Le royaumed'AryonForum RPG light-fantasyPas de minimum de ligne
AccueilAccueil  
  • RechercherRechercher  
  • Dernières imagesDernières images  
  • S'enregistrerS'enregistrer  
  • ConnexionConnexion  
  • AryonpédiaCarte interactiveDiscord

    Un monde plein de mystères,
    plein de magie et surtout plein d'aventures...

    Il est peuplé de créatures fantastiques. Certaines d'une beauté incomparable, d'autres aussi hideuses qu'inimaginables, beaucoup sont extrêmement dangereuses alors que quelques unes sont tout simplement adorables. La magie est omniprésente sur ces terres : des animaux pouvant contrôler la météo, des fleurs qui se téléportent, des humains contrôlant les éléments, des objets magiques permettant de flotter dans les airs...

    Dans ce monde, il y a le royaume d'Aryon. Situé à l’extrémité sud du continent, c'est un royaume prospère, coupé du monde. Il est peuplé d'hommes et de femmes possédant tous un gros potentiel magique, chacun vivant leurs propres aventures pour le meilleur comme pour le pire.

    En savoir plus

    Accueil Aryonpédia Carte interactive
    Haut de page Bas de page
    Nobles
    Citoyens
    Gardes
    Aventuriers
    RP de la semaineEn lire plus
    Trappe-Trappe Gardé

    Red et Bridget se transforment en instructeurs de la Garde de la Forteresse pour une journée, en compagnie d'une véritable instructrice...

    Administrateurs
    Modérateurs
    Maîtres du jeu
    Luz WeissTeam Mono-compte
    Admin amoureuse du rangement et de l'administratif, venez me voir !
    Message privé
    Nikolaos LehnsherrIvara Streÿk
    Administrateur-MJ, préposé au lore et toutes ses histoires
    Message privé
    Ivara StreÿkNikolaos Lehnsherr
    Administratrice générale, hante ceux qui n'ont pas leur JDB à jour.
    Message privé
    Aord SvennAurélius | Vivianne | Sarah | Silène
    Modérateur RP, prêt à lâcher Sainte Pampersa sur vos bêtises alors attention…
    Message privé
    Kasha ShlinmaRalia
    La modo-caméléon, qui vous guette dans chacun de vos RPs
    Message privé
    Hryfin DanvilWarren | Nephali
    Petit padawan du staff, modérateur général
    Message privé
    Whiskeyjack CallahanNicholodéon
    Chef suprême des glooby
    Message privé
    Olenna BelmontKlarion | Lunar | Iris | Circé
    MJ aussi malicieux qu'un chat pour vous plonger dans de belles féeries !
    Message privé
    Zahria AhlyshTeam mono-compte
    Toujours là pour vous faire rêver et vous shiper
    Message privé
    Les nouveautés deOctobre
    Poster une petite annonce Le Blizzard, Régiment de Forteressse est fait pour vous si voulez répondre à vos propres défis et servir le Royaume !L'Ordre des Célantia recherche encore deux joueurs pour incarner les archontes manquants : Sandro Deketzione et Oscar Gauss.L'Académie des Sciences recherche des érudits ou des individus assoiffés de connaissances.
    Evènement InRPLes rumeurs qui circulent et évènements...
    Devenir partenaire ?
    hall of fame
    ChronologieLes groupes de joueursLes dernières rumeurs
    Nos jours an 1002 saison fraiche
    Empyrée an 1002 saison douce
    Le désert volant an 1001 saison douce
    La cité enfouie an 999 saison fraîche
    La tour en ruines an 999 saison douce
    L'académie des sciencesL’Académie des Sciences est le fleuron de la recherche scientifique au sein du royaume. Entre ses murs, on trouve bon nombre d’érudits soucieux du progrès d’Aryon ainsi que de percer les secrets des arcanes du monde qui les entoure.
    L'Astre de l'AubeL’Astre de l’Aube est une organisation médicale qui prône la valeur de la vie et des sciences : ses membres d’élite ont affiné leurs compétences de soin jusqu’au perfectionnement.
    Le trone d'amphitriteLe trône d'Amphitrite regroupe des chasseurs de monstres afin d'éliminer les créatures qui peuplent le royaume et en récupérer certains composants pour les revendre à ses partenaires.
    L'Ordre des CélantiaDissimulés derrière la compagnie Althair, l'Ordre des Célantia regroupe tous les citoyens, aventuriers, gardes ou nobles à la recherche d'artefacts ou de reliques en lien avec le passé d'Aryon.
    Les belluairesLes Belluaires assurent la sécurité de la forêt du royaume. Réputés pour accueillir les « cas désespérés » de la Garde, mais aussi pour leur polyvalence et leur sympathie !
    Le blizzardLes gardes du Blizzard sont de valeureux guerriers. Postés au nord du pays. Pour eux, plutôt mourir que faillir. Voici leur force, voici leur courage
    Régiment Al RakijaGarde Sud. Multiples unités aux profils colorées, assure avec autonomie et indépendance la sécurité de cette région du Royaume. Atypiques, anti-conformistes, professionnels, à contre-pied de la classique image de la Garde.
    Les espionsRégiment de la garde dont les membres experts en infiltration et à l'identité secrète sont chargés de recueillir des informations sur tout le territoire afin d'assurer la sécurité de tous.
    On raconte qu’au terme du tournoi organisé par la maison Tanner, les leçons d’escrime connurent un soudain regain de popularité auprès de la gente féminine. La rumeur, récente et grandiose, voudrait que l’épée soit un excellent moyen de donner la chasse aux meilleurs partis du royaume. … Les filles de la cour feront longtemps des gorges chaudes en se rappelant de la souillon (anonyme) qui avait enlacé un conseiller royal (qu’on ne nommera pas).En savoir plus...
    A une journée de cheval de la Capitale, aux abords d'une petit village quelconque, un véritable massacre a eu lieu. Dans les décombres, on trouve pas moins d'une demi douzaine de corps, morts avant l'arrivée du feu. Que s'est-il passé exactement ? Qui a fait tout cela ? Personne n'en sait rien mais chose encore plus étrange : de longues heures après l'événement, un mist blanc à la crinière bleu y a été vu avant d'en repartir aussi vite. Autant dire que cet événement peu commun soulève bien des mystères...En savoir plus...
    Une maison supposément abandonnée a pris feu en pleine nuit, dans un village aux abords de la Capitale. Certains témoins racontent qu'un combat sanglant s'y est déroulé avant l'incendie. Plusieurs corps calcinés y ont été retrouvés.En savoir plus...
    La Couronne a annoncé la démission officielle d'Arban Höls au poste de Commandant du Royaume ! Si la fête et le discours donnés en l'honneur de son départ ont été dignes de ses nombreux services rendus à la Garde, la liste des invités s'est révélée étonnement courte et fermée. Il se raconte dans certains couloirs que la date de ce départ a été plusieurs fois avancée sous couvert du secret, et que cette démission ne serait pas aussi volontaire qu'elle le semblerait... On lui prête notamment des atomes crochus avec un écoterroriste tristement célèbre dans nos contrées. La Couronne a du moins assuré qu'Arban Höls pourrait désormais profiter pleinement de sa demeure fermière située au nord du Grand-Port, tel qu'il l'a toujours souhaité. Quelques Gardes seront également dépêchés sur place afin d'assurer sa sécurité. ... Ou serait-ce pour le surveiller ? Le poste de Commandant sera du moins provisoirement occupé par notre souverain, Grimvor Renmyrth, qui a réaffirmé sa volonté de protéger le peuple en ces temps incertains ! Il se murmure qu'une potentielle refonte de la Garde serait à prévoir, et qu'un successeur serait trouvé dans les prochains mois. A bon entendeur !En savoir plus...
    L’Astre de l’Aube au marché noir ? Ce matin, une rumeur des plus sombres se répandait dans les salons de la Capital. La célèbre Luz Weiss aurait été aperçue en train d’acheter des objets illégaux au marché noir ? Simple rumeur, tentative de décrédibilisation ou simple mensonge de couloir ? Impossible de le dire ! L’Astre de l’Aube dément officiellement que sa directrice puisse avoir de telles relations avec la pègre. Une mauvaise pub qui pourrait éclabousser l’organisation médicale si elle s’avérait vraie, mais pour l’instant ce ne sont que des rumeurs. Des rousses, il y en a beaucoup dans Aryon et ce ne sont pas toujours la célèbre Médecin à la chevelure flamboyante. Affaire à suivre.En savoir plus...
    Une flamboyante annonce est venue chambouler les bureaux de la Guilde des Aventuriers : un nouveau Saphir est né parmi l'élite de l'élite. Le désormais célèbre Jin Hidoru s'est ainsi fait connaitre au fil de plusieurs aventures. De la récolte d'herbe blanche, une enquête menée sur l'Île sombre au sujet de disparitions, la chasse d'une immense créature bloquant l'entrée du Grand Port ou même la révélation d'une affaire criminelle derrière un mystérieux pinplume dorée, Jin s'était également démarqué en revenant vivant des Ruines des corbeaux sur le Désert volant. Une étoile montante récompensée par l'insigne des Saphirs à suivre de près !En savoir plus...
    Une œuvre d'art s'arrache à prix d'or au profit d'un orphelinat ! La semaine dernière, la célèbre créatrice C. Cordoula, de la maison éponyme, a une fois de plus créé l'évènement en mettant aux enchères sa toute dernière pièce de collection : une paire de tongs de plage à l'effigie de la mascotte Wougy le woggo. De nombreuses personnalités s'étaient rassemblées en ce jour pour participer à la vente et l'engouement généré a dépassé toutes les attentes, surprenant même leurs organisateurs ! De nombreux noms ont tenté de faire inscrire leur patronyme dans l'histoire de cette transaction, dont une partie des bénéfices a été reversée à l’œuvre caritative l'Arche de l'Espoir et aurait été remportée par une des éminences de la Guilde après un incident impliquant une attaque de dinde.En savoir plus...
    Informations personnages
    Sujets des rumeurs généralesla capitalela gardele palais
    Les péripéties des défis de la saison chaudean 1000an 1001
    Connexion

    Récupérer mon mot de passe



    -29%
    Le deal à ne pas rater :
    PC portable – MEDION 15,6″ FHD Intel i7 – 16 Go / 512Go (CDAV : ...
    499.99 € 699.99 €
    Voir le deal

    [DDN] Cadeau de Mariage
    InvitéInvité
    Anonymous
    Informations
    [DDN] Cadeau de Mariage
    Dim 13 Juin 2021 - 15:47 #

    C'est une demande très coûteuse Messire Landwig que vous nous soumettez… Vous êtes bien certain de votre choix ?

    Face au responsable de la Guilde Marchande de Grand-Port, March se tenait droit et calme. Il n'était pas là pour rien, la Guilde Marchande était certainement le meilleur interlocuteur pour l'acquisition du cadeau qu'il voulait offrir à sa fiancée à l'occasion de leur mariage. Lui-même n'était pas au courant du cadeau que lui ferait sa future épouse. Lui avait jeté son dévolu sur un familier. Assurément son amour des animaux fait que l'idée lui avait paru parfaite.

    Tout à fait, je suis conscient du coût non-négligeable de cette demande mais je suis certain que cela plaira à ma future épouse. Un œuf de Bouflonus est rare comme l'est Dame Maple.

    Une monture digne de la jeune Maple, presque une princesse de l'Archipel. Elle pourra lui être d'un grand secours alors que sa santé lui fera défaut.

    Et bien… Nous allons faire le nécessaire pour trouver des personnes prêtes à s'engager pour ce travail. Vous comprendrez que la Guilde ne peut pas s'engager sur de quelconques délais vu la rareté de ces animaux…

    Bien entendu, je ne suis pas pressé, le mariage n'est pas encore daté. Je vous prie de prêter grande attention au choix de vos mandataires uniquement.

    Face à face, les deux hommes semblent avoir réussi à trouver un accord pour la demande du jeune Landwig. Trouver un œuf de Bouflonus ne sera certainement pas aisé mais cela en vaut largement la chandelle au yeux de l'Archipelois. L'entretien se termine finalement par un simple serrage de mains scellant un accord financier.
    Que la révolte gronde jusqu’au confins du monde !

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Lun 14 Juin 2021 - 18:38 #
    Enora le toisait de ses grands yeux clairs réhaussés de délicats écrins noirs. Ses boucles blondes, impeccablement coiffées le long de courbes tressées à la mode, encadraient son visage sans adoucir l’intransigeance de sa posture. Elle avait revêtu le tailleur de coutume, celui réservé au travail dans l’enceinte des bâtiments de la Prévoyance, qui demeurait sobre mais dont l’éclat démentait l’excellente fabrique. Assurément coupé dans des étoffes issues des entreprises Devern. Ses pairs reconnaissaient là la richesse de son rang, les autres n’y voyaient qu’une tenue de travail de bon goût mais relativement banale. Un cercle d’argent serti de pierres précieuses avait fait son apparition à l’annulaire droit de la jeune femme, juste au-dessus de la bague reconnaissable – quoi que plus joliment ouvragée que celles vendues au premier péquenaud – contre-mouflet. Intrigué, Calixte attarda son regard contre le nouveau bijou, mais au terme de quelques minutes de silence, dut se faire à l’idée de ne pas obtenir spontanément de confidence. Tapotant distraitement de ses doigts sa cuisse sagement pliée contre le confortable fauteuil de velours dans lequel il avait trouvé assise, il se demanda comment parviendrait-il à annoncer sa grossesse à sa famille. Alourdie d’honneurs aveugles inscrits au fer sur une peau percluse de traditions, la noble lignée des Alkhaia de Eliëir n’était pas le tableau de tolérance et de bienveillance que sa situation particulière aurait souhaité.

    - Cesse donc, ordonna Enora dans un claquement de langue agacé.
    - Pourquoi m’as-tu fait mander ? interrogea-t-il en réponse, haltant la danse songeuse de ses doigts.
    - Il est une opportunité qui est remontée à mes oreilles, qui bénéficierait à l’aura de la famille, comme de la Prévoyance.
    - Tu sais que je suis loin d’être le meilleur pour faire briller notre nom. Personne d’autre n’est disponible ? De quoi s’agit-il ?
    - Si tu pouvais éviter d’énumérer les évidences, nous en viendrions aux faits.

    Les yeux de Calixte trouvèrent à nouveau l’anneau d’argent entourant le doigt de sa sœur, et il se demanda si c’était là la preuve de l’amour de quelqu’un, ou plutôt d’un partenariat intéressé.

    - Sieur Landwig a mandaté la Guilde Marchande du Grand Port pour une requête soumise à discrétion, ayant pour objet son étroite relation avec la famille Maple. Tu n’es pas sans savoir qui sont les Landwig, comme les Maple ? demanda-t-elle en étrécissant son regard sur lui.
    - Des Nobles influents de l’Archipel, acquiesça l’espion qui était, de par son rang comme son métier officieux, au fait de la plupart des mouvements des diverses strates de la société méridionale.
    - Les Nobles influents de l’Archipel. Pour des raisons évidentes, il est de bon aloi que nous proposions notre concours à la démarche de sieur Landwig.
    - Très bien, se résigna Calixte en haussant les épaules d’une manière presque rustaude pour son nom et le lieu. Quand et comment ?
    - Je te ferai parvenir sous pli le dossier de la requête lorsque j’aurai confirmé à la Guilde notre implication. Elle fait mention d’un partenaire ; mais si la garantie de celui-ci devait tarder, sois prêt à t’y atteler dans la semaine. Il serait regrettable de surseoir davantage à cette remarquable sollicitation.
    - Très bien, répéta le coursier en faisant mentalement défiler les obligations militaires qu’il avait de prévues dans les jours à venir. As-tu eu vent de ce dit partenaire ?

    L’ombre d’un sourire se traça venimeusement le long des lèvres d’Enora :

    - Sa famille profiterait également d’un regain de prestance ; ses héritiers n’ont guère brillé l’an passé. La préparation de votre expédition devrait s’en trouver accommodée, poursuivit-elle plus charitablement. C’est la fille Drak’gnir, Khalie, qui t’est pressentie comme partenaire.

    Les sourcils du coursier s’arquèrent haut sur son front, et il espéra que la demande de Landwig tenait plus de la chasse aux monstres qu’à la présence en soirée mondaine. Quoi que tirer un quelconque enthousiasme de la flegmatique Khalie risquait d’être complexe dans les deux cas.

    - Elle est nouvelle, cette bague d’argent ? demanda-t-il finalement comme l’entretien touchait ostensiblement à sa fin.
    - Les évidences, Calixte, répondit d’un ton final la jeune femme sans quitter des yeux le document qu’elle venait de saisir et le congédiant d’un mouvement princier du poignet.

    ~

    Apparemment, Khalie – ou son cercle familial, ou d’autres entités bien placées – avait accepté de participer à la requête de sieur Landwig et ils avaient donc convenu, au détour d’un bataillon de notes sur post-it puisqu’il semblait que dernièrement ils ne se croisaient même plus à des heures décentes dans leur chambre, de se retrouver aux portes du Bastion le jour de leur départ en quête de Bouflonnus, puisque c’était finalement ça le nerf de la demande.

    Visiblement le jeune homme de bonne naissance, amené à lier son nom à celui des Maple via leur héritière Onélie, souhaitait acquérir un œuf de bouflonnus comme présent, chuchotait-on, de mariage. Celui-ci, ou plutôt son absence de date définie, aurait été évoqué lors de la signature du contrat, et l’on supposait l’œuf demandé comme apothéose de ladite demande l’alliance. Ayant eu un peu de temps pour se renseigner sur la créature, Calixte avait rapidement compris que l’affaire risquait de leur demander beaucoup de temps, de chance, et d’adresse. Trois éléments qu’il ne possédait guère, mais ayant consciencieusement allumé des cierges gloobys à la chapelle la plus proche du Bastion depuis qu’il avait réalisé cela, l’espion espérait que Lucy, pour une fois, ferait preuve de clémence. Les bouflonnus résidant sur les hauteurs boisées à la frontière du domaine montagnard, il leur serait certainement plus aisé d’emprunter les portails de téléportation jusqu’au Village Perché, puis de longer le fleuve quasiment jusqu’à sa source pour se mettre en quête de la créature. Sans doute pourraient-ils aussi choisir de cheminer depuis la Forteresse, mais les sentiers septentrionaux risquaient d’être plus traîtres, et Calixte gageait qu’ils trouveraient certainement plus d’informations sur comment appréhender les bouflonnus dans la cité forestière. Soit directement auprès de ses habitants – et notamment des pisteurs et chasseurs – soit à la Grande Bibliothèque. Encore une étape qui leur demanderait du temps, mais qui leur en ferait peut-être gagner sur le long terme.

