucoup plus préoccupante, et au vu de la tenue de demoiselle Stormsong, c’était un état de fait connu.

    -Je n’aurai pas pu rêver mieux comme équipe aujourd’hui, j’espère que la fin se montrera aussi heureuse que le début cela dit

    Car il ne tenait pas à cacher le danger inhérent à retrouver la furie, les rapports qui concernaient cette dernière n’étant clairement pas à l’avantage des soldats envoyés à ses trousses



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    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Dim 9 Mai 2021 - 15:29 #
    Kaname, heureuse de voir Ayah, n’hésita pas à l’entrainer dans des retrouvailles plus humides. Approchant la jeune femme, retenant tout juste son enthousiasme pour éviter de la renverser, la loutre géante se dressa quelque peu sur ses pattes arrières pour poser celles avant sur les épaules de la soignante, et frotter son museau – comme dégainer une léchouille bien sentie – contre la joue de celle-ci. Vreneli, bien moins intéressé par les conventions sociales, resta impassible dans la sacoche où il somnolait. Et il aurait certainement pu rester complètement indifférent à tout le reste si l’éclat de l’armure du Capitaine de la Royale n’avait pas attiré son œil. Pendant quelques secondes, le teisheba redressa sa tête pour en observer les chatoyants reflets sous les matinaux rayons du soleil, puis il retourna à sa torpeur insouciante.

    - Comme vous le souhaitez, Arthorias, acquiesça affablement Calixte en tapotant doucement la tête de Kaname afin qu’elle lâchât Ayah de son étreinte mouillée.
    Copain aussi ? lui demanda joyeusement la loutre, étudiant visiblement la possibilité de faire subir le même traitement au Capitaine.
    C’est le chef, Kana. On ne léchouille pas le chef. Pas pour le moment, indiqua l’espion dont la curiosité fit dévier son regard jusqu’aux austères silhouettes accompagnant l’homme.

    La dernière fois où ils avaient été amenés à travailler ensemble, le Capitaine était venu seul. Mais peut-être était-ce la nature de leur nouvelle assignation qui nécessitait la présence d’autres collègues, bien que leurs noms n’eussent pas été mentionnés sur son ordre de mission.

    - Et ce sont… ? demanda-t-il à Arthorias pour qu’il introduisît les deux boites de conserve.

    Qui, apparemment, devaient n’être que cela. En plus menaçant si besoin, mais assurément pas des collègues de la Garde Royale. Intrigué, le coursier se plaça à côté du Capitaine alors qu’ils se mettaient en mouvements pour emprunter les rues principales menant aux portes nord de la Capitale, et entreprit de l’assaillir de questions pour satisfaire sa curiosité. Et obtenir des informations potentiellement importantes pour le déroulé de leur mission face à la Furie.

    - Et elles perdent leurs propriétés si elles sont abîmées ? interrogea-t-il après toute une pelleté de demandes plus générales sur leur fonctionnement. Suffit-il qu’elles soient partiellement démembrées pour cesser d’agir ou faut-il qu’elles soient complètement pulvérisées pour ne plus fonctionner ?
    Si Kana manta pist’ elles rouiller ?
    - Elles craignent la pluie ? Le feu ? L’usure ? Ou la magie veille à leur entretien ?

    Comme l’île de la Citadelle n’était pas très loin de l’extrémité nord de la cité souveraine, d’interrogations en conversations, ils eurent vite fait de traverser les rues s’animant de plus en plus avec la montée du soleil haut dans le ciel, et d’atteindre les plaines alentours où ils enfourchèrent leurs montures respectives. A mesure de leur progression le long du Grand Fleuve, les champs aux pousses encore jeunes en cette saison firent place au couvert printanier de la Grande Forêt. Ils bifurqueraient dans la journée du lendemain pour emprunter des sentiers annexes au cœur du domaine forestier mais, pour le moment, leur chemin croisait encore celui des caravanes matinales prenant la route des montagnes. A leur allure plus preste, ils ne s’attardèrent guère que pour quelques brefs échanges courtois avec les conducteurs de celles-ci, et dépassèrent les lourds chargements sans s’inquiéter de leur sort. Des collègues en patrouille sur les axes principaux du Royaume se chargeant très bien de remplir cette mission-ci.

    Décidée à faire bonne impression auprès du Capitaine de la Royale – par simple fierté ou peut-être par désir de se montrer aussi valeureuse que K’awill, et il faudrait au coursier expliquer à sa loutre que non, elle ne pourrait pas prétendre appartenir d’elle-même à la Royale en dépit de toutes ses qualités – Kaname adopta une posture altière et actionna le médaillon de son armure pour trouver un semblant d’accord avec celle d’Arthorias. Ouvrant la marche, elle garda un rythme lui permettant de ne pas tout à fait devancer le destrier de l’homme tout en lui présentant son meilleur profil. Amusé, Calixte se contenta de tapoter doucement la tête de son familier avant de se replonger dans ses notes.

    - Il va nous falloir remonter le Grand Fleuve toute la journée, la bifurcation de l’axe Arbre Sacré Village Perché ne nous apparaitra pas avant demain. Sauf si on pousse les montures et que l’on voyage de nuit, indiqua-t-il distraitement à ses camarades, étudiant la carte qu’il avait copiée du rapport de la Guilde et complétée des éclaircissements de Vrenn.

    L’avertissement d’Ayah fit tourner la tête à Kaname, et elle les éloigna du centre du chemin alors qu’un duo de femmes montées respectivement sur un catosorus et un tsi’ly les dépassait au galop, soulevant quelques nuées de poussière, agitant la flore alentour et faisant décamper les quelques créatures qui s’étaient aventurées près de la piste. Un groupe de lapillons décolla ainsi pour gagner les hauteurs sécuritaires d’un arbre, mais les pinplumes déjà présents sur celui-ci lui fit comprendre que cette place-ci était actuellement occupée. Suivant du regard les petites créatures qui se remettaient en quête d’un abri, Calixte se demanda si, en plus de la Furie Rouge, leurs pas croiseraient ceux de bestioles tout aussi féroces. L’ombre des sous-bois n’accueillait pas que des gloots ou des flokis inoffensifs, il y avait aussi là des marchebrumes et autres êtres de cette engeance pouvant menacer leur intégrité physique comme la réussite de leur mission. Cette pensée peu jouasse en tête, l’espion se tourna à nouveau vers ses collègues pour reprendre :

    - Puis nous devrions arriver sur les lieux de l’auberge dévastée par la Furie demain soir, avant ou après le coucher du soleil selon notre progression. Nous pourrions camper sur place ou nous mettre directement en quête de notre cible, mais je ne suis pas certain que l’obscurité et la lassitude de la journée de trajet jouent en notre faveur, réfléchit-il en levant un regard interrogateur vers Ayah et Arthorias. Il y a un hameau, sinon, un couple de kilomètres avant, où nous pourrions faire une halte. Ceci dit, pour cette nuit nous pouvons bivouaquer, ou gagner l’auberge… « au Crapaureau repu » ou « la Croisée », qui devraient être à notre portée dans la soirée, indiqua-t-il en étudiant à nouveau la carte entre ses doigts. Vous avez une préférence ?

    Il serait certainement plus confortable d’aviser l’une des auberges, dont le service, s’il restait humble, convenait à la grande majorité des voyageurs de passage. Mais il y avait une discrétion et une tranquillité toutes particulières au camping.

    Cal femme cette nuit ? lui demanda avec curiosité Kaname tandis qu’ils dépassaient une caravane remplie de caisses sur lesquelles des enfants en bas âge jouaient.
    Heu non, décida rapidement l’espion.

    Il y avait là une organisation beaucoup trop complexe à définir, et il ne tenait pas particulièrement à aborder le Capitaine de la Royale, de nuit, sous traits féminins. Il ne se souvenait que trop bien que Rebecca avait la main leste lorsqu’il s’agissait de jeter les gens par-dessus des falaises lorsqu’elle était mécontente. C’était un quiproquo en devenir qu’il ne souhaitait voir aboutir.


    Dé animation:
    Ayah StormsongLa Garde
    Ayah Stormsong
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Dim 9 Mai 2021 - 21:03 #
    La loutre géante de Calixte était vraiment d’un naturel très joueur et sociable : c’était un familier vraiment attachant, mais quelque peu envahissant ! Mais cela ne dérangeait pas Ayah outre mesure, et elle avait accueilli avec bonne humeur et légèreté l’enthousiasme innocent de la créature.

    Elle s’était dépatouillée juste à temps de Kaname pour pouvoir saluer le capitaine de la garde royale d’un salut militaire comme il se devait. Son casque sous le bras et la joue encore dégoulinante de salive… Bon, il y avait mieux comme salutations formelles, mais on ne subissait pas une attaque de loutre géante tous les jours !

    En tous cas, le capitaine Hekmatyar ne sembla pas désireux de s’encombrer des mondanités d’usage liées à son rang et aux relations entre chef et subordonnés dans la Garde. Il souhaita donc reprendre le même style d’échange qu’ils avaient eu avec lui auparavant. D’ailleurs il semblait déjà avoir travaillé avec Calixte, cela devrait pouvoir faciliter les choses…

    Néanmoins, le chevalier d’argent semblait plutôt préoccupé par la mission à venir, en témoignaient sa dernière remarque et les deux golems qui le talonnaient.

    Ayah lança un regard intrigué aux deux assemblages qui suivaient l’homme tandis que Calixte entreprenait déjà de le questionner à ce sujet.
    Qu’étaient-ils exactement ? Avaient-ils une forme de conscience d’une façon ou d’une autre ?

    Bon après tout, le coursier se chargeait déjà fort bien d’assaillir le capitaine de questions, elle n’avait plus qu’à écouter l’échange pour savoir ce qu’il en était. Calixte avait vraiment une curiosité sans limite, elle se remémora avec un léger amusement son arrivée au Bastion du Grand Port et de l’enthousiasme avec lequel il avait enchaîné les interrogations.
    Ce n’était pas du niveau de Désiré, mais presque !

    Elle remarqua sur l’une des deux armures animées une balafre au niveau du heaume. Elle se souvint alors de sa mésaventure dans les égouts et le terrible mâne qu’elle et Arthorias avaient affronté. Elle frissonna en se remémorant ces évènements. Non, vraiment, ce n’était pas l’aventure la plus agréable qu’elle ait vécu dans sa courte existence.

    Bien vite, ils s’étaient mis en route, traversant ce qu’il restait de la Capitale avant d’atteindre l’extérieur des hauts remparts de pierre. Ayah attacha son casque à la selle du cheval qu’on lui avait confié et l’enfourcha, elle préférait largement chevaucher sans la gêne de son heaume.
    Avant de partir, elle jeta un dernier coup d’œil aux murs de la capitale, et lança sa monture à la suite de Calixte et Arthorias, qui commençaient déjà à prendre la route.

    Le jour était encore jeune, et ils avaient une longue route devant eux pour atteindre le point de rendez-vous décrit par la guilde des aventuriers. Ils parvinrent toutefois assez rapidement sous le couvert des premiers arbres qui formaient l’immense forêt noire qui s’étalait presque jusqu’aux pieds de la Forteresse.

    Ayah ne connaissait pas très bien cette partie des alentours de la Capitale et se contenta donc de suivre ses camarades. Au vu du nombre de caravanes marchandes qu’ils dépassaient et croisaient, ils devaient encore être sur un axe principal. Parfois même ils croisèrent des collègues de la garde régulière de la capitale et les saluèrent chaleureusement et brièvement.

    Calixte semblait absorbé par ses notes et sa carte tandis que sa monture semblait joyeusement s’emballer. La soignante était légèrement derrière eux, et elle eut tout loisir d’observer le petit manège de Kaname d’un œil amusé. La loutre géante du blondinet semblait très intriguée par Arthorias, comme si elle comprenait qu’il avait un statut et une prestance un peu particuliers. Elle se pavanait auprès de lui avec un air très fier, c’était plutôt attendrissant.

    Tandis que le coursier, toujours dans l’étude d’une carte, leur décrivait leur itinéraire, Ayah entendit un bruit de course derrière eux et elle regarda par-dessus son épaule :

    « Attention ! » S’exclama-t-elle pour attirer l’attention de ses camarades, sans prendre un ton trop alerte pour qu’ils ne s’imaginent pas qu’elle ait vu quelque chose de menaçant.

    Ils comprirent aussitôt de quoi il retournait sans qu’elle ait besoin de donner plus d’indication.
    Elle entraîna tranquillement sa monture sur le coté pour se mettre en file indienne avec Arthorias et Calixte tandis que deux imposantes créatures montées les dépassaient. Il y eut un peu de remue-ménage dans toute la faune alentours, un peu émue par ces potentiels prédateurs lancés à grande vitesse.

    La jeune femme observa paisiblement ce spectacle naturel et apprécia le calme innocent que la scène dégageait.
    Le calme avant la tempête ?

    Ils se rapprochèrent à nouveau les uns des autres et le coursier reprit très vite le cours de ses explications sur la suite de leurs opérations. Il évoqua d’abord une auberge dévastée par le monstre qu’on les avait chargés de traquer… Effectivement, elle avait bien lu ça dans l’ordre de mission…

    Une fois sur place, valait-il mieux se mettre immédiatement en quête de la bête ou alors prendre du repos ?

    Pour elle il n’y avait pas de doute : ils devraient attendre le lendemain pour reprendre des forces, sinon elle risquait fort de ne pas avoir assez d’énergie pour être d’une quelconque utilité à ses camarades.

    Mais dans ce cas il faudrait veiller à ne pas être trop proche du territoire de la Furie Rouge… Et peut-être même organiser des tours de garde pour s’assurer de ne pas être attaqué en traître dans le sommeil.

    Toujours était-il, il fallait décider comment la première nuit allait se dérouler : Calixte leur laissa choisir entre passer une nuit à l’auberge et camper. S’il fallait économiser des forces pour combattre la Furie Rouge, Ayah était plus d’avis d’investir un peu et de passer une nuit confortable.

    « En ce qui me concerne. Je pense que la seconde nuit ne sera pas des plus réparatrices si nous sommes proches du territoire de la Furie Rouge. Je préfèrerais aller à l’auberge ce soir si cela ne vous dérange pas. » Dit-elle tranquillement, espérant ne pas faire preuve de trop de zèle.

    Après quelques échanges, ils convinrent donc d’un accord commun et décidèrent d’opter pour une nuit de confort et se laissèrent guider par Calixte, qui semblait avoir un bon sens de l’orientation. Ils choisirent donc de jeter leur dévolu sur « La Croisée ».

