Tu … n’aimais pas faire les courses. Même si tu commençais à connaître les marchands et leur style, ils essayent trop souvent d’arnaquer tout le monde. Des êtres avare et assoiffé d’argent, mais tu devais faire des courses, pas le choix. Mais une question t’apparu dans l’esprit alors… Tu ne devrais pas demander à Sia de te faire pour toi ? Nan, ça serait jeté une innocente dans la gueule du loup. Mais … Sia semblait aussi plus habitué que toi à plein de chose, donc elle pourrait même t’apprendre des choses plutôt que l’inverse…
C’est alors qu’une simple question te passa à travers l’esprit… Est-ce qu’elle aimait seulement faire les courses ? Tu ne voulais pas la forcer à faire quelque chose qu’elle n’aimait pas, encore moins quelque chose d’aussi important et aussi long… Ou alors tu pourrais rendre cette balade intéressante ? Tu pensais seulement à aller acheter des matières premières, et des quoi manger… Vous pourriez plutôt aller acheter quelque chose d’intéressant… Visiter d’autres forges ? Nan, pas une bonne idée… Tu te relevas doucement en finissant par frapper ton poing dans le creux de ta main. Des vêtements ! Sia était ici depuis peu, mais tu savais qu’elle était venue avec presque rien… Qui sait ! Tu pourrais même lui acheté un peu de mobilier si elle a vraiment besoin… Nan, il ne faut pas trop la gâtée, mais laisser une fille vivre si loin de tout avec si peu de vêtement… De plus, ce n’était pas utile de matière hygiénique si elle n’avait pas le temps de changer de vêtement pendant qu’elle lavait les autres.
Tu te tournas alors, cherchant du regard Sia… Où était-elle ? « Sia ? T’es ici ? J’ai besoin de te demander un service. » Tu commenças à fouiller la maison et même le magasin s’il faut, à la chercher de Sia. Espérant ne pas tomber sur elle à moitié nue… Tu étais habitué à sa présence, mais pas encore à ses habitudes. En la cherchant tu continuas de poser des questions. « J’ai besoin d’aide pour aller acheter différente chose à la forteresse. Si tu ne veux pas, dit le vite, je n’ai pas de temps à perdre. » Vous étiez encore tôt le matin, mais tu n’avais pas de pass de téléportation, donc le plutôt tu partais, le mieux c’était.
« Je suis derrière, je pends du linge ! »
Visiblement, il est pressé de partir pour faire des courses. Ce n'est pas une activité que j'apprécie particulièrement, mais quand il faut remplir un garde-manger, je sais donner de ma motivation. Et en y réfléchissant, j'ai aussi des choses que j'aimerais acheter. Cela fait un moment que j'ai envie de faire les tours des objets magiques du quotidien pour me simplifier les corvées, mais aussi celle de Lyle. Moins de temps à faire les différentes corvées, c'est plus de temps où l'on peut faire des activités qui nous plaisent plus. J'aimerais aussi me trouver un sac sans fond pour faciliter le transport de mes affaires lors de mes voyages.
« J'arrive ! Je veux venir avec toi. »
Je me dépêche de finir de pendre mes vêtements pour qu'ils puissent sécher pendant notre absence. Je rentre et rejoins le forgeron en lui souriant.
« Je vais prendre mes affaires. »
Je file dans ma chambre pour mettre des vêtements plus agréables pour marcher ainsi que des chaussures adaptées. J'ai progressivement prit l'habitude de me promener pieds nus pour apprécier le contact de l'herbe et de la terre. Je me promène donc souvent sans chaussure, sauf quand je dois aller à la forge. Un dernier coup d'œil dans ma chambre pour vérifier que je n'ai rien oublié. Mon sac, ma ceinture, mon badge d'identification et une épée pour pouvoir me défendre en cas de mauvaises rencontres. Je sors de ma chambre et retrouve le forgeron. Il semble également prêt à partir.
« On part quand tu veux. On a beaucoup de choses à acheter ? »
Ton apprenti n’hésita pas une seule seconde, te disant qu’elle allait venir avec toi. Elle te rejoint alors rapidement t’expliquant directement qu’elle devait aller prendre ses affaires… Voilà une bonne nouvelle, même pas besoin de la convaincre. Elle avait un grand sourire aux lèvres. Une bonne nouvelle. Tu la suivis pour partir dans ta propre chambre, tu devais changer de vêtements aussi et prends de quoi payer pour les courses… Mais vous risquiez probablement d’acheter plus que prévu, et même des choses qui n’auront rien à voir… Tu pris donc un plus d’argent. Pour tes vêtements par contre, tu devais te changer entièrement. Au moins pour couvrir l’odeur du charbon et de l’acier. Tu retiras donc ta protection au bras et ta ceinture à outil pour prendre des vêtements très différents ce que tu portais d’habitude. Des vêtements qui te couvrait plus, mais surtout qui semblait un peu plus raffiné.
Et oui ! Quand tu partais à la ville ou ailleurs, tu n’y allais pas à moitié nu… Tu préférais rester torse-nu, mais la dernière fois que tu l’avais fait, tu avais aussi bien été abordé par des gardes que par des demoiselles… Peut-être si tu portais ta cape en plus ? Tu secouas la tête en négation et sortis de ta chambre pour finir de préparer tes affaires. Par sécurité, tu pris ton épée favorite et attendis tranquillement Sia dans le salon. Sia arriva rapidement, bien habillé et demandant directement s'il y avait beaucoup à acheter.
- « Beaucoup ? Des fruits et légumes, des épices aussi. Il faut aussi prendre des réserves de charbon pour la forge. On peut toujours forger à nouveau les métaux, mais ça marche pas avec le charbon. Et sinon… J’ai aussi qu’on pourrait en profiter pour voir si tu n’avais pas envie de meuble pour ta chambre ou de vêtement. Je m’occuperais de payer pour tout, et si tu penses déjà à me rembourser, tu me diras cela quand tu feras ta première vente… Donc concentre-toi sur ton entraînement. » Tu aurais pu lui dire qu’elle te remboursait déjà assez en se baladant en tenue légère chez toi, mais tu n’étais pas encore un aussi grand pervers… Et tu te faisais honte juste en pensant comme ça. Tu resserras ta ceinture, vérifiant que ton épée tenait bien en place. « On va aller au marché de la forteresse, c’est le plus proche à pied. J’espère que tu n’avais rien d’autre de prévu pour la journée. »
Tu attendis sa réponse, prêt à partir de là et faire votre petite randonné jusqu’à la forteresse… Et aussi une réaction par rapport à ta tenue, c’est vrai que depuis qu’elle est ici, tu ne portais jamais de vêtements différents.