    Pour ne pas alléger son planning déjà encombré de milles impératifs divers et variés, le coursier n’avait pas réussi à remettre la main sur Valentino depuis qu’ils avaient joué aux guides touristiques pour Ayah, et le jeune homme comptait à présent beaucoup sur sa mission de concert avec Khalie pour aborder le sujet épineux de sa grossesse. Et pas celle de Solveig. Assurément, s’il devait mettre plusieurs lunes à croiser le chemin du lieutenant, celui-ci n’était qu’à quelques nuits de celui de Khalie. Restait à trouver comment évoquer la situation alambiquée avec celle-ci.

    Lili-fée ! l’avertit Kaname en trottant joyeusement vers la soldate qui passait les portes du Bastion pour venir à leur rencontre.
    - Hé Lili, hurla avec enthousiasme Apolline de l’épaule de Calixte. Sais-tu pourquoi votre aventure file avec Tino ? Parce qu’elle KhaVal ! déclara-t-elle avant d’éclater de rire et de traumatiser, au passage, les tympans de son porteur.

    Grimaçant alors que leurs collègues leur adressaient des sourires narquois, le coursier saisit la trousse de cuir pour l’enfoncer dans l’une des poches latérales d’Abdallah. L’affaire lui prit cependant quelques secondes, car celui-ci se trémoussait aussi de rire.

    - Salut, Khalie, fit l’espion avec un sourire contrit pour sa colocataire. Désolé pour Apo. Prête ?
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Sam 19 Juin 2021 - 0:53 #
    Cadeau de mariage

    Un soupire, s’échappe, d’entre mes lèvres alors que je regarde fixement la porte close qui se trouvait en face de moi. Cette porte m’y était toujours interdite lorsque j’étais jeune et vivait dans cette maison, mais aujourd’hui c’était tout autre. Ma mère m’avait conviée à la rejoindre dans son propre bureau afin de discuter d’un sujet important. J’avoue avoir hésité longuement à ne pas me présenter, mais pour une fois qu’elle a pris la peine de m’écrire plutôt que de m’envoyer ses gorilles me récupérer. Évidemment, si j’avais eu le droit de choisir la journée et l’heure cela aurait été trop beau, mais puisque cela semblait important et de matière familiale, je m’y étais donc rendue.

    Je toque à la porte trois fois avant d’entendre sa voix qui me glace aussitôt le sang aussitôt pour me dire d’entrer. Je ne suis pas en retard et pile à l’heure, mais elle trouve tout de même le moyen de me jeter un mauvais œil.

    « Tu aurais pu te présenter en avance. Cela fait plus sérieux.
    - Déjà que je me suis libérée pour venir te rencontrer, tu trouves toujours le moyen d’avoir quelque chose à redire.
    - Ne me parle pas ainsi. Je suis ta mère. »

    À ce moment, bien des choses circulent dans mon esprit, mais je me contente de tourner ma langue sept fois avant de prendre place silencieusement devant son bureau. Elle décroise ses longues jambes et s’avance avant de s’appuyer sur le meuble qui nous sépare alors que ses doigts s’accrochent l’un à l’autre. Garder le silence est certainement la meilleure solution pour éviter d’envenimer la situation.

    «  De quoi voulais-tu discuter? Demandais-je finalement.
    - Au vu des derniers évènements qui ont légèrement entaché notre nom, il nous faut donc trouver le moyen de redorer notre blason.
    - Attend? Ta fille a été victime d’une agression et a dû œuvrer sous menace et tout ce qui t’importe c’est comment les gens nous perçoivent? Mais qu’est-ce qu’on en a à foutre?
    - Khalie, ton langage!
    - Je te signale que tout cela a commencé par ta faute. Si tu ne m’avais pas giflée devant tous ces connards de prétentieux, y’aurait jamais eu de problèmes. »


    BAM! Ça, c’est le bruit de sa main qui s’écrase violemment contre le bureau. Elle voit rouge la harpie, mais je me laisserai plus faire alors je plonge mon regard argenté dans ses sombres pupilles.

    « Qu’est-ce que j’ai fait pour mériter de telles filles?
    - T’inquiète pas, on se retourne la question. Qu’est-ce qu’on a fait pour mériter une mère comme toi? Bon, j’vais m’en aller si c’était pour t’entendre dire ce genre de commentaires je ne serais pas venue.
    - Reste assis et écoute-moi pour une fois! »


    Je roule des yeux alors que je pousse un long soupir. J’en suis rendue à un tel point que je ne me sens plus du tout peinée par ce genre de dispute entre elle et moi. Par contre, je ne suis pas sûre qu’Ashley soit capable de gérer cela surtout pas après ce qui lui était arrivé.

    Enfin, je vais vous éviter la suite, parce qu’il est évident que tout cela ne s’est pas terminé dans le calme. Mais dans tous les cas, vous devez vous douter que j’ai accepté de le faire, mais pas pour ses beaux yeux, mais pour mon père et ma sœur.


    « Mais qu’est-ce que je suis censée faire moi dans les bois? J’ai l’air de m’y connaître? Bon, au moins y’aura Calixte, mais quand même! » que je dis tout en marmonnant tout en faisant l’inventaire de mes biens personnels.

    Tout ça pour trouver un œuf d’une créature supposément rare! Hey oui! Je me suis renseignée un peu tout de même. Je ne vais pas partir l’aveuglette, mais ils auraient pu demander à des experts, non? Du moins, laisser les gens aptes et compétent faire les boulots. Parce que je ne pense pas qu’à nous deux on fasse une belle brochette pour ça. On est garde, pas chasseur de trésor. Enfin, on ne pourra pas se lancer en pleine expédition dès notre arrivée. Y’aura du boulot de recherche d’informations à faire avant.

    Je dis donc au revoir à tout le monde avant de quitter pour rejoindre Calixte qui normalement m’attendait à la sortie du Bastion. Bien évidemment je m’arrête à l’écurie chercher Arlequin. J’aurais pu amener Naamah, mais comme je ne sais pas spécialement à quoi m’attendre, je préfère me contenter de ma fidèle monture à la robe sombre. Puis si ça se trouve, son don de vision pourrait nous être utile. Puis depuis le temps, je me suis enfin décidée à lui offrir une magie de télépathie. Il nous est donc plus facile de communiquer ensemble. Je l’équipe grâce à mon collier et on se dirige donc vers la sortie.

    Déjà présent avec sa fidèle loutre géante ainsi qu’Apolline sa trousse qui semble toujours avoir un jeu de mots débile à me dire, Calixte s’excuse aussitôt pour cette dernière qui n’a pas la langue dans sa poche et la fourre dans son sac.

    « Salut, Cal’! que je dis le saluant de la main tout en gardant la longe de ma monture dans l’autre. T’inquiète pas pour Apolline, pour une fois j’ai ri, poursuivais-je avec un sourire. Enfin, je suis aussi prête qu’une personne qui sait qui va se paumer dans la forêt… »

    Malgré les maladresses à venir, nous ne sommes tout de même pas bêtes au point de faire tout le voyage en monture. Cela nous aurait pris bien trop de temps, alors bien évidemment, nous avons pris rendez-vous pour utiliser le portail de téléportation en direction du village perché.

    « Je pense que c’est la première fois que je vais aller au village perché. Tu y es déjà allé toi?» Que je dis spontanément comme ça. Je ne suis pas des plus bavarde, normalement, et je préfère le silence aux longues discussions, mais ça m’arrive parfois de parler, oui, oui! « Euh et je me demandais aussi, mais tu sais te débrouiller en forêt toi? »

    Enfin, j’ai quand même pris avec moi ma gemme de position, mais il me faudra récupérer une carte des environs une fois là-bas pour éviter que l’on se perde… En espérant que ça ne nous arrive pas.

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Mar 29 Juin 2021 - 19:40 #
    Pendant qu’Abdallah – le sac-à-dos – énumérait à grand renfort de longueurs toutes les astuces qu’il avait lues dans un des numéros de Garde Actuelle pour se repérer en forêt, les deux amis – collègues et colocataires – prirent la route des portails de téléportation.

    - J’y suis déjà allé, oui, répondit Calixte en se remémorant ses passages au Village Perché. Assez récemment pour la première fois ; jusque-là mon travail de coursier ne m’y avait pas emmené.

    Et il ne se souvenait que trop bien de cette première visite, avec Naëry, suite à leur quête dans les profondeurs sous les racines de l’Arbre Sacré. Qu’il lui paraissait loin, à présent, ce temps. Presque toute une vie auparavant. Une vie de confiance inébranlable dans l’immuabilité de sa famille officieuse, de terrain de jeu principalement confiné aux innombrables chemins de la Capitale, d’horizons tranquilles dans une routine sereine. De sentiments naissants, inappropriés, pour l’aventurier aux yeux de lynx. D’impairs inconscients sous le regard acéré de la Cabale. Prélude de la chute de son univers bâti sur des piliers de convictions arrogantes d’ignorance.

    - Etrangement, depuis mon changement d’affectation l’an dernier, je n’ai jamais été aussi mobile, poursuivit-il en arquant un sourcil amusé tout en chassant au plus loin des méandres obscurs de son âme les chagrines réminiscences. Il y a quelques semaines, avec Sol, on a même été en assignation dans les montagnes de nos collègues du Blizzard. Soit les autres régions ont plus de travail que nous à abattre, soit il y a un véritable déséquilibre dans la répartition des effectifs.
    - On voit où sont tous les tire-au-flanc attirés par les assignations plage et les soirées barbecue, commenta joyeusement Apolline qui s’était à nouveau hissée sur l’épaule de l’espion. Faudrait plus de missions avec les collègues des autres régiments, la mixité a du bon. Plus on est de fous, plus on bais…
    - Mais j’avouerai que la Grande Forêt n’est pas non plus mon terrain de prédilection, poursuivit Calixte en grimaçant au souvenir de sa dernière expédition à travers la sylve.

    Soumis aux affres d’une grossesse encore inconnue, il s’était salement assommé contre un arbre, un rocher et le sol – pas nécessairement dans cet ordre-ci, mais il ne se souvenait plus très bien – et ses compagnons familiers comme artificiels avaient dû redoubler d’ingéniosité – et de chance – pour échapper aux crocs d’un marchebrume et quérir l’aide d’une herboriste du Village Perché. A défaut d’autre chose, en plus de ses ecchymoses souvenir, le coursier gardait en mémoire celui affectueux de Lyra, l’adorable jeune fille qui avait pansé ses plaies tout en lui offrant un gîte providentiel.

    - Je crois qu’on aurait difficilement pu faire meilleure équipe pour partir à la chasse de cet œuf de bouflonnus, nota-t-il dans un petit rire. L’intitulé de la requête t’intéressait réellement, ou tu as aussi accepté pour la paix des relations familiales ? demanda-t-il avec curiosité en rivant l’ambre de ses yeux sur la silhouette de Khalie.

    Profitant de la situation idéale du Bastion, les deux collègues eurent rapidement fait d’atteindre l’aire d’accueil des portails de téléportation, et Calixte chercha d’une main distraite le pass rangé dans sa ceinture. A cette heure matinale on aurait pu croire que l’endroit serait désert, mais il semblait que l’activité ne cessait jamais tout à fait à la cité portuaire. Déjà devant eux se profilait une queue de voyageurs, principalement des marchands à en juger des lourds paquetages les accompagnant. Les affaires se levaient visiblement de bonne heure.

    - T’as présenté Val à ta famille, Lili ? demanda avec intérêt Apolline comme ils patientaient que ce fût leur tour. Ou t’attends le bon moment pour provoquer une crise cardiaque chez tes parents ? Quoi que Lieutenant, ça doit leur plaire, nan ?
    Tino-chef parler très fort, vraie arme ça, acquiesça solennellement Kaname contre l’esprit de l’espion.
    - Quoi qu’il faudra leur expliquer pourquoi il se déboutonne pour Al Raggamuffin, n’est-ce pas Cal ?
    - Hum, répondit intelligemment le concerné en essayant de se remémorer où était la trousse de cuir lorsqu’il avait fait cette blague vaseuse à Ayah. Tu en es où de ta cherche de logement ? Val m’a dit qu’il ne savait pas trop.
    - Plus exactement, Tino a dit que tu avais la flemme d’aller visiter lesdits logements, corrigea Apolline avec enthousiasme.
    - Pass de téléportation ? fit la voix alanguie par les bribes persistantes de sommeil de l’un des contrôleurs de l’accès aux portails.

    Dans un ensemble désorganisé, ils s’exécutèrent.

    - Mais tu étais là ? interrogea Calixte son âme artificielle en fronçant les sourcils alors qu’ils passaient le porche magique pour découvrir le Village Perché, en proie à une pluie diluvienne. Arf ! glapit le coursier surpris par les torrents d’eau glaciale se faufilant par toutes les interstices de ses vêtements.

    Avec précipitation, il rabattit le capuchon de sa cape anti-climat sur sa tête et enroula ses pans contre lui. Quelque part, la réponse d’Apolline se perdit dans les tréfonds de l’une des poches d’Abdallah.

    Abri là, indiqua Kaname en courant sur les planches humides avant de déraper et heurter une pile de caisses sous le haut-vent qu’elle visait. Attention, glisse !
    - Par-là, fit l’espion en attrapant la main libre de Khalie pour l’amener vers le préau où sa loutre géante tentait de remettre un peu d’ordre parmi les victimes de sa maladresse.

    Le gris sombre des nuages alourdis de pluie ne présageait pas un retour particulièrement véloce du soleil, et le bois des structures aériennes du Village Perché luisait en miroir humide sous les lueurs vacillantes des cristaux publics comme des fenêtres donnant sur les parcelles de vie abritées. Quelques âmes emmitouflées bravaient le temps maussade mais on ne pouvait pas dire que, contrairement au Grand Port qu’ils venaient de quitter, il y avait là une folle animation.

    - C’est un temps de mariage, déclara Apolline en pointant à nouveau le bout de son cuir.
    - De mariage ? demanda distraitement le coursier en cherchant du regard par où ils pourraient poursuivre leur chemin.
    - Mariage plus-vieux, mariage heureux, rit la trousse. Hé Lili, tu le demandes quand en mariage le Tino ?
    - On peut peut-être gagner le comptoir de la Guilde locale, proposa Calixte en occultant par habitude les propos de son âme artificielle. De mémoire il faut passer par-là, indiqua-t-il en levant le doigt pour tracer de loin les lignes d’un passage aérien.
    - Quand est-ce que vous nous pondez un gosse mi-fée mi-pirate mi-lino ?
    Lino ?
    - Je ne suis pas certain que cela existe. De manière assez décevante, la revue Marie Lucy n’est pas aussi scientifiquement rigoureuse que ce que je pensais, intervint Abdallah.
    - A cette heure-ci je doute qu’on trouve quelques informations pour préparer notre quête dans les tavernes. Ou alors clairement pas auprès d’âmes en possession de tous leurs moyens. Mais sans doute que les hôtes de la Guilde sauront nous aiguiller vers quelques aventuriers experts en la matière. Qu’en penses-tu ?
    - Ce sont des questions vraiment bateau, hein ? Nan mais la seule vraie question qui vaille la peine d’être posée c’est : le plan à quatre – voire cinq, avec Ayah – de la P302, c’est pour quand ?
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Lun 5 Juil 2021 - 2:08 #
    Cadeau de mariage

    Bon au moins un de nous deux avait y était déjà allé et saurait sûrement par où commencer nos recherches, car je ne crois pas que nous nous attaquerons de suite à la grande forêt et ses environs. Enfin, je me demande bien à quoi cela pouvait ressembler à comparer de Capitale et Grand Port. On dit que le village est bien joli et que c’est assez impressionnant de voir la taille des arbres qui soutient la ville suspendue.

    « Ouais, moi aussi j’ai été amenée à travailler avec des collègues de la régulière, mais cela restait encore dans notre juridiction sauf une fois où Valentino et moi avons été enquêté dans les montagnes avec deux aventuriers. Y’avait une drôle de secte qui vénérait une femme serpent qui pouvait enchanter les hommes et les femmes grâce à son bâton. Un vrai petit bordel tout ça. » J’ai peut-être pas choisi les meilleurs mots pour décrire la fin de mon histoire surtout pas en présence de la trousse de Calixte qui avait une fâcheuse manie d’avoir des pensées lubriques.  « Enfin, on se comprend han, ne va pas croire n’importe quoi Apolline. » que je préfère tout de même préciser parce que je sais que mon collègue a compris.

    Pour le reste, je me doutais bien qu’on ne devait pas être la meilleure équipe de terrain pour nous rendre dans la forêt. Peut-être que de faire équipe avec un guide de là-bas pourrait nous être utile? J’pourrais le payer puisque ça ne concerne en aucun cas une assignation, à moins qu’on trouve le moyen de négocier avec le demandeur pour passer cela en frais de service. Après tout, on est payé nous aussi pour faire ce que l’on fait.

    « Ah, si tu savais… Je me suis pris la tête avec ma mère parce qu’elle veut absolument que l’on redore notre image. Ses filles lui ont assez causé de soucis ainsi et il est temps que je m’implique plus selon ses propres dires. Mais je ne fais pas ça pour elle, ni pour toute ses convictions. » dis-je d’un ton las en glissant une main dans l’une de mes poches alors que l’autre tient la bride de mon unicorne.

    *Khalie tourmentée…* me dit alors ce dernier en venant pousser de ses naseaux le creux de mes omoplates m’empêchant ainsi de tomber dans de sombre pensée. *Merci, Arlequin* lui répondis-je simplement en l’invitant à venir se placer à mes côtés pour caresser son encolure. On se met donc en file derrière tous les autres qui avaient déjà pris leur rendez-vous.  