    C’était une auberge moyenne, ni extraordinaire, ni miteuse : le coût de la nuit n’était pas improbable. Quelques chambres étaient déjà occupées mais certaines étaient disponibles, et ils purent en réserver une chacun.

    La nuit fut plutôt calme dans l’ensemble, Ayah entendit vaguement des bruits qu’elle devina être d’autres clients de l’auberge. Heureusement, la source des clameurs semblait plutôt éloignée et la jeune femme pu se reposer sereinement.

    Elle espéra toutefois qu’aucun de ses deux camarades ne soit à coté de la chambre en question.
    Disons que le couple à l’intérieur semblait plutôt… enthousiaste.

    Le lendemain, à la naissance du jour, ils se retrouvèrent à l’heure convenue devant l’auberge : apprêtés et prêts à reprendre la route. Arthorias semblait toujours égal à lui-même et paraissait d’attaque pour repartir, mais Calixte avait une petite mine.

    Tandis que le chevalier d’argent préparait sa monture, Ayah s’approcha du coursier et s’enquit de son état :

    « Tu fais une drôle de tête… Tu as eu des problèmes avec « tu-sais-quoi » cette nuit ? J’avais préparé des remèdes mais j’ai oublié de te les donner… »

    Ils remontèrent en selle et reprirent la route d’un bon pas, leurs montures semblaient plutôt reposées : les écuries de l’auberge avaient été plutôt confortables pour elles.

    La journée était un peu plus grise que celle de la veille : les ombres se dessinaient beaucoup moins nettement entre les branches feuillues des arbres de la forêt. Jusque-là, leur mission avait été plutôt aisée et bon enfant, mais les choses n’allaient pas tarder à devenir plus sombres…

    Ayah était préoccupée. Elle affichait un air quelque peu distrait et réfléchissait à ce qui les attendait, le cœur alourdi par les doutes et l’appréhension.

    Elle repensa aux propositions que Calixte avait évoqué la veille et décida de faire part à ses camarades de ses pensées concernant la prochaine nuit qu’ils devraient passer avant d’affronter leur cible.

    « Pour être franche, je ne pense pas qu’il soit très sage d’affronter la Furie Rouge immédiatement après être arrivé sur les lieux. » Exposa-t-elle, un peu mal assurée. « Ce monstre a l’air particulièrement dangereux, et nous devrions mettre toutes nos chances de notre cotés pour lui faire face… La route est longue et entamera notre énergie, nous aurons besoin de reprendre des forces… »

    Elle jeta un coup d’œil aux golems qui les accompagnait avant de poursuivre :

    « Et si nous optons pour une nuit avant de l’attaquer, nous devrons assurer notre propre protection pendant que nous dormons. » Elle lança un regard vers le capitaine de la garde royale « Arthorias, tes golems pourront-ils nous tenir lieu de guet ou devrons-nous assurer des tours de garde ? »

    RÉSULTAT DÉS
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Lun 10 Mai 2021 - 20:03 #
    Mort à la furie rouge



    La route commença sur un bon pied, Calixte se montrant plus que curieux sur les golems qui accompagnaient Arthorias et qu'il se fit un plaisir de présenter au petit groupe, ouvrant même une visière pour prouver leur état de vacuité.
    S'en suivit ensuite une longue série de question auxquelles le blond tenta de répondre point par point, sans trop en dire pour autant, car lui même n'avait pas saisit toute l'étendue de cette capacité.

    Une fois les portes de la capitale passée, il fallut emprunter les grandes routes qui veinaient le royaume, même si fort heureusement pour eux, celle qu'ils empruntaient était une voie commerciale régulièrement empruntée et pourvue de toutes sortes de commodités.
    Et s'il fallait parfois laisser passer des cravanes de Yirmak, cela restait tout de même une chose assez rare pour être soulignée.

    Leur petit convoi n'avait rien de discret, car quatre soldats en armure, ainsi qu'un coursier vêtu plus légèrement attiraient plus facilement l'attention qu'un convoi lambda. Cela dit, il n'y eut rien à signer pour cette première phase du voyage, les montures avalant les lieues avec aisance.
    Et si le capitaine avait un moment crains pour la monture de Calixte, qui était un spécimen inconnu à ses yeux. Cette dernière s'en tira admirablement.
    Elle affichait d'ailleurs assez étrangement une posture semblable à celles des grands chevaux de la royale, ainsi qu'une armure similaire qui ne manqua pas d'amuser l'officier, à croire que la loutre géante se voulait plus militaire que son cavalier.
    Et si un duo de cavalier les dépassa en trombe, les forçant à se ranger, ce fut bien la seule chose qui vint perturber le voyage.

    Conformément au souhait d'Ayah, ils se dirigèrent vers l'une des auberges sur la route, constatant avec soulagement qu'elle disposait encore de trois belles chambres qu'ils furent plus qu'heureux de découvrir.
    Arthorias enleva avec joie son armure avant de s'effondrer dans un bain chaud, ne pouvant que trop remercier l'inventeur des clés dimensionnelles.
    Il retrouva ses compagnons le lendemain, découvrant un coursier avec de grandes cernes sous les yeux, et ne put que soupirer en voyant un couple sortir de la chambre à côté de lui, remarquant par l'embrasure de la porte ouverte une habitation dévastée par des ébats trop fougueux, une odeur de renfermée et de sueur sortant de cette dernière.

    Et après avoir harnaché le cheval de bataille, ce fut au tour du capitaine de s'approcher du coursier lui mettant une légère tape amicale dans le dos avant de lui tendre une petite bouteille au contenu clair.

    -Le hasard fait parfois mal les choses, bois un peu, ça t'aidera à passer la journée

    Ce n'était que du thé froid, mais ce serait toujours mieux qu'un grand sourire.
    Le jeune homme hydraté, ils purent remonter sur leurs chevaux, en direction de la tanière de la furie. Alors que le paysage changeait, ce fut au tour d'Ayah d'exprimer ses inquiétudes.

    -Mieux vaut s'occuper de ce problème bien reposés, s'épuiser ne serait qu'un désavantage pour nous tous. Donc je suis d'accord avec Ayah, mieux vaudra faire attention et mettre toutes les cartes de notre côté.


    Qui plus est, avoir un aperçut du terrain de jour serait sans doute un avantage, car si les rapports étaient déjà acquis par l'ensemble du groupe, ces derniers n'étaient pas des plus exhaustifs sur la furie, et cette dernière pouvait bien cacher quelques nouvelles surprises

    -Ils pourront oui, mais je pense que nous pourrions passer une nuit confortable pour peu que nous ayons de la chance.
    Les rapports indiquaient une auberge en ruine dans la région, si nous pouvons l'atteindre avant la nuit, je suis persuadé que sa cave pourrait nous fournir un abris efficace.


    Et pour peu qu'une des portes des réserve soit encore intacte, ils pourraient même utiliser une clé dimensionnelle pour s'offrir une véritable nuit.
    Mais cela serait a voir avec ce qu'il resterait.

    C'est donc dans cet esprit que le groupe reprit la route, troquant les grandes et lumineuses routes pour d'autres plus petites. Les arbres perdirent leurs couleurs au fil des kilomètre, et les auberges, auparavant nombreuses se firent quasiment inexistantes, tout comme la faune qui sembla presque disparaitre à mesure que la destination approchait.

    Ce ne fut que lorsque le soleil se mettait à décliner qu'ils trouvèrent les ruines de l'auberge, ses murs sauvagement griffés, mais intacts, à l'inverses de ses fenêtres toutes brisées.
    Il n'y avait encore aucune odeur de charnier... mais sans doute cela ne saurait tarder  



    Codage par Libella sur Graphiorum
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Lun 17 Mai 2021 - 19:19 #
    Calixte n’avait pas passé une très bonne nuit. Ni une bonne nuit. Ni une nuit, en fait, à bien y réfléchir. Si l’idée de l’auberge avait initialement semblée confortable et appropriée pour leur périple à venir, l’espion révisait présentement son jugement. Leur jugement. Même si, pour le coup, Arthorias et Ayah paraissaient tous deux aussi frais que des squiperls. Le coursier, monté sur sa loutre géante, écoutait d’une oreille distraite la conversation de ses camarades tandis qu’il luttait pour ne pas s’endormir sur sa selle. La fatigue, il le savait, finirait par s’estomper à la faveur de l’habitude d’un rythme de sommeil erratique en raison de ses emplois officiel et officieux, mais cela ne l’empêchait pas de, pour le moment, accuser quelques minutes de flottement. Ou peut-être des heures, mais qui comptait ? Assurément pas le couple que la chambre attenante à la sienne, qui après une nuit folle à déménager les meubles – entre autres – n’était réapparu que pour se sustenter avant de replonger dans les bras de morphée. Assurément pas, non plus, Apolline qui, apparemment inspirée par la cacophonie aux accents lubriques, avait passé la nuit à dicter à sa scribouilleuse de nouveaux chapitres pour son roman à venir. Et si la voix enthousiaste de la trousse n’avait pas suffi, celle d’Abdallah, tout aussi bavard et ce d’autant plus qu’il avait mis la main – la sangle – sur une vieille revue traitant des infestations à shalupins, s’était ajoutée au vacarme ambiant. Un temps, Calixte avait contemplé le plafond aux écailles de peinture séchée en se demandant si c’était le genre de situation qui justifiait qu’il squattât le lit de camp de la salle de repli au quartier général des espions lié à sa clef dimensionnelle, puis il s’était résigné à seulement grapiller quelques minutes de repos.

    Le trajet fila donc sous les yeux las du coursier qui trouva dans le comptage des flokis alentours une occupation facile et nécessaire pour ne pas s’endormir promptement. Lorsque le soleil atteignit son zénith, loin par-delà le branchage de plus en plus serré des arbres encadrant leur chemin de plus en plus sauvage, Calixte sentit enfin la langueur le quitter et il se redressa sur sa selle en s’étirant. Arthorias lui avait à nouveau glissé sa bouteille de thé froid, et si celui-ci ne l’avait guère requinqué la première fois, le breuvage lui fit là le plus grand bien. Ils poursuivirent leur route en modifiant légèrement leur formation à mesure que celle-ci s’affinait, et Kaname reprit les devant pour ouvrir la voie. Comme leur file indienne ne se prêtait plus tellement à la discussion sauf en haussant le ton, un silence confortable s’installa. Puis, comme leurs pas s’approchaient toujours plus du lieu mentionné par les aventuriers dans leur rapport à la Guilde, leur discrétion se fit plus prudente. Ils croisèrent ainsi les derniers hameaux, les dernières auberges que le passage qu’ils empruntaient semblait pouvoir offrir, et s’enfoncèrent toujours plus dans les entrailles de la forêt pour commencer à relever les traces de l’activité d’une bête féroce. Celles-ci semblaient cependant relativement anciennes, et confortaient les quelques informations qu’ils avaient obtenues lors d’une brève escale au dernier village. La Furie paraissait s’être désintéressée de ce côté-ci de la forêt. Sans doute avait-elle trouvé pitance plus accessible – plus proche de son nid ? – ailleurs. Suivant du regard un couple de pinplumes qui disparaissait dans le fouillis des fougères, le coursier espéra que leur cible n’avait pas complètement changé de localisation. Assurément en auraient-ils entendu parler d’une manière ou d’une autre.

    Alors que les rayons commençaient à raser les cimes des grands arbres les entourant, le groupe arriva sur les ruines de l’auberge mentionnée dans les rapports de la Guilde. Cela faisait un couple de centaine de mètres, déjà, que l’empreinte du passage de la Furie s’était accentuée autours d’eux, et la bâtisse désolée était à l’image des bois meurtris alentours. Ils dessellèrent pour inspecter et sécuriser le périmètre, et Vreneli, heureux d’un peu d’action, quitta les sacoches de Kaname pour vrombir doucement au-dessus de l’épaule de Calixte. Il leur apparut cependant rapidement qu’ils devaient être seuls sur les lieux, et que le teisheba n’aurait pas tout de suite l’occasion de faire claquer ses foudres. Ce qui était un soulagement pour l’espion, mais contraria la nébuleuse qui décida de pourchasser un lapillon qui avait eu le malheur de se montrer curieux à leur approche.

    Vren, stop, ordonna le coursier en voyant son familier fuser vers la végétation tandis que le lapillon s’échappait dans un couinement. Pas besoin d’attirer l’attention d’autres créatures.

    En plus de la Furie, le soldat se voyait mal affronter un fielon, ou toute autre bête dangereuse qui aurait décidé de rester dans les parages. Cela aurait été étonnant, sans doute, de croiser tel animal. Car la Furie avait certainement dépecé le périmètre de son gros – et petit – gibier. Mais Calixte n’était pas joueur – ni imprudent – au point d’y mettre sa main à couper.

    Teisheba et coursier revinrent à l’entrée de l’auberge en ruines où ils retrouvèrent leurs compagnons d’assignation. Apparemment non seulement les murs, bien que griffés de larges entailles, tenaient-ils encore solidement debout, mais en plus une porte à l’arrière des cuisines s’ouvrait sur un escalier abrité descendant vers les souterrains d’une cave. Elle était la seule à avoir subsisté, mais ne possédait pas de serrure. Ce qui sembla quelque peu chagriner le Capitaine de la Royale, mais comme l’espion accusait toujours un peu sa nuit blanche, il ne s’y attarda pas davantage.

    Ils prirent ainsi leurs quartiers dans la lugubre bâtisse, chacun ajustant au mieux ce qui lui servirait de lit, avant de se rassembler à nouveau pour préparer leur frugal repas du soir et discuter des tactiques possibles pour leur mission. Ils décidèrent de ne pas lancer de feu dans la bâtisse, craignant d’attiser l’attention de créatures non désirées dans les ténèbres traitresses de la nuit ou de s’asphyxier bêtement, et usèrent de lampes magiques pour éclairer la cave ainsi que le cuicui vapeur de Calixte pour préparer leur pitance. Et lorsqu’ils avisèrent à nouveau chacun leur matelas de fortune, le coursier rangea ses affaires et prépara celles pour le lendemain. Mettant ainsi la main sur sa couverture à dodo. Contemplant quelques secondes celle-ci avec incrédulité, il finit par la laisser dans son sac-sans-fond – entre les préparations gentiment données par Ayah pour sa forme féminine – en songeant qu’un jour il lui faudrait revoir son inventaire. Il y avait dans les entrailles d’Abdallah multitude d’objets dont il semblait avoir oublié l’existence.