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En plus de cela, le rouquin dit qu'il veut tout payer. Avant même que je n'essaye de protester, il me dit que je rembourserais avec mes premières ventes et que je dois me concentrer sur mon entrainement. J'ai l'impression qu'il a déjà trop bien appris à me connaître et qu'il a déjà anticipé mon refus. Je ne peux donc pas argumenter plus, ce qui m'embête presque sur le moment. Il continue en parlant du marché de la Forteresse. C'est vrai que ce n'est pas si loin quand on connaît le chemin, même si ce n'est pas non plus la porte à côté. Quand il me demande si je n'avais rien d'autre de prévu aujourd'hui, je fais simplement non de la tête. Je ne dis rien de plus. Boudeuse ? Peut-être un peu. Je me surprends à avoir un comportement un peu trop enfantin à mon goût et essaye de changer d'attitude.
« On peut y aller. »
Mes paroles sortent plus froides que je le souhaite, mais je ne m'attarde pas là-dessus et sors. Lyle me rattrape et me dépasse comme pour montrer le chemin. Je me rends alors compte qu'il n'a pas les mêmes vêtements que d'habitude. Comme moi, il s'est changé avant de partir. J'ai opté pour ma robe que je mets souvent pour partir à l'aventure. Elle est moins relax que mes shorts, mais je suis plus à l'aise avec pour me déplacer. Elle est légère et agréable à porter avec la chaleur de la saison chaude, et elle ne me gêne pas non plus dans mes déplacements ou pour combattre. Un bon compromis entre confort, praticité et élégance. Quant à Lyle il semble plus... habillé ? Je n'arrive pas vraiment à mettre le mot sur ce qui se dégage de lui, mais sa tenue est vraiment différente de ce qu'il porte habituellement. Il fait moins "forgeron". J'essaye de paraitre moins froide que plus tôt et tente un compliment sur sa tenue.
« Ça te change cette tenue... »
Oui, bon, les compliments et moi, c'est pas trop ça... Je ne sais pas trop quoi dire sans être gênante ou impolie, alors j'opte pour quelque chose de plus neutre.
« Elle te va bien. »
Clairement, je ne vais pas gagner le concours des compliments. Je pourrais dire pleins d'autres choses comme le fait qu'il est élégant, bien habillé ou que cela donne une autre image de lui, mais c'est tout ce qui arrive à sortir de ma bouche. Je retourne dans mon mutisme, ne sachant pas trop quoi dire de plus.
Elle partit devant toi, et une fois que tu finis de fermer la maison et vérifier que le magasin était bien fermé, tu partis avec elle directement, la dépassant même pour lui montrer le chemin. C’était mieux que de rester derrière elle, tu sais bien qu’elle accepte que tu la fixes, mais peu importe comment tu formulais cela, ça n’allait pas ! Tu ne pouvais pas passer tes journées à reluquer ses formes… Tu devais juste laisser le temps passer et t’habituer à sa présence… Après tout, un véritable homme ne fixerait pas comme ça une fille, donc tu devais te retenir de le faire...
Alors que tu te rappelais du chemin le plus rapide vers la forteresse, évitant de prendre les chemins dangereux où de te perdre, Sia te fit un étrange compliment. Froid, mais sympathique. Tu haussas des épaules répondant juste.« Quoi ? Tu aurais préféré me voir me balader en ville torse-nu à tes côtés ? On aurait certainement attiré le regard. Et puis ! Je me baladerais torse-nu dans la capitale lorsque je serais devenu un célèbre forgeron ! Et ça sera certainement pas demain la veille. Ou quand j’en aurais juste envie. »Tu tournes la tête pour regarder au-dessus de ton épaule, l’observant de haut en bas. Tu avais plus d’une fois admiré son corps, mais tu n’avais jamais pris le temps d’observer correctement sa tenue. La robe lui allait très bien, blanc comme neige, se mariant très bien avec ses cheveux… Tu finis par dévier le regard, te grattant la joue du bout du doigt en rougissant alors que tu te rappelais de l'incident à la source chaude. « Ta robe aussi te va bien. Enfin ! Te voir habillé de manière casuelle aussi est sympathique, mais cette robe fait ressortir… Une partie de ton charme, on va dire. » Et voilà que tu dis n’importe quoi… La raison d’un tel compliment ? C’est parce que si tu n’avais pas complimenté la robe, tu aurais dit que tu étais déçu de ne plus voir ses cuisses.
…
Tu te donnas alors une pichenette à pleine force sur ton front, si fort que tu en retiras même un peu de peau. Tu devais te reprendre bon sang. Non seulement, tu la complimentes un peu trop personnellement, mais ton esprit se corrompt peu à peu… Tu décidas donc que tu passeras ta journée de demain à méditer dans ton cimetière, ça te détendra un peu.
Il continue en disant qu'il se baladerait ainsi dans la capitale le jour où il deviendra un célèbre forgeron, mais que cela n'est pas près d'arriver. Je ne comprends pas trop sa logique, mais encore une fois, nous n'avons pas vraiment les mêmes façons de penser. Je pense aussi qu'il n'est pas beaucoup allé à la Capitale dans sa vie. Il n'y a pas besoin d'être célèbre pour y voir des personnes se promenant dévêtues ou avec des tenues extravagantes. Peut-être qu'un jour, j'arriverai à le trainer jusqu'à la Capitale et à lui montrer qu'il est plutôt normal au milieu de toute cette extravagance. Enfin, je ne vais pas le contredire même si je pense qu'il pourrait rapidement devenir célèbre s'il ne vivait pas en ermite.
Vient alors un compliment sur ma tenue. Elle me fait plaisir et il est clair que Lyle sait mieux faire des compliments que moi. Je n'ai pas beaucoup l'habitude de recevoir des compliments honnêtes, mais il arrive qu'il m'en donne de temps en temps et cela me fait toujours plaisir. Je devrais dire quelque chose en retour, au moins le remercier.
« Merci... »
Ce remerciement est plus timide que je ne le voudrais. Je secoue la tête pour essayer de chasser cette petite gêne qui m'envahit comme à chaque fois qu'il me complimente ainsi. Il faut que je m'y habitue, c'est tout. Oui, cela viendra à force d'y être confrontée. Comme le fait que parfois il me caresse la tête pour me féliciter. Au début, je me forçais à ne pas réagir ou je me surprenais à presque éviter le geste, mais maintenant je n'y fais presque plus attention. Je m'habitue doucement à la présence du forgeron et à ses petites manies.
On continue de marcher un moment sans échanger plus que ça. De temps en temps, il m'indique des endroits où faire attention pour ne pas trébucher, mais aucune véritable conversation. Je continue de marcher un peu en retrait pour essayer de mémoriser le chemin que l'on prend, mais mon regard vient à nouveau se poser sur sa tenue. Je ne suis vraiment pas habituée à le voir aussi habillé et j'ai l'impression que mon regard trouve cela presque bizarre. Et puis je réalise qu'il porte des manches longues. Sa tenue n'a pas l'air spécialement épaisse, mais en plein début de saison chaude on ne porte plus vraiment de manches longues. Et en y pensant, c'est vrai qu'il a toujours une manche sur l'un de ses bras. Je ne lui ai jamais demandé pourquoi il cache son bras ainsi, j'avais fini par me dire que cela fait partie de son style. Maintenant ma curiosité est piquée.