    « Qu’importe son grade, s’il n’est pas noble ça ne plaira jamais à ma mère. Puis, pourquoi faire des présentations quand ils se sont déjà rencontrés une première fois. » Un petit sourire s’affiche sur mon visage à cette simple pensée. « Il l’a menacé de la faire enfermer si elle osait de nouveau me toucher. J’crois pas que de forcer Valentino dans leur vie soit une bonne idée. Et il ne faut pas se mentir, personne ne veut subir le caractère de ma mère. Peut-être qu’Ashley et mon père l’apprécieront, mais ça me sera difficile d’organiser une rencontre sans l’invité et elle et surtout sans qu’elle ne le sache. » Évidemment je ne fais pas attention à tout ce qu’Apolline me dit parce que je sais qu’il ne faut pas tout prendre au sérieux avec elle.

    « Et bien, on a fait un peu de repérage, mais sans plus. Quitté la caserne impliquera beaucoup de changement et je dois essayer de m’organiser. Puis, tu me connais, je remets toujours tout au lendemain. »

    Dans tous les cas, je présente finalement mon passe de téléportation comme demandé et nous voilà maintenant en droit de passer le portail nous amenant finalement là où nous le voulions. Malheureusement, la température ne semble pas clémente avec nous et à peine avions-nous mis nos pieds qu’on se retrouva tout tremper. J’ai à peine le temps de me couvrir la tête de ma capuche en tissu caméléon que les mèches de mes cheveux se retrouvent plaquées à ma peau. Je déteste cette sensation.

    Entraîné alors par mon collègue vers un abri temporaire après que la pauvre loutre se soit empiété dans quelques caisses voilà que la trousse revient de nouveau à la charge en parlant d’enfant. Je lui jette un drôle de regard à elle et son propriétaire et plisse les yeux. Il s’agit d’un sujet délicat auquel nous n’avions jamais discuté lui et moi et je ne suis clairement pas prête à être mère. En tout cas, je n’ai pas l’intention de mettre en pause ma carrière pour cela.

    « On ne va pas se marier et les enfants ne sont pas d’actualité pour le moment. » Du moins, pas en bébé quoi.

    Enfin, je regarde la direction que me pointait Cal’ et même si nous essayons d’attendre que la pluie se calme, on va seulement attraper froid en restant sur place. Alors, autant avancer. Je lui fais signe de me suivre et cours aussitôt sous un second toit alors qu’Arlequin me suit malgré la pluie qui s’abat sur son dos. Contrairement à moi, il ne semble pas si déranger que cela.

    « J’avais justement pensé à demander l’aide de la population locale. Y’a certainement des gens qui pourraient nous guider au travers de la forêt pour éviter qu’on se retrouve manger par un chouettours ou que sais-je d’autre. Je suis sûre qu’avec quelques cristaux on pourra en convaincre un quelque part. Puis si on va à la guilde, y’a sûrement quelqu’un en quête d’une petite aventure tranquille pour se faire des cristaux faciles. »

    Pressée par la pluie qui continue de s’abattre sur nos pauvres êtres, je tente de suivre la direction mentionnée par Calixte au pas de course. Ce qui n’était peut-être pas une bonne idée en fin de compte, car si les grandes pattes de la loutre avaient réussi à y glisser, le dessous de ma semelle fit de même et tout le monde sait que le bois mouillé sa glisse et c’est exactement pour cette raison qu’on ne conseille pas de courir sur les quais du  Grand Port. Les quatre fers en l’air, je glisse par devant et tombe sur le dos devant quelques témoins dont Arlequin qui trouve un malin plaisir à hennir sous une forme de rire comme s’il se moquait de moi.

    *Plouf à l’eau!* s’empressa-t-il de me souffler par la pensée. Pour ma part, je pousse une sorte de plainte mélange entre grognement et gémissement de douleur. Le derrière tout tremper, je dois me tourner me relever.  Évidemment, mon collègue m’aide pour me remettre sur pieds et ça ne prend pas longtemps avant que le rouge me monte aux joues; mon égo venait de prendre un coup.

    « J’espère qu’on pourra se changer à la guilde et prendre le temps de se réchauffer parce que je n’ai malheureusement pas de vêtement en tissu anti-climat. Enfin, je n’aurai pas le choix que d’y aller t’façon, mais je n’ai pas spécialement envie de tomber malade. » que je dis en me pressant en voyant la devanture de la guilde au loin. Évidemment, je ne cours plus et ma chute m’a laissé une désagréable sensation de douleur à la fesse gauche. Je n’ai même pas besoin de regarder pour me dire qu’il risque d’y avoir une ecchymose.  

    Arlequin ne pouvant pas me suivre à l’intérieur, je l’attache sous un abri à monture l’éloignant ainsi de la pluie et me dépêche de pénétrer les lieux. Dégoulinante d’eau, je retire aussitôt ma cape que j’essaie de tordre dehors, mais sans grand résultat.

    « Bonjour, à tous les deux, mentionna alors l’hôtesse à l’accueil.  Comment puis-je vous aider? Vous êtes à la recherche d’une quête?
    - Non enfin oui, bonjour, nous sommes plutôt à la recherche de renseignement, mais vous pourriez nous dire s’il y a un endroit où je pourrais me changer et me réchauffer par la suite? Demandai-je en grelottant légèrement.
    - Oh bien sûr, mentionna-t-elle en pointa une porte plus loin. Il y a une salle de bain juste là et nous avons un foyer du côté du bar.
    - Merci! »

    Évidemment je disparais aussitôt par la première porte et me dépêche de me changer en profitant des quelques miroirs présents pour observer l’arrière de mon corps d’une légère torsion du tronc. Comme je le pensais, ma peau est plus rougeâtre au niveau de ma fesse. Ça commence bien tout cela. Enfin, je me dépêche formant une boule avec mes vêtements trempés que je dois malheureusement mettre dans mon sac sans fond. J’espère simplement que ça ne mouillera pas le reste de mes vêtements même si j’ai peu d’espoir.

    « Désolée… j’espère que je ne vous ai pas fait trop attendre, mais il fallait que je me change. Bon du coup, pour en revenir à nos dolhios, nous sommes à la recherche de quelqu’un qui s’y connait bien dans la forêt. Vous connaissez quelqu’un qui pourrait nous aider ou du moins nous renseigner?
    - Et bien, il y a bien quelques aventuriers et aventurières qui pourraient vous y aider, mais vous savez, ceux qui trainent dans le coin sont plutôt à l’aise dans les environs. Il suffit d’aller leur parler un peu.  Puis vous pourriez en profiter pour vous réchauffer et boire une bonne boisson chaude. » avait-elle ajouter avec un petit clin d’œil ainsi que sourire.


    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Sam 10 Juil 2021 - 15:56 #
    Lili fée toute mouillée, commenta Kaname tandis qu’ils regardaient la concernée s’éloigner d’un pas un peu raide vers les commodités les plus proches.
    Le sol est vraiment glissant avec la pluie.
    Jolie chute ! Arlequin aussi aimer.


    Un sourire amusé étira les lèvres de Calixte comme il jetait un coup d’œil aux environs en se défaisant de sa cape. L’endroit était bien évidemment bien moins vaste que le quartier général de la Guilde à la Capitale, mais il se dégageait toujours cette ambiance éminemment conviviale qu’il semblait exister à chaque comptoir du repère des Aventuriers. Un peu plus loin, celui de la buvette, aussi immuable que le tableau des quêtes, était raisonnablement fréquenté pour une journée aussi maussade.

    - Depuis qu’une loutre est passée Saphir, ces montures ont de plus en plus la côte.

    Le regard ambré du coursier, qui se promenait sur les reliefs d’un âtre chaleureux un peu plus loin dans la continuité du hall, revint vers l’hôtesse qui jouait avec un stylo tout en observant Kaname d’un œil songeur.

    K’awill ! K’awill trop fort.
    - Vraiment ? D’ailleurs, cela vous dérange-t-il qu’elle se promène ainsi ?
    - Tant qu’elle reste sous cette forme, répondit la femme en haussant les épaules, évoquant l’usage actuel de la magie de rétrécissement de la loutre. On a de plus en plus de jeunes recrues qui arrêtent leur choix de monture sur ces bêtes, pas forcément de manière très avisée… ce ne sont pas les plus adaptées selon le type de quête.
    K’awill tout savoir faire, s’indigna Kaname. Loutres géantes fortes ! Kana devenir loutre soldat Royal un jour.
    - Mais vous n’êtes pas à la recherche d’une quête, donc.. ?
    - Non, nous sommes soldats ; même si nous venons dans le cadre d’une requête privée, commença à expliquer l’espion alors que Khalie revenait sur ces entrefaites.

    Après un bref entretien, ils suivirent les conseils de l’hôtesse d’accueil et s’enfoncèrent dans le hall, du côté de la buvette, pour aviser les petits regroupements d’aventuriers et s’intéresser aux boissons chaudes.

    - Posons nos affaires là, proposa Calixte en indiquant une petite table esseulée à distance de l’âtre rougeoyant de la salle. Kana, tu nous les gardes pendant qu’on prospecte, s’il-te-plait ?
    Kana loutre sérieuse, garder affaires, acquiesça le familier toujours un peu vexé.

    En profitant pour sortir son sac-sans-fond d’Abdallah, le coursier déballa son sèche-vite et ils glissèrent les vêtements humides de Khalie dedans, afin de le faire tourner pendant qu’ils s’affairaient. Ils ne résistèrent pas non plus à l’appel d’un breuvage chaud et, avant de se séparer pour alpaguer les aventuriers présents, commandèrent chacun de quoi se réchauffer les entrailles.

    - Je vais commencer par ceux-là, indiqua l’espion en soufflant sur son chocolat fumant, tout en montrant du doigt un petit groupe d’aventuriers d’âge raisonnable.

    Ces derniers, semblait-il, en dépit de l’expérience évidente transcrite par leurs traits assagis et leurs cicatrices anciennes, n’étaient pas tellement renseignés sur les bouflonnus, et encore moins sur la recherche de leurs œufs. Oh, ils connaissaient la Grande Forêt sous quasiment toutes ses coutures, mais l’objet d’intérêt de Calixte n’avait jamais été le leur, d’autant plus qu’ils se spécialisaient dans l’escorte et non dans la chasse, ou autre domaine touchant plus intimement au bestiaire d’Aryon.

    - Dans le village d’où je viens, nous avons un joli conte à leur sujet, intervint une jeune aventurière de la table adjacente, visiblement attirée par les échos de la discussion. Mais cela fait déjà trois générations que nous n’en voyons plus régulièrement.
    - Ils ont changé de lieu d’habitation ?
    - Sur-chasse. On trouve encore de vieux articles en laine de bouflonnus, plutôt du côté de la Forteresse, à prix de cristaux clairs !
    - Quelqu’un pourrait-il nous guider vers eux, dans votre village ? intervint Calixte intéressé.
    - La fille des Moët pourrait vous guider sur les hauteurs, à la frontière de la Grande Forêt, au-delà de leurs terres viticoles. Ça correspondrait peut-être à leur territoire, de ce qu’en disent les légendes. Ou bien le vieil Egbert, dont la mémoire est celle du village, pourrait-il vous indiquer là où vous auriez le plus de chance d’en voir. Mais ses souvenirs déclinent aussi inexorablement que sa vue et ses jambes faiblissent.
    - Demande à Willy, petit, interjeta l’un des aventuriers cinquantenaires. Ils sont garde-chasses de mère en fille chez eux, et leurs hommes sont pas mauvais dans la traque. Un peu trop bons, même, ajouta-t-il d’un ton sinistre.
    - Un peu trop cons, aussi, grommela son voisin en noyant son commentaire dans son verre de vin chaud.
    - Trop insupportables pour moi, déclara la jeune aventurière en secouant la tête avec dégoût. A la dernière kermesse des aventuriers il m’a tenu la jambe une heure pour que je l’admire jouer aux fléchettes. A choisir, je préfère me perdre un mois dans la forêt que d’avoir à le subir à nouveau une heure de ma vie.
    - Je me passerai donc de ses conseils, commenta Calixte en haussant les épaules de désintérêt, rassemblant devant lui les notes qu’il avait prises au contact des aventuriers.
    - Je n’sais pas si vous pourrez, intervint un homme qui s’était approché du regroupement. Il a l’air de s’être entiché de ta copine et sa loutre. Et d’une balle de cuir ?

    Rivant automatiquement le regard vers la table où ils avaient précédemment laissé leurs affaires ainsi que Kaname, le coursier constata qu’un homme d’une quarantaine d’années, l’allure fière sur un physique disgracieux, avait pris ses quartiers auprès du familier – pieds négligemment posés sur le sèche-vite toujours en travail – et taillait la bavette à Apolline tout en toisant Khalie qui l’avait rejoint. Si la pluie régnait au dehors du bâtiment de la Guilde, il y avait là de l’orage dans l’air.

    - Il fait cet effet à beaucoup.
    - Merci de vos conseils, abrégea rapidement l’espion avant de se propulser de pas bondissants vers son amie et son interlocuteur particulier.
    - Ecoute chérie, disait ce dernier en passant une main nonchalante dans ses longues mèches d’un brun huileux. C’est qui l’meilleur pour traquer les bestioles ? C’est Willy. C’est qui l’meilleur pour t’trouver ton bouflonnus ? C’est Willy. Et c’est qui l’meilleur pour trouver des œufs de bouflonnus ? J’te l’donne dans l’mille : c’est encore Willy. Et parole de Willy : c’est qu’j’vais t’en trouver des biens beaux comme œufs, et ta balle là, l’Apoal, elle va l’faire savoir en m’mettant héro d’un d’ses glorieux bouquins. C’tait ça l’deal, hein ?
    - Exactement, acquiesça Apolline sans chercher à retenir son rire.

    Nul doute s’amusait-elle déjà beaucoup de l’homme, comme des deux soldats au visage déconfit.

    - Et toi, t’es qui ? demanda Willy d’un ordre presqu’aboyé à l’adresse de Calixte qui les avait rejoints.
    - Son collègue, se dépêcha de répondre l’interpellé tout en arquant un sourcil interrogateur vers Khalie.
    - Dommage, j’nous s’rais bien vus en tête à tête. M’enfin tu pourras porter les sacs, si la loutre l’fait pas. On y va, ou on s’touche la nouille ?


    Résultat des dés:
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Ven 23 Juil 2021 - 22:29 #
    Cadeau de mariage

    Qu’est-ce que ça fait du bien que d’être au sec et de ne plus se sentir trempe à chacun de ses pas. Bien que je fusse à un stade ou même si l’eau continuait de tomber sur ma personne, je ne pouvais pas être plus mouillée que maintenant. Heureusement, j’ai une serviette sèche qui m’aide à retirer l’eau de ma chevelure et m’a aussi aidée pour le reste de mon corps, mais bon il a tout de même une limite à cette serviette et je ne la pense pas capable de retirer toute l’eau de mes vêtements. Par contre, Cal’ semble avoir la solution et installe un sèche-vite près de notre table pour y déposer mes vêtements. Ah! Mais c’est qu’il est malin et pense à tout. Faudrait vraiment que je pense à acheter l’un de ses accessoires surtout si je souhaite quitter la caserne pour m’installer ailleurs.

    Enfin, je dépose mes propres sacs et observe un moment ce dernier qui semble bien entouré, entre son sac et sa trousse qui sont tout deux possesseurs d’âme artificielle ainsi que Kaname qui peut se rétrécir et le suivre partout, je me sens seule. Enfin, je ne le suis pas vraiment, mais ça semble être toute une aventure d’avoir tout ce monde avec lui. J’ai un petit sourire en coin et je le remercie bien évidemment pour ce qu’il fait pour moi et je prends place à la table commandant un simple café à laquelle j’ai demandé de rajouter un peu de chocolat. C’est sucré, mais pas trop et ça m’évite de rajouter une tonne de sucre pour qu’il soit à mon goût.

    J’observe un peu les alentours, j’essaie de me familiariser avec les visages. Après tout, l’un d’entre eux pourrait peut-être nous accompagner et je dois dire qu’en dehors de mes heures de travail il m’est bien difficile de discuter avec n’importe qui. Je ne suis pas très sociable et l’idée de parler à des inconnues me donne des brûlements d’estomac. Quand on n’a pas le choix, on pas le choix!

    Je prends une dernière gorgée de mon breuvage avant de faire comme mon compagnon et me lève afin de me diriger vers les visages esseulés. Cela me sera certainement moins difficile que si j’affrontais tout un groupe d’un coup. Je pose des questions concernant le bestiau qu’on recherche, je leur demande s’ils savent où nous pourrions en trouver et si quelqu’un pourrait nous aider, mais sans trop de succès. D’ailleurs, j’ai même la désagréable sensation d’être observée, mais peut-être que je me fais des idées.  

    « Vous devriez surveiller vos affaires, v’là Willy qui recommence. »

    Je me détourne après ce conseil justifié pour finalement voir un homme qui semble avoir pris ses aises avec des biens qui ne lui appartiennent pas. Mon visage s’assombrit aussitôt et je m’approche d’un pas ferme avec l’intention de la chasser; poliment bien évidemment.

    « Excusez-moi, mais vous ne voyez pas que cette table est occupée? Et on ne vous a jamais dit que de mettre vos pieds sur les biens des autres était impoli?
    - HAHAHA! T’es marrante ma mignonne.
    - Khalie, c’est mon prénom et non "ma mignonne" alors tâche de l’utiliser dorénavant, Willy… »


    Je le toise du regard. Des hommes qui se croient meilleur que tous j’en ai croisé, des beaufs aussi et des connards aussi, mais je ne me sens pas du tout impressionné par eux.

    « J’ai cru comprendre que vous r’cherchier un bouflonnus?
    - En effet, mais ça ne vous concerne pas… »


    Et le voilà qui s’exprime haut et fort en gesticulant tout en se déclarant le meilleur pour la tâche que nous devions accomplir. Je dois serrer la mâchoire et fermer les poings pour ne pas éclater. Après tout, j’ai déjà tenu tête à Valentino avant même d’être officiellement installée dans le régiment, alors lui dire ma façon de penser ne serait pas un souci sauf que je ne suis pas seule et causé une scène n’affectera pas que moi, mais mon compagnon aussi qui semble dans la même misère que moi. D’ailleurs, le voilà qui arrive aussitôt pour se faire agresser par cet odieux personnage.

    Je me rapproche aussitôt de mon collègue et le regarde désoler avant de baisser d’un ton pour que seul lui puisse m’entendre.