    Le matin les cueillit d’une fraicheur embrumée d’humidité, donnant aux lieux une ambiance à la fois onirique et mystérieuse. Assurément plus perfide, aussi. Peut-être le voile se lèverait-il tout à fait à mesure que les heures passeraient, mais au gris ayant repeint le ciel, rien n’était moins certain. Comme on voyait tout de même très correctement jusqu’à une cinquantaine de mètres autour de soi, les soldats décidèrent de se remettre en mouvement sans attendre davantage. Leur progression plus prudente se fit cependant à pied, et Calixte donna la consigne mentale à ses deux familiers de se protéger mutuellement. Vreneli était habitué aux combats, mais Kaname risquait d’être plus dépourvue si la Furie devait choisir de s’en prendre à elle.

    Suivant les notes des rapports de la Guilde, ils se dirigèrent vers l’ouest. Si leur progression de la veille avait épargné leurs sens comme leur sensibilité, celle de ce jour se révéla rapidement plus sordide. Bientôt les restes de créatures en tous genres se découvrir sous le voile opalescent de la brume, dans un état d’écorchement et de décomposition plus ou moins poussé. Ci et là gisaient des outils et des affaires visiblement humaines, accompagnant tristement leurs anciens propriétaires inertes. Les odeurs, putrides, prirent de plus en plus d’ampleur, et Calixte regretta que son médaill’ondair n’en atténuât pas les relents. Heureusement, ou malheureusement, habitué à évoluer sur des terrains aux parfums pestilentiels pour son travail de l’ombre, l’espion ne s’en formalisa pas. Kaname, par contre, fut plus en difficulté, et bien qu’elle avançât sans broncher afin de se montrer digne du groupe – du Capitaine – le coursier sentit contre son esprit toutes les difficultés et la peine de sa loutre. Flattant son encolure, lui transmettant de douces pensées encourageantes, il se demanda brièvement s’il n’aurait pas mieux fait de lui éviter cette mission. Mais était-il bon de trop couver ses proches ?

    Un mouvement impératif d’Arthorias le rappela à l’ordre, et il s’arrêta pour observer ce qui avait attiré l’attention de son supérieur. A la limite de ce que la brume leur offrait comme visibilité se dressait le barrage de troncs d’arbres délimitant, d’après les rapports de la Guilde, le nid de la Furie.


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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Dim 23 Mai 2021 - 1:56 #
    Tandis qu’ils voyageaient, il apparut plus qu’évident que Calixte n’avait pas vraiment passé la meilleure nuit qui soit. Au début Ayah pensait qu’il était juste un peu barbouillé à cause d’une quelconque gêne survenue dans la nuit, mais elle comprit bien assez vite qu’en réalité le coursier était devenu comme une sorte de zombie avide de sommeil.

    Elle le laissa donc tranquille sur la première partie du voyage et échangeait plutôt avec Arthorias. Ce dernier ne semblait pas contre son idée de passer une nouvelle nuit avant d’affronter leur cible.
    Tant mieux.

    Il avait même pris connaissance de l’emplacement d’une ancienne auberge détruite pouvant leur servir d’abris pour la nuit… En tous cas les golems semblaient disposés à leur servir de guet, et c’était plutôt une bonne chose. On n’était jamais trop prudent dans ce genre d’endroit maudit.
    Il n’était encore que la mi-journée quand le coursier s’anima à nouveau et se remit à interagir avec eux.
    Avait-il pu trouver le repos dont il avait besoin sur le dos de Kaname ?
    Il n’était certes pas fringant, mais paraissait plutôt opérationnel.

    Le paysage alentours changeait peu à peu au fil de leur voyage au cœur des bois sombres de la grande forêt… Les arbres majestueux qui la composaient levaient un bouclier de feuilles tendres face au soleil, interdisant à ses rayons de percer et de mettre à jour ses secrets. Plus ils s’enfonçaient dans ce secteur, et plus la vie semblait déserter les lieux, ne laissant qu’une ambiance de plus en plus pesante.

    Les chemins qu’ils arpentaient étaient manifestement de moins en moins fréquentés.
    D’ailleurs ils ne croisèrent personne et durent bien assez vite repasser les uns derrières les autres face à la largeur limitée du sentier praticable entre les bois. L’un des golems fermait la marche, couvrant leurs arrières.

    Ce faisant, leur épopée fut plutôt calme et ils parlèrent assez peu, Ayah observait attentivement les alentours qui avaient tendance à se désertifier au fil de leur avancée. Elle savait bien qu’ils n’étaient pas encore vraiment entrés sur le territoire de leur cible, mais une sorte d’appréhension mettait tous ses sens en alerte.

    Le jour était déjà mourant quand les traces de leur cible se firent de plus en plus évidente, ils chevauchaient déjà depuis plusieurs heures sans discontinuer et la lassitude commençait peu à peu à avoir raison de leur détermination.

    Leur périple prit fin aux abords des ruines de l’auberge, mentionnées par le capitaine Hekmatyar.
    Il commençait à faire assez sombre, mais on pouvait encore distinguer aisément les alentours. Il y avait de nombreuses traces plutôt étranges dans le sol, sur les arbres et diverses autres surfaces : de longs sillons s’apparentant à des traces de griffes monstrueuses.
    Quelque chose s’était déchainé ici…

    Le bâtiment en ruines qui fut jadis une auberge témoignait encore plus de la violence supposée de la Furie Rouge : les murs en portaient d’impressionnants stigmates.

    Les trois militaires et les deux golems sautèrent de selle, attachèrent leurs montures et entreprirent d’explorer rapidement le périmètre proche pour s’assurer de l’absence de menace imminente. L’ambiance était vraiment étrange ici, Ayah, sur le qui-vive, équipa son casque, gardant une main proche de la garde de son épée.

    On ne savait jamais… Mais elle se demanda si son armure serait vraiment d’une quelconque utilité vu les balafres que présentaient les surfaces ravagées.

    Il apparut cependant qu’il n’y avait aucune menace dans le secteur, et encore moins de furie rouge. A moins que le monstre ne soit du genre à se cacher en attendant la nuit tombée pour attaquer. Elle se demanda à quel point ils étaient entrés dans son territoire et si la créature n’était pas déjà en train de les observer.

    N'ayant rien trouvé de suspect, elle retira son heaume, revint au point de ralliement et y retrouva ses partenaires de mission. Ensemble ils inspectèrent la bâtisse et avisèrent une espèce de cave dans laquelle ils pourraient passer une nuit dans une sécurité relative.

    Elle s’installa dans un coin de la pièce : y déposant ses affaires et préparant un semblant de couche sur le sol pour s’y reposer.

    En se rassemblant pour manger, ils prirent le temps d’échanger sur les stratégies de combat qu’ils pourraient adopter tandis que Calixte mettait à leur disposition un drôle d’objet en forme de poulor qui, l’expliquait-il permettait de chauffer à la vapeur des aliments sans avoir besoin de feu ni d’eau. Il expliqua aussi sa réticence à allumer un feu, qui fut plutôt bien accueillie car parfaitement justifiée.

    Ayah n’eut pas particulièrement besoin de faire réchauffer son propre repas, elle avait emporté avec elle quelques rations qui lui permettraient de tenir quelques jours sans nécessiter une auberge.

    En tous cas, cet échange autour du repas leur avait permis de faire le point sur leurs inventaires respectifs et sur les ressources qu’ils avaient à leur disposition pour cette mission. Elle prit le temps d’expliquer les limites de son pouvoir pour s’assurer qu’ils soient bien au fait de ce qui lui était possible de faire ou non en situation de combat. Il semblait qu’Arthorias avait le rôle le plus important de leur escouade, lui et ses golems devaient tenir la ligne de front face à la furie rouge tandis que ses camarades seraient plus dans un rôle de support.

    La nuit fut bien moins confortable que la précédente, mais infiniment plus silencieuse…
    Il y avait dans les environs un calme pesant qui ne pouvait s’expliquer que par l’absence de faune sauvage alentours. Ayah eut du mal à trouver le sommeil dans cette cave. La jeune femme était perturbée par cette drôle d’atmosphère qui saturait l’air, mais elle n’en montra rien et la nuit passa sans évènement particulier.

    Ils étaient déjà proche de leur objectif, et le lendemain à l’aube leur progression se fit à pied. La soignante scrutait avec méfiance chaque recoin, la visibilité n’était pas la meilleure qui soit mais il y avait bien pire. C’était un jour de grisaille qui n’apportait pas la meilleure des augures : et la brume ajoutait à tout cela une touche des plus inquiétantes.

    Bien assez tôt, une odeur de mort commença à se faire sentir tandis que de vieilles carcasses dévorées faisaient leur apparition dans les alentours.
    Les victimes de la Furie ?

    En tout cas ces dépouilles ne semblaient pas particulièrement fraîches…
    Et au vu des effets personnels qui gisaient ça et là il y avait manifestement des restes humains dans ces amas de chair et d’os.

    L’odeur pestilentielle gagnait en intensité, Ayah plissa le nez de dégout sous son heaume, regrettant de ne pouvoir se couvrir le nez : les relents putrides de cet endroit n’étaient vraiment pas des plus agréables…
    L’ambiance sinistre ne semblait pas non plus plaire à sa monture, qui renâclait nerveusement et avait tendance à refuser d’avancer malgré les encouragements de soldate

    Le trio et les deux golems s’arrêtèrent finalement devant une sorte de barrage de troncs d’arbres après un simple geste de la part d’Arthorias.
    Qu’est-ce que ça pouvait bien être ? Le nid de la Furie ?

    A travers son casque, Ayah lança un regard interrogateur au capitaine de la garde royale avant de reporter son attention sur cet étrange enchevêtrement qui formait comme une barrière qui n’avait pas grand-chose de naturel… On aurait plutôt dit une sorte d’entassement de troncs brutalement arrachés et disposés de sorte à former une espèce de barricade de fortune.

    Il semblait y avoir une entrée principale qui plongeait dans une sorte de trou creusé dans la terre. Il était difficile de savoir ce qu’il y avait au fond à cause de l’étroitesse du passage et du manque de lumière. Impossible de dire si quelque chose se terrait ou non à l’intérieur.
    En revanche l’odeur qui en sortait était des plus explicites...

    Mais que faire des montures ? Enfin, des chevaux, cas Kaname serait suffisamment docile et courageuse pour ne pas s’enfuir bêtement et se soustraire à la protection des gardes.
    En les attachant les chevaux risqueraient de servir de casse-croute à la Furie.
    Mais sans les attacher ils s’enfuiraient et… Risqueraient également de servir de casse-croute à la Furie à bien y repenser...

    Réflexion faite, la jeune femme entreprit donc d’accrocher sa monture à un arbre proche, elle doutait que la Furie Rouge s’en prenne à l’animal tant que des intrus plus intéressants se tenaient si proche de ce qui semblait lui tenir lieu de lieu de vie…

    « Ce serait son nid ? » Demanda-t-elle, perplexe, en contemplant cette espèce de petite forteresse végétale.

    Elle n’avait pas particulièrement envie d’entrer la première dans cet enfer en perspective. Avaient-ils une façon plus ou moins sûre d’explorer sans trop s’exposer ? Envoyer un golem peut-être ? Ce passage dans ce qui semblait être le nid de leur cible ressemblait fortement à un coupe-gorge.

    « Que faisons-nous ? » Demanda-t-elle, incertaine, regardant en direction d’Arthorias qui était sûrement celui qui leur tenait le plus lieu de ligne de front.
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Dim 23 Mai 2021 - 17:48 #
    Mort à la furie rouge


    L'arrivée dans l'auberge en ruine fut comme visiter un tombeau. Tout était calme, et la plupart des objets abandonnés affichaient une couche de poussière ou de mousse en fonction de leur position par rapport au toit en ruine.
    On devinait aisément que rien n'avait survécu. La trappe qui menait au sous sol était, elle, encore bien intacte et les marches grincèrent quand le groupe pénétra dans les entrailles du bâtiment.
    Ironiquement, cette partie avait bien survécu, disposant toujours de ses meubles et d'une bonne patine de poussière.

    L'espace était vaste, encombré mais vaste, suffisamment en tout cas pour que chaque personne puisse se trouver son propre petit coin pour dormir, le tout incluant un espace central ou ils purent se réunir.
    C'était un calme irréel, comme ceux qui relignaient avant une bataille. La trappe barrée par le vestige d'une poutre en bois, surveillée par les deux golems qui ne la lâchaient pas de leurs yeux éthérés, tout le monde put, selon son envie, se reposer.
    Arthorias pour sa part se permit de retirer l'épaisse cuirasse qui l'habillait par habitude, se lavant du mieux possible avec sa gourde fontaine avant de rejoindre le groupe.

    Grâce à Calixte, ils purent faire cuire ce dont ils avaient besoin sans signaler de façon ostensible leur position, mangeant avec plus ou moins d'appétit en fonction de l'expérience.
    Arthorias c'était trouvé un demi tonneau qui lui servait de tabouret, fixant tour à tour ses camarades en tachant de les rassurer. Les deux gardes étaient des gens d'expérience, mais ils ne semblaient pas connaitre cette appréhension propre à ceux qui se jettent dans la gueule du loup
    Soupirant devant la nervosité ambiante, il finit par sortir un jeu de carte tachant de changer les idées de tout le monde, bien que l'officier ait été un piètre joueur.

    Un divertissement qui se faisait plus intime à mesure que le soir approchait, car même sans réelle mise, tous savaient que leur vie était peut être au bout du chemin. Et si la soirée ne fut guère longue, et privée de feu, quelques anecdotes purent être racontées à voix basse.
    Sa tenue grise sur le dos, le garde royal se permit de raconter quelques légendes propre à son unité, parlant de bataille passées, et sans doute exagérées, tachant par moment de plaisanter pour dissiper l'ambiance pesante qui s'installait.
    Plus qu'un officier de la garde qui donnait des ordres, il se faisait un devoir de rassurer tout le monde.

    Quelques parties plus tard, alors que tous allaient retrouver un matelas de fortun, Arthorias partit voir Calixte, s'appuyant sur la vieille étagère qui délimitait sa "chambre"

    -Tu sais Cal'

    Commença t-il en espaçant ses mots, comme s'il réfléchissait à chacun d'entre eux.