« Dis, Lyle... »
J'hésite un instant, ma question est peut-être un peu indiscrète. Trop tard, le forgeron semble attendre la suite de ma phrase.
« Je me demandais, pourquoi tu couvres toujours au moins l'un de tes bras ? On est en saison chaude et t'es en manche longue. Je me dis que tu dois avoir un peu chaud, même si la tenue te va bien. »
Mais ! Pour ce qui est de ta logique, même si Sia ne semblait pas comprendre, c’était pourtant très simple. Lorsque tu vas à la capitale, la plupart du temps, tu attires des regards, bon comme mauvais, mais personne ne sait qui tu es. Cependant, si tout le monde connaît ton nom, les gens ne te regarderont plus pour ta tenue, mais pour ta personne ! Après tout, on ne fixe pas un roi, car il a une belle ou horrible tenue, on le fixe, car c’est un roi ! Tu n’étais pas un roi, mais tu ne voulais qu’on te fixe comme un vulgaire nudiste musclé, mais comme l’homme que tu étais devenu un véritable forgeron.
Tu continuas donc de guider Sia. Faisant attention qu’elle ne déchire pas sa robe, ne se casse pas sa tronche et surtout que toi, tu ne te trompes pas de chemin. Se perdre serait embêtant. Vous restez alors silencieux sur une bonne partie du voyage. Mais alors que vous aviez traversé la plus grande partie du chemin et que tu savais que la forteresse serait bientôt visible, Sia te posa une étrange question.
Pourquoi étrange ? Car tu étais certain d’avoir déjà répondu à cette question… Ou tu n’avais jamais répondu… Ou elle avait oublié. De toute façon, la question ne te gênait pas plus que ça. Tu écartas les bras, fixant ton étrange tenue avant de tourner la tête vers elle en haussant un peu des épaules. « Ben, pour ce qui est de la température, tu comprendras qu’en étant forgeron, tu arrives facilement à ignorer le chaud comme le froid. Probablement, car on reste la plupart de notre temps dans un four… Et pour le bras… Ben, je pensais t’en avoir déjà parlé. Mais la réponse est simple, petit, je me suis blessé. Une horrible blessure sur la totalité du bras, et malheureusement la blessure à mal cicatrisé, et encore aujourd’hui elle me fait mal. Je garde donc mon brassard en cuir pour cacher la blessure et aussi éviter de la mettre trop en contact avec l’air. Sinon, c’est juste douloureux… Même si bizarrement, je suis certain d’en avoir déjà parlé avec toi il y a un certain temps… On parlait de toi et de tes tenues… Nan c’était pas cela. » Alors que tu cherchais la réponse, la forteresse apparaissait enfin dans votre champ de vision. Elle n’était plus si loin, et le reste de la route sera sécurisé et assez directe.
Tu réfléchis tranquillement à la réponse avant de relever la tête soudainement. « Oui ! Je me rappelle. Tu disais que tu trouvais ton corps étrange, car tu n’avais pas la moindre cicatrice, et moi, je t’ai dit que tu étais chanceuse, car tu n’avais pas certaines mauvaises cicatrices et que tu devrais être content d’avoir un aussi beau corps sans la moindre imperfection… Après, je ne sais pas si j’ai précisé que j’étais une personne avec une mauvaise cicatrice… Bah, tant pis. Ah oui, tu n'aimais pas qu'on parle de cela, désolé. » Un souvenir partiellement vrai et faux… Oui, tu avais parlé de ta cicatrice, et que Sia était chanceuse, mais tu n’avais clairement pas complimenté ton corps de cette façon.
Lyle continue de dire qu'il est certain d'en avoir discuté avec moi. Une discussion sur moi et mes tenues ? Cela ne me dit rien du tout. Je commence à douter de ma propre mémoire, mais je suis vraiment certaine que cette histoire sur son bras ne me dis rien du tout. Je réfléchis de mon côté quand le forgeron semble se souvenir de quelque chose. Je ne sais plus quoi dire. Je n'ai pas souvenir que cette conversation se soit déroulée ainsi et en plus de cela je reçois un nouveau compliment gratuit. Je me sens à nouveau légèrement gênée, mais lui répond quand même.
« Je n'ai pas ce souvenir pour cette conversation... »
Ma voix est un peu faible et je sens que le rouge m'est monté aux joues. Je me racle un peu la gorge et me reprend un peu.
« Je veux dire... Ça ne me dérange pas d'en discuter avec toi. J'aime bien nos conversations. »
Je commence à dériver de mon objectif initial et je sens que ma timidité est encore là. Il faut se reprendre, maintenant !
« Mais je ne me rappelle pas cette histoire avec ton bras... Tu m'as bien dit que tu avais des cicatrices, peut être même que tu m'as parlé de cicatrices pas très belles... Je ne suis plus très sûre... Mais dans tous les cas, je me serais rappelée une telle histoire ! Comment ça ton bras est douloureux ? »
J'avoue que je suis encore plus intriguée maintenant. Intriguée et peut être un peu inquiète. Lyle est parfaitement le genre à subir en silence sans rien dire. Je n'aime pas vraiment savoir qu'une personne proche de moi souffre et n'en rien savoir. Maintenant que l'on sort des petits sentiers, je profite de la place pour venir marcher à la même hauteur que le forgeron.
« Douloureux à quel point ? Si ta blessure est si horrible, tu n'as jamais vu un soigneur ou guérisseur pour au moins améliorer cela ? Même si c'est cicatrisé, je suis sûre que ça peut au moins s'améliorer pour que tu ne ressentes plus de douleur. Surtout que ça ne doit pas être pratique pour forger... »
Je suis en train de m'imaginer forger avec un tel handicap. C'est vrai que mon pouvoir est un assez gros bonus pour moi, même si je ne guéris pas de façon instantanée, il suffit d'une belle journée pour que je sois presque remise sur pied. Et à côté de cela mon maître forge depuis des années avec un bras meurtri. En plus d'être devenu un excellent forgeron, il l'est devenu en ignorant la douleur et sa blessure. À mes yeux Lyle devient encore un peu plus incroyable et en même temps j'ai encore plus envie de faire quelque chose pour lui et pour le remercier de tout ce qu'il fait pour moi.