    « Que fait-on? On accepte qu’il nous serve de guide ou on lui dit clairement d’aller se faire voir?
    - Vous v’nez ou quoi? On a pas toute la journée et j’ai pas qu’ça à faire, ajouta ce dernier en se tournant vers nous… Vous n’aurez pas meilleur guide que moi. »


    Je roule des yeux en prenant mes sacs en main.

    « Déjà, on ne va pas partir comme ça. Ça nous prend un plan et il pleut des cordes. Peut-être que vous êtes apprêtés pour ce genre d’expédition, mais pas moi. Alors il me faut au moins un imperméable avant de nous mettre en route.
    - Un plan? Pourquoi un plan? Vous m’avez moi, c’est suffisant non? Vous suffit juste de trouver un œuf c’est ça? Vous m’suivez et je vous dégotte ça pour pas cher en plus.
    - On pourrait au moins attendre que mes vêtements terminent de sécher…
    - Si vous voulez pas d’moi dites-le moi maintenant, parce que j’m’en vais. Mais bonnes chances pour la suite. »

    J’ai la sensation que tout est hors de notre contrôle et je le fais savoir d’un long soupir. Je regarde mon compagnon du coin de l’œil cherchant une réponse à notre situation.

    « Bon ok, on va vous suivre! »

    Ce dernier tape dans ses mains me faisant sursauter et vient aussitôt se saisir de nos pauvres épaules pour nous secouer comme si nous étions maintenant les meilleurs amis du monde. S’étant mis dans le centre, il nous regarde à tour de rôle en nous donnant de bonnes grosses claques assez fortes pour nous en déboîter l’épaule et prend aussitôt la parole.

    « Aller, vous l’regretterai pas! »

    Je ramasse mes trucs ainsi que mes vêtements qui se trouvaient dans le sèche-vite que je glisse dans mon sac. Au moins, ils ne sont plus trempes, c’est l’important.

    « J’espère qu’il n’est pas aussi bruyant en forêt qu’ici… parce que soit il va faire fuir toutes les bêtes, soit il va nous attirer des ennuis… » disai-je en observant notre guide s’éloigner.

    Évidemment, j’enfile mon grand sac dans mon dos et glisse la bandoulière du plus petit de mon épaule droite vers ma hanche gauche et m’assure que mon étui de cuir pour mes chakram est bien à ma droite. Tout ce qui me manque c’est un imperméable que je trouverai sûrement sur la route avant de partir en forêt.

    Je récupère Arlequin et ce dernier me pousse doucement de son museau.

    *Khalie dérangée? Khalie avoir problème avec humain? *
    * Ouais, ce sale type… Gardons-le à l’œil, d’accord?*


    L’unicorne hennit doucement et suit alors le reste du groupe.

    « Ah, un autre porteur de bagage… Enfin, bien que ce soit une belle bête. C’est plutôt rare d’en voir et surtout comme monture.
    - Nos familiers ne sont pas des porteurs de bagage. Ils sont des alliés fidèles…
    - S’ils savent pas se battre, ils sont pas très utiles, j’vous dis moi. »


    *Je vais l’étrangler...*
    * Si faire ça, Khalie avoir gros problème. *


    En tout cas, je ne sais pas si ça se voit sur mon visage, mais dès qu’il a le dos tourné je mime l’action de l’étrangler en m’assurant bien évidemment qu’il ne me voit pas.



    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Dim 1 Aoû 2021 - 17:15 #
    Willy avait consenti à laisser les deux gardes faire un tour par l’une des allées commerçantes du Village Perché afin qu’ils réajustassent leur paquetage, mais pas sans qu’il les fît investir dans du matériel de chasse particulièrement onéreux. Apparemment leur affaire nécessitait un certain équipement, d’autant plus s’ils ne comptaient pas blesser les bouflonnus tout en récupérant un de leurs œufs, et l’aventurier n’était pas prêt à se mettre en route sans le net plus ultra. Son propre matériel, à ce que Calixte avait compris, n’assurant que le minimum syndical.

    Lorsqu’ils s’étaient vraiment mis en route pour les profondeurs de la Grande Forêt, avisant quelques sentiers humides serpentant à travers la végétation luxuriante pour monter progressivement vers la lisière du domaine montagnard, la pluie s’était quelque peu atténuée, et le dense feuillage des arbres en rangs serrés leur avait permis de progresser sous une bruine des plus supportables. Apolline, qui prenait un malin plaisir à discuter avec Willy qui ne semblait maitriser le second degré, s’était installée sur le pommeau de la selle de celui-ci pour s’entretenir avec lui. Leurs éclats de voix, absolument pas discrets, fendaient la musique régulière de la pluie en faisant déguerpir toute faune alentours à mesure de leur avancée. Ayant déterminé qu’ils n’étaient pas encore dans la zone d’intérêt et qu’il valait mieux que l’aventurier ne s’intéressât pas à eux car ils risquaient instinctivement de mettre fin à ses jours, Khalie et Calixte n’étaient pas intervenus pour leur demander de baisser d’un ton et s’étaient prudemment tenus à distance de l’étrange duo.

    - Il est particulièrement irritant, commenta le coursier à l’adresse de son amie, comme leurs montures suivaient celle de l’homme d’un pas précautionneux sur le tapis d’humus détrempé.

    L’espion n’avait jamais été très vindicatif ni d’élans particulièrement passionnels, et sa maladresse comme son travail officieux l’avaient doté d’une patience relativement poussée, mais le comportement négligemment hautain de Willy écaillait péniblement cette carapace de tolérance. Et au regard que sa colocataire portait sur le dos de l’homme, il était certain que s’il devait chercher une seconde paire de mains pour dissimuler le cadavre étranglé de l’insupportable aventurier, il n’aurait pas besoin d’aller très loin.

    Cela leur prit toute la journée, de se faire à l’ajout bruyamment agaçant de leur guide, et toute la première nuit pour commencer à développer une certaine confiance dans ses capacités. Peu rassurés par le beau discours de Willy sur les pièges et autres systèmes d’alarme déployés alentour de leur bivouac, les deux soldats – et le teisheba de Calixte – s’étaient partagés les heures sombres pour monter la garde. Mais il semblait que les mesures prises par l’aventurier étaient efficaces – comme ils purent le constater à la tentative d’approche d’animaux sauvages, repérable aux empreintes inéquivoques laissées dans la terre meuble, déroutés pendant la nuit – et les deux amis se détendirent progressivement à la présence de leur membre ajouté.

    Il fallut cependant une journée supplémentaire de voyage à Willy pour cesser d’appeler Khalie « ma mignonne » et Calixte « porteur ». A la fin de laquelle les deux soldats se retenaient grandement de ne pas assommer l’homme pour ne tolérer son état de conscience que lorsqu’ils auraient atteint la zone de recherche. Mais le déploiement efficace des précautions de camping par l’aventurier comme ils discutaient à voix basse – plus ou moins sérieusement, l’histoire ne le saura jamais – de la possibilité de l’endormir d’un trait d’éther généreusement dosé, finit par raviver la petite flamme de tolérance qu’ils avaient pour leur guide, et aucun incident ne vint entacher, ce soir-là, le dossier judiciaire des deux soldats. Ils furent même agréablement surpris des talents de narrateur de Willy – bien qu’ils fussent moins étonnés de l’enjolivement éhontément évident de ses histoires – et une partie du crépuscule comme de la nuit fut consommée par les récits fabuleux de l’aventurier. Qui, non seulement se trouvait alors très plaisant, mais aussi particulièrement intéressant dans son généreux partage de ses techniques de chasse. Lorsqu’ils se couchèrent, l’aube n’était déjà plus qu’une question de couples d’heures.

    Le troisième jour de leur progression, les lourds nuages de pluie avaient complètement délesté le ciel au-dessus de la canopée, et de timides rayons de soleil franchissant le manteau de feuillage vert pour commencer à réchauffer et assécher le paysage encore humide. Willy leur avait indiqué qu’ils atteindraient la zone de chevauchement entre la Grande Forêt et les montagnes septentrionales au tournant des heures vespérales, et qu’ils pourraient se mettre pleinement à la recherche des bouflonnus dès le lendemain. Bien que son ton gardât des inflexions terriblement agaçantes, une résolution farouche s’était ancrée sur les traits de son visage à l’idée du défi de trouver ces créatures, et les détails de ses divers plans d’approche qu’il daignât partager aux deux soldats étaient résolument d’une intelligence certaine. Et puis, il avait enfin saisi les prénoms et le statut de tous les membres de leur troupe, familiers inclus, alors Calixte comptait cela comme un bon point. Oui, il en était là.

    - J’espère que les plans de Willy seront aussi efficaces qu’ils en ont l’air, commenta le coursier dans un bâillement depuis sa couchette en observant distraitement l’ombre de Khalie derrière le paravent entre leurs deux lits.

    Comme les nuits précédentes, ils avaient monté le camp à l’endroit préconisé par le savoir-faire de l’aventurier – et jusqu’à présent il s’était toujours révélé de bon conseil – et les deux soldats partageaient l’un de leurs emport’tout – ce qui leur permettait d’en garder un à disposition s’ils devaient à nouveau bivouaquer dans les douze heures de repos de l’objet magique – sans leur guide, qui préférait lui dormir à la belle étoile, habilement perché dans un hamac sécurisé entre les branches d’un arbre solide.

    Demain attaquer ? murmura Vreneli en se lovant paresseusement contre son torse.
    Non, demain discret. Et peut-être faire diversion, comme Willy a dit tout à l’heure. Kana et Arlequin aussi feront peut-être diversion, tu feras attention à eux ?
    Mpf,
    grommela le teisheba avant de s’assoupir promptement.

    La loutre géante, qui gardait depuis le départ du Village Perché sa taille normale, n’avait pas pénétré l’enceinte de l’emport’tout et sommeillait dehors, aux côtés de l’unicorne avec lequel elle profitait des heures oisives de la soirée pour s’amuser un peu sans quitter l’orée du campement. Passant un doigt rêveur sur l’arrondi d’un des grelots de familier qu’il avait conservé auprès de lui au cas où Kaname aurait besoin d’assistance, les pensées de l’espion revinrent aux évènements du Solstice, et à ceux qui s’étaient déroulés sur le début de l’année. De fil en aiguille, dans le feu de leur périple agrémenté d’un singulier énergumène, il en avait presqu’oublié l’épineux sujet qu’il avait initialement souhaité aborder avec son amie. Traçant d’un regard absent les courbes du plafond de la tente, il calcula rapidement si les huit heures l’amèneraient au-delà du départ matinal prévu pour le lendemain, et lorsqu’il réalisa que non, chercha quelques secondes une autre excuse pour repousser encore un peu l’affaire.

    Cal bête, marmonna Vreneli contre son esprit, sentant son indécision. Lili fée pas mordre.

    Dans un soupir de résignation, attrapant le SAPIC dans sa ceinture posée à proximité avec ses affaires, Calixte se redressa sur sa couche et quitta d’un pas nerveux celle-ci pour gagner celle de Khalie. Après presqu’une année de cohabitation, et bien que leurs chemins se croisassent parfois à peine en raison de leurs plannings respectifs, ils étaient rompus aux habitudes du coucher de chacun.

    - Hum Khalie, autre chose, fit-il en toquant doucement contre le paravent avant de le contourner à l’invitation de son amie. Je ne sais pas si Val t’en a parlé, mais il est, heu, possible qu’il ait mal interprété ce que je lui ai dit l’autre jour. Et je n’ai pas eu l’occasion de le recroiser depuis.

    S’asseyant au bout du lit de la jeune femme, il lui montra le stylet du SAPIC entre ses doigts.

    - Ceci est un objet magique permettant, le temps de quelques heures, de changer de sexe, expliqua-t-il succinctement, avant de l’utiliser sur lui-même. Comme tu peux le voir, ça ne change physiquement pas grand-chose, en dehors des attributs de genre. Mais ça reste quand même pratique pour certaines missions, poursuivit-iel sans préciser lesquelles, car tous deux connaissaient le panel d’assignations auxquelles iels pouvaient avoir affaire. Le truc c’est que heu… il n’y a pas de jolie manière de le dire, mais j’ai été imprudent sous cette forme il y a quelques lunes – avant Solveig – et j’ai gardé de l’épisode des habitants surprises, là, fit-iel en indiquant de sa main libre le très léger arrondi de son ventre. Ce n’est pas Solveig qui est enceinte ; lorsque j’ai demandé à Val quelles sont les démarches à faire concernant les soldats en cloque, c’était pour moi.

    Tapotant distraitement le stylet contre sa cuisse dénudée à mi-hauteur par sa tenue de pyjama, iel détourna son regard ambré de celui présentement argenté de Khalie, pour le promener songeusement sur les affaires de celle-ci.

    - Du fait de l’atypie de la grossesse, c’est pour le moment l’Astre qui me suit à la Capitale. Mais en fonction de comment ça se passe avec Ayah, peut-être que je lui demanderai ses lumières, aussi, là-dessus. Le fait est qu’il n’y a que sous cette forme – féminine, j’entends – que la gestation se poursuit. Et… avec Sol qui est pleinement au fait, et consentante dans la parentalité, j’ai décidé d’aller au bout. Du coup… si ça ne te dérange pas, et Ayah non plus, je passerai certainement mes nuits sous cette forme, au Bastion.

    Instinctivement, bien qu’iel sût qu’il n’était pas dans la nature de son amie d’être aussi tactile qu’iel, Calixte ramena ses doigts libres contre les draps de celle-ci, pour effleurer les siens.

    - C’est un peu flippant, murmura-t-iel, s’autorisant en territoire familier un élan d’incertitude.

    Car en observant la réalité en face, et bien qu’iel fût porté-e par l’amour de Solveig, comme celui de ses amis, il y avait là de quoi troubler le rythme de son battant. Car en plus de la factualité de la grossesse, qui impliquait des modifications physiques drastiques, il y avait celle de tout l’après, de tout le autour de, de tout le versant personnel mais aussi sociétal en mouvement, en changement, de manière retentissante et implacable. Et comme l’on observe le front du tsunami déferler depuis le lointain dans la torpeur de celui qui sait qu’il arrive inéluctablement, Calixte demeurait à la fois conscient de son existence, mais encore pétrifié d’une part, minime mais bien présente, de déni et, bien plus conséquente, d’appréhension.
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Mar 10 Aoû 2021 - 15:15 #
    Cadeau de mariage

    Les jours se succèdent et nous poursuivons notre avancé. Malgré un départ des plus désagréable et cette envie de meurtre commun, je réussis, avec tous les efforts du monde, à voir quelques bons côtés chez ce Willy. Vous me connaissez, je ne suis pas de nature à faire confiance facilement. J’attends, j’apprends à connaître et je ne crois pas, qu’à la fin de nos aventures, que cet homme et moi aurons bien plus d’affinité. C’est notre guide, il est passé de détestable à tolérable au bout de ces derniers jours, mais il n’empêche que si ce n’était pas de son efficacité, je me serais certainement débarrassée de lui aussi aisément qu’une chaussette trouée. Nous n’aurions pas eu besoin de ce grand parleur et tout ce que nous désirions s’était ramené l’œuf de bouflonnus à notre commanditaire. Dans tous les cas, ma méfiance s’était légèrement levée et j’étais prête à écouter les directives de ce dernier.

    Au troisième jour, j’avais enfin pu laisser tomber mon imperméable profitant ainsi des quelques rayons de soleil qui transperçait l’épais manteau de feuillage qui couvrait nos têtes. Il faisait toujours humide rendant les peaux quelque peu moite et collante, mais c’était toujours plus agréable que de passer des jours sous ce grand manteau. Enfin, la suite ne fut pas bien différente des jours précédents bien qu’on nous avisa que les véritables recherches débuteraient demain.

    Comme tous les soirs, je m’étais dirigée vers l’emport’tout que je partageais avec Calixte, prenant le temps d’installer le paravent pour me permettre d’avoir mon intimité. Nous n’étions pas si éloignés l’un de l’autre, mais dans cette situation nous nous gardions de le retirer. Puis ce n’était pas plus mal. Enfin, je faisais amplement confiance à ce dernier.

    M’allongeant sur mon lit, je referme mon sac de couchage au-dessus de moi alors que j’écoute les doutes de mon collègue. Je me retourne légèrement vers lui, même si je ne vois rien d’autre qu’une ombre.

    « J’espère aussi. En tout cas, je dois avouer que je n’ai rien à redire sur son efficacité pour le moment. Après tout, il nous a évité de nous retrouver nez à nez avec des bêtes qui en auraient voulu à nos fesses. Par contre, si on parle de ses compétences sociales, c’est une tout autre histoire. » Soufflais-je en me moquant légèrement en terminant d’un petit rire.

    Je me remets sur le dos, croisant mes bras derrière ma tête en guise d’oreiller et m’apprête à me laisser porter par le sommeil, même si tout le monde sait que je suis bien plus nocturne que diurne.

    « En tout cas, bonne nuit, Cal’ » dis-je avant de fermer les yeux pour forcer le sommeil à venir à moi.

    Sauf que mon esprit ne semble pas se montrer coopératif. Réfléchissant beaucoup trop, mes pensées se succèdent les unes après les autres. Est-ce que tout se passe bien au bastion? Val’ ne s’ennuie pas trop de moi? Est-ce qu’on prend bien soin de Naamah? Devrais-je visiter plus souvent ma famille et essayer de régler les problèmes que nous avons? Dois-je me forcer pour le bien de celle-ci, essayer de réparer les pots cassés afin de redorer notre image? Est-ce que cela ferait de moi une meilleure sœur si je me battais auprès de ma mère pour lui permettre de regagner un peu plus de liberté ou cela empirera sa situation?

    C’est d’ailleurs mon compagnon qui m’empêche de me perdre dans ce tourbillon en toquant sur le paravent. Il semblait vouloir parler davantage et le fait qu’il se soit levé pour venir jusqu’ici devait être d’une grande importance. Il était plutôt rare que nous partagions ainsi, mais je le laissai s’approcher en m’assoyant sur mon lit afin de lui laisser un peu de place pour qu’il puisse s’y asseoir.