    -Je ne sais pas vraiment ce qui nous attend la bas, mais soit sur qu'on fera ce qu'il faudra pour te ramener à Solveig


    La soirée avait été longue, et peu désireux d'amputer le jeune homme d'un sommeil qui lui avait été retiré la veille, il se contenta de repartir en éteignant la lampe au plafond, traversant la pièce pour rejoindre Ayah qui elle aussi refaisait son matelas à son gout

    -Ayah, la mission n'est pas la plus facile, mais... Je suis sur que tu t'en sortira à merveille, tu as prouvé qu'un mâne ne te faisais pas peur, alors une personne ayant perdu le contrôle de ses pouvoirs, ce sera facile pour toi

    Avec un dernier sourire, il fit de même, veillant à ce que les deux soldats dorment correctement avant de lui même regagner son espace personnel, ou bien peu de choses étaient sorties. Son armure lui rendant un regard vide alors qu'il s'allongeait dans un hamac fait de cordes enchanté et qu'une petite couverture venait couvrir son corps.
    L'officier était bien plus nerveux qu'il le montrait d'avantage préoccupé par ses soldats que le danger de demain.

    ****

    Finalement, il fallut se lever et s'équiper, la nuit c'étant passée sans incidents aucuns. Arthorias s'extirpa de sa couchette avant de plier ses affaires, retrouvant les deux gardes avec un sourire.
    Les forçant d'ailleurs à avaler quelques chose pour éviter que leurs forces ne manquent dans la journée qui venait.

    -Mieux vaut manger tant qu'on le peut, le prochain repas n'est pas assuré

    Dit il tranquillement, en préparant lui même une sorte de bouillie épaisse qu'il versa dans de petits bols destiné à ses deux amis, constatant la moue sur leur visage, l'officier se mit à rire à voix basse.

    -Un peu gluant, mais apetissant non ?

    Pas cuisinier pour un cristal, il avait tout de même tenté de rendre la chose mangeable, bien que le gruau aux herbes n'ait jamais été réputé pour faire autre chose que nourir.
    Ce ne fut qu'une fois le groupe prêt au départ, et au pied de la rampe que le blond monta les quelques marches qui menaient à la trappe, casque en main avant de dire.

    -Une fois là haut, il faudra faire attention à vous, pensez à votre vie en premier.
    Je n'aurais pas échangé votre présence contre un bataillon entier d'un autre régiment, et je ne compte pas revenir sans vous.


    Et ce fut la dernière fois de la journée qu'ils purent voir son visage, ce dernier disparaissant sous la plaque grimaçante de son heaume.
    La matinée les accueillit par une vague d'humidité qui se mua en brume alors que les murs en ruines laissaient voir un paysage fantomatique, ou seuls les arbres morts les plus proches affichaient leurs tristes branchages.

    Avancer fut rapidement d'avantage un jeu de hasard qu'autre chose, car le brouillard empêchait de voir quoi que ce soit, et ce fut bientôt l'odeur qui guida les soldats plus que la vue.
    Les cadavres formèrent rapidement un chemin plus visible que le reste et en remontant la funeste piste, qui à mesure du temps se faisait bien plus nette, le groupe arriva devant un amas de bois qui délimitait la tanière.
    Ce fut Ayah qui brisa le silence en premier et l'officier hocha la tête en reconnaissant ce que le rapport avait décrit comme son nid

    -De ce que l'on sait, oui

    Dit il en regardant les alentours, un peu suspicieux sur la méthode à suivre. Si d'un côté, combattre dans un environnement clos ne serait pas forcément à l'avantage des soldats, la brume était telle que cela revenait à se battre à l'aveugle.
    Finissant par trancher, l'officier s'avança en dégainant son épée.

    -Au vu de la situation, le mieux à faire serait de rentrer, nous ne somme pas plus avantagé ici qu'à l'intérieur.

    Et comme il ne s'imaginait pas demander à ses soldats de mettre les pieds quelque part ou il n'irait pas lui même, le blond prit la tête, suivit de prêt par un des golems, l'autre fermant la marche pour parer à une éventuelle mauvaise surprise.
    Le premier pas consista à entrer dans la grotte, la lumière naturelle refusant d'éclairer d'avantage que le début du chemin et ce fut avec soulagement qu'Arthorias constata que rien ne les attendait sur la longueur visible du tunnel.
    Ses lunettes de jour lui montrant un long chemin s'enfonçant rapidement dans le sol, assez large pour passer à la file, mais guère plus.
    Les parois étaient visiblement naturelles, même si à quelques endroits, on pouvait voir qu'un outil avait été utilisé pour faciliter le passage. Et alors que le groupe s'enfonçait dans la terre, un bruit d'eau se fit jour, alors que le passage s'élargissait légèrement

    L'odeur se faisait plus nauséabonde et si celle de la surface avait une puanteur de chair en décomposition, cette dernière était bien plus organique, plus fraiche, au point qu'il fallut quelques instants à Arthorias pour poursuivre, ses sens perturbés par cette odeur de viande et de sang qu'il ne connaissait hélas que trop bien




    Codage par Libella sur Graphiorum
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Lun 24 Mai 2021 - 17:41 #
    Acquiesçant à l’interrogation d’Ayah tandis que le Capitaine lui répondait plus franchement d’une voix calme, Calixte avisa les montures que ses collègues avaient attachées par la bride non loin avant de se tourner à nouveau vers ses familiers.

    Préfères-tu rester ici avec les chevaux ? demanda-t-il à Kaname en flattant doucement son pelage. Vreneli restera avec vous.

    Les alentours avaient dû être vidés de leur gros gibier par la Furie, et il y avait peu de chance que celle-ci tombât sur les animaux avant d’affronter le groupe de gardes venant à sa rencontre. Le coursier était bien moins inquiet à l’idée de laisser ses deux familiers hors de la tanière de leur cible, même s’il devait reconnaitre que les éclairs du teisheba lui manqueraient certainement.

    Non. Kana devenir forte comme K’awill, décida la loutre géante en bombant le torse, et rivant un regard fier vers Arthorias.
    D’accord. Faites attention l’un à l’autre, réitéra-t-il. Vous avez tous deux un talisman de localisation, et j’ai les grelots si besoin. Si le Capitaine Hekmatyar ou Ayah vous donnent des consignes, vous les suivez.

    Rajustant machinalement l’armure de Kaname avant de faire de même pour la légère qu’il portait lui-même, Calixte se réintéressa à la discussion en demi ton de ses collègues. Il avait hésité à revêtir son déguisement magique pour lui faire prendre un aspect plus camouflant, mais la perspective de le retrouver en pièces suite à l’affrontement l’en avait finalement dissuadé. Si les sens de la Furie étaient aussi affutés que ce que les rapports de la Guilde laissaient présager, l’artifice aurait probablement été peu efficace. Un tissu caméléon, peut-être, aurait été plus avisé. Un jour, songea le coursier, il faudrait qu’il redemande à Vrenn où est-ce qu’il avait vu ces vêtements combinant les tissus anti-climat et caméléon.

    Restez un peu en retrait, non loin du second golem, indiqua-t-il à ses familiers alors que le Capitaine prenait la tête de leur progression, suivi de près par Ayah.

    L’humidité ambiante faisait luire les casques de ses collègues, et Calixte songea que ses propres défenses légères de coursier, favorisant très clairement la rapidité plus que tout le reste, semblaient bien dérisoires en comparaison. Lorsque ses finances le lui permettraient, peut-être pourrait-il trouver un quelconque accessoire magique lui permettant d’allier souplesse et robustesse, à l’image du collier de Sammael qui lui accordait très précisément ce double avantage.

    Ils passèrent la barricade faite de larges troncs d’arbres, et patientèrent un temps devant l’entrée du nid de la Furie. Contrairement à ce que les rapports de la Guilde mentionnaient, il n’y avait là plus de tranchées à l’air libre, mais l’évidement de la terre, entre les racines puissantes des hauts arbres relativement intacts alentours, pour former une galerie souterraine. Avec les lunes, la créature – l’humaine fondue dans son pouvoir – avait amélioré son habitat pour en faire – ou déboucher sur – une véritable grotte. Les lueurs, déjà pas vaillantes sous le couvert de la végétation voilé de brume, ne faisaient rien distinguer d’autre que l’amoncellement sordide de restes de repas. Sous leurs bottes, les os, les affaires brisées de leurs malheureux propriétaires, et divers déchets méconnaissables, crissaient désagréablement en signalant leur position. Seul le Capitaine, peut-être, pourrait s’en affranchir. Celui-ci chaussa ses lunettes de jour, et Calixte tendit les siennes à Ayah.

    - Tu en auras certainement plus besoin que moi, insista-t-il dans un murmure. Et j’ai de quoi me protéger rapidement, même limité visuellement.

    Son pouvoir de fusion était effectivement particulièrement pratique pour trouver un abri de dernière seconde, et ses deux protège-arrières pouvaient absorber une attaque au besoin. Instinctivement, il vérifia d’ailleurs leur présence ; un sur son col au niveau de sa nuque, et l’autre agrafé sur son plastron de cuir au niveau de sa poitrine.

    Ils s’enfoncèrent dans la galerie souterraine, prudemment escortés des deux golems, et l’espion songea que s’ils devaient croiser la Furie sur ce passage à peine plus large qu’un homme de forte stature, leur affaire risquait d’être passablement compliquée. Au terme de quelques minutes de progression, il fut par ailleurs contraint à allumer sa lampe magique, car le boyau qu’ils empruntaient s’enfonçait toujours plus profondément, coupant tout à fait les quelques sources de lumière naturelle dont ils avaient jusque-là disposé. Les relents métalliques et rances des corps en putréfaction, cependant, ne faisant que s’accentuer, leur faisant chacun accuser, à leur tour, un instant d’hésitation dans leur avancée.

    La mélodie de l’eau, résonnant contre les parois de terre meuble, leur parvint bientôt, et le boyau s’élargit suffisamment pour qu’ils pussent évoluer à trois de front si besoin. Luciole aisément repérable dans la noirceur alentour, Calixte resta légèrement en retrait de ses camarades afin de ne pas se présenter directement comme proie et profiter de leur protection au besoin, et éviter de les trahir en retour de sa lumière. Leur passage finit par donner sur un croisement, et ils hésitèrent un temps. Profitant de la présence de fourmis, usant de sa bague de communication, le coursier indiqua à ses camarades qu’ils devraient faire mouche s’ils poursuivaient en direction du bruit aqueux.

    Au terme d’une dizaine de minutes de cheminement, leur galerie déboucha sur une pièce plus large, d’une vingtaine de mètres de diamètre, donnant l’impression de deux sphères entrecoupées. A leur réunion, un cours d’eau traversait celle-ci de part en part. Son origine, remontant loin dans un passage de roches humides, se perdait dans les ténèbres, et l’aval de son lit disparaissait dans des souterrains dissimulés. Dans le cercle où ils se trouvaient, les corps en décomposition, plus frais cependant que ceux de l’entrée du nid, s’amoncelaient. Celui, de l’autre côté de la rivière, paraissait plus propre, et presque douillet. Comme si, dans sa bestialité, la Furie avait conservé une once d’instinct de confort, aménageant son habitat en fonction de ses besoins. L’eau, par ailleurs, semblait relativement peu souillée.

    Ils s’avancèrent prudemment dans la salle, et Calixte s’approcha du cours d’eau. Un passage grossier fait de pierres et d’affaires volées permettait de le franchir. Si sa curiosité lui soufflait d’explorer plus largement les lieux, sa conscience professionnelle le garda non loin du Capitaine et lui fit à nouveau chercher fourmis et araignées. Les premières lui avaient glissé qu’ils trouveraient la Furie dans cette direction, en étaient-ils encore loin ?

    Cal, chose, lui indiqua Kaname d’un ton pressant.

    Tournant le regard vers ce qui avait interpellé la loutre aux sens plus développés que les siens, Calixte trouva la réponse à sa question précédente. Ses doigts se serrèrent instinctivement sur la garde de l’une de ses lames retours et, d’une voix calme mais lourde de sous-entendus, il lança un seul avertissement :

    - Ayah, à ta gauche.

    Dans l’obscurité de l’un des passages légèrement surélevés donnant sur la pièce qu’ils exploraient, la Furie les observait en silence. Les rares rayons de la lampe magique l’atteignant faisaient rougeoyer son teint carmin, ainsi que le tranchant ensanglanté de ses griffes. Son visage, masqué par les ténèbres pour Calixte qui n’avait pas de lunettes de jour, ne laissait rien deviner à l’espion mais sa posture était percluse de méfiance. Une tension, comme le calme avant la tempête, saisit le lieu.

    Dé animation:
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    Ayah StormsongLa Garde
    Ayah Stormsong
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Mer 26 Mai 2021 - 23:15 #
    Sans surprise, le courageux capitaine de la garde royale s’était porté volontaire pour prendre les devants et fut le premier à entrer dans l’infâme trou qui devait tenir lieu de nid à leur cible…
    Arthorias était certes suivi de près par l’un de ses golems, il prenait toutefois de grands risques.

    Ayah dégaina lentement son épée légère… Sa main se serra sans qu’elle y pense vraiment sur la garde de l’arme tandis qu’elle sentait l’appréhension gonfler en elle.

    Mais, une douce sensation réconfortante se mit alors à irradier du bracelet jumeau qui ornait son poignet droit. Ce bijou magique, offert par Vlad, son âme sœur, lui transmettait les émotions de cette dernière en temps réel.
    Elle ressentit son inquiétude, mais également une sorte d’optimisme qui lui fit beaucoup de bien à ce moment-là. Elle renvoya ses propres émotions pour lui signifier que pour le moment il n’y avait pas mort d’homme avant de se recentrer sur leur mission.

     Tout d’abord, ils pénétrèrent dans l’espèce de forteresse végétale de troncs déracinés, sur leurs gardes. Il y avait dans l’air une forte humidité à cause de la brume qui jetait encore sur les alentours un voile de nacre flouté.
    Ayah plissa les yeux pour tenter de distinguer quelque chose un peu plus loin, mais il était difficile de différencier les bras menaçants que formaient les branches des arbres morts d’une quelconque menace bien réelle.

    Elle espéra de tout cœur que l’acuité visuelle du monstre ne serait pas bien meilleure que la leur et que son odorat serait submergé par tous ces odeurs de mort et pestilence dont l’air était lourdement empreint. Mais si ce n’était pas la vue ou l’odorat, alors l’ouïe pourrait éventuellement apporter à leur cible un avantage stratégique : il était impossible de se déplacer dans le nid de la furie rouge sans déclencher toutes sortes de bruits peux ragoutants

    Craquement de brindilles ou d’ossement… Crissement de graviers ou d’esquilles brisées d’objets divers… Bruit humide et étouffé de la boue, ou de l’espèce de texture immonde rougeâtre qui maculait le sol un peu partout

    Non… Il valait bien mieux bien regarder en face de soi et éviter de se demander ce qu’ils avaient sous les bottes s’ils ne souhaitaient pas rendre le gruau aux herbes qu’Arthorias avait préparé pour eux. Mais à peine Ayah se faisait-elle cette réflexion que Calixte lui proposa une paire de lunettes de jour, insistant sur le fait qu’elle en aurait plus besoin que lui.