Tu te grattas le menton, réfléchissant bien à ce que tu avais dit. Peut-être que tu n’avais pas parlé de ton bras ? Mais pourtant, tu étais certain de l’avoir indiqué… Peut-être que ta mémoire te jouait effectivement des tours et tu disais n’importe quoi. C’est vrai que tu aurais pu parler de tes cicatrices sans préciser quoi vu que tu étais habitué à celle-ci. Elle te demanda des précisions sur la douleur de ton bras et l’état actuel. En continuant de marcher, tu joignis tes mains et les plaças juste derrière ta tête pour la soutenir durant la balade.
- « Comment ça ? Ben la blessure était trop grande, et à mal cicatriser, donc j’ai encore des douleurs à la surface de la peau quand mon bras est à l’air libre et de manière assez continuelle. Mais tu finis par ignorer ce genre de chose, tant que mon bras est dans mon brassard ou un vêtement qui colle assez bien à la peau sans frotter, la douleur est très légère. »Tu disais cela, mais c’était surtout car tu t’étais habitué à vivre avec cette douleur, lorsque tu avais mis le brassard pour la première fois, tu aurais comparé cela à se faire écrasé l’entièreté du bras dans du charbon chaud sur des plaies ouvertes, maintenant, c’était juste comme la douleur d’une brûlure sur tout ton bras. Rien de plus.
Mais tu semblais avoir inquiété Sia, elle te posa directement d’autres questions très inquiètes de l’état de ton bras. Ça faisait déjà bien 13 ans que tu avais ce bras détruit, c’était devenu une partie de toi. Le soigner était hors de question. Tu n’aimais pas la douleur, mais cette douleur te permettait de te concentrer plus facilement sur ton corps et les sensations que tu ressentais. Tu ne voulais pas inquiéter plus que cela Sia, mais mentir n'était pas dans tes habitudes. « Boh, maintenant, c’est juste douloureux comme une vieille brûlure, au contact de l’air, j’ai l’impression que mon bras est trempé dans l’eau bouillante, mais ça va ! Sincèrement, j’ai appris à assez bien supporter la douleur… Et pour ce qui est d’un soigneur… »
Tu grinças doucement des dents, énerver par ce simple mot. « Disons que si mon bras a mal cicatrisé, c’est parce qu’un soigneur à mal fait son boulot. J’ai été soigné trop vite, mon corps n’a pas eu le temps de suivre et le bras, c’est reconstruit n’importe comment… Et croit le ou non, c’est pratique pour forger, en me concentrant dessus je peux plus facilement me vider tout et forger correctement. Qui sait ! Mon don a la forge vient peut-être de là. »Petit à petit, vous vous rapprochiez de la forteresse, et tu espérais que Sia n’allait pas s’inquiéter pour ton bras sur le reste de la journée… Oh, non, si elle restait concentrée sur cela, tu risquais bien d’avoir fait une sacrée bêtise en lui racontant tout ça… Mentir était peut-être la solution pour le coup… Mince.
Je continue de réfléchir à cela en silence alors que nous nous approchons de la Forteresse. Je me dis qu'il faudrait qu'un jour, je me renseigne sur les moyens d'améliorer son pouvoir. Je sais qu'il existe des tatouages et objets magiques permettant de trouver des façons d'amplifier les effets d'un pouvoir ou d'en trouver des nouveaux usages. Cela fait un moment que je me dis que j'aimerais bien pouvoir activer mon pouvoir à volonté, mais je pourrais peut-être me renseigner pour voir si je peux trouver un moyen de le partager avec une autre personne. Il y a des guérisseurs et soigneurs, alors peut être que mon pouvoir pourrait m'aider à développer des capacités à aider la guérison des autres. Je pense à tout cela de façon très sérieuse quand une pichenette sur le front vient me sortir de mes pensées. Le coup me fait redresser la tête en fronçant des sourcils. Je me frotte le front tout en tournant mon regard vers Lyle. C'est devenu une petite habitude, quand je réfléchis trop sérieusement à des choses que je dois prendre de façon plus légère, il fait ce geste pour me sortir de mes réflexions.
En réalité, s'il m'a sorti de mes pensées, c'est aussi parce que nous sommes maintenant devant la Forteresse et que les choses sérieuses vont devoir commencer. Je me remémore ce que l'on doit acheter et réalise que je n'ai jamais pris le temps d'explorer cette ville. Je connais simplement l'emplacement de la zone de téléportation et de la branche de la Guilde des Aventuriers, mais je serais incapable de trouver la zone commerçante ou le quartier des ingénieurs. En parlant de ce dernier, je me suis toujours promise d'y faire un tour pour voir ce qui s'y fait. Un forgeron doit parfois voir plus loin que faire de simples outils, armes ou armures pour trouver de nouvelles idées. Peut-être que ce qu'il s'y fait pourrais me donner de nouvelles idées à ajouter à mon carnet ou trouver un moyen de réaliser l'un de mes nombreux croquis. Si Lyle me laisse le temps d'explorer un peu, peut être que j'irais y faire un tour. Avant cela, il faut que l'on s'intéresse de façon plus sérieuse à notre objectif initial.
« Alors, par quoi commençons-nous ? »
Une fois devant les portes, tu lui fis une légère pichenette au front pour la faire revenir dans le monde des vivants. Tu pouvais déjà sentir depuis l’entrée de la ville les nombreuses odeurs qui t’étaient un peu étrangères, mais certainement pas familières. Sia te demanda par quoi vous alliez commencer, plus sérieuse et concentrer qu’il y a 5 secondes. « Par quoi… J’imagine qu’on ferait mieux d’aller acheter le strict minimum et nécessaire avant d’aller chercher pour des choses plus extra vaguant. Donc allons d’abord acheter des fruits et légumes, puis le charbon… Oh et t’en fait pas, je connais un conducteur de chariot ici assez sympathique, on aura qu’à faire nos achats et tout lui apporter, il fera le chemin retour jusqu’à mon magasin avec tout ce qu’on aura pris. On devra juste se casser le dos à transporter tout jusqu’à lui… C’est bien ! On va un peu travailler nos muscles comme cela. »
Tu t’avances alors, entrant dans la forteresse, te dirigeant sans mal à travers les rues, te dirigeant vers la zone marchande. Tu tournas légèrement la tête vers Sia, regardant si elle te suivait toujours. « Rapproche-toi un peu, j’ai pas envie que tu te perds ici. Je connais le chemin vers la zone marchande, mais pour le reste de la forteresse, absolument pas. J’ai pas envie de perdre mon apprentie ici. » Tu n’allais pas lui donner la main, mais si elle venait encore à se perdre dans ses pensées, tu finirais vraiment par la perdre… Oui, elle finirait par retrouver aussi son chemin, mais tu perdrais du temps, chose que tu n’apprécies peu, surtout pas lorsque tu dois faire des achats en ville.