    Je n’ose même pas imaginer tout le courage que cela dû lui prendre pour m’annoncer une telle nouvelle. Évidemment, cela aurait fini par se savoir et même si Val’ et moi formions un couple, si Calixte s’était confié à ce dernier, Val ne m’en avait pas spécialement fait part. Évidemment, il y avait eu quelques murmures étranges dans le bastion à cause de celui-ci qui semblait avoir fait son Valentino tout craché, mais je n’y avais pas réellement fait attention. Si Solveig avait vraiment été enceinte, en quoi est-ce que cela m’aurait concernée? Cela pourrait arriver à n’importe quelle femme, ou personne capable d’en devenir une, qui se trouvait au Bastion.

    Dans tous les cas, mon visage paraissait simplement surpris dans un premier temps, après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on vous annonce une telle nouvelle surtout qu’il ne s’agit pas d’une grossesse des plus régulières. Comme il l’a dit, cela doit être des plus flippant et je n’hésite pas une seule seconde à attraper ses doigts qui avaient effleuré les miens en guise de soutien.

    Me glissant hors du sac tout simplement pour venir me poser à genou devant ce dernier, je serre plus fortement sa main venant y joindre ma seconde dans le mouvement. Je ne suis pas spécialement habile avec les mots et tout le monde sait que je ne suis pas la personne vers qui on se tournait lorsqu’on recherchait des conseils relationnels, mais je suis heureuse que iel m’aille parler de cela. Je ne sais toujours pas ce que je dois dire, ni faire, mais je ferai de mon mieux pour soutenir mon ami.

    « Je dois avouer que ça fait beaucoup d’informations à assimiler d’un coup et je ne sais toujours pas comment cela peut être possible, commença-t-elle un peu maladroite, mais je ne peux qu’imaginer tout le courage que cela a dû te prendre pour décider que tu voulais mener à terme ta grossesse. Je ne peux pas me mettre à ta place, car je ne sais pas ce que cela fait de porter un enfant et je ne sais même si un jour cela m’arrivera, mais sache que je te soutiendrai jusqu’au bout, Calixte. »

    Abandonnant doucement sa main, je m’appuyai sur mes genoux pour me rapprocher d’iel qui semblait toujours troubler par les évènements à venir. Sans réfléchir, mes bras vinrent se loger autour de ses épaules alors que je rapprocher nos bustes l’un contre l’autre dans une étreinte amicale qui voulait en dire bien long sur ce que j’éprouvais actuellement. Après tout, peu de gens ont eu la chance de se retrouver aussi près de moi sans avoir goûté à mon poing par la suite. Évidemment, un peu gênée, je recule quelques instants après comme si je réalisais ce que je venais de faire et je me gratte aussitôt l’arrière de la tête. Je ne peux pas me mettre à sa place pour ce qui était de porter un enfant, je ne peux qu’imaginer la difficulté que cela peut être surtout lorsqu’on n’est pas anatomiquement parlant fait pour porter un enfant. Je n’ose même pas imaginer les complications et le temps que cette grossesse durera, mais je peux comprendre certaines de ses peurs silencieuses dont iel n’a pas parlé.  J’ignore la relation qu’il a avec les membres de sa famille, mais s’il a été forcé comme moi à venir ici, c’est qu’il n’est peut-être pas en train bon terme. Ma mère n’approuve pas ma relation avec Valentino, alors si je devais lui apprendre un jour que je portais son enfant, elle deviendrait complètement folle de rage.

    Évidemment, cette question me brûle les lèvres et je ne peux que plonger mon regard dans ses yeux ambrés et il n’y pas de façon plus délicate que cela pour amener le sujet.

    « Tu vas en parler à ta famille? »

    Bien que je repousse toujours la noble en moi, je sais quel genre de fardeau cela peut nous apporter et s’il y a bien quelque chose qui peut nous faire peur, c’est de ne jamais avoir le soutien des membres de sa propre famille.

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Mar 17 Aoû 2021 - 20:12 #
    Khalie l’entoura de ses bras, et Calixte expira un souffle qu’iel n’avait pas remarqué retenir. Il y avait dans les propos tout en bienveillance de la soldate, dans ses gestes emprunts de milles précautions qui lui étaient usuellement embarrassantes, le voile duveteux et réconfortant d’une indéfectible acceptation. Et si l’espion-ne s’était depuis quelques jours – semaines, maintenant – farouchement résolu-e à l’idée de porter et mettre au jour les vies qui croissaient en son sein, s’accrochant férocement à ce cadeau initialement considéré comme une intransigeante sentence, prêt-e à affronter l’opprobre pour creuser de ses griffes le nid de son improbable famille en devenir s’il le fallait, iel devait avouer être toujours plus soulagé-e de la tolérance apparemment sans fin de celles, et ceux, qui lui étaient proches. De celles, et ceux, qui comptaient. Une tendresse qu’iel redécouvrait à la lueur des péripéties parsemant le chemin filandreux de son existence, et qu’iel ne pouvait qu’apprécier davantage à mesure des difficultés comme du temps passant. Savoir que l’on pouvait probablement compter sur quelqu’un était une chose, en être pleinement assuré en était une autre. Et la chaleur maladroite mais sincère de Khalie contre sa propre flamme vacillante de doutes, était un doux comburant supplémentaire qui aviverait son âme pour les lunes à venir.

    Son amie s’écarta quelques secondes plus tard, mais le fantôme de son embrassade persista contre ses épaules, et la proximité de son corps comme de son attention laissèrent trainer contre l’être de Calixte la rassurante chaleur de son affection. Ses propres traits se décontractèrent, comme une tension latente s’écoulait de ses muscles noués, et ses pensées retrouvèrent la paisibilité de leur cheminement en dépit du chaos semblant réguler sa vie. L’ambre de ses yeux se reposa avec un éclat de bonheur presque naïf contre les prunelles de ciel nuageux, et iel savoura le parfum de bois humide se dissipant lentement à la suite des mèches encore un peu moites de Khalie. Si le climat s’était montré de plus en plus clément à mesure de leur progression vers le cœur de la forêt et l’orée des montagnes, l’univers détrempé dans lequel ils évoluaient et le confort rustique de leurs campements avaient imprégné leur chair comme leurs vêtements d’une odeur persistante de sous-bois.

    - Je ne compte pas cacher cette situation, ou tout du moins, pas éternellement, répondit-iel simplement à la question de sa camarade.

    Le monde de l’espion-ne était déjà rempli de secrets, plus ou moins lourds, plus ou moins gênants, mais s’il y avait bien un point sur lequel iel ne souhaitait se dissimuler, c’était bien sur ce chemin qu’iel avait décidé de construire de concert avec Solveig, aussi bancal fut-il. Et ces enfants à venir, dont la Valkyrie avait merveilleusement accepté la parentalité en dépit de son absence d’implication directe dans l’éclosion de cette situation de gestation, faisaient décidément partie intégrante de celui-ci.

    - L’avantage, c’est que la grossesse n’est évidente que lorsque je prends des traits féminins, réfléchit-iel à voix haute. Et de ceux-ci, je peux ainsi m’accommoder à l’abri des regards, ne serait-ce que pour plus de tranquillité au travail. Mais une fois les enfants nés… même dans un an ou plus ; ou dans le temps qu’il faudra pour celui cumulé nécessaire à leur croissance…

    Iel haussa les épaules d’un geste nonchalant, tentant de chasser une certitude entremêlée de résignation.

    - J’informerai ma famille de ces enfants, comme de ma liaison pérenne avec Sol. Probablement le plus tard possible, un peu avant leur naissance, ou après ; je ne sais pas encore très bien. Il faut que j’en discute avec Sol. Mais ce sera alors très certainement mon dernier jour en tant qu’Alkh’eir, avoua-t-iel avec une grimace désabusée.

    Rien, dans sa situation médiocre et scandaleuse pour la noblesse de son nom, comme de la Prévoyance, ne lui permettrait de s’accrocher à celle-ci. Iel en était parfaitement conscient-e et savait sans l’ombre d’un doute que les Alkhaia de Eliëir ne lui donneraient que le choix de renoncer à ces enfants et Solveig, s’iel souhaitait conserver son patronyme – sa place à leurs côtés, un reliquat de leur estime, un héritage de devoirs mais aussi de privilèges. Car rien ne serait alors plus insultant pour son – leur – rang que de reconnaitre et choyer cette famille recomposée, bancale mais aimée, de progénitures illégitimes, nées d’une union contre nature sous des traits fallacieux, éduquées dans un foyer de seconde main, dont les membres rapportés étaient de basse extraction, et de valeurs pas plus ambitieuses ni éminentes. Et s’iel avait jusqu’à présent toujours œuvré pour sa famille de sang – comme ici, dans l’acceptation de cette demande de Noble – par habitude, et peut-être aussi, malgré tout, dans l’espoir vain d’un semblant de reconnaissance, iel savait au plus profond d’iel-même, viscéralement, que c’était sa famille de cœur qu’iel choisirait toujours en premier. Certainement pas en toute gaité, mais sans hésitation aucune.

    - Cela aussi, c’est un peu perturbant, comme perspective, avoua-t-iel. Mais peut-être serait-ce finalement pour le mieux.

    Peut-être valait-il mieux couper le cordon pour s’envoler enfin de ses propres ailes, libre et pleinement heureux-se. Peut-être valait-il mieux arrêter de courir après le spectre d’un mensonge, et accepter la réalité comme elle était, dans ses aspects formidables et décevants. Peut-être valait-il mieux se tourner tout à fait vers le futur, en arrêtant de regarder par-dessus son épaule si le passé ne s’embellissait pas malgré tout. Peut-être. Mais rien n’était plus effrayant que d’aller au-devant du changement, fut-il pour le meilleur. Haussant à nouveau les épaules comme iel savait que ses doutes trouvaient écho en Khalie de par sa propre situation, Calixte déposa un léger baiser contre la tempe voilée de mèches rebelles de son amie.

    - Dans tous les cas, merci d’être là.

    ~

    Le réveil fut difficile, en dépit de l’heure plutôt jeune à laquelle ils s’étaient « couchés » la veille. Mais dans le noir de la nuit, même après avoir gagné chacun-e le moelleux de leurs draps respectifs, les deux soldat-es avaient continué, au compte-goutte de leurs pensées incertaines, curieuses et de plus en plus ensommeillées, à discuter, s’interroger, planifier. A considérer les arrangements du Bastion pour voir s’ils convenaient à la parentalité. A deviser sur la capacité des familiers à veiller sur de jeunes enfants. A rire à l’idée ésotérique d’en laisser la garde, une journée de travail, à un certain lieutenant. Qui, après réflexion, pourrait peut-être bien se montrer plus à l’aise sur ce terrain-ci que sa compagne. Les minutes, puis les heures, s’étaient égrenées, et lorsque l’aube les avait cueillis de ses timides lueurs et de la voix insistante de Willy, Morphée ne les avait pas embrassés depuis très longtemps. Présentement revenu une silhouette tout à fait masculine, Calixte dissimulait donc un bâillement nonchalant derrière sa main.

    Ils avaient englouti un petit-déjeuner léger et avaient laissé sur place campement et familiers afin de suivre Willy dans ce qu’il appelait sa « phase de repérage ». L’espion, qui n’y connaissait rien du tout, était surtout certain que l’aventurier pouvait leur raconter n’importe quoi ; aucun des deux soldats n’avait les connaissances suffisantes pour proposer de meilleurs termes ainsi qu’un meilleur plan d’action. Pour le moment. L’idée de l’homme, étonnement et plaisamment discret ce matin-là, était de profiter des premières heures de la journée pour vérifier la présence – ou non – de bouflonnus dans les parages. Et si ce devait bien être le cas, se mettre à la recherche de l’un de leurs œufs au crépuscule et pendant la nuit une fois leur terrain d’évolution appréhendé. A moins que la chance ne leur permît de mettre rapidement, dès le matin-même, la main sur l’un des œufs. Intrigué par le phénomène biologique, Calixte avait demandé à l’aventurier comment des animaux qui ressemblaient à des mammifères pouvaient parfois pondre des œufs de familier – ou en faire apparaitre au cœur de leur habitat – mais l’homme s’était contenté d’éclater d’un rire aussi gras que ses cheveux, et avait éludé sa question d’un revers de la main en se moquant de ces citadins qui, vraiment, n’y connaissaient rien à la nature. Abdallah avait alors commencé à déblatérer tout ce qu’il avait lu dans les derniers Marie Lucy et Science Magazine, mais Willy avait réclamé le silence pour la suite des opérations.

    Pendant quelques couples d’heures, les trois humains avaient ainsi suivi ce que l’aventurier appelait des voies de passage, à la recherche d’indices sur la présence – ou l’absence – de bouflonnus. Pendant que les yeux de Calixte parcouraient le sol à la recherche d’empreintes qu’il soumettait ensuite au regard expert de Willy, Khalie appréhendait les buissons, écorces et branchages à la recherche de signes suspects de l’évolution d’animaux évoquant ceux désirés. Armé de son savoir, de son expérience et d’outils que seul lui savait comment utiliser, ainsi que des divers stratagèmes qu’il avait égrenés la veille alentours pour mieux comprendre la vie des bois où ils tentaient leur chance, leur guide les fit ainsi sillonner la forêt dans un silence précautionneux. Et lorsqu’ils regagnèrent le campement pour le milieu de la journée, fort de leurs diverses observations, Willy daigna leur faire le résumé de celles-ci tandis qu’il s’empiffrait de rations insipides – afin de ne pas perturber davantage des lieux de leur présence, il leur avait commandé d’abandonner toute idée de feu de camp comme de repas odorants, ainsi que de limiter leurs éclats de voix, mais lui-même était particulièrement mauvais sur ce point-ci.

    - C’pas bien probant pour l’moment, déclara l’aventurier en croquant dans sa tranche de pain agrémentée d’un morceau de fromage. Les traces qu’on a trouvées au-delà du tourbium à deux heures au nord-ouest correspondent pas mal, et les fils entortillés à mi-hauteur l’long des bosquets remontant ensuite vers l’montagne pourraient r’sembler à d’la laine de bouflonnus ; belle vue Khalie chérie.

    Willy avait appris leurs noms et prénoms, mais n’avait pas exactement abandonné ses surnoms pour autant.

    - Avec les appâts que j’ai déplacés là-bas, on devrait c’soir avoir une vision plus précise d’leur terrain d’évolution. Hé j’vous avais pas menti qu’j’étais l’meilleur, hein ? s’esclaffa l’homme. Passe-moi l’fromage Cal-porteur.

    Certains pseudonymes lui avaient été glissés par Apolline.

    - Qu’est-ce qu’vous êtes bruyants par contre ! Ils vous apprennent pas la discrétion à la Garde ? Z’auriez faits de piètres espions, tiens ! L’mieux ça s’ra d’laisser encore l’campement et vos grosses affaires là quand on r’partira pour être au crépuscule d’côté des bêtes, sinon autant claironner qu’on arrive. J’ose espérer qu’vous savez vous défendre quand même ? Parce que si les quartiers d’nos potes les bouflonnus seront certainement assez tranquilles pour qu’ils s’y soient installés temporairement, l’trajet jusque là-bas, surtout aux heures couchantes, s’ra ptet emprunté par d’autres créatures pas hyper sympas. Ou alors on s’y r’met que demain matin, si l’noir vous fait claquer des fesses.
    - Y avait-il aussi des traces de créatures dangereuses ? s’informa Calixte en échangeant un regard avec Khalie.
    - Nop. Mais aussi loin d’la civilisation, c’peut aller vite. Plus pour vos canassons qu’nous c’ci dit, si on fait gaffe à pas rentrer sur l’territoire de quoi qu’ce soit. Et avec moi aux commandes, vous risquez pas d’mettre vos pieds n’importe où !
    - Et de les amener avec nous ? Vous parliez de possible effet de distraction par nos familiers.
    - C’possible. Ou bien le tintamarre d’vos affaires et d’votre troupeau militaire fera déguerpir tout c’qu’il y aura à la ronde. M’enfin on cherche un œuf, et les œufs courent pas. Ptet même qu’le stress ferait pondre vos bouflonnus, rit Willy. Z’avez pas autre chose que de la bouffe de tapette par contre ? File-moi la viande séchée plutôt qu’les graines pour lapin, là.
    - Qu’en penses-tu ? demanda l’espion à son amie en se tournant vers elle tout en tapotant distraitement sa tasse de thé. On sera certainement plus rapides et discrets seuls, mais s’il arrive quoi que ce soit ici… Kana a un grelot pour me prévenir, et Vreneli peut aussi rester. Mais on sera à plus de deux heures de marche, donc même en courant…
    Kana forte ! intervint la loutre en bombant le torse. Kana armure et manta pist’.

    Passant une main dans le pelage de son familier, le coursier n’était tout de même pas très rassuré.
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Mer 1 Sep 2021 - 3:10 #
    Cadeau de mariage

    J’ignore ce que j’aurais fait si je m’étais retrouvée dans la même situation que lui, mais il est vrai que j’aurais très certainement retardé le plus longtemps possible mon état ainsi que la venue des nouveaux membres de notre famille. Enfin, je sais que cela ne risque pas d’arriver pour le moment, puisque nous prenons les précautions nécessaires et que Valentino ne semble pas vouloir retirer sa bague contre-mouflet, que je ne souhaite pas qu’il retire non plus, mais voilà. Je sais qu’il s’agit de ma famille, que mon père et ma sœur risquent d’être heureux, même si ma relation avec cette dernière n’est pas la plus extraordinaire, mais je sais que ma mère refusera toujours. Cela m’étonne même qu’elle n’aille pas encore essayer de me fiancer à je ne sais trop quel noble prétentieux afin d’unir nos deux familles.

    Je ne sais jamais à quoi m’attendre avec cette vile femme ou plutôt cette harpie comme dirait si bien Valentino. C’était le petit surnom que lui avait trouvé ce dernier suite à leur première rencontre lors de cette soirée caritative qui m’avait valu une première rumeur sur les épaules. J’avoue qu’à ce moment j’étais vraiment perdue et je ne savais pas trop ce que je désirais. Si ça se trouve, je serais peut-être au bras d’Aslander, même s’il y a un grand écart entre nous. Aurais-je été heureuse? Je ne sais pas, mais j’en connais une qui aurait sûrement accepté un peu plus la nouvelle. Aujourd’hui, je ne regrette absolument pas ma décision qu’importe ce que ma famille aura à dire sur le sujet.