    La jeune femme retira donc son casque et bafouilla quelques paroles de remerciement à l’adresse du coursier avant de chausser l’objet magique

    Instantanément, sa vision fut grandement améliorée… En fait, elle pouvait voir autour d’elle les choses comme si ces dernières étaient frappées des rayons du soleil, dans sa grande surprise, son grand soulagement, et… Son plus grand dégout. Le nid de la Furie Rouge lui semblait bien plus accueillant quand il était voilé d’un peu de mystère

    Faisant abstraction de la vision qu’elle en avait, elle équipa de nouveau son casque et reporta son attention vers ce trou qui s’enfonçait dans les entrailles de la terre.

    Le trio et les deux golems qui les escortaient s’enfoncèrent donc dans le boyau. Il n’y avait de place que pour un individu à la fois et ils durent donc progresser en file sur une certaine distance. Les odeurs devenaient véritablement pénibles et Ayah s’arrêta plusieurs fois quelques instants, paralysée par une sorte de dégout profond pour ce qu’elle voyait et sentait en ce bas monde, mais elle suivit toutefois une cadence similaire à celle de ses compagnons.

    De l’eau… Ils entendirent bientôt un court d’eau un peu plus en contrebas… C’était un son très agréable en comparaison avec l’espèce de crissement sinistre de leurs bottes sur cette bouillasse non identifiée

    Ils débouchèrent dans une sorte de grande pièce dans laquelle ils pourraient largement évoluer sans être gênés.
    Ayah s’avança légèrement aux côtés du capitaine Hekmatyar pour avoir une meilleure vision de ce qui se présentait sous leurs yeux. Elle avisa avec horreur un petit amoncellement de cadavres dans un coin de la pièce, qu’elle pouvait clairement distinguer grâce à l’objet magique que lui avait prêté le coursier

    Cette vision détourna complètement totalement du reste… Si bien qu’elle ne perçut rien de la menace qui se tapissait à quelques mètres d’elle.

    - Ayah, à ta gauche.

    La voix de Calixte était calme, mais pas vraiment sereine… La jeune femme crut comprendre qu’il lui intimait indirectement de ne pas faire de geste brusque et pivota dans la direction indiquée dans un geste fluide, sans précipitation.
    La Furie Rouge se tenait là… En retrait, elle semblait arriver d’une galerie annexe différente de celle qu’ils venaient d’emprunter.

    C’était une créature vraiment singulière : une apparence et une taille très humanoïde, mais dotée de griffes acérées, de longues cornes et d’une peau écarlate. Grâce à la vision que lui conféraient les lunettes de jour, Ayah distingua d’autres détails qui faisaient plutôt froid dans le dos. Les griffes carmin du monstre étaient couvertes d’un fluide rougeâtre plutôt épais, qui semblait encore plutôt frais… Enfin, ici tout était relatif…

    Sa bouche, car elle avait vaguement un visage de femme, était tâchée de ce qui semblait être le même fluide… Et si c’était bien du sang, ce n’était manifestement pas le sien… Une longue chevelure rosée encadrait son visage terrifiant… Mais ses cheveux étaient très sales et couverts de sang plus ou moins coagulé.

    La créature arborait une expression indéchiffrable tandis qu’elle paraissait étudier le trio. D’abord, Ayah crut percevoir une sorte de surprise teintée de curiosité dans son regard, qui se transforma vite en une espèce d’intérêt malsain et méfiant… On avait l’impression que le monstre était encore en train de déterminer si le groupe était constitué de proies ou de prédateurs…

    Néanmoins, en réalité peu importait l’identité du prédateur et celle de la proie à ce moment-là : une chose était sûre, tout cela n’allait pas tarder à salement dégénérer… La guérisseuse était perturbée par l’aspect très humain de la Furie Rouge malgré tous ses attributs monstrueux.
    Après tout, sous cette apparence cauchemardesque se cachait un cœur humain, tout comme le sien.

    C’était peut-être une idée idiote, mais elle parla doucement à la créature, se mettant cependant en garde dans un geste lent et ample. Essayant de masquer son trouble, elle regarda la furie humanoïde : les yeux cyan du monstre dardèrent sur elle une lueur un peu folle.

    « Vous êtes humaine, comme nous… » Dit-elle avec une sorte de douceur ferme, bien que l’inquiétude perçât assez nettement dans sa voix. « Nous ne vous voulons aucun mal. »

    Pour toute réponse, la Furie Rouge se mit à déployer dans une sorte de lenteur calculée deux grandes formes dans son dos qui se révélèrent être… Des ailes ? Une sorte de grondement sourd se mit à vrombir dans la gorge de la chose tandis que ses grandes ailes presque translucides s’ouvraient de façon menaçante autour d’elle.

    Ayah se mit en garde, tendue et animée par un très mauvais pressentiment, l’une de ses mains passa sur la paire de menottes qui pendait à sa ceinture, ce qui sembla tout à coup déclencher une sorte de fureur chez son adversaire.
    Tout se passa très rapidement. Avant qu’un membre du trio ne puisse réagir davantage le démon écarlate fondit sur sa cible la plus proche, griffes en avant et le visage fou.

    La jeune femme eut à peine le temps de décrire un court arc étincelant avec son épée pour dévier une main garnie de griffes acérées qui fondait vers sa gorge et de se fendre d’une rapide esquive vers la droite pour tenter de se mettre temporairement hors de portée du monstre.

    La griffe crissa sur l’armure qui protégeait son bras gauche et elle grimaça de douleur en sentant une entaille se dessiner en surface de sa chair : sur son bras, juste un peu au-dessus du coude.

    Sourcils froncés, Ayah continua de s’écarter vivement du monstre pour se ressaisir et examina rapidement la marque laissée par la furie sur son bras. L’armure avait absorbé une bonne partie du choc et l’attaque avait perdu en puissance à cause de la déviation, mais on ne pouvait qu’apprécier le tranchant extraordinaire des griffes du monstre.

    Un filet de sang chaud se mit à couler sur son avant-bras mais elle se redressa, se remettant en garde, bien que douloureuse, ce n’était pas une blessure très grave.

    Le monstre semblait temporairement occupé à renifler curieusement les quelques gouttes de sang qui restaient sur le bout de ses griffes, constatant que sa première cible s’était dérobée.

    « Hmph... Ils n’ont pas exagéré le tranchant de ces griffes… Je comprends mieux l’état des murs dehors. » Dit-elle à l’adresse de ses amis, massant son bras endoloris sans quitter la bête des yeux.

    Elle s’était suffisamment écartée pour pouvoir obtenir de l’aide de ses camarades en cas de nouvelle attaque sur elle pendant qu’elle se remettait de la première, mais dans cette grotte nul n’était vraiment à l’abri.

    Soudain, la bête s’élança à nouveau, jetant son dévolu sur Calixte. Ayah se raidit et lança une exclamation mais sut immédiatement qu’elle n’aurait pas le temps de s’interposer pour aider le coursier.
    Elle ne pu qu’espérer qu’il parvienne à esquiver ou qu’Arthorias puisse intervenir suffisamment rapidement.

    LANCE DE DES :
    Spoiler:
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Jeu 27 Mai 2021 - 22:36 #
    Mort à la furie rouge


    Dans la fausse pénombre du lieu, Arthorias dut plisser les yeux pour comprendre ce qu'il voyait réellement. Cette antre se situait à mi chemin entre un terrier creusé et aménagé avec tout le soin d'un animal primitif et un véritable charnier qui empestait la mort et le sang.
    Et s'il ne fut guère surprenant de finir par trouver la furie, l'officier c'était presque attendu à une créature plus maléfique que cela. Peut être un dragon fait d'os et muscles à vif, à l'apparence plus morte que vivante.
    Mais non, la responsable de tout cela n'était rien d'autre que cette humaine dont son pouvoir hors de contrôle lui avait donné son nom barbare.

    Un profond malaise le submergea quand Ayah décida de tenter une approche pacifique. L'action était tout à son honneur mais sans vouloir le combat à tout prix, l'officier ne voyait pas comment tout cela pouvait bien finir.
    Et c'est précisément à ce moment que la créature se mit à foncer sur la demoiselle, dans une tempête de cris et de griffes digne d'une bête.
    Ce fut précisément à ce moment là que le groupe réalisa que cette mission ne serait pas de tout repos

    Fermant son heaume en guise de toute réponse, le soldat plaça sa lame noire en position de garde, tachant de trouver une position d'où le groupe puisse se défendre de cette créature qui savait aussi bien marcher que voler.
    Et si Calixte fut la prochaine cible de la furie, ce fut un des golems qui réagit, bien plus proche de ce dernier qu'Arthorias ou le reste du groupe.
    L'automate se planta entre le monstre et sa cible, dégainant son épée dans un geste plus fluide qu'on aurait pu le penser, sa lame sifflant pour rencontrer la furie qui feula en changeant de direction dans un coup d'aile et de griffe qui racla sur le casque du golem qui en retour fit percuter le plat de la lame contre la cheville de la créature, y laissant une petite marque, qui bien que sonore ne parvint pas à handicaper la créature qui se mit à tournoyer au plafond, tentant parfois des attaques au passages qui n'eurent guère d'effet sinon celui de faire baisser des têtes.

    Ce ne fut qu'au bout d'un moment qu'elle partit en plongeant dans un arc bien trop court qui la fit arriver dans un tas d'ossement qui s'éparpillèrent dans toutes les directions, formant une véritable tempête d'os et de viande qui voilà pendant un moment la scène et sema assez de confusion pour que la créature ne se faufile dans ce nuage carmin avec suffisamment de vitesse pour renverser Arthorias, le trainant sur quelques mètres de roche dans un concert de raclement et d'étincelles, se mettant presque instantanément à lacérer son épaisse armure.

    L'homme ne dut sa survie temporaire qu'à la nature de cette dernière, qui résistait tant bien que mal aux assauts de la démone qui en vint à mordre la nuque moins protégée, de longues dents s'enfonçant dans le cou d'Arthorias en déclenchant une vague de douleur intense qui menaça de lui faire perdre pied.
    Ce fut dans un réflexe de survie qu'il asséna un puissant coup de gantelet dans le crane de la créature, l'arrachant de son sinistre vampirisme en l'envoyant rouler sur le côté, quelque peu sonné par l'impact




    Codage par Libella sur Graphiorum
    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Ven 28 Mai 2021 - 19:34 #
    Le temps de quelques secondes, chacun retint son souffle en surveillant l’autre. Et puis, bravant ce calme trompeur, Ayah s’adressa à la furie. Calixte, qui avait la fâcheuse tendance à être d’une curiosité affable fleurtant avec la bêtise, apprécia la tentative de son amie pour approcher leur cible. Cette dernière cependant, un peu comme les wardäns de la Cité Enfouie, avait d’autres plans. Au grondement montant de la Furie, le coursier sentit contre son esprit celui de Vreneli, et d’une pensée autoritaire il indiqua à ses familiers de se tenir tant que possible hors de la zone de combat. Et de reste l’un auprès de l’autre. Equipée de son manta pist et couverte par le teisheba hargneux, Kaname pourrait certainement se défendre efficacement au besoin, mais l’espion ne tenait pas à tester ses compétences martiales face à telle adversaire. Observant celle-ci déployer lentement ses ailes, il se remémora leur discussion de la veille au soir. Et le fait que leur salut tenait principalement dans les paires de menottes anti-magie qu’ils possédaient dans le cadre de leur travail. Les passer aux poignets de la Furie s’annonçait sportif.

    Leur adversaire fondit sur Ayah, la plus proche d’elle, et la soldate esquiva l’assaut dans un tourbillon d’acier, de griffes et de sang. Calixte espéra qu’il s’agissait uniquement de celui qui tâchait déjà la peau vermeille de la Furie ; sans ses lunettes de jour, il y voyait moins correctement que ses camarades. Profitant de ce moment pour se rapprocher du duo tout en essayant de l’appréhender dans le dos de la Furie, l’espion halta néanmoins rapidement sa progression comme les deux combattantes se séparaient. Fronçant légèrement les sourcils à la remarque de la médecin, il n’eut cependant pas le loisir de s’attarder sur l’état de celle-ci car c’était à présent sur lui que leur adversaire jetait son dévolu. Et s’il n’avait précédemment pas pu correctement observer les traits du visage de celle-ci, il avait maintenant une vue imprenable sur ses crocs et ses traits déformés de bestialité.

    Instinctivement, la lame-retour qu’il avait en main fila à la rencontre de la Furie qui l’esquiva aisément, et l’espion envisageait une fusion salutaire lorsque l’un des golems surgit sur le chemin de la femme. Celle-ci ne put l’éviter aussi agilement que la dague, mais dans le dos de l’imposante masse métallique, Calixte eut du mal à observer qui de l’armure ou de la bête fût favorisé par ce bref affrontement. Un crissement désagréable lui apprit que l’acier avait dut être un peu abimé, et la culbute hasardeuse de la Furie dans les airs au-dessus de leur tête lui fit soupçonner une blessure infligée par le golem. Profitant de cette distance et du possible handicap transitoire – car les rapports faisaient état d’une capacité de régénération surprenante – de leur cible, le coursier activa l’orbe de sa télékinésie minimaliste et usa de son carquois distributeur pour faire flotter quelques flèches standards qu’il projeta vers la bestiale femme.

    De vrilles en plongeons, cette dernière esquiva quasiment tous les traits la menaçant, ne gagnant que quelques écorchures de ce ballet d’hostilités. Calixte eut néanmoins la satisfaction de constater que ses flèches déstabilisaient suffisamment la Furie pour qu’aucune de ses attaques ne les atteignît. Ce sentiment fut cependant de courte durée, car sur un mouvement plus brusque, écourté par la précipitation, leur adversaire bascula contre un renflement d’ossements et de chairs sanguinolentes, faisant valser autour d’elle ce rempart imprévu de restes animaux. Les traits de bois et d’acier se perdirent contre la projection de carcasses, et le couvert de celle-ci permit à la Furie d’être sur Arthorias le temps d’une expiration.