Alors que vous vous rapprochiez de la zone marchande, l’odeur de la pierre et du froid se changeant par celle de la nourriture, de produit, du feu. Un festival d’odeur, indiquant la zone marchande. Un endroit que tu appréciais malgré le nombre de personnes ici.
Les odeurs de nourriture commencent à attirer mon attention plus que le fait de suivre le forgeron. Après avoir détourné le regard un instant, je le perds de vue une première fois. Heureusement, je repère sa tignasse rousse facilement et le retrouve. Pour éviter de recommencer, je viens attraper son haut pour ne plus le perdre même si mon attention vient à être détournée. Être ainsi me rappelle les jours de marché avec Sio quand nous étions plus jeune. C'était elle qui s'accrochait à moi pour ne pas me perdre et parce qu'elle avait un peu peur du regard des autres. Aujourd’hui, j'ai l'impression d'être la petite sœur de Lyle, et cette idée me fait un peu sourire.
Après quelques minutes à se promener entre les étals, nous arrivons à notre premier objectif. Fruits et légumes. N'étant pas une grande cuisinière, je ne sais pas trop quoi prendre et je laisse donc mon maître gérer de son côté pendant que je vais regarder la marchandise à la recherche de quelque chose pouvant m'inspirer. En regardant tous ces légumes, j'ai soudain envie de manger la ratatouille de ma mère. C'est la bonne saison pour les légumes la composant et c'est une recette que même moi ne peut pas louper à moins de tout faire brûler. Je me décide et récupère ce qu'il me faut : courgettes, aubergines, tomates, oignon, ail et même un poivron.
Mon regard se porte ensuite sur les fruits. Je n'ai pas l'impression que Lyle soit un grand amateur de sucré, mais j'aime le bon goût des fruits. Mon odorat est d'ailleurs vite attiré par l'odeur des abricots. Les premiers de la saison. J'ai soudain envie de confiture ou de tarte. La première est accessible à mes talents de cuisinière, mais pour ce qui est de la tarte je suis soudain beaucoup moins certaine. J'hésite un moment, puis décide que je ne veux pas gâcher de si beaux fruits.
Je rejoins donc mon maître avec mes légumes. Ce dernier semble avoir déjà fait le tour de ce dont il a besoin.
« Je vais juste prendre ces légumes en plus. J'ai envie de tester une recette de ma mère... »
Je ne suis pas très confiante quant au fait que j'arriverai à faire quelque chose d'aussi bon que dans mes souvenirs, mais je sais que je ne peux pas me louper avec une recette aussi simple que celle-ci. Pour une fois, je pourrais cuisiner quelque chose qui sera réellement bon et pas seulement mangeable.
Vous arriviez alors à des marchands de fruit et légume, tu sors ton sac et commences à passer de stand en stand, vérifiant la qualité des fruits et légume, et marchandant avec les vendeurs rapidement sans trop prendre de temps en achetant plus que d’habitude vu que tu vivais avec quelqu’un maintenant. Tu sais très bien qu’avec une foule pareille, il n’allait pas perdre de temps avec un gars qui marchande trop et n’hésiteront pas à te chasser pour faire de meilleures ventes… À vrai dire, marchander était impossible dans de telles conditions. Mais tu essayais quand même, pour gagner quelques cristaux. Mais tu t’avouas vaincu pour une de tes faiblesses. De merveilleuses pommes bien rouges. Tu avais du mal à y résister. Entre le sucre et l’acide, tu adorais ce fruit, peut-être, tu pourrais en faire une tarte pour Sia en rentrant… Elle était ou d’ailleurs ?
Tu commenças à regarder autour de toi avant de tomber sur sa tête blanche, revenant avec des légumes. Elle avait envie de cuisiner un truc particulier, une recette de sa mère. Tu haussas des épaules et lui ouvra le sac pour y mettre les légumes. « Ben on goûterait à cela alors… Bon, Buck… C’est le gars qui conduit notre chariot, si je me souviens, il arrivait vers l’après-midi ici, donc on a encore assez de temps devant nous pour faire autre chose. On achètera du charbon avant de partir, pas envie de me balader avec un sac aussi lourd toute la journée… Tu veux visiter des magasins ou un endroit spécifiques ? Je sais pas s'ils vendent des vêtements ou meuble à ton goût ici, mais ça vaut le coup de regarder, non ? Et au moins, tu aurais d’autres vêtements dans lequel te balader à la maison pendant que le reste sèche, ça sera plus pratique… Sauf si tu veux vraiment te balader… Tu sais bien de quoi je parle, et j’en parlerais pas ici, mais voilà. » Ton visage passa légèrement au rouge sur la dernière discussion pour le coup.
« Bon d'accord, à condition que tu m'aides à choisir. Mais avant, on mange ! »
Toutes ces odeurs de nourriture m'ont ouvert l'appétit et mon ventre est réglé comme une horloge, je sais qu'il est temps de manger. Cette fois, je prends les devants parce que j'ai déjà repéré à l'odeur le coin qui m'intéresse. Je viens prendre une de ses mains pour le trainer avec moi, lui laissant son autre bras pour porter nos courses. Je renifle l'air à la recherche de l'odeur alléchante que j'ai repéré plus tôt. Je me fraie un chemin à travers la foule en faisant attention à ne pas lâcher la main du rouquin et à ne pas aller trop vite. Il n'a pas vraiment la même carrure que moi, et même si j'arrive à me faufiler, ce n'est pas forcément son cas avec ce monde. Cela me rappelle quelques excursions entre frère et sœurs quand Sio et moi nous faufilions entre les passants et semions Rid en un rien de temps. Ici en revanche, je n'ai pas très envie de perdre Lyle.
On arrive enfin devant des stands de nourriture à emporter. Il y a beaucoup de choses qui me font envie et le choix est plutôt difficile. Il y a pas mal de monde à cette heure et je n'arrive pas forcément à bien voir tous les étals. Je me hisse sur la pointe des pieds ou passe des fois une tête entre deux personnes pour voir ce qu'il y a. Je continue de trainer ainsi mon maître pendant plusieurs minutes avant de finalement trouver un stand avec un peu moins de monde. L'odeur qui s'en dégage me rappelle un peu la cuisine de Lyle, et je décide de partir sur celui-là. J'inspecte l'étal où des brochettes à manger en marchant sont disposées ainsi que des bols de nourriture. Il y a de la variété et pour un peu tous les budgets. Je me tourne vers le forgeron pour voir s'il est tenté par cette nourriture.
« De quoi tu as envie ? »
Attends … Est-ce que tu essayais d’habiller Sia pour la voir dans une tenue qui te plaît et tu utilises le fait qu’elle se balade nue comme une excuse pour ne pas passer comme un pervers… Nan, tu ne voulais juste pas passer tes journées à saigner du nez… Plus tu y réfléchissais, plus c’était évident. Tu étais tombé dans un piège duquel seul des héros pourraient en sortir… Ou un homme avec plus de talent que toi dans les relations avec les femmes évidemment !