    « J’imagine que tant que tu es à l'aise avec tes choix, cela importe peu. Ta vie, tes décisions. Ce n’est pas toujours à nous de nous adapter pour les autres, mais bien à eux d’apprendre à vivre avec cela. Puis, je sais que parfois ils ne désirent que ce qu’il y a de mieux pour nous, mais nous sommes adultes et amplement apte à prendre des initiatives. »

    Je n’essaie pas réellement de prendre la défense de nos parents, mais j’essaie quand même de me mettre à leur place. Ma mère a réussi, mon père aussi et elle ne veut pas que son héritière ne fasse n’importe quoi. Elle veut que je leur succède aussi, mais ce n’est pas parce que je prends un chemin différent au leur que je ne vais pas réussir.

    « T’façon, on sait tous que les parents n’ont pas toujours raison. »

    ~~

    Bien que le réveil ne fut pas des plus facile, je me suis forcée à me remettre sur pied afin d’engloutir un petit-déjeuner léger, mais assez pour subvenir à nos besoins actuels. Cela ne servait à rien de m’empiffrer même s’il s’agissait du repas le plus important de toute la journée, puisque je risquerais seulement de me sentir alourdis et gonfler par cette nourriture. Je ne suis pas une lève-tôt et ce genre de cycle de sommeil j’ai l’impression que mon corps tente de m’envoyer un message.

    Une fois prête à partir, je m’équipe de mes sacs, laissant Arlequin ainsi que nos compagnons respectifs sur place pour ne partir qu’entre humain et âmes artificielles.  Nous marchons plusieurs heures à la recherche de moindres signes qui pourraient nous mettre sur une bonne piste. Je savais que d’essayer de trouver l’œuf d’un animal devenu rare avec le temps n’allait pas être aisé à trouver, mais je dois vous avouer que je n’ai pas spécialement envie de rester plus longtemps dans cette forêt. Malgré la pluie qui s’était calmée, sous le couvert des arbres, il était plus difficile au sol toujours boueux de sécher. Les feuilles nous collaient aux bottes et parfois ces dernières s’enfonçaient nous obligeant à nous dégager aider d’un arbre voisin dû à la succion de la boue.

    Que dire aussi de cette température? Il fait plutôt humide et les vêtements nous colle à la peau tout comme ces mèches de cheveux qui se sont, depuis longtemps, enfuies de mon élastique. Après autant de jours à voyager dans les bois, je ne rêve que de pouvoir prendre un bon bain chaud pour retirer cette crasse qui me collait à la peau.

    Pour la suite, je dois avouer que je ne suis pas spécialement attristée que Willy nous impose le silence. Je ne suis naturellement pas très bavarde et je n’aime pas toujours exposer le font de ma pensée. Je préfère rester dans mon coin et je déteste plus que tout être le centre de l’attention. On peut même dire que je suis socialement inapte par moment. J’aime particulière me décrire comme un chat de gouttière, sauvage et indépendant. Je me concentre donc dans mes recherches, faisant attention à où je mets les pieds ne voulant pas effacer de quelconque trace et je reste alerte. Ma tâche avait été d’inspecter tout ce qui était doté de branche, de bois et de feuille et je fus particulièrement fière de moi lorsque je découvris de fins filaments. J’en fis de suite part à notre guide qui l’observa nonchalamment.

    Après ces quelques heures passées, il était temps de retourner au campement et je fus particulière heureuse de pouvoir reposer mes jambes. Ce n’est pas rien que de marcher dans les bois ainsi et je vous jure que je vais ressortir d’ici les jambes plus musclées qu’elles ne l’étaient avant mon arrivée ici. Je me prends à manger, quelques fruits sécher, un peu de viandes qui se trouvait dans le même état ainsi que du pain et j’écoute d’une oreille ce qui se dit jusqu’à ce que Calixte me questionne.

    J’vais pas vous mentir, mais j’ai pas totalement compris ce que Willy disait. Moi qui croyais avoir un langage "grossier" par moment, lui c’est pire! Mais dans j’avais quand même compris le nécessaire. Il voulait repartir pendant la nuit, mais désirait que nous laissions à nouveau nos compagnons ici.

    « J’suis pas particulière enchantée de devoir laisser Arlequin ici, puis je me dis qu’en tant qu’unicorne il s’adaptera bien à cet environnement. Après tout, c’est une créature de la forêt et il m’a de nombreuses fois sortie du pétrin. Vous sous-estimez trop la valeur des familiers : j’suis sûre qu’ils se montreront utiles.
    - C’pas qu’une question d’utilité, mais de discrétion aussi. Vot’ canasson, il est habitué à vous et vos habitudes. Y doit sentir l’humain aussi. Il a depuis longtemps perdu tout c’qui faisait d’lui un animal sauvage.
    - Je ne peux pas vous donnez tort à ce sujet, mais Arlequin est très discret et saura se débrouiller, puis vous oubliez le don de sa corne aussi. Maintenant que je peux communiquer, il peut m’alarmer avant que quelque chose nous arrive. Puis je suis sûre qu’ils seront moins bruyants que nous. »


    D’ailleurs, je ne sais même pas pourquoi je m’embête à chercher des arguments pour tenter de le convaincre.

    « Puis, j’vous rappelle que vous êtes notre guide, mais pas notre chef. L’œuf, il ne s’enfuira pas s’il est là-bas. Arlequin viendra, un point c’est tout. »

    Avant que ça ne dérape, je préfère m’éloigner de ce dernier et j’vais aussitôt rejoindre mon compagnon qui se promenait non loin du camp.

    * Khalie en colère? *
    * Je dirais plutôt contrarier. Il ne voulait pas que Kaname, Vreneli et toi nous accompagniez pour la suite de nos recherches. *
    * Silence, Discrétion, comme maison…*


    Un sourire étire doucement mes lèvres alors que j’attrape sa grosse tête entre mes mains pour venir poser mon front contre le sien. Je caresse avec douceur son encolure et pousse un léger soupir alors qu’il me pousse doucement avec ses naseaux. Peut-être que je devrais user de l’armure de la corneille que je m’étais procurée dans l’un des marchés noirs où je suis allée enquêter. Je ne suis pas spécialement fière de moi, mais ne vaut-il pas mieux qu’elle soit entre de bonnes mains plutôt que dans celle de n’importe quel hors-la-loi? C’est juste que tout cela aillait à l’encontre de tous mes principes.

    Après un moment seul, je me décide à retourner auprès de Calixte et Willy simplement dans le but de les informer de ce que j’avais décidé.

    « Nous voyagerons de nuit. Plus vite nous trouverons notre œuf et plus vite nous sortirons d’ici. Bref, ne me cherchez pas, je serai dans la tente. »

    « Khalie chérie a du mordant…entendis-je de loin. J’aime bien! Ça augmente le challenge. »

    Je tourne aussitôt les talons dans l’intention de me changer. Heureusement, il y a ce paravent qui me permet de garder une certaine intimité, mais même si je fais tout mon possible, je sais que mon accoutrement suscitera certainement du questionnement chez Calixte. Pourquoi est-ce que je me cache sous ma cape, pourquoi je ne fais plus de bruit lorsque je marche? Pourquoi suis-je aussi silencieuse. Je m’attends à ce qu’il arrive d’un moment à l’autre pour se préparer aussi, mais j’ai ce léger sentiment de culpabilité qui me ronge doucement. Après tout, iel s’est montré honnête envers moi et voilà que je lui cache des choses de mon côté.

    L’armure d’ébonite maintenant enfilée, je dépose ma cape contre mes épaules laissant de côté mon imperméable. Je suppose que si nous partons avec nos familiers il serait mieux de démonter notre campement histoire de ne rien laisser sans surveillance derrière nous.


    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Ven 17 Sep 2021 - 0:17 #
    Pour tout son laïus sur la discrétion, Willy passa tout l’après-midi à donner haut et fort son avis sur tout ce qui devait lui passer par la tête, et comme il semblait que son attention était à peu près celle d’un enfant de quatre ans en dehors des moments de chasse, lorsque le crépuscule étendit enfin ses bras sur la forêt humide, la tête de Calixte résonnait douloureusement des interminables discours de leur guide. La fraicheur des ténèbres grandissantes apportait néanmoins un souffle antalgique contre ses tempes battantes, et le coursier résista à l’envie de piocher dans sa ceinture quelques remèdes au dosage plus ou moins généreux. Il était déjà suffisamment maladroit pour ne pas davantage risquer leur aventure de cette nuit à moitié ensuqué par les médicaments.

    Peu avant la dernière demi-heure de soleil, le groupe s’était attelé au rangement du camp, et l’espion avait failli percuter violemment Khalie alors qu’il cherchait à s’éloigner au maximum de Willy tout en rassemblant ses affaires. Son amie s’était apprêtée pour leur entreprise nocturne, et l’armure qu’elle avait revêtue était non seulement d’une finesse remarquable, mais aussi de caractéristiques absolument fabuleuses. Visiblement robuste, fluide et silencieuse, elle faisait disparaitre la soldate dès qu’elle s’immobilisait dans l’ombre alentour. Le regard brillant d’admiration, Calixte avait fait tourner et retourner son amie sur elle-même pour l’admirer sous toutes les coutures, avant que ses pensées ne s’arrêtassent aux souvenirs suspicieux de quelques étals d’un marché noir au cœur de la Capitale quelques temps plus tôt. L’amusement avait alors teinté le fond de ses prunelles, et il avait noté dans un coin de son cerveau de refaire un tour aux illégales allées pour chercher pareille parure.

    Comme les derniers reflets orangés se noyaient au contact du couvert de la forêt, tapissant d’or le sommet de celle-ci, le petit groupe se remit en mouvement dans le silence et un effort de discrétion – Apolline avait été balancée au plus loin des profondeurs du sac-sans-fons du coursier. Willy ouvrit la marche, suivit par les deux gardes à la file indienne. Leurs familiers évoluant autour d’eux avec la plus grande aisance. Khalie devait avoir eu raison, ils semblaient même plus confortables que les humains pour se mouvoir dans les fourrés du décor sylvestre. Leur progression les ramena sur leurs pas de plus tôt dans la journée, et dans l’obscurité toujours plus absolue de la nuit prenant ses quartiers le visage de Willy s’affuta d’une concentration et d’un ravissement que Calixte choisit d’interpréter comme de bon augure. Ses propres yeux chaussés de ses lunettes de jour, emmitouflé dans son déguisement magique aux couleurs de la forêt et protégé de sa cape en tissu anti-climat, l’odeur atténuée par son médaill’ond’air, il se reposait presqu’exclusivement sur les compétences de leur guide.

    Mouvement là-bas ! indiqua avec excitation Kaname contre son esprit.

    Elle avait à nouveau décru de taille, mais se prenant au jeu de ce pistage nocturne elle ne cessait de faire résonner dans la tête du coursier tout indice parvenant à ses propres sens.

    Ah non, floki encore, nota-t-elle joyeusement pendant qu’au loin des motifs phosphorescents grimpaient un peu plus haut à l’abri des branchages.

    Ils poursuivirent encore leur chemin dans l’embrasse glaciale de la nuit humide et, tandis que quelques rayons lunaires commençaient à traverser l’épaisse canopée pour accompagner leurs pas embourbés, Calixte regretta de ne pas avoir enfilé sa panoplie du solstice. A mesure qu’ils s’enfonçaient entre les arbres et gravissaient les premières inclinaisons des montagnes septentrionales, l’air se faisait de plus en plus froid. Bientôt, sa goutte au nez se transformerait en stalactite.

    De manière relativement fréquente mais paraissant totalement aléatoire à première vue au coursier, Willy les fit s’arrêter pour resonder leur entourage forestier avant de leur indiquer une nouvelle piste à suivre. Curieux, et désireux de chasser l’ennui bordé de fatigue faisant glisser son esprit vers des automatismes peu pertinents dans le contexte de chasse nocturne, l’espion se mit à étudier les agissements de leur guide. A défaut de savoir lui-même user des compétences de ce dernier, peut-être pourrait-il en retenir l’essence. Armé de quelques outils rudimentaires, et d’autres onéreux faits achetés aux deux gardes plus tôt dans leur périple, Willy paraissait guetter la moindre trace du passage des bouflonnus, mais aussi d’autres animaux. Peut-être afin de garantir leur propre sûreté. Peut-être pour trouver prédateurs ou compagnons de ces bêtes rarissimes. Peut-être pour tout autre raison qui devait échapper aux neurones de plus en plus alanguis du soldat.

    Ils ne connurent cependant pas de soucis autres que le sommeil et l’humidité glaciale, et lorsque leur guide les fit s’arrêter contre le flanc de larges rochers présageant de l’approche des premiers reliefs escarpés montagneux, la folle lueur éclairant ses yeux raviva l’esprit de Calixte qui s’était quelque peu assoupi.

    Autres là, souffla Kaname, paraissant un peu inquiète.

    Les deux gardes échangèrent un regard, mais Willy leur fit signe de garder le silence et d’attendre. Les premières minutes, rien ne se passa, et l’espion se concentra sur le sulfureux souvenir de Solveig pour éviter ses dents de claquer trop fort au froid s’insinuant contre chaque parcelle de peau mal protégée. Et puis, des voix résonnèrent à quelques mètres au-dessus de leur cachette sommaire.

    - Tu les as vus c’te fois ?

    Enfin, ça tenait du chuchotement. Mais dans le silence relatif des lieux – ce silence empli du bruissage des feuilles et des chants des animaux nocturnes – les quelques mots sonnaient comme le tonnerre.

    - P’tain ouais. Ils arrêtent pas de s’éloigner ces cons. T’as r’gardé s’ils laissaient pas des œufs derrière eux ?
    - Laisse tomber, on n’est même pas arrivés sur l’un de leurs lieux de prédilection. Y a qu’aux heures extrêmes qu’ils descendent un peu d’leurs planques, histoire d’tondre autre chose qu’les flancs inaccessibles. M’au moins on a une partie du groupe, là. Nous mènera bien au reste.
    - T’es sûr qu’on aura les œufs ? Il m’en faut deux pour l’autre donzelle. Cadeau pour les deux premiers enfants d’son fils ou j’sais pas quoi. Bonne paie, mais j’pensai pas qu’ça serait relou comme ça ! C’fait deux s’maines que…
    - La ferme. Ils bougent.

    Un temps de silence où Calixte retint sa respiration.

    - Ok, viens on les suit.

    Les buissons au-dessus de leur tête s’agitèrent, et l’espion crut voir deux ombres de glisser de bosquet en bosquet pour remonter encore plus vers le nord. Quelques minutes plus tard, Willy leur fit signe de s’approcher dans un cercle serré.

    - D’la concurrence ! fit-il absolument ravi. Ils vont vite voir qu’c’est Willy l’meilleur là-dessus, moi j’vous l’dis ! M’enfin assez papoté : toi-là, utilise ton truc d’communication pour vérifier la présence d’œufs. C'qu'une voie d'passage ici, mais vu le nombre d'indices y a un repère pas bien loin. On va prendre de vitesse nos bonshommes : z’ont pas r’marqué c’que Willy a vu niveau pistes, sinon ils seraient pas partis par là. Et c’est eux qui nous auraient vus. Ah les mauvais ! Alors la com ?
    - Les fourmis du coin n’ont rien vu côté œuf de bouflonnus, même si il y en a une qui insiste qu’elle aurait entendu parler d’œuf de tsi’ly à quelques mètres. Mais effectivement, juste au-delà de leur territoire, à un couple de centaines de mètres, leurs voisines feraient état de la présence plutôt stable de bouflonnus.
    - Bien sûr qu’c’est c'qu'elles disent. Allez, suivez-moi.
    Willy raison, fit doucement Kaname comme Calixte levait les yeux au ciel au nouvel ordre emprunt de suffisance. Willy pénible mais Willy raison. A pris meilleur chemin pour suivre rapidement bouflonnus, éviter autres créatures, et contourner autres humains en restant contre vent. Peut-être réussir à avoir œuf avant autres, si pas beaucoup.
    Je doute qu’il y ait des œufs à foison, oui, soupira l’espion en se remettant en route, non sans presser silencieusement le bras de Khalie sous sa main pour s’assurer qu’elle allait bien. Merci de m’avoir aidé à trouver des fourmis dans toute cette boue, Kana.

    Et comme Willy ne paraissait pas disposé à les attendre – et à perdre la course contre les autres chercheurs d’œufs – ils hâtèrent le pas. Leur récompense fut cependant rapidement là, car effectivement, aux environs de deux cents ou trois cents mètres à l'ouest, leur guide les fit à nouveau s'arrêter au niveau d'un petit promontoire dissimulé sous la végétation et donnant vue sur ce qui semblait être l'un des accès d'un domaine de bouflonnus. Avec anticipation, Calixte observa les créatures aller et venir avant de tourner un sourire encourageant vers son amie. Restait à espérer qu'il y avait là des oeufs, et que mettre la main dessus ne serait pas trop compliqué.

    Résultats dé:
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Mer 29 Sep 2021 - 3:56 #
    Cadeau de mariage

    Je ne peux pas vous cacher que j’ai eu une sacrée frousse quand Calixte s’est approché de moi pour observer ma nouvelle acquisition. Me faisant tourner dans tous les sens, je n’ai jamais autant retenu mon souffle. Et s’il venait à me faire la morale en reconnaissant ladite armure et surtout sa provenance? Après tout, j’ai lutté pour faire fermer un marché noir du Grand-Port et me voilà avec l’un des objets qui avaient été mis en vente dans l’un de la Capitale. Cela faisait de moi une belle hypocrite, non? En tout cas, je suis bien heureuse qu’il n’ait rien dit, même si j’ai pu voir un certainement amusement chez ce dernier. J’espère simplement ne pas avoir d’ennui après cela, même Valentino n’est pas au courant et il en serait le premier déçu.

    Avec tout ça, j’ai eu le temps de me changer un peu les idées. Nous avions levé le camp avant que le soleil ne se soit totalement effacé du ciel et repris finalement la route après avoir effacé toute trace de notre passage.

    Glissant mes lunettes de jour, ressemblant bien plus à un masque de corbeau, sur mon visage, je m’assurai que ma cape se referme sur mon corps tout entier, mais avant de ne me lancer dans cette aventure nocturne, je préfère m’assurer que mon familier soit le plus à l’aise possible. Je retire donc l’équipement d’Arlequin le rangeant dans son médaillon et entrepose ses sacoches dans mon grand sac sans fond. Ainsi, il n’y que lui et sa belle robe sombre.