    Capitaine ! fit Kaname en levant courageusement son manta pist pour aller fidèlement à la rescousse de l’homme.
    Reste où tu es, ordonna brièvement l’espion à sa loutre géante.

    S’approchant prudemment pour tenter d’y voir plus clair, il retint ses flèches de la masse informe s’agitant entre les cadavres plus ou moins frais. Il pouvait entendre le métal crisser sous la corne acérée des griffes de la Furie, et seuls les mouvements d’armure accompagnés des grognements de son porteur le rassuraient quant à son état vivant. Pour le moment.

    Décidant que c’était peut-être l’occasion de tenter d’attraper l’un des membres de leur opposante par l’une de ses menottes – puisqu’après tout son attention semblait toute accaparée par Arthorias – Calixte s’avança davantage et porta la main à sa ceinture. Evidemment, c’est à ce moment-là que la Furie se détacha – ou fut détachée – tout à fait du Capitaine de la Royale, roulant sur le côté dans un nuage d’os et d’hémoglobine, bras et ailes battant un peu anarchiquement. Se ravisant instinctivement, Calixte tira à nouveau trois flèches vers la forme de leur adversaire tout en s’inquiétant :

    - Ca va, Arthorias ?

    Et peut-être le soldat lui répondit-il, mais l’attention du coursier fut complètement détournée par la projection de carcasses à son encontre. Visiblement la Furie avait moyennement apprécié la morsure de ses flèches profitant de sa confusion passagère, et ne comptait pas leur offrir de repos immédiat. Dans un couinement de surprise, il fusionna instinctivement dans sa lame-retour revenue, et évita de justesse le crâne luisant de rouge venant à sa rencontre. Et sans doutes eût-il bien fait de céder à sa pulsion automatique, car une fraction de seconde plus tard, la Furie elle-même se tenait à la place qu’il occupait précédemment.

    Dans un grondement hargneux, elle délogea d’un geste impatient les flèches plantées dans son corps, et de sa position au sol dans son abri de fortune, s’il n’avait pas emporté la seule source de lumière efficace avec lui lors de sa fusion, Calixte aurait pu noter qu’il avait été étonnamment chanceux – il ne croyait pas tellement en l’adresse de son corps – dans leur lancer. L’une avait atteint le flanc découvert de la femme, l’autre la jonction de son épaule, et la dernière le creux de son genou. Cependant, à peine les dards furent-ils ôtés de la chair, le pouvoir de régénérescence de celle-ci commença à en effacer rapidement le passage.

    Interloqué par l’obscurité quasi-totale – seul persistait l’éclat blafard de la nébuleuse électrique de Vreneli – soudaine, l’espion se sentit un peu bête de ne pas avoir songé à une autre échappatoire. Heureusement, ses camarades étaient dotés de lunettes de jour, les golems étaient régis par des lois magiques, et ses familiers avaient d’autres sens plus aiguisés que leur vue. Malheureusement, l’obscurité ne devait pas jouer en défaveur de la Furie.

    L’imposante présence et le chant du métal malmené furent tout ce qui lui permirent de comprendre que l’une des armures enchantées était à nouveau venue à la rencontre de leur adversaire – sans doute avant qu’elle ne s’en prît à l’un des humains – et la proximité encore immédiate de celles-ci dissuada Calixte de défusionner tout de suite.

    - Si on arrive à la pousser vers, puis dans le cours d’eau, on pourrait l’électriser, fit-il de son abri de fortune à qui pouvait bien l’entendre par-dessus le fracas du combat.

    Leur objectif n’était pas de tuer la Furie – ce qui aurait certainement rendu l’affaire plus facile d’un point de vue organisationnel – mais l’espion était à peu près certain que, même en utilisant les foudres de son teisheba et de son teizer cumulées, ils n’arriveraient guère, tout au plus, qu’à l’assommer. Et peut-être serait-ce là un moyen d’accéder à ses poignets pour y passer les menottes.

    Ou alors, comme ils en avaient discuté la veille au soir alors qu’ils échafaudaient divers plans, le coursier pouvait toujours prêter son énergie pour augmenter les capacités de l’un de ses collègues. Celles-ci n’arriveraient certainement qu’à la cheville de celles de la Furie, mais peut-être seraient-elles tout de même suffisantes pour l’attraper et la neutraliser. Encore allait-il falloir qu’il rejoignît d’une manière ou d’une autre ses camarades.

    ~ Interlude d’Apolline ~

    Curieuse de toute cette agitation, Apolline avait sorti le sommet de son cuir par l’ouverture de l’une des poches latérales d’Abdallah. Avec joie, elle avait reconnu les traits, usuellement doux mais présentement affûtés par le combat, d’Ayah. Puis, pour son bonheur encore plus grand, elle avait trouvé ceux du Capitaine de la Royale. Si elle n’avait pas encore eu l’occasion de faire intimement sa connaissance, sa curiosité et la loquacité de Calixte avaient fait le lit de ses nombreuses connaissances sur l’homme. Aussi, lorsque la situation fut opportune, la petite trousse se laissa tomber par-dessus l’ouverture de sa pochette – et peut-être fût-elle un peu aidée par Abdallah – pour rouler auprès du gisant en armure lourde.

    - Pas que tous ces geignements n’émoustillent ma fermeture éclair, mais je nous imaginais faire plus ample connaissance dans un endroit moins encombré d’autres gens. J’suis pas contre les partouzes, hein. Mais j’aime mieux quand les partenaires sont vivants, et plus ou moins entiers. Quoi que le fémur que je sens contre ta cuisse – à moins que ce ne soit autre chose ahahahahah – a certainement son charme.

    Elle glissa d’un empilement d’os pour remonter le long des plates du Capitaine pour se percher sur son torse, puis son épaule.

    - J’en connais qui font ça dans des cimetières, mais faut vraiment tomber sur les bonnes personnes ! Allez, boite de conserve, remets en place ta radieuse chevelure imbibée de rouge, ton heaume et tes pulsions suicidaires, et allons occire cette Furie de ton énorme…

    La lampe magique disparut dans une fusion, enténébrant le lieu. Et quelque part sous les éclats de l’affrontement entre la femme-bête et un golem suivant les ordres simples d’un Capitaine reprenant ses esprits, la voix de Calixte proposa un nouveau plan de bataille.

    - En avant, preux chevalier ! Si tu triomphe de l’ennemie je te gracierai d’un doux baiser. Comme d’une bonne fel…

    Le reste de ses propos se perdit malheureusement dans le fracas de l’action.


    Dé animation:
    Ayah StormsongLa Garde
    Ayah Stormsong
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Mer 2 Juin 2021 - 22:14 #
    Manifestement, l’approche pacifique ne porterait pas ses fruits avec la Furie Rouge.
    Ayah avait vu la scène du démon écarlate se ruant sur Calixte comme au ralenti…
    Le coursier avait lancé sur son adversaire une arme mais ne fit pas mouche et était sur le point d’encaisser une offensive potentiellement fatale.

    Toutefois, et fort heureusement, ce fut l’un des golems du chevalier d’argent qui fit rempart entre l’immondice et son ami au tout dernier moment : la furie percuta donc violemment ce nouvel obstacle de métal.

    Confuse, la bête s’en détourna vivement, évitant un coup d’épée avant de frapper au niveau du casque : le plat de l’arme de l’automate toucha cependant sa cheville dans un éclat sonore, lui arrachant un grognement.

    Ayah était très concentrée tenta de suivre des yeux leur ennemie qui virevoltait de façon quelque peu hasardeuse au niveau du plafond de la grotte.
    En plus d’être dotée de griffes bien plus efficaces que n’importe quelle lame, la furie rouge démontrait une impressionnante rapidité et une rage de plus redoutables.

    La guérisseuse chercha à s’approcher de Calixte, entendant se mettre en mesure de lui venir en aide si la créature jetait à nouveau son dévolu sur lui.
    Elle connaissait sa capacité à fusionner avec les objets, mais savait aussi que ses capacités martiales étaient autant limitées que les siennes, et, contrairement à elle, il ne portait pas d’armure de plate.

    Elle le vit utiliser un objet magique qui envoya des flèches assassines vers le monstre, qui tourbillonna furieusement pour les éviter. Si aucun trait ne fit mouche, ils leur permirent néanmoins de gagner du temps et de garder la furie à distance.
    Ils purent ainsi esquiver épisodiquement ses assauts aériens…
    Mais elle paraissait tout de même chercher une ouverture pour s’adonner à un nouveau corps à corps.

    Les deux membres du régiments Al Rajika ne purent qu’assister impuissant à l’attaque de la furie sur le capitaine de la garde royale dans un fulgurant revirement de situation.
    Ayah se protégea instinctivement le visage de son bras intact bien qu’elle ait son heaume quand le monstre plongea dans un tas d’ossements qu’il fit furieusement voler dans tous les coins de la salle.

    L’instant d’après, la créature fondait sur le capitaine Hekmatyar dans un concert de raclement stridents et d’étincelles tandis qu’elle attaquait avec fureur son armure.

    « Arthorias ! »

    Il était à terre !
    La jeune femme voulut lui porter assistance tandis que leur cible s’affairait à le mordre comme une bête, mais le soldat fut plus prompt et balança instantanément un coup dans la tête de son assaillant.
    La guérisseuse s’approcha vivement de son camarade tandis que la furie semblait quelque peu sonnée par le coup qu’elle venait de prendre.
    Calixte libéra une nouvelle salve sur le monstre qui tentait maladroitement de se remettre d’aplomb, battant anarchiquement des ailes.

    Du coin de l’œil Ayah aperçut Apolline émerger de l'une des poches du sac à dos de Calixte pour tomber auprès d'Arthorias. Par réflexe, la jeune femme aida avec bienveillance l'âme artificielle à monter sur le torse du capitaine en adressant à la trousse un regard empreint de trouble tandis que l'objet commençait ses élucubrations habituelles.

    Quand elle avait l'occasion de croiser l'arme artificielle, la guérisseuse riait de ces interventions toujours très absurdes, mais le contexte du moment ne s'y prêtait pas particulièrement et elle ne parvint pas à y trouver beaucoup de réconfort.

    « Il est blessé. » Constata la soldate, inquiète en posant un genou au sol, se penchant vers le capitaine pour évaluer son état.

    Le coursier ne sembla pas l’entendre, voire, ne sembla pas l’écouter.
    Rien de plus naturel après tout… Qui aimait se poser pour discuter tranquillement quand une démone enragée vous envoyait de grosses carcasses dans la trogne ?

    Le monstre ne leur laissa pas de répit et fondit à nouveau sur la silhouette du blondinet qui fusionna en un éclair avec l’un de ses objets en mouvement, ce qui lui sauva clairement la mise et l’entraîna un peu plus loin dans la grotte.

    Ayah posa avec précaution ses mains sur la blessure au d’Arthorias et laissa son flux d’énergie réparatrice faire son œuvre tout en observant avec inquiétude la furie arracher furieusement les traits plantés dans son corps écarlate.
    Le jeune homme avait été mordu au cou et il fallait absolument stopper l’hémorragie pour qu’il puisse poursuivre la bataille dans des situations acceptables.

    « Laisse-moi faire un instant, tu ne peux pas rester avec ça ! » Lui intima-t-elle avec une sorte d’autorité inhabituelle, la voix quelque peu déformée par la préoccupation.

    La petite trousse animée du coursier se plaça à proximité de ses mains, lançant ce qui ressemblait fortement à des encouragements au capitaine.
    Elle n’était pas sûre d’avoir le temps de le soigner complètement mais elle voulait au moins rendre la plaie moins profonde et non létale.

    Elle constata par ailleurs avec effroi que les blessures que la furie avait subies se refermaient d’elles même très rapidement… Même le pouvoir de la soignante ne rivalisait pas avec les capacités régénératrices de la démone. La jeune femme pria toutefois pour qu’elle ait suffisamment de temps pour stabiliser le garde royal avant que leur adversaire ne s’intéresse à nouveau à eux.

    Malheureusement la furie ne fut pas particulièrement réceptive à ses prières et ses yeux se dardèrent sur les deux soldats tandis qu’Ayah tentait de soigner Arthorias. Cette dernière se raidit légèrement, soutenant le regard du monstre de la gorge duquel un grondement menaçant se mit à nouveau à monter.

    La furie rouge s’élança vers eux et Ayah se crispa et ferma les yeux un instant, appréhendant un choc qui n’arriva jamais...
    A la place, un crissement de métal lui indiqua que l’un des golems s’était interposé et combattait la furie avec force.

    La jeune femme soupira de soulagement et redoubla d’efforts sur la blessure de son camarade, mobilisant plus d’énergie que nécessaire dans une tentative d’accélérer le processus.
    Un halo turquoise entourait ses mains tandis que son pouvoir faisant son œuvre.

    Elle serra les dents tandis qu’elle sentait une bonne partie de son énergie la quitter, provoquant un mal de crâne et une sensation désagréable. La perte de sang sur son bras, aussi peu critique soit-elle, contribuait également à l’affaiblir lentement mais surement.

    La voix de Calixte résonna quelque part derrière la furie rouge qui se retourna brusquement, cherchant l’origine de ce son qu’elle associait vraisemblablement à la proie qui la piquait régulièrement et qu’elle désirait réduire en charpie.

    L’électriser ? Le regard d’Ayah fut accroché par Vreneli qui pulsait furieusement non loin de Kaname…

    * Ça pourrait marcher…*

    C’était une idée… Encore fallait-il la mettre à exécution. Et pour cela ils allaient avoir besoin de l’aide du capitaine de la royale : les résultats des soins qu’elle lui prodiguait étaient encourageants, et elle profita pleinement du temps que gagnait le golem pour réduire au mieux la gravité de la blessure.

    Apolline continuait tranquillement son récit, complètement imperturbable, bien que personne ne semble vraiment lui prêter attention. Elle partait maintenant sur une espèce de romance pour le moins lubrique.

    Quand la militaire constata qu’il devenait trop dangereux de continuer et que la plaie n’était plus fatale, elle arrêta, attrapa Apolline pour lui éviter de tomber au sol et aida Arthorias à se redresser : son armure lourde pouvait lui donner quelques difficultés.

    « On va essayer ! Je viens te chercher ! » S’exclama-t-elle en direction de l’endroit d’où elle avait entendu le coursier. Il devait rester cacher dans sa fusion, mais n’était pas pour autant en sécurité.

    Elle avisa rapidement la situation : la furie était encore temporairement aux prises avec le golem, mais plus pour très longtemps…

    Elle avait brûlé pas mal d’énergie pour accélérer le processus de guérison et la blessure d’Arthorias ne saignait plus bien qu’elle dût rester douloureuse pour lui : le travail était inachevé.