Ta main attraper, tu faisais de ton mieux pour poursuivre la demoiselle et éviter de charger droit dans quelqu’un. Sia semblait avoir repris de la vie, et s’amusait enfin… Elle avait donc besoin de charger à travers les foules pour s’amuser… Étrange cette fille, mais sympathique. Vous passiez un bon moment à passer d’étal en étal, elle semblait spécifiquement pour un qu’elle aimait ou assez vide, et elle finit par le trouver. Un petit étal vendant différentes brochettes et bols de nourriture. Elle te demanda alors ce que tu voulais. Tu affichas un léger sourire, amuser par ce qu’elle disait. « C’est moi qui paye, donc toi, décide ce que tu veux. » Tu te tournes vers le vendeur, pointant les brochettes que tu voulais. « Alors je prends quatre de vos brochettes de viande avec deux recouvertes de sauce piquante. » Tu laisses alors la place à Sia, qu’elle puisse commander à son tour, et une fois servit, c’est toi qui pris la main de Sia pour la guider vers un banc que tu avais vu plus loin, libre et tranquille. Tu fis de la place à côté de toi et laissa Sia s’installer avant de croquer dans ta brochette, profitant déjà du goût. Chaud, brûlant et succulent, mais pas assez salé… Si tu avais la sauce qu’il avait utilisée, tu pourrais le refaire, mais ce genre de cuisinier ne partageait jamais leur recette. « Alors ? Bon ou pas ? … Et avant que tu demandes, pour ce qui est de tes vêtements… Nan, je connais pas le moindre magasin ici, donc va falloir visiter tranquillement. »
Tu regardes doucement de gauche à droite. « Sinon, on pourrait bien juste se balader et entrer dans les magasins qu’on trouve intéressant… Peut-être qu’il y a un bon forgeron par ici avec qui discuter… »
Revient alors le sujet des vêtements. Je ne réponds pas, trop concentrée à manger mon pain pour parler. Il propose ensuite de simplement se promener pour découvrir les boutiques et il mentionne même la possibilité de trouver un bon forgeron. Cette mention me fait sourire, on voit bien que Lyle est une personne passionnée et qu'il a du mal à penser à autre chose que la forge. Pour ma part, explorer me convient, surtout que j'ai quelques idées de choses que j'aimerais acheter, mais aucune idée d'où les trouver. Avec un peu de chance on peut même tomber sur des pépites. Je finis mon pain et fini de profiter de ma nourriture avant de lui répondre.
« Se promener me va très bien ! On pourra sûrement trouver des choses intéressantes, j'en suis sûre. Il parait qu'il y a un quartier avec des ingénieurs près des voies minières. Si on a le temps on pourrait aussi y faire un tour. »
Je réfléchis à ce que l'on pourrait faire d'autres tout en fixant mes pieds.
« Pour ce qui est des vêtements... Je n'ai pas non plus un grand sens de la mode, on m'offre la plupart des vêtements que je porte. Tant que c'est confortable et que ma tenue ne te choque pas, ça m'ira. »
Je lui adresse un sourire avant de me lever. Je m'étire un peu et observe un peu la foule. Il y a encore beaucoup de monde à cette heure, peut être qu'avec un peu de chance les allées avec moins de nourriture seront plus calmes. Mon ventre maintenant plein, je me sens en forme et de bonne humeur. Je tends ma main à Lyle et attend qu'il la prenne.
« On y va ? Si on veut profiter un peu, il ne faut pas traîner ! »
Je suis plutôt enthousiaste à l'idée de faire du shopping avec lui, et pourtant ce n'est pas une activité que j'affectionne particulièrement. Une fois qu'il est prêt, nous partons à un rythme un peu plus calme que précédemment. On s'éloigne doucement de la foule pour finir dans des allées un peu plus calmes. Beaucoup de personnes sont encore en train de manger et les produits du quotidien sont un peu plus délaissés. Malgré le fait qu'il y ait moins de monde, je n'ai pas encore lâché sa main et on continue de déambuler ainsi à explorer les différents étals à la recherche de quelque chose qui puisse nous plaire.
Un stand fini par attirer mon œil. Des objets magiques du quotidien. Voilà quelque chose que je voulais voir ! Je m'y dirige, emmenant le forgeron avec moi, qu'il le veuille ou non. Je commence à observer les produits quand la commerçante arrive et nous repère. C'est une bonne vivante à l'air aimable et joyeux, mais un peu âgée.
« Oh ! Mais quel charmant couple ! »
Je relève mon regard sur elle, un peu intriguée par ce qu'elle vient de dire. Mon regard se pose ensuite sur ma main qui tient toujours celle de Lyle. Je la lâche et m'apprête à m'excuser, mais la vendeuse continue.
« Allons... Ne soyez pas timide. C'est les débuts, c'est ça ? Ah la beauté de la jeunesse... Si vous voulez j'ai une paire de bracelets jumeaux en stock, idéale pour un adorable couple comme vous ! »
Je lève mon regard au ciel, un peu exaspérée et tente d'ignorer ce qu'elle raconte. J'ai trouvé ce que je cherche et ne compte pas m'en détourner.
« Je suis plutôt intéressée par vos Net'noix. Quels parfums avez-vous ? »
La vendeuse semble un peu attristée que je ne sois pas intéressée par ses bracelets, mais elle ne perd pas le Nord pour autant.
« Voyons voir... Alors j'ai Pin des plaines, Étoile de mer ou Fraise à cheval. Que préférez-vous ? »
Le choix est plutôt difficile et je ne sais pas trop quoi choisir. Le pin des plaines me semble le moins extravagant et bien meilleur pour nettoyer mes vêtements quand je pars à l'aventure. Je choisis donc ce parfum et fais mon achat. Un petit investissement peu coûteux, mais qui me sera très pratique.
Mais il a fallu qu’elle retombe sur les vêtements, disant comme toi qu’elle n’avait pas un grand sens de la mode, disant qu’il lui fallait juste un truc confortable et qui ne te choque pas… Tu ne dis pas non si c’est un bonheur pour les yeux, mais valait mieux ne pas l’habiller avec des vêtements trop choquants… Tu soupiras en finissant ta deuxième brochette de viande, te disant que tu étais vraiment une petite nature.
Elle se releva aussi vite pour te tendre la main et proposer de déjà commencer. Et bien… Tu ne savais pas qu’elle serait aussi enjoué à l’idée de se balader comme ça en ville. Tu attrapas sa main et te relevas, te préparant à te faire balader comme un ballon encore derrière elle, mais elle ne commença pas à courir dans une direction ou autre… C’était simplement une balade en ville. Ça te rappelait quand tu te baladais dans la forteresse avec ton père, ta petite main tenant à peine dans la sienne alors qu’il marchait à ton rythme t’apprenant tant de choses sur le chemin. Tu voyais plusieurs choses sur le chemin qui t’intéressait, mais comme Sia semblait chercher quelque chose, tu ne la dérangeas pas et ne dit rien pour le coup.