    Marchant en rang, nous nous efforcions de faire preuve de discrétion. Je ne suis pas des plus bavardes, alors ce n’est pas si difficile de ce côté pour ma part, mais en ce qui concerne ma capacité à me mouvoir dans les fourrés avec discrétion nous y reviendrons. Préférant les sols rocheux et sableux au sol entremêlé de racine caché sous des tas de feuilles, il faut dire que je manque de tomber à plusieurs reprises. Heureusement, Calixte est là pour me retenir. Je dois dire que mon armure, bien que complète, m’empêche de faire plus de bruit que nécessaire.

    Tout ça pour dire que ce n’était pas l’aventure la plus palpitante que j’avais vécue. Évidemment, je garde contact avec ma monture qui se déplace un peu plus loin, nous permettant ainsi de savoir si quelque chose approchait de par nos flans.

    * Naamah aurait bien aimé être avec nous. * dis-je alors à l’unicorne.
    * Naamah aimé noirceur. *
    * Oui, mais elle aurait été bien moins discrète que toi dans ces bois. *
    * Vrai. *


    Arlequin, malgré ses airs taquins, était très sage par moment. Je regrette presque de ne pas avoir choisi plus tôt de lui donner une magie pour que nous puissions échanger par la télépathie.

    Le temps se rafraîchissait toujours plus au fur que nous approchions des montagnes. Heureusement, j’avais tout de même prévu le coup. J’avais enfilé quelques vêtements longs et plutôt chauds sous mon armure et ma cape m’aidait un peu à supporter le froid, mais quand on ne vient pas du nord du pays, qu’importe l’épaisseur de vêtement que l’on porte, il est parfois difficile de s’y adapter.

    Ce n’est qu’après quelques arrêts au froid que l’on finit par rattraper un petit groupe d’homme à la recherche des mêmes œufs que nous. Était-ce de la concurrence directe pour le même contrat ou deux personnes ayant les moyens de s’offrir un œuf de bloufonnus?  En vérité, je m’en fiche un peu, mais je ne vais pas les laisser nous prendre sous notre nez ce pour quoi nous sommes venus ici et que nous cherchons depuis bien trop longtemps. Je ne me suis pas traînée dans la boue pour repartir les mains vides!

    Tout comme mes compagnons, j’attends et j’écoute laissant finalement Willy prendre les commandes, comme il le faisait depuis le début. Si on mettait à part son côté loquace, il ne s’était jamais trompé et pour sûr, il avait su les guider jusqu’au bouflonnus.  

    M’arrêtant sur le promontoire, tout comme les autres, j’observai le troupeau qui faisait sa vie mangeant tout ce qu’il pouvait trouver à cette température. J’espérais que leur vue ne soit pas aussi développée dans la noirceur que certaines créatures, mais au moins, les jours que nous avions passé dans la forêt, avaient aidé à couvrir notre odeur naturelle.

    Ne voulant pas parler, par peur d’effrayer le troupeau, je me pointai du doigt tout en pointant vers le bas par la suite. Il était certainement plus sage que j’y aille en premier, puisque l’armure que je portais me conférait des capacités que personne d’autre n’avait. Je pouvais m’effacer de la vue de ces derniers si je cessais de bouger dans cette noirceur. Enfin, je reste silencieuse et sort finalement ma corde enchantée pour m’aider à descendre plus bas, après tout il ne faudrait pas que je glisse et tombe. J’attache à un arbre assez solide pour soutenir mon poids et passe la corde autour de moi pour descendre en rappel. Je ne prends pas la peine d’utiliser mes crochets foreurs puisque ce n’est pas si escarpé. La première moitié se déroule bien, mais lorsque j’arrive à la seconde partie, je regrette amèrement mon choix. L’un de mes pieds glisse et malgré la corde qui se trouve à ma taille, je perds pied et glisse le reste en me prenant buissons et branchages dans la poire. Je n’ai que pour réflexe de ramener mes bras en partie sur mon visage et ma tête pour éviter de me cogner trop fort. Des grognements m’échappent malgré tout et lorsque je rencontre enfin le sol, c’est un gros buisson qui m’accueille.

    Je faisais bien la maligne avec mon armure, mais ça n’étouffe pas ce genre de bruit et malheureusement, je n’ai pas été des plus discrète alertant ainsi le troupeau qui s’agite et se met aussitôt en mouvement.

    « J’vais bien… » que je dis tout de même à voix basse à moitié étouffé par le buisson, sans crier même si pour la discrétion on y repassera pour le moment.

    J’espérais tout simplement ne pas avoir perdu pour de bon le troupeau si on ne trouvait pas l’œuf pour lequel nous sommes ici. Enfin, j’essaie de m’extirper de ma prison de branchage et après quelques minutes à me battre, Willy est déjà au sol, certainement bien plus habile que moi dans ce genre de situation et m’aide à m’extirper de là avec un sourire qui fendait son visage d’une oreille à l’autre. Évidemment, chaque mouvement que je fais m’arrache une grimace alors que mes membres me font souffrir.

    « J’savais que t’laisser passer première n’était pas une bonne idée.
    - J’ai que glissé, ça va… Ça aurait pu être pire.
    - Enfin, t’as d’jà fait fuir le troupeau… J’espère pour toi qu’y’a un œuf à que’que part, parce que là ça ne pourra pas être pire. »


    Je pousse un lourd soupir avant d’essayer quelques tentatives d’étirement qui me font grincer des dents, mais j’ai déjà eu pire. Enfin, je crois, mais je ne dois pas me laisser abattre et nous avons une mission à terminer. Puis mon armure a tout de même bien encaissé les chocs. Je pars donc à la recherche de ce fameux œuf d’une démarche chancelante et rigide à la fois. Je sais que la meilleure des choses à faire était de m’arrêter et de me reposer, mais sachant que d’autres chercheurs étaient sur le coup, il faudrait certainement se dépêcher pour qu’ils ne rappliquent pas ici.  

    « Désolée, j’ai merdé. » Que je dis à mes compagnons un peu dépitée au bout de longues minutes de recherches.

    Évidemment, contrairement à l’expert, je ne savais pas spécialement où chercher, mais ce dernier ne semblait pas vouloir s’arrêter et continua alors que je me laisser tomber les fesses contre un rocher.

    * Khalie va bien? Veut qu’Arlequin descende? *
    * Non-reste là-haut, je ne voudrais pas que tu glisses. Ça serait malin qu’on soit les deux prix en bas… Je me demande comment je vais remonter…*


    « Je suis tellement con! J’avais oublié que j’avais un objet qui me permettait de me téléporter… » Me disais-je plus à moi-même en me frappant le front.

    « AH! ENFIN! » fini alors par s’exclamer Willy un peu plus loin.

    Tenant dans ses bras un objet ovale, il se rapprocha fièrement pour finalement montrer sa trouvaille.

    « J’vous l’avais bien dit que Willy c’était le meilleur! »
    lancés de dés:

    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Sam 2 Oct 2021 - 21:06 #
    Ses lèvres s’entrouvrirent sur une exclamation muette, avant de se tordre en grimace comme Khalie rencontrait le sol de manière un peu plus rapide que prévue dans un bruit sourd de branchages courbés et feuillages brusquement froissés. La main de Calixte trouva instinctivement le flanc de d’Arlequin pour y imprimer une caresse de réassurance tandis que la végétation au bas du promontoire recrachait la soldate à grand renfort de brindilles et feuilles volantes. A côté de lui, il eut juste le temps de voir les épaules agitées de spasmes amusés de Willy avant que ce dernier ne saisît la corde enchantée et descendît d’un pas assuré.

    Lili-fée douée comme Cal, commenta Vreneli en observant leur guide aider la jeune femme à s’extirper de la flore ayant réceptionné sa chute. Aurait pu être espionne.
    Je ne suis pas certain que le pôle d’espionnage aurait survécu à nos maladresses combinées,
    répondit le coursier pendant que ses souvenirs l’amenaient à celui, quelque peu brumeux, de déambulations nocturnes sous des traits plus juvéniles, et le saut d’une fenêtre.

    Le bruissement des grelots de familier contre sa hanche attira son attention, et après quelques mot succincts pour l’unicorne patientant sagement, il se détourna de celle-ci et se remit en mouvement pour rejoindre Kaname, à quelques mètres de là. La loutre s’était éloignée pour satisfaire des besoins pressants, mais lorsque le soldat parvint à sa hauteur aidé du talisman de localisation, il ne tarda pas à repérer ce qui avait retenu celle-ci. Dans un passage en pente douce contournant le promontoire, probablement par lequel le troupeau de bouflonnus s’était enfui, deux hommes s’approchaient de la position de Khalie et Willy. Et aux murmures inaudibles lui provenant plus aisément de sa position sous le vent, il devait s’agir de ceux qu’ils avaient précédemment entendus. Le temps de quelques secondes, Calixte caressa l’espoir qu’ils prissent le parti de suivre les créatures plutôt que de continuer dans la direction de ses camarades, mais l’exclamation réjouie de Willy, bien perceptible alentours, sembla les convaincre de poursuivre leur descente.

    Retournons près d’Arlequin, qu’il puisse prévenir Khalie.
    Pas descendre aussi ?
    On verra comment se comportent nos invités surprise,
    répondit le coursier en fronçant les sourcils.

    Les deux hommes n’avaient pas paru particulièrement menaçants, et leur quête semblait aussi légitime que la leur, mais la difficulté de celle-ci les pousserait peut-être à la facilité de tenter de dérober leur prise par des moyens peu appréciables.
    En une poignée de secondes, loutre et soldat furent de retour auprès d’Arlequin et, par le biais de celui-ci, Calixte informa son amie de la probable visite à venir. De son perchoir, il observa celle-ci s’emparer de l’œuf trouvé par Willy, l’emmailloter dans un linge ou une couverture, et le glisser à l’abri de son sac-sans-fond.

    - Hep hep hep ! fit aussitôt l’une des voix qu’ils avaient entendues plutôt.

    Sortant de l’ombre d’un renfoncement rocailleux, l’un des deux hommes s’avança vers le duo, mains légèrement en l’air comme pour attester de sa bienveillance.

    - Bien l’bonsoir – ou bonjour, à c’t’heure-ci c’pas clair – mais votre œuf là, vous l’avez trouvé où ?

    Et certainement nier en bloc aurait été une tactique comme une autre, probablement même relativement efficace si l’inconnu n’avait pas eu le temps – ou l’occasion, en raison de l’obscurité – de reconnaitre l’objet précédemment entre les mains de Willy puis Khalie. Mais le guide des deux soldats n’était pas autrement que vantard, et cacher l’œuf aurait été dissimuler d’un voile inacceptable son excellence.

    - C’est qu’t’as pas le flair de Willy, n’est-ce pas ? Juste là, mec, c’t’assez évident quand t’sais quoi regarder !

    L’homme sembla tiquer, et se renfrogner légèrement – après tout, l’aventurier avec cet effet sur beaucoup de personnes – mais cela ne l’empêcha de tenter sa chance :

    - Et vous en auriez pas vus d’autres ? J’ai fait l’tour vite fait – parce que j’ai été mandaté pour un œuf aussi, voyez – mais j’ai rien vu.
    - Evidemment qu’t’as rien vu ! Si t’savais pister comme Willy, t’saurais qu’y plus rien ici. Nan, mec, là faut r’partir vers l’nord avec l’troupeau vers un autre repère.
    - Loin ?
    - Quelques heures d’marche certainement ! Mais j’vois qu’t’es en galère. J’dépose les donzelles et leur butin à la Guilde du VP, et j’t’amène chercher ton œuf.
    - Ouais. ‘fin c’est que j’dois avoir cet œuf assez vite. Et puis, heu…

    Probablement que de passer de longues journées, voire de longues nuits, avec Willy, ne l’enchantait guère. Ce qui ne l’empêcha pas de proposer avec réticence :

    - Et si vous veniez maintenant avec moi ? Ca évitera d’perdre du temps, et les… les ? répéta-t-il en fouillant de son regard obstrué de lunettes de jour les environs.
    - Je te fais entrer dans une bille pour te ressortir en bas, si besoin, indiqua dans un murmure Calixte à Arlequin, avant de s’effectuer. Ca ne durera pas longtemps, promis, ajouta-t-il doucement à la petite sphère nouvellement habitée.
    - Ah mon brave, j’n’ai qu’une seule parole ! s’exclama Willy absolument pas perturbé par l’inquiétude grandissante de son vis-à-vis. Et foi de Willy : Khalie chérie et Cal-porteur retrouveront leurs pénates en toute confiance grâce à mes talents !
    - La corde, là ! s’écria une nouvelle voix, faisant glapir de panique l’homme discutant avec le guide.

    Aussitôt, la terre détrempée aux pieds de l’aventurier et de la soldate devint encore plus spongieuse, enlisant leurs jambes jusqu’à mi mollet. Dans un juron, l’espion attrapa la corde magique qu’il avait laissée pour que ses camarades pussent remonter plus aisément, et comme ce plan ne semblait plus vraiment d’actualité, la récupéra. Son regard effectuant de rapides aller-retours entre la scène du bas, le second homme se dévoilant, et ses mains s’activant, il nota sombrement que ce dernier avait sorti les armes.

    - Montre-toi ! ordonna le nouveau venu à son adresse, avant de lancer à son compère : Et tu fais quoi ?
    - J’ai paniqué !
    - Et bravo : on s’attaque à un aventurier génial et deux gardes ! Z’êtes pas près d’gagner des faveurs, oubliez-le votre œuf, rouspéta Willy visiblement chagriné d’être empêtré dans vingt centimètres de boue.
    - Des gardes ? gémit le premier homme, rendant le sol encore plus instable dans son malaise.
    - Arrête Tom, p’tain ! Choppe leur l’œuf pendant qu’ils sont coincés, et on se barre fissa. Et toi là-haut t’as pas intérêt à bouger si tu tiens à tes potes !

    En l’occurrence, Calixte et les familiers avaient déjà mis les voiles. Dans le refuge d’une bille, véhiculés par le teisheba empruntant un détour discret sous le couvert de la forêt encore épaisse aux racines montagnardes, ils glissèrent au bas du promontoire.

    - T’déconnes Jerry, t’déconnes, se lamenta Tom tout en s’approchant tout de même prudemment de Khalie, et ce malgré ce qu’elle pût avoir à y redire ou tenter de négocier. Ça va mal s’passer avec les gardes. T’as vu l’gros truc tranchant qu’elle porte ?

    Le sol semblait s’être à nouveau solidifié, emprisonnant encore davantage Khalie et Willy. Défusionnant dans les fourrés protecteurs, l’espion fit réapparaitre unicorne et loutre à ses côtés. Dressés pour aider les deux soldats, il savait que les deux familiers auraient un comportement adapté quelque fût le développement de la situation. Comme, par exemple, créer une diversion.

    Pendant que les exclamations surprises – et un peu effrayées – des deux inconnus emplissaient l’atmosphère autrement paisible de la nuit, Calixte se laissa à nouveau transporter par Vreneli – on n’était jamais trop prudent – jusqu’au duo enlisé.

    - Ils n’ont pas l’air très méchants, mais on est d’accord que le détroussement de concitoyens c’est moyen, nan ? glissa-t-il à son amie. Besoin d’un coup de main ?

    Khalie avait fait état d’un moyen de téléportation, mais il userait de sa fusion pour la dégager du sol si besoin. Quant à Willy… peut-être valait-il mieux qu’ils ne l’eussent pas dans les pattes pour la suite des opérations.


    Résultats dés:
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Lun 11 Oct 2021 - 19:53 #
    Cadeau de mariage

    L’objet de notre convoitise maintenant entre nos mains, ils se passent très peu de temps avant que je ne reçoive un message de la part de mon familier. Calixte me prévenait de l’approche d’individus, certainement les chercheurs d’œufs, qui avaient été attirés par le bruit que nous avions fait. À ce moment, je me sens un peu coupable, mais je n’ai pas le temps de me lamenter. Me levant aussitôt de mon rocher, je m’approche de notre guide le plus rapidement que mes jambes me le permettent et lui explique aussitôt la situation avant qu’il ne me remette l’œuf pour que je puisse le mettre en sécurité. À ce moment, je n’ai le temps que de remettre mon sac sur mes épaules avant d’être interpellée par l’un d’eux qui se frayaient un chemin entre les rochers.

    Regardant rapidement autour de moi, j’essaie de voir les possibilités de fuite qui m’entoure au vu de mon état. Courir jusqu’à la corde, lui donnera certainement le temps de me rattraper, alors ce n’était pas spécialement la meilleure des options.

    Bref, je laisse Willy gérer la discussion, même si je ne suis pas tout à fait d’accord avec le choix de ses mots. Après tout, tout comme avec nous, il est plus que vantard, voir même blessant et si j’étais à leur place, je prendrais cela comme une forme de provocation. Je lui jette quand même un regard du coin de l’œil essayant de lui faire comprendre qu’il doit se calmer, mais la situation s’envenime au point où on se retrouve tous les deux enlisé dans la boue et que Tom, certainement celui qui a un contrôle, ou pas tout à fait, sur le sol qui nous entoure.

    Regardant à ma hanche, j’observe l’un de mes deux chakram qui semble refléter la lumière de la nuit de son alliage mauve métallique. Un petit sourire narquois se dessine sur mes lèvres, alors que j’ouvre le second côté de ma cape, lui faisant voir le second.

    « J’en ai pas qu’un, mais deux. Et si tu approches encore, je fais te faire une petite démonstration. Alors si j’étais toi, je ne ferai pas cela et resterais où tu es. »

    Déposant mes doigts sur les étuis de cuirs, j’ouvre les boutons d’un mouvement rapide.

    « À moins que tu ne désires être découpé en petits morceaux.
    - Foutaise! Vous pouvez pas nous faire du mal, s’écria celui de derrière.
    - J’peux pas vous tuer, en effet, mais tant que vous êtes en vie c’est bon non? Après tout, je ne fais que me défendre de l’attaque de brigands… »


    Je ne sais pas pourquoi, mais j’aime bien user de la ruse et de la peur pour empêcher les gens de faire quelque chose de stupide.