    Quant à elle, elle pouvait toutefois encore se mouvoir correctement et n’avait pas encore trop de vertiges, il fallait toutefois éviter une nouvelle blessure trop importante car le contrecoup pourrait vite devenir très handicapant.

    Elle scruta l’endroit où elle avait vaguement vu la lame retour avec laquelle Calixte avait fusionné se perdre et d’où elle avait entendu la voix du coursier. Elle avait en tête d’aller le récupérer pour qu’ils puissent être en mesure de fusionner facilement pour agir si le plan de l’électrisation ne fonctionnait pas.

    Jugeant le moment opportun, le monstre étant encore occupé, elle s’élança dans cette direction prestement et agilement. Une fois sur place, elle chercha des yeux l’objet dans lequel son ami avait fusionné. Elle mit finalement la main dessus mais un rugissement furieux lui indiqua que le vent tournait.

    La Furie Rouge venait d’empoigner le golem et semblait absolument hors d’elle au vu de son expression déchirée par la colère. Déployant une force tout à fait inattendue, le monstre envoya son adversaire dans les airs, en direction d’Ayah et de Calixte toujours fusionné avec la lame retour.

    La militaire eut vaguement le temps de lever son bras indemne pour tenter de se protéger avant de prendre le dos du golem de plein fouet sur le flanc droit.

    La violence du choc lui coupa le souffle puis lui arracha un grognement de douleur tandis qu’elle écartait l’armure de plate vide qu’était le golem.
    Une fois de plus, elle ne regretta pas d’avoir pris son armure.

    Le bras de l’automate avait percuté son casque et ébréché sa visière : un large morceau tomba au sol. Elle avait en outre pris un sale coup au niveau d’une cote.

    « Ça va Cal ? » Demanda-t-elle dans le vent, reprenant son souffle.

    Un peu confuse à cause du choc, elle essaya de reprendre rapidement ses esprits et avisa la furie, s’attendant plus ou moins qu’elle ne s’intéresse à eux.

    Mais il n’en était rien, et la furie avait manifestement braqué son attention vers la loutre géante de Calixte qui semblait folle d’inquiétude pour son maître. Le monstre se mouvait lentement, comme un chat à l’affut d’un oiseau. Elle était juste à côté du court d’eau…
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Jeu 10 Juin 2021 - 22:58 #
    Mort à la furie rouge

    Il y eut deux réactions différentes : la première fut le soulagement quand la garde se porta à son chevet, usant de magie pour juguler l'hémorragie qui l'aurait probablement tué, une fois de plus. Et Arthorias ne put que se montrer reconnaissant envers sa camarade qui lentement faisait se refermer la plaie crée par la furie.
    La seconde fut sans doute un éclat de rire, provoqué par la petite trousse perchée sur le haut de sa cuirasse. Une nouveauté de Calixte ? Au vu de l'aspect de la fermeture éclair de l'âme artificielle, il doutait cependant que beaucoup de ses assertions soient de réelles promesses.

    Le golem animé par la magie finit par ne plus suffire face à la furie du monstre, perdant un membre au passage, cela dit, l'automate ne broncha pas, même quand ses pieds décolèrent du sol pour venir percuter Ayah de toute sa masse.
    L'officier parvint à se retourner sur le ventre, secouant son heaume casqué avant de commencer à se relever, sa chair disparaissant soudainement pour laisser place à son état de vacuité, ou seules les deux orbes de lumières trahissaient son origine humaine.
    Les deux golems semblèrent s'effondrer au même moment, alors que leurs pièces d'armures venaient racler le sol, se reconfigurant pour venir former de nouveaux membres plus long, et emplit d'une lumière qui peinait à rester cantonnée dans son carcan d'acier.

    Le surplus de lumière forma des ailes éthérées, catalysées par son objet de pouvoir pour faire de lui un ange vengeur d'avantage qu'un capitaine de la garde royale.

    -On dirait que le moment est venu de contre attaquer.

    Sa voix résonnait étrangement, vibrant de puissance alors que le flot de magie venait couler dans ses membres, l'emplissant d'une force comme jamais il n'avait connu jusqu'à présent.
    La furie rouge fonça sur la nouvelle menace, ses griffes arrêtées net par un bras cuirassé qui l'enveloppa sans difficultés, un craquement commençant à se faire entendre alors que le paladin broyait chaque lame dans sa poigne
    S'en suivit d'un coup de poing à même de la faire voltiger comme le golem l'avait fait auparavant. Le monstre s'écrasa contre la paroi alors que le chevalier récupérait son épée

    Ne restait qu'à observer Calixte et Ayah se mettre en mouvement alors que lui aussi passait à l'assaut, utilisant le pommeau de son épée pour briser un bras devenu trop agressif. Le rapport de force venant soudainement de s'inverser.
    Il ne fallut qu'une impulsion pour projeter la furie dans l'eau qui tapissait certaines parties de son repère, dans un coup de pied blindé qui l'envoya éclabousser les alentours.



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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Sam 12 Juin 2021 - 12:41 #
    Il sentit Ayah le ramasser, et puis un arc de cercle imprévu doublé de grognements de surprise douloureuse lui apprirent que l’évolution de sa collègue ne se déroulait pas sans anicroche. Privé de lumière néanmoins, Calixte avait bien du mal à estimer à quel point la jeune femme avait pu être – était – menacée voire blessée. Inquiet mais prudent, il ne sortit pas immédiatement de son abri. Si son instinct lui soufflait l’urgence de se rematérialiser auprès de son amie, son expérience professionnelle lui rappelait qu’aveugle dans l’adversité, il lui serait plus un poids qu’une franche aide.

    - Ayah ? appela-t-il néanmoins avec alarme.

    La voix de la médecin lui répondit… pour s’inquiéter de lui ; et s’il avait pu sourire, nul doute l’aurait-il fait.

    - Ca va, répondit-il brièvement. Et toi ? Je ne vois rien sans lumière ; t’es-tu prise un coup ? As-tu besoin d’une potion ? Le moment est-il propice pour que je défusionne ?

    Comme elle lui répondait et que visiblement oui, s’il y avait un moment à saisir pour quitter la forme de lame-retour c’était maintenant, un halo lumineux se forma non loin, épousant les formes des golems se rassemblant pour renforcer la silhouette déjà puissante du Capitaine de la Royale. Contre son esprit, Calixte pouvait percevoir l’intérêt comme l’enthousiasme de Kaname.
    Profitant de cet interlude où la Furie s’intéressait davantage à ce nouveau formidable adversaire, le coursier défusionna, ramassa son arme et ralluma sa lampe magique pour mieux appréhender le combat qui faisait rage.

    Vreneli, assiste Arthorias, ordonna-t-il rapidement lorsqu’il se rendit compte des manœuvres du Capitaine. Electrise la Furie surtout lorsqu’elle est dans l’eau, fais attention à Arthorias.

    Il ne savait pas à quel point l’armure conduisait l’électricité, mais préférait ne pas avoir à le découvrir face à pareille opposante.

    Ravi de la tournure des évènements, le teisheba quitta sa zone de surveillance au-dessus de la tête de la loutre géante et fonça droit sur le cœur de l’affrontement. Ses foudres claquant à la rencontre de la Furie, lui arrachant soit des grognements d’agacement, soit des cris de souffrance enragée. Par deux fois, la créature mi bête mi humaine chuta dans le cours d’eau souterrain, et par deux fois les éclairs de Vreneli firent mouche. Néanmoins, si cela semblait effectivement ralentir leur adversaire dans une confusion électrisée, ses pouvoirs inhérents lui rendaient rapidement sa vélocité mentale et physique. Et bien que le Capitaine de la Royale ait gagné en force sous son nouvel aspect, maitriser suffisamment longtemps la Furie pour lui passer les menottes s’annonçait encore sportif.

    - Il faut qu’on fusionne, réalisa à haute voix Calixte à l’adresse d’Ayah.

    Dépourvu l’un comme l’autre de réelle puissance ou adresse martiale, ils n’étaient ainsi qu’une aide dérisoire à Arthorias. Pire, risquaient-ils de se mettre futilement en danger sur une approche directe qui serait, assurément en l’état, brève et mortelle. Sur un malheureux coup de griffe ou de croc, ou même dans une bousculade avec mauvaise réception leur brisant le rachis, l’un et l’autre, moins bien protégés, pouvaient y laisser la vie.

    Détachant fébrilement son bracelet de mimétisme, l’espion le passa au poignet de son amie et lui réexpliqua – ils avaient fait le tour de leurs pouvoirs et inventaires la veille au soir autour de leur dîner sommaire – rapidement :

    - Ca, c’est pour le mimétisme ; par tranches de cinq minutes à chaque activation, avec un délai de dix minutes entre chaque activation.

    Certainement n’aurait-elle besoin de l’utiliser qu’une fois, si tout devait se goupiller correctement.

    - Et maintenant : fusion auxiliaire. N’oublie pas : dix minutes, pas une de plus, ni une de moins. N’hésite pas, prends toute l’énergie dont tu as besoin.

    Et sans palabrer davantage, Calixte s’exécuta. Ses doigts frôlèrent la peau d’Ayah, et dans un souffle il se fondit en elle. Perdant toute notion de ce qui les entourait, ne gardant que comme seule et unique perception celle de diffuser toujours plus de vigueur à la jeune femme. Rendant à ses muscles une vitalisé nouvelle, décuplée, et aiguisant ses sens pour affuter l’ensemble de ses capacités physiques. Peut-être ainsi, forts de leur Capitaine renforcé de sa carapace magique, de la médecin soldate globalement boostée et du terrain favorable à l’intervention du teisheba pugnace, réussiraient-ils à neutraliser la Furie.
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    Ayah Stormsong
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Mer 16 Juin 2021 - 23:18 #
    Calixte ne s’était pas re-matérialisé tout de suite, mais Ayah fut très soulagée de constater qu’il n’était pas blessé. Son pouvoir semblait lui permettre d’échanger de vive voix avec elle mais il ne paraissait pas en mesure de voir ce qu’il se passait alentours.

    La soldate l’avait presque oublié grâce aux lunettes de jour qu’on lui avait aimablement prêtées : mais sans elles il faisait vraiment très sombre ici, et son ami n’en était pas équipé.

    « Je vais bien, merci. » Lui répondit-elle brièvement, elle sentait l’inquiétude dans la voix de son camarade et ne souhaitait pas l’alarmer. « Elle nous a envoyé un golem, il faut vraiment reprendre vite la situation sous contrôle, tu peux dé-fusionner maintenant, mais fais attention. »

    Rassurée sur le sort de Calixte, Ayah reporta son attention sur son autre camarade, qui avait préalablement subi une blessure sévère au cou… Elle vit avec surprise les deux golems s’effondrer avant que leur cuirasse ne se dirige vers Arthorias qui se redressait. D’ailleurs, le capitaine de la Royale ne semblait plus tout à fait être le même…

    Il ressemblait à une sorte de créature ailée et humanoïde, faite de lumière et de métal : elle se rappela que le pouvoir de l’officier était très en lien avec la lumière, était-ce là l’une des utilisations qu’il leur aurait décrites la veille ?  Même sa voix avait changé : se chargeant d’une espèce de résonance peu naturelle et mystique.

    Elle s’arracha à sa contemplation du phénomène quand il entra en confrontation directe avec le monstre, mais cette fois il semblait avoir clairement l’avantage. C’était très impressionnant… Tous les trois avaient déjà eu un aperçu de la force de leur adversaire, qui envoyait gaiement virevolter des golems, mais en cet instant il parvenait à la dominer sans trop de problème !

    Le teisheba du coursier entra ensuite dans la danse, abandonnant son poste de protection de Kaname. Sans doute son maître lui avait-il intimé un ordre que le familier exécutait avec une sorte d’enthousiasme franc pour le combat.

    Des éclairs aveuglants claquèrent en flash répétés qui ponctuaient les cris et grognements de la démone.
    Mais Vreneli ne pourrait résolument pas aider Arthorias à passer les menottes au monstre, et on savait que ce dernier avait un pouvoir de régénération, il fallait agir…
    Et c’était précisément ce que voulait faire Calixte.

    Une fusion… Ils avaient déjà évoqué le sujet dans l’auberge la nuit dernière. Cela permettrait manifestement à la jeune femme de bénéficier de l’énergie de son ami tandis qu’il renforçait ses capacités. Mais cela avait un contrecoup pour lui et elle comptait bien faire attention avec cette magie.

    Elle acquiesça avec fermeté et détermination à sa proposition et l’observa quelques instants tandis qu’il détachait un bracelet de son poignet. Elle se souvenait des explications qu’il lui avait données la veille concernant cet objet magique mais il eut tout de même l’amabilité de rappeler les limites de l’objet, notamment en termes de durée.

    Elle observa quelques instant le bracelet dorénavant attaché à son poignet : il lui permettrait de mimer les gestes d’une cible… Et cela se prêterait bien à la situation : il était difficile de lire dans les pensées de la furie… Tandis que le bracelet pourrait leur conférer une once de compréhension dans les mouvements et les intentions de cette dernière en comprenant la façon dont elle voyait les choses…

    Vint ensuite le moment fatidique de la fusion : cela leur permettrait de mettre en commun leurs forces, ce qui amènerait la guérisseuse à accéder à des capacités qui ne lui étaient pas innées, et ce, pendant un laps de temps d’exactement dix minutes.
    Enfin, d’après ce que le soldat lui avait expliqué la veille.

    « Compris ! » Fit-elle, résolue et décidée, quand il eut fini de parler.

    A peine eut-il effleuré sa peau qu’il disparut, et Ayah sentit ses forces lui revenir petit à petit : si elle se sentait quelque peu las et meurtrie avant l’activation du pouvoir de Calixte, elle se sentait maintenant en pleine forme et prête à en découdre.

    * Incroyable * Pensa-t-elle en prenant conscience du caractère formidable de ce pouvoir.

    Elle savait que Calixte ne ressentait pas grand-chose et qu’il pouvait juste lui insuffler de l’énergie, mais elle pouvait tout de même sentir une espèce de présence éthérée à la lisière de sa conscience, sans qu’elle ne puisse interagir avec… Comme une sorte de voile de brume insaisissable et pourtant bien présent… Rassurant.

    L’heure n’était pourtant pas à la contemplation, ni à la réflexion, mais à l’action.
    Le pouvoir de Calixte ne durerait que dix minutes très exactement et il ne pourrait pas le réutiliser de sitôt. Il fallait que tout ceci s’arrête ici et maintenant, sinon ils seraient tous les trois dans de sales draps.