Vous finissez par tomber sur un stand d’objet du quotidien, des objets magique… Tu grinces légèrement des dents… Sia ne le savait probablement pas, mais tu avais une forte haine contre la magie en général, même si c’était utile dans la vie de tous les jours, tu n’appréciais vraiment pas ce genre d’objet. À peine, tu arrivas que la dame se chargeant du magasin vous prit pour un couple. Tu soupiras, même pas étonné de la réflexion et fit un signe négatif de la main, mais elle semblait fixée sur cette idée même si Sia avait rapidement lâché ta main à cette réflexion. Le regard de Sia se lança au ciel, et toi tu roulais juste des yeux. La pauvre Sia était fière de toi, et de t’avoir comme maître, mais comme petit ami ? La fille devait avoir honte, se sentir offensé, et même blesser. Tu la comprenais, tu étais loin d’être le genre de mec à attirer les filles.
Sia reprit la conversation et rectifia la vendeuse, précisant qu’elle était d’abord intéressée dans un … Net’noix ? C’était quoi ça ? Tu relevas un sourcil, se demandant de quoi elle parlait. La vendeuse précisa des odeurs différentes, mais … Quoi ? Tu suivais de moins en moins la conversation, mais Sia fit rapidement son achat. Tu fis signe de la main à la vendeuse en t’éloignant.« Quoi ? Vous ne voulez pas acheter un petit bracelet pour votre douce, monsieur ? »Tu fis un léger signe de la main en forçant un sourire. « Désolé, mais non, et si on était ensemble, je vous aurais ennuyé pour avoir une réduction de couple. » Tu te tournas alors vers Sia, sortant ta poche de cristaux. « Bon, je te dois combien pour cela… Oui, j’ai dit que je payais pour tout. Et je pense que t’as d’autres petits trucs à acheter en tête non ? ... Et t'as acheté quoi au juste ? C'est quoi ce truc, Net'noix, déjà que le nom est nul, alors autant espérer que ça soit utile. »
« Hors de question. C'est un objet que je compte utiliser aussi quand je pars à l'aventure, pas besoin de me rembourser. N'insiste pas. En plus ce n'est pas cher du tout comme objet. »
Visiblement, il ne semble pas savoir de quoi il en retourne. C'est vrai que le nom est ridicule, mais il indique quand même de quoi il s'agit. Je ressors la bille pour la lui montrer tout en souriant. Son air un ahuri m'amuse et j'ai bien envie de lui apprendre quelques trucs. Pour une fois on inverse les rôles.
« Tu vois contrairement aux bracelets, ça, c'est bien moins cher et bien plus utile. Tu plonges cette bille dans de l'eau avec ta vaisselle ou lessive, et en 15 minutes tout est propre. Plus une tâche et pas besoin de frotter. C'est pratique pour nettoyer ce qui est difficile sans rien abimer. J'aime vraiment pas faire la lessive et la vaisselle, encore moins quand je suis sur les routes. Donc un petit objet comme ça, c'est pratique. Et ça sent plutôt bon. »
Je lui tends la noix pour qu'il puisse sentir la légère odeur qu'il s'en dégage. Évidemment l'odeur est bien plus forte une fois dans l'eau, mais on peut quand même légèrement la sentir. Ce petit investissement va me gagner du temps au quotidien, moins de tâches ménagères et plus de forge ! Bon, cela n'enlève rien au fait qu'il faut quand même parfois nettoyer à la main pour éviter de devenir trop flemmard. Mon cours ne s'arrête pas là.
« Ce petit truc, c'est bien plus utile que les bracelets qu'elle a essayés de nous refourguer. »
Lyle ne semble pas non plus savoir à quoi ils servent. C'est vraiment amusant comme il ne connaît rien aux objets magiques. Je ne peux retenir un léger rire en voyant sa tête qui montre bien qu'il ne sait pas de quoi je parle.
« Les bracelets jumeaux, c'est des bijoux qui vont pas paire. C'est populaire auprès des couples. Ça permet de faire ressentir ses sentiments à sa moitié peu importe où elle se trouve. Par exemple, si tu penses à la personne que tu aimes, tu peux lui envoyer ton sentiment et elle va le ressentir même si elle est à l'autre bout du royaume. Pas vraiment mon genre, à la limite les colliers sont plus utiles... »
Je ne suis pas vraiment versée dans la romance, alors l'idée de s'envoyer des doses d'amour tout le long de la journée, non merci. Encore un truc à te perturber quand tu as besoin d'être concentrée. Mais je continue et termine mon cours.
« Les colliers, c'est presque pareil. Tu en portes un et offre l'autre. Quand tu es en danger, tu peux envoyer un signal à la personne qui a l'autre exemplaire. Ça peut être pratique ou rassurant je pense. Mais c'est cher, bien trop cher pour ce que c'est. »
Je me rends compte que j'ai beaucoup parlé sans beaucoup réfléchir et que l'on n'a pas beaucoup avancé dans nos achats. Je me tourne alors vers le forgeron.
« Il y a des choses que tu veux voir ? »
Malheureusement, tu venais de lancer une sacrée machine, le moulin à vent de Sia se lança et elle commença à t’expliquer de gauche à droite et de bas en haut l’utilité de cet objet. Tu devais juste plonger la ville dans l’eau et la vaisselle et la lessive se faisait seul ? Tu tiras une tête de gars pas convaincu, mais surtout, n’aimant déjà pas ce truc. C’était bien un objet magique ça ! Un objet pour feignant qui fait tout à ta place. Tu avais beaucoup de mal à l’admettre, mais une autre grosse raison que tu n’allais pas à la capitale, c’est que tu détestais la magie, et en ville, il y avait ça partout pour tout. Tu admirais les grandes magies puissante et utile, celle qui changeait le monde… Mais une bille qui fait la vaisselle… C’est plus pour aider les feignants que véritablement changer le monde.
Tu devais admettre le bon point, ça permettait de laver en cours de voyage sans trop te compliquer la vie, cependant, tu voyais déjà une grosse connerie dans la confection de l’objet. Pour que ça marche, il te fallait de l’eau, donc trouver un point d’eau, et ensuite, il te fallait un récipient dans l’eau pour ne pas perdre la bille ou tes vêtements. Donc sauf si tu te baladais avec un sceau, tu voyais déjà la belle arnaque que cet objet lave tout faisait. Utile pour chez soi, mais inutile en voyage pour être honnête. Pendant toute l’explication de Sia, tu tiras une tête pas convaincue.