    *Arlequin en bas, Calixte amené moi…* me fit savoir l’unicorne sombre.

    Étant impossible de me tourner, je ne peux donc voir où il se cache, mais je sens la présence et surtout entend la voix de Calixte qui se trouvait à leur côté.

    « Aide plutôt Willy. » Murmurai-je à son intention.

    Pour ma part, ma petite menace semble avoir empêché notre cher Tom d’avancer un peu plus, mais avec Jerry derrière qui l’encourageait toujours à avancer de ses douces paroles remplies de gentillesse.

    « Pour quelqu’un qui reste cacher derrière, tu parles beaucoup je trouve. » Dis-je ironiquement.

    Jerry tilta et resserra ses poings sur le manche de ses armes et fit quelques pas en avant. Maintenant que le sol était redevenu praticable pour les autres, il y était plus facile de s’y déplacer bien que toujours spongieux.

    « Donnez-nous l’œuf, et on vous fera rien. Nous obliger pas à vous faire du mal.
    - Je trouve cela assez ironique… Vous n’aviez qu’à le trouver avant. On n’en aurait pas fait tout un plat, comme vous. »


    J’essayais surtout de gagner du temps retirant doucement, mais sûrement mon grand sac sans fond de sur mon dos à chacune de mes phrases. Dans un même temps, je discute rapidement avec Arlequin cherchant à lui faire comprendre qu’à l’appel de son nom, j’aurai besoin de son aide. Quand cette partie fut réglée, je mis ma seconde main dans mon petit sac sans fond, cherchant à mettre la main sur ma jade de téléportation.

    « On a pas l’choix! On nous a promis une belle somme si on ramenait l’œuf!
    - On a toujours le choix… »


    Puis remarquant mes mains, celui-ci me pointe de son arme.

    « Hey! Lève les mains où j’peux les voir!
    - Très bien, très bien…
    dis-je en levant les mains, tenant dans une la ganse de mon sac et la seconde la pierre.  J’espère que vous ne nous en voudrez pas pour la suite. ARLEQUIN, maintenant! »

    À ce moment, le grand unicorne sombre sorti de sa cachette et fonçant à toute vitesse dans notre direction. Il passa devant Willy et moi-même et ne ralentis que pour me laisser le temps de diriger mon sac vers sa bouche qu’il coinça entre ses dents avant de prendre la direction d’où il venait pour chercher un endroit où se protéger. Je dirige alors à toute vitesse, grâce à mon pouvoir, ma jade en hauteur et me téléporte quelques secondes plus tard à cet endroit. Calixte aura certainement pris ce moment pour aider notre compagnon, mais pour le moment, je me dois de les empêcher d’avancer.

    Sortant mes deux chakram de leurs étuis après avoir rangé ma pierre, je les envoie aussitôt en direction des deux individus avant qu’elle ne se fragmente en quatre parties.

    « Vous n’irez pas plus loin, tous les deux! »


    Calixte Alkh'eirDamoiseau
    Calixte Alkh'eir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Jeu 28 Oct 2021 - 15:09 #
    Calixte n’entendit que le « maintenant », mais il sentit contre son esprit Vreneli se moquer de son timing d’unicorne. Habitué aux traits de caractère de son familier, le coursier ne s’en formalisa pas et défusionna de sa bille pendant qu’Arlequin les dépassait, leur offrant une distraction et un écran protecteur temporaire. D’un geste preste, il glissa Willy dans la sphère qu’il venait de quitter – non sans se faire invectiver qu’on « n’enfermait pas aussi grossièrement le brave Willy sans l’inviter d’abord au restau » – puis usa de la propulsion de ses bottes pour s’écarter de Khalie et élargir le front qu’ils présentaient à leurs adversaires. En dépit de la demande pressante de l’aventurier, il ne le fit pas défusionner. S’il avait relativement confiance dans les capacités martiales de ce dernier, il n’en avait aucune dans la justesse de son écoute et celle à suivre des ordres. Or, si quelqu’un devait être responsable de la suite des évènements, c’étaient bien les deux soldats. Hors de question de s’embarrasser de la présence instable du pisteur. Ou, tout du moins, pour la minute que forcer la défusion lui prendrait.

    Actionnant la télékinésie minimaliste, le coursier sortit de son carquois distributeur huit projectiles qu’il darda dans un arc de cercle complétant la menace posée par les chakrams de son amie, et Vreneli se positionna derrière les deux hommes en claquant de vindicatifs éclairs contre le sol détrempés. Une tension visible raidit les épaules des chercheurs d’œuf, et depuis son emplacement Calixte put lire l’hésitation puis la résignation dans les yeux de Jerry, et la panique la plus absolue dans ceux de Tom. Et probablement passèrent-ils à deux doigts d’observer la transformation des lieux en marécages magiques, mais Jerry posa une main ferme sur l’épaule de son camarade, et désamorça aussitôt toute réaction malheureuse que son effroi aurait pu engendrer.

    - C’est bon, on vous laisse tranquilles. On veut pas s’battre.
    - Oui, ouais, voilà, hein. On va juste s’en aller.

    Le coursier échangea un regard avec Khalie, pendant que Willy réapparaissait à ses côtés dans un monologue outré.

    - Menaces, agression et tentative de vol, je suis à peu près certain que ça colle à certains de nos formulaires, ça, commenta Calixte en arquant un sourcil incrédule.
    Menottes ? demanda Kaname, qui s’était prudemment rapprochée pendant le temps précédent d’action.

    Elle avait déployé son armure, sorti son manta pist’, et paraissait prête à mettre en pratique les cours militaires qu’Apolline lui avait lus dans l’espoir d’intégrer un jour la Royale. Comme monture. La loutre avait des ambitions toutes particulières depuis que K’awill était devenir Saphir à la Guilde.

    - Désolé, c’est l’stress, et tout, couina Tom. Faut qu’on s’dépêche pour la d’mande, et c’est méga dur, et vous voulez pas un arrangement en cristaux ?
    - Parce qu’en plus ça doit pas hyper bien payer garde, n’est-ce pas ? Y a bien une raison pour laquelle vous aussi vous avez pris ce genre de mission annexe.
    - C’sûr qu’sans Willy avec vous, v’risquez d’y passer encore des s’maines, interjeta l’aventurier d’une voix suffisante. Et c’clair qu’la Garde c’paie pas ; viens à la Guilde, Khalie chérie. J’te prendrai sous mon aile, t’s’ras comme chez toi !
    - On ne serait pas en train de glisser vers de la corruption, en plus ? nota Calixte à l’adresse de sa camarade pendant que Tom verdissait ostensiblement malgré l’obscurité.
    Attaquer ? tenta Vreneli, sentant le malaise grandissant des deux hommes et espérant trouver là l’excuse de son déchainement orageux.
    Non. Mais reste menaçant, et n’hésite pas à leur chatouiller le poil s’ils tentent de s’enfuir ou d’attaquer.
    - Voilà ce qu’on vous propose : vous nous accompagnez jusqu’à l’un des chemins de ronde des Tsi’lys, nous leur faisons notre déposition, et nous vous laissons entre leurs mains. Avec Willy. Si vous coopérez et montrez patte blanche, probablement vous laisseront-ils repartir rapidement chercher des œufs de bouflonnus, et Willy pourra directement vous accompagner.

    Et puis, cela leur permettrait de se débarrasser plus vite que prévu de l’aventurier devenu à présent uniquement source de désagréments.

    - Ola mais j’veux pas d’ces tocards moi !
    - C’est vrai que le détour couplé à la nouvelle recherche d’œufs vous mettrait certainement en retard sur votre propre planning.
    - Quoi ? Ah non, noooon. Avec mon talent c’pas un problème ça. Mais vu comme ils ont tenté d’nous entuber là…
    - Je suis certain qu’ils sont juste… perdus, Willy. Et avec le bon guide...
    - Oui, oui, oui, on est juste paumés, hein. Un peu paumés. Du coup heu… ?
    - Voilà. Retrouver les Belluaires et faire la paperasse ne devrait pas être excessivement compliqué, si tout se passe bien. Et qui de mieux pour les guider par la suite ? Les remettre sur le droit chemin ?

    Bombant le torse à mesure que la flatterie – risiblement grossière mais visiblement efficace, après tous les deux gardes avaient eu quelques jours et de trop nombreuses heures pour se l’approprier – effaçait son ennui initial, l’aventurier finit par acquiescer et entamer un nouveau monologue de fond sur ses diverses qualités, ô combien nombreuses.

    - Nous allons vous laisser libre de vos mouvements sur le trajet jusqu’aux Belluaires, reprit Calixte en échangeant un nouveau regard avec Khalie pour s’assurer qu’il ne s’avançait pas trop en terrain glissant. Mais vous serez sous surveillance, et au moindre geste suspect, c’est menottés et fondus dans une bille que vous finirez le trajet. Avec l’option séjour en garde-à-vue bien plus certaine.

    Le regard de Tom glissa contre l’éclat métallique des chakrams de Khalie, et son effort de déglutition fut audible pour tous. Hochant la tête pour montrer leur adhésion, les deux hommes hésitèrent un bref instant avant de se rependre en excuses, en pousser le vice jusqu’à leur faire l’inventaire de leurs armes, ustensiles possiblement dangereux, et de leurs pouvoirs respectifs. Apparemment la perspective de s’en tirer avec juste une contravention développait leur fibre diplomatique.

    Lorsque les deux soldats eurent fait le tour de tout ce qui pouvait les intéresser, ils reformèrent le groupe de manière à ce que Willy les guidât jusqu’au chemin de garde forestier le plus proche, et que les deux malfaiteurs d’une nuit fussent entourés d’attentions vigiles. Et alors que l’obscurité se teintait des premières lueurs bleutées annonçant la fin du cœur de la nuit, ils se mirent en marche.


    Résultats dés:
    Khalie Drak'gnirSunshine
    Khalie Drak'gnir
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Lun 8 Nov 2021 - 22:27 #
    Cadeau de mariage

    La situation fut maîtrisée assez rapidement et heureusement qu’ils se sont rendus rapidement. Après tout, je ne sais pas ce qu’aurait pu donner un véritable combat en milieu forestier. Non seulement l’espace n’est pas particulièrement grand pour que je puisse utiliser pleinement mes chakram ainsi que mon pouvoir, mais je crois aussi qu’en combat corps à corps nous sommes désavantagés par rapport au pouvoir d’un des deux. Il suffirait qu’il nous enlise de nouveau et je serai mal prise bien qu’il ne me reste deux utilisations à ma jade de téléportation que je préfère garder en cas d’extrême nécessité.

    Je laisse donc Calixte gérer la situation, bien que je sois là en cas de soutien. Après tout, comme ce dernier l’a dit, il y a eu bavure et cela aurait pu être pire si ça n’avait pas été nous. Alors, pour éviter qu’une telle situation ne se représente autant leur faire comprendre qu’on ne rigole pas avec ce genre de comportement.

    Mes armes sont rappelées à moi alors que je les lis l’un à l’autre pour reformer deux cercles entiers, mais je ne les range pas pour autant. Au moindre mouvement de l’un d’eux et ils sont prêts à repartir dans leur direction. Car oui, je suis toujours en surplomb et je ne compte pas spécialement redescendre, à moins que la situation ne le demande. Après tout, je ne risquerai pas une nouvelle chute sachant qu’une fois de retour à la caserne, j’en connais un qui va se faire un plaisir de se moquer de moi à gorge déployée.

    Enfin, j’écoute quand même ce qui est dit en haussant les sourcils par moment tout en ignorant clairement Willy lorsqu’il fit référence à notre salaire et au fait qu’il veuille que je rejoigne les rangs de la guilde des aventuriers. Les yeux roulant vers le ciel, je secoue doucement la tête en poussant un soupir.

    « Arrêtez de vous plaindre et accepter les conséquences de vos actes. Si ça se trouve, les Belluaires ne vous donneront qu’un avertissement ou une petite amende à payer pour outrage. Vous aviez qu’à réfléchir avant d’agir. Vous auriez fait quoi si vous n’étiez pas tombé sur deux gardes? Vous auriez passé à tabac n’importe qui pour obtenir votre œuf? En tout cas, vous auriez peut-être eu vos cristaux, mais pas la conscience tranquille moi j’dis. »

    Quand tout est finalement sûr et que Calixte réussit à flatter l’égo de Willy pour qu’il accepte notre plan, je finis par les rejoindre afin que nous puissions nous remettre en route. Évidemment, je félicite Arlequin pour le courage qu’il a fait preuve en s’interposant entre eux et moi et reprends par la même occasion mon sac que j’enfile aussitôt. Je m’assure de ranger mon matériel avant d’équiper mon unicorne grâce au collier qui contenait le matériel nécessaire.

    *Khalie mieux? * se questionna alors l’équidé.
    * J’ai toujours mal, mais ça va.*
    *Arlequin porter Khalie.*
    *Oui. J’crois plus qu’on est besoin d’être discret pour traquer quoi que ce soit. Bien qu’il faudra tout de même rester prudent pour les autres créatures, mais j’ai foi en Willy… enfin tu comprends.*


    Je termine en flattant rigoureusement son encolure alors que je sais pertinemment qu’il n’a pas totalement compris ce que je voulais dire, mais il se montre tout de même satisfait et va même jusqu’à s’abaisser pour m’aider à monter sur lui.

    « Y’a de la place pour deux sur ton canasson, Khalie-chérie?
    - Non
    , dis-je en coupant court.
    - Oh aller! J’mérite bien ça pour vous avoir trouver vot’ œuf!
    - La réponse reste la même. J’vais pas imposer ton poids plus le mien au dos de mon compagnon.
    - T’es toute p’tite! J’suis sûre que y’aura pas d’problèmes!
    - J’reste derrière et toi tu fais office de guide devant. On n’aura pas meilleur, sinon on risque de se perdre si c’est Calixte ou moi qui y allons. Et on ne laissera certainement pas l’un de ces deux-là nous diriger dans un guet-apens. Il n’y a que toi qui puisses faire ça…
    - C’vrai que vous avez b’soin d’moi jusqu’au bout.
    - Voilà, t’as tout compris. »


    Il était devenu facile de l’amadouer, suffisait de le flatter dans le sens du poil et hop, il était tout heureux. Puis bon, pour une fois que je ne mentais pas pour lui faire plaisir. S’il ne prend pas la tête, je n’ai aucune idée de comment sortir d’ici. Je place donc ma monture aux côtés de mon compagnon et m’assure de garder les yeux sur nos deux racailles. Tout ce que je sais, c’est que la nuit allait être très certainement longue.

    Nos adieux envers Willy ne furent pas très compliqués. En tout cas, les miennes furent plutôt courtes de mon côté, même si ce dernier en faisait bien trop. Me soulevant de terre comme une simple poupée de chiffon, il me serra au point de m’en faire perdre le souffle.

    « T’vas m’manquer! T’vas r’venir me voir, han? »


    Je regarde mon compagnon d’un regard suppliant et ce dernier me vient à la rescousse habilement comme il savait si bien le faire. Je réussis à me déprendre de son emprise et cela me permet d’esquiver cette question.

    « Toi aussi Cal’porteur! Bon, t’es pas l’meilleur, mais au moins t’était pas totalement inutile! »

    Dans tous les cas, on lui donne son dû pour le travail accompli et cela nous permet finalement de reprendre la route que nous deux. Aidé de nos cartes et des indications remises par la garde forestière, il n’est pas bien difficile pour nous de retrouver le village perché. Cela nous aura pris un jour supplémentaire, mais au moins, il n’aura pas été aussi mouillé que les autres.  

    « Mais qu’est-ce que j’ai hâte de pouvoir prendre un bon bain chaud et enlever toutes ces saletés de sur moi… » Partageais-je finalement avec ce dernier.  J’avais pu enlever mon armure entre-temps, mais il n’empêche que je me sentais aussi sale qu’un cochon dans la boue.

    Le soleil n’était pas encore à son zénith lorsque nous arrivâmes dans la ville perché, mais au moins, les habitants semblaient déjà bien éveillés et vaquait à leur occupation. Le premier arrête que nous fîmes fut de prendre notre rendez-vous au portail de téléportation afin de retourner au Grand-port. Le second fut de nous trouver un endroit où nous reposer jusqu’au moment fatidique qui allait nous permettre de retourner dans le sud et je ne comptais pas y retourner dans cette dégaine.

    Il ne nous restait plus qu’un dernier avant de subir nos familles et c’était la guilde marchande. En tout cas, j’espère que Calixte sait que je n’aurais certainement pas fait ce genre de chose avec n’importe qui.



    Maître du jeuCompte PNJ
    Maître du jeu
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    Jeu 18 Nov 2021 - 20:24 #
    Bien sûr, le jeune homme était extrêmement heureux d’avoir enfin en sa possession le cadeau tant convoité pour sa compagne. Bien moins d’apprendre que la Guilde des Marchands n’avait pas trouvé mieux que de confier la mission à des Gardes. Non pas qu’ils aient ai fait un mauvais travail mais que diable, les Gardes n’ont-ils pas autre choses à faire que de courir la forêt à la recherche d’un œuf de Buflonnus ? March contemplait l’œuf que l’on venait de lui remettre correctement empaqueté dans un panier rembourré. Les œufs sont solides mais ce genre de rareté ne peut se traiter comme un vulgaire œuf de Gloot.

    Vous féliciterez les braves qui ont menés à bien la mission.

    Ce sera fait avec plaisir Messire Landwig.

    L’hôtesse de la Guilde Marchande était contente, un client satisfait est un client qui ne se montre pas méchant avec elle. Et qui laisse aussi un pourboire…

    Vous veillerez cependant à ne plus mobiliser de Gardes pour répondre à mes solicitations sauf mentions contraire. Ces hommes et femmes ont bien mieux à faire que de courir la campagne lors de leurs maigres repos.

    Je ferais remonter cette demande Messire.

    La jeune femme s’était tendue face au ton plutôt sec du jeune noble de l’Archipel. Mais cela n’empêcha pas March de poser quelques cristaux sur le comptoir pour la jeune femme. Un bon marchand sait ménager les petites-mains pour entretenir son réseau. Après tout, elle se souviendra de son pourboire si un jour March devait lui demander des documents en urgence.
    Contenu sponsorisé
    Informations
    Re: [DDN] Cadeau de Mariage
    #