    La poigne d’Ayah se resserra résolument sur la garde de son épée quelques instants avant qu’elle ne file vers la furie qui était tantôt aux prises avec le teisheba, tantôt avec la forme évoluée du capitaine de la garde royale. Les petits moments de faiblesse qu’elle avait ressenti et les blessures qu’elle avait reçues ne l’affectait plus : elle se sentait en pleine forme, et plus encore. Elle sentait bien qu’elle accédait à des capacités qui ne lui étaient pas propres en termes de vitesse, d’agilité, de force et d’endurance.

    Une nouvelle série d’éclairs claqua dans l’air nauséabond du repaire de la démone durant les quelques secondes que dura le déplacement d’Ayah.
    La furie rouge se crispa brusquement tandis que les violentes foudres du familier du coursier électrisaient son corps : son visage était déformé par un mélange de fureur et de douleur très intense. En voyant ces yeux fous, la jeune femme ne douta pas une seconde qu’en cet instant-là, la furie serait prête à réduire n’importe quoi en fine charpie…

    Sa main gauche glissa à sa ceinture pour attraper les menottes tandis que sa main droite tenait toujours son épée légère. Cette arme n’avait rien de particulier, mais c’était sa seule façon de se défendre raisonnablement face à la démone. Elle ne s’imaginait pas vraiment l’affronter à mains nues… Aussi boostée soit-elle.

    Ayah arriva au niveau de la furie et les menottes cliquetèrent légèrement, attirant de manière instantanée l’attention du monstre qui entra à nouveau dans une rage démentielle.

    La créature humanoïde connaissait-elle les attributs des menottes anti-magie ? Ce n’était pas totalement improbable puisque les rapports indiquaient clairement qu’il s’agissait d’une « simple » humaine.

    Une griffe vola vers Ayah et Calixte et la jeune femme leva prestement son épée pour la parer. La guérisseuse se surprit en voyant que son bras n’eut pas le moindre mal à encaisser le choc, mais la situation n’était pas la même pour son arme qui fut très abimée et fragilisée.
    Les capacités de compréhension et de mimétisme conférés par le bracelet du coursier firent redouter à la jeune femme une contrattaque fulgurante qu’elle parvint à deviner.

    L’autre griffe fondit vers son abdomen mais elle pu l’éviter sans trop de mal. Elle lâcha brusquement son arme, trop abîmée pour lui être d’une quelconque utilité et virevolta pour esquiver l’attaque, sautant avec agilité en arrière. Le teisheba semblait hésiter à faire usage de la foudre à nouveau et Ayah fit très attention à ne pas être en contact avec le cours d’eau.

    Arthorias quant à lui, sous sa forme d’ange vengeur, sembla chercher à attirer à nouveau l’attention de la furie mais cette dernière paraissait hors d’elle à la vue des menottes qu’Ayah tenait toujours dans sa main gauche…

    La jeune femme fronça les sourcils, défiant son adversaire du regard : elle sentit monter en elle une espèce de colère qui lui était très étrange…
    Elle n’avait pas l’habitude de ce sentiment si rare chez elle…

    Elle comprit d’ailleurs bien vite que ce n’était pas sa propre colère, mais ceux de la démone qu’elle ressentait par effet de mimétisme.

    C’était une fureur débridée, une envie de sang, un désir ardent de tuer… Une haine profonde et indescriptible qui serra le cœur de la soldate, tout cela ne fut pas sans lui rappeler sa rencontre avec le mane et elle marqua un temps d’hésitation…

    Un instant que la furie rouge semblait bien décidée à mettre à profit car le monstre se jeta à nouveau sur la soldate. Mais une fois de plus ses sens exacerbés et sa compréhension globale du monstre causée par le bracelet lui permirent de s’en tirer et elle roula prestement sur le sol avant de se relever pour éviter l’assaut. La furie était maintenant entre elle et Arthorias, mais tournait le dos à ce dernier, elle était obsédée par les menottes.

    * Métal dangereux… Détruire pouvoir… Détruire humains * Pensa Ayah tandis que ses pensées se déformaient en écho à ce que pouvait bien penser la furie à ce moment-là.

    En tout cas, c’était ce qu’elle s’imaginait que le monstre pensait à ce moment.

    A ce moment-là, la furie semblait avoir peur d’être piégée, elle comprenait que ses deux opposants faisaient montre d’une force nouvelle et qu’ils la dominaient. Ayah voulu tenter un coup de bluff pour en finir :

    « Arthorias ! Maintenant ! »

    Comme elle s’y attendait, la furie fit volte-face vers Arthorias, prête à affronter un nouveau danger, et la guérisseuse ne perdit pas une seconde. Elle s’élança vers la furie, attrapa son poignet et une menotte se referma dans un cliquettement sonore, que suivit instantanément un rugissement de frustration et de rage.

    Ayah sauta à nouveau en arrière, peu désireuse d’être frappée par la griffes tranchante qui cingla furieusement l’air. Il fallait maintenant passer la seconde menotte, mais la première était déjà bien attachée et commençait à affaiblir la démone.
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Mer 30 Juin 2021 - 22:14 #
    Mort à la furie rouge


    L'officier sentait son être se transformer lentement en fournaise alors qu'une puissance purement magique l'animait, l'emplissant d'une puissance presque grisante qui ne demandait qu'à s'exprimer. Et alors qu'Ayah tentait une feinte parfaitement maitrisée, Arthorias esquiva un coup de griffe qui ne parvint même pas à rayer la surface de sa protection.
    Et alors même que la diversion faisait son effet, la garde parvint par un coup de maitre à passer une des menottes à la créatures qui feula en réaction à l'agression soudaine.

    La menotte commença à faire son effet, ralentissant subitement le monstre qui sembla presque hésiter avant de recommencer à attaquer, ses mouvement se faisant moins fluide alors que le groupe face à lui semblait ne faire que gagner en puissance.
    Et ce fait fut illustré par un impact mat dans le gantelet de l'ange vengeur, ce dernier arrêtant net le coup de la furie qui regarda avec incompréhension le soldat arrêter une attaque qui aurait envoyé volé un golem un peu plus tôt.

    La suite fut très peu élégante, le heaume d'acier s'écrasant contre le fragile visage de ce qui devenait de plus en plus une humaine. L'acier enchanté parvenant à fracasser l'os privé de magie alors qu'un de ses poing s'enfonçait dans un ventre devenu plus mou, faisant se tordre en deux la créature qui ne put plus vraiment lutter contre la force réunie des gardes.

    Et alors qu'elle était projetée contre le sol sans ménagement, la seconde paire de menottes lui fut passée, terminant d'absorber toute sa magie, la transformant en simple humaine qui recommença à se tortiller en hurlant à s'en briser les cordes vocales, une entaille lui balafrant le front en répandant un liquide carmin dans l'eau de la grotte.

    L'officier la releva sans ménagement, sa poigne la soulevant sans effort pour montrer à ses collègues la fameuse furie rouge dépourvue de ses artifices meurtriers et de sa force hors du commun.
    A quelques moments, un membre s'agitait fébrilement pour frapper la surface métallique de la cuirasse magique du capitaine, sans produire d'autre effet qu'un bruit d'os fracturé.

    -La furie sans ses griffes se veut bien moins agressives

    Dit il alors que son bras était secoué par moment, quelques soubresauts la faisant se débattre dans une ultime tentative de se libérer, sans effet sur la poigne du garde.
    Ce dernier la déposa proche du groupe tentant de calmer les accès de rage de la démone.

    -On dirait qu'on va pouvoir la ramener vivante, ce n'était pas gagné


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    Calixte Alkh'eirDamoiseau
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
    Ven 2 Juil 2021 - 18:43 #
    Dix minutes, pas une de plus ni une de moins, plongé au cœur d’Ayah, âme contre âme et cellule contre cellule, pour délivrer cette énergie providentielle dans chaque partielle du corps de son amie. Pour lui offrir le confort de cette bouffée vitale, galvanisant ses capacités pour affronter la femme – la bête – elle-même enhardie d’un pouvoir démesuré. Dix minutes de flottement bienheureux, à ne plus avoir conscience que de ce rayonnement, de ce partage inéquivoque, être contre être. Aussi, peut-être, changerons-nous de point de vue.

    Apolline avait finalement quitté le perchoir de l’épaule métallique du Capitaine de la Royale, pour prendre un peu de distance et gagner celle, plus moelleuse et sage, de Kaname. Elle avait dû louvoyer entre les divers débris et cadavres jonchant le terrier de la Furie, et son cuir s’était teinté d’un rouge sombre englué de relents de décomposition. Habituée aux affres de la vie d’espion – et globalement pas perturbée par grand-chose – l’âme artificielle ne s’en était pas formalisée, mais son nouveau perchoir fronçait le museau.

    Apo besoin toilette après, indiqua solennellement la loutre géante.

    Et comme l’intéressée ne parlait pas la langue du familier, en dépit de ce qu’une certaine narration aime parfois à vous faire croire, elle se contenta de poursuivre ses commentaires usuels :

    - Regarde comme ils sont beaux, nos braves soldats !

    La lueur providentielle du pouvoir d’Arthorias éclairait suffisamment la scène pour que les deux spectatrices en profitassent.

    - Un peu abimés, mais c’est tellement sexy les cicatrices. Est-ce que je t’ai déjà parlé de Daphné la couturée, qui possédait un tel nombre de fentes qu’il était difficile de la combler ?
    Apo trop de connaissances, Kana pas tout savoir.
    - Oh pas mal les menottes ! En plus ça laisse un maillon libre pour quelques fantaisies.
    Fantaisies ? Encore truc de grand ?
    - Faut en profiter, parait que leur usage questionne en ce moment.
    Cal et Sol aussi utiliser menottes. Mais pas pareil.
    - Coup de foudre pour la Furie, Eli ? poursuivit joyeusement la trousse alors que le teisheba revenait à leur hauteur comme leur cible avait été neutralisée.
    Mission bien. Enfin Eli pouvoir taper !
    Pas très calme quand même, nota la loutre en observant la jeune femme se débattre en feulant malgré ses membres entravés et ses plaies ayant cessé de guérir spontanément.

    Le Capitaine de la Royale et la médecin avaient entrepris de finir de la ligoter afin de s’assurer d’un carcan martial à toute épreuve, et un couple de bâillons de tissu avait été sécurisé sur son visage pour éviter sa morsure comme lui ôter sa vue. Dans l’objectif, nul doute, qu’elle n’eût connaissance d’éléments propices à son échappatoire. Le temps de parvenir au terme de ces préparatifs, cumulé à celui du combat, Calixte réapparut finalement de sa fusion auxiliaire avant que le groupe ne se fût remis en marche.

    Les jambes flageolantes, l’esprit un peu confus, le coursier accusa un instant de fatigue intense où il se laissa tomber au milieu des ossements du nid afin de recouvrer ses esprits. Rallumant sa lampe magique afin de mieux apprécier ce qu’il se passait autour de lui, il observa distraitement Ayah appréhender un Arthorias toujours blessé. Son regard glissa sur la silhouette aux contours froissés de son amie, mais il savait que si persistait dans le tissu et le métal les marques de la hargne de la Furie, le temps alloué par son pouvoir lui avait permis, non seulement d’aviver la flamme de celle-ci, mais aussi de soigner ses plaies et contusions au décours de l’affrontement. Restait certainement une jeune cicatrice en lieu et place de ces dernières, mais rien que seul le temps ne pût estomper à son tour.

    Cal tout ramolo, fit Kaname qui l’avait rejoint.

    Passant une main dans le pelage sali d’immondices divers de la loutre géante, le coursier lui adressa un sourire rassurant.

    Un peu fatigué, mais Ayah n’a pas complètement puisé dans mes réserves. Je ferai juste une bonne nuit ce soir.

    Et quand bien même une armée de nudistes viendrait squatter leur campement pour une orgie improvisée, nul doute que Calixte dormirait comme une souche.

    - Ô preux chevalier et brave dame, vous qui avez vaincu l’odieux ennemi, voici la récompense de votre prodigieux héroïsme. En partie. L’autre se fera en privé ahahahah.

    Sortant son cadre magique alors qu’Apolline embrassait – ou pas – ses paladins du jour, l’espion profita de l’éclairage de sa lampe magique pour tirer un portrait du nid. Livré avec la Furie à la Caserne de la Capitale, peut-être le cliché mobiliserait-il plus rapidement une équipe pour nettoyer le lieu et aider les villages alentours, touchés par la bestialité de la femme, à faire le deuil des proches qu’elle leur avait arrachés.

    Ils installèrent leur captive sur le dos de Kaname, jouant encore d’ingéniosité pour l’y lier de manière à la fois sécuritaire et pas trop tortionnaire, puis reprirent le chemin qu’ils avaient emprunté à l’aller. Redoublant de prudence en dépit des entraves de la Furie, un peu ralentis par la fatigue du coursier, ils trouvèrent le ciel déjà assombri lorsque l’air frais – ou du moins plus frais que dans le nid – de la forêt les accueilli à la sortie du souterrain. La brume ne s’était pas tout à fait levée au cours de la journée, mais on y voyait suffisamment pour avancer correctement sans craindre un quelconque incident au détour d’un bosquet.

    Fourbus par l’affaire et peu désireux de braver les affres de la nuit en pareille compagnie, les soldats s’installèrent à nouveau dans l’auberge en ruines qui les avait accueillis précédemment, et ils y trouvèrent là un sommeil haché de tours de garde, mais néanmoins réparateur. Et si une pluie maussade accompagna leur trajet dès le lendemain matin et tous les jours qu’il leur fallut pour regagner la Caserne Principale de la Capitale, leur route se déroula sans anicroche.

    Ils livrèrent ainsi la Furie entravée à leurs collègues – sans doute ferait-elle un tour au Conservatoire afin de canaliser son pouvoir – les différents plans du trajet jusqu’au nid et celui, succinct, du passage qui les avait menés à son cœur, ainsi que le détail du cliché du cadre magique qui fut recopié pour les archives. Ils remirent aussi leurs rapports respectifs que les nuits sur la route leur avaient permis d’avancer, puis le chemin des trois camarades se sépara pour qu’ils regagnassent chacun leur lieu de résidence principale. Non sans qu’ils eussent, auparavant, profité ensemble d’une boisson chaude bien méritée dans le réfectoire plus intimiste de la Caserne de la Garde Royale.
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    Re: [ASSIGNATION] Menace : La furie rouge
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