Elle se lança ensuite sur les bracelets qui étaient aussi des objets magiques. Tu la fixas surprit un moment, pensant que c’était juste des bracelets classiques, mais non ! Encore magique. Des bracelets permettant de transmettre tes sentiments à quelqu’un, peu importe la distance… Tu affichas à nouveau une tête peu intéresser, alors que tu te pigeais que c’était l’objet parfait… Pour les couples idiots qui ne faisaient pas confiance en leur partenaire. Les relations dépendantes. Ou pire, les amoureux qui refusent de se laisser de l’espace. Mais ça serait amusant d’utiliser cela pour envoyer des sentiments négatifs à quelqu’un, genre à quel point tu le haïssais et détestais.
Et pour finir, c’étaient les colliers qui étaient aussi magiques. Tu roulas du regard, l’écoutant attentivement, mais te disant que c’était vraiment inutile de faire autant d’objet stupide… Mais celui-ci par contre, il semblait vraiment utile. Tu pouvais l’envoyer pour faire un signal d’alarme et prévenir quelqu’un d’autre… Sincèrement, si bien utiliser et développer, beaucoup de gens pourraient utiliser cela pour s’entraider et se protéger les un les autres. Que ça soit lors d’exploration dangereuse, ou d’aventure en aventurier… Un truc comme ça peu servir d’alarme silencieuse dans le groupe, et pour prévenir les autres.
Sia revint alors à elle, te demandant si tu voulais voir quelque chose. Tu réfléchis deux secondes avant de sourire. « Je veux bien voir le créateur des objets magiques dont tu me parles, car je lui mettrais bien des claques. Entre 3 objets, il y en un qui est une arnaque, l’autre qui ne fait que prouver à un couple qu’ils ne peuvent pas vivre sainement et le dernier est le seul qui semble avoir un semblant d’utilité… Mais sinon nan, pour le coup, on peut continuer notre balade… Et désolé, juste que je déteste la magie. Encore plus qu'elle est utilisée pour créer des feignasses et assister. Bon ! On va faire les magasins ? »
« Oui continuons notre balade et ne parlons plus de choses qui te fâchent. »
Je dis cela avec une pointe d'amusement dans la voix. Nous avons chacun notre façon de vivre. Même s'il est mon maître, il l'est uniquement dans la forge et non dans la vie. Je le respecte énormément, mais quand cela ne concerne pas la forge, je ne suis pas une adepte de tout faire à la main comme lui. Nous avons appris à cohabiter et j'ai surtout appris à me caler sur son rythme de vie. Je ne peux pas lui promettre de ne pas utiliser d'objets magiques pour la vie de tous les jours, mais je suivrais ses enseignements pour tout ce qui concerne la forge.
Nous continuons notre balade en étant ainsi bras dessus bras dessous. Nous nous arrêtons parfois pour observer certains étals. Je finis par lâcher Lyle pour aller observer certains produits, le laissant aussi regarder ce qui l'intéresse. La foule est moins importante que plus tôt, et nous en profitons pour faire nos recherches chacun dans notre coin, mais jamais bien lien l'un de l'autre. Le temps passe doucement au fur et à mesure qu'on explore le marché. On finit par arriver dans une zone où les textiles sont regroupés. Je sens le moment où je vais devoir me chercher des vêtements arriver.
Je prends ma motivation à deux mains et entreprends de chercher des vêtements pouvant me convenir. Je tombe d'abord sur des vendeurs de textiles qui fournissent des couturiers et tailleurs, ce n'est clairement pas pour moi. Bien que je sache réparer et coudre de façon grossière je ne suis pas faite pour faire mes propres vêtements. Je continue en tombant sur des vêtements plutôt somptueux. Plutôt des vêtements de nobles ou bourgeoises, pas vraiment pour moi non plus. Je continue de déambuler sans trop faire attention si le forgeron me suit encore.
Je continue de chercher la perle rare pendant un moment et à déambuler de marchands en marchands. Je finis par trouver une robe qui attire mon regard. Elle est blanche avec un style similaire à la mienne. Le tissu cependant bien plus résistant et agréable au toucher. La coupe me plait plutôt bien avec le ventre et le dos nu. En plus de cela, elle est conçue pour ne pas gêner les mouvements et semble être faite pour des femmes souhaitant voyager tout en étant jolies. Elle me plait beaucoup, mais le prix beaucoup moins. Je sais que Lyle m'a promis de tout payer, mais je ne me sens pas de lui faire débourser une telle somme pour une seule robe. J'abandonne l'idée de prendre cette robe et regarde plutôt les autres vêtements que le marchand propose. Le style me plait bien plus et les vêtements semblent être faits pour être confortables et pratiques. Une jeune vendeuse s'approche timidement de moi. Je lui souris tout en continuant d'inspecter la marchandise.
« Je peux vous aider ? Vous cherchez quelque chose de précis ? »
J'hésite à l'envoyer paitre, mais je me dis ensuite qu'il me faut des conseils féminins. Habituellement, c'est ma sœur qui m'accompagne pour me rhabiller, mais je suis seule aujourd'hui.
« Je suis forgeronne. Je cherche des vêtements agréables que je peux porter aussi bien pour travailler que pour la vie de tous les jours. »
La jeune femme m'inspecte un moment, comme si elle analysait mon style et ma carrure. Elle disparait un instant derrière une pile de vêtements et revient avec plusieurs articles sur le bras. Elle me présente différents types de vêtements aux styles bien différents. Je prends un moment pour inspecter le tout, mais je n'arrive pas à savoir quoi prendre.
« Si vous voulez, vous pouvez les essayer... J'ai un coin loin des regards pour que vous puissiez vous changer... »
Elle semble vraiment timide, mais aime ce qu'elle fait. J'accepte et elle me montre l'endroit. Je me change et essaye plusieurs vêtements qu'elle me passe. Elle m'aide aussi à les ajuster à ma taille et me montre par exemple les différentes poches qui sont cachées ou encore un système de ceinture réglable et élastique. Après plusieurs essais, je décide de prendre les vêtements dans lesquels je suis la plus à l'aise. Je remercie la vendeuse et lui indique que je vais encore regarder un peu. En ressortant j'aperçois Lyle. Je l'avais presque oublié ! J'espère qu'il ne m'a pas trop cherché... Il semble regarder la robe que j'ai repéré plus tôt d'un air songeur.
« Lyle ? »
Son attention se reporte sur moi. Je regarde un instant la robe avant de le regarder à nouveau. J'ai déjà plusieurs vêtements sur le bras, ceux que j'ai choisis et que je trouve confortable même s'ils ne sont pas particulièrement esthétiques.
« Désolée, je t'ai un peu semé... J'espère que tu ne m'as pas trop cherché... J'ai trouvé plusieurs vêtements qui me vont, mais je n'ai pas encore payé. Tu as des suggestions ou quelque chose te fait envie ? »